• il y a 8 mois
Jean-Marc Morandini et ses chroniqueurs décryptent l'actualité des médias dans #MorandiniLive

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00:00:00 - Dernier live numéro 1410, bonjour et bienvenue en direct, heureux de vous retrouver après ce lundi de Pâques.
00:00:06 À la une, les dernières informations sur la mort d'Émile et nous partons tout de suite en direct sur place.
00:00:12 Nous sommes au Verné puisque le village du Haut-Verné est toujours fermé ce matin, mais l'activité est importante.
00:00:20 Avec des dizaines d'enquêteurs qui sont à l'œuvre chaque centimètre carré.
00:00:23 Et une nouvelle fois, passé au peigne fin, mais ce n'est pas tout car les dernières technologies sont mobilisées avec toute la zone
00:00:31 qui va être modélisée en 3D. Les explications du responsable de cette opération.
00:00:37 - Ces drones permettent dans un premier temps de cartographier de manière très fine l'ensemble de la scène par des prises de clichés.
00:00:45 Et on va travailler avec ce qu'on appelle de la photogrammétrie pour ensuite reconstituer en 3D et en 2D, donc avec des cartes.
00:00:53 Et des vues en 3D, l'ensemble de la scène.
00:00:59 - Mais hormis le terrain, le crâne de l'enfant va être analysé.
00:01:02 Les enquêteurs espèrent beaucoup de cet élément car à partir d'un crâne, on peut apprendre énormément de choses.
00:01:08 Et peut-être même comprendre comment l'enfant est mort, France 2 hier soir.
00:01:13 - Il y a deux fois, les promeneurs, les randonneurs, les chasseurs découvrent une carcasse de chevreuil, la tête ici.
00:01:18 - Voilà, alors ce n'est pas le bon extrait. On va regarder le bon, c'est France 2 hier soir qui nous expliquait comment on travaillait
00:01:23 à partir d'un crâne pour le modéliser.
00:01:27 Alors on ne l'a pas, donc on va continuer avec cette question.
00:01:31 Comment se fait-il que seul le crâne ait été découvert ?
00:01:34 Écoutez les explications sur BFM TV du président de l'association de chasse du Vernay, justement, qui lui estime que ce n'est pas une surprise.
00:01:42 - Il y a deux fois, les promeneurs, les randonneurs, les chasseurs découvrent une carcasse de chevreuil, la tête ici.
00:01:47 Puis peut-être 20, 30 mètres plus loin, des côtes, des pattes.
00:01:52 Oui, donc les animaux sauvages, que ce soit le renard et puis d'autres prédateurs, peuvent en effet déplacer des petits morceaux de chair.
00:02:00 - Et dans le village où vivent les parents à la Bouilladis, les habitants sont sous le choc et se posent beaucoup de questions.
00:02:05 Et tous ont le réflexe de se rendre dans l'église du village pour apporter de façon symbolique leur soutien aux parents,
00:02:12 dans ce lieu qu'ils fréquentent régulièrement, TF1 hier soir.
00:02:16 Comme cette habitante et sa fille, venues cet après-midi se recueillir dans l'église du village, une paroisse où se rendent régulièrement les parents d'Emile.
00:02:24 - Ils ont tout mon soutien psychologique. Après, on ne peut pas faire plus, malheureusement. Mais oui, très, très peiné.
00:02:30 J'ai eu ce besoin. Je ne viens quasiment jamais, mais là, j'ai eu ce besoin.
00:02:34 - Voilà. Et on revient sur tout cela, bien évidemment, dès le début de Morandini Live.
00:02:38 Et à propos de ce drame spécial, à partir de 11h30, tout à l'heure, pour se demander pourquoi cette affaire, Emile, passionne la France,
00:02:45 avec nous à vos capsic spécialistes d'effets d'hiver, page spéciale à partir de 11h30.
00:02:50 Et justement, à propos d'effets d'hiver, le 14 octobre 2020, le corps de Lola a été découvert dans une malle à Paris.
00:02:56 Quelques jours plus tard, Dabia était interpellée. Elle a fini par avouer le meurtre de cette jeune fille qui a également été torturée et violée.
00:03:05 Et on a appris ce week-end que Dabia ne souffrait d'aucun trouble psychiatrique au moment des faits. Elle pourrait donc être jugée.
00:03:12 - Alors, décidément, on a beaucoup de problèmes techniques ce matin. On va continuer avec Richard Malka, l'avocat de la famille du professeur assassiné Dominique Bernard,
00:03:22 qui tire le signal d'alarme. Pour lui, nous ne sommes toujours pas en ordre de bataille contre l'islamisme.
00:03:27 Et il va plus loin aujourd'hui. Islamisme qui terrorise la République.
00:03:32 - Ça concerne la société au-delà de l'école. Aujourd'hui, l'islamisme terrorise la République. Je préférerais que ce soit la République qui terrorise l'islamisme.
00:03:44 Quand l'État ne contrôle pas la religion, la religion contrôle l'État. C'est ça, la dialectique.
00:03:50 - Voilà. Et ce que dit Richard Malka est grave, bien évidemment, et inquiétant. Nous allons en débattre dans un instant.
00:03:55 Et justement, écoutez Eva Darlan, l'actrice qui évoque le rapport de Coluche avec les femmes voilées. C'était dans les années 70, une autre époque.
00:04:03 Et Eva Darlan expliquait hier sur CUIL, chez Jordaine Deluxe, que Coluche baissait son caleçon quand il voyait une femme voilée.
00:04:12 - Si vous voulez, quand il voit une femme... En voyant une femme voilée, c'est dur à dire. Il y a beaucoup de V là-dedans.
00:04:21 Il baisse son caleçon en disant « voilà, au moins t'en auras vu une dans ta vie ». - Il a fait ça, Coluche ? - Bah oui.
00:04:30 - Vous étiez devant cette scène-là ? Vous avez vu ça ? - Bah oui. Donc moi, ça me gêne.
00:04:38 - Donc il a montré son sexe à une... - Est-ce qu'il a montré son sexe ? Il a baissé son caleçon.
00:04:43 Pour lui, c'est pas... Oui, bien sûr, c'est ça, mais je pense que pour lui, c'était une rigolade de plus. Comme « oh, ça va, c'est Gégé ».
00:04:53 - Ah, Gérard Depardieu. - Oui. Donc voilà.
00:04:59 - Vous lui avez fait une remarque à ce moment-là ? Parce que vous, en plus d'être féministe, vous avez des combats, on en parlait tout à l'heure,
00:05:05 vous avez vécu des choses atroces quand vous étiez jeune, vous vous êtes fait tabasser pour votre ex-mari, enfin bon, vous en avez vu toutes les couleurs.
00:05:11 Vous lui faites une réflexion à Coluche quand il fait ça ? - Non. Je suis effondrée.
00:05:17 - Voilà. Et on imagine le scandale que cela provoquerait avec raison si une telle scène se produisait en France aujourd'hui.
00:05:23 Faut-il légaliser le cannabis en France ? Strasbourg souhaite étudier sérieusement la question.
00:05:28 Il faut dire que la proximité de l'Allemagne inspire la mer Écolo de la ville. Là-bas, en Allemagne, depuis hier, on peut consommer librement.
00:05:34 Écoutez ces consommateurs allemands à Berlin qui sont super cools.
00:05:39 - Les gens ont été bien trop criminalisés pour une futilité. Qu'on se saoule ou que l'on fume des joints, ça ne fait aucune différence.
00:05:46 Nous n'avons pas besoin de restrictions.
00:05:48 - Personnellement, je pense qu'on aurait pu aller beaucoup plus loin. Mais il est clair que je suis d'abord satisfait de ce que nous avons obtenu.
00:05:56 Cela signifie la fin de la criminalisation de plusieurs millions de personnes en Allemagne qui ont été discriminées de manière insensée pendant des décennies.
00:06:03 - Je pense que cela m'apportera un peu plus de liberté. On ne se sentira plus sous pression. On ne devra plus se cacher.
00:06:13 Et on pourra se promener dans la rue à partir de 20h, s'asseoir près d'un canal, profiter de la fête tranquille ou fumer le week-end avec des amis de manière décontractée.
00:06:22 Paris tente de faire le vide avant les Jeux Olympiques. On savait que c'était le cas pour les SDF envoyés en province.
00:06:27 Mais c'est aussi le cas pour les vendeurs à la sauvette.
00:06:29 Le préfet de police de Paris souhaite en effet faire place nette, en particulier autour des lieux qui vont accueillir les Jeux Olympiques, mais aussi autour du Trocadéro et de la Tour Eiffel.
00:06:39 - Face à nous, une dizaine de vendeurs à la sauvette s'enfuient avec leurs marchandises.
00:06:44 À quelques mètres de là, une patrouille de la police nationale vient d'arriver.
00:06:49 Ce jeu du chat et de la souris agace les commerçants.
00:06:52 - Il y a des vendeurs qui partent partout dans le quartier, qui se dispersent dans les rues et qui cachent leurs marchandises dans les coins.
00:07:01 Et ce n'est pas bon de montrer ce côté-là aux touristes.
00:07:05 15 minutes plus tard, d'autres vendeurs de Tour Eiffel miniature nous abordent. Nous engageons la conversation.
00:07:12 - Pour les Jeux Olympiques, vous allez faire comment ? - Rien. - Pourquoi rien ?
00:07:17 Ils ne savent pas qu'ils n'auront bientôt plus accès à ce périmètre.
00:07:21 Les inondations, qu'inquiètent ce matin encore, car l'alerte rouge demeure dans deux départements.
00:07:25 Ce matin, et l'eau ne cesse de monter. Ce sont des alertes crues. France Info, ce matin.
00:07:31 En Bourgogne, des villages transformés en lacs géants.
00:07:35 À Autun, en Saône-et-Loire, l'eau s'est brusquement invitée dans cette maison.
00:07:40 La propriétaire réfugiée au premier étage n'avait jamais vu ça.
00:07:44 - En une heure et demie, il est monté, monté, monté, monté. Et c'est la première fois qu'on est entouré.
00:07:50 - Voilà. Et direction, justement, l'André-Loire et Chinon, plus précisément.
00:07:52 Et vous allez voir que l'eau a envahi les rues, mais aussi, hélas, parfois, les maisons.
00:07:56 Et là encore, c'est une catastrophe pour de nombreux habitants.
00:08:00 Vu du ciel, le quartier de Saint-Jacques-à-Chinon est méconnaissable.
00:08:05 La Vienne est complètement sortie de son lit, inondant les rues et les maisons de la ville.
00:08:12 Le pic a été atteint à l'aube avec 5,40 m.
00:08:15 - La décrue est nette. Les pompiers ont commencé ce matin à 8 h,
00:08:22 le vidage des... L'évacuation des eaux dans les caves et dans les maisons.
00:08:27 Bertrand avait anticipé la montée des eaux.
00:08:30 Tôt ce matin, il est venu constater les dégâts dans sa cave.
00:08:33 - Mais bon, il n'y a pas de catastrophe plus que ça.
00:08:35 - Vous attendiez peut-être à pire ?
00:08:37 - C'est sur toutes les machines que je voulais sauver.
00:08:40 Bah oui, parce que 6 m, ils annonçaient 6 m.
00:08:42 Vous vous rendez compte, 6 m, c'est 70 cm de plus, non ?
00:08:44 - 562 personnes ont été évacuées en Indre-et-Loire, dont 370 à Chineau.
00:08:50 - Allez, les tops et les flops d'audience hier soir, c'est David Missaud, audience.
00:08:53 Elias Kevin, va-t'en.
00:08:55 - En accès, Nagui reste leader avec N'oubliez pas les paroles sur France 2
00:09:01 et frôle les 3 millions de téléspectateurs.
00:09:04 À la deuxième place, le feuilleton de TF1 Demain nous appartient
00:09:07 se retrouve en difficulté en passant sous les 2,5 millions
00:09:10 et surtout subi de très près par le 19-20 de France 3.
00:09:13 Sur M6, la meilleure boulangerie de France est en forme,
00:09:15 à plus d'un million et demi devant cet about sur France 5
00:09:17 qui était en direct et se retrouve dans sa moyenne haute.
00:09:20 Du côté des talk-show quotidien sur TMC, EO a plus de 2 millions.
00:09:26 Yann Barthez a profité de l'absence de TPMP qui était en best-of hier soir.
00:09:30 Sur France 5, cet about la suite est au-dessus du million.
00:09:32 En revanche, c'est un score décevant pour tout le sport sur France 3
00:09:35 qui est sous les 900 000.
00:09:37 En prime time, TF1 est petit leader avec la série Le Négociateur
00:09:42 qui est à moins de 4 millions.
00:09:44 Sur France 2, la série Meurtre au paradis fait un score correct à 2 millions 6
00:09:47 et devance de plus de 500 000 téléspectateurs.
00:09:50 Mario Premier Regard sur M6 qui réalise une audience plutôt moyenne.
00:09:53 Quant à France 3, à la comédie Le Retour du Héro est faible,
00:09:56 à seulement 1 million 6.
00:09:57 Mister Audience vous dit à demain.
00:09:59 - Allez, je vous présente mes invités qui vont accompagner en direct jusqu'à midi.
00:10:02 Capitaine Moreau, bonjour.
00:10:03 - Bonjour. - Merci d'être avec nous.
00:10:04 Ancien capitaine de gendarmerie, vous avez publié ce livre
00:10:06 qui s'appelle Vérité d'un capitaine de gendarmerie.
00:10:09 Maître Pierre Gentillet, bonjour. - Bonjour.
00:10:10 - Merci également d'être là.
00:10:11 Vous êtes avocat, Nobéné Léthy, bonjour. - Bonjour.
00:10:13 - Rédacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire,
00:10:17 et puis Nadia Bey, bonjour. - Bonjour.
00:10:18 - Présidente de l'association Les Sans Voix et conférencière.
00:10:22 Bien évidemment, on va commencer par partir en direct tout de suite au Verné.
00:10:27 C'est là que les recherches se poursuivent concernant Émile.
00:10:30 On est avec Adrien Spiteri et les images de Charles Bagé.
00:10:32 Bonjour, Adrien.
00:10:33 Où en sont les recherches à l'heure qu'il est, à 10h48 ?
00:10:40 - Bonjour, je remarque. Bonjour à tous.
00:10:41 Écoutez, ce que je peux vous dire, c'est que nous, nous nous trouvons
00:10:44 devant justement cette zone de recherche qui, vous le voyez, est totalement bouclée
00:10:47 avec une barrière, des militaires et un camion de la gendarmerie.
00:10:51 Une centaine de gendarmes sont toujours mobilisés sur place
00:10:54 avec notamment deux équipes sinophiles.
00:10:56 Ce sont des équipes qui sont accompagnées de chiens,
00:10:59 dont certains chiens sont spécialisés dans la recherche de cadavres.
00:11:03 Ces gendarmes, ils sont aussi aidés par des drones dans les airs
00:11:06 qui permettent d'aider les équipes sur le terrain.
00:11:09 Alors, est-ce que de nouveaux indices ont été retrouvés
00:11:12 par les gendarmes ces dernières heures ?
00:11:13 Pour le moment, aucune information n'a été communiquée à ce sujet.
00:11:17 Ce qu'on sait, en revanche, on l'a appris ce matin,
00:11:19 c'est que le procureur d'Aix-en-Provence tiendra une conférence de presse à 18h
00:11:24 et il pourrait donc donner de nouvelles informations dans cette affaire.
00:11:28 Ce que l'on sait également, c'est qu'en parallèle de ces recherches
00:11:32 qui se tiennent ici à proximité du Haut-Vernay,
00:11:35 c'est que des autopsies sont actuellement en cours
00:11:37 après la découverte d'Osment Démille.
00:11:40 C'était samedi soir par une promeneuse
00:11:43 et le résultat de ces autopsies, évidemment, il est très attendu
00:11:46 car il pourrait permettre de faire la lumière sur cette affaire,
00:11:50 notamment connaître la date, mais aussi les causes de la mort d'Émile.
00:11:54 Mais il faudra attendre encore plusieurs heures,
00:11:56 voire même peut-être plusieurs jours.
00:11:58 Le procureur pourrait peut-être en parler ce soir à 18h.
00:12:02 Merci beaucoup Adrien, on se finit avec les images de Charles Bajon.
00:12:05 On vous retrouvera tout à l'heure à 11h30 pour faire un nouveau point.
00:12:08 Capitaine Moreau, ancien capitaine de gendarmerie,
00:12:09 on voit que ce sont des gros moyens qui sont mis en place, qui sont développés.
00:12:13 Il y a quand même cette question qui se pose autour du fait qu'a priori,
00:12:16 en tout cas puisque ce lieu aurait été fouillé,
00:12:18 on serait passé à côté du crâne de cet enfant s'il était là.
00:12:22 Est-ce que c'est imaginable pour vous qu'on puisse rater quelque chose comme ça
00:12:26 ou vous êtes plutôt dans l'idée, même si ce sont des hypothèses,
00:12:29 qu'on a pu l'amener, que ce soit un animal d'ailleurs ou un être humain,
00:12:32 qu'on a pu amener le crâne plus tard à cet endroit ?
00:12:35 Non, non, qu'on soit passé à côté Jean-Marc, c'est juste impossible.
00:12:37 Absolument impossible. Les militaires de la gendarmerie nationale
00:12:39 qui ont quadrillé la zone pendant des semaines et des mois
00:12:41 n'ont pas pu passer à côté.
00:12:43 Les randonneurs, les chasseurs, les habitants du village n'ont pas pu passer à côté.
00:12:46 Ce crâne, ces ossements ont été apportés a posteriori.
00:12:50 On était positionnés là, on ne peut être sûr de rien,
00:12:53 mais en l'occurrence, dans la mesure où il n'était pas possible
00:12:56 de les identifier préalablement, oui, ils ont très probablement été apportés.
00:12:59 Ce qui trouble beaucoup de personnes, c'est qu'ils ont été identifiés
00:13:03 deux jours à trois jours après la mise en situation qu'ont fait les gestes d'instruction.
00:13:07 Cette mise en situation qui était extrêmement importante et attendue.
00:13:10 Alors, les interprétations peuvent être multiples,
00:13:13 mais quoi qu'il en soit, il est absolument impossible qu'on soit passé à côté.
00:13:16 Oui, l'IRCGN a un rôle absolument moteur.
00:13:19 Ils vont essayer d'identifier, alors qu'on a pu prouver bien sûr
00:13:22 que c'était bien le petit Émile, ça c'est acquis.
00:13:24 Ils vont essayer d'identifier les causes de la mort.
00:13:25 Comme l'a dit votre reporter, ça peut prendre plusieurs heures,
00:13:27 plusieurs jours, voire davantage encore.
00:13:29 Est-ce qu'il y a eu une strangulation ? Est-ce qu'il y a eu un homicide ?
00:13:32 Pour l'instant, la science va nous permettre d'avancer.
00:13:34 Et puis bien entendu, la question que tout le monde se pose,
00:13:37 qu'en est-il du reste du corps ?
00:13:39 Et il y a un autre élément qui est important,
00:13:42 c'est-à-dire que des humains auraient pu passer à côté,
00:13:44 mais il y a énormément de chiens qui ont été utilisés.
00:13:47 Et c'est là où on se dit que les chiens auraient au moins dû renifler quelque chose.
00:13:51 Dans le cadre de cadavres, une équipe cynophile ne peut pas être faillible.
00:13:54 Jean-Marc, ce n'est juste pas possible.
00:13:56 Un chien trouve systématiquement un cadavre,
00:13:59 autant sur un être vivant, à partir d'un élément vestimentaire lui appartenant.
00:14:03 Il peut renifler une pisse, il peut suivre une pisse, il peut se tromper, bien sûr.
00:14:07 Mais dans le cas d'un cadavre, il n'est pas possible qu'un animal passe à côté.
00:14:10 C'est juste impossible.
00:14:11 - Vos certitudes sont troublantes ce matin,
00:14:12 parce que c'est la première fois que j'entends quelqu'un le dire aussi clairement.
00:14:15 Beaucoup ont évoqué des hypothèses, mais pour vous qui connaissez le terrain,
00:14:18 pour vous qui avez déjà enquêté et qui avez fait beaucoup de recherches,
00:14:21 pour vous, c'est clair, c'est impossible que le crâne ait été là
00:14:26 et que le cadavre ait été là à ce moment-là.
00:14:28 L'affaire Emile, en tout cas, déclenche énormément d'émotions,
00:14:31 et émotions dans tout un village.
00:14:32 Il y a même un groupe Facebook qui a été créé.
00:14:34 Regardez.
00:14:35 - Créée après la disparition d'Emile par des proches des parents,
00:14:38 cette page a pour but de recenser toutes les initiatives de prière.
00:14:42 Elle dépasse désormais les 21 000 membres.
00:14:45 Depuis ce dimanche, plusieurs messages rendent hommage aux petits garçons.
00:14:49 - Reposons en paix, Emile.
00:14:50 J'espère qu'on saura très vite ce qu'il t'est arrivé.
00:14:53 Ça me brise le cœur.
00:14:54 Aujourd'hui, le Seigneur a accueilli le petit ange Emile au paradis.
00:14:58 Après des mois à espérer te retrouver lors du long voyage à Saunay,
00:15:02 de là-haut où tu es, nous pensons tous fort à toi.
00:15:05 Les internautes pensent aussi aux parents.
00:15:08 De nombreux posts leur sont adressés.
00:15:10 Une pensée pleine d'amour à ses parents et à Emile.
00:15:12 Mes prières vous accompagnent en ce jour et ceux qui suivront.
00:15:16 Toutes mes condoléances, tout mon soutien aux parents d'Emile,
00:15:19 à ses grands-parents et à toute sa famille.
00:15:21 Je suis dévastée en espérant que la vérité éclate rapidement.
00:15:24 Vous êtes dans nos prières, tout particulièrement aujourd'hui,
00:15:27 et nous espérons que le Seigneur vous aidera à retrouver la paix.
00:15:30 Nous vous présentons toutes nos condoléances.
00:15:32 Un chapelet a également été organisé par l'administrateur du groupe
00:15:36 afin de prier continuellement pour rendre hommage aux petits garçons.
00:15:40 - Voilà, et par rapport à ce qui a été découvert,
00:15:41 vous voyez toujours à gauche de l'écran ces images en direct du Vernet,
00:15:46 une chose est troublante, Maître Pierre Gentillet,
00:15:48 c'est cette randonneuse qui a découvert ce crâne et qui a pris le crâne.
00:15:54 - C'est ce que je vous disais avant,
00:15:57 c'est-à-dire que, encore une fois, je mets beaucoup de précaution
00:15:59 dans ce que je dis parce que je ne suis pas un professionnel là-dessus,
00:16:01 moi mon travail se limite au droit, mais quand même,
00:16:04 le plus troublant, et je dirais simplement ça,
00:16:06 je n'ai que des questions à poser, et je vous la pose du même coup.
00:16:11 Quand on découvre un crâne dans la nature,
00:16:15 dans un lieu dont on sait à proximité qu'il y a un enfant qui a disparu,
00:16:20 quel est votre réflexe ?
00:16:21 Est-ce que votre réflexe, c'est de toucher et de prendre ce crâne et de le ramener ?
00:16:26 C'est une question que je me pose en tant qu'humain.
00:16:28 Ou alors, ce qui aurait plutôt été, c'est personnel, ma réaction,
00:16:31 peut-être même je pense que c'est la réaction de la majorité des gens,
00:16:35 c'est d'appeler la police, d'appeler quelqu'un, l'agenda m'aurait dit...
00:16:39 - A condition que le téléphone passe aussi, parce qu'on sait que c'est assez...
00:16:43 - Ou alors, prenez une photo... - Je suis assez d'accord avec vous.
00:16:45 - Moi, c'est le point, à ce stade, qui me paraît le plus troublant,
00:16:49 outre le fait qu'effectivement, ce crâne a été retrouvé
00:16:52 dans un lieu qui avait déjà été fouillé.
00:16:55 Mais vraiment, c'est un point de...
00:16:57 - Même humainement, j'ai laissé le capitaine Moreau répondre,
00:16:59 mais humainement, prendre le crâne dans sa main,
00:17:03 moi honnêtement, je pourrais pas.
00:17:04 Sachant qu'en plus, il y a un enfant qui a disparu, on se dit,
00:17:06 c'est peut-être le crâne de l'enfant,
00:17:08 moi, je pense que je n'oserais pas le toucher,
00:17:11 ne serait-ce que physiquement.
00:17:13 Capitaine Moreau.
00:17:14 - Pierre Gentil a tout à fait raison,
00:17:16 c'est extrêmement étonnant qu'elle s'en soit saisie,
00:17:18 alors surtout un crâne d'enfant, donc un crâne de petite dimension.
00:17:22 Ce qui est extrêmement préjudiciable, c'est que bien sûr,
00:17:24 elle a pollué la scène où se trouvaient ces éléments osseux,
00:17:29 ce crâne, donc elle va très nettement compliquer le travail
00:17:32 de l'IRCGN de Pontoise,
00:17:33 l'Institut de recherche criminalistique de la Gendarmerie nationale.
00:17:37 Ça vous laisse vous interroger à juste titre.
00:17:40 On ne connaît pas encore ce qui est donné de la personnalité
00:17:42 et du cursus de cette femme, de cette randonneuse.
00:17:44 Elle a été bien entendu auditionnée par la Gendarmerie nationale,
00:17:47 elle n'a pas encore été mise en garde à vue.
00:17:50 - Ah oui, carrément, pour vous, c'est des hypothèses.
00:17:54 - Au regard de son attitude, qui est quand même extraordinaire,
00:17:56 dans le cadre de l'identification et de la découverte de tels ossements,
00:18:00 au regard des circonstances...
00:18:02 - Il y a une suspicion.
00:18:04 Il y a une suspicion, d'abord une réaction sur le plan humain.
00:18:07 Une femme qui prend le crâne comme ça,
00:18:09 - D'un enfant, un petit crâne.
00:18:11 - Elle ne prend pas les précautions,
00:18:13 elle brouille les pistes de l'investigation.
00:18:15 C'est clair, c'est une façon de brouiller les pistes.
00:18:18 On se demande si ce n'est pas fait sciemment.
00:18:20 - Attention, ce sont des hypothèses.
00:18:23 Soyons très prudents, parce que cette pauvre dame, peut-être,
00:18:26 est juste tombée dessus, elle a peut-être cru bien faire.
00:18:28 Donc soyons très prudents et employons beaucoup de conditionnels avec des questions.
00:18:33 - C'est un questionnement fait.
00:18:35 - Parce que cette pauvre dame, peut-être, il n'y a rien du tout...
00:18:37 - On est dans une réaction humaine, parce qu'on est émus par l'affaire d'Emile.
00:18:39 - Exactement.
00:18:41 Et peut-être qu'elle aussi a été émue,
00:18:43 elle s'est dit "j'ai peut-être un indice, quelque chose".
00:18:45 Voilà, toutes les hypothèses sont possibles,
00:18:47 parce que les réactions humaines sont parfois troublantes
00:18:50 et parfois on ne les comprend pas, Arnaud Benedetti.
00:18:53 - Je suis totalement d'accord avec ce que vous dites,
00:18:54 c'est-à-dire qu'il ne faut pas préjuger quelle était l'intention de cette dame
00:18:58 qui s'est retrouvée, en effet, face à des ossements.
00:19:01 En effet, c'est très surprenant, tout a été dit autour de cette table,
00:19:04 notamment pour ce qui est de la suite de l'enquête.
00:19:06 Mais après, vous savez, je pense que c'est très compliqué
00:19:10 de s'exprimer sur une affaire en cours, évidemment,
00:19:12 dont nous n'avons pas tous les éléments.
00:19:14 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a une grande émotion autour de cette affaire
00:19:18 et ça fait partie, si vous voulez, de ces émotions qui existent
00:19:20 dans un certain nombre de grandes affaires judiciaires
00:19:22 qui ont marqué les annales judiciaires du pays,
00:19:25 et d'autres pays d'ailleurs, au demeurant.
00:19:27 Et ce qui est frappant aussi, c'est...
00:19:30 Moi, ce qui me frappe le plus, si vous voulez, dans la concordance des temps,
00:19:33 c'est que ça se passe le jour de Pâques, en l'occurrence.
00:19:37 Qu'on retrouve ces ossements le jour de Pâques...
00:19:38 - Sur une famille très religieuse.
00:19:40 - Dans une famille qui est très religieuse,
00:19:42 dans une famille qui est à la messe au moment où on lui annonce, je crois,
00:19:46 qu'on a retrouvé les ossements du petit Émile.
00:19:48 Donc tout ça, en effet, rajoute, j'allais dire, au caractère troublant
00:19:51 de cette découverte dramatique.
00:19:53 - Voilà, et je le redis, mais parce que c'est important de le dire encore une fois,
00:19:56 il ne s'agit absolument pas de jeter la suspicion non plus sur la famille,
00:19:59 pas plus que sur cette dame qui est témoin,
00:20:02 il faut être très prudent parce que cette famille est aussi victime
00:20:06 de ce qui se passe et vit un drame terrible qui est à peine imaginable.
00:20:10 - Elle est d'abord victime.
00:20:12 - C'est à peine imaginable ce qu'ils sont en train de vivre,
00:20:13 donc faisons très attention, soyons très prudents.
00:20:15 En tout cas, ce crâne va être analysé, va être étudié,
00:20:20 parce que du crâne, on va pouvoir essayer de trouver de nombreux éléments.
00:20:23 Écoutez ces explications qui sont signées Rémi Castaglua,
00:20:26 dipolirique et médecin légiste.
00:20:28 - On cherchera, par cette autopsie, à répondre à trois questions
00:20:32 que se posent les magistrales, les enquêteurs, quand, comment et pourquoi.
00:20:36 Quand c'est la datation du décès, le délai post-mortem,
00:20:40 là se pose une question majeure, depuis quand ces ossements
00:20:45 résident sur les lieux de la découverte.
00:20:49 Les autres questions, c'est la cause et les circonstances du décès.
00:20:53 L'autopsie pourra peut-être permettre en partie
00:20:58 d'apporter des éléments de réponse.
00:20:59 - Capitaine Moreau, vous avez le sentiment qu'à partir simplement d'un crâne,
00:21:03 parce que c'est terrible à dire, parce qu'on parle d'un enfant en même temps,
00:21:05 mais hélas, c'est les mots qu'il faut employer,
00:21:07 simplement à partir d'un crâne,
00:21:08 vous pensez qu'on peut arriver à découvrir les raisons de la mort d'une personne ?
00:21:13 - Savoir si c'est un coup qui a été porté, savoir si c'est une strangulation,
00:21:16 savoir si c'est d'une autre origine,
00:21:17 oui, on pourra avoir des éléments indicatifs assez certains.
00:21:20 Ce qui est fondamental, et comme ça a été précisé, c'est également la date.
00:21:25 Savoir si l'enfant a été kidnappé, s'il y a eu un ravisseur,
00:21:28 si elle a été emprisonnée un certain temps avant d'être assassinée,
00:21:32 puis ensuite cet ossement déposé là où il a été retrouvé,
00:21:35 pendant le week-end de Pâques, comme l'a précisé monsieur,
00:21:39 oui, on va pouvoir avoir ces informations-là.
00:21:41 - Et en même temps, alors là encore, je suis désolé,
00:21:43 mais j'essaie de le faire le plus soft possible,
00:21:45 mais si on ne retrouve qu'un crâne,
00:21:47 ça veut dire que ça fait quand même plusieurs semaines, voire plusieurs mois,
00:21:51 que soit qu'il est dans la nature, soit qu'il est décédé.
00:21:54 - Absolument, c'est très possible, c'est très probable.
00:21:58 - La mort n'est pas récente en fait.
00:21:59 - Non, non, la mort n'est très probablement pas récente, bien sûr.
00:22:03 Alors après, le petit Émile a disparu il y a déjà plus de neuf mois.
00:22:06 On a besoin de savoir quand est-ce qu'il a été concrètement enlevé,
00:22:10 si ça a été le cas, et assassiné.
00:22:12 Qu'en est-il bien sûr du reste du corps ?
00:22:14 Pourquoi celui qui a possiblement apporté le crâne a-t-il conservé le reste du corps ?
00:22:20 S'agit-il d'un jeu macabre dans le cadre des faits de Pâques ?
00:22:23 - C'est-à-dire que pour vous, l'hypothèse de l'assassinat est l'hypothèse la plus probable aujourd'hui ?
00:22:26 - Non, ça n'est pas l'hypothèse la plus probable.
00:22:27 Il peut aussi s'agir d'un coup qui a été porté à l'enfant suite à une punition.
00:22:32 Ça a été évoqué également par les enquêteurs.
00:22:34 Tout est du domaine du possible.
00:22:37 Il peut s'agir d'un accident domestique, d'une dissimulation,
00:22:41 d'un accident qui a été maquillé ensuite.
00:22:44 Tout est possible, monsieur.
00:22:45 - Voilà, ce qu'on pouvait dire à l'heure qu'il est.
00:22:47 On aura l'occasion d'y revenir parce qu'on fera une page spéciale tout à l'heure,
00:22:49 en onze heures et demie, de façon plus large,
00:22:51 parce que je crois qu'on vous a dit là l'essentiel,
00:22:53 sauf s'il se passe quelque chose, bien évidemment.
00:22:55 On fera une page plus large autour de la passion des Français pour l'effet d'hiver,
00:22:58 la passion pour cette affaire.
00:23:00 Emile, parce que c'est vrai que les Français se passionnent pour ça.
00:23:04 Alors, est-ce que c'est un côté morbide ?
00:23:06 Est-ce que c'est le reflet de la société d'aujourd'hui ?
00:23:08 On posera la question avec avocats, psys et spécialistes
00:23:11 qui seront avec nous tout à l'heure autour de cette table,
00:23:13 à partir de onze heures et demie pour faire le point sur ce sujet.
00:23:16 C'est vrai que dans l'importance médiatique que ça occupe,
00:23:19 ça fait aussi un peu penser à l'affaire Grégory,
00:23:21 l'affaire du petit Grégory qui, à l'époque, avait occupé les médias.
00:23:24 Donc, on aura l'occasion d'en reparler.
00:23:26 On va faire le CNews Info et puis, juste après le CNews Info,
00:23:29 on changera de sujet, on va vous parler de Nicole Belloubet
00:23:31 qui a estimé tout à l'heure que l'État n'avait pas de responsabilité
00:23:35 dans la mort de Samuel Paty, dans le meurtre de Samuel Paty.
00:23:38 Et puis, on vous parlera également de Richard Malka.
00:23:42 Vous savez, c'est l'avocat, lui, d'un autre professeur qui a été tué.
00:23:46 Richard Malka qui, lui, affirme que, désormais,
00:23:50 c'est les islamistes qui terrorisent la République.
00:23:53 Pour l'instant, le CNews Info, c'est avec Somaya Labidi.
00:23:58 De quoi raviver la rivalité entre public et privé.
00:24:02 Contrôle insuffisant, dépenses sous-estimées,
00:24:04 un rapport parlementaire étrie le financement des établissements privés.
00:24:09 Un rapport bipartisan présenté par un député LFI et un député Renaissance.
00:24:14 Des crues amorcées en Bourgogne, alors que la Saône-et-Loire et Lyon
00:24:17 sont toujours placées en vigilance rouge et crue,
00:24:21 deux cours d'eau, inquiètent particulièrement les autorités
00:24:24 qui multiplient les appels à la prudence.
00:24:27 Et puis, c'était il y a 50 ans, le 2 avril 1974,
00:24:31 le président Georges Pompidou, foudroyé par la maladie
00:24:34 deux ans avant la fin de son mandat.
00:24:36 Un hommage va lui être rendu par les Républicains
00:24:39 au pied de sa statue sur les Champs-Elysées à Paris.
00:24:42 - Bonjour à tous sur CNews, merci d'être en direct avec nous.
00:24:47 On va parler de ce qu'a dit Nicole Belloubet ce matin.
00:24:49 La ministre de l'Éducation a été chez nos confrères de BFM.
00:24:53 Et vous savez, parce qu'on l'a entendu la semaine dernière,
00:24:55 également sur CNews, que la sœur de Samuel Paty
00:24:57 avait expliqué que l'État avait une responsabilité
00:25:01 dans la mort de son frère, parce que l'État n'avait pas pris
00:25:04 en charge et n'avait pas pris en considération
00:25:06 les différentes menaces qui pesaient sur son frère.
00:25:09 Eh bien, ce matin, la ministre de l'Éducation,
00:25:11 elle, on va dire, s'en est lavé les mains.
00:25:13 Elle a expliqué que l'État, selon elle,
00:25:15 n'avait pas de responsabilité dans tout ça.
00:25:17 C'est assez surprenant.
00:25:19 Ça manque un peu d'humanité aussi.
00:25:20 Écoutez.
00:25:22 - Une question à propos de Samuel Paty.
00:25:25 Est-ce que vous estimez, vous, Nicole Belloubet,
00:25:27 que l'État a une part de responsabilité
00:25:29 dans la mort de Samuel Paty, de ne pas l'avoir protégée ?
00:25:33 - Alors, si vous voulez, il y a sans doute des choses
00:25:35 qui auraient pu être mieux faites.
00:25:38 Pour autant, je ne suis pas certaine que l'on puisse dire
00:25:41 que l'État a une part de responsabilité
00:25:43 dans l'assassinat de Samuel Paty.
00:25:46 - Voilà. - Oui, oui.
00:25:47 - On s'en lève les mains.
00:25:48 - Non mais attendez. - On s'en lève les mains.
00:25:49 - Sans doute que quelque chose aurait pu être mieux fait.
00:25:52 - Sans doute. Oui, mais sans doute.
00:25:53 Elle n'est même pas sûre.
00:25:54 Elle n'est même pas sûre.
00:25:54 C'est sans doute que...
00:25:55 - Non mais ça veut donc dire qu'elle reconnaît à moitié,
00:25:58 elle ne veut pas, mais qu'il y a tout de même une faute,
00:26:00 qu'il y a tout de même eu des défaillances,
00:26:02 qu'il y a eu des signalements, qu'il n'y a pas eu...
00:26:03 Alors, il faut dire une chose, c'est l'État,
00:26:05 et c'est aussi, ça c'est plus difficile à dire,
00:26:07 mais c'est aussi une partie du corps enseignant,
00:26:09 qui non seulement n'a pas soutenu le professeur,
00:26:12 mais qui en plus de ça, effectivement,
00:26:13 lui a quasiment reproché son attitude.
00:26:15 Donc, bien évidemment que la question de la responsabilité de l'État se pose.
00:26:19 C'est une responsabilité au niveau de ce qui s'est passé,
00:26:21 et c'est aussi la responsabilité politique,
00:26:24 et ce n'est pas seulement l'État sous Emmanuel Macron,
00:26:27 c'est, ou même sous François Hollande,
00:26:29 c'est l'État depuis 40 ans.
00:26:30 C'est la question de...
00:26:32 La question de Samuel Paty,
00:26:33 c'est la question de la défaite de l'État français
00:26:35 par rapport à l'islamisation, à l'islamisme politique en France.
00:26:39 Ça, c'est la question politique fondamentale.
00:26:42 - Alors, on y viendra avec Richard Malga tout à l'heure.
00:26:44 Nadia Béa, est-ce que pour vous,
00:26:46 l'État a une responsabilité dans le meurtre de Samuel Paty ?
00:26:49 - Dans la réponse de la ministre de l'Éducation,
00:26:51 comme le disait l'avocat,
00:26:53 effectivement, il y a une partie de reconnaissance en disant oui...
00:26:57 - Mais elle dit non.
00:26:58 Dans ses mots, elle dit non.
00:27:00 - Mais... - Pourquoi ?
00:27:01 - On sait qu'il y a quand même des menaces.
00:27:04 - Pourquoi elle dit non, d'après vous ?
00:27:05 - Parce qu'ils ne veulent pas reconnaître l'échec de l'État par rapport à ça.
00:27:08 - Il est évident, l'échec.
00:27:10 On le vit au quotidien.
00:27:11 - C'est l'échec de la loi de la laïcité, justement.
00:27:14 - C'est l'échec de la lutte contre l'islamisme.
00:27:17 - Et de la laïcité qui est en panne aujourd'hui au sein de l'École de la République.
00:27:21 - Elle est en panne depuis longtemps.
00:27:22 - Oui, mais ça fait longtemps.
00:27:23 Je ne dis pas qu'elle est en panne aujourd'hui, elle est en panne depuis longtemps.
00:27:26 - Quand quelque chose ne fonctionne plus, tu peux changer.
00:27:28 - Et les profs ont besoin, justement, d'être aujourd'hui formés.
00:27:31 On a parlé de la formation des profs, justement, par rapport à la question de la laïcité.
00:27:35 Il y a beaucoup de partisans de la laïcité qui disent qu'il faut un toilettage de cette loi.
00:27:39 Aujourd'hui, la loi de 1905, il faut absolument
00:27:42 provoquer une vraie conférence et mais aussi
00:27:45 assurer une formation des enseignants qui ne sont pas tout à fait préparés aux nouvelles donnes de la société.
00:27:51 - Arnaud Bénédicte ?
00:27:51 - Moi, je ne suis pas favorable au toilettage de la loi de 1905.
00:27:54 Elle existe, il faut surtout l'appliquer, en l'occurrence.
00:27:57 C'est ça qui me paraît le plus important.
00:27:59 Ensuite, c'est vrai que les propos de la ministre sont tout à fait paradoxaux,
00:28:03 puisque d'une certaine manière, en effet, elle reconnaît la responsabilité de l'État
00:28:07 dans la première partie de sa phrase pour ensuite dédouaner l'État de cette responsabilité,
00:28:12 ce qui n'est pas son carrément posé problème.
00:28:14 Mais il faut rappeler les faits.
00:28:15 Il faut rappeler les faits, c'est que Samuel Paty avait été convoqué par sa hiérarchie
00:28:21 pour s'expliquer, notamment sur le contenu de son enseignement.
00:28:26 Ça veut dire que dans la phase qui a précédé son tragique et atroce assassinat,
00:28:32 il a été forcé de le constater, abandonné par une partie de sa hiérarchie
00:28:37 qui lui a même fait le reproche d'enseigner la laïcité.
00:28:41 Donc s'il n'y a pas de responsabilité de l'État, il faudra quand même qu'on me pose la question
00:28:46 quand est-ce que la responsabilité de l'État est réellement...
00:28:48 - Mais pourquoi vous avez la ministre de l'Éducation qui vient ce matin dire ça ?
00:28:51 Enfin, c'est même pas responsable.
00:28:53 Ce qui est irresponsable, c'est elle de dire ça.
00:28:56 - Politiquement, c'est d'autant plus surprenant qu'on a eu un ministre de l'Éducation nationale avant elle
00:29:02 qui s'appelait Gabriel Attal, qui a pris, lui, en ce qui concerne la question de la lutte contre l'islamisme,
00:29:08 au moins sur le plan sémantique et sur le plan de la communication,
00:29:11 des positions qui me paraissent assez claires.
00:29:13 Mais encore une fois, on est, si vous voulez, dans cette logique qui est très macroniste,
00:29:16 c'est qu'on change les ministres et en changeant les ministres,
00:29:20 on change le discours qui, bien évidemment, pose un problème sur la constance de l'action de l'État.
00:29:24 - Capitaine Moreau.
00:29:25 - Mais Jean-Marc, à quoi s'attendait-on de Nicole Belloubet ? Je vous pose la question.
00:29:28 Ça a été un des pires ministres de la Justice que l'on ait eu.
00:29:31 Je suis bien placé pour vous en parler et pour le savoir.
00:29:33 Aujourd'hui, elle sévit au sein de l'Éducation nationale.
00:29:35 Moi, je vous renvoie à l'excellent ouvrage de Patrice Romain, "L'Omerta", au sein de l'Éducation nationale,
00:29:41 où il revient sur sa propre expérience de dirigeant d'établissement,
00:29:45 où les inspecteurs d'académie, où la direction de l'Éducation nationale lui demandait
00:29:51 de dissuader les enseignants désireux de faire respecter la laïcité,
00:29:56 de les dissuader de signifier leur fait aux élèves qui se rendaient coupables de tels actes.
00:30:01 C'est absolument scandaleux.
00:30:03 Madame Belloubet est à nouveau dans une posture de déni, de non reconnaissance de ce cancer,
00:30:07 Pierre Gentille a précisé à juste titre, de ce cancer islamiste,
00:30:10 avec lequel on ne peut pas dialoguer.
00:30:13 On doit lui opposer une fermeté.
00:30:15 Le cancer islamiste, les islamistes radicaux ne respectent qu'une seule chose,
00:30:18 c'est la force et l'autorité.
00:30:20 On a besoin de courage politique, c'est ça dont on a besoin.
00:30:23 - Ce qui est intéressant, c'est qu'on va écouter Richard Malka,
00:30:25 qui est l'avocat d'un autre professeur qui a été assassiné,
00:30:28 c'est l'avocat de la famille de Dominique Bernard.
00:30:30 Il était hier chez nos confrères de RTL.
00:30:31 Et moi, je trouve très intéressant ce qu'il dit,
00:30:33 parce qu'il dit qu'aujourd'hui, c'est l'islamisme qui terrorise la République,
00:30:37 alors que ce devrait être le contraire, ça devrait être la République qui les terrorise.
00:30:40 Écoutez Richard Malka, hier chez nos confrères de RTL.
00:30:43 - Ça concerne la société au-delà de l'école.
00:30:46 Aujourd'hui, l'islamisme terrorise la République.
00:30:50 Je préférerais que ce soit la République qui terrorise l'islamisme.
00:30:54 Quand l'État ne contrôle pas la religion, la religion contrôle l'État.
00:30:59 C'est ça la dialectique.
00:31:00 Ça a été la dialectique pour le christianisme au début du XXème siècle.
00:31:04 Et ça a été compliqué de faire rentrer les prêtres et les évêques dans leurs églises.
00:31:09 Et ce qui me stupéfait, c'est qu'aujourd'hui, après des professeurs assassinés,
00:31:16 c'est quand même pas rien, au nom d'une religion, au nom d'Allah,
00:31:22 après des proviseurs obligés de démissionner,
00:31:26 et puis des enseignants, et puis des milliers d'incisants,
00:31:28 et puis des contestations de minutes de silence,
00:31:31 et puis des contestations d'enseignement artistique,
00:31:35 il y a quelques mois, historique, scientifique,
00:31:38 nous ne sommes toujours pas en ordre de bataille contre ce péril,
00:31:42 qui est un péril systémique.
00:31:44 Nadia B, on a le sentiment que finalement l'État s'est laissé bouffer
00:31:47 par l'islamisme, n'a pas su réagir.
00:31:49 Excusez-moi Jean-Marc, mais moi je trouve que les propos de Maître Malka sont irresponsables.
00:31:53 Mais moi je trouve qu'il a raison à 300%.
00:31:56 Alors expliquez-moi.
00:31:56 Moi je n'ai pas raison à 300%.
00:31:59 La République, son rôle, justement, c'est d'assurer la coexistence et l'unité.
00:32:03 C'est une République apaisée, et non pas terrorisée l'islamisme.
00:32:06 Non, c'est vraiment...
00:32:08 On ne vous parle pas de l'islam, ni des musulmans, on vous parle de l'islamisme.
00:32:11 Oui, oui, mais tout à fait.
00:32:11 Mais il faut terroriser, il faut détruire l'islamisme.
00:32:13 Ça veut dire quoi terroriser ?
00:32:14 Il faut détruire l'islamisme.
00:32:15 Jean-Marc, vous pouvez me dire comment la République peut terroriser l'islamisme ?
00:32:19 Comment ? C'est-à-dire ?
00:32:20 Concrètement, comment vous décrivez ça ?
00:32:23 Comment ? On arrête, on arrête, on les met en prison, on les empêche d'agir.
00:32:27 C'est en combat, en fait, ça veut dire quoi ?
00:32:29 C'est combattre l'islamisme en l'occurrence.
00:32:30 Il faut combattre, mais bien évidemment, il faut qu'ils aient peur d'agir aujourd'hui.
00:32:34 Mais ils aient peur, mais en fait la justice est en train de faire son travail,
00:32:36 attendez, mais arrêtez de mettre de lui sur le feu.
00:32:40 Mais non, mais c'est le contraire, aujourd'hui c'est...
00:32:42 Mais les propos de Maître Malta...
00:32:44 Il a raison, le capitaine Moreau.
00:32:45 Jean-Marc, si je peux me permettre d'intervenir sur la démission du proviseur du lycée Maurice Ravel,
00:32:49 cette élève de BTS qui a provoqué la République, qui a provoqué la laïcité en refusant de retirer son voile.
00:32:55 Les islamistes ont gagné, le proviseur a démissionné, il n'a pas été soutenu, ou si mal.
00:32:59 Je vous rappelle les premiers arguments qui ont été évoqués, pour raison personnelle,
00:33:03 non pour sa sécurité, on a évoqué tout à l'heure Samuel Paty, il y a eu ensuite Dominique Bernard,
00:33:07 il y en aura d'autres après, aussi longtemps qu'on agira, c'est une guerre.
00:33:11 Mais vous savez, le proviseur, je vais vous dire, sur l'affaire de ce proviseur...
00:33:14 Et la jeune femme aura un rappel à la loi, c'est ça qui va arriver.
00:33:16 C'est un recul de la République, il faut laisser la justice faire son travail.
00:33:19 La justice fait mal son travail, je suis bien passé pour le savoir, madame.
00:33:22 Cette jeune femme va avoir un rappel à la loi, ils ont gagné un rappel à la loi par rapport à une démission.
00:33:27 Si la justice fait mal son boulot, ça veut dire que la République se porte mal.
00:33:30 Mais oui, mais elle se porte mal, c'est ce qu'on vous dit quand on vous dit que l'islamisme terrorise la République,
00:33:36 c'est que la République va mal aujourd'hui.
00:33:38 On a fait d'un fait divers une affaire d'Etat.
00:33:41 Un professeur qui est tué, c'est pas un fait divers.
00:33:45 Non, non, je ne parle pas de ça, je parle du proviseur qui démissionne.
00:33:49 Mais c'est pareil, c'est un autre pas.
00:33:52 Il ne démissionne pas, il s'en va parce qu'il a peur, madame.
00:33:56 Il s'en va parce qu'il a peur, il s'en va parce que l'État est incapable d'assurer sa sécurité.
00:34:01 On est en direct avec Karim Malou, manalyste politique.
00:34:03 Bonjour Karim, merci d'être avec nous.
00:34:05 Vous entendiez à l'instant Nadia Bey qui disait que Richard Malka se trompait,
00:34:08 que c'est pas comme ça qu'il fallait faire.
00:34:10 Quel est votre regard à vous ?
00:34:12 Bonjour à tous.
00:34:13 Tout d'abord, je veux saluer mon ami Richard Malka, un homme courageux.
00:34:16 On en a besoin de beaucoup comme lui.
00:34:18 Moi, j'ai grandi dans un pays à majorité musulmane, l'Algérie,
00:34:22 et j'ai vu comment ce pays a été saccagé par l'islamisme.
00:34:27 Aujourd'hui, le même islamisme menace la France,
00:34:31 le même islamisme menace la République.
00:34:34 Oui, il a raison Richard Malka, l'islamisme terrorise la République.
00:34:38 Les islamistes font de l'antrisme partout depuis 40 ans,
00:34:41 dans les syndicats, les partis, les médias, dans l'édition, dans l'économie,
00:34:45 et surtout, ce que le ministre de l'Éducation nationale n'a pas compris,
00:34:49 l'école est la cible prioritaire des islamistes.
00:34:52 Je le répète, l'école est la cible prioritaire des islamistes.
00:34:58 Parce que s'attaquer à l'école, c'est ce que font les islamistes dans tous les pays musulmans,
00:35:01 ils s'attaquent à l'école parce que beaucoup de gens ignorent,
00:35:04 ou ils sous-estiment l'islamisme.
00:35:06 L'islamisme est patient, il a le temps devant lui.
00:35:10 Il a investi l'école parce qu'il l'a investie sur des futures générations
00:35:14 qui seront demain les capables de mettre en application leurs projets théocratiques.
00:35:20 On peut vous parler de la justice, de la police,
00:35:23 on peut mobiliser tous les plans vigipérates qu'on veut.
00:35:26 Tous.
00:35:27 Nos policiers, c'est des professionnels, je les salue,
00:35:30 ils nous protègent et on les aime pour ça,
00:35:33 et sur leur fonction, ce sont des républicains.
00:35:35 Tant que l'islam politique est capable de faire pression sur un proviseur de lycée,
00:35:42 l'amenant à quitter son poste, la République n'est pas capable de se défendre.
00:35:47 La faiblesse de la République fait la force des islamistes.
00:35:51 Mais vous voyez, Karim Alou, en même temps, vous avez entendu Nadia Bey,
00:35:55 Nadia Bey, elle vous dit "mais c'est un simple fait divers",
00:35:58 c'est pas un simple fait divers, mais c'est une affaire d'État,
00:36:01 c'est une affaire d'État, quand un proviseur est obligé de quitter son poste
00:36:05 parce qu'il a peur, Karim Alou, allez-y.
00:36:07 La République, s'attaquer à l'école, c'est détruire la République
00:36:11 parce qu'on s'attaque aux enfants, à nos enfants.
00:36:14 L'État ne peut pas lutter seul contre le fanatisme islamique,
00:36:19 elle a besoin aussi de la société civile.
00:36:21 Qui a tué Samuel Paty ? L'État a tué Samuel Paty,
00:36:25 la société civile a tué Samuel Paty.
00:36:28 L'État non, on ne dit pas "pour mes responsabilités",
00:36:30 c'est pas l'État qui a tué Samuel Paty.
00:36:32 Il suffit simplement Samuel Paty, c'est pas pareil.
00:36:34 J'arrive à la question, est-ce que l'État est responsable ?
00:36:37 Bien entendu qu'il est responsable.
00:36:39 C'est lui qui a tué Samuel Paty, c'est les islamistes qui ont tué Samuel Paty.
00:36:41 Bien sûr, non, je parle de la responsabilité, c'est-à-dire que l'État,
00:36:45 quand on laisse les enseignants seuls, quand on laisse les proviseurs,
00:36:48 quand on laisse les journalistes, quand on laisse les écrivains seuls,
00:36:50 les filmistes seuls, et bien quelque part, on les laisse,
00:36:53 les islamistes font l'affaire, bien entendu,
00:36:55 il y a l'acte juridique en lui-même, ce sont les islamistes qui l'ont tué,
00:36:58 ce sont les djihadistes, bien entendu.
00:37:00 Mais aujourd'hui, nous ne sommes pas en ordre de bataille
00:37:03 contre le pire et l'islamiste.
00:37:05 Nous entendons beaucoup de mots, beaucoup de communications,
00:37:07 mais on ne voit pas beaucoup d'actes.
00:37:09 C'est ça le plus grand problème.
00:37:11 Les Français attendent des actes.
00:37:13 Les Français attendent que leurs pouvoirs,
00:37:15 les pouvoirs politiques en place arrêtent d'être lâches,
00:37:17 ils passent à l'action.
00:37:19 Et la raison, mon ami Richard Malcar, il faut terroriser les islamistes.
00:37:23 En 1995, Charles Pascua avait dit, il faut terroriser les terroristes.
00:37:27 Aujourd'hui, il faut terroriser les islamistes.
00:37:29 À chaque fois, on doit être intraitable et inflexible,
00:37:32 à chaque fois qu'on porte atteinte aux valeurs de la République,
00:37:35 soit dans l'enseignement ou dans la voie publique,
00:37:38 la République doit sanctionner sévèrement.
00:37:41 C'est de cette manière qu'on pourrait les mettre sur la défensive
00:37:44 et les corneriser et gagner la bataille.
00:37:47 Merci, Karim Malo, merci Analyse politique,
00:37:49 merci, et ce n'est pas un fait divers.
00:37:51 Moi, je m'oppose à cette position de Nadia Bey,
00:37:53 ce n'est pas un simple fait divers.
00:37:55 C'est un signe fort.
00:37:57 C'est un signe...
00:37:59 C'est une affaire d'Etat.
00:38:01 C'est les islamistes qui ont gagné.
00:38:03 C'est une affaire d'Etat.
00:38:05 Non, non, c'est un symbole.
00:38:07 C'est un symbole de la République qui recule.
00:38:10 La République recule quand un proviseur est obligé de quitter son poste
00:38:13 parce qu'il a peur.
00:38:15 Il y a un combat républicain qu'il faut mener dans cette société.
00:38:18 C'est des mots, c'est des incantations.
00:38:21 Non, ça ne veut pas dire des incantations,
00:38:23 mais ça veut dire quoi, les combats républicains, justement ?
00:38:26 Je vais vous dire une chose, Madame, vous avez beaucoup parlé,
00:38:28 vous allez écouter les autres, maintenant.
00:38:30 Les islamistes...
00:38:32 Vous allez laisser les autres parler.
00:38:34 En l'occurrence, je vais vous dire une chose,
00:38:36 et là, je ne suis pas d'accord, à la fois avec vous et à la fois avec ce qui a été dit.
00:38:38 Les islamistes ne s'attaquent pas qu'à la République.
00:38:41 Vous savez, la République, c'est un mode de régime politique.
00:38:44 Il y a en Iran la République islamique d'Iran, d'ailleurs,
00:38:47 et ce n'est pas contraire aux valeurs de la République.
00:38:50 La République, ici, elle joue le rôle d'un antrisme,
00:38:53 par sa faiblesse, et elle permet à la fois des gens comme vous
00:38:57 de tenir ce discours qui est un discours angélique,
00:39:00 et aux islamistes de percer, parce que le fond du sujet...
00:39:03 - Mais ce n'est pas un discours angélique !
00:39:05 - Madame, le fond du sujet que vous ne voulez pas aborder,
00:39:08 ce n'est pas la question de la République, c'est la question de l'islamisme.
00:39:10 - On assiste à une...
00:39:12 - Madame, Madame, je ne vous ai pas interrompue.
00:39:14 - La société génère une fautere culture.
00:39:16 - Madame, nous avions une centaine de mots-pieds...
00:39:18 - Pas en même temps, pas en même temps !
00:39:20 - Vous allez répondre, c'est ça.
00:39:22 - Le sujet de fond, nous avions une centaine de mosquées.
00:39:25 Au début des années 70, nous en avons...
00:39:27 Et lieu de culte, pardon, musulmans, nous en avons plus de 2600.
00:39:31 Aujourd'hui, en France, nous avons 57%...
00:39:33 - Qu'est-ce que vous voulez en faire ?
00:39:34 - J'y viens. Nous avons 57% des jeunes musulmans...
00:39:36 - Fermez-vous, les mosquées ! Et puis tu es une culture musulmane ?
00:39:38 - Arrêtez, vous ne savez pas que je vive, non plus ! C'est ridicule !
00:39:40 - 57% des jeunes musulmans considèrent que la charia est au-dessus de l'ordre de la République.
00:39:43 Vous trouvez que c'est normal ? Vous trouvez que c'est normal ? Non.
00:39:45 - Arnaud Benedetti ! Arnaud Benedetti !
00:39:47 - Et c'est ça, il vous répondra après, parce qu'Arnaud Benedetti, je pense que vous allez lui répondre aussi.
00:39:50 - Non mais quand vous dites que ce n'est pas une affaire qui engage finalement la République ou l'État,
00:39:56 moi je suis assez surpris par vos propos, parce que quand même, nous avons vécu depuis maintenant 2015,
00:40:01 et même avant, avec les actes perpétrés par Mohamed Mehra en 2012,
00:40:06 une série d'attentats qui sont marqués du saut de l'islamisme.
00:40:10 En l'occurrence, donc, je ne sais plus le nombre de victimes depuis 2012,
00:40:14 mais la France a payé un lourd tribut à une offensive qui est une offensive calculée,
00:40:20 qui est soutenue, qui ne cesse, j'allais dire presque année après année, de faire un certain nombre de victimes.
00:40:28 Je rappellerai, par ailleurs, que la question des problèmes, des signes ostentatoires,
00:40:34 pour parler pudiquement religieux, c'est du point de vue en tout cas de l'islam,
00:40:39 ça remonte déjà à la fin des années 80.
00:40:42 Rappelez-vous l'affaire du voile de Creil, 1989.
00:40:46 Donc nous ne sommes pas, si vous voulez, face à un phénomène qui serait un phénomène isolé,
00:40:50 d'une expression d'adolescente qui voudrait affirmer une identité,
00:40:54 ou qui serait en rébellion contre la société française.
00:40:58 On a un combat qui est mené par des forces qui sont des forces sécessionnistes,
00:41:02 et qui ont décidé de défier en effet le régime, qui est le régime de la France, c'est-à-dire la République.
00:41:07 La réponse de l'indiabée.
00:41:09 La réponse c'est qu'aujourd'hui nous assistons à l'émergence d'une contre-culture.
00:41:13 Je ne suis pas en train de dire, je ne suis pas dans une approche angélique du tout.
00:41:17 Et la contre-culture, elle n'est pas propre à la société française seulement.
00:41:20 C'est quoi la contre-culture ? Excusez-moi, je ne comprends pas ce que c'est une contre-culture.
00:41:23 L'islamisme c'est une contre-culture ?
00:41:25 Mais oui, c'est un état d'esprit, c'est une culture islamique.
00:41:27 Mais arrêtez, l'islamisme ce n'est pas une contre-culture.
00:41:29 C'est une idéologie, c'est une culture.
00:41:31 Excusez-moi, je n'appelle pas ça une contre-culture.
00:41:33 C'est des terroristes, madame.
00:41:35 Appelez-les terroristes, mais pas islamistes.
00:41:37 Vous ne les appelez pas des terroristes, vous ?
00:41:39 Pas islamistes, pas forcément islamistes.
00:41:41 Et pourquoi se développe cette culture ?
00:41:43 Elle se développe parce que d'abord elle a des ramifications maîtres.
00:41:45 Il ne faut pas porter des œillères et dire que c'est propre à la société française.
00:41:47 Je l'ai déjà dit sur le terrain.
00:41:49 Justement, ça n'a rien à voir avec la société française.
00:41:51 Justement, ce phénomène a des ramifications à l'international.
00:41:54 Parce que le projet de la nation, non on ne se perd pas.
00:41:59 Il ne faut pas évoquer juste les facteurs endogènes.
00:42:02 Vous ne voulez pas l'évoquer.
00:42:04 L'islamisme terrorise, vous voulez pas évoquer la question de l'islamisation.
00:42:06 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Pour revenir au point départ.
00:42:08 La bataille contre le terrorisme, elle n'est pas propre à la France.
00:42:13 Non mais alors, ça ne change rien.
00:42:15 À l'international.
00:42:17 Nadia Bey, revenons à la phrase de base.
00:42:19 Nadia Bey, allô ?
00:42:21 Non, je ne peux pas.
00:42:23 Nadia Bey, revenons à la phrase de base qui était celle de Maître Malcaq qu'on a entendue.
00:42:27 Est-ce que vous êtes d'accord ? L'islamisme terrorise aujourd'hui la République.
00:42:30 On a peur, notre République a peur de l'islamisme.
00:42:33 Mais la République ne doit pas terroriser les 10 millions de musulmans.
00:42:37 Mais qui vous parle des musulmans ?
00:42:39 C'est vous qui associez islamisme et musulmans.
00:42:41 C'est vous qui passez votre temps à faire le lien entre les deux.
00:42:43 Non pas du tout, parce que quand on met islamisme, on a, vous savez,
00:42:46 chez Monsieur ou Madame Tout-le-Monde, on comprend musulmans.
00:42:48 Mais les gens ne sont pas débiles, Madame Bey.
00:42:50 Les gens ne sont pas débiles, les gens comprennent ce qu'on dit.
00:42:53 Ils comprennent que c'est cible.
00:42:55 Islamisme, c'est islamisme.
00:42:57 La cible, c'est le musulman.
00:42:59 C'est les 10 millions de musulmans.
00:43:01 On va parler vrai, pour reprendre les propos de Monsieur de Benedicti.
00:43:04 Il y a eu 25 attentats depuis 2012, 273 personnes en sont mortes
00:43:08 et des centaines de blessés, c'est ça dont on parle.
00:43:11 Et l'antrisme des frères musulmans qui sont effectivement partout,
00:43:14 qui disposent du temps, qui disposent de la démographie
00:43:17 pour arriver à leur but.
00:43:19 Pierre Gentillet a évoqué 2600, 2700 mosquées chez nous.
00:43:22 L'essentiel de nos compatriotes sont des musulmans modérés,
00:43:26 respectueux de la loi de la République.
00:43:28 Je vous pose une question, combien d'églises en Arabie Saoudite,
00:43:30 au Qatar, au Pakistan ?
00:43:32 Aucune, Madame. Avec eux, c'est toujours à sens unique.
00:43:35 Avec eux, ils n'arrêtent jamais, ils ne cessent jamais.
00:43:38 Est-ce que vous pouvez nous dire comment on peut terroriser justement ces intégristes ?
00:43:41 En ayant une approche répressive des choses, Madame.
00:43:44 C'est la seule chose qu'ils respectent.
00:43:46 Vous dites que la justice est laxiste.
00:43:50 Mais c'est ça qu'il faut revoir alors.
00:43:52 On est dans un état de droit à l'avance.
00:43:56 C'est un état de droit. Il y a des institutions qu'il faut renforcer,
00:43:59 qu'il faut rendre beaucoup plus solides.
00:44:01 Quand vous voyez sur la voie publique tous ces actes de prosélytisme,
00:44:05 toutes ces femmes qui subissent harcèlement sur leur tenue à l'occidental,
00:44:10 sur leur maquillage, quand vous voyez l'entrisme de ces gens,
00:44:14 quelle que soit la sphère, quand vous voyez ces voiles portées
00:44:17 par ces femmes à titre de provocation pour beaucoup d'entre elles...
00:44:20 C'est la nouvelle société française ?
00:44:21 Non, Madame.
00:44:22 C'est la nouvelle société française ?
00:44:23 Non, c'est l'islamisme.
00:44:24 C'est l'islamisme qui pousse ses pions.
00:44:26 Et sans que nous serons faibles, nous n'irions pas tous en même temps.
00:44:29 C'est justement la laïcité qui nous permet de coexister
00:44:32 avec nos obédiences religieuses, cher maître.
00:44:34 Ça marche très bien aujourd'hui.
00:44:35 Écoutez, même si ça ne marche pas, vous ne pouvez pas...
00:44:37 C'est quoi la première religion en Seine-Saint-Denis ?
00:44:38 C'est quoi la deuxième religion en France ?
00:44:40 En Seine-Saint-Denis, c'est quoi la première ?
00:44:42 Vous voyez la stigmatisation ?
00:44:43 Là, vous dites non, on n'est pas en train de stigmatiser maintenant les musulmans...
00:44:48 Là, il vous parle d'un fait.
00:44:50 Il vous pose une question.
00:44:51 Parce qu'en fait, vous me parlez de droit.
00:44:53 Mais pour éviter de parler du fond du sujet depuis tout à l'heure,
00:44:56 sur lequel nous voulons vous amener...
00:44:58 Je crois en la République française, mais une république...
00:45:01 Je crois en la République islamique d'Iran aussi, ça ne va rien dire du tout, ça.
00:45:03 Vous ne croyez pas à la réalité des chiffres.
00:45:05 Vous ne croyez pas à la réalité miratoire.
00:45:07 Vous ne croyez pas à 1500 ans d'histoire.
00:45:10 Juste un parrain, parce qu'on n'entend plus rien.
00:45:13 Oui, vous m'interrogez, et il faut terroriser les islamistes.
00:45:17 Ça ne doit pas être l'inverse.
00:45:19 Arnaud Beneletti.
00:45:22 Vous m'interrogez tout à l'heure à la fin de votre propos
00:45:25 sur l'internationalisation du combat islamiste.
00:45:28 Je partage totalement votre point de vue.
00:45:30 La société française n'est pas la seule cible, en effet, du combat islamiste,
00:45:34 même si je pense que la France est plus particulièrement visée,
00:45:36 parce qu'elle a un modèle, qui est un modèle en tout cas théorique,
00:45:40 sur le plan de ses principes, qui est un modèle où on tient la religion
00:45:43 en distance par rapport à la sphère publique.
00:45:45 Donc on est une cible plus particulière,
00:45:47 et on l'a encore vu avec l'ensemble des attentats qui ont sanglanté notre sol.
00:45:51 Mais il y a un autre sujet, c'est que quand on se compare,
00:45:53 on peut voir ce qui se passe par exemple au Royaume-Uni.
00:45:56 Si vous considérez que le Royaume-Uni est aujourd'hui un modèle de cohabitation,
00:46:01 moi j'ai quand même quelques questions.
00:46:03 Quand vous voyez que vous avez des manifestations qui appellent ostensiblement
00:46:08 à pourchasser les juifs et à les tuer,
00:46:11 des manifestations qui sont explicitement antisémites,
00:46:13 je considère que le modèle français, malgré aujourd'hui ses défaillances indéniablement,
00:46:17 est quand même un modèle qui permet justement de préserver la cohabitation.
00:46:21 Donc en effet, je pense que la France est plus particulièrement visée,
00:46:24 et je ne suis pas du tout convaincu par le fait qu'il faille aujourd'hui faire évoluer ce modèle.
00:46:28 Au contraire, il faut le défendre, et il faut appliquer la loi de manière ferme et catégorique.
00:46:32 - Un dernier mot, Nadiya Bé.
00:46:34 - On va le défendre justement. C'est très bien, on est d'accord là-dessus.
00:46:36 La laïcité, je l'ai dit au départ, pose problème aujourd'hui aux écoles.
00:46:40 - Non, non, vous avez des mots fous.
00:46:42 Vous avez des lieux de prière où on sait très bien qu'il y a un certain nombre de prêches
00:46:46 qui sont des prêches anti-républicains, anti-français.
00:46:49 Il faut les fermer de manière déterminée.
00:46:51 C'est ce qu'on ne fait pas aujourd'hui depuis des années.
00:46:53 - Nadia Bé, Nadia Bé, Nadia Bé, c'est pas la laïcité qui pose problème.
00:46:57 C'est le non-respect de la laïcité.
00:46:59 - Il en existe deux et en fait un jour de gloire.
00:47:03 - La laïcité, c'est pas un problème. C'est une des forces de la France.
00:47:09 - On l'a pas bien intégrée.
00:47:11 - Mais c'est pas elle qui pose problème. C'est les gens qui ne la comprennent pas.
00:47:13 - On ne la comprend pas.
00:47:15 - Et c'est pour ça que des profs appellent justement à une formation du corps enseignant.
00:47:20 - Qu'est-ce qu'il y a de compliqué là-dedans ?
00:47:22 Qu'est-ce qu'il y a de compliqué à dire à quelqu'un "ne portez pas votre voile dans une école",
00:47:25 "ne portez pas un abaya".
00:47:27 Au contraire, ils comprennent très bien ce que c'est la laïcité, les islamistes.
00:47:30 Et c'est pour ça qu'ils la contournent.
00:47:32 Donc ne dites pas qu'ils ne la comprennent pas, ils la comprennent très bien.
00:47:35 - L'abaya a posé de sérieux problèmes.
00:47:37 - C'est de la provoque. Aujourd'hui, les islamiques provoquent la République.
00:47:41 - L'abaya, c'est un effet... Non, vous vous en fichez.
00:47:43 - Ça vient de quoi ? Ça vient de la religion bouddhiste peut-être ?
00:47:45 - Non, non, c'est un effet de mode. C'est un effet de mode.
00:47:47 - C'est la mode.
00:47:49 - On a une fixation et c'est là où on cible le musulman et la musulmane.
00:47:55 - C'est bizarre parce que la mode, ce n'est pas la minijupe.
00:47:58 - Non, c'est l'abaya.
00:48:00 - C'est bizarre ?
00:48:01 - Oui, oui. Ça fait partie des traditions.
00:48:04 - Ah, c'est une tradition, donc ce n'est pas la mode.
00:48:06 - Ce n'est pas la religion.
00:48:07 - C'est différent.
00:48:08 - Ce n'est pas la religion.
00:48:09 - Oui, mais ce n'est pas une mode non plus.
00:48:10 - Attendez, vous voulez dire...
00:48:11 - Si c'est la tradition, ce n'est pas une mode.
00:48:12 - Bon, on continue à avancer. On va parler de l'insécurité.
00:48:14 Vous allez voir dans un instant les résultats d'un sondage qu'on a réalisé.
00:48:17 92% des Français jugent que l'insécurité gagne du terrain.
00:48:20 Mais tout d'abord, Gérald Darmanin qui a annoncé que ce matin,
00:48:23 trois nouvelles opérations anti-drogue, Placenet XXL,
00:48:26 ont été lancées à Strasbourg, à Toulouse et à Nantes.
00:48:30 Des dizaines d'interpellations judiciaires seront effectuées, vous voyez.
00:48:34 Et donc, il annonce par avance que des dizaines d'interpellations judiciaires
00:48:38 vont être effectuées pour lutter contre la drogue.
00:48:40 Ses réseaux sont d'argent sale, loin des discours défaitistes.
00:48:43 Hervé Moreau, ça vous fait rire d'entendre Gérald Darmanin
00:48:46 qui annonce par avance que des dizaines d'interpellations
00:48:48 vont être effectuées.
00:48:50 Oui, ça me fait rire parce que ça reste dans la communication.
00:48:52 Il y a eu des opérations XXL menées à 30 kilomètres de chez moi,
00:48:56 à Dijon, à Chenov, et mes camarades gendarmes m'ont fait savoir
00:48:59 que les points de deal avaient depuis été reconstitués, bien entendu,
00:49:01 que le business continuait de prospérer.
00:49:03 Les confiscations qui ont été réalisées, les saisies sont extrêmement faibles.
00:49:07 Je vous rappelle qu'année dernière, c'est 130 tonnes de cannabis
00:49:11 qui ont été saisies.
00:49:12 Sensiblement, 30 tonnes de cocaïne et une tonne d'héroïne.
00:49:15 On n'a pas réussi à saisir plus de 5% de ce qui transite sur notre territoire.
00:49:20 Ces résultats sont extrêmement faibles.
00:49:22 Ils n'empêcheront rien.
00:49:24 Tous les dealers qui ont été interpellés dans ces opérations
00:49:26 ont été depuis relâchés, seront traduits en justice dans 8 ou 9 mois.
00:49:30 Ils bénéficieront d'une mesure sous bracelet électronique ou d'un sursis.
00:49:35 Rien n'est solutionné, Jean-Marc, rien n'est solutionné.
00:49:38 Arnaud Benéti, communication ?
00:49:40 Oui, alors moi je ne suis pas de ceux qui considèrent
00:49:42 que la communication est forcément un grand mot.
00:49:44 C'est votre métier à remarquer.
00:49:46 Non, mais je veux dire la communication politique.
00:49:49 Je pense qu'en l'occurrence, s'il s'agit de montrer la détermination de l'Etat,
00:49:52 tant mieux.
00:49:53 On ne peut que souscrire au fait que le ministre de l'Intérieur
00:49:57 fasse preuve de volontarisme.
00:49:58 Je partage ce que vous dites.
00:50:00 C'est qu'on voit bien que c'est globalement,
00:50:02 et ce sera vraisemblablement, globalement insuffisant.
00:50:04 Faute de moyens, faute de détermination.
00:50:06 Faute de justice.
00:50:07 Et faute de justice aussi, c'est-à-dire de sanctions.
00:50:09 Pierre Gentil.
00:50:11 Moi, si vous voulez, je suis partagé.
00:50:13 C'est-à-dire qu'à la fois, je me réjouis qu'on mette ce sujet sur la table.
00:50:16 Je ne peux pas le décorréler totalement de mon esprit
00:50:19 du fait que nous sommes dans un contexte d'élection européenne.
00:50:21 Bon, voilà, je rappelle comme à l'époque.
00:50:23 Moi, juste pour revenir au tweet, je suis un peu surpris qu'il fasse le tweet avant.
00:50:25 Oui.
00:50:26 C'est juste ça qui m'a surpris ce matin.
00:50:28 C'est le tweet qui a été fait avant les arrestations.
00:50:30 Attention, planquez-vous, sauvez-vous, on arrive.
00:50:32 Non, mais c'est bien ce que je vous dis.
00:50:34 C'est-à-dire qu'il y a deux choses.
00:50:35 Je vais faire mon en même temps.
00:50:36 C'est-à-dire qu'à la fois, effectivement, je me réjouis qu'on mette ce sujet sur la table.
00:50:38 Et en même temps, on voit...
00:50:40 Vous avez fait l'archéma, quand vous vous faites gaffe.
00:50:41 Il y a peu de chance.
00:50:42 Et en même temps, on voit très bien que tout ça...
00:50:45 C'est terrible.
00:50:46 Non, mais on voit en même temps que tout ça n'a qu'une vocation de communication.
00:50:49 Ce gouvernement est au RSAI depuis 7 ans.
00:50:51 Le ministre de l'Intérieur est au RSAI depuis plusieurs années.
00:50:53 Il y a un peu d'efficacité quand même, on ne peut pas y enlever.
00:50:55 Je n'ai pas l'impression...
00:50:56 Même lui, il vous répond, d'ailleurs.
00:50:57 Gérald Darmanin, en fait, dans son tweet, à la fin, il vous répond.
00:50:59 Il a des discours défaitistes.
00:51:00 On peut considérer que vous avez un discours défaitiste.
00:51:02 Non, je n'ai pas un discours défaitiste.
00:51:03 Ou alors c'est réaliste.
00:51:04 Je ne sais pas si le réalisme est une forme de défaitisme.
00:51:05 Nadia Bé.
00:51:06 En tout cas, avant 2027, moi, je ne dirais pas pour les européennes.
00:51:09 Avant 2027, on va assister vraiment à plein plein de com'.
00:51:12 On sait que Darmanin est déjà pratiquement positionné par rapport à 2027,
00:51:16 même s'il n'annonce pas officiellement.
00:51:18 Mais le combat anti-mafia, on l'a vu en Italie,
00:51:20 c'est des dispositifs judiciaires et des dispositifs policières.
00:51:24 C'est-à-dire qu'il faut mobiliser de très gros moyens.
00:51:27 C'est ce qu'il fait là.
00:51:29 Oui, mais de gros moyens.
00:51:30 C'est ce qu'il fait, là, c'est les gros moyens qui sont mobilisés.
00:51:32 Oui, mais on va voir ce qu'il va obtenir, parce que ce n'est pas évident.
00:51:35 Ce n'est pas évident du tout.
00:51:36 En tout cas, au milieu de tout ça, l'insécurité, les Français,
00:51:39 9 Français sur 10 jugent que l'insécurité progresse.
00:51:42 Alors, le chiffre est quand même très inquiétant, parce que c'est 9 sur 10.
00:51:45 Regardez le détail de ce sondage.
00:51:47 L'insécurité, l'une des préoccupations des Français qui s'amplifie jour après jour.
00:51:53 Selon la dernière étude Fille du ciel, au DOXA pour le Figaro,
00:51:56 92% d'entre eux jugent en effet que l'insécurité gagne du terrain ces dernières années dans l'Hexagone.
00:52:02 Je pense qu'il y en a plus qu'à l'âge de nos parents.
00:52:05 Moi, quand je parle avec eux de la vie à Paris aujourd'hui,
00:52:08 c'est sûr qu'il y a plus d'insécurité et qu'on le ressent.
00:52:11 Les femmes que je connais dans mon entourage, mes amis, etc.,
00:52:13 elles me racontent qu'elles ont quand même vachement peur le soir.
00:52:16 Et plus maintenant qu'il y a 3-4 ans.
00:52:19 Selon cette étude, l'insécurité dans le pays aurait une répercussion directe sur la vie quotidienne des Français.
00:52:25 56% disent en avoir souffert personnellement.
00:52:29 Et plus de 6 habitants de grandes villes sur 10 avouent ne plus être rassurés dans la rue.
00:52:34 Je me suis fait embêter ou virtuellement agressé en sortant le chien tout simplement.
00:52:40 Donc, quand je sors le chien le soir, oui, à plusieurs reprises, je me suis sentie en insécurité.
00:52:47 Alors pour faire face à ce phénomène, 30% des Français ont eux-mêmes organisé leur protection au quotidien.
00:52:53 Cette crainte, cette angoisse est une réalité et cette réalité, il faut la prendre en compte
00:52:58 parce que sinon on va avoir une fracturation abyssale de la société française.
00:53:03 Malgré les reconquêtes républicaines promises par les différents ministres de l'Intérieur,
00:53:07 plus de 7 Français sur 10 ne croient pas que le gouvernement puisse assurer leur sécurité face à la délinquance.
00:53:13 Alors il y a cette insécurité qui gagne du terrain, capitaine Moret, et puis moi il y a cet autre chiffre qui m'interpelle.
00:53:17 Ces 30% des Français ont eux-mêmes organisé leur protection.
00:53:20 Vous qui êtes ancien capitaine de gendarmerie, ça doit vous interpeller
00:53:23 parce que ça veut dire que les Français sont en train de pallier les lacunes des forces de l'ordre et les lacunes de l'État, une fois de plus.
00:53:30 C'est exactement cela, Jean-Marc. L'État a failli dans sa mission régalienne qui était de protéger sa population.
00:53:34 Donc quand on dit effectivement autodéfense, ça veut dire les digicodes, la vidéosurveillance, les systèmes d'alarme, les armes dont certains se dotent.
00:53:41 Les inscriptions au sein des clubs sportifs n'ont jamais été aussi nombreuses, les renouvellements et les réinscriptions.
00:53:45 Donc oui on a un vrai problème. Factuellement, vous le savez, 1033 homicides l'année dernière en 2023, plus 7%.
00:53:51 87 000 agressions sexuelles, plus 6%. 360 000 violences volontaires, donc graves, domaines délictuels, plus 7%.
00:53:59 Les faits sont ceux-là. Et encore, ils ne recouvrent pas la réalité. Vous pouvez le multiplier par deux ou par trois. C'est catastrophique.
00:54:05 Arnaud Bénédicti, c'est un constat d'échec terrible pour le gouvernement. Plus de 90% des Français.
00:54:11 C'est un constat d'échec et ça montre la limite des opérations de communication de M. Dermanin qui a été nommé à ce poste justement pour que Emmanuel Macron rattrape le déficit qu'il avait sur cet enjeu régalien
00:54:23 depuis d'ailleurs la campagne de 2017 parce qu'il ne considérait pas que c'était un sujet majeur de la société française.
00:54:28 Donc en effet, ça montre aussi que l'idée qui a été répandue depuis des années par un certain nombre de courants politiques selon lequel l'insécurité ne serait qu'un sentiment
00:54:38 est aussi une donnée objective. Vous venez de rappeler quelques chiffres qui, à mon avis, viennent d'une certaine manière objectiver ce constat-là.
00:54:45 Mais ce 92%, il est terrible pour en répondre. C'est quasiment tous les Français. Moi, j'ai rarement vu des sondages à 92%. Honnêtement, j'ai rarement vu ça.
00:54:52 Parce que tout simplement, on a une dégradation qui est lente, qui vient d'ailleurs de très loin aussi et qui s'est accentuée ces dernières années sous le poids des différentes fracturations dont on a parlé de la société française.
00:55:03 Donc ce constat, finalement, n'est pas tellement surprenant. Par contre, il vient contredire le discours sur le sentiment d'insécurité qui a été tenu notamment par Gare des Fonds il y a quelque temps.
00:55:11 Il y a un sentiment d'insécurité, mais justement, il est justifié.
00:55:13 Il y a une insécurité.
00:55:15 Quand on sort le soir, c'est peut-être aussi parce qu'on se dit qu'il y a des raisons objectives d'avoir peur.
00:55:19 – Allez, merci à tous d'avoir été avec nous dans un instant.
00:55:22 Page spéciale qui sera consacrée à Amy, les plus largement aux faits divers qui passionnent les Français.
00:55:28 On reviendra sur la fin de Grégory également, qui a passionné les Français.
00:55:30 Il y a l'affaire Outreau également qui a passionné les Français.
00:55:32 On sera avec Amsty, avec une avocate.
00:55:35 On sera avec une productrice de documentaires.
00:55:37 Et puis le capitaine Moreau reste avec nous pour en parler.
00:55:39 Puis on ira également, dès le retour, on ira sur place au Vernay rejoindre nos envoyés spéciaux.
00:55:45 On fait la pub, la pause, à tout de suite en direct sur C'est Joe's.
00:55:48 – Merci à vous.
00:55:49 [Générique]
00:55:54 – Conférence de presse du procureur d'Aix-en-Provence ce soir à 18h,
00:55:59 alors que le deuxième jour de fouillot au Vernay se poursuit
00:56:02 avec un dispositif important mobilisé depuis hier.
00:56:06 Ils ne veulent pas du choc des savoirs, les profs manifestent pour dénoncer la réforme de Gabriel Attal.
00:56:12 Inégalitaire selon eux, ils réclament son abondant et plus de moyens
00:56:16 pour pouvoir mener à bien leur mission.
00:56:19 Et puis un premier couloir de navigation ouvert parmi les décombres du pont effondré à Baltimore.
00:56:24 La semaine dernière, un navire de 300 mètres de long a heurté un pilier du pont
00:56:28 provoquant son effondrement et la mise à l'arrêt du trafic maritime
00:56:31 dans cette région clé des États-Unis.
00:56:36 – 11h35 sur C News, merci d'être en direct avec nous.
00:56:39 Pourquoi l'affaire Émile passionne la France et ça évoque d'autres affaires ?
00:56:42 On va en parler dans un instant, qui ont également passionné la France.
00:56:45 Je vous présente mes invités, le capitaine Moreau, il reste avec nous,
00:56:48 et également Héléna Balliéva est avec nous.
00:56:50 Bonjour, merci d'être avec nous, vous êtes productrice de documentaires de faits divers.
00:56:53 Maître Florence Rouas, bonjour, avocate pénaliste, merci également d'être avec nous.
00:56:56 Et puis Jean Dorido, bonjour, vous êtes psy et vous êtes surtout créateur d'un podcast
00:56:59 qui s'appelle "Sur la scène du crime, crimes et faits divers en Ile-de-France".
00:57:03 On va avoir l'occasion d'en parler.
00:57:05 Mais d'abord, on va revenir précisément sur l'affaire Émile avec les dernières informations.
00:57:10 Regardez.
00:57:11 – Dans quelles circonstances le petit Émile a-t-il perdu la vie ?
00:57:15 Les enquêteurs tentent d'éclaircir les nombreuses zones d'ombre.
00:57:19 Lors d'un point presse, le commandant de la gendarmerie des Alpes de Haute-Provence
00:57:23 a annoncé le déploiement d'une centaine de gendarmes dans le secteur du Haut-Vernay.
00:57:27 – On fait venir les meilleurs, on fait venir ceux qui ont une expertise
00:57:32 la plus haute au niveau international.
00:57:35 Et c'est ce qu'on possède grâce à l'Institut de recherche criminelle
00:57:38 de la gendarmerie nationale de Pontoise.
00:57:40 – Des drones sont également déployés pour appuyer les équipes
00:57:43 de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale.
00:57:47 – Ces drones permettent dans un premier temps de cartographier de manière très fine
00:57:51 l'ensemble de la scène par des prises de clichés.
00:57:54 Et on va travailler avec ce qu'on appelle de la photogrammétrie
00:57:57 pour ensuite reconstituer en 3D et en 2D, donc avec des cartes
00:58:02 et des vues en 3 dimensions l'ensemble de la scène.
00:58:07 – L'enquête s'annonce encore longue.
00:58:09 Selon le maire du Vernay, le mystère se déplace mais persiste.
00:58:13 – Et on part tout de suite en direct au Vernay,
00:58:15 justement rejoindre l'un des envoyés spéciaux de CNews,
00:58:18 Adrien Spiteri qui est avec Charles Bagé.
00:58:20 Adrien, quelle est la situation sur place ?
00:58:22 Les recherches se poursuivent avec une très forte mobilisation.
00:58:26 – Oui exactement, j'emmarque les recherches se poursuivent
00:58:30 entre le Vernay et le Auvergnay, vous le voyez derrière moi,
00:58:33 c'est autour de cette route qui est actuellement bouclée.
00:58:36 Vous voyez qu'il y a une barrière des militaires et des camions de la gendarmerie.
00:58:40 Cette zone est accessible uniquement aux enquêteurs, aux militaires
00:58:43 ou encore aux habitants du Auvergnay.
00:58:45 Alors le dispositif est sensiblement le même que les derniers jours.
00:58:49 Il y a notamment deux équipes synophiles,
00:58:51 ce sont des équipes qui sont accompagnées de chiens,
00:58:54 des chiens dont certains sont spécialisés dans la recherche de cadavres.
00:58:58 Et puis dans les airs, il y a aussi trois drones qui survolent la zone
00:59:01 pour aider aussi ces équipes sur le terrain.
00:59:03 Alors est-ce que de nouveaux indices ont été découverts ces dernières heures ?
00:59:07 Pour le moment, aucune information n'a filtré à ce sujet.
00:59:10 En revanche, ce que l'on a appris ce matin,
00:59:12 c'est que le procureur d'Aix-en-Provence va s'exprimer à 18h
00:59:16 et selon nos informations, on a un peu discuté avec certains journalistes
00:59:20 dont certains sont correspondants à Marseille.
00:59:22 Ils nous disent que ce procureur d'Aix-en-Provence, il s'exprime rarement
00:59:26 et donc s'il parle, c'est sûrement pour annoncer quelque chose,
00:59:29 peut-être de nouvelles découvertes d'ossements
00:59:32 ou peut-être de nouveaux indices dans cette affaire.
00:59:35 Enfin, ce que l'on sait, c'est qu'en parallèle de ces recherches,
00:59:38 des autopsies sont actuellement réalisées après la découverte d'ossements,
00:59:43 samedi soir par une promeneuse.
00:59:45 Et le résultat de ces autopsies, évidemment, il est très attendu
00:59:48 car il pourrait faire la lumière sur de nombreuses zones d'ombres
00:59:52 dans cette affaire, notamment comprendre comment est mort Emile
00:59:55 et surtout quand est mort le petit garçon.
00:59:58 – Merci beaucoup Adrien Spiteri, envoyé spécial avec Charles Bagé au Verne.
01:00:01 Et Jean Dorido, la question qu'on se pose également,
01:00:04 c'est celle qu'on veut poser dans cette partie-là de l'émission,
01:00:08 c'est pourquoi est-ce que cette affaire passionne la France ?
01:00:10 Quels sont les éléments qui font que c'est une affaire
01:00:13 qui devient passionnante pour les Français ?
01:00:17 – Alors le premier élément, c'est la disparition d'un enfant.
01:00:20 Ça c'est quelque chose qui vient interpeller vraiment chacune et chacun
01:00:23 dans ce qu'il y a de plus authentique, presque on pourrait dire de plus animal.
01:00:28 Nous sommes des mammifères, c'est quand même une réalité,
01:00:31 il ne faut jamais l'oublier.
01:00:32 Et le petit, la disparition du petit, ça vient convoquer
01:00:35 ce qu'il y a de plus ancestral à l'intérieur de chacune et chacun de nous.
01:00:40 Et là en l'occurrence, c'est un enfant qui disparaît
01:00:44 et bien sûr ça crée une atmosphère de mystère
01:00:48 qui va réveiller une curiosité sincère parce qu'on l'a vu précisément,
01:00:54 dès qu'un enfant disparaît, c'est ce qui s'est passé au mois de juillet dernier
01:00:58 au Auvergnet, et bien toute la collectivité humaine, je dirais,
01:01:02 se mobilise pour retrouver l'enfant, un enfant sans défense.
01:01:05 Quand on s'intéresse à l'histoire criminelle,
01:01:08 souvenez-vous d'Estelle Mouzin qui était plus âgée qu'Émile,
01:01:12 malgré tout, tout le monde s'inquiète en réalité
01:01:16 parce qu'il y a un mécanisme psychologique de projection
01:01:19 qui fait que chacun se reconnaît dans la disparition,
01:01:22 et en l'occurrence d'un tout petit Émile, 2 ans et demi,
01:01:25 et ça désespère tout le monde.
01:01:28 - Et Hélène Abalieva, justement vous qui êtes journaliste,
01:01:30 qui avez réalisé de nombreux documentaires,
01:01:32 il y a les éléments du point de vue journalistique
01:01:35 qui font qu'à la fois il y a du suspense et puis il y a l'intérêt,
01:01:38 il y a également le portrait de cette famille,
01:01:41 qui est une famille religieuse, tout ça, mais du mystère au fond.
01:01:44 - Tout à fait. Il y a déjà le fait que, effectivement,
01:01:48 tous les ingrédients sont réunis parce qu'on s'identifie à cette famille,
01:01:52 on s'identifie à ce petit garçon.
01:01:55 C'est arrivé près de chez nous, donc ça pourrait être nos voisins,
01:01:58 ça pourrait être notre famille, ça pourrait être nos cousins,
01:02:01 et puis il y a bien sûr, plus il y a de coups de théâtre dans une affaire,
01:02:04 plus l'affaire a de rebondissements,
01:02:06 et plus cela tient en haleine le téléspectateur,
01:02:09 et plus on a envie de connaître.
01:02:10 Et effectivement, vous parlez de la famille du petit Émile,
01:02:13 c'est vrai qu'ils ont fait un parti pris un peu
01:02:16 au marge de ce qu'on a l'habitude de voir dans les faits divers ces dernières années,
01:02:20 c'est-à-dire que les familles des victimes
01:02:23 souvent communiquent beaucoup avec les médias.
01:02:25 Eux, ils ont choisi de parler qu'à un seul média
01:02:29 et encore de façon très sporadique, effectivement.
01:02:33 Et donc du coup, ce qui fait que le mystère reste encore plus grand
01:02:37 et ça fait naître encore plein d'autres rumeurs.
01:02:40 On se dit évidemment, en justement sans doute,
01:02:43 s'ils ne parlent pas, c'est qu'ils ont des choses à cacher.
01:02:46 Et en fait, ça crée des rumeurs les plus folles.
01:02:48 - Maître Florence Roisbou qui est avocate, ça c'est terrible au fond,
01:02:51 parce que la famille qui décide de ne pas communiquer,
01:02:53 je trouve que c'est très respectable.
01:02:54 C'est vrai qu'on est dans une société de communication,
01:02:56 mais on a le droit aussi de se dire que cette famille,
01:02:58 elle a sa peine, elle a sa douleur,
01:02:59 elle n'a pas envie d'aller dans les médias.
01:03:01 Mais ce qui est assez terrible, c'est que tout à coup,
01:03:03 on s'intéresse à tout le monde.
01:03:04 Il y a eu ces rumeurs sur le grand-père, par exemple, la semaine dernière.
01:03:07 Voilà, enfin, c'est-à-dire que tout à coup, on se jette
01:03:10 sur tout un tas d'éléments qui parfois n'ont rien à voir
01:03:13 et on jette des gens en pâture comme ça.
01:03:15 - Oui, alors déjà, ce qu'il faut savoir,
01:03:17 c'est que l'enquête est couverte par le secret.
01:03:19 - Oui, mais ça n'existe plus, ça.
01:03:21 - Si, si, si. - Ah non, arrêtez, arrêtez.
01:03:23 Toutes les enquêtes s'étalent dans la presse.
01:03:25 - Non, non, mais... - Bah oui.
01:03:27 - Les éléments fondamentaux, vous n'en disposez pas.
01:03:30 - Souvent, oui.
01:03:31 - Aujourd'hui, il y a un certain nombre d'éléments que personne ne sait
01:03:36 et on extrapole sur les plateaux, on suppose,
01:03:40 on a quelques éléments, quelques bribes,
01:03:42 mais en réalité, on ne sait rien. C'est ça.
01:03:45 Et d'ailleurs, c'est la raison pour laquelle le procureur de la République
01:03:48 va s'exprimer ce soir au terme d'une conférence de presse
01:03:52 qui est autorisée par l'article 11 du Code de procédure pénale,
01:03:56 justement pour éviter les ondits, les rumeurs, les mauvaises informations
01:04:00 qui circulent dans l'opinion publique et dans les médias,
01:04:02 pour justement recadrer les choses, informer,
01:04:05 parce que... informer la population sur ce qui se déroule,
01:04:07 mais pas laisser dire tout et n'importe quoi,
01:04:10 parce que l'enquête, l'instruction, la formation judiciaire
01:04:13 est couverte par le secret.
01:04:15 - Mais Jean Dorido, quand même, j'entends des gens qui disent
01:04:18 "il y a un côté morbide à s'intéresser à ça,
01:04:20 il y a un côté un peu les Français qui aiment regarder par le trou de la serrure".
01:04:25 Vous qui êtes psy, vous le voyez comme ça ?
01:04:27 La passion des Français pour les faits divers, c'est ça aussi ?
01:04:30 - Alors écoutez, c'est une question de paire de lunettes que l'on chausse,
01:04:33 c'est vrai, vous avez raison.
01:04:35 Quiconque croise un accident sur l'autoroute
01:04:38 constate que tout le monde ralentit pour voir ce qui se passe.
01:04:41 Par ailleurs, il y a aussi une curiosité sincère
01:04:44 qui est plutôt rassurante.
01:04:46 Nous sommes préoccupés par ce qui se passe autour de nous.
01:04:49 Les journalistes connaissent bien cette règle du mort au kilomètre.
01:04:52 10 000 morts très très loin dans une tragédie
01:04:55 va moins susciter d'intérêt qu'un accident dans la cage d'escalier
01:05:00 parce que c'est quelqu'un qui est proche de vous
01:05:02 et ça participe aussi de ce fameux lien social de s'intéresser.
01:05:07 - Mais tout le monde a un avis, tout le monde dit "un tel est bizarre",
01:05:10 "ah le comportement d'un tel..."
01:05:12 Je voyais tout à l'heure sur le plateau, c'était très intéressant
01:05:14 parce que tout à l'heure à 10h30 quand on a commencé l'émission,
01:05:17 les gens disaient, les invités qui étaient là disaient
01:05:20 "ah oui mais regardez cette dame qui voit le crâne, qui prend le crâne"
01:05:24 et vous le disiez d'ailleurs, capitaine Moreau, vous-même,
01:05:26 vous disiez "cette dame qui prend le crâne, c'est quand même bizarre".
01:05:29 - Oui, elle aurait le laissé en place.
01:05:31 - Oui d'accord, mais tout à coup elle devient suspecte.
01:05:33 - Elle devient suspecte, oui, bien sûr.
01:05:35 - Mais c'est terrible en même temps.
01:05:36 - C'est terrible mais ce sont des extrapolations.
01:05:37 - Parce que comme je vous le disais tout à l'heure aussi,
01:05:38 cette dame si ça se trouve, elle a voulu bien faire.
01:05:40 - Mais Jean-Marc, l'affaire judiciaire concernant le petit Émile
01:05:42 ou le petit Grégory 40 ans avant lui est d'une telle sensibilité,
01:05:45 vos interlocuteurs l'ont précisé, il y a une telle symbolique associée
01:05:49 à la disparition et à l'assassinat probable de ce petit enfant,
01:05:53 c'est l'innocence qui est frappée.
01:05:55 C'est cela que se disent toutes les familles de France.
01:05:57 L'innocence qui a été frappée, qui a été tuée,
01:06:00 on ne sait pas encore dans quelles conditions
01:06:02 mais on le saura très bientôt je pense.
01:06:04 Le procureur de la République d'Aix-en-Provence va intervenir ce soir
01:06:07 et de manière très à propos sans doute.
01:06:09 On veut savoir, alors maître vous évoquiez le secret de l'instruction,
01:06:12 le secret de l'enquête,
01:06:13 j'ai envie de vous dire que c'est quelque chose qui s'est depuis très largement dissipé
01:06:17 et vous le savez bien.
01:06:18 Nombre de policiers et de gendarmes ont aussi à cœur
01:06:21 de faire connaître des éléments d'enquête et d'instruction
01:06:24 parce qu'ils ont à cœur d'instruire.
01:06:26 Il y a des fuites organisées, c'est ce que vous voulez dire.
01:06:28 Helena malgré tout, vous qui êtes journaliste et qui suivez énormément de faits divers,
01:06:32 il y a aussi le côté série policière.
01:06:35 Je suis désolé de le dire comme ça parce qu'on parle d'un drame
01:06:37 et d'un gamin qui est mort mais il y a ce côté aussi,
01:06:39 on vit ça comme une série policière et on veut connaître la fin.
01:06:42 Tout à fait, déjà il y a cet engouement pour des séries policières,
01:06:46 pour des séries Netflix et là, les informations en continu nous donnent des informations,
01:06:51 nous donnent à chaque fois un nouvel rebondissement.
01:06:53 En fait, on vit une série policière en temps réel,
01:06:56 on n'a même pas besoin de créer un espèce de teaser à la fin d'un épisode
01:07:02 parce que ça fait connaître les faits.
01:07:03 Tout suit au fur et à mesure.
01:07:04 Maître Florence Roas, c'est pour ça que finalement quand tout s'étale,
01:07:07 dans la presse, quel cas ?
01:07:08 Vous parlez du secret de l'instruction mais honnêtement,
01:07:10 il y a beaucoup de choses qui fuitent quand même,
01:07:12 vous le savez sur toutes les affaires, c'est comme ça.
01:07:14 Non mais dans cette affaire, franchement, je trouve que,
01:07:16 voilà, on nous donne des informations, par exemple, on a su cette histoire,
01:07:19 forcément, que des hôtes des ossements avaient été retrouvés samedi soir.
01:07:23 On a su, voilà, parce que sur les plateaux télé, de nombreux experts viennent exprimer
01:07:28 et puis il y a des journalistes qui vont sur place, qui sont très informés.
01:07:32 Mais je trouve en tout cas…
01:07:34 Mais il y a une demande des Français en même temps, ça répond à une demande des téléspectateurs.
01:07:36 Je pense qu'il y a, effectivement, comme le disait Jean, un phénomène d'identification.
01:07:41 Ça répond aussi à une peur collective parce que c'est forcément que ça pourrait être vous,
01:07:48 comme vous dites, ça pourrait être votre famille, ça pourrait être…
01:07:50 Donc c'est aussi une curiosité qui n'est pas forcément malsaine
01:07:55 mais qui est aussi le reflet d'une angoisse, le reflet d'une peur.
01:08:00 Donc il y a cet… Vous savez, l'effet d'hiver, de tout temps, ça a intéressé.
01:08:05 Souvenez-vous, dans la presse quotidienne régionale, à une époque, c'était plus particulièrement…
01:08:10 On n'avait pas les émissions, les chaînes dédiées,
01:08:14 les chaînes d'information qui consacraient autant de temps à des faits d'hiver.
01:08:18 À l'époque, c'était surtout les pages faits d'hiver de certains journaux.
01:08:21 Mais il y avait François, à l'époque, qui était très connu pour ça.
01:08:24 Voilà, François, le mi-ci matin, je rappelle.
01:08:25 Il y a une affaire, quand même, qui nous a marqué.
01:08:26 D'ailleurs, elle a été évoquée à l'instant par le capitaine Moreau, c'est l'affaire du petit Grégory,
01:08:29 qui est quand même un détonateur en France.
01:08:32 Je vous propose de regarder quelques extraits de cette affaire.
01:08:34 Vous allez voir à quel point ça a marqué.
01:08:36 C'est la bande-annonce d'une série documentaire.
01:08:38 Ce n'est pas une série fictionnelle, c'est une série documentaire sur Netflix.
01:08:41 Et vous allez voir, et ça va vous rappeler des tas de souvenirs, forcément, si vous avez vécu ça.
01:08:45 Regardez.
01:08:46 - Grégory a été enlevé devant chez lui alors qu'il jouait sur ce tas de gravier.
01:08:50 La dernière menace qu'a pu entendre sa famille était celle d'un homme qui disait au téléphone
01:08:54 "Le gamin est dans la Vologne".
01:08:56 - L'affaire a quelque chose de… C'est fascinant, quoi.
01:09:00 - Je me souviens de la photo de la bonne tête qu'avait ce gosse.
01:09:06 C'était mignon.
01:09:07 - Il a tout ce qu'il faut pour que le fait d'hiver, il intéresse toute la France.
01:09:12 - La famille Wilma, c'était une famille ouvrière, des gens très gentils, ouverts.
01:09:18 Il y a un élément qui voulait du mal à tous les autres, c'est ce corbeau.
01:09:22 - C'est-à-dire cet inconnu qui a harcelé la famille du petit Grégory et qui s'est mis à leur pourrir la vie.
01:09:29 - Oui, ce corbeau, il a tué.
01:09:31 - D'abord à travers des coups de téléphone et ensuite à travers des lettres anonymes.
01:09:35 - Qui annonce le crime avant que le crime soit commis. Déjà, ça en fout tout le monde.
01:09:39 - Quatre ou cinq personnes parmi les proches de la famille Wilma restent fortement suspectées.
01:09:44 - On voit bien que les photographes ont du mal à résister au gros plan.
01:09:48 - On appelle ça un racket. En termes de fait d'hiver, on appelle ça un racket.
01:09:52 - Ce que j'attends, c'est que justice soit faite, c'est de fou.
01:09:54 - Un nouveau rebondissement dans la tragique affaire de l'assassinat du petit Grégory.
01:09:59 - Nous avons deux témoins qui nous donnent le même portrait au rouge.
01:10:01 - Bernard est innocent. Le gros frère, il est innocent.
01:10:04 - Les gens criaient à mort.
01:10:07 - Alors j'ai dit à Jean-Michel, ça ressemble beaucoup à un crime de femme.
01:10:11 - Eh bien, on doit trouver. Ça ne doit pas rester une mémoire.
01:10:15 ...
01:10:21 - Jean Derideau, il y a des similitudes dans l'intérêt des Français entre l'affaire Grégory et l'affaire Emile.
01:10:32 - Oui, clairement dans l'intérêt, vous faites très bien de le préciser Jean-Marc,
01:10:35 - parce que c'est quand même très différent, le petit Grégory a été enlevé, ça on le savait dès le départ.
01:10:39 - Emile a disparu. C'est un enfant qui disparaît dans un cul-de-sac.
01:10:43 - On est presque dans une mentalité d'insulaire.
01:10:46 - Ça, ça renforce d'ailleurs, le fait que ce soit un petit village français, typique dans les montagnes, ça aide énormément à la passion.
01:10:53 - Oui, ça participe à cette espèce de mythologie, ça convoque l'imaginaire là aussi.
01:10:56 - Et c'est un fait, oui, dans l'intérêt que ça suscite, on retrouve, vous avez raison de le souligner,
01:11:01 - quelque chose de qui aucun Français n'est insensible.
01:11:06 - Et pardon, je reviens sur cet intérêt qui pourrait être mal vu, qui pourrait être perçu comme malsain.
01:11:11 - Imaginez à l'inverse, une personne que vous croisez, comme ça, à la machine à café, vous lui parlez du petit Emile,
01:11:17 - imaginez une personne qui vous dirait "Oh, ça ne m'intéresse pas".
01:11:20 - Bon, je préfère que des personnes s'intéressent.
01:11:23 - Il y a des gens comme ça, qui disent "ça ne m'intéresse pas", mais pas...
01:11:26 - Oui, mais vous voyez, vous faites un amalgame, ça ne veut pas dire qu'ils n'ont pas de cœur.
01:11:30 - Ah non ?
01:11:31 - Ça veut juste dire qu'ils sont, eux, ce qu'ils veulent c'est que la personne soit arrêtée,
01:11:35 - que s'il y a un tueur, si ce n'est pas un accident, parce qu'il y a aussi cette hypothèse, qu'il ne faut pas oublier,
01:11:39 - la personne soit arrêtée, mais ils ne sont pas intéressés par la mousse médiatique,
01:11:43 - et c'est moi qui le dis en plus, donc voilà, la mousse médiatique autour de ça.
01:11:47 - Merci en tout cas à tous les quatre d'avoir été avec nous, on se retrouve demain à partir de 10h35 sur CNews.
01:11:53 - Dans un instant, c'est Sonia Mabrouk à 18h, conférence de presse du procureur.
01:11:57 - Donc on devra en savoir plus, on espère en tout cas sur cette affaire, avec peut-être, notre envoyé spécial nous le disait,
01:12:01 - de nouvelles découvertes. Merci beaucoup, à demain, et d'ici là, soyez prudents.
01:12:06 [Musique]