• il y a 9 mois
Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély

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00:00 [Générique]
00:09 Et bienvenue dans les informer, l'émission de décryptage de l'information de France Info avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:14 Bonjour, salut.
00:15 Et ce matin, nous avons le plaisir d'accueillir Julie Marie-Leconte, chef du service politique de France Info. Bienvenue.
00:20 Et Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info Télé, Canal 27. Bonjour Gilles.
00:24 Bonjour à tous.
00:25 Renaud Delis, les députés doivent se prononcer aujourd'hui sur le soutien de la France à l'Ukraine.
00:30 Oui, un débat autour de l'accord bilatéral de sécurité signé par la France et l'Ukraine,
00:35 et puis un vote qui est purement indicatif à l'issue de ce débat, et puis une déclaration du Premier ministre
00:40 donc sur l'attitude de la France dans la guerre en Ukraine, son soutien, jusqu'où le soutien à l'Ukraine,
00:47 avec la volonté du côté de l'Élysée, l'exécutif, que les masques tombent, dit-on,
00:52 c'est-à-dire qu'on voit très clairement ceux qui soutiennent vraiment l'Ukraine contre la Russie,
00:56 et ceux qui, à l'inverse, font preuve d'une tendresse coupable à l'endroit de la Russie.
01:00 C'est en tout cas l'accusation de l'exécutif qui vise en particulier le Rassemblement national.
01:04 Le Rassemblement national qui a annoncé, alors on l'a entendu il y a quelques minutes,
01:07 mais on va le réécouter, par la voix du président du RN, Jordan Bardella, ce matin sur France 2,
01:13 que finalement le RN allait s'abstenir.
01:17 Je ne souhaite pas qu'Emmanuel Macron dispose d'un blanc-seing.
01:22 Par conséquent, le RN, qui encore une fois est favorable au soutien à l'Ukraine,
01:28 mais ne souhaite pas entrer en guerre précisément avec la Russie,
01:31 la Russie est une puissance nucléaire, et je pense que l'escalade dans laquelle est engagé Emmanuel Macron
01:36 est une voie irresponsable, dangereuse, qui inquiète les Français.
01:39 Par conséquent, nous nous abstiendrons sur ce texte à l'Assemblée nationale.
01:43 Alors précisément, il n'y a rien dans ce texte qui engagerait les troupes françaises,
01:48 il n'y a pas de déclaration de guerre de la France à la Russie,
01:51 la Russie puissance nucléaire, comme le remarque fort justement Jordan Bardella,
01:55 qui pour autant prétend soutenir l'Ukraine, mais tout en s'abstenant.
01:59 Bref, une argumentation qui sont peut-être un petit peu confuses.
02:02 Au-delà donc de la position du RN, à quoi va servir ce débat aujourd'hui et le vote qui suivra ?
02:09 Il va servir exactement à ce qu'on a vu, c'est-à-dire à mettre les oppositions,
02:13 et particulièrement le RN face à leur opposition, et on a connu Jordan Bardella plus à l'aise
02:19 que dans la réponse qu'il a fait à Thomas Soto ce matin, parce qu'un blanc-seing,
02:23 il dit "je ne veux pas donner un blanc-seing au président de la République",
02:25 mais par définition, valider un accord, ce n'est pas donner un blanc-seing, c'est même l'inverse.
02:29 L'accord il est écrit, il donne un cadre, c'est "est-ce qu'on est d'accord pour ce cadre,
02:33 ou est-ce qu'on n'est pas d'accord pour ce cadre ?"
02:35 C'est l'inverse d'un blanc-seing, donc c'était assez tactiquement, assez bien joué,
02:41 là je parle d'un point de vue politique, je trouve assez bien joué de demander un vote sur cet accord,
02:45 parce que oui, ça met chacun face à ses volontés ou face à ses contradictions.
02:50 Le RN et LFI, parce qu'ils sont un peu dans le même panier en l'occurrence,
02:55 disent "nous on n'a pas de problème avec le soutien à l'Ukraine", précisément cet accord,
02:59 ils demandent un soutien à l'Ukraine, 3 milliards d'euros pour l'année 2024,
03:04 donc voilà, l'amour c'est bien, mais l'épreuve d'amour c'est mieux.
03:08 Et donc Emmanuel Macron et le gouvernement disent aux oppositions "montrez où vous êtes".
03:15 Et là on a vu que Jordan Bardella, il ne sait pas très bien où il est sur ce dossier.
03:20 - Julie ?
03:21 - Sachant qu'il ne s'agit même pas dans ce vote de valider ou pas l'accord,
03:25 parce que juridiquement il n'y a pas besoin du vote pour valider l'accord.
03:29 Ce sur quoi les députés et puis les sénateurs vont se prononcer,
03:33 c'est la déclaration en réalité du Premier ministre.
03:37 Mais oui effectivement, là on est dans un exercice purement politique,
03:41 et la stratégie d'Emmanuel Macron en déclenchant ce débat,
03:45 c'est de figer pour l'histoire justement les positions des uns et des autres,
03:52 et notamment de ses oppositions, du bon ou du mauvais côté de cette histoire-là.
03:57 - On va poursuivre dans un instant sur cet accord bilatéral de sécurité entre la France et l'Ukraine,
04:02 la position de chacun qui va être dévoilée cet après-midi lors du vote à l'Assemblée nationale.
04:09 Mais d'abord c'est le Fil info à 9h10 de Mathilde Romagna.
04:12 - Soutenir l'Ukraine est une évidence pour les élus du Parti Socialiste,
04:16 assure son premier secrétaire Olivier Faure ce matin sur France Info.
04:19 Un débat suivi d'un vote symbolique au lieu cet après-midi à l'Assemblée nationale
04:23 sur la stratégie d'aide française à l'Ukraine.
04:26 Les députés RN ont dit ce matin qu'ils allaient s'abstenir.
04:29 200 tonnes de vivres sont en route vers la bande de Gaza.
04:33 Le premier bateau d'aide humanitaire est parti de Chypre.
04:36 Il emprunte un couloir maritime vers l'englave palestinienne
04:39 où plus d'un quart de la population est menacée par la famine, selon les Nations Unies.
04:44 C'est une avancée vers l'autonomie mais sans séparation de la Corse avec la République,
04:49 selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
04:52 Les élus corse et le gouvernement sont parvenus cette nuit à un accord
04:56 sur la reconnaissance d'un statut d'autonomie de l'île au sein de la République.
05:00 Les négociations ont duré 5 heures. Place Beauvau à Paris.
05:03 Le tennis est le numéro 1 mondial. Novak Djokovic a été éliminé
05:07 dès le troisième tour du tournoi d'Indian Wells aux Etats-Unis.
05:10 Élimination par l'italien Luca Nardi, 123ème joueur au classement
05:15 et qui a créé la surprise cette nuit.
05:17 De retour sur le plateau des informés avec Julie Marie Lecomte,
05:31 chef du service politique à France Info,
05:33 avec Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info Télé.
05:36 On expliquait que le RN allait s'abstenir cet après-midi dans le cadre du vote
05:41 sur l'accord bilatéral de sécurité avec l'Ukraine.
05:43 Il faut bien expliquer ce qu'il y a dans l'accord, Renaud Delis.
05:45 Alors ce qu'il n'y a pas effectivement, c'est la déclaration de Bière-la-Russie,
05:48 l'envoi de Troupe au sol, etc.
05:49 Toutes menaces agitées, tout prétexte agité, en particulier par le Rassemblement national.
05:53 Ce qu'il y a très concrètement, il y a d'un côté un volet à la fois matériel et financier
05:57 en termes de livraison d'armes à l'Ukraine,
05:59 d'efforts financiers de l'ordre de 3 milliards d'euros en 2024,
06:02 mais un effort qui a vocation à se prolonger puisque cet accord porte sur 10 ans.
06:07 Et puis aussi même de production commune entre la France et l'Ukraine
06:11 de matériel militaire parce que la France veut moins puiser dans ses propres réserves,
06:17 évidemment pour aider l'Ukraine, que produire davantage,
06:20 notamment les fameux canons César et d'autres types d'armes
06:24 attendus et espérés par la résistance ukrainienne.
06:27 Et puis l'autre volet est plus politique, c'est-à-dire qu'il y a un engagement de la France
06:31 à soutenir la démarche de volonté d'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne d'une part
06:37 et à l'OTAN d'autre part.
06:39 Ça ce sont aussi les deux lignes rouges brandies d'ailleurs en cœur,
06:42 à la fois par le Rassemblement national et par la France insoumise
06:45 qui disent et qui répètent qu'elles veulent que la France s'oppose à l'adhésion à terme.
06:51 On parle de ça dans de nombreuses années à l'Union européenne d'une part et à l'OTAN d'autre part.
06:56 Signalons d'ailleurs au passage que c'est exactement la position de Moscou.
07:00 C'est-à-dire que la Russie est évidemment foncièrement hostile à l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN.
07:06 Et voilà, c'est une position commune de plus entre Vladimir Poutine d'une part
07:10 et puis le RN et LFI d'autre part.
07:12 Et l'adhésion de l'Ukraine à l'UE ou même à l'OTAN,
07:14 ce sont des lignes rouges fixées effectivement par le Rassemblement national
07:17 mais aussi par la France insoumise.
07:18 Manuel Bompard, le coordinateur du mouvement, a expliqué
07:22 qu'il faut donner des garanties mutuelles à la Russie pour pouvoir envisager la paix.
07:27 Et là on n'y est pas du tout si on vote pour.
07:29 Ce qui n'est pas tout à fait exact parce que cet accord,
07:32 certes dans l'accord il y a la perspective de l'adhésion à l'OTAN et à l'UE,
07:35 mais on sait très bien qu'elle n'est pas pour tout de suite,
07:37 pour tout un tas de raisons qu'on ne dévoilera pas ici.
07:40 Cet accord, il sert justement à aider l'Ukraine en attendant,
07:44 et tant qu'elle n'est pas dans l'OTAN.
07:46 C'est de dire, bon on a très bien compris que là, tout de suite,
07:49 les garanties de sécurité que donne l'OTAN ne sont pas possibles.
07:52 Donc à chacun, parce qu'il n'y a pas que la France qui a signé cet accord,
07:56 l'Allemagne en a signé un, l'Angleterre en a signé un,
07:58 à chaque pays de signer un accord de défense avec l'OTAN,
08:01 avec l'Ukraine, pour lui permettre de se défendre sans le parapluie de l'OTAN.
08:09 Quand ils disent on ne signe pas cet accord parce qu'on ne veut pas que l'Ukraine adhère à l'OTAN,
08:15 en fait le meilleur moyen de ne pas avoir besoin que l'Ukraine adhère à l'OTAN,
08:19 c'est de lui donner les moyens de se défendre sans même avoir besoin de ce parapluie.
08:24 Il y a la question de l'OTAN, il y a la question de l'adhésion à l'UE aussi,
08:27 Julie, et là, pareil, RN comme LFI disent, si là on fait entrer l'Ukraine dans l'UE,
08:34 ça va être un désastre pour les agriculteurs en premier, par exemple,
08:37 on l'a vu pendant la crise agricole, c'est ce que dit Gilles, c'est pas faux.
08:40 D'abord, cette adhésion, elle va prendre des années,
08:43 et puis de toute façon, la question de l'adhésion à l'UE de l'Ukraine,
08:49 ce n'est pas aujourd'hui qu'elle se joue.
08:52 Rappelons-nous qu'on est deux ans après le sommet de Versailles
08:59 qui avait réuni justement les Européens au lendemain du déclenchement de la guerre.
09:07 Sans valider le fait que l'Ukraine pourrait rapidement rentrer dans l'UE,
09:15 les Européens, il y a deux ans, s'étaient mis d'accord pour valider une délibération
09:22 par laquelle ils s'engageaient à accompagner l'Ukraine vers ce chemin,
09:28 sur ce chemin européen, donc de toute façon, ça ne se joue pas.
09:33 Ça ne se joue pas maintenant, mais la décision d'aujourd'hui, elle compte quand même.
09:36 Ce qui est vrai, c'est que, encore une fois, le vote d'aujourd'hui est purement indicatif.
09:40 L'accord, de toute façon, il est signé.
09:42 Précisons que l'Ukraine a signé, c'est déjà le même type d'accord bilatéral de sécurité avec d'autres pays,
09:46 comme par exemple le Royaume-Uni, et s'apprête à en signer bien d'autres aussi en Europe,
09:49 avec l'Italie, avec d'autres pays européens.
09:51 Avec d'ailleurs un effort financier côté allemand, encore une fois,
09:54 qui est bien supérieur à l'effort financier français de soutien à l'Ukraine.
09:58 On parle donc de 3 milliards d'euros dans l'accord franco-ukrainien,
10:01 je crois que c'est le double ou le triple dans l'accord allemand.
10:03 Juste sur le soutien, c'est un soutien politique, de la France à l'adhésion de l'Ukraine,
10:08 encore une fois à long terme.
10:10 Il y a même une précaution pour le caractère militaire,
10:13 puisque la France s'engage dans cet accord à soutenir l'intégrité territoriale de l'Ukraine
10:19 dans le cadre de ces frontières reconnues, lorsque l'Ukraine est devenue indépendante en 1991.
10:24 Mais il n'y a aucune automaticité d'un éventuel engagement militaire,
10:27 si jamais cette intégrité territoriale est menacée.
10:31 Ce n'est pas comme le fameux article 5 de l'OTAN,
10:33 qui lui entraîne normalement une réplique automatique.
10:36 Ce qui est vrai en revanche, c'est qu'on le voit,
10:38 il n'est pas évidemment hors de question de faire entrer l'Ukraine au sein de l'Union Européenne.
10:41 Il y a des déséquilibres en termes de niveau de vie,
10:43 il y a le problème de la corruption.
10:45 Et puis on le voit dès maintenant sur un secteur bien particulier,
10:47 qui est celui de l'agriculture.
10:49 Parce que pour aider l'Ukraine, l'Union Européenne a fait un certain nombre d'entorses commerciales
10:54 en faveur de l'Ukraine, pour l'aider à exporter et à vendre ses céréales depuis le début du conflit.
11:00 Et là, c'est vrai qu'on voit qu'il y a aujourd'hui une tension, un problème,
11:03 dont souffrent notamment les agriculteurs français.
11:05 Et pas seulement, d'autres pays en Europe, notamment Délha-Pologne,
11:08 enfin c'étaient les premiers d'ailleurs qui ont subi ce choc.
11:10 Et c'est ce qui doit amener, et l'Union Européenne a pris des engagements en ce sens,
11:14 en tout cas à essayer de corriger le tir de façon à ce qu'il n'y ait pas une déstabilisation de l'agriculture
11:18 par l'aide apportée à l'Ukraine.
11:20 C'est vrai que paradoxalement, les avantages qui ont été donnés aux agriculteurs ukrainiens
11:25 pour aider à financer l'effort de guerre, c'était exactement la même chose,
11:29 c'était les mêmes conditions que s'ils étaient dans l'Union.
11:31 Et on s'est rendu compte qu'ils ont...
11:33 - C'est-à-dire l'absence de droits de douane. - L'absence de droits de douane.
11:35 Et donc, l'agriculture française et l'agriculture ukrainienne, grâce à ces accords,
11:39 jouent à armes égales.
11:41 Et on s'est rendu compte que, à armes égales, la concurrence est très compliquée.
11:44 C'est ce que racontent Éric Orsenna et Julien Denormandie dans leur livre.
11:47 Il y a des fermes de 22 000 hectares.
11:50 - C'est des gigafactories... - C'est des gigafactories de céréales.
11:54 - Avec les normes différentes. - De céréales.
11:56 Oui, mais, quand bien même on aurait les mêmes normes,
11:58 la taille des terres, c'est un immense pays.
12:01 La fertilité, c'est les terres les plus fertiles d'Europe.
12:03 Les terres noires, on a tous appris à l'école, du temps de l'Union soviétique,
12:06 c'était les terres noires, c'était le grenier à blé de l'Europe.
12:08 La taille des terres, la fertilité des terres, la mécanisation héritée de l'Union soviétique
12:13 font qu'ils sont très performants et que les mettre à...
12:17 Les faire rentrer dans l'Union européenne, ça serait les mettre à armes égales.
12:21 Ça serait un choc assez compliqué.
12:23 Faut pas le cacher, ça serait un choc assez compliqué pour l'agriculture française.
12:26 Julie ?
12:27 Ce dont on va beaucoup entendre parler cet après-midi lors du débat,
12:33 c'est sur cette déclaration d'Emmanuel Macron sur ses lignes rouges à lui,
12:38 sa fameuse ambiguïté stratégique.
12:40 Est-ce qu'on envoie ou pas des troupes au sol ?
12:43 Parce que d'ailleurs le Président n'a jamais dit,
12:46 mais que toutes les oppositions veulent absolument avoir...
12:49 Il avait dit "Rien n'est exclu".
12:50 Rien n'est exclu, la question lui étant posée, il avait dit "Rien n'est exclu, il faut tout faire pour..."
12:55 Il a quand même rajouté "Je n'ai pas de tabou ni de limite".
12:57 Voilà, je n'ai pas de tabou, je n'ai pas de tabou ni de limite,
13:00 sachant qu'il n'était pas question d'envoyer demain ou après-demain des militaires français.
13:05 Ce que Zelensky a redit hier,
13:10 moi je ne demande pas aux français de m'envoyer maintenant des militaires.
13:14 Ce que je veux, ce sont des munitions, ce sont des armes,
13:18 et c'est précisément ce que prévoit ce traité de défense.
13:21 Il y a quand même une question de calendrier,
13:24 parce qu'on est quand même à moins de trois mois de ces élections européennes.
13:27 Vladimir Poutine, j'imagine qu'il est très attentif à ce qui va se passer en Europe.
13:31 Il est toujours très attentif.
13:33 On peut rappeler d'ailleurs un message qui avait été posté sur Telegram par l'ancien président russe,
13:37 Dmitri Medvedev, très proche de Vladimir Poutine,
13:40 et supposé incarner la ligne dure du régime,
13:43 si tant est qu'il y a une ligne molle d'ailleurs au sein de ce régime.
13:45 Dmitri Medvedev, c'était le 3 février dernier, avait posté un message sur Telegram
13:50 dans lequel il expliquait, il appelait ses contacts à soutenir les parties antisystèmes,
13:56 je cite, de droite comme de gauche, lors des élections européennes.
14:00 Il appelait la Russie à les soutenir, parce que ces parties sont déjà bien installées dans leur Parlement
14:04 et aussi au Parlement européen, et il rappelait, Dmitri Medvedev, qu'il y avait des élections européennes.
14:09 Vladimir Poutine et le régime russe ont parfaitement en tête l'échéance du 9 juin.
14:13 Je précise que dans ce message, Dmitri Medvedev ne citait nommément aucun parti, bien sûr.
14:18 Oui, bien sûr, merci beaucoup.
14:20 On s'arrête juste une petite minute, le temps du Fil info de Mathilde Romanian à 9h20, et on revient après.
14:26 Le premier bateau acheminant de l'aide humanitaire à Gaza est parti de Chypre.
14:32 Il emprunte pour la première fois ce couloir maritime.
14:36 200 tonnes de vivres vont être livrées dans le territoire palestinien,
14:40 et distribuées ensuite par des ONG.
14:43 Volodymyr Zelensky se veut optimiste.
14:45 L'avancée russe a été stoppée sur le front, dit le président ukrainien, interviewé par des médias français.
14:51 Cet après-midi, l'Assemblée nationale doit débattre, puis voter sur la stratégie française à l'Ukraine en guerre contre la Russie.
14:58 Le RN a déjà dit qu'il s'abstiendrait.
15:00 La reconnaissance d'un statut d'autonomie de la Corse au sein de la République a été actée,
15:05 cette nuit, entre le gouvernement et des élus corse, la fin du processus de Beauvau,
15:11 initié par le ministre de l'Intérieur.
15:14 La famille d'une victime de féminicide assigne l'État en justice pour faute lourde.
15:19 Après la mort de Sandra, tuée à Bordeaux il y a deux ans et demi par son ex-conjoint,
15:24 il la harcelait depuis leur rupture.
15:26 La justice et la police avaient été alertées.
15:29 Les proches de la jeune femme estiment que l'État ne l'a pas assez protégée.
15:33 (Générique)
15:44 Les informés continuent avec Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info TV,
15:48 avec Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info.
15:52 Renaud, Mathilde en parlait pendant le Fil Info.
15:55 Ça y est, Gérald Darmanin et les représentants corse se sont mis d'accord sur un statut d'autonomie de la Corse.
16:00 Dessus d'un dîner conclusif hier soir à l'Elysée, l'ensemble des élus corse et l'exécutif
16:06 se sont mis d'accord sur une écriture constitutionnelle.
16:09 C'est l'expression du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
16:12 Un processus de discussion long de deux ans qui aboutit à cette écriture,
16:17 qui porte sur différents points et notamment à la fois une faculté d'adaptation législative,
16:23 mais qui sera elle-même soumise à une loi organique qui en définira le cadre.
16:27 Un processus en tout cas salué par l'un de ses participants, Jean-Christophe Angélini,
16:33 qui est le maire de Porto Vecchio, président du groupe autonomiste Avanzemo,
16:36 groupe d'autonomistes d'opposition à l'Assemblée de Corse, qui était l'invité de France Info ce matin.
16:41 C'est un moment décisif. Je crois qu'on n'est jamais allé aussi loin
16:44 en 50 années de difficultés et même de conflits entre la Corse et l'État,
16:48 dans la rédaction d'un texte commun et surtout dans l'affirmation,
16:53 on parle quand même de la loi fondamentale d'une révision constitutionnelle de l'existence d'un peuple,
16:59 d'une langue, de droits collectifs, reste maintenant à parfaire les choses
17:04 et à engager une révision qui effectivement rende les choses irréversibles.
17:08 Alors plutôt qu'un peuple d'ailleurs, c'est plutôt une communauté historique,
17:12 linguistique, culturelle, ancrée dans un territoire qui devrait être inscrite.
17:15 La langue, en l'occurrence les autonomistes ont abandonné leur rendication de co-officialité,
17:19 mais plutôt de bilinguisme et à la question du statut de résidence aussi,
17:23 pour lutter contre la spéculation immobilière.
17:26 Et puis donc il y a cette dimension législative, mais qui va nécessiter encore plusieurs étapes.
17:31 Précisons que le processus est très loin d'être achevé.
17:34 D'abord il va y avoir un débat à l'Assemblée de Corse à la fin du mois de mars,
17:39 le 27 ou le 28 mars, qui là devrait accoucher à nouveau d'une large majorité.
17:42 Mais au-delà évidemment, le Parlement français sera amené à se pencher sur ce sujet,
17:47 avec donc une révision constitutionnelle éventuelle,
17:50 qui nécessitera d'obtenir une majorité des 3/5e,
17:54 et donc à nouveau un rôle déterminant, notamment de la droite sénatoriale.
17:58 – Alors Julie, ça s'annonce bien ou pas ?
18:00 – On ne s'est pas gagné du tout, parce que, avant d'aborder la question
18:04 de la capacité à légiférer ou pas,
18:07 effectivement dans les termes de l'accord conclu cette nuit,
18:14 il n'y a pas la reconnaissance d'un peuple corse,
18:19 mais la reconnaissance d'une communauté historique, linguistique, culturelle,
18:23 ayant développé un lien particulier avec cette terre.
18:26 Et ça, ça inquiète notamment un certain nombre de sénateurs,
18:31 mais aussi des constitutionnalistes,
18:33 qui voient le risque de rompre avec le principe d'une république une et indivisible,
18:41 parce que faire entrer une communauté dans la constitution,
18:44 c'est ouvrir la boîte de Pandore et enclencher toute une série de revendications
18:48 d'un certain nombre d'autres communautés.
18:53 – On ouvre la boîte de Pandore, c'est ce que dit l'ancien Premier ministre Manuel Valls,
18:57 si on autorise l'autonomie de la Corse.
18:59 – Oui mais de toute façon l'autonomie c'est un mauvaise lise,
19:01 on met ce qu'on veut dans l'autonomie, c'est comme les fruits dans l'héourt,
19:03 il peut y avoir des tout petits morceaux de fruits ou des énormes morceaux de fruits,
19:06 faites l'autonomie, ce qui comparaîtra à la loi organique.
19:08 La loi organique dont parlait Renaud va décider dans quel domaine
19:12 les Corses auront le droit de réglementer, de prendre des règlements ou de légiférer.
19:16 Si c'est leur donner l'autorisation de décider de la couleur des panneaux, c'est rien.
19:20 Si c'est leur donner un pouvoir budgétaire, je ne sais pas, ça peut être énormément.
19:25 Donc ce qui comptera, ce sera les domaines dans lesquels ils auront le droit de légiférer,
19:30 ça sera décidé par la loi organique et de toute façon ces lois prises par l'Assemblée de Corse
19:36 devront quand même être déférées au Conseil d'État à Paris,
19:40 puis sous le contrôle du Conseil constitutionnel.
19:44 Mais les nationalistes veulent quand même de nouvelles prérogatives réglementaires,
19:48 de nouvelles prérogatives législatives aussi.
19:50 C'est ça, la loi organique décidera dans quel domaine ils ont des prérogatives législatives.
19:54 Ce qui est sûr, c'est que sur les revendications majeures, ils n'ont pas obtenu satisfaction,
19:58 donc la reconnaissance du peuple corse, la co-officialité de la langue et le statut de résident.
20:02 Et c'est vrai qu'il y a un climat différent, qu'on les sent.
20:05 En dépit du fait qu'ils n'ont pas obtenu ça, dire on est en demi-finale, maintenant il faut gagner la finale.
20:09 – C'est l'expression de Gilles Siméon ce matin, président du Comité de Corse.
20:13 – Voilà, donc on sent pour la première fois depuis un certain temps,
20:18 une volonté commune d'aboutir sur ce dossier.
20:23 Donc oui c'est vrai, une partie de la droite n'est pas d'accord.
20:26 Avant la ratification de la réforme constitutionnelle sur l'IVG,
20:29 on se disait ça va jouer à quelques voix près.
20:32 Il y a eu 72 contres, donc Julie a raison de dire que ce n'est pas gagné.
20:36 Ce n'est pas perdu non plus, parce que parfois on se rend compte
20:38 que peut-être que la société finalement est en avance sur les politiques
20:41 et que les politiques finissent par l'entendre.
20:43 – Et là Renaud ?
20:44 – Ce qui est vrai, comme souvent dans ce que dit Gilles,
20:47 c'est que les autonomistes ont bougé, très clairement.
20:50 Ils ont abandonné un certain nombre de revendications,
20:52 ils ont mis de l'eau dans leur vin en quelque sorte.
20:54 Et tout va se jouer autour, me semble-t-il, de cette capacité d'adaptation
20:58 ou de créer, de légiférer justement en Corse.
21:01 Et là aussi, ça va tenir notamment la loi organique qui va encadrer,
21:05 préciser les domaines dans lesquels les Corses pourraient,
21:08 en quelque sorte, produire leur propre loi.
21:11 Mais Gilles a raison de le rappeler, dans l'accord conclu cette nuit,
21:16 il y a aussi deux verrous juridiques qui sont évidemment légitimes et normaux.
21:21 C'est-à-dire d'une part les règlements, ce qui relève du règlement
21:24 continuera d'être soumis aussi au Conseil d'État,
21:26 et puis ce qui relève de la loi continuera d'être soumis au Conseil constitutionnel.
21:30 Donc c'est vrai qu'on a le sentiment qu'on arrive à une position
21:34 qui finalement est beaucoup plus consensuelle peut-être qu'attendue.
21:38 Maintenant le processus va encore être très long.
21:40 On évoquait un débat à l'Assemblée de Corse fin mars,
21:42 ça sera probablement suivi d'un déplacement, d'un nouveau déplacement
21:45 du ministre de l'Intérieur, Jean Darmanin, en Corse.
21:47 Puis d'une phase de consultation politique à Paris
21:49 où a priori Emmanuel Macron devrait jouer un rôle.
21:51 Et puis évidemment, ensuite il faudra que le texte soit voté
21:54 dans les mêmes termes par les deux assemblées,
21:56 en commençant à priori, c'est la décision qui a été prise aussi par le Sénat,
22:00 puisque c'est là à priori qu'est la principale difficulté,
22:03 obtenir une majorité claire et nette au Sénat,
22:06 qui est donc contrôlé, dominé par une majorité de droite.
22:08 L'autonomie de la Corse dans la République française,
22:11 on va continuer d'en parler effectivement dans les mois à venir.
22:14 Merci beaucoup à tous les trois.
22:15 Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info,
22:18 merci à vous aussi.
22:19 Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV,
22:22 merci d'être venus tous les deux.
22:23 Renaud, nous on se retrouve demain.
22:25 Avec plaisir, les informés sont de retour ce soir à 20h
22:28 avec Bérangère Bonte et Jean-François Akibi.

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