• il y a 10 mois
La ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités est l'invitée du Grand Jury dirigé par Anaïs Bouton de 12h à 13h.
Regardez Le Grand Jury du 18 février 2024 avec Anaïs Bouton.

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Transcription
00:00 vous êtes sur RTL.
00:05 Le Grand Jury présenté par Annalise Bouton.
00:17 Bienvenue dans ce Grand Jury en direct sur RTL et sur Paris Première.
00:21 Bonjour Catherine Vautrin, vous êtes ministre du travail, de la santé et des solidarités.
00:27 Un super ministère au périmètre immense, au cœur des préoccupations des Français.
00:33 Grèves SNCF, déserts médicaux, l'urgence aux urgences, la désmicardisation,
00:39 vous allez nous expliquer ce que c'est, et puis cette promesse du plein emploi qui s'éloigne.
00:43 Vous êtes en définitive la ministre de notre vie quotidienne et donc la femme à entendre ce week-end.
00:49 Et vous êtes bien sûr sur RTL. Bienvenue dans votre Grand Jury Catherine Vautrin.
00:55 Alors à mes côtés pour vous interroger Pauline Buisson de la rédaction de M6.
00:59 Pauline et Jim Jarassé du Figaro. Pauline c'est vous qui ouvrez le bal avec la grève SNCF ce week-end.
01:06 Oui Catherine Vautrin, votre un des vacances annulés pour des familles selon la direction de la SNCF.
01:11 Ce sont 150 000 voyageurs qui ne vont pas pouvoir partir. Faut-il selon vous limiter le droit de grève
01:18 comme l'ont souhaité des sénateurs cette semaine dont Gérard Larcher par exemple ?
01:21 Bien d'abord bonjour à vous trois. Effectivement moi je comprends que les français en aient assez.
01:26 Je comprends qu'ils en aient assez parce que vous venez de le dire, 150 000 personnes qui ont vu des projets
01:32 qui sont des projets qui ont été annulés. J'ai comme beaucoup d'entre vous entendu des grands-parents
01:37 expliquer qu'ils attendaient leurs petits-enfants qui ne sont pas venus même si je dois dire que la SNCF
01:42 a fait un effort tout particulier pour les enfants de nos accompagnés. Et je pense aussi bien évidemment
01:47 aux conséquences qui sont celles pour notamment les acteurs du tourisme. J'entendais pas plus tard qu'hier
01:52 un hôtelier qui expliquait que des gens l'avaient appelé en disant "je ne peux pas venir aujourd'hui"
01:57 et l'hôtelier disait "les personnes expliquent qu'elles vont tout faire pour essayer de venir"
02:01 donc je ne facture pas la première nuit parce que c'est pas qu'ils ne sont pas venus, c'est qu'ils n'ont pas pu venir.
02:06 Alors qu'est-ce qu'il faut faire ? Il faut restreindre le droit de grève ?
02:08 Je pense que déjà il faut être conscient d'une chose, le droit de grève est constitutionnel mais comme l'a dit
02:14 le Premier ministre, le droit de travailler existe aussi. Et il existe d'autant plus, et je voudrais le rappeler,
02:20 qu'à la SNCF, il y a eu au mois de décembre dernier une prime de 400 euros qui était une prime de partage de travail.
02:28 Il y aura début mars une deuxième prime de 400 euros et surtout il y a une revalorisation qui est prévue
02:35 de l'indemnité de résidence. Ça veut donc dire que le problème est traité par la SNCF dans le cadre de son dialogue social
02:43 et que donc je trouve qu'il est plus que regrettable que les contrôleurs, ce sont deux organisations syndicales,
02:50 pas l'ensemble, CGT et Sud Rail, prennent en otage les voyageurs.
02:54 Donc vous dites que les syndicalistes se comportent comme des enfants gâtés, c'est ce qu'il faut...
02:57 Je trouve que prendre systématiquement nos concitoyens en otage au moment des vacances, ça n'est pas acceptable
03:04 dès lors que le dialogue social a lieu et c'est le cas à la SNCF.
03:06 Est-ce qu'il faut restreindre le droit de grève, Madame le Ministre ?
03:09 Le droit de grève, vous le savez, est constitutionnel. En revanche, il y avait déjà eu un premier travail qui existait
03:14 qui était cette notion de continuité du service public et moi je suis très attachée à la continuité du service public.
03:21 Donc oui.
03:22 Je suis très attachée à la continuité du service public, ça se discute.
03:25 Alors cette grève, elle est notamment née sur Facebook. Est-ce que vous craignez cette nouvelle forme d'action sociale
03:31 qui rappelle un peu les gilets jaunes, des grèves Facebook qui dépassent au fond les syndicats
03:36 et donc vous n'avez plus d'interlocuteur pour négocier ?
03:39 Vous imaginez que la ministre du Travail est particulièrement attachée au dialogue social
03:44 et à la place des organisations syndicales et des organisations patronales.
03:47 Et je pense qu'une démocratie avec un dialogue social fort est une bonne démocratie.
03:52 Ce qu'il veut dire très concrètement, c'est qu'il est important que nos concitoyens et notamment les salariés
03:58 soient conscients qu'il faut s'exprimer au moment des élections dans les entreprises
04:04 parce que quelque part, les représentants syndicaux sont leurs représentants
04:08 et c'est eux qui ensuite sont en capacité à discuter.
04:11 Donc je suis très attachée à cette place du dialogue social et à cette capacité à discuter.
04:16 Et je ne crois pas que les réseaux sociaux permettront d'apporter des solutions
04:20 alors que le dialogue social, c'est comme son nom l'indique, dialogue.
04:24 Dialogue = discussion et discussion permet solution.
04:27 Allez, le gros dossier du travail maintenant avec vous, Jim Jarassé.
04:31 Oui, vous l'avez dit il y a quelques secondes, vous êtes ministre du travail
04:34 et non pas ministre du plein emploi comme votre prédécesseur Olivier Dussot.
04:38 Est-ce que c'est un symbole ? Est-ce que ça veut dire que finalement vous abandonnez cet objectif ?
04:43 On rappelle aujourd'hui, on est autour de 7,4% de chômage.
04:46 L'objectif fixé par Emmanuel Macron, c'est le plein emploi autour de 5% d'ici la fin du quinquennat.
04:51 Est-ce que vous y croyez toujours ?
04:53 Alors, il ne vous a pas échappé que la situation nationale et internationale a considérablement évolué.
05:00 Chacun connaît malheureusement le bruit de bord à nos pas.
05:04 Je pense notamment à la situation de l'Ukraine et très concrètement, la situation s'est effectivement un petit peu détériorée.
05:12 J'utilise le mot "un petit peu" parce que nous sommes encore aujourd'hui à un taux de chômage
05:18 qui est quand même un taux de chômage qui est beaucoup plus bas que ce que l'on a connu.
05:23 Et depuis 2017, nous avons retrouvé un taux d'emploi
05:26 parce que je pense que c'est aussi important qu'on avance sur le nombre de personnes qui sont aujourd'hui en emploi.
05:32 Et il n'est pas question de baisser la garde sur le sujet, mais au contraire d'accompagner celles et ceux qui sont en recherche d'emploi.
05:39 Et je le dis d'autant plus que pas plus tard qu'avant-hier, j'étais à Poitiers, département de la Vienne,
05:44 qui est un département dans lequel on compte de nombreuses industries.
05:48 Taux de chômage, 5,9% pour être précise.
05:51 La difficulté que me rapportait le préfet, c'est l'emploi et des entreprises qui ne sont pas aujourd'hui en capacité de trouver des salariés.
05:59 Je vous repose ma question, est-ce que l'objectif du plein emploi d'ici la fin du quinquennat est toujours crédible ?
06:05 Oui ou non ?
06:06 Nous sommes en 2004, 24 pardon, pour être précise.
06:10 La fin du quinquennat c'est 2007.
06:12 On fera tout pour être le plus proche possible.
06:16 Et ce sera crédible et possible malgré les annonces à venir de Bruno Le Maire concernant la croissance ?
06:20 On sait qu'il devrait annoncer ce soir une prévision de croissance à la baisse par rapport à ce qui était prévu.
06:25 On était plutôt sur 1,4%.
06:27 On pourrait être finalement en 2024 sur 0,9% de croissance.
06:32 Est-ce que ça c'est compatible avec l'objectif plein emploi ?
06:34 Tout le sujet, c'est évidemment que les gens que l'on ramène vers l'emploi puissent correspondre,
06:39 les formations correspondent aux attentes qui sont celles des entreprises.
06:44 En d'autres termes, je ne m'éconnais pas qu'un certain nombre d'entreprises peuvent avoir des difficultés,
06:48 peuvent être conduites pour aller jusqu'au bout, pourquoi pas avoir des PSE, ça peut arriver.
06:53 Pour autant, il y a d'autres domaines dans lesquels aujourd'hui nous sommes encore pénuriques.
06:57 C'est la raison pour laquelle, et c'est tout le sens de France Travail,
07:00 nous devons être en capacité de mettre en adéquation les formations qui sont proposées
07:06 et les demandes des entreprises.
07:08 Et ça, ça nécessite réellement un travail territoire par territoire.
07:11 On parle d'un plan d'économie d'environ 10 milliards d'euros qui serait annoncé par Bruno Le Maire.
07:15 Est-ce que vous pouvez nous dire aujourd'hui si votre ministère, votre champ, va être touché par ce plan d'économie ?
07:21 Au moment où nous nous parlons, vous l'avez compris, le plan va être présenté par Bruno Le Maire ce soir.
07:26 C'est à lui de faire les annonces qu'il doit faire.
07:29 Pour autant, je crois qu'il ne faut pas confondre d'un côté des économies qui peuvent être faites un peu partout
07:35 sur l'ensemble des champs ministériels et le développement économique.
07:39 Le travail est un des outils du développement économique.
07:42 Et évidemment, je veille à ce que nous puissions accompagner chacun de nos concitoyens.
07:47 Chaque personne qui retrouve un emploi, c'est un peu de richesse créée.
07:51 Un peu de richesse créée, c'est évidemment une respiration pour l'économie.
07:54 Le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé qu'un projet de loi Macron 2 sera présenté avant l'été pour libérer l'activité économique.
08:02 Qu'est-ce qu'il reste à libérer, Madame Vautrin ?
08:05 Je crois que là encore, si vous voulez, il y a un travail à mener sur, notamment, et ça a été évoqué à plusieurs reprises,
08:11 le sujet des normes et le coût des normes.
08:14 Et vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a actuellement un député qui s'appelle Boris Ravignon,
08:19 qui mène une mission qui a pour objectif de regarder toutes ces normes qui ont été additionnées année après année,
08:26 qui créent des obligations, qui sont génératrices de coûts et qui, quelque part, empêchent de pouvoir travailler
08:32 et, quelque part, gagner des gains de productivité.
08:35 C'est dans ces domaines que nous pouvons avancer.
08:38 Et je pense que c'est un point tout à fait important.
08:41 La mission doit rendre ses travaux pour être précises en mars.
08:44 Et je pense que nous sommes parfaitement dans le calendrier.
08:47 Pauline Bisson ?
08:48 Pour atteindre l'objectif plein emploi, Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises l'hypothèse d'une nouvelle réforme
08:54 de l'assurance-chômage pour durcir les conditions d'anonymisation.
08:57 Est-ce que vous pouvez nous préciser les pistes de cette nouvelle réforme ?
09:01 Alors, je crois qu'il est important de rappeler, et le président de la République l'a évoqué à plusieurs reprises,
09:06 que nous avons actuellement un travail qui est mené.
09:10 Ça s'appelle, comme vous le savez, l'ANI dans notre jargon, qui est l'Accord National Interprofessionnel,
09:15 puisque le modèle social français fait que, dans un premier temps,
09:19 le gouvernement adresse une lettre de cadrage aux partenaires sociaux.
09:23 Les partenaires sociaux, ce sont d'un côté les représentants des personnels,
09:26 de l'autre côté les représentants des entreprises.
09:29 Cette lettre de cadrage, faite au mois de novembre, était dans un contexte
09:32 qui n'est effectivement pas le contexte que nous connaissons aujourd'hui,
09:36 puisque nous n'avions pas encore la réalisation complète de l'année 2023,
09:41 et que nous n'avions pas forcément, à ce moment-là, la connaissance de la situation économique,
09:47 et notamment les résultats de la croissance.
09:49 Comment vous allez vous adapter alors ?
09:50 Pour l'instant, je vous rappelle que les partenaires sociaux sont actuellement
09:55 en train de travailler et de négocier sur trois sujets.
09:59 Le premier, c'est le pacte de vie au travail, sur lequel ils travaillent sur à la fois
10:03 la qualité de vie, mais aussi sur l'employabilité et sur la formation.
10:09 Le deuxième, c'est sur l'emploi des seniors.
10:11 Et je crois qu'il est important qu'on s'arrête un instant sur ce sujet.
10:15 Quand nous regardons la France et que nous la comparons à l'Allemagne,
10:19 nous constatons que nous avons dix points d'écart quant au nombre de personnes qui travaillent.
10:26 Et l'un des sujets, c'est réellement d'accompagner nos concitoyens
10:31 qui sont dans cette partie de leur vie, entre 55 et 64 ans, vers l'emploi.
10:37 Et c'est rendu d'autant plus important qu'à la suite de la loi travail et de la loi sur les retraites,
10:42 évidemment, il faut que celles et ceux qui ont aujourd'hui 58-59 ans soient amenés vers l'emploi.
10:49 Donc si on vous comprend bien, ce n'est plus plein emploi généralisé,
10:51 c'est plein emploi pour les seniors, c'est ça ?
10:53 C'est plein emploi pour tous ceux qui peuvent trouver un emploi parce que chacun participe à la croissance,
10:58 mais c'est aussi plein emploi pour les seniors car ce sont ceux qui sont le moins dans l'emploi aujourd'hui.
11:02 Alors l'une des pistes du gouvernement, c'est justement de réduire la durée d'indemnisation
11:06 des demandeurs d'emploi seniors qui bénéficient aujourd'hui de 27 mois de chômage contre 18 pour le régime général.
11:15 Quel pourrait être le nouveau seuil qui serait accordé aux chômeurs seniors ?
11:20 Alors je vous l'ai dit, la négociation est en cours.
11:23 Qu'est-ce que vous souhaitez vous en tant que ministre ?
11:26 On va se dire les choses très clairement. Je pense qu'il est important de bien mesurer que la négociation est en cours.
11:31 Les partenaires sociaux doivent nous rendre leur copie en mars.
11:35 Vous imaginez que la ministre du Travail ne va pas leur dire aujourd'hui "voilà ce que vous devez faire".
11:40 Laissons-les travailler et dès lors qu'ils auront rendu leur copie,
11:43 soit ils auront trouvé un accord entre eux et à ce moment-là nous le transposerons,
11:49 soit ils n'auront pas trouvé l'accord et à ce moment-là c'est le gouvernement qui reprendra la main.
11:54 Mais même le MEDEF finalement est plutôt réticent à une nouvelle réforme des conditions d'indemnisation.
12:01 Est-ce que vous leur dites aujourd'hui "vous devez prendre vos responsabilités en tant que syndicat patronal pour aller plus loin" ?
12:08 Moi je pense que chaque syndicat, qu'il soit salarial ou patronal, doit prendre ses responsabilités.
12:14 Parce que bien évidemment nous parlons là de l'économie du pays, nous parlons de la création de croissance et de richesse,
12:21 mais après c'est à eux de travailler.
12:22 Sinon vous agirez sans leur accord ?
12:24 Je viens de vous le dire, les textes sont très précis, tout ça est très codifié.
12:28 Soit ils ont un accord, nous le transposons, soit il n'y a pas d'accord entre eux et à ce moment-là c'est le gouvernement qui reprend.
12:35 Et comme vous le savez, il y a un troisième point que nous n'avons pas évoqué dans leur discussion,
12:39 c'est le fameux CETU, qui est le compte épargne-temps universel, qui permettrait à celles et ceux qui le souhaitent
12:46 de garder leur compte épargne-temps au fur et à mesure de leur vie professionnelle.
12:50 Et donc à chaque fois qu'ils changent d'entreprise, ils partiraient avec ce qu'ils ont acquis.
12:55 C'est le troisième élément.
12:56 Donc nous le voyons, il y a actuellement une négociation sur trois éléments,
13:00 et c'est la raison pour laquelle nous pour l'instant laissons les travailler.
13:03 Est-ce que vous pensez qu'il va falloir revenir à un moment ou un autre sur l'âge de départ à la retraite ?
13:08 Écoutez, je pense qu'à court terme, on va déjà essayer d'augmenter le nombre d'actifs entre 55 et 64 ans.
13:16 Et quand je dis essayer, je vais aller plus loin, il faut tout faire pour obtenir que celles et ceux qui sont entre 55 et 64 ans
13:24 puissent retrouver un emploi.
13:27 Ça veut donc dire les accompagner notamment pour travailler sur leur employabilité.
13:32 Et c'est aussi les aider à évoluer dans leur emploi.
13:36 Je vais prendre un exemple, vous avez tout à l'heure rappelé l'importance du périmètre qui est le mien.
13:42 J'étais il y a quelques jours dans une crèche, appartenait,
13:46 et je discutais avec les personnes qui étaient là, dont j'admirais évidemment le travail,
13:52 et en les écoutant, je me disais effectivement, quand on est plutôt en fin de carrière,
13:57 qu'on a 60 ans, qu'on a un peu mal partout, qu'on a un petit peu plus de mal à se baisser,
14:02 c'est peut-être pas si simple tous les matins d'être avec des tout-petits.
14:05 Et bien est-ce que cette personne qui peut-être pour des raisons diverses n'est plus en emploi,
14:11 nous ne pouvons pas l'aider à évoluer ?
14:13 Et pourquoi est-ce qu'avec la validation des acquis de l'expérience,
14:16 on n'a pas par exemple capacité à la former pour qu'elle devienne demain assistante médicale d'un médecin ?
14:22 Et à ce moment-là, elle a une vie différente, un petit peu plus sédentaire,
14:26 peut-être plus en compatibilité avec son état physique.
14:29 Je crois qu'un pays qui va travailler plus longtemps est un pays dans lequel on est en capacité aussi
14:36 d'accompagner nos concitoyens à la fois travailler leur employabilité
14:41 et puis aussi à les aider à évoluer au fur et à mesure de leurs souhaits.
14:45 Pauline Buisson ?
14:46 Oui, alors il y a un dispositif qui fonctionne bien dans le marché du travail,
14:49 ce sont les ruptures conventionnelles. L'an dernier, près de 500 000 ruptures conventionnelles ont été signées.
14:53 Pour rappel, le dispositif permet aux employeurs de se séparer de leurs salariés d'un commun accord,
14:58 et ces derniers ensuite ont droit à des indemnités chômage.
15:02 Vous avez précisé cette semaine sur X qu'il n'était pas question de supprimer ce dispositif.
15:07 Néanmoins, vous songez à le réformer. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ? Quelle forme ça pourrait prendre ?
15:12 Alors, à ce stade, ce dispositif a fait ses preuves et il n'est pas question de toucher à ce dispositif,
15:19 qui est un dispositif qui justement fait partie de la relation bien comprise entre l'entreprise et le salarié.
15:25 Et donc c'est la raison pour laquelle il me semblait important, pour une fois, d'utiliser les réseaux sociaux.
15:30 Je ne le fais pas souvent, mais là l'information était tellement fausse qu'il me semblait important
15:36 de tout de suite arrêter le fait qu'elle puisse se répandre de manière virale.
15:40 Mais est-ce que ça coûte trop cher finalement ces ruptures conventionnelles ?
15:42 Ce n'est pas obligé. Aujourd'hui, c'est un bon dispositif et il n'est pas question de toucher.
15:47 Donc vous ne le réformez pas du tout ?
15:48 Je ne toucherai pas à ce dispositif.
15:50 Une question sur le RSA. Le nombre de départements où l'obtention du RSA sera conditionnée à 15 heures d'activité
15:59 va passer d'ici la fin du mois de 2018 à 2047, avant une généralisation qui est prévue d'ici 2025.
16:05 Est-ce que vous pouvez nous donner un peu des retours sur le terrain de cette expérimentation ?
16:11 Est-ce que vous avez observé une hausse du retour à l'emploi dans ces départements ?
16:15 Alors vous le savez, pour l'instant, c'est une expérimentation qui a concerné 18 départements
16:20 et qui s'est mise en place tout au long de l'année 2023.
16:24 Ce qui veut donc dire que nous avons des retours pour les plus longs, si je peux m'exprimer ainsi,
16:30 qui sont de 9 mois, pour les plus courts à peine 6 mois.
16:32 Très concrètement, nous avons 19 500 personnes qui sont retournées à l'emploi.
16:37 Comment est-ce que les choses se passent ? Je crois que c'est peut-être important qu'on l'explique.
16:41 L'idée, c'est d'abord ce qui s'appelle France Travail, c'est la réforme de Pôle emploi avec une double vision.
16:48 La première, c'est la capacité à travailler avec le bénéficiaire du RSA qui recherche un emploi
16:55 pour regarder avec lui quelles sont les raisons pour lesquelles il n'est pas dans l'emploi.
16:59 Ça peut être un problème de garde d'enfants, ça peut être un problème de manque d'expérience, de savoir-être, de formation.
17:06 Il y a tout cet aspect avec un accompagnement très personnalisé pour réellement répondre à toutes les difficultés
17:13 ou à tout ce qui empêchait d'entrer dans l'emploi.
17:16 Le deuxième élément, on en a souvent parlé, on ne l'avait pas souvent fait,
17:21 c'est la prospection des entreprises du département concernées pour bien mesurer les besoins de ces entreprises.
17:28 En d'autres termes, si on a besoin de trouver des personnes qui sont en capacité d'aller chez un soudeur,
17:35 on ne va pas former un boucher, enfin excusez-moi de prendre des exemples petit-basiques,
17:38 mais le sujet c'est vraiment celui-là, c'est de s'adapter aux besoins du territoire.
17:43 Et ça me rappelle un sujet que Jean-Louis Borloo avait mis en place il y a très longtemps, il y a 20 ans,
17:48 qui était les maisons de l'emploi.
17:50 Les maisons de l'emploi, selon les territoires, elles avaient plus ou moins fonctionné.
17:54 L'idée était la même, c'était de dire comment on a capacité à adapter les besoins d'un territoire
18:00 avec la formation sur ce territoire, c'est-à-dire anticiper.
18:04 On sait que la vie professionnelle, que la vie des entreprises évolue.
18:08 Il y a des cycles, il y a des entreprises qui croissent, il y en a qui décroissent.
18:12 Le sujet, je finis juste la phrase, c'est comment on est capable d'anticiper.
18:16 Mais vous nous parlez de tout, sauf finalement des fameuses heures obligatoires d'activité.
18:20 Mais si, je peux vous en parler bien sûr.
18:22 Qui sont prévues, est-ce qu'on peut savoir si justement ces heures, déjà un, sont effectuées,
18:28 et deux, est-ce qu'elles sont vraiment efficaces pour inciter les demandeurs d'emploi à revenir au travail ?
18:35 L'idée de ces 15 heures obligatoires, c'est de travailler le savoir-être pour entrer dans l'entreprise.
18:42 Et donc, pour l'instant, on est en phase d'expérimentation, avec un résultat qui est tellement intéressant.
18:47 Je vais même vous citer une entreprise qui est une entreprise spécialisée dans les tickets restaurants.
18:52 Je pense qu'il n'y en a pas 50, qui est installée à Guyancourt, pour être précise,
18:57 qui a fait cette expérimentation sur le département des Yvelines.
19:00 Elle a trouvé l'expérience tellement concluante, qu'elle l'a mise en place sur l'ensemble de ses sites,
19:05 partout sur le territoire français.
19:06 Donc vous voyez, là, vous avez une adaptation qui est décidée par l'entreprise elle-même,
19:10 et pas exclusivement par le gouvernement.
19:13 C'est dire si ce dispositif permet effectivement de correspondre à la fois aux besoins d'emploi,
19:18 et d'accompagnement des salariés.
19:20 Dernier point, si vous me le permettez, sur France Travail.
19:23 J'ai demandé au directeur de France Travail qu'on travaille sur deux sujets particuliers,
19:27 à très très court terme, les métiers de la sécurité, parce qu'on a énormément de demandes.
19:33 C'est vrai pour les JOP, et on a globalement beaucoup de demandes.
19:37 Et donc, formation dans ce domaine-là.
19:39 Et deuxième sujet, je fais le lien avec mon grand pôle ministériel,
19:43 nous avons besoin de formation dans les métiers de l'humain.
19:47 Au moment où nous nous parlons, il y a des postes qui sont ouverts, qui ne sont pas pourvus.
19:51 Je pense à la petite enfance, je pense également aux personnes âgées.
19:55 Donc là aussi, il y a de très nombreux besoins de formation.
19:58 Et ce sont des domaines dans lesquels on peut accompagner nos concitoyens.
20:02 Pauline Buisson, une petite question de vocabulaire.
20:04 Oui, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre, Gabriel Attal,
20:08 a dit vouloir "désmicardiser" la France.
20:11 Alors on rappelle actuellement environ 20% des actifs touchent le SMIC,
20:15 1398 euros nets mensuels pour un temps plein.
20:18 Qu'est-ce que ça veut dire, Catherine Vautrin, "désmicardiser" la France ?
20:22 Vous venez de le rappeler, 20% de nos concitoyens sont effectivement au SMIC,
20:26 donc 1398 euros par mois, comme vous venez de le dire.
20:29 À côté de ça, je crois qu'il est important qu'on se rappelle que depuis 2021,
20:34 le SMIC a augmenté 7 fois, ce qui donne une évolution du pouvoir d'achat de 13,5%.
20:42 Parce qu'il est indexé sur l'inflation.
20:44 En même temps, vous avez une partie de la population qui est juste au-dessus
20:49 et qui, elle, a plutôt vu une évolution de son revenu à 4%.
20:53 Et c'est un des éléments qui, aujourd'hui, inquiète nos concitoyens,
20:58 qui se disent que finalement, ils gagnent toujours trop quand il s'agit d'être aidés
21:03 et pas assez quand il ne faut pas compter ou quand on peut ne plus compter.
21:07 Et donc toute la réflexion du gouvernement, aujourd'hui,
21:10 et c'est l'annonce qui a été faite par le Premier ministre,
21:13 c'est de voir comment nous pouvons travailler à permettre que le net,
21:17 si vous me permettez de le dire un peu basique, ce qui remplit le frigo,
21:20 comment on arrive à ce que le solde soit un peu plus élevé.
21:23 - Et comment vous pouvez contraindre les entreprises à augmenter les salaires ?
21:26 - Alors, toute la question, c'est est-ce que c'est de l'augmentation de salaire
21:29 ou est-ce qu'on est capable de trouver d'autres dispositifs ?
21:32 Ça fait l'objet, actuellement, d'études de nos différents services,
21:36 aussi bien à Bercy qu'à Grenelle, et nous sommes en train de regarder.
21:39 Je n'ai pas la réponse au moment où je vous parle.
21:41 Je ne vais pas annoncer quelque chose que je ne connais pas.
21:44 - Mais ces classes moyennes, c'est votre objectif ?
21:46 - C'est clairement l'idée, et vous l'avez vu, le Premier ministre l'a beaucoup dit
21:50 dans le discours de politique générale, aider ces Français qui, finalement,
21:54 sont ceux qui vont travailler, assument leur vie, leur famille,
21:58 et dont le revenu, aujourd'hui, n'a pas évolué de la même manière.
22:02 Donc c'est très concrètement, l'idée c'est celle-ci.
22:05 La question, c'est comment on répond, et nous sommes en train d'y travailler.
22:09 - Alors, Madame la ministre, est-ce qu'il ne faudrait pas mener
22:12 une réflexion plus globale sur le travail, sur le rapport des Français au travail,
22:16 compte tenu de tous ces bouleversements, le télétravail,
22:19 la semaine de cinq jours en quatre, l'intelligence artificielle ?
22:22 Est-ce qu'il ne faudrait pas rediscuter de cette valeur "travaille tous ensemble" ?
22:27 - Je pense que ce qui est très important dans ce que vous venez de dire,
22:30 c'est qu'effectivement, le travail évolue.
22:32 Et il évolue avec, peut-être, de nouvelles inégalités qui pourraient être devant nous.
22:38 Les nouvelles inégalités qui pourraient être devant nous, vous venez de les citer,
22:42 c'est la différence entre distanciel et présentiel, on ne va pas se mentir.
22:45 - Vous êtes pour le télétravail ?
22:46 - Je n'ai rien contre, du tout, mais je pense qu'après,
22:51 on a quand même besoin de cette vie, qui est à la fois la vie sociale
22:55 que l'on a dans l'entreprise, parce que l'idée de retrouver des collègues,
22:59 d'ailleurs on a vu pendant la Covid qu'un certain nombre de gens
23:01 ont eu du mal à être tout seuls chez eux sans jamais avoir d'échange.
23:04 D'autre part, dans tout ce qui est créativité, on dit de toute façon très familière,
23:09 il y a plus d'idées dans plusieurs têtes que dans une,
23:12 je crois que l'échange, alors évidemment on peut faire une visio,
23:15 mais c'est quand même bien de pouvoir échanger.
23:17 Donc, pas tout télétravail, du télétravail, pourquoi pas,
23:20 mais surtout, pensons à celles et ceux, demain, les personnes qui nettoient les bureaux,
23:25 ou les gens qui s'occupent de l'eau, je peux citer 50 métiers
23:29 où tout le commerce ne télétravaillera pas,
23:31 ou tout au moins pour tous ceux qui ont des boutiques.
23:33 Donc ça nécessite de réfléchir à la manière dont on va travailler sur le sujet,
23:37 tout comme la notion de 4 jours et demi pour faire 35 heures est un élément important.
23:44 Parce que je crois qu'il faut être conscient que la société a changé.
23:48 Et elle a changé, moi je vois les générations de mes enfants
23:52 qui disent gagner sa vie sans la perdre.
23:56 En d'autres termes, ils veulent du temps pour eux.
23:59 C'est-à-dire que, et je pense que c'est un point qui doit nous conduire à réfléchir,
24:03 du temps pour eux, je ne vais pas vous dire qu'ils ne veulent pas d'argent,
24:06 mais il y a peut-être moins cette notion d'évolution salariale importante,
24:11 il y a aussi du temps pour la vie.
24:14 Donc bientôt un grand débat national sur le travail,
24:17 comme il y a eu sur l'euthanasie par exemple, la philologie, l'écologie.
24:20 Je pense que, alors, je ne suis pas là, ce n'est pas à moi,
24:23 d'annoncer un CNR demain matin sur le sujet,
24:26 mais que d'une part les organisations patronales,
24:29 de l'autre côté les organisations syndicales,
24:31 mais surtout que les Français puissent expliquer ce dont ils ont envie,
24:35 c'est ça dans une démocratie.
24:37 - Jim Jarras, on parle à la deuxième casquette de Madame le Ministre, la santé.
24:41 - Oui, vous en avez beaucoup, et une importante c'est évidemment celle de la santé.
24:44 Une question sur la crise des urgences avec encore un nouveau drame,
24:47 cette semaine à Aubonne dans le Val d'Oise,
24:50 une femme venue pour des douleurs aux jambes est décédée
24:53 après avoir attendu 10 heures dans un service d'urgence.
24:56 Ses enfants ont annoncé qu'ils allaient porter plainte
24:59 pour non-assistance à personne en danger.
25:01 Le constat, Madame le Ministre, il est dramatique,
25:04 on peut aujourd'hui mourir à l'hôpital parce qu'on n'est pas pris en charge suffisamment à temps.
25:08 - Alors je crois d'abord qu'il faut quand même se méfier des grandes affirmations
25:14 parce que malheureusement il y a des pathologies
25:17 qui font qu'effectivement on peut mourir dans un hôpital.
25:20 Pour autant un hôpital c'est un lieu où on est d'abord soigné.
25:23 Et je voudrais rappeler qu'il y a 50 000 personnes
25:26 qui passent chaque jour aux urgences dans notre pays.
25:30 50 000 personnes chaque jour aux urgences.
25:33 Pourquoi est-ce que j'insiste là-dessus ?
25:35 Attendez, non, je voudrais juste aller au bout.
25:37 Pourquoi j'insiste ?
25:38 Ça fait 20 millions de personnes par an, c'est deux fois plus qu'il y a 20 ans.
25:41 - Pour quelles raisons ?
25:42 - Et donc là, il y a incontestablement une question d'organisation.
25:46 Et cette question d'organisation, la réponse sur laquelle
25:50 le gouvernement a déjà commencé à travailler et continue,
25:53 là aussi le Premier ministre l'a dit,
25:56 c'est la première visite que j'ai faite avec lui le lendemain de ma nomination,
25:59 c'est le service d'accès aux soins.
26:01 Le SAS dans le jargon.
26:03 Le service d'accès aux soins, c'est la bonne réponse au bon moment.
26:07 En d'autres termes, c'est le numéro de téléphone,
26:10 dans l'immense majorité des cas le 15.
26:12 Vous avez à ce moment-là un médecin régulateur
26:14 et ce médecin régulateur vous dit ce que vous devez faire et où vous devez aller.
26:19 Parce que toute pathologie ne génère pas automatiquement
26:24 le fait de prendre sa voiture et d'aller aux urgences.
26:26 Il y a d'autres solutions.
26:28 Et donc, il y a une permanence des soins que nous organisons.
26:30 Et le point important du service d'accès aux soins,
26:33 c'est qu'il repose sur deux jambes, l'hôpital d'un côté, les médecins libéraux de l'autre.
26:37 - Justement, c'est tout ce qu'on va développer dans la deuxième partie.
26:39 Et puis on parlera aussi de cette fameuse taxe lapin, Jim Zarrasé.
26:43 Et puis vous nous direz si vous allez vraiment digérer votre non-nomination à Matignon en 2022.
26:48 - Oui, de retour dans le studio Grand Jury,
27:05 Artel Le Figaro, M6 avec vous, Catherine,
27:07 votre ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités.
27:10 Et on continue à parler urgence, de l'urgence aux urgences.
27:14 - Vous avez parlé du SAMU en première partie d'émission.
27:17 Comment renforcer le SAMU, les médecins régulateurs ?
27:20 Combien faudrait-il en embaucher de plus ?
27:23 On se souvient l'année dernière qu'ils avaient fait grave justement
27:25 pour exiger de meilleures conditions de rémunération.
27:28 Est-ce que vous avez le budget justement pour faire ça ?
27:31 Alors qu'on en a parlé également,
27:33 il y a des exigences d'économie qui sont réclamées de la part de Bercy.
27:37 - Alors je ne vous ai pas parlé du SAMU,
27:39 je vous ai parlé du service d'accès aux soins.
27:41 Parce que quand on parle du service d'accès aux soins,
27:43 il n'y a pas que le SAMU.
27:45 Je crois que c'est important qu'on se le dise bien.
27:47 Le deuxième élément, c'est que le budget aujourd'hui,
27:51 évidemment, est là.
27:52 Et je vais assister sur un point.
27:54 C'est que vous avez probablement entendu parler de quelque chose
27:57 qu'on avait évoqué pendant assez longtemps,
27:59 qui étaient les praticiens qui ont eu leur diplôme de médecine
28:05 en dehors de l'Union européenne.
28:07 Dans le jargon, les PADU.
28:09 Et ces praticiens étaient dans une situation qui n'était pas réglée
28:12 parce que le sujet, c'était qu'ils avaient passé un examen en 2023
28:17 et qu'ils ne savaient pas si cet examen, dès lors qu'ils étaient lauréats,
28:20 leur permettrait de pouvoir exercer dans notre pays.
28:23 À peine arrivé à la demande du président de la République,
28:25 c'est un des tout premiers dossiers que j'ai ouvert.
28:28 Et nous avons signé le décret qui permet à ces médecins de rester.
28:33 Et j'insiste là-dessus parce que pour beaucoup d'entre eux,
28:36 ils sont précisément dans des services d'accès aux soins.
28:38 Ça veut dire que quand ils ont réussi l'examen,
28:41 et ils sont pour être précis 1500 à avoir réussi cet examen,
28:45 ils restent dans le service.
28:47 Et je peux vous dire que j'ai rencontré de nombreux hospitaliers
28:50 qui se réjouissaient.
28:51 Ceux qui n'ont pas réussi l'examen, ils restent encadrés,
28:55 c'est-à-dire comme des internes sont aujourd'hui encadrés,
28:58 et ils peuvent repasser leur examen dans les 13 mois.
29:01 Ce qui veut dire qu'à l'automne 2024, avec ma collègue Sylvie Retailleau,
29:05 nous organiserons un autre examen,
29:08 ce qui permettra qu'ils puissent le repasser.
29:11 Et c'est très important parce que là, nous répondons à un service concret
29:15 d'accès aux soins avec des médecins qui sont opérationnels sur le territoire.
29:20 Et puis vous le savez, l'autre élément très important,
29:23 le président de la République dès 2017 s'était engagé
29:26 sur la formation des médecins.
29:28 Parce qu'il y a le budget, mais il y a surtout où sont les médecins.
29:31 Et le président de la République a été le premier à constater
29:34 que le fameux numerus clausus qui avait été mis en place il y a 30 ans
29:38 avait comme principal défaut d'empêcher la formation des médecins.
29:43 C'est la raison pour laquelle nous avons aujourd'hui augmenté
29:46 avec le numerus apertus.
29:48 Il y a 5 ans maintenant, les médecins sont en formation,
29:51 ce qui va permettre au pays d'avoir également des médecins qui vont arriver.
29:56 - Mais pas tout de suite, dans l'immédiat.
29:58 - Dans l'immédiat, un sujet n'est pas dû, je viens de vous en parler.
30:01 Deux, il y a une autre piste qui a été évoquée cette fois
30:04 par le premier ministre dans le discours de politique générale,
30:07 qui est notamment de regarder les médecins français
30:10 qui aujourd'hui pour différentes raisons n'exercent pas dans notre pays,
30:14 mais à l'étranger.
30:15 L'idée c'est de regarder comment potentiellement ces médecins
30:18 pourraient revenir et j'ai bien sûr demandé à Frédéric Valtout,
30:21 ministre délégué en charge de la santé,
30:24 de s'occuper tout à fait particulièrement de ce sujet,
30:26 parce que c'est un point très concret qui peut apporter des règles.
30:29 - Concrètement justement, comment ça va se passer ?
30:31 Il y a quelqu'un qui va aller les chercher, leur proposer quoi ?
30:33 - On va déjà, on sait qu'il y a un certain nombre d'étudiants
30:36 qui ont fait des choix pour aller faire leurs études ailleurs.
30:39 L'idée c'est de regarder comment nous avons capacité
30:42 à leur proposer de venir exercer dans notre pays.
30:44 - Et quel est l'objectif chiffré de ce nombre de médecins ?
30:46 - Aujourd'hui nous sommes en train de mettre en place le dispositif,
30:49 donc je ne vous donnerai pas de chiffres,
30:50 mais par contre le dispositif est en cours d'élaboration.
30:53 Je rappelle que le discours de politique générale
30:56 a eu lieu il y a moins de 15 jours.
30:57 Le numerus clausus, Madame le ministre, a augmenté de 15%,
30:59 donc il revient au même niveau que dans les années 70,
31:02 où il y avait 15% de Français en moins.
31:04 Est-ce qu'il ne faut pas revoir tout simplement
31:06 l'accessibilité des études de médecine ?
31:09 - Alors il y a plusieurs choses,
31:11 parce qu'il y a évidemment les études de médecine,
31:13 mais il y a aussi les pratiques médicales.
31:15 Et là, je pense que nous pouvons travailler différemment.
31:19 D'abord, les médecins eux-mêmes ont changé leur vision,
31:23 parce que c'est logique, on est à une autre génération,
31:26 et l'époque du généraliste qui était là du lundi matin au dimanche soir a un peu changé.
31:30 Souvent, les médecins se sont regroupés dans des maisons médicales,
31:34 et je voudrais d'ailleurs saluer le travail qui est fait
31:37 avec les élus locaux qui sont très actifs pour avoir,
31:41 notamment dans les bourg-centres,
31:42 et puis on a aussi les groupements hospitaliers de territoire.
31:45 On voit que le pays s'est organisé pour penser son service médical qui reste.
31:50 - 30% des Français vivent dans un désert médical.
31:52 - Mais il faut quand même qu'on se rappelle qu'il suffit d'aller ailleurs,
31:54 c'est allérant entre se regarder et se comparer.
31:57 Le système de soins français reste l'un des tout meilleurs du monde.
32:00 Et pour aller sur la question que vous me posez,
32:03 et aller au fond des choses, il faut privilégier le temps médical.
32:07 Privilégier le temps médical, c'est avoir capacité à permettre, par exemple,
32:12 qu'il y ait avec le médecin généraliste, une assistante médicale
32:17 qui elle va accueillir le patient,
32:19 va pouvoir en parallèle être là pour peut-être prendre les constantes,
32:23 et le médecin va arriver au moment où il va falloir faire l'acte médical en tant que tel,
32:29 ce qui lui rend du temps.
32:30 On a beaucoup entendu les médecins expliquer qu'ils avaient besoin de temps
32:34 pour leur activité médicale, ce temps ne doit pas être gaspillé.
32:37 J'étais avec Fanta Beret il y a quelques jours dans une pharmacie à Paris.
32:42 L'autre exemple que nous avons vu, c'était la capacité pour le pharmacien d'être là,
32:47 et ça c'est une des nouveautés de la loi de financement de la sécurité sociale,
32:51 de faire un test sur deux pathologies, qui sont la cystite par exemple, l'angine de l'autre,
32:57 et à ce moment-là, on a capacité à délivrer ou pas l'antibiotique nécessaire.
33:02 Vous le voyez, un autre exemple de cette complémentarité.
33:05 Et ça c'est un mot que je voudrais vraiment utiliser,
33:08 la complémentarité entre tous les professionnels de santé.
33:12 Il y a un débat qui agite le monde médical aujourd'hui,
33:14 c'est la question de l'obligation des gardes pour les médecins libéraux.
33:18 Elle avait été supprimée en 2002, est-ce qu'il faut la rétablir par exemple,
33:22 en échange d'une revalorisation du tarif des consultations ?
33:27 La négociation a lieu en ce moment ?
33:29 Vous évoquez effectivement la négociation qui a lieu actuellement,
33:33 menée par le directeur de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie.
33:37 Le sujet, vous le savez, c'est d'un côté une demande de revalorisation de 20% de la consultation,
33:42 ce qu'on appelle le C30.
33:44 La consultation est aujourd'hui à 26,50, la demande des professionnels serait d'aller à 30 euros.
33:49 Comme dans toute négociation, il est logique que face à cette approche de demande financière,
33:55 il y ait aussi une réflexion sur la prise en charge des patients.
33:59 Et quand on parle de la prise en charge des patients, il y a à la fois la lutte contre le gaspillage.
34:04 Je rappelle que dans notre pays aujourd'hui, il y a un million de consultations par jour,
34:10 et il y a 41 milliards de prescriptions chaque année.
34:15 Donc, médicaments, examen, il n'y a pas que du médicament.
34:18 Mais je pense qu'il est important que nos concitoyens aient ces chiffres en tête
34:22 pour mesurer l'importance de la dépense de santé.
34:26 Et donc, le médecin libéral, on lui demande évidemment l'approche de sa patientèle.
34:34 C'est la notion de capitation qu'on a évoquée,
34:37 avec notamment les patients qu'il peut voir régulièrement.
34:40 Ce qui a été dit sur la garde, supprimé effectivement il y a 20 ans,
34:44 c'est maintenant de dire qu'on met un service d'accès aux soins
34:48 qui, comme je l'ai dit tout à l'heure, repose sur deux jambes,
34:51 le médical, l'hospitalier d'un côté, le libéral de l'autre.
34:54 Si nous n'avons pas capacité, aujourd'hui 95% du territoire est couvert,
34:59 si nous n'avons pas capacité dans certains territoires à réussir à le faire,
35:03 à ce moment-là, nous discuterions de ce sujet.
35:08 Pauline Puisson qui ne nous a pas posé de lapin ce matin, heureusement.
35:11 Oui, vous parlez des consultations médicales,
35:14 ça fait maintenant plus d'un an qu'on entend parler d'une taxe lapin.
35:17 Gabriel Attal a confirmé lors de son discours de politique générale
35:20 la volonté du gouvernement de faire payer les rendez-vous non honorés par les patients.
35:25 Les praticiens victimes de ces rendez-vous manqués
35:29 semblent favorables à la mesure. Pourquoi est-ce que ça met si longtemps à aboutir ?
35:34 Est-ce que vous pouvez nous donner une date pour la mise en place de cette taxe ?
35:37 Vous voyez, j'en parlais pas plus tard que tout à l'heure avec le député Xavier Albertini,
35:41 on parlait de notre terrain rémois, et quand on discute avec les médecins,
35:45 ils nous disent globalement il y a 6 à 10% des consultations qui ne sont pas honorées.
35:51 Alors évidemment, quand on discute avec un médecin libéral,
35:54 6 à 10%, on va se dire les choses jusqu'au bout.
35:57 Et quelquefois, ça peut donner du temps quand on est un peu en retard.
36:00 Mais la réalité, c'est que ça fait perdre 2 heures par semaine par médecin,
36:04 et c'est 27 millions de consultations qui ne sont pas honorées.
36:07 Ça c'est le constat, mais comment on agit maintenant ?
36:09 On s'arrête juste 2 secondes sur le constat.
36:11 On se dit quand même qu'à un moment, vous venez de m'interroger sur les déserts médicaux,
36:15 vous voyez bien, quelque part on se dit si déjà on remettait ces 27 millions de consultations,
36:20 on répondrait à une partie du problème.
36:22 On est en train actuellement de travailler sur la manière dont on peut mettre en place cette taxe,
36:28 parce que concrètement, évidemment, il faut qu'on prouve que la consultation n'a pas eu lieu.
36:32 Et ce que l'on sait, c'est que très souvent, l'une des causes,
36:36 c'est quelqu'un qui prend rendez-vous sur une plateforme,
36:38 il prend 3, 4 rendez-vous, et en fait, quand il arrive à avoir celui qui est le plus près du moment
36:43 où il veut aller, il honore celui-là, pas les 3 autres.
36:46 Donc toute la question, c'est comment on a la capacité.
36:48 J'ai demandé évidemment à la caisse primaire de regarder ce qu'on pouvait faire,
36:52 et mon objectif, c'est dans les meilleurs délais de trouver une solution.
36:54 Avant l'été ?
36:55 Je ne vais pas vous donner de... le plus tôt sera le mieux.
36:58 Et c'est un message, la ministre parle au service, le plus tôt sera le mieux.
37:02 Allez, on l'a appris ce matin, enfin le décret est paru ce matin, et vous l'avez entendu sur RTL,
37:06 doublement des franchises en vigueur fin mars, c'est-à-dire que ce qui va rester à la charge des patients
37:11 va doubler 50 centimes à 1 euro pour les médicaments, 1 à 2 euros pour les consultations ou actes médicaux.
37:16 Est-ce que les franchises, madame la ministre, ça a une vertu pédagogique,
37:22 c'est-à-dire faire comprendre qu'au fond, la santé n'est pas gratuite ?
37:25 Je vous remercie de le dire, je me permettrai presque...
37:27 Pour la question.
37:28 Je me permettrai presque de vous demander de bien vouloir le répéter tellement vous avez raison.
37:32 La santé n'est pas gratuite.
37:34 Et je pense que c'est important que chacun mesure bien qu'il y a un coût,
37:39 et que ce coût, il est payé par la société tout entière.
37:42 Et donc moi, j'en appelle à ce que j'appelle finalement la citoyenneté sanitaire.
37:47 En d'autres termes, on a la chance de pouvoir être soigné en France.
37:52 Vous avez une opération très importante, vous passez par le bureau des sorties,
37:57 on vous demande 15, 20 euros, et vous êtes évidemment rétabli.
38:00 C'est ça, la force du modèle social français.
38:03 Si on veut le garder, c'est logique que chacun puisse s'engager.
38:07 Et je rappelle, élément très important, que lorsque nos concitoyens ont une affection longue durée,
38:14 donc un traitement qu'ils prennent tout le temps, le forfait est de 50 euros par an.
38:20 Nous n'avons pas touché à ce forfait.
38:22 Le coût donc 4,76 euros par mois.
38:25 Je sais, je mesure, que nos concitoyens ont des arbitrages à faire.
38:30 Je rappelle que j'ai également la pauvreté dans mon portefeuille.
38:33 Pour autant, je crois que ça fait partie des priorités,
38:37 comme le logement est une priorité, comme l'alimentation est une priorité,
38:42 et que ce n'est pas irresponsable que de demander de participer dans des proportions limitées.
38:48 Un euro reste quand même une somme.
38:50 Rapidement, vous êtes pour l'avoir des médicaments à l'unité ?
38:53 Alors, moi je pense qu'il faut qu'on ait un vrai débat là-dessus pour l'organiser avec les pharmaciens.
38:57 Ça fait des décennies qu'on en parle, et il y a un sujet qu'on n'a pas encore évoqué,
39:02 c'est le vieillissement de la population, la volonté de rester à domicile.
39:09 Si on arrive peut-être à avoir une ordonnance qui soit comme un pilulier,
39:14 c'est-à-dire exactement le traitement,
39:16 et il n'y a plus qu'à prendre son traitement à chaque moment de la journée,
39:20 je crois que c'est un progrès.
39:21 Ça nécessite de discuter avec les pharmaciens, ça nécessite de regarder,
39:25 mais je pense qu'il faut travailler ce dossier.
39:27 Vous nous avez offert une transition pour parler en effet de la...
39:30 Pas moi qui mène l'entretien !
39:32 C'était une promesse du candidat Macron en 2017,
39:36 ça a été repris par Aurore Berger qui avait annoncé une loi sur le sujet.
39:41 Est-ce que vous savez où elle est passée cette loi ?
39:43 Parce qu'on n'a pas de nouvelles.
39:45 Alors, je vais vous dire deux choses.
39:47 D'abord, un des premiers textes que j'ai porté lorsque je suis arrivée au gouvernement,
39:51 ça a été une proposition de loi d'initiative parlementaire
39:55 qui est la proposition de loi "Bien vieillir".
39:59 Donc ce texte vient de terminer sa lecture au Sénat,
40:02 il va donc y avoir une commission mixte paritaire,
40:04 et ensuite nous aurons une dernière lecture.
40:06 Ça c'est pour l'immédiateté.
40:08 Sur le texte annoncé par ma collègue Aurore Berger,
40:11 vous savez que dans ce texte il y a un terme qui a été utilisé,
40:15 qui est celui de loi de programmation.
40:17 L'article 34 de la Constitution ne prévoit pas à ce stade de loi de programmation
40:22 dans le médico-social.
40:24 J'attends donc la réponse là-dessus pour regarder ce que nous faisons.
40:27 Plus globalement, moi ce que je voudrais dire,
40:29 c'est que je suis convaincue que nous avons un défi qui est devant nous.
40:33 Ce défi, en 2030, plus de Français qui auront plus de 65 ans
40:38 que de Français qui auront moins de 15 ans.
40:40 C'est un virage démographique majeur que doit prendre le pays.
40:43 Qui dit virage démographique majeur dit trois choses,
40:46 quelle stratégie, quel financement, quelle gouvernance.
40:50 Voilà pour moi le sujet aujourd'hui que nous devons prendre à bras le corps
40:54 et que nous devons travailler et que je travaillerai bien sûr
40:58 avec ma collègue en charge du handicap et de l'autonomie, Fadila Katabi.
41:03 On l'attend cette loi, ça fait longtemps qu'il l'a promis le président Macron.
41:06 Pauline.
41:07 Il y a une autre loi qu'on attend, c'est le projet de loi sur la fin de vie.
41:11 On sait que là aussi ça fait longtemps qu'on en entend parler.
41:14 Qu'est-ce qui pose encore problème ?
41:17 Pourquoi est-ce que ces délais sont aussi longs ?
41:19 Est-ce que c'est le président Macron qui n'a pas tranché ?
41:21 Vous savez combien le président s'est engagé sur ce sujet.
41:25 Quand on parle de fin de vie, je voudrais tout de suite bien dire
41:28 qu'on parle d'une pathologie et pas d'un âge.
41:31 La fin de vie peut concerner malheureusement un enfant de 10 ans
41:35 comme une personne de 90 ans.
41:37 C'est très important qu'on ait bien ça en tête.
41:39 Le travail que nous menons avec le président de la République aujourd'hui,
41:43 il est personnellement très investi sur le sujet,
41:46 c'est d'abord une stratégie décennale de soins palliatifs.
41:49 J'étais dans un service de soins palliatifs chez Laurent Montaz à Poitiers vendredi.
41:54 Pour échanger, j'ai vu deux patients, j'ai échangé avec le service
41:57 sur la spécificité de l'accompagnement des soins palliatifs.
42:02 La volonté c'est même qu'on ait une capacité à mieux prendre en charge la douleur.
42:06 Je voudrais dire aussi bien pour une prothèse de hanche
42:08 que pour malheureusement les douleurs réfractaires.
42:11 Ensuite, dans un deuxième temps, c'est effectivement cette notion de fin de vie
42:16 sur laquelle nous consultons avec des éléments très importants.
42:19 Le premier, c'est bien évidemment le consentement de la victime.
42:23 De la victime ?
42:25 Pardon.
42:26 Étonnant mon lapsus.
42:27 Non, pardon.
42:28 Le consentement du patient, excusez-moi.
42:31 Le consentement du patient qui est un point tout à fait important.
42:34 Et vraiment, la nécessité c'est que le patient puisse être en état de donner son consentement.
42:40 Le deuxième élément, les deux conditions sont vraiment indissociables.
42:44 Le deuxième, c'est que l'équipe médicale puisse également donner son accord.
42:49 Et j'insiste sur le consentement du patient lui-même.
42:53 Vous êtes une femme conservatrice, une femme de droite.
42:56 Je suis une gaulliste sociale.
42:58 Voilà.
42:59 Quand vous parlez de victime, ce lapsus est intéressant.
43:02 Est-ce que vous êtes pour l'aide sociale, l'aide active à mourir ?
43:06 C'est intéressant que vous parliez de sociale là.
43:08 Un partout, chacun son lapsus.
43:10 Une fois qu'on a dit ça, très concrètement, je parle de malade.
43:15 Et j'insiste sur le terme malade.
43:17 Je parle d'un malade dont le pronostic vital est engagé,
43:20 dont le pronostic vital montre que malheureusement la douleur réfractaire est là.
43:25 Donc des sujets extrêmement lourds.
43:27 Et j'ai personnellement une fierté à travailler sur ces sujets et je porterai ce texte.
43:32 Est-ce que votre opinion est ferme là-dessus ?
43:34 Est-ce que vous avez un point de vue clair ?
43:36 Mon opinion est d'autant plus ferme que j'ai rencontré beaucoup de monde
43:42 et que je continue à rencontrer aussi bien les professionnels de santé
43:47 que les représentants des cultes, que des philosophes.
43:50 Parce que c'est un sujet sur lequel, bien évidemment,
43:53 on doit légiférer d'une main tremblante.
43:55 Je reprends ce terme en faisant allusion à Montesquieu.
44:00 Pourquoi d'une main tremblante ?
44:01 Parce que madame vous parlait de la vie et de la mort.
44:04 Et qu'il est extrêmement important d'avoir le respect du patient
44:08 et le consentement du patient.
44:10 C'est vraiment un point fondamental du texte qui est en préparation.
44:14 Alors, autre point, c'est la protection de l'enfance.
44:17 Elle est à bout de souffle en France et les drames s'enchaînent.
44:20 Le dernier en date, elle s'appelait Lily, elle avait 15 ans.
44:22 Elle s'est pendue dans sa chambre d'hôtel où elle résidait seule.
44:25 La loi Taquet interdit pourtant le placement d'enfants dans les hôtels.
44:28 Le décret est paru ce matin.
44:30 Il n'y aura plus d'enfants placés en hôtel seul, madame la ministre.
44:34 Vous en prenez l'engagement ?
44:35 D'abord, je voudrais remercier les départements.
44:37 Puisque, comme vous le savez, c'est une compétence que nous travaillons
44:40 avec les départements.
44:41 Lorsque le président de la République m'a demandé de rejoindre le gouvernement,
44:45 une des premières choses sur lesquelles il a appelé mon attention,
44:48 c'est la nécessité précisément de travailler sur ce décret.
44:53 Parce que l'enfance a aujourd'hui besoin de toute notre attention.
44:58 Elle a besoin de toute notre attention parce qu'en post-Covid,
45:01 les violences intrafamiliales sont de plus en plus importantes.
45:05 J'ai rencontré un service qui est un service d'accompagnement des enfants en danger.
45:11 Malheureusement, ce que vivent ces enfants est juste dramatique.
45:15 340 000 en France.
45:16 Tout le sujet, c'est comment on a capacité, un, à les accompagner
45:21 après les drames qu'ils ont vécu, comment on peut les aider à grandir
45:25 et comment on peut les aider à devenir des adultes.
45:27 20% d'espérance de vie en moins pour ces enfants.
45:30 Non seulement l'espérance de vie, ce qui est déjà un énorme sujet,
45:33 mais également l'accès à l'emploi, qui est un deuxième problème.
45:36 Et donc, évidemment, l'hôtel n'est pas la structure adaptée
45:40 pour que les travailleurs sociaux soient à leur côté.
45:42 J'ai donc signé ce décret dès mon arrivée et je suis heureuse
45:46 qu'il coïncide au moment où je peux échanger avec vous.
45:49 Justement, on va parler de la femme politique avec Jim Jarassé.
45:52 On va parler un peu de vous, puisque finalement, le grand public
45:54 vous connaît assez peu. Il vous a découvert en 2022, au moment où
45:58 Emmanuel Macron a voulu vous nommer à Matignon après sa réélection.
46:03 Vous étiez prête à prendre vos quartiers à l'hôtel de Matignon.
46:06 Vous aviez quasiment choisi l'immeuble et puis patatras, finalement,
46:09 sous la pression de son entourage et notamment de son aile gauche,
46:12 Emmanuel Macron a finalement nommé Elisabeth Borne.
46:16 Deux ans plus tard, vous voilà à nouveau ministre.
46:19 Vous n'êtes pas rancunière, Catherine Vautrin.
46:21 Je pense que tout ça n'a aucun intérêt. Les Français sont là pour, je pense,
46:26 savoir ce qu'on va faire, quels sont, dans un ministère qui est celui
46:30 de la vie quotidienne, quelles sont les mesures que nous avons capacité à prendre.
46:33 Moi, ce que je veux vous dire, c'est que je suis extrêmement heureuse
46:36 de la confiance du président et du premier ministre et que toute mon énergie
46:39 est dédiée à mon ministère. Golissocial, je suis.
46:43 Comment vous vous définissez, justement ?
46:46 Golissocial, c'est-à-dire quelqu'un...
46:47 Femme de droite ?
46:48 Pourquoi golissocial ? Parce que femme qui considère qu'on crée la richesse
46:52 avant de la distribuer et que par contre, effectivement, on la distribue.
46:56 Et c'est pour moi un enjeu absolument majeur.
46:59 Et quand vous avez le travail dans votre portefeuille,
47:01 ça correspond bien aux valeurs qui sont les miennes.
47:03 Donc vous êtes l'un et l'autre. Donc vous êtes plutôt macroniste, finalement.
47:07 Ça tombe bien.
47:08 Ecoutez, moi, je suis dans un gouvernement dirigé par le premier ministre
47:13 et qui a été formé, bien évidemment, et voulu par le président de la République.
47:18 Et bien évidemment, je soutiens la majorité du président de la République.
47:22 Et c'est tellement vrai, d'ailleurs, que je vous rappelle qu'en 1922,
47:26 bien avant que l'on parle de quoi que ce soit,
47:29 j'avais apporté mon soutien au président de la République
47:32 car j'avais vu les réformes qui avaient été faites de 1917 à 1922.
47:36 Il me semblait celui qui avait les idées,
47:39 le projet qui permettait de faire évoluer notre pays.
47:41 Qu'est-ce qui fait que vous avez rompu avec votre ancienne famille politique les républicains ?
47:44 Eh bien, j'ai quitté les républicains très discrètement, tout simplement,
47:48 en ne renouvelant pas une adhésion.
47:50 Donc ça n'a pas vraiment beaucoup d'intérêt. Je l'ai fait
47:52 parce que, justement, je regrettais le manque de vision sur l'évolution du pays
47:57 et sur l'incapacité à pouvoir trouver des majorités
48:01 et aller travailler avec Emmanuel Macron qui avait proposé différents textes,
48:05 notamment, je pense, à l'époque, ce qui a été fait en matière de travail.
48:09 C'était des choses que nous avions souhaitées lorsque nous étions chez LR.
48:13 J'ai regretté qu'à ce moment-là, des voix aient manqué
48:16 parce qu'elles ont produit leur effet.
48:18 Et je pense que nos concitoyens qui ont retrouvé un emploi,
48:20 eux ne s'y sont pas trompés.
48:22 Kim ?
48:23 Oui, une question peut-être sur les européennes.
48:25 On est à 3 mois et 20 jours, pour être très précis, du scrutin du 9 juin.
48:30 Et la majorité présidentielle n'a toujours pas de tête de liste
48:33 alors que les sondages se multiplient et donnent le RN largement aux têtes.
48:37 Est-ce qu'il y a urgence pour faire face à cette montée en puissance de la droite nationale ?
48:42 Il y a urgence d'expliquer l'enjeu des européennes.
48:44 On joue très gros parce qu'on va élire 81 députés sur 720.
48:49 Ces députés européens vont siéger dans des groupes.
48:52 Et les députés qui auront l'étiquette RN,
48:55 ils vont aller siéger dans un groupe qui s'appelle Identité.
48:59 Ce groupe aura comme particularité d'être avec les Allemands de l'AFD qui sont des pro-russes,
49:06 avec des Autrichiens qui sont sur des racines clairement SS.
49:10 Et dans ce groupe, quand il y a eu une motion pour soutenir Alexandre Navalny,
49:15 certains d'entre eux n'ont pas voté.
49:17 Alors quand je vois aujourd'hui Marine Le Pen et ses larmes de crocodile
49:20 nous expliquer que Navalny représentait la démocratie,
49:25 moi ce genre de tartue plainte...
49:27 - Mais c'est une confinerie qui a eu un engin !
49:29 - Non mais laissez-moi finir, ce genre de tartufferie,
49:31 quand on soutient le bourreau, il y a un problème.
49:33 La question des européennes, c'est est-ce qu'on veut que les députés français
49:36 soient la voie de l'Europe contre Poutine,
49:38 ou est-ce qu'on veut que les députés français soient la voie de Poutine en Europe ?
49:42 Donc l'enjeu est majeur.
49:44 - L'enjeu est aussi d'avoir une tête de liste.
49:46 - L'enjeu, il est d'expliquer à nos concitoyens la place de l'Europe.
49:49 On n'a pas parlé d'agriculture, mais je rappelle que même s'il faut améliorer des choses,
49:54 la France, c'est 17% de l'agriculture en France,
49:58 c'est 16,5% du budget, c'est 9,5 milliards,
50:01 je peux vous dire qu'on ne peut pas s'en passer.
50:03 - Merci Madame de votre participation.
50:05 Juste une petite question un peu à la fin,
50:07 2027, plutôt Tim Attal ou Tim Edouard-Philippe ?
50:10 - Moi, vous savez, je suis au service du Président de la République !
50:15 - Ce soir, vous parlez d'Alexandre Navalny,
50:18 Paris 1ère bouleverse sa programmation et diffuse à 21h
50:21 un documentaire exceptionnel et oscarisé,
50:24 réalisé en 2022 sur Alexei Navalny,
50:27 dans lequel il a témoigné lui-même avant son retour en Russie et son incarcération.
50:32 Merci infiniment Catherine Vautrain d'être venue partager cette heure avec les auditeurs de RTL.
50:37 Merci à vous deux.
50:39 Bon dimanche à tous sur RTL, évidemment !
50:41 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]