L'application de rencontre ne fait plus l'unanimité auprès de la communauté gay.
Retrouvez « La chronique de Manon Mariani » dans Zoom zoom zen sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire
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00:00L'heure où la France s'arrête pour écouter la veille sanitaire, le silence se fait surtout cet après-midi du côté du dépôt au lieu des nuits parisiennes.
00:06Car maintenant aujourd'hui vous nous parlez des déboires de Grindr.
00:09Grindr est devenue inutilisable, c'est bon je supprime Grindr, cette application est un cauchemar.
00:14Voilà le type de message que l'on trouve en ce moment sur ix, Blue Sky ou Reddit pour parler de l'application de rencontre Grindr.
00:21Elle a été créée en 2009 spécifiquement pour les hommes qui veulent rencontrer d'autres hommes.
00:25L'application est vite devenue une référence dans la communauté gay notamment car elle s'est vite démarquée par ses rencontres rapides pour du sexe.
00:32Ce n'est pas tellement le grand amour qui est recherché sur Grindr mais plus des coups d'un soir.
00:37Sauf que comme pour beaucoup d'applications de rencontres, il y a désormais une Grindr fatigue.
00:42Les utilisateurs en ont ras-le-bol de l'application et cherchent des alternatives.
00:47Mais pourquoi Manon ?
00:47Et bien en croire la majorité des utilisateurs, l'application serait devenue inutilisable car elle est bourrée de pop-up.
00:53Vous savez, ce sont ces petites pubs qui s'ouvrent sans qu'on ait absolument rien demandé.
00:57Et sur Grindr, il y en a dans tous les sens.
00:59A chaque fois qu'un utilisateur ouvre la messagerie par exemple, un pop-up apparaît.
01:04Quand ils veulent envoyer une tape à quelqu'un, c'est-à-dire lui manifester son intérêt, pareil, il faut se farcir 10 secondes de pub, etc.
01:11J'ai l'impression qu'il faudrait un adblock juste pour Grindr, dit un utilisateur sur Reddit.
01:18Le but de Grindr est évident.
01:19Ils veulent inciter les utilisateurs à prendre un abonnement premium pour ne pas avoir de publicité.
01:24Et ce n'est pas donné 13 euros par mois, minimum 72 euros l'année.
01:28Bref, il y a un terme pour ça théorisé par un journaliste canadien, le n-chitification, qu'on pourrait traduire par merdification.
01:36Ils disent que les entreprises de la tech aujourd'hui ne créent plus des outils pour nous faciliter la vie, mais juste pour faire du profit.
01:43Par exemple, quand on fait une recherche Google, les premiers résultats à s'afficher ne sont pas forcément les meilleurs, mais ceux qui ont payé pour être dans le top.
01:51C'est d'ailleurs écrit, sponsorisé la plupart du temps.
01:54Pour Grindr, c'est pareil.
01:55Se farcir deux minutes de pub pour des barres chocolatées juste pour pouvoir tirer son coup, c'est énervant.
02:01Dit comme ça, effectivement, Manon.
02:02Donc les utilisateurs, ils vont voir ailleurs, finalement.
02:04Exactement, notamment sur une nouvelle application qui s'appelle Sniffiz.
02:07Globalement, le concept est le même que sur Grindr.
02:10Pouvoir avoir des relations sans lendemain facilement, mais cette fois-ci avec moins de publicité.
02:15Certains parlent aussi de Scruff ou de Adult Friends Finder, pardon.
02:19Bref, il existe de plus en plus d'alternatives à Grindr, ce qui est plutôt une bonne chose, du moins sur le papier.
02:24Car derrière leurs apparences fun d'applications décomplexées et LGBTQIA plus friendly,
02:29se cache aussi un travers un peu plus sombre de ces applications.
02:33Un chiffre marquant, selon une étude de Combini en 2023, 80% des utilisateurs estiment que Grindr impactent négativement leur santé mentale.
02:42En fait, elles sont devenues des temples du sexe où plus personne ne prend vraiment le temps de se rencontrer.
02:47Tout est fait pour que ce soit expéditif sur leur profil.
02:50Les utilisateurs sont invités à noter leurs préférences sexuelles.
02:53Ils envoient des nudes dès les premières secondes de conversation.
02:56Et c'est très mal vu de chercher autre chose que des rencontres sans lendemain.
03:01Le journaliste Thibault Lambert a sorti une enquête sur les dessous de l'application en début d'année.
03:05Il y parle de la violence qu'on y trouve, du fait qu'il faut absolument être un mec beau, musclé et blanc pour être mis aussi en avant.
03:13Des remarques homophobes, grossophobes, racistes quand on ne correspond pas aux bons stéréotypes.
03:18Des injonctions qui peuvent ruiner la santé mentale des jeunes utilisateurs.
03:22Merci Manon et c'était donc effectivement la première fois que vous parlez d'une appli de rencontre que vous n'aviez pas personnellement testée.