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Le philosophe Michel Onfray, au sujet du rôle de l'Europe dans les maux de la France : «L'Europe est dans une logique impérialiste et nous mène à la guerre»

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Transcription
00:00 Nationalisme est une réponse à la guerre qui, elle, suppose l'internationalisme.
00:05 Où sont les internationalismes aujourd'hui ?
00:07 - Alors à l'inverse, ceux qui... - La Chine, l'Iran, la Russie et l'Europe.
00:12 Qui est dans cette logique impérialiste et qui nous mène à la guerre
00:16 et qui entretient aujourd'hui les guerres.
00:18 - L'Europe mène à la guerre.
00:20 - Qu'est-ce qu'on est en train de faire en Ukraine ?
00:22 L'Ukraine ne fait pas partie de l'Europe.
00:24 Pourquoi est-ce qu'on a choisi cette guerre ?
00:25 Il y a à peu près 200 guerres sur la planète.
00:27 Pourquoi est-ce qu'on ne les fait pas ?
00:28 - C'est pas l'Europe qui a choisi cette guerre, tout de même.
00:29 - Non, non, mais elle a choisi... - C'est la Russie qui a envoyé l'Ukraine.
00:32 - Vous avez raison. - Je ne suis pas d'accord avec la Chine.
00:33 - Vous avez raison.
00:33 Alors, je le reprécise, elle a choisi d'accompagner cette guerre.
00:37 C'est-à-dire, vous fournissez des armes et vous dites
00:39 "Ah, mais on n'est pas du tout des co-belligérants."
00:41 Vous avez quelqu'un qui est en train de se faire tabasser,
00:42 vous avez un type qui arrive et qui dit "Je te passe un couteau."
00:44 Dis-moi, j'ai rien fait.
00:45 - Et vous voulez quoi ? Qu'on les laisse se faire tabasser ?
00:47 - Ah mais moi, je pense que je suis souverainiste,
00:49 c'est-à-dire que je pense qu'on devrait arrêter d'aller faire la loi
00:52 sur la totalité des pays de la planète.
00:53 C'est un peu normal que les autres pays de la planète disent
00:56 "Vous occupez de nous, on va vous occuper de nous."
00:58 - Vous aviez dit ça sur certains pays du Proche-Orient,
00:59 là, on est quand même sur le sol européen.
01:03 - Mais c'est quoi le sol européen ?
01:05 - L'Ukraine fait partie quand même, certains disent,
01:07 et c'est d'une communauté, si je puis dire, de valeurs que nous partageons.
01:10 - Vous voyez qu'il y a deux Europes au moins.
01:12 L'Europe de Maastricht ne coïncide pas forcément avec l'Europe géographique.
01:15 Moi, je suis pour Gaulliste, si vous voulez un mot,
01:18 et si vous voulez l'étiquette, mon triangle, ce sera ça.
01:21 - On ne le demandera pas dans cette émission.
01:24 - Vraiment, j'ai perdu ce que j'étais en train de dire.
01:28 Oui, il y a eu un moment donné où le général de Gaulle voulait une Europe
01:30 de l'Atlantique à l'Oural.
01:31 L'Oural, ça supposait quoi ?
01:32 Que cette Europe, elle était géographique,
01:34 et que de ce fait, elle pouvait être historique,
01:36 et qu'elle pouvait même devenir métaphysique.
01:38 Et c'est comme ça que ça peut se construire une Europe.
01:40 Pas en disant "Vous avez une monnaie commune, ça y est, l'Europe est faite.
01:43 Vous allez parler l'anglais, vous allez avoir un nouvel hymne,
01:46 c'est d'ailleurs Beethoven, l'hymne à la joie, ah bah oui, bonjour la joie.
01:49 Vous avez un drapeau et vous avez une devise,
01:51 et puis maintenant, il va falloir laisser de côté tout ça.
01:53 C'est-à-dire le nationalisme, quand il s'agit de l'Europe, c'est formidable,
01:55 c'est pas la guerre.
01:56 - Mais vous retournez à la formule de Mitterrand, finalement.
01:58 Pour vous, l'internationalisme, c'est la guerre.
02:00 Sous-titrage Société Radio-Canada
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