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Le philosophe, Michel Onfray, sur les prises de position du président de la République concernant la guerre en Ukraine : «Emmanuel Macron a choisi le camp de la guerre»

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Transcription
00:00 Le président Macron était en Allemagne cette semaine.
00:02 Il a affirmé "on doit permettre aux Ukrainiens de neutraliser les sites militaires d'où sont tirés les missiles,
00:09 les sites militaires depuis lesquels l'Ukraine est agressée".
00:12 Qu'est-ce que ça signifie pour vous, très concrètement ?
00:15 Emmanuel Macron a choisi le camp de la guerre, franchement de la guerre, et de l'escalade dans la guerre.
00:21 Il aurait pu choisir le camp de la paix, c'est-à-dire de la négociation.
00:24 Il y a des possibilités d'imaginer une issue, en se disant "c'est un peu catastrophique pour tout le monde".
00:29 Ce qui se passe sur le terrain, beaucoup de morts, beaucoup de civils, évidemment,
00:32 ce sont toujours les civils qui font les frais des guerres des militaires.
00:35 Et il y a un moment donné où on doit pouvoir dire "et si nous envisagions une solution politique, diplomatique, etc.
00:39 Je sais bien qu'Emmanuel Macron n'aime pas les diplomates.
00:42 Les diplomates sont des gens plus intelligents que lui qui pourraient lui faire de l'ombre.
00:44 Donc il détruit la diplomatie française en disant "on n'en a plus besoin".
00:47 Jadis, on pouvait même nommer des copains comme diplomates en disant "ça suffira bien".
00:52 Il y a un moment donné où, évidemment, quand on a détruit la diplomatie française,
00:55 quand ce qu'il en reste est considéré quasiment comme nul et devenu, on dit "c'est moi qui règle le problème, je suis le chef, c'est moi".
01:01 C'est la réalité, c'est la cinquième.
01:03 Non, non, c'est pas ça. Non, ça c'est le pire de la cinquième.
01:06 C'est-à-dire des présidents de la République qui n'ont pas compris qu'ils étaient mandatés par le peuple
01:09 et qu'ils étaient ce que le peuple voulait d'eux.
01:11 Ils ne sont pas là pour se servir du peuple, ce que fait Macron, mais pour servir le peuple.
01:16 Donc c'est pas "je suis élu maintenant, je suis un président de la République, monarque, un peu comme Louis XIV,
01:20 un peu comme Louis XVI, un peu comme Louis XIV, je fais ce que je veux, quand je veux, comme je veux, je suis le roi soleil,
01:24 donc j'ai décidé des guerres".
01:26 Mais il y a un Parlement, on peut demander au Parlement, normalement, la décision des guerres.
01:30 Et là, d'un seul coup, Poutine dit "attention, ça, ça va être un casus belli", au sens étymologique, un cas de guerre.
01:35 Et Macron dit "mais moi j'envoie des mecs", entre guillemets, c'est-à-dire des soldats,
01:39 c'est-à-dire la troupe maximale, c'est-à-dire les légionnaires.
01:42 Une citation ?
01:43 Oui, une citation, mais quand on est chef de la...
01:45 Propos tenus un soir.
01:46 Oui, mais il est président de la République, même un soir.
01:50 Pas de propos officiels, ce que je veux dire.
01:51 Non, non, mais ça n'existe pas, l'officiel et l'officieux chez un président de la République, c'est pas vrai.
01:54 Du genre "j'ai bu une bière, j'étais en Afrique, j'avais un peu bu, j'ai dit des choses, excusez-moi, mais ça s'est raf-".
01:58 Non, un président de la République, même quand il rêve, il rêve en président de la République et il devrait faire attention.
02:03 Donc on n'envoie pas des mecs, éventuellement on envoie la légion, c'est-à-dire l'honneur de l'armée française,
02:07 et ça veut dire qu'on aurait des soldats français sur le terrain.
02:13 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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