Apolline de Malherbe reçoit Michel Onfray, philosophe, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 23 novembre 2023.
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00:00 D'abord, il n'est pas anti-Europe, il est contre une certaine Europe.
00:02 Cette idée que vous avez, je vous ai entendu tout à l'heure, d'imaginer que si on est contre l'Europe libérale, on est contre l'Europe,
00:08 c'est une idée politique.
00:09 Moi, je suis contre l'Europe libérale, non pas parce qu'elle est Europe, mais parce qu'elle est libérale.
00:13 Donc, ce n'est pas parce qu'on est contre le libéralisme qu'on est contre l'Europe.
00:16 Il y a une formule, c'est celle de Maastricht, puis il y en a 36 autres.
00:19 Je rappelle que Napoléon défendait l'Europe, que Hitler défendait l'Europe, que plein de gens défendent l'Europe, et que
00:24 l'Europe, l'Europe, ça ne veut rien dire. Ça dépend ce qu'on veut faire de l'Europe. Si c'est une Europe libérale, d'accord...
00:29 L'Union européenne, soyons plus précis, l'Union européenne telle qu'elle est aujourd'hui, pour vous, est à combattre ?
00:35 Alors, l'Europe libérale telle qu'elle est aujourd'hui, elle est au pouvoir depuis plus de 30 ans.
00:39 Et elle est au pouvoir sans contre-pouvoir.
00:42 C'est-à-dire, on fascise tous ceux qui sont dans le contre-pouvoir.
00:44 La bascule, c'est Maastricht ?
00:45 Oui, évidemment. En 1992, on renonce à la souveraineté. On dit, voilà, la souveraineté française, on vous la donne,
00:50 et c'est maintenant l'Europe qui est souveraine à la place de la France. Donc aujourd'hui, la France ne peut plus décider
00:54 de son taux de TV1, par exemple, sur les sandwiches dans les cafés. C'est interdit. C'est interdit.
00:59 Donc quand vous entendez des gens qui disent "mais cette Europe, on n'en veut pas", en 2005, ils disent qu'en 2005, on ne veut pas de cette Europe.
01:04 On en veut une autre.
01:05 2005, c'est évidemment les élections sur la question de la Constitution.
01:09 Et on dit en 2008 "vous avez voté contre Sarkozy". On le voit aujourd'hui, là, peroré, mais il nous dit, avec les autres.
01:16 Hollande, les Maastrichtiens, ceux que j'appelle les Maastrichtiens, nous disent "ah, vous n'avez pas voulu de l'Europe, vous l'aurez quand même".
01:22 Traité de Lisbonne, en 2008. À chaque fois qu'il y a des élections, Emmanuel Macron les perd.
01:27 À chaque fois qu'il les perd, qu'est-ce qu'il fait ? Il reste. À chaque fois que les Maastrichtiens...
01:31 C'est-à-dire, il a quand même réussi l'élection présidentielle, Michel Encret ?
01:35 Comment ? Comment ?
01:36 C'est-à-dire, comment ? Vous remettez en cause l'élection du président ?
01:38 Je ne le remets pas en cause. Je dis qu'il y a plusieurs façons de faire de la propagande, et qu'il y a des façons de conduire des gens
01:44 vers un individu. Vous avez choisi librement. La servitude volontaire, c'est plus subtil que ce que vous pouvez...
01:48 Qu'est-ce que vous voulez dire ? Que les Français n'ont pas choisi Emmanuel Macron ? Qu'ils ont subi Emmanuel Macron ?
01:53 Ils ont été 50% à ne pas aller voter. Voilà.