• il y a 10 mois
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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Transcription
00:00 On va parler d'un business en plein essor, c'est le business du drone,
00:03 Fabrique de drones en France, elle est basée à Toulouse et elle vient de
00:07 fournir 150 appareils à l'Ukraine. On en parle avec vous
00:11 Bastien Mancini, président de la société DeLair. Alors c'est un nouveau business
00:16 le drone, on en parle de plus en plus. Combien d'appareils vous avez au catalogue ?
00:21 Alors chez DeLair on a quatre drones au catalogue, on a une gamme de trois drones aériens et un drone sous-marin.
00:26 Donc c'est des petits drones, le plus petit fait 1 kg, le moyen fait 15 kg et le plus gros fait 25 kg et peut aller jusqu'à 100 km.
00:35 Et alors ceux qui sont livrés à l'Ukraine, ils sont efficaces, ultra légers ?
00:39 Oui c'est des drones légers, oui, efficaces, en tout cas on a des retours très positifs de la part des opérationnels qui s'en servent sur le terrain.
00:47 Et donc en effet ils leur rendent les services qu'ils souhaitent, c'est-à-dire de l'observation.
00:51 Donc il y a des caméras embarquées, mises en place très rapide ?
00:55 Oui, ça met de cinq minutes à un quart d'heure selon la taille du drone.
00:59 Il faut des objets qui soient simples à employer, aujourd'hui le drone est un outil.
01:03 En plus puisqu'on parle de l'Ukraine, en effet dans le contexte opérationnel dans lequel il l'emploie, ça doit être vraiment très très rapide parce qu'ils ont des contraintes opérationnelles.
01:11 Ils sont arrivés dans des cartons ?
01:13 Des sacs de transport, des caisses de transport, c'est dans des paquets comme ça.
01:19 Ils les amènent sur le terrain, ils les déploient, ils réalisent leur mission et puis ils repartent avec.
01:23 Et des batteries qui sont assez efficaces ?
01:25 Le plus efficace possible, c'est d'ailleurs un sujet de R&D pour nous et on travaille aussi sur de l'hydrogène pour augmenter l'endurance.
01:31 Donc avec pile à combustible ?
01:32 Exactement.
01:33 Donc c'est 100% français, il faut le préciser.
01:35 C'est ça, tout est conçu et produit en France, on est une centaine de personnes.
01:39 On a 2 à 3 000 drones en opération dans le monde et on est sur deux marchés qui sont la défense, on en a parlé comme l'Ukraine, et le civil sur l'inspection d'infrastructures industrielles.
01:49 On en parlera, mais j'aimerais savoir, le drone c'est aussi de plus en plus une arme en fin de compte.
01:54 On le voit avec les attaques de cargo dans le Golfe, vers le canal de Suez, bien sûr vous n'êtes pas concerné, ce n'est pas vos outils à vous ?
02:02 Non, ce ne sont pas nos outils, mais en effet le drone c'est une nouvelle technologie.
02:08 Alors les gens font ce qu'ils veulent avec cette nouvelle technologie, on peut déclencher une bombe avec un téléphone portable, parce que le téléphone est une arme en soi.
02:15 Certains sont extrêmement lourds, comment arrivent-ils à voler ?
02:19 Oui, c'est des très gros avions. En fait, une des choses qui rend le drone compliqué à appréhender, c'est que le terme drone lui-même désigne à la fois un jouet de 30 grammes et un bombardier de 10 tonnes.
02:31 Comme le disait Camus, mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde. Et aujourd'hui les drones souffrent un petit peu de ce manque de définition.
02:37 Justement, est-ce qu'il y a un risque pour les Jeux Olympiques de Paris ? Est-ce qu'il y a une menace qui est prise en compte concernant les drones ?
02:44 Oui, les drones peuvent constituer une menace et dans le cas précis des JO, il y a des actions qui sont menées pour protéger les Jeux.
02:52 Mais en effet, ça fait partie des nouvelles menaces et aussi des nouvelles opportunités.
02:57 C'est-à-dire qu'il faudra surveiller l'espace aérien pour détecter ces objets volants ?
03:01 C'est ça et de plein de manières différentes. Par exemple, on parlait de l'aviation traditionnelle, donc c'est des gros engins qui sont détectables par des radars.
03:08 Les petits drones sont difficilement détectables par des radars, donc il faut inventer des nouvelles technologies.
03:12 L'avenir du drone, c'est aussi la livraison ?
03:15 Oui, parmi les applications, on l'a dit, l'agriculture, l'inspection de lignes électriques et la livraison est une vraie application.
03:22 C'est utilisé par exemple pour transporter des médicaments au Canada. Il y a des expérimentations auxquelles on a participé.
03:28 Ça sert aussi en Afrique pour amener sur des grandes distances où il y a parfois des routes compliquées des médicaments ou des prélèvements médicaux.
03:37 Donc c'est possible, Amazon, parler de livraison par drone, ça commence aux Etats-Unis. On peut le faire en France, ça, de livrer dans Paris un jour des objets ?
03:44 Il y a des débats dans la communauté des drones sur savoir si cette application-là est vraiment pertinente.
03:50 Peut-être que la livraison Amazon, je ne sais pas si le drone est le bon usage. En tout cas, la réglementation aujourd'hui ne permet pas de faire ça.
03:57 Et j'ai envie de dire, c'est heureux, la réglementation protège la sécurité de tout le monde.
04:01 Et nous, en tant que constructeurs de drones, on veille à ce que l'usage des drones soit réalisé dans le respect des autres.
04:07 En revanche, les pompiers, eux, utilisent le drone pour surveiller les incendies éventuellement.
04:12 C'est aussi le cas d'ailleurs de RTE pour l'électricité, pour les lignes.
04:16 Voilà, exactement. Alors pour les pompiers, c'est vraiment un nouvel outil pour aller voir, dans notre cas, les fronts de flammes et les localiser précisément.
04:24 Ça a été utilisé sur les incendies cet été et ils en sont très contents.
04:27 Pour RTE, qui utilise traditionnellement des hélicoptères, donc des machines habitées qui pèsent une tonne, qui font du bruit alors qu'ils rendent service,
04:34 le faire par drone, ça a été calculé et validé d'ailleurs par l'ADEME, ça émet 3000 fois moins de CO2, c'est beaucoup plus silencieux.
04:41 Maintenant, il reste encore à écrire la réglementation au niveau européen qui permettra de faire ça de manière routinière.
04:46 Parce qu'il y a des certifications spécifiques ?
04:48 C'est ça, il y a des certifications qui s'inspirent de plus en plus du domaine aéronautique et c'est heureux.
04:53 Et nous, on a travaillé là-dessus depuis le début. Il faut aussi s'insérer dans le trafic aérien.
04:57 Donc veiller à ce que le drone où il n'y a pas de personnes à bord ne rentre pas en collision avec les autres usagers de l'espace aérien.
05:03 Et donc, il y a des développements technologiques autour de ça et des développements réglementaires.
05:07 Merci Bastien Mancini d'être venu sur CNews. Restez avec nous.
05:12 [Musique]
05:16 [SILENCE]

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