• il y a 8 mois
Éric de Riedmatten reçoit un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique…

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Transcription
00:00 Allez, on va faire un tour à Brest, là où se trouve l'entreprise Tactis.
00:05 Je suis avec Pierre-Antoine Béal.
00:08 Merci d'être avec nous.
00:09 Vous nous présentez une éolienne élégante.
00:12 Oui, j'ose le dire.
00:13 Regardez à quoi ça ressemble.
00:14 Et ça va exister, ça, un jour, Pierre-Antoine Béal ?
00:17 Oui, bien sûr.
00:18 Ça fait déjà plusieurs années que nous y travaillons.
00:20 Ce sont des éoliennes de nouvelle génération, en rupture avec ce qu'on nous montre actuellement.
00:26 Elles sont beaucoup moins hautes.
00:29 Vous le voyez à l'image.
00:30 Elles s'insèrent plus facilement dans le paysage.
00:33 Elles ont un axe vertical.
00:35 On peut les installer beaucoup plus rapprochées les unes des autres.
00:38 Et ça prend beaucoup moins d'espace.
00:39 Ça ressemble un peu à un phare que l'on place sur une côte.
00:42 C'est un peu moins visible que ces grandes pales éoliennes.
00:45 Exactement.
00:46 C'est comme une tour à vent.
00:48 Le vent s'engouffre à l'intérieur et pousse les pales de la manière d'une roue à aube.
00:53 Si on en parle aujourd'hui sur ce plateau, c'est parce que vous développez des jumeaux numériques.
00:58 Jumeaux numériques, c'est quoi au juste ?
01:00 Un jumeau numérique, c'est une représentation virtuelle d'un système ou d'un process.
01:06 Ça permet de dimensionner virtuellement, en simulation, des objets, des nouveaux concepts,
01:14 avant même de devoir construire la première pierre ou le premier colon.
01:19 C'est-à-dire que tout ce qui est innovation, tout ce qu'on utilisera un jour,
01:22 qu'on implantera un jour dans le paysage, vous les testez d'abord avec ces jumeaux numériques.
01:26 Donc ça évite de faire des maquettes en fin de compte.
01:28 Ça évite de faire des maquettes et ça suit tout le cycle de vie du projet.
01:33 On commence en conception et ensuite ça permet d'aller en production,
01:37 de faire de la maintenance, de faire de la désinstallation.
01:40 L'objectif, c'est vraiment un objet numérique qui va suivre la vie de l'objet physique
01:45 et qui va nous faire gagner du temps, de l'argent et éviter des risques.
01:48 Donc on remplace des laboratoires par des programmes informatiques.
01:51 On remplace, on complète.
01:53 Nous, notamment sur l'éolienne, nous avons développé un jumeau numérique
01:56 pour accélérer le développement, mais nous avons aussi réalisé deux essais en soufflerie
02:01 sur des modèles réduits pour valider les simulations et les résultats du jumeau numérique.
02:07 Mais alors justement, ces éoliennes, qui s'appelleront peut-être dans le futur des tours à vent,
02:11 c'est quand même assez extraordinaire puisqu'elles captent le vent et ça fait tourner une turbine.
02:14 On pourrait les voir vraiment en France, ça pourrait être ou ailleurs.
02:18 Mais est-ce que vous les ferez en France, justement ? Est-ce qu'elles seront conçues et fabriquées en France ?
02:21 Alors, nous souhaitons qu'elles soient conçues et fabriquées en France.
02:24 Le concept de Windhouse est mis sur la simplicité.
02:27 C'est une éolienne facile à construire, des matériaux faciles à approvisionner,
02:32 une installation et une maintenance extrêmement simplifiées par rapport à ce que les éoliennes classiques nécessitent.
02:39 Donc oui, l'objectif, c'est de booster le tissu industriel français avec ce type d'objet.
02:44 On voit aussi des centrales nucléaires. Vous travaillez sur les SMR, le futur, c'est ça ?
02:48 Les centrales solaires aussi ?
02:49 Alors, nous travaillons dans des domaines extrêmement variés, dans le domaine des énergies, oui,
02:54 dans le domaine des transports également, les jumeaux numériques s'appliquent, dans le domaine de la santé.
02:58 Aujourd'hui, le jumeau numérique peut s'appliquer à des industries extrêmement variées.
03:03 Alors, parmi les choses que vous faites à Brest, vous avez mis au point un logiciel qui permet de découvrir les océans en trois dimensions.
03:11 C'est-à-dire ce que l'on connaît, nous, avec Google Earth, qu'on voit la Terre en trois dimensions vue du ciel.
03:16 Là, c'est l'inverse, c'est sous l'eau.
03:18 Oui, c'est possible. Alors, ça va être magnifique. On a hâte de voir vos images.
03:21 Oui, alors c'est assez magnifique et c'est assez bluffant.
03:24 C'est le CHOM, le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine qui nous a commandé cet outil-là.
03:32 Et on espère en faire une démonstration aux Fêtes maritimes de Brest cet été.
03:37 L'objectif, c'est de visualiser en réalité virtuelle des nuages de points, des relevés bathymétriques.
03:45 Et c'est essentiel aujourd'hui de bien connaître les fonds marins dans un contexte de défense et de souveraineté.
03:50 Ce sont les terrains peut-être de notre future défense.
03:55 Donc, il faut connaître ce terrain-là.
03:57 Et aujourd'hui, les données relevées sont proprement gigantesques.
04:01 Et donc, ils nécessitent des outils comme ça un petit peu innovants pour permettre de les traiter et de mieux les comprendre.
04:06 Oui, parce qu'aujourd'hui, la connaissance du fond des océans, elle est pratiquement nulle.
04:09 On ne sait pas du tout à part...
04:11 Est-ce que ce n'est pas finalement ce que l'on pensait voir de la Terre autrefois ?
04:15 Ça se passe maintenant sous l'eau ?
04:16 Alors, c'est vrai qu'on connaît très peu ce qui s'y passe.
04:20 Et c'est pour ça qu'il y a des relevés réguliers.
04:22 Et surtout, c'est très hétérogène.
04:25 Donc, il y a des relevés radars, il y a des relevés sonar.
04:28 Et l'objectif, c'est d'accumuler de la connaissance et de la compléter,
04:33 parfois même avec des modèles d'intelligence artificielle, pour essayer de deviner ce qui va se cacher.
04:39 Là, c'est vraiment le jumeau numérique, vraiment version 3D.
04:42 C'est bien ça, ce que voient un peu les sous-marins, quand ils sont plongés.
04:47 Alors, j'aimerais terminer par une question.
04:49 Vous recrutez des ingénieurs.
04:51 Ce sont vraiment des perles rares aujourd'hui.
04:53 Est-ce qu'il ne faut pas créer une filière aujourd'hui d'ingénieurs français ?
04:57 Alors, le métier est en tension.
05:00 Nous, dans le groupe Tactis, n'avons pas de difficultés à recruter.
05:04 Il faut proposer des projets, je pense, qui ont du sens.
05:07 C'est ce que nous faisons, nous, avec des secteurs d'avenir.
05:11 La santé, les transports, l'énergie.
05:14 Et je pense que c'est surtout très présent chez les jeunes générations,
05:19 cette recherche de sens, cette recherche de projets.
05:22 Mais quand même, ils ne vont pas naturellement vers ces filières.
05:25 On manque de manœuvres féminines, notamment. C'est bien ça.
05:28 Oui, bien sûr. On travaille, nous, beaucoup avec les écoles d'ingénieurs en local et moins local.
05:34 Sur Brest.
05:35 Sur Brest, avec l'École nationale d'ingénieurs des Brest, notamment,
05:38 pour promouvoir le métier d'ingénieur auprès des femmes, parce que c'est encore…
05:42 On n'en a pas assez.
05:43 On n'en a pas assez.
05:44 Donc la parité, on en est loin. Et vous manquez de soutien de l'État.
05:46 Ça, vous le dites bien aussi. Il n'y a pas assez d'aide pour développer cette filière.
05:50 Peut-être qu'il faudrait faire plus.
05:52 Alors, nous sommes soutenus par le Crédit Impôt Recherche dans nos innovations.
05:55 Nous sommes soutenus aussi par les collectivités locales,
05:58 notamment la région Bretagne et BPI, sur notre projet d'éoliennes.
06:02 Ce qui nous manque, c'est aussi la collaboration avec des grands groupes.
06:07 Donc, trouver des partenariats.
06:09 Trouver des partenariats.
06:10 Aidez-nous à trouver des partenariats.
06:11 C'est l'appel lancé par Tactis, donc entreprise de Brest 100% française,
06:16 qui prépare l'éolienne du futur. Et je peux vous le dire, elle sera belle.
06:19 Merci beaucoup d'être venu sur CNews.
06:21 Merci Eric.
06:22 Merci Eric.
06:23 [Musique]
06:26 [SILENCE]

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