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  • 17/02/2024
C’est le sujet qui revient le plus souvent dans les consultations de thérapie de couple ou de sexologie : docteur, pourquoi je n’ai plus de libido. Il peut y avoir différentes causes à rechercher. Véronique Mounier et ses invités en parlent sur le plateau de la santé d’abord.

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Transcription
00:00 Prenez soin de vous avec le groupe vive et votre programme La Santé d'abord.
00:04 Groupe vive pour une santé accessible à tous.
00:08 Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur le plateau de La Santé d'abord,
00:10 l'émission qui préfère prévenir plutôt que guérir.
00:13 Votre libido est peut-être en berne par ce temps gris et froid,
00:17 alors la météo n'est peut-être pas la seule cause à rechercher.
00:20 Alors comment retrouver naturellement et durablement le chemin de la couette ?
00:24 Eh bien on en parle aujourd'hui sur le plateau de La Santé d'abord.
00:27 [Musique]
00:48 C'est le sujet qui revient le plus souvent dans les consultations de thérapie de couple ou de sexologie.
00:53 Docteur, pourquoi je n'ai plus de libido ? Pourquoi je n'ai plus envie de faire l'amour alors que je trouve mon partenaire toujours aussi attirant ?
00:59 Alors il peut y avoir différentes causes à rechercher, une insatisfaction sexuelle, un consciemment refoulé,
01:04 un problème hormonal ou encore une charge mentale trop envahissante.
01:07 D'ailleurs, c'est l'objet d'une autre émission de La Santé d'abord que je vous invite à regarder.
01:11 Bref, la baisse du désir n'est pas une pathologie en soi, c'est vrai,
01:15 mais une bonne libido est un signe de bonne santé, aussi bien physique que psychique.
01:19 Et je pense que mes invités seront d'accord avec moi.
01:21 Guenal Abeghile, bonjour.
01:23 Bonjour.
01:24 Vous êtes kinésithérapeute de formation, formatrice en micronutrition et santé fonctionnelle et spécialisée en hormologie,
01:31 ce qui tombe bien parce que la perte de libido peut effectivement avoir une origine hormonale.
01:36 Vous êtes également l'auteur de Troubles Hormonaux, reprenez le pouvoir, paru aux éditions Résurgence.
01:41 Enfin, un livre consacré à nos ovaires et comme on le verra tout à l'heure,
01:45 une mauvaise ovulation peut altérer notre santé physique, psychique, mais également notre libido.
01:51 Philippe Breneau, bonjour.
01:53 Bonjour.
01:54 Alors, vous êtes psychiatre et thérapeute de couple,
01:56 vous êtes directeur des enseignements de sexologie à l'Université Paris Cité,
02:00 vous êtes également l'auteur de nombreux ouvrages, dont Pourquoi c'est si compliqué, l'amour,
02:05 aux éditions Les Arènes, qui est directement en lien avec le thème du désir au sein du couple.
02:10 Je crois que vous avez écrit plus de 53 livres, donc on ne va pas tous les citer,
02:13 on va citer ceux qui sont en lien avec l'émission.
02:16 Et également L'incroyable histoire de la sexualité en bande dessinée,
02:20 également les éditions Les Arènes, c'est votre plus grand succès,
02:23 puisqu'il a été traduit, je crois, dans plus de 20 pays.
02:26 Donc voilà, un grand merci à tous les deux d'être avec nous pour parler de libido,
02:30 mais tout de suite en guise de préliminaire,
02:32 je vous propose un petit baromètre de libido des Français,
02:35 c'est un reportage d'Élise Comarto.
02:37 La santé sexuelle, la capacité d'un individu à avoir des relations avec un autre.
02:49 Les femmes, souvent, elles prennent la contraception,
02:52 ce qui, du coup, dérègle nos hormones,
02:54 et souvent, ça fait plus une baisse de libido qu'une hausse de libido, le plus souvent.
02:59 Après, tout dépend des hommes, s'ils savent s'y prendre, c'est bon.
03:02 T'as l'esprit aussi.
03:03 Et le sexe, c'est pas que physique, je veux dire.
03:07 Les femmes, on nous éduque à être un peu plus silencieuses sur le sujet,
03:10 mais on n'en pense pas moins, je pense.
03:11 C'est plus assumé chez les hommes d'avoir une libido que chez les femmes.
03:13 Avoir une vie assez saine,
03:17 une bonne hygiène, peut-être, pour dynamiser la libido.
03:21 En vieillissant, les femmes gagnent en libido, et à l'inverse pour les hommes.
03:25 Moi, j'avais entendu que le chocolat, ça avait des effets,
03:28 mais je sais pas du tout, honnêtement, si c'est vrai ou faux.
03:31 Dans mon quotidien, je sais que certaines personnes qui fument ont moins l'envie
03:34 ou n'arrivent pas, justement, à avoir un rapport après.
03:38 Après, je sais pas si c'est ça, mais voilà.
03:41 Des personnes, quand elles boivent, après, elles sont un peu libérées,
03:44 du coup, elles sont un peu plus ouvertes.
03:46 Ça part dans tous les sens,
03:48 c'est-à-dire qu'on se retient plus, ou soit, ça arrête tout.
03:52 Un homme, pour être bien, il faut qu'il ait du sexe,
03:56 alors qu'une femme, elle veut du sexe une fois qu'elle est bien.
04:00 Il faut discuter, beaucoup parler,
04:02 et dire ce qu'on a sur le cœur le plus souvent possible.
04:05 Exprimer son ressenti, son besoin.
04:08 Si se crée le désir, la non-routine, et puis les petits jouets.
04:15 Les petits jouets, la non-routine, communiquer.
04:19 La libido serait plus assumée chez les hommes que chez les femmes.
04:22 Bon, voilà, on va avoir matière à discuter sur le sujet aujourd'hui.
04:26 La notion de l'hygiène de vie, aussi, sort beaucoup dans ce micro-trottoir.
04:30 On en parlera plus précisément avec vous, Guénael.
04:33 La baisse de libido peut concerner aussi bien les hommes que les femmes,
04:38 et à tous les âges de la vie,
04:39 mais je pense qu'il faut bien d'abord garder en tête
04:41 qu'il est tout à fait normal de ne pas avoir envie de faire l'amour tous les jours.
04:44 Mais à partir de quel moment faut-il s'inquiéter, Philippe Breneau ?
04:47 Qu'en peut-on dire ?
04:48 "Ouh là là, j'ai un problème avec ma libido."
04:50 Alors, d'abord, je trouve ce micro-trottoir très juste
04:53 parce qu'il montre un peu toutes les facettes de ce qu'on va évoquer.
04:59 Moi, je crois qu'il n'y a pas à s'inquiéter lorsque les deux partenaires ne sont pas gênés.
05:04 Mais très souvent, il va y avoir une asymétrie.
05:07 L'un des deux va mal vivre le fait qu'on ne fasse pas assez souvent l'amour.
05:11 Deuxièmement, il y a une espèce de norme.
05:15 On parle tellement de sexualité, on en parle plus qu'on ne le fait, je crois.
05:20 C'est-à-dire qu'en permanence, il faudrait orgasmer tous les jours.
05:24 Il faudrait... Non, ça ne marche pas comme ça.
05:27 Alors, justement, vous parlez de normes.
05:29 D'après les sondages, je sais que vous n'aimez pas les sondages,
05:31 mais on va quand même donner quelques chiffres, vous allez pouvoir rebondir.
05:34 D'après les sondages, les coupes françaises ont en moyenne 8,7 rapports par mois,
05:38 c'est-à-dire entre 2 et 3 par semaine,
05:40 sachant que les deux premières années de vie commune, on est plutôt à 13 rapports par mois.
05:45 Du coup, beaucoup se posent la question,
05:47 est-ce qu'il existe une fréquence normale ou idéale des rapports sexuels ?
05:50 Vous voyez bien que même ces chiffres-là sont terroristes.
05:53 Oui, là, tout le monde est en train de se poser la question.
05:56 Oui, lorsque, par exemple, je lis un journal et puis on dit
06:00 "mais on a moins de rapports", mais on n'est pas normaux.
06:02 Tout le monde, et beaucoup de gens vont consulter,
06:04 on voit des coupes consulter pour "on ne fait pas assez souvent l'amour".
06:08 Alors, très souvent, il y a la culpabilité de l'un.
06:10 C'est à cause de moi.
06:11 Non, la sexualité se fait à deux.
06:14 Et d'ailleurs, ce qu'on va faire en thérapie de coupe,
06:16 c'est arriver tout le temps à ramener l'idée que
06:20 c'est l'ensemble des deux qui va amener à ce qu'on fasse plus difficilement ou un petit peu moins.
06:26 Et c'est normal que ça soit fluctuant.
06:28 Alors, la libido, comment ça marche ?
06:30 On sait que le désir est une chose complexe.
06:33 Pourquoi va-t-on avoir du désir, une attirance pour une personne en particulier ?
06:36 Alors, on pourrait se demander d'abord, qu'est-ce que la libido ?
06:39 C'est un terme qui a beaucoup été utilisé par Freud,
06:42 qui vient de la philosophie, mais la libido, pour Freud, c'est la pulsion de vie.
06:48 C'est au-delà de la sexualité.
06:50 Mais dans la pulsion de vie, il y a la pulsion sexuelle.
06:53 C'est vrai qu'aujourd'hui, quand on entend libido, c'est pulsion sexuelle.
06:56 C'est fait de quoi ? C'est fait de la physiologie.
06:58 Vous parlerez, on va parler des hormones, notamment.
07:02 Bon, à moins d'un déficit hormonal au tout début de la vie, ça existe,
07:07 la plupart des gens ont les capacités à avoir une sexualité.
07:12 Ça va venir d'une éducation.
07:14 Alors, il faut dire une chose qui n'est pas très connue,
07:17 la sexualité, ça s'apprend, c'est totalement appris.
07:20 Mais ça s'apprend comment ?
07:22 Ça va s'apprendre, alors on va le voir.
07:23 Il y a des éducations restrictives, suivant les familles, suivant les pays,
07:29 et puis il y a des éducations beaucoup plus libérales, libératrices.
07:34 Ensuite, ça viendra des expériences de vie.
07:37 Les premières rencontres, ainsi de suite.
07:38 Il peut très bien y avoir aussi des freins, par exemple, par une agression sexuelle,
07:44 quelque chose de difficile, de négatif, qui va peut-être freiner.
07:48 Et ensuite, il va y avoir l'état de mon être aujourd'hui, que je sois homme, femme.
07:55 Je vais avoir une pulsion en lien avec le sentiment amoureux la plupart du temps,
08:01 mais qui va être un petit peu freinée.
08:03 On va le voir par l'humeur.
08:08 Suis-je totalement tranquille ?
08:10 Avec un grand frein à la sexualité, c'est l'angoisse.
08:15 D'accord, donc attention au stress, à l'angoisse, à la charge mentale.
08:21 C'est tout chez les mammifères, tous les mammifères.
08:24 Lorsqu'il y a de l'angoisse, la peur d'un prédateur, immédiatement, la sexualité s'arrête.
08:29 Eh bien, si on est dans un moment d'intimité, qu'il y a quelque chose qui est une crainte
08:33 ou qu'on a beaucoup de préoccupations, ça va le freiner.
08:36 Et ça, c'est à cause de notre fameux cortisol, et on en parlera à Wagener.
08:40 On a tendance à dire que chez l'homme, et d'ailleurs on l'a vu dans le micro-trottoir,
08:44 le désir est plus mécanique.
08:45 Alors que chez la femme, il serait plus intellectualisé.
08:48 Est-ce que c'est une idée reçue ou pas ?
08:49 Alors, ce n'est pas faux, c'est ce qui est observé par presque tous.
08:53 Moi, je vais le dire autrement.
08:54 En tant qu'anthropologue, on regarde ce qui s'est passé
08:57 pour arriver à la sexualité humaine aujourd'hui.
08:59 Hommes et femmes, nous avons deux sexualités qui n'ont pas été faites pour vivre ensemble.
09:04 Je ne peux pas l'expliquer dans le détail là,
09:06 mais ça amène à des...
09:09 Par exemple, un mode d'excitation qui est très différent.
09:11 La plupart des hommes ont un réflexe érectile,
09:14 qui est même presque indépendamment de la partenaire,
09:17 si c'est dans une relation hétérosexuelle.
09:20 Mais dans le fond, puisque tu es là, il n'y a pas de doute que c'est toi que je désire.
09:23 Mais très souvent, c'est un réflexe.
09:25 Au niveau féminin, il y a des réflexes,
09:27 mais c'est pondéré par beaucoup d'autres choses.
09:29 Alors, je vais le résumer comme ça.
09:31 La sexualité masculine est très peu conditionnelle.
09:35 Et je peux, allez, je vais parler en termes triviaux,
09:37 je peux bander très facilement.
09:40 La sexualité féminine est très conditionnelle.
09:43 Conditionnelle aux états de vie,
09:46 aux sentiments amoureux, au mode de la relation.
09:49 Et s'il y a les conditions de l'amour, ça peut fonctionner.
09:53 Et conditionné aussi à nos hormones.
09:55 - Les hormones, on va en parler.
09:56 - Et là, on va en parler justement avec vous, Guénael.
09:58 Parce qu'en matière de libido,
09:59 quelles sont les hormones qui entrent en jeu,
10:01 aussi bien chez l'homme que chez la femme ?
10:04 - Alors, il y a plusieurs hormones,
10:05 mais il y a aussi des neurotransmetteurs, entre autres.
10:08 Et bon, il y en a plusieurs,
10:09 mais le premier qui nous vient en tête quand on pense à la libido,
10:12 c'est la testostérone, qui est souvent assimilée plutôt à l'homme.
10:15 Mais en fait, nous aussi, les femmes, on produit de la testo.
10:17 Et contrairement à l'homme, notre production de testostérone est cyclique.
10:21 Elle n'est pas linéaire.
10:22 Ce qui va aussi faire qu'une femme qui a un cycle physiologique,
10:25 donc une femme qui n'est pas sous contraceptif hormonal,
10:29 va avoir aussi une libido qui va être fluctuante en fonction de son cycle.
10:34 Le moment où elle synthétise le plus de testostérone,
10:36 c'est juste avant l'ovulation.
10:38 Donc à ce moment-là, elle a un pic de testo et aussi d'ostrogène,
10:41 deux hormones qui favorisent la libido.
10:43 - Donc c'est une période où on a plus de libido à ce moment-là.
10:45 - Oui. - D'accord.
10:45 - Et puis, il y en a parfois des patientes qui vont nous dire,
10:47 "C'est simple, je sais quand est-ce que je vais ovuler
10:49 parce que j'ai envie de sauter sur mon mari."
10:51 Avec des avantages ou des inconvénients, en fonction de ce qu'on désire.
10:55 - Donc ce qui veut dire quand même que chez les femmes,
10:56 la libido est quand même plus fragile
10:58 parce qu'elle sujettit en partie à nos hormones aussi.
11:02 Et en dehors de la libido, quels sont les autres signes
11:05 qui peuvent être associés à une carence en testostérone ?
11:08 - Oui, c'est vrai que ce ne sont pas des hormones
11:10 qui agissent que sur les organes reproducteurs ou sexuels.
11:12 On a des récepteurs aux hormones partout.
11:15 Et notamment, quelqu'un qui va manquer de testostérone,
11:16 que ce soit un homme ou une femme,
11:18 sera un peu moins confiant,
11:20 aura plus de mal à prendre des décisions,
11:22 sera un peu moins dans la combativité.
11:25 Alors après, on aura des caractéristiques physiques,
11:27 on aura tendance à avoir moins de masse musculaire
11:30 puisque vous savez, c'est une hormone anabolisante.
11:33 Un homme pourra aussi perdre en pilosité
11:36 en fonction de en quoi se transforme la testostérone.
11:39 On peut en manquer parce que ça se transforme,
11:41 par exemple, en allant vers les oestrogènes.
11:42 Et dans ce cas-là, il pourra avoir une tendance
11:44 à avoir un peu de sein qui pousse.
11:46 Ou alors, quand la testo va se transformer
11:48 en une autre hormone plus androgénique,
11:51 il va avoir une chute des cheveux
11:53 et d'ailleurs, parfois, qui s'accompagne avec des poils
11:55 qui commencent à pousser dans le dos.
11:56 D'accord, donc les hommes chauves n'ont pas forcément
11:58 plus de testostérone, contrairement à des reçus.
12:01 Sauf qu'il y a un siècle, par exemple,
12:05 les hommes chauves, c'était un signe de virilité
12:08 puisque ça venait d'un excès de testostérone.
12:10 Oui, mais on sait qu'aujourd'hui...
12:11 En fait, c'est un excès de dihydrotestostérone
12:13 mais qui est plus virilisante, effectivement.
12:17 L'ovulation aussi, c'est très important chez une femme,
12:20 justement pour qu'elle puisse avoir un bon équilibre hormonal
12:23 et secréter suffisamment d'oestrogène, de progestérone
12:25 et de testostérone.
12:26 Quels sont les meilleurs conseils que vous pouvez donner
12:28 à une femme pour optimiser son ovulation ?
12:30 Alors, pour bien ovuler, il faut avoir déjà un bon statut
12:34 en calories, il ne faut manger ni trop ni trop peu.
12:37 Si je ne mange pas suffisamment, mon cerveau va couper
12:39 la connexion avec mes ovaires et va m'empêcher d'ovuler.
12:42 C'est la même chose si je me dépense trop,
12:43 si je fais trop d'activités physiques et que je n'apporte pas assez.
12:46 C'est même un phénomène protecteur, adaptatif,
12:48 qui permet de ne pas ovuler pour ne pas faire de bébé,
12:50 ce n'est pas le bon moment.
12:52 Après, si je mange, par exemple, trop de glucides,
12:54 j'aurai trop d'insuline et trop d'insuline,
12:56 ça peut augmenter les hormones mâles qui peuvent bloquer aussi l'ovulation.
13:00 On pourrait aussi parler des biorhythmes.
13:03 Notre cycle féminin, appelé souvent menstruel,
13:06 il est influencé par différents types d'horloges
13:09 et donc si je n'ai pas un bon biorhythme jour-nuit,
13:11 ça peut également perturber mon cycle.
13:13 Et comme on a déjà parlé, du coup, il y a la gestion du stress aussi.
13:16 Bien sûr, qui est très important.
13:18 Et du coup, on peut comprendre pourquoi la pilule contraceptive
13:20 altère fréquemment la libido.
13:21 Il y a beaucoup de patientes qui se plaignent, qui sont sous pilule
13:24 et qui me disent "la libido en ce moment, c'est vraiment dans les chaussettes".
13:28 Oui, puisque la principale pilule prescrite, c'est la pilule combinée
13:31 qui contient des fausses oestrogènes et de la fausse progestérone.
13:34 Ça bloque l'activité ovarienne et nos ovaires produisent de la testo.
13:38 Donc, on en a moins, mais surtout, ça va augmenter la synthèse d'une protéine
13:42 qui transporte les hormones, qui va les séquestrer si on veut.
13:45 Et donc, vu que j'aurai plus de molécules qui séquestrent ma testostérone,
13:50 entre autres, j'en aurai moins de disponible pour mes cellules
13:52 et notamment pour mon cerveau.
13:54 Donc, encore moins de libido.
13:56 Alors, il y a également certaines maladies, malheureusement,
13:58 comme l'endométriose, qui impacte fortement la sexualité des femmes,
14:02 en plus de leur fertilité.
14:03 Je propose d'écouter à ce sujet ce témoignage très émouvant de Pauline,
14:06 qui habite à Hénin-Beaumont, dans le nord de la France.
14:09 Regardez.
14:11 [Musique]
14:14 Moi, c'est Pauline, j'ai 34 ans.
14:19 Je suis atteinte d'endométriose depuis plus de 20 ans.
14:24 J'ai diagnostiqué depuis seulement 10 ans.
14:27 Les symptômes, c'est les douleurs très présentes, très fluctuants,
14:32 les saignements qui viennent quand ils veulent un peu.
14:36 Il y a aussi une fatigue chronique qui s'installe parce qu'il faut gérer.
14:40 C'est cette douleur qui est là constamment.
14:42 Les premières fois, c'était compliqué parce que j'avais mal.
14:49 On sait tous, la première fois, c'est douloureux.
14:53 Mais je ne pensais pas à ce point.
14:55 Je ne pensais pas après.
14:57 Je me suis mise à saigner.
14:58 Donc, la première fois, on me dit "c'est la première fois, c'est comme ça".
15:01 Et puis, la deuxième fois et la troisième fois, on se dit "mince".
15:05 Et après, on va reculons parce que ce n'est pas du plaisir ni pour l'un ni pour l'autre.
15:11 Je voyais bien qu'il y avait cette envie, mais en même temps, cette peur de ce qui va se passer après.
15:19 Comme il disait, ce n'est pas le but de devoir pleurer.
15:22 Alors oui, ça aide pour l'endométriose, mais c'est un impact très néfaste
15:29 sur physiquement et psychologiquement.
15:32 C'est zéro libido, donc il faut aussi travailler avec ça.
15:36 Et je pense que si on n'a pas un conjoint qui est à l'écoute et qui est présent,
15:41 ça prend vite l'eau.
15:44 Il ne faut pas que ça soit tabou.
15:46 Il faut vraiment communiquer, de ne pas avoir peur, de ne pas avoir honte.
15:52 C'est vrai que dans le cas de l'endométriose, c'est difficile d'avoir envie de quelque chose qui nous fait mal.
15:57 Et si on prend la pilule, on a moins de douleur, c'est vrai.
15:59 Mais on a plus de libido et on ne règle pas le problème, hein, Guénael ?
16:02 Eh oui, tout à fait.
16:04 Alors après, c'est vrai que les douleurs peuvent varier en fonction du cycle
16:07 chez la femme qui a atteint l'endométriose.
16:09 Donc parfois, elles peuvent apprendre à adapter leur sexualité ou leur position
16:12 en fonction de la période du cycle.
16:14 Alors, il y a une période aussi dans la vie d'une femme qui peut atomiser notre libido.
16:18 C'est celle de la ménopause et de la pré-ménopause.
16:21 J'ai beaucoup de patientes vers 50 ans qui se plaignent de ne plus avoir envie de faire l'amour.
16:25 Comment l'expliquer déjà sur un plan physiologique ?
16:27 Là encore, il y a une baisse de toutes nos hormones, notamment de la testostérone.
16:31 Oui, sans vouloir rapporter tout aux hormones.
16:33 C'est vrai que la baisse des oestrogènes peut altérer la libido
16:36 et peut entraîner aussi des troubles urogénitaux.
16:38 Nos oestrogènes sont essentiels à notre santé urogénitale.
16:40 Et donc, on aura davantage de développement de mycoses ou de vaginoses.
16:45 De sécheresse vaginale, des rapports douloureux.
16:48 Pour revenir aux femmes ménopausées,
16:51 effectivement, il faut aussi prendre en charge leurs symptômes
16:53 parce que si les rapports sont trop douloureux,
16:55 forcément, on va avoir moins envie de faire l'amour,
16:58 moins de libido aussi.
17:00 Exactement, et c'est aussi en fonction de, à la fois,
17:03 l'endométriose tout à l'heure, l'aménopause.
17:06 Si on regarde, par exemple, ce qu'on appelle les disparonies,
17:10 les difficultés, les douleurs au cours du rapport sexuel,
17:13 60% des femmes, voire plus,
17:16 trois quarts des femmes ont ressenti déjà dans leur vie
17:19 des douleurs lors d'un rapport sexuel.
17:21 On demande aux hommes, c'est pas 3%.
17:23 C'est-à-dire qu'il faudrait que les hommes prennent conscience
17:26 que le rapport peut être douloureux, douleur ou fatigue.
17:29 Il faut y faire attention alors que les hommes, en définitive,
17:32 le négligent parce qu'ils ne le ressentent pas.
17:34 Alors justement, parlons de ces messieurs.
17:36 Est-ce que l'andropause qui va entraîner un déficit,
17:38 non pas brutal, mais progressif de la testostérone,
17:41 peut aussi avoir un impact sur la libido ? Yanel.
17:43 Alors oui, si on prend l'andropause
17:46 comme une baisse de la testostérone.
17:48 Alors souvent, on parle de déficit androgénique lié à l'âge,
17:51 et mon avis, c'est que l'âge a bon dos.
17:53 Que le mode de vie peut vraiment influencer l'imprégnation
17:56 dans ses hormones mal à la baisse,
17:58 avec un mode de vie qui est bourré de perturbateurs endocriniens
18:01 oestrogénométiques, ou qui a tendance à activer
18:04 la transformation de la testostérone en oestrogène.
18:07 J'aime parler de la déficience androgénique liée à la bière,
18:10 en faisant une petite blague, en disant que sucre,
18:12 alcool sont très oestrogéniants, si ça se dit.
18:16 Et en plus, la présence de houblons,
18:19 qui sont des phyto-oestrogènes puissants,
18:21 favorise effectivement la transformation des testos
18:23 et l'émotion des oestrogènes.
18:24 L'andropause, c'est exactement ce qu'on a parlé,
18:26 d'un déficit qui existe chez une petite partie des hommes.
18:29 Mais c'est vrai qu'il y a une diminution progressive
18:31 de la testostérone au fil de la vie,
18:33 qui atteint moins la sexualité,
18:36 ou pas autant qu'on l'imagine.
18:39 Par contre, il faut savoir,
18:41 toujours pareil dans ces différents hommes-femmes,
18:43 il faut savoir que les femmes sachent que
18:45 la sexualité masculine a besoin de plus de stimulation
18:48 au fil du temps.
18:50 Ce qui n'est pas vrai de la sexualité féminine,
18:52 c'est le contraire, elle va s'améliorer.
18:54 Et c'est vrai que là, il y a quelque chose de compliqué.
18:57 Les hommes ont besoin d'être beaucoup plus touchés,
18:59 beaucoup plus stimulés,
19:01 ce qui amène souvent d'ailleurs des défiances,
19:03 parce qu'ils vont rechercher des objets d'attraction,
19:06 des partenaires différents,
19:08 qui vont les exciter plus.
19:10 Je crois que la sexualité peut rester dans le couple,
19:12 dans la mesure où on va travailler cette stimulation.
19:15 Notre libido n'évolue pas de la même façon.
19:18 Nous avons deux sexualités qui n'ont pas été faites pour vivre ensemble.
19:21 Donc un homme a besoin de plus de stimulation en vivissant,
19:24 alors que la femme se libère peut-être plus.
19:27 Elle est complètement libérée de la sexualité.
19:29 Et souvent les femmes vont dire
19:31 "je n'ai plus de gêne pour les règles,
19:33 j'ai moins de douleur",
19:35 alors effectivement on fait attention à la sécheresse vaginale,
19:37 mais surtout, cet homme pourra avoir des besoins.
19:41 Et peut-être que psychologiquement aussi,
19:43 notre sexualité est mieux assumée,
19:45 notre libido, notre désir.
19:47 La vie est plus tranquille au fil du temps,
19:49 parce qu'il y a moins de charge mentale pour les femmes.
19:51 Aussi peut-être.
19:52 Alors parlons des solutions.
19:54 Vérifier sa thyroïde, on l'a dit.
19:57 Gérer son stress, on l'a dit,
19:59 parce que si on synthétise trop de cortisol,
20:01 ça coupe la libido.
20:02 Mais une bonne libido, ça passe aussi par l'assiette, Guénahel ?
20:05 Oui, tout à fait.
20:07 Alors qu'est-ce qu'on pourrait conseiller ?
20:09 Déjà c'est d'avoir suffisamment de cholestérol.
20:11 On a des problèmes de trop de cholestérol,
20:13 mais trop peu de problématiques quand il n'y en a pas assez.
20:16 Mais tous nos hormones stéroïdes, notamment les hormones sexuelles,
20:18 sont fabriquées à partir du cholestérol.
20:20 Donc effectivement, des apports avec des œufs,
20:24 du beurre de qualité, etc.,
20:25 peuvent faire partie d'une alimentation santé.
20:27 Mais pas trop de graisse saturée non plus.
20:30 Voilà, toujours en quantité équilibrée,
20:32 avec les graisses insaturées, comme les poissons gras.
20:35 Pour la vasodilatation,
20:37 après on peut avoir des problèmes d'érection,
20:39 des problèmes de maladies cardiovasculaires
20:41 qui peuvent entraîner des problèmes d'érection,
20:43 si une alimentation trop riche en graisses saturées.
20:46 Et n'oublions pas l'activité physique,
20:48 qui est importante aussi pour stimuler la synthèse de testostérone.
20:51 Est-ce que faire l'amour, c'est considéré comme une activité physique ou pas ?
20:54 Du coup, est-ce qu'on va se créter plus de testostérone ?
20:57 On peut considérer, mais quand on parle de trouver des solutions,
21:00 je crois que les problèmes de sexualité,
21:02 ma soeur Johnson le disait bien et c'est vrai,
21:05 sont toujours des problèmes de couple.
21:07 Qu'on soit même seul, parce qu'on fantase un partenaire.
21:10 La deuxième chose, c'est qu'il y a une interaction.
21:12 Si par exemple, on est mal dans le couple,
21:14 s'il y a des déstabilisations, il va y avoir une baisse.
21:17 On ne peut pas faire l'amour facilement,
21:20 si on est en tension avec le partenaire.
21:22 Et tout nécessite simplement de l'érotisme.
21:25 Je vais rappeler simplement une chose,
21:27 c'est que l'érotisme, c'est essayer de stimuler l'intérêt du partenaire.
21:32 C'est maintenir et stimuler l'intérêt, l'attraction du partenaire.
21:36 Je vais faire quelque chose, je vais vers mon partenaire,
21:39 qu'on soit un homme ou qu'on soit une femme.
21:41 - Et puis on peut se faire aider aussi par des plantes,
21:44 par la phytothérapie et justement, en parlant des plantes de l'amour,
21:47 je propose de rencontrer une graine de sorcière,
21:49 elle s'appelle Stéphanie Ribéraud.
21:51 Et vous allez voir, c'est un sujet qu'elle maîtrise à la perfection.
21:55 - Je m'appelle Stéphanie Ribéraud,
22:04 je suis autrice chez Rustica Éditions Secrets d'Étoiles
22:08 et j'ai écrit l'année dernière un livre qui s'appelle "Les plantes de l'amour".
22:12 Je présente plusieurs sortes de plantes que l'on peut cuisiner,
22:21 que ce soit des épices, des légumes, des fleurs, des fruits.
22:26 Les plantes aphrodisiaques permettent de régler trois troubles de la libido.
22:31 Tout d'abord le trouble hormonal.
22:33 Quand on a une baisse de libido, en général, les hormones sont en diminution.
22:37 On peut utiliser par exemple l'anis pour les femmes et le céleri branche pour les hommes.
22:41 Le deuxième trouble, ce sera les troubles psychologiques,
22:45 donc tout ce qui est stress, fatigue.
22:47 Et là, on va utiliser des plantes plutôt relaxantes
22:50 comme la mélisse, la lavande, la vanille.
22:53 On va plutôt les utiliser en tisane ou bien en bain.
22:57 Et puis le troisième trouble, ça va être les troubles de la circulation sanguine.
23:01 Dans ce cas, on va utiliser des plantes vasodilatatrices
23:04 comme le piment ou le gingembre.
23:07 J'ai un compte Instagram qui s'appelle "Graine de sorcière"
23:13 dans lequel je parle beaucoup de plantes et de magie.
23:16 Là, je fais un chocolat chaud épicé avec du lait d'amande,
23:21 de la cannelle, du cacao, de la vanille, du clou de girofle et de la noix de muscade.
23:28 Vous pouvez boire ça avec votre partenaire pour un petit goûter en amoureux
23:33 et vous m'en direz des nouvelles.
23:35 Alors Guénel, également en matière de plantes, de vitamines, de minéraux,
23:39 qu'est-ce qu'on peut conseiller en cas de baisse de libido ?
23:42 Je parle à la micro-nutritionniste.
23:45 Alors en fait, pareil, ça va dépendre de la cause du manque de libido.
23:50 Donc par exemple, si c'est lié à un excès de cortisol au stress,
23:53 il y aurait le magnésium en micro-nutriments qui sera un peu incontournable
23:57 et la joie ganda qui va être vraiment une plante de premier choix.
24:00 Si jamais on manque de libido parce qu'on manque de testostérone,
24:04 il y a d'autres plantes qui augmentent la testo comme le maca, le tribulus,
24:07 l'ortiracine, le palmiényn, on pourrait parler aussi de la sauge ou du houblon
24:13 si on manque d'oestrogène ou si on manque de dopamine,
24:17 ce sera plutôt le l-mucuna.
24:19 Donc plusieurs solutions fonctionnent.
24:21 Oui, la dopamine, on n'en a pas parlé, mais c'est un neurotransmetteur
24:23 très important pour donner envie, d'avoir envie pour la libido.
24:26 Philippe, je vous ai vu acquiescer, c'est des plantes que vous utilisez régulièrement ?
24:29 Moi, j'irais plutôt dans le symbolique parce que tous les aphrodisiacs
24:33 marchent par des principes d'assimilation, de similitude.
24:37 Et par exemple, toutes les plantes qui peuvent évoquer quelque chose de sexuel,
24:42 que ce soit des formes tubéreuses, des formes phalliques, ainsi de suite,
24:45 pourquoi pas une très bonne cuisine qui est évocatrice.
24:48 Et par exemple, les huîtres, qui étaient le plat favori de Casanova,
24:53 il en mangeait une douzaine.
24:54 Mais parce qu'elles sont riches en zinc.
24:56 Et Guénet, vous expliquez que le zinc, c'est très important pour la libido.
24:58 Et que surtout, quand vous regardez les mollusques,
25:00 effectivement, ça se rapproche beaucoup du sexe féminin.
25:03 Comme quoi, il n'y a pas de hasard dans la vie.
25:05 Non.
25:06 Un grand merci à tous les deux, c'était très instructif, c'était passionnant.
25:10 Je trouvais ça une approche originale, en tout cas, de la libido.
25:14 Ça change de ce qu'on a l'habitude d'entendre.
25:16 Merci en tout cas à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission.
25:19 Alors, les points clés à retenir de cette émission,
25:21 la libido des femmes serait effectivement plus fragile que celle des hommes.
25:24 Alors, restez vigilantes, notamment au moment de la ménopause.
25:27 Il y a des solutions hormonales et/ou naturelles pour remédier au problème.
25:31 Mais, Philippe Bruneau nous l'a dit, c'est à cette période-là
25:34 où la sexualité de la femme est la plus épanouie, la plus libérée.
25:37 Alors, profitons-en.
25:38 Messieurs, attention à la bière et aux aliments trop sucrés de façon générale,
25:41 qui vont faire baisser votre taux de testostérone.
25:44 Et en cas de baisse brutale de la fréquence des érections matinales,
25:47 n'hésitez pas à demander un petit bilan cardiovasculaire.
25:51 Et puis enfin, attention, le stress est l'un des plus grands ennemis de notre libido.
25:55 Et pensez aussi à mettre suffisamment de protéines animales dans votre assiette,
25:59 puisqu'elles sont précurseurs, notamment de la dopamine,
26:02 le neurotransmetteur qui donne envie d'avoir envie.
26:04 Et attention à un cholestérol trop bas.
26:05 Voilà, je pense qu'on a fait le tour.
26:07 Encore un grand merci.
26:08 Merci à tous ceux qui m'ont aidé à préparer cette émission
26:10 et merci à vous de nous avoir suivis.
26:12 Je vous donne rendez-vous très bientôt pour un prochain numéro de La Santé d'abord.
26:15 D'ici là, prenez soin de vous.
26:18 [Musique]
26:39 Le groupe Vive vous a présenté La Santé d'abord,
26:42 le programme qui prend soin de vous.
26:44 Groupe Vive, pour une santé accessible à tous.

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