• il y a 11 mois
Adieu Pays de Lunel, et vive Lunel Agglo !
Depuis le 1er janvier, Lunel est donc devenu une communauté d'agglomérations, et plus une simple intercommunalité.
Concrètement çà change quoi ?

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Transcription
00:00 mais Lunel Aglo désormais. Alors ça change quoi concrètement ?
00:03 La réponse avec notre invité Pierre Soujolle, maire et président de Lunel Aglo, Guillaume Molland.
00:07 - Bonjour Pierre Soujolle. - Bonjour à vous, bonjour à vos auditeurs.
00:10 - Merci d'être venu nous rejoindre pour la première fois dans ce studio, je crois,
00:14 depuis que vous avez été élu maire de Lunel, vous n'êtes plus seulement son maire,
00:17 vous êtes aussi maintenant le président de l'agglomération Lunel Aglo,
00:22 51 849 habitants très exactement,
00:27 dont monsieur et madame Cuguière, les parents de Vigian qu'on salue,
00:31 puisque vous avez un vrai Pascal Hune en face de vous là.
00:35 - Et que je connais. - Et que vous connaissez, j'imagine bien.
00:38 Donc vous avez franchi la barre des 50 000, et donc au 1er janvier,
00:41 de manière automatique, ou parce que vous en aviez vraiment la volonté,
00:45 vous avez dit il faut faire du pays de Lunel une vraie agglomération,
00:48 une vraie communauté d'agglos ? - Alors non, ce n'est pas automatique,
00:51 il faut une vraie volonté politique, et c'est ce que nous avons réussi à construire,
00:55 c'est ce que j'ai réussi à construire avec les vice-présidents,
00:59 ça fait presque deux ans d'échange, de construction,
01:04 pour élaborer un projet de territoire. - Les vice-présidents,
01:06 ce sont notamment les maires des 13 autres communes ?
01:08 - Alors oui, il y a des maires, il y en a un qui ne sont pas maire,
01:11 mais effectivement, les vice-présidents sont généralement, en principe,
01:14 les maires des 13 autres communes, et évidemment, il fallait co-construire ce projet,
01:18 c'est prendre notre place dans le paysage institutionnel,
01:22 entre deux grandes métropoles, Nîmes et Montpellier,
01:25 il est évident qu'au-delà du fait qu'on voit bien que la volonté,
01:29 le législateur aujourd'hui, souhaite que ces structures se mettent en place,
01:33 afin de mieux traiter l'aménagement du territoire, de mieux le gérer,
01:38 on est toujours sur des économies d'échelle, et donc,
01:42 on sentait qu'il fallait que nous prenions en main notre destin, plutôt que de le subir.
01:45 - Ça s'est fait dans un relatif consensus, en douceur,
01:50 il n'y a pas eu d'opposition de la part d'autres communes qui faisaient déjà partie de l'intercommunalité Pays de Lunel,
01:55 mais il n'y a pas eu de crainte d'être absorbé par la ville-centre, comme on l'appelle ?
01:59 - Il y a toujours effectivement un besoin d'échange et d'adhésion,
02:02 c'est ce que j'ai essayé de faire pendant un an et demi, deux ans,
02:05 parce que dans les précédents mandats, ça n'avait pas pu aboutir,
02:08 donc dans ce mandat, on a remis les choses à plat,
02:12 on échange avec les vice-présidents, les maires,
02:16 pour essayer de leur convaincre que c'était l'intérêt général,
02:19 et qu'il n'y a pas de volonté hégémonique de la ville, effectivement, parce que ça...
02:22 - C'est toujours un peu la crainte, on se fait bousser par le plus gros.
02:25 - J'ai envie de dire que c'est une crainte qui est un peu légitime,
02:27 mais il faut aussi la dépasser, et c'était mon rôle que de les convaincre.
02:31 - Alors, très concrètement, ça va changer quoi le fait que maintenant,
02:35 Lunel ne soit plus une simple intercommunalité, une communauté de communes,
02:38 mais une agglomération ?
02:40 C'est des moyens en plus, c'est aussi des compétences en plus,
02:44 et donc j'imagine des coûts supplémentaires.
02:47 Mais c'est déjà un certain nombre de compétences que vous n'aviez pas,
02:49 et que vous allez avoir maintenant,
02:51 et on peut commencer en citant l'exemple des transports en commun.
02:54 - Exactement. - Des transports de ville.
02:55 - Nous devenons autorité organisatrice des mobilités.
02:59 Ce que nous n'avions pas, ça veut dire que nous allons pouvoir gérer nos transports,
03:03 gérer les flux, gérer les lignes, gérer les moyens mis en œuvre aujourd'hui.
03:08 Donc tout ça, c'est une organisation là aussi qui va s'installer dans le temps,
03:12 parce qu'il est évident qu'il y a des coûts, qu'il va falloir mettre en face les budgets.
03:15 - C'était du ressort de la région avant.
03:17 - C'était du ressort de la région.
03:18 Et donc nous allons aussi, mais pour tout cela, nous allons aussi bénéficier progressivement
03:24 d'une évolution de nos dotations.
03:26 Dans quelques années, nous aurons vraiment presque doublé nos dotations.
03:29 - Donc ça veut dire quoi Pierre Sougeolle ?
03:30 Ça veut dire que vous avez de nouvelles ambitions pour les transports en commun,
03:33 les mobilités comme vous dites, à l'intérieur même de cette nouvelle agglomération ?
03:38 - Alors il faut reconnaître que déjà, il y avait un service qui était rendu,
03:41 et on ne va pas s'en plaindre, mais nous pouvons l'imaginer autrement.
03:45 Nous avions des transports qui étaient surdimensionnés, peut-être dans certains cas de figure.
03:49 Quant également à l'énergie, on va peut-être pouvoir passer sur de l'énergie électrique.
03:56 Il y a toute une réflexion qui va devoir être menée par les vice-présidents, par des bureaux d'études.
04:02 Voilà, on a une autre offre possible qui devra émerger.
04:07 - Autre compétence qui est désormais la vôtre, et pas des moindres,
04:10 c'est l'eau, l'assainissement et le pluvial.
04:12 Alors l'eau, on sait que ça devient une ressource extrêmement compliquée à gérer sous nos latitudes.
04:18 On va dire, ça ne va pas être simple, j'imagine,
04:21 parce que jusqu'à présent, chacune des 14 communes gérait ce secteur-là
04:25 un petit peu de manière autonome et isolée.
04:27 Là, il va falloir harmoniser tout ça.
04:29 Quelle est votre idée, vous en tant que président de l'UNED Aglo,
04:33 par rapport à cette gestion de l'eau et de l'assainissement ?
04:36 - Oui, en premier lieu, vous l'avez dit, d'abord c'est une ressource précieuse.
04:39 Sur laquelle nous devons travailler d'ores et déjà.
04:41 Même si le bassin de l'Uneloa, aujourd'hui, n'a pas fait l'objet de restrictions particulières,
04:46 parce que nous avons une nappe phréatique importante,
04:48 mais dont on sait que tôt ou tard, elle pourrait s'affaiblir,
04:52 comme partout ailleurs, on doit quand même avoir, politiquement,
04:55 cette idée de rationaliser, de bien structurer, de bien économiser cette eau,
04:59 et surtout de pouvoir la récupérer.
05:01 - Et donc c'est quoi votre idée par rapport à ça ?
05:03 Le grand projet que cette agglomération va permettre, sans doute, de mener, dans ce domaine ?
05:08 - Dans un premier temps, je crois que ce qui sera important, c'est d'harmoniser les modes de gestion.
05:12 Ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, puisque chaque commune a des modes de gestion différents.
05:17 Et là aussi, pour pouvoir passer en communauté d'agglo,
05:20 il a fallu négocier avec les communes les modes de gestion.
05:23 Certaines ont transféré toutes leurs compétences, d'autres en partie.
05:26 Certains sont engagés dans ce qu'on appelle les DSP, délégations de services publics.
05:30 Il faut attendre qu'elles s'éteignent, pour pouvoir les amener dans un projet global,
05:34 de manière à ce que tout le monde ait la même contribution.
05:40 - Mais ça va être quoi votre ligne directrice ?
05:43 Ça va être faire la chasse aux gaspilles ? Rénover les réseaux ?
05:47 Trouver de nouvelles ressources ? Traitement des eaux usées ?
05:51 - C'est tout ça en particulier.
05:53 On ne peut pas se permettre d'aborder ce sujet en n'allant que dans un seul sens.
05:58 Moi je peux évoquer par exemple la ville de Lunel,
06:00 où nous avons fait des efforts importants avec une station d'épuration ultra innovante,
06:04 qui nous permet de récupérer une eau dite de baignade.
06:07 Quasiment dans certains pays, elle se consomme cette eau.
06:10 Psychologiquement, aujourd'hui, notre société n'est pas prête à ça.
06:13 Mais l'eau qui sort de nos stations d'épuration, aujourd'hui,
06:16 on peut la rejeter sans aucune difficulté dans l'espace naturel.
06:20 On peut la réutiliser.
06:22 Et déjà ça, ça concernera une quantité infinie de mètres cubes
06:27 que nous allons pouvoir remettre dans le circuit.
06:29 C'est une idée, évidemment, à lutter contre le gaspillage.
06:31 Traiter les réseaux, les fuites des réseaux,
06:34 tout ça, ça fait partie intégrante d'un projet.
06:37 - Et puis il y a une troisième compétence qui est désormais la vôtre,
06:40 j'ai retenu celle-là parmi les plus importantes,
06:42 celle de la politique de la ville.
06:44 On sait qu'il y a des crédits accordés par l'État
06:47 pour la rénovation de quartiers dits défavorisés ou en tension.
06:51 Jusqu'à présent, c'était surtout la ville-centre, Lunel, qui en bénéficiait.
06:55 Maintenant, grâce à cet agglomération, des quartiers dits ruraux,
07:00 défavorisés mais dits ruraux, vont pouvoir aussi bénéficier
07:03 de dispositifs dans le cadre de la politique de la ville ?
07:06 - Exactement. Parce que la loi permet maintenant,
07:09 on peut considérer que les communes voisines
07:11 cochent certains critères des problématiques de QPV.
07:15 - Je crois que c'est le cas à Marcillard, Guimesson...
07:17 - Néviel, Marcillard...
07:19 Mais après, dans le cadre de la politique de la ville,
07:22 et par des actions préventives que l'on peut mener,
07:24 on peut intéresser d'autres collectivités.
07:26 Mais aujourd'hui, effectivement, vous l'avez dit,
07:28 Marcillard et Lunel-Villel sont sans doute les collectivités
07:30 qui intégreront très rapidement le projet
07:32 et pour lesquelles nous irons chercher d'avoir des dotations
07:34 aussi politiques de ville au niveau de l'État.
07:36 - Ça veut dire quoi ? Des rénovations de quartiers ?
07:38 Qu'est-ce qui est envisagé ?
07:40 - La politique de la ville, c'est transversal.
07:42 Ça traite de la jeunesse, de l'emploi, du logement...
07:44 Donc c'est assez général.
07:46 On ira dans ces communes...
07:48 À Lunel, par exemple, nous traitons toutes ces problématiques.
07:51 Dans toutes ces politiques publiques, nous avons des actions.
07:53 Pour ces quartiers-là, il va falloir définir les besoins.
07:56 Et nous ferons ça en collaboration, évidemment, avec les maires.
07:59 Et une fois qu'on aura défini les besoins,
08:01 nous mènerons les actions correspondantes.
08:03 - Le slogan un peu accrocheur de votre nouvelle entité administrative,
08:07 donc cet agglo, c'est l'agglo qui crée des liens.
08:10 - Une terre de liens.
08:12 - Tout à fait. Alors les liens entre les 14 communes,
08:14 dont la ville-centre, qui représente quand même la moitié des habitants,
08:17 parce que je parlais de 51 000 personnes,
08:19 et de 51 000 à Lunel, quand même, donc Lunel reste évidemment le phare.
08:22 Mais de liens aussi, dites-vous, entre Montpellier et Nîmes,
08:25 parce que vous êtes vraiment à la croisée des chemins entre les deux villes.
08:28 Quel rôle vous comptez jouer entre, d'un côté une métropole, Montpellier,
08:31 de l'autre une autre agglomération, Nîmes ?
08:34 Quel rôle vous comptez jouer à Lunel par rapport à ça ?
08:37 Que vous êtes un peu à cheval sur deux départements aussi.
08:39 - Tout à fait. On est une ville aussi extrêmement bien positionnée,
08:41 il faut bien le dire. Un quart d'heure de Montpellier, un quart d'heure de Nîmes,
08:44 un quart d'heure de la mer, proche de l'aéroport international.
08:47 Une ville qui dispose d'une structuration aujourd'hui, je pense, absolument,
08:51 en fait très correcte, pour le santé, pour l'échange multimodal,
08:55 donc une ville qui est vraiment une véritable attractivité.
08:57 - Mais trop longtemps endormie ?
08:59 - En tout cas, elle a un potentiel qui n'a pas été développé,
09:02 et elle méritait d'être reconnue à sa juste valeur.
09:05 Donc pour en venir à votre question,
09:08 oui, effectivement, nous ce que nous observons aujourd'hui,
09:11 c'est que ce territoire est un territoire vraiment d'oxygénation,
09:14 de respiration, entre deux grandes métropoles.
09:17 Et on a vu que pendant la crise Covid, il y a eu un intérêt particulier,
09:22 de nombreux habitants montpellierens, ou nîmoins,
09:24 sont venus en rechercher un habitat sur l'Unel,
09:28 parce qu'ils veulent retrouver cette qualité de ville moyenne,
09:31 où on est à tout de suite, en trois minutes, on est en dehors,
09:34 on est dans des espaces naturels remarquables,
09:36 et on se rend compte que la population est de plus en plus attirée vers cela,
09:40 c'est l'évolution sociétale qui est comme ça,
09:42 et donc nous, nous coucherons énormément de cases dans ce domaine-là,
09:45 et je pense que c'est là tout du territoire,
09:47 et c'est là tout que nous allons devoir développer.
09:49 - Merci Pierre Soujaul, maire de l'Unel, et président de l'Unel Aglo,
09:53 depuis le 1er janvier, puisque c'est le nom désormais de l'ex-pays de l'Unel,
09:57 dont vous étiez aussi le président jusqu'à présent,
09:59 sauf que maintenant il s'agit d'une agglomération, on a bien compris.
10:01 Merci à vous d'être revenu ce matin. - Merci de votre invitation.
10:03 - Et j'ai envie de prendre 14 secondes pour passer le bonjour
10:06 aux habitants des 14 communes de l'Unel Aglo,
10:09 à Boisseron, Campagne, Entrevigne, Galargue, Garigue,
10:13 Lunel, Lunelviel, Martiargue, Saint-Just.

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