Interview confession de personnalités politiques et médiatiques sur des sujets environnementaux
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00:00 [Musique]
00:20 [Sonnerie de porte]
00:21 - Bonjour, ça va ? - Bonjour, ça va ?
00:26 - Taïg ? - Bonjour.
00:27 - Et toi ? - Taïg Chris,
00:28 icône du roller et cerveau créatif derrière l'application On/Off,
00:31 est un autodidacte à la trajectoire inattendue.
00:34 Synonyme de bienveillance, de ténacité et d'optimisme,
00:37 ce triple champion du monde en roller sur rampes
00:40 cumule succès sportif et entrepreneuriat audacieux.
00:43 En perturbant le secteur des télécommunications,
00:45 il demeure fidèle à son engagement pour l'écologie.
00:48 Ce champion visionnaire allie prouesse athlétique et innovation professionnelle.
00:52 Sans compromis, bienvenue dans le Déclic.
00:54 - Quel a été votre déclic en matière d'écologie ?
00:56 - Alors, mon déclic en matière d'écologie est venu assez jeune.
00:59 En fait, j'ai beaucoup voyagé parce que déjà, je n'allais pas à l'école
01:02 et on faisait le tour du monde avec mes parents et aussi avec le sport.
01:04 J'ai énormément voyagé.
01:05 Et j'allais tous les ans, quand j'étais gamin, en Martinique en vacances
01:09 et avec mon frère, on adorait la plongée sous-marine.
01:12 Et quand je nageais en Martinique, à l'endroit où on était,
01:16 c'était le camping de Saint-Anne,
01:19 les fonds sous-marins étaient incroyables.
01:22 Mais quand je dis incroyable, il y avait des hippocampes,
01:24 des langousses, des poissons dans tous les sens,
01:26 des coraux totalement incroyables.
01:28 Et vu qu'on revenait chaque année,
01:30 on voyait chaque année la façon où ça se dégradait
01:33 d'une façon incroyable.
01:35 Et maintenant, c'est quasiment un désert marin.
01:38 - Donc, c'est quelque chose qui vous a marqué ?
01:39 - Ça m'a marqué parce que je me disais, mais c'est fou,
01:42 c'est une richesse, une beauté totalement incroyable.
01:46 Et l'homme détruit ça.
01:48 Pourquoi il détruit ça ? Parce qu'il y avait plein de touristes.
01:50 Donc, les coraux incroyables, tous les ans,
01:52 un touriste qui piquait un corail pour l'emmener en France,
01:56 ou il tuait les hippocampes pour les dessécher,
02:01 les ramener en souvenir, etc.
02:03 Donc, j'ai vraiment compris qu'il y a un vrai problème fondamental
02:07 sur la mentalité humaine, en quelque sorte,
02:10 que ce monde est incroyable au niveau de la nature.
02:12 Et si on ne fait pas quelque chose, c'est dramatique.
02:15 - Et justement, pour rebondir sur votre enfance,
02:18 qu'est-ce que vous rêviez de devenir en étant enfant ?
02:20 - Moi, en étant enfant, je rêvais d'être champion de roller.
02:23 C'était mon truc, j'ai commencé le roller quand j'avais 5 ans.
02:26 Et après, j'ai fait plein d'autres choses.
02:28 J'étais magicien professionnel, j'ai fait du tennis, j'ai fait de l'apnée,
02:30 j'ai fait l'école du cirque, j'ai fait plein d'autres choses.
02:32 Mais vraiment, ma plus grande passion, c'était le roller.
02:35 Et à l'âge de 15 ans, je me suis dit, c'est ça que je veux faire.
02:38 Je veux être champion et j'ai dédié toute ma vie pour ça.
02:41 - Est-ce que vous vous souvenez de votre tout premier geste écolo ?
02:45 - Alors, mon tout premier geste écolo,
02:47 pour le coup, il est venu quand même un peu plus tard
02:50 parce que pendant toute une période de ma vie,
02:53 je ne me concentrais que sur les compètes, les entraînements.
02:55 Donc, j'étais dans une course folle et je n'avais que ça en tête.
02:58 Par contre, quand j'ai commencé à arrêter un petit peu de voyager,
03:01 je suis revenu en France et j'ai enfin passé mon permis
03:04 parce que je l'ai passé tard.
03:06 Au début, j'avais une voiture thermique, j'avais un scooter, etc.
03:10 Et très vite, j'ai par exemple donné mon scooter à un pote,
03:14 j'ai arrêté la voiture thermique et maintenant,
03:17 je me déplace avec une roue électrique.
03:19 Alors, c'est peut-être mon côté rider et sensations fortes également,
03:22 mais voilà, je suis là avec ma roue électrique tout le temps
03:25 et ça remplace tout ce que je pouvais avoir.
03:27 - 100 % écologique. - Voilà, 100 % écologique.
03:29 - Et à contrario, est-ce que vous avez un petit péché en écologie ?
03:32 - Ouais, on peut dire... Alors, je sais qu'on entend souvent
03:35 un petit peu le côté moral sur le fait de prendre des bains,
03:39 mais c'est vrai que j'adore prendre des bains
03:41 et ça, c'est le petit péché mignon là-dessus.
03:44 - Si vous deviez être à l'origine d'une loi, d'une invention,
03:47 un sport, un livre, qu'est-ce que c'est ?
03:50 - Alors, moi, je suis partisan de faire les choses à fond
03:54 et j'ai toujours fait ça dans ma vie.
03:56 Donc, en fait, faire passer juste un petit truc
04:00 pour simplement couvrir son orgueil personnel
04:04 ou dire "j'ai fait un petit truc dans l'écologie",
04:07 je trouve pas que c'est important.
04:09 C'est toujours important, mais si on fait quelque chose,
04:11 il faut faire les choses à fond.
04:12 - Pas forcément dans l'écologie.
04:13 Quelque chose qui vous a marqué ?
04:15 Une invention, une loi, un livre ?
04:18 - Ce qui me marque, moi, en tant fan de technologie,
04:21 c'est beaucoup ce que fait par exemple Elon Musk en ce moment
04:24 avec les fusées, mais également avec Tesla, etc.
04:27 Et donc ça, c'est sûr que ça...
04:29 Maintenant que je suis fan de technologie,
04:31 je vois la difficulté de créer de grandes choses
04:33 et j'adore imaginer des choses impossibles
04:36 et réussir à les faire.
04:38 Et quand je vois même nos politiques,
04:39 toujours quand même pour rebondir un petit peu
04:41 sur l'aspect écologique, je sais qu'on est dans un monde
04:44 où c'est difficile si on dit sur un quinquennat
04:47 qu'on arrête totalement les voitures thermiques,
04:50 mais je serais pour qu'un président
04:52 prenne des solutions extrêmes comme ça,
04:54 parce qu'il y a bien quelqu'un qui doit donner l'exemple.
04:57 - Qui doit donner l'impulsion et l'exemple.
04:59 Est-ce que vous avez un sentiment d'inachevé ?
05:01 - Alors, j'ai jamais vraiment le sentiment d'inachevé.
05:03 J'ai des projets que j'ai pour l'instant
05:05 pas réussi à aboutir, mais dans ma tête,
05:07 je n'abandonne jamais et je les mets toujours
05:09 dans un tiroir et je change la stratégie
05:12 pour arriver à les refaire.
05:13 Un des exemples, c'est que j'avais écrit
05:15 un long métrage que j'avais essayé de monter
05:17 à Hollywood il y a 10 ans et que j'ai pas réussi
05:19 finalement à monter, la preuve, le film n'est pas sorti.
05:22 Et donc là, j'ai commencé à l'adapter en série
05:25 et je vais sûrement le produire dans les prochaines années.
05:27 Donc pour moi, c'est jamais inachevé,
05:29 c'est toujours une guerre.
05:30 - Et une ambition pour demain ?
05:32 - Une ambition pour demain, c'est continuer
05:35 à essayer de tourner les pages de ma vie
05:39 avec des projets extrêmement différents,
05:41 intéressants, challengeants.
05:43 J'ai pas un projet plus que les autres.
05:45 Je dirais que dans ma vie, je suis plus un challenger.
05:48 J'aime rêver des choses incroyables,
05:49 soit de devenir champion du monde de roller
05:51 ou sauter de la tour Eiffel
05:53 ou créer une start-up dans les télécoms
05:55 et après, partir d'en bas et me battre
05:58 pour l'atteindre.
06:00 Et donc, sur cette bucket list,
06:02 sur cette liste de rêves,
06:03 j'ai encore une longue liste,
06:04 je ferai sûrement une école pour ma fille
06:07 et pour d'autres enfants dans le futur.
06:09 Peut-être un jour des trucs qui rondent dans l'espace,
06:11 j'en sais rien, mais j'ai plein de projets.
06:13 - Alors justement, aujourd'hui,
06:14 on vous reçoit en tant qu'entrepreneur.
06:16 Mais avant cette carrière d'entrepreneur,
06:19 parlons un petit peu de vos débuts.
06:21 Vous étiez professionnel de roller.
06:24 - Sur les rampes, voilà.
06:25 J'étais champion de roller.
06:26 - Comment c'est arrivé ?
06:28 Comment on tombe là-dedans ?
06:29 - En fait, j'ai commencé le roller tout gamin
06:30 à l'âge de 5 ans au Trocadéro avec mon frère.
06:32 Alors au début, c'était plus un jeu avec les copains.
06:34 Et vers 15 ans, c'est là où je me suis dit,
06:35 j'ai envie de faire des compètes
06:37 et devenir champion, etc.
06:38 Et donc, j'ai dédié toute ma vie là-dessus
06:40 à m'entraîner comme un dingue.
06:41 Heureusement, la mode du roller en ligne
06:43 a explosé en Europe.
06:44 Et donc, je me suis fait sponsoriser,
06:45 j'ai commencé à faire des compètes.
06:47 Et après, j'ai eu 15 ans de compètes
06:49 quasiment tous les week-ends,
06:50 à voyager dans les hôtels
06:52 et à vivre de ma passion.
06:53 Alors, j'ai eu beaucoup d'accidents,
06:55 j'étais tout le temps sur le lit d'hôpital.
06:56 Mais aussi, j'ai remporté
06:57 toutes les plus grosses compètes,
06:58 les championnats du monde plein de fois,
06:59 les X Games, etc.
07:00 Et donc, j'ai réussi à réaliser ce rêve.
07:02 Et même après les compètes,
07:04 j'ai réussi à monter quelques records
07:06 qui ont été symboliques,
07:07 comme le saut de la Tour Eiffel
07:08 ou du Sacré-Cœur, il y a 13 ans.
07:10 - Alors justement, c'est un sport extrême
07:12 avec des risques,
07:13 puisque la Tour Eiffel ou le Sacré-Cœur,
07:15 c'est des monuments évidemment
07:16 qui sont très importants
07:17 et où vous partez de très haut.
07:19 Est-ce que vous avez peur
07:21 avant de démarrer ?
07:23 - Alors oui, clairement.
07:24 Clairement, la Tour Eiffel,
07:25 c'était diabolique.
07:26 Parce que je suis à 40 mètres,
07:27 c'était comme un soleil élastique,
07:28 sans élastique.
07:29 Et je ne l'avais jamais fait.
07:30 Donc c'est clair qu'il y avait
07:31 une peur au ventre.
07:32 - Et comment on gère cette pression ?
07:34 - J'ai comme manipulé ma peur.
07:36 C'est-à-dire que j'ai pris ma peur,
07:37 je l'ai mise de côté.
07:38 Je me dis de toute façon
07:39 que tu aies peur ou que tu n'aies pas peur,
07:40 tu vas sauter.
07:41 Donc il y a 100 000 personnes en bas,
07:43 tu as mis toutes tes économies,
07:44 c'est ton rêve,
07:45 tu ne vas pas te dégonfler
07:46 à cause de la peur.
07:47 Donc finalement, peur ou pas peur,
07:48 le résultat sera le même.
07:49 Donc autant profiter du moment
07:51 et oublier la peur.
07:53 Et grâce à ça, je l'ai annulée.
07:55 - Et c'est ces exploits qui vous ont permis
07:57 ensuite de participer à des émissions
07:58 comme Koh-Lanta par exemple ?
08:00 - Oui, bien sûr.
08:01 Alors Koh-Lanta, non,
08:02 parce que j'ai fait Koh-Lanta avant,
08:03 j'ai tourné Koh-Lanta avant la Tour Eiffel.
08:05 Mais c'est sûr que le fait d'avoir sauté
08:07 de la Tour Eiffel,
08:08 ça a fait débloquer en quelque sorte
08:10 mon image auprès du grand public.
08:12 Et derrière, je me suis retrouvé
08:13 à faire un Danse avec les Stars,
08:15 Pékin Express que j'ai en plus gagné
08:16 pour l'UNICEF, etc.
08:18 Mais j'avais fait des émissions de télé
08:20 bien avant.
08:21 J'avais présenté mes propres émissions
08:22 pendant 10 ans.
08:24 J'avais fait l'été de tous les records, etc.
08:26 Donc j'ai toujours été...
08:28 J'avais le métier de présentateur télé
08:30 pendant ma carrière de rider.
08:32 - Comment vous êtes arrivé dans les télécoms ?
08:34 Comment s'est fait la passerelle ?
08:36 - La télévision, c'était un métier en plus
08:39 et extrêmement fun à faire.
08:41 Mais je ne me voyais pas dans le futur
08:43 faire de la télé toute ma vie.
08:44 Et en fait, il y a 9 ans en arrière,
08:46 je me suis retrouvé dans un moment de ma vie
08:48 où il y avait une grosse remise en question.
08:50 Parce que déjà, le film que j'avais essayé
08:51 de monter à Hollywood,
08:52 je n'avais pas réussi à le monter.
08:53 Je m'étais cassé la jambe,
08:55 les ligaments croisés sur un tournage de film
08:57 avec les mecs qui ont créé Matrix
08:59 et sur un film à 300 millions de dollars.
09:01 Donc je me suis retrouvé sur le lit d'hôpital.
09:03 - Vous étiez cascadeur ?
09:04 - J'étais cascadeur, je doublais Chining Tatum
09:06 qui était l'acteur américain.
09:08 Et donc, j'étais sur le lit d'hôpital.
09:11 Les records, je n'arrivais pas à les monter.
09:13 J'avais toujours la responsabilité financière
09:15 pour mes parents, etc.
09:17 Et donc, je me suis dit, il y a un moment,
09:18 j'arrivais à la quarantaine,
09:19 je me dis, c'est le moment de changer de vie.
09:21 Et donc, tous les sports extrêmes, la télé,
09:24 tous ces trucs-là qui étaient pour moi
09:26 des métiers passionnants mais aussi difficiles,
09:29 parce qu'en sport extrême,
09:30 on ne gagne pas de l'argent
09:31 comme un footballeur ou quoi que ce soit.
09:33 Et dire la vérité, il y a 9 ans,
09:34 sur mon lit d'hôpital,
09:35 j'avais à peine 10, 15 000 euros sur mon compte,
09:37 donc très peu d'argent.
09:39 - Et comment vous est venue cette idée ?
09:41 - Alors, ce que j'ai fait...
09:42 - Et comment est née On/Off ?
09:43 - Ce que j'ai fait, c'est que j'ai créé
09:44 une sorte de formule magique sur ce lit d'hôpital.
09:46 Avant de trouver l'idée d'On/Off, je me suis dit,
09:48 il faut que je me lance dans une industrie
09:50 qui est la plus grande au monde,
09:51 il faut que j'ubérisse cette industrie,
09:52 il faut que je sois propriétaire de ma marque,
09:54 il faut que je vende le même produit
09:55 dans le monde entier,
09:56 que je trouve une distribution mondiale,
09:58 un produit digital,
09:59 et que j'invente quelque chose qui n'existe pas.
10:01 Donc, j'ai mis ces 8 points
10:02 et j'ai essayé de trouver une idée dans les télécoms.
10:04 Je me suis dit, au moins, un télécom,
10:06 je suis sûr que pas me gourer,
10:07 tous les milliardaires sont dans les télécoms.
10:09 Alors, c'était difficile parce que j'avais jamais fait d'études,
10:12 j'ai jamais été scolarisé,
10:13 j'étais seul fondateur,
10:14 je n'avais pas d'argent de côté,
10:15 j'étais sur mon lit d'hôpital,
10:16 je n'y connaissais rien dans les télécoms.
10:18 Et donc, j'ai essayé d'imaginer quelque chose
10:19 qui n'existe pas.
10:21 Et ce que j'ai réussi à trouver,
10:22 c'est de me dire que je vais mettre
10:23 les numéros de mobile dans le cloud.
10:25 Parce que, quand on réfléchit,
10:26 nos emails sont dans le cloud,
10:28 nos fichiers avec Dropbox sont dans le cloud,
10:30 tout est dans le cloud,
10:31 mais notre 06 est coincé dans un bout de plastique
10:33 et la carte SIM.
10:34 Et donc, j'ai commencé à rêver,
10:35 puisque je suis un rêveur,
10:37 de me dire, le numéro de mobile sera dans le cloud
10:39 comme une adresse mail.
10:40 Et à partir de là,
10:41 j'ai essayé de rencontrer des fonds d'investissement
10:43 pour me financer.
10:45 Clairement, ils m'ont rigolé au nez,
10:46 parce qu'ils m'ont reçu,
10:47 parce que j'étais le gars qui a sauté de la tour Eiffel,
10:49 mais quand je leur ai dit que je voulais créer
10:50 un opérateur mobile mondial,
10:51 parce qu'il n'y a qu'un opérateur mobile mondial
10:53 qui pouvait fabriquer ce genre de choses.
10:55 Et heureusement, avec la passion,
10:58 le réseau, la persévérance,
11:01 j'ai réussi à convaincre tout mon entourage.
11:03 Donc, à commencer par mon chirurgien,
11:06 mon comptable, mon avocat, mes potriders,
11:08 des sportifs, j'avais de Chabal à Michalak,
11:11 Olivier Giroud, Grégory Vandeville, etc.
11:15 Je les ai tous convaincus,
11:18 et j'ai convaincu 130 personnes
11:20 qui ont investi 10 millions d'euros.
11:22 Et donc, avec 10 millions d'euros,
11:24 finalement, j'ai pu embaucher des supers ingénieurs
11:27 dans les télécoms, dans la tech.
11:29 Et qui ont travaillé sur l'ingénieur ?
11:30 Qui ont travaillé pour fabriquer le projet
11:32 et fabriquer l'opérateur mobile mondial.
11:33 Et quelque part, c'est une histoire qui est magnifique,
11:35 parce qu'aujourd'hui, cette application
11:37 permet effectivement d'avoir plusieurs numéros
11:39 sous une seule, en fait, quelque part appli.
11:42 Parce que les numéros étaient dans des cartes SIM,
11:45 ça bloquait l'usage.
11:46 Mais il y a une dimension, donc aujourd'hui, écologique
11:48 qui est évidente.
11:49 Bien sûr.
11:50 Là, c'est vrai que c'est un point très important.
11:53 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, par exemple,
11:54 toutes les entreprises,
11:55 elles veulent normalement donner
11:57 un numéro professionnel à leurs salariés.
11:59 Donc aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils font ?
12:00 Ils sont obligés d'acheter un deuxième téléphone.
12:01 Bien sûr.
12:02 Acheter une deuxième carte SIM.
12:03 Et nous, on dit "bring your own device".
12:06 Donc, c'est-à-dire utiliser le téléphone perso de la personne
12:10 et on attribue en un clic sur le cloud
12:12 un deuxième numéro pro.
12:13 Et aujourd'hui, c'est quelque chose que vous utilisez,
12:15 que vous mettez en avant pour des investisseurs,
12:17 pour des partenaires,
12:18 le fait, cet aspect écologique de l'application ?
12:22 Là, oui, sur l'aspect écologique,
12:23 clairement, on en parle énormément.
12:25 C'est même sur notre site Internet.
12:27 Parce que les entreprises,
12:29 ça leur fait économiser, évidemment, du temps,
12:32 de l'argent, etc.
12:33 Mais également des devices physiques.
12:36 Donc, ils n'ont pas acheté un deuxième téléphone et tout.
12:38 Donc, ça réduit énormément.
12:40 Combien de fois a été téléchargée l'appli ?
12:42 Waouh !
12:43 Ça se compte en millions.
12:44 Je ne sais plus, on doit être à 3 millions, peut-être 4 millions.
12:47 3 millions, donc 3 millions d'utilisateurs.
12:48 Alors, pas actifs, mais aujourd'hui, en quelques chiffres,
12:52 la boîte est rentable.
12:53 On devrait faire à peu près 22 millions d'euros
12:55 de chiffre d'affaires cette année.
12:56 On est 120, mais surtout,
12:57 on a un potentiel incroyable dans le futur.
13:00 Alors, en parlant de cette industrie,
13:01 vous aviez mentionné que vous souhaitiez révolutionner
13:04 cette industrie.
13:05 Quelle est votre vision pour l'avenir ?
13:07 Le problème, globalement, en quelque sorte,
13:10 le monde des opérateurs télécoms,
13:12 ils sont assis sur une montagne d'or, en quelque sorte,
13:15 puisqu'ils ont tous ces abonnés.
13:17 Mais ils essayent de baisser, presque réduire l'innovation.
13:23 Parce qu'ils ont peur,
13:24 les gros opérateurs télécoms, je parle,
13:26 ils ont peur que s'il y a une grosse innovation,
13:28 ça risque de chambouler leur business.
13:30 Et donc, finalement, le mec qui est en haut,
13:34 généralement, ce n'est pas le fondateur.
13:36 Les middlemen, ils font remonter parfois,
13:38 il y a des gens en bas qui font remonter des idées.
13:40 Il y a toujours des middlemen dans le management
13:42 qui cassent les idées.
13:43 Donc, les gros opérateurs, ils n'innovent quasiment pas.
13:46 Et c'est quand même dingue que WhatsApp
13:49 n'a pas été créé par des opérateurs,
13:51 que Dropbox, Netflix,
13:54 tous ces services qui auraient pu être créés par des opérateurs.
13:58 Donc, il y a une marge de manœuvre énorme
14:01 sur l'innovation dans les télécoms.
14:02 Quand on parle de durabilité, de matériaux nobles,
14:06 de RSE, de circuits courts,
14:08 pour une start-up,
14:10 comment ça s'intègre aujourd'hui dans les télécoms ?
14:13 Alors, nous, c'est quand même particulier,
14:15 parce que tout notre métier,
14:16 c'est de cloudifier le monde des télécoms.
14:19 Justement, le monde des télécoms était un monde très, très physique.
14:22 Les mecs vendaient des cartes SIM,
14:24 ils avaient des réseaux physiques, etc.
14:27 Et nous, on essaye de...
14:29 Même les cartes SIM, à un moment, on va en vendre,
14:31 mais ça va être des e-SIM, etc.
14:33 Donc, on a essayé de tout cloudifier.
14:35 Et pour l'instant, tout ce qu'on a construit, c'est du software.
14:38 Alors, bien sûr, on a des bureaux physiques
14:39 avec des salariés pour construire ça,
14:41 mais on n'a pas investi dans du matériel.
14:45 Mais ça peut laisser penser quelque part
14:47 que vous êtes beaucoup plus propre,
14:48 mais avec quelque part la data
14:52 et tout ce système qui vous permet de fonctionner,
14:56 est-ce que derrière, ce n'est pas justement un désastre écologique ?
14:59 Alors, pour nous, non.
15:01 C'est vraiment lié à notre produit.
15:03 Je vais vous expliquer pourquoi.
15:04 C'est que quand, par exemple, on a un réseau social
15:07 comme Instagram, pour prendre cet exemple,
15:11 ils ont des milliards d'utilisateurs
15:14 qui échangent toute la journée des photos
15:17 et des vidéos qui sont extrêmement lourdes.
15:19 Donc, ça oblige d'avoir des serveurs gigantesques.
15:23 Des dimensions de même pour un stockage.
15:24 Des data centers incroyables.
15:26 Nous, on n'envoie pas de data.
15:28 On n'a pas des photos.
15:29 Les usateurs ne s'envoient pas des photos toute la journée.
15:31 Il n'y a pas de flux d'actualité comme ça.
15:33 Donc, en réalité, juste pour prendre un exemple,
15:36 je crois qu'en serveur,
15:38 on doit payer un truc comme 10 000 euros par mois,
15:41 ce qui est ridicule.
15:42 C'est-à-dire que notre service est tout petit
15:46 en termes de stockage.
15:47 Dans votre milieu, aujourd'hui,
15:49 est-ce que vous pouvez être labellisé "Made in France" ?
15:52 Est-ce que vous pouvez avoir recours à des circuits courts ?
15:55 Comment ça fonctionne ?
15:56 Oui, oui. Déjà, la société est française.
15:58 Les salariés ne sont pas que en France.
16:01 Pour le coup, quand vous parliez de l'internationalisation,
16:04 dès que j'ai créé la boîte en France,
16:07 moi, je suis parti m'installer le lendemain quasiment
16:10 de la création en Estonie.
16:11 Pourquoi ?
16:13 Parce que j'avais un de mes meilleurs potes d'enfance.
16:16 C'était le seul qui s'y connaissait en tech.
16:18 Vu que je n'y connaissais rien, je l'ai appelé.
16:20 Il vivait en Estonie.
16:21 Et il m'a dit du bien de ce pays.
16:23 Il m'a dit que tous les ingénieurs sont incroyables.
16:25 Skype avait été créé en Estonie.
16:27 C'était quand même une boîte software
16:29 dans les télécoms, un petit peu.
16:31 Et du coup, j'ai débarqué à Tallinn.
16:33 J'ai réussi à embaucher quelques ingénieurs de Skype.
16:37 Et du coup, j'ai monté toute l'équipe tech là-bas.
16:39 Et j'y ai vécu quasiment tout le temps là-bas.
16:42 Donc pendant des années, c'est vrai qu'il n'y avait pas grand-chose en France.
16:45 Puisque tous les ingénieurs étaient en Estonie.
16:48 Et moi, je vivais en Estonie.
16:50 Et maintenant, on commence à avoir à peu près 50 personnes à Paris.
16:54 On va parler un petit peu d'actu.
16:56 Hier, la France a annoncé l'interdiction, le retrait
17:00 temporaire sur le marché de la vente d'iPhone 12
17:04 par rapport à des ondes qui étaient potentiellement dangereuses.
17:07 Qu'est-ce que vous en pensez ?
17:09 D'une façon générale, moi je pense que c'est bien
17:13 de faire des choix comme ça politiques.
17:17 Mais j'ai trop l'impression que c'est un peu des effets d'annonce.
17:20 Ce qui me gêne d'une façon générale avec nos politiques,
17:23 et quand je dis nos politiques, ce n'est pas simplement en France
17:26 ou là où c'est vraiment...
17:28 Ça c'est dans tous les pays.
17:30 C'est qu'ils sont toujours en train de faire le balancier
17:34 entre faire quelques messages pour dire
17:37 "Ah mais non, mais oui, oui, oui, je suis écolo,
17:39 oui je fais ça, oui je fais ça."
17:41 Et à la fois, également les investisseurs,
17:44 également l'industrie, pour finalement,
17:48 toujours le même but à la fin, pour leur réélection personnelle.
17:51 Donc en fait, le sentiment que je vois un petit peu trop
17:54 sur les politiques dans quasiment tous les pays,
17:57 c'est qu'il n'y en a pas un qui a vraiment le courage
18:00 de dire "Je me mets les industries à dos,
18:03 quoi que ce soit, mais moi je vais vraiment
18:05 penser à l'être humain et à la planète."
18:08 Vous voyez ce que je veux dire ?
18:10 Et donc, toutes ces effets d'annonce, de petits trucs,
18:13 c'est une goutte dans l'océan.
18:15 Je prends l'exemple, je ne sais plus où ça en est,
18:17 mais il y avait les droits à la pollution pays par pays,
18:20 les pays qui ne polluiaient pas, les pays riches,
18:22 leur achetaient le droit de le polluer.
18:24 - Le droit à polluer.
18:25 - Il y a tous ces trucs-là qui sont un non-sens.
18:27 - Vous, en tant qu'entrepreneur, vous avez toute la liberté
18:30 de mettre en place des politiques dans votre entreprise.
18:32 Est-ce que, justement, vous pourriez interdire
18:35 le téléchargement de votre application
18:37 à des fabricants de téléphones qui ne respecteraient pas
18:40 des normes environnementales ?
18:42 - Alors, moi, je ne serai pas dans ce point de vue
18:47 parce que, à nouveau, c'est une goutte...
18:50 Je suis quelqu'un qui... Je vais jusqu'au bout
18:53 des choses à chaque fois.
18:54 Donc, s'il faut changer les choses,
18:56 il faut y aller à fond et ne faire que ça.
18:58 Si c'est juste un effet d'annonce ou faire un petit truc
19:01 et il y a une goutte dans l'océan,
19:03 juste pour son orgueil personnel et de dire
19:05 "Regardez, moi aussi, je le fais un peu",
19:07 je trouve que c'est un peu une façon
19:09 de se m'instirer à soi-même.
19:11 Par contre, peut-être un jour après On/Off,
19:13 le jour où je terminerai On/Off,
19:15 si un jour je la revends ou je la mets en gestion,
19:17 peut-être je me lancerai dans une boîte
19:19 qui sera 100 % écologique,
19:21 et là, ça sera un rouleau compresseur
19:23 pour changer les choses.
19:25 J'aime aller à fond dans les projets.
19:27 - Comment vous voyez, pour parler un petit peu d'Europe,
19:30 l'évolution des réglementations en matière de climat,
19:33 et notamment dans le secteur des télécoms ?
19:35 Est-ce qu'il y a des choses qui ont évolué ?
19:37 Est-ce que vous avez des critères aujourd'hui
19:39 que vous n'aviez pas hier ?
19:41 - Alors, en termes d'écologie,
19:43 il y a sûrement dû y avoir différentes lois
19:45 qui sont passées, mais dire la vérité,
19:47 je n'ai pas vu quelque chose qui m'a vraiment marqué.
19:50 Donc je n'ai pas un souvenir,
19:52 mais à nouveau, d'une façon générale,
19:55 je trouve qu'on ne va pas suffisamment loin.
19:58 - Alors justement, quand on parle d'aller loin,
20:01 c'est aussi aller vite.
20:03 Aujourd'hui, on est sur la 5G.
20:05 Comment vous voyez l'évolution de ces technologies ?
20:08 Où est-ce qu'on va aller demain ?
20:10 - De toutes les façons, les opérateurs,
20:13 les opérateurs télécoms, on le voit de plus en plus,
20:16 ils ne sont devenus que des tuyaux.
20:18 Parce que je vous donne un exemple.
20:20 Si vous êtes chez SFR et on vous dit
20:22 "changez votre carte SIM de SFR à Orange",
20:24 ça ne va rien changer dans votre vie
20:26 parce que votre carte SIM n'est qu'un tuyau.
20:31 Et donc bien sûr, puisqu'on utilise de plus en plus
20:34 de data et de vidéos en veux de la qualité,
20:37 rien qu'on appelle par exemple notre famille en vidéo call,
20:40 aujourd'hui, la qualité n'est pas extrêmement nette.
20:43 C'est un petit peu flou.
20:45 Si demain, on peut avoir des écrans géants
20:47 et voir une qualité 4K pour voir notre famille en vidéo call,
20:50 ce sera mieux.
20:52 Donc le cours de l'histoire est automatiquement
20:54 d'accélérer, de passer en 5G.
20:56 - D'accélérer les technologies.
20:58 - Évidemment, de passer en 5G, 6G, etc.
21:00 On verra ce qu'ils vont construire.
21:02 - Justement, on parle beaucoup de 5G aussi
21:04 et de complotisme.
21:06 Pourquoi ce secteur fait-il autant l'objet
21:08 de fantasmes quelque part ?
21:10 - Alors ça, je ne sais pas.
21:12 Je ne suis pas assez calé pour savoir
21:15 s'il y a des études qui prouvent
21:17 que ça a un impact sur le corps ou pas.
21:21 - Il n'y en a pas de recul aujourd'hui.
21:23 - Il n'y en a pas de recul.
21:25 - Puisque visiblement, la 5G, c'est très récent.
21:27 Mais il y a énormément déjà de fausses informations
21:29 qui peuvent circuler dessus.
21:31 Ce qui est assez étonnant, c'est pourquoi
21:33 en permanence, on remet en question
21:35 la nouvelle technologie.
21:37 Est-ce qu'on a peur quelque part aussi
21:39 de l'évolution et du futur ?
21:41 - Bien sûr qu'on a peur.
21:43 Parce que chaque évolution apporte
21:45 des trucs incroyablement positifs.
21:47 Mais également des trucs qui font très peur.
21:49 L'exemple de l'intelligence artificielle
21:51 est un exemple incroyable.
21:53 Je ne sais pas combien d'emplois
21:55 en quelque sorte, chat GPT,
21:57 va supprimer dans le monde.
21:59 Mais ça va se compter en milliards
22:01 sur les prochaines années.
22:03 - Ou à contrario, peut-être ancré aussi ?
22:05 - Ça va sûrement ancrer, mais de plus en plus,
22:07 les intelligences artificielles vont commencer
22:09 à remplacer beaucoup de travail
22:11 que fait l'humain.
22:13 Les gens ne s'en rendent pas compte
22:15 parce qu'on est aux prémices.
22:17 Mais ça va changer énormément.
22:19 Après, on ne peut pas arrêter l'innovation.
22:21 L'innovation, elle est là.
22:23 On arrive sur de la 5G,
22:25 demain, ils voudront de la 6G,
22:27 de la 7G, etc.
22:29 Donc, la solution n'est pas
22:31 d'essayer de bloquer ça.
22:33 La solution est d'essayer
22:35 de mettre des gardes fous dessus.
22:37 - Et d'essayer de maîtriser
22:39 au mieux les solutions.
22:41 - Et surtout, un point très important,
22:43 que ce ne soit pas toujours
22:45 la part du gain
22:47 dans la façon
22:49 où le business est construit
22:51 dans toutes ces sociétés de tech.
22:53 Je vous donne un exemple
22:55 sur les réseaux sociaux,
22:57 sur tous les réseaux aujourd'hui.
22:59 Même sur YouTube, par exemple,
23:01 quand vous regardez une vidéo,
23:03 la vidéo qui vous sera proposée
23:05 n'est pas une vidéo
23:07 qui est le plus pertinente
23:09 en termes éducation,
23:11 apprentissage, enrichissement personnel.
23:13 C'est juste ce que vous,
23:15 potentiellement, cliquez le plus.
23:17 Si, par exemple, je donne un exemple,
23:19 vous êtes fan de vidéos complotistes,
23:21 YouTube va vous proposer
23:23 des vidéos complotistes.
23:25 Ce qui est très triste là-dessus,
23:27 c'est que l'algorithme n'est pas construit
23:29 pour enrichir l'être humain,
23:31 il est construit simplement pour faire de la thune.
23:33 Donc, en fait,
23:35 il est construit pour essayer
23:37 de vous faire cliquer le plus possible
23:39 et de vous mettre n'importe quelle vidéo,
23:41 même si elle est pourrie,
23:43 tant que vous cliquez.
23:45 Et ça, il faut que ça change.
23:47 Juste terminer là-dessus,
23:49 c'est important, il faut que ça change.
23:51 C'est-à-dire que tous les sociétés tech,
23:53 il ne faut pas que l'appât du gain
23:55 puisse drainer la façon
23:57 où ils construisent leurs produits.
23:59 Il faut que ça soit l'évolution
24:01 de l'être humain.
24:03 Écoutez, on vous souhaite tout le meilleur
24:05 pour la suite de On/Off.
24:07 Merci beaucoup d'avoir participé au Déclic.
24:09 Génial, merci.
24:11 [Musique]