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Interview confession de personnalités politiques et médiatiques sur des sujets environnementaux

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Transcription
00:00 [Musique]
00:25 [Bruit de porte]
00:27 Bonjour Nicolas. Bonjour Edouard.
00:32 Bienvenue. Merci beaucoup.
00:34 [Musique]
00:36 Allez-y, je vous en prie.
00:38 Installez-vous.
00:40 Après des étapes marquantes chez L'Oréal et GHD, Nicolas Chausson,
00:44 aujourd'hui président de Vélecta Paris,
00:46 a quitté le monde salarial pour révolutionner l'industrie capillaire en tant qu'entrepreneur.
00:51 Et comme leader mondial des sèches-cheveux professionnels Made in France,
00:55 il fusionne innovation et respect de l'environnement.
00:57 Nicolas Chausson est l'architecte, une coiffure moderne et éco-responsable.
01:01 Bienvenue dans Le Déclic.
01:03 Quel a été votre déclic en matière d'écologie ?
01:05 Ça doit être beaucoup de petites choses, de petits détails.
01:08 Ce n'est pas une date précise.
01:10 Mais par exemple, j'ai fait récemment la Vallée Blanche.
01:13 Et quand vous arrivez en bas de la Vallée Blanche,
01:16 le glacier se termine et on peut y accéder aussi par des escaliers.
01:19 Et ces escaliers, aujourd'hui, on rajoute, on rajoute, on rajoute des marches
01:23 parce qu'il n'y a plus de glaciers.
01:25 Et c'est vraiment hyper visible et c'est effrayant.
01:28 Qu'est-ce que vous rêviez de devenir ?
01:30 Alors, j'aurais adoré devenir champion de tennis.
01:34 Je jouais beaucoup quand j'étais petit, mais je n'avais pas le niveau.
01:37 Et après, j'aurais adoré devenir président de la République.
01:42 D'accord. Est-ce que vous vous souvenez de votre tout premier geste écolo ?
01:47 Je pense que c'est un geste qui n'est pas forcément volontairement écolo,
01:53 mais qui finalement l'est au bout du compte.
01:55 C'est que je garde tout.
01:58 Donc, par exemple, des habits, des vieux t-shirts.
02:02 Je n'aime pas jeter.
02:03 Parfois, on se moque de moi autour de moi, les amis, mes enfants.
02:06 « T'as encore ce vieux t-shirt ? Mais tu l'avais quand t'avais 20 ans. »
02:08 « Oui, mais il me va ! »
02:09 Et à contrario, est-ce que vous avez un petit péché en écologie ?
02:13 Parfois, j'ai un peu de mal avec le tri.
02:16 J'ai deux poubelles à la maison,
02:17 mais parfois, je ne sais pas trop dans quoi va quoi,
02:21 puisque parfois, des emballages qui ont touché les aliments,
02:24 on ne peut pas les mettre dans la poubelle verte.
02:25 Par contre, s'ils n'ont pas touché, c'est parfois un peu compliqué.
02:28 Donc, pfiou !
02:30 Et justement, vous rêviez de devenir président de la République.
02:34 Si vous deviez être le père de quelque chose, d'une loi, d'une avancée sociale ?
02:39 On demande beaucoup, et c'est très bien aux Français,
02:43 et en particulier à vous et à moi, de faire des petits gestes, d'éteindre la lumière.
02:47 C'est sûr.
02:48 Mais je pense qu'il y a des choses qui peuvent être faites.
02:51 Il faut du courage.
02:52 Elles vont parfois à contre-courant,
02:54 au niveau national et international, et qui ont plus de poids.
02:57 Donc, je pense que je prendrais des grandes décisions,
03:00 nationales ou internationales, avec l'Europe,
03:02 sur l'approvisionnement, pour ne pas faire venir des trucs du bout du monde,
03:07 alors qu'on les a ici, ou qu'on pourrait les avoir ici, sur l'eau.
03:12 Je trouve ça quand même dingue qu'aujourd'hui, on arrose les jardins,
03:16 on tire la chasse d'eau, pardon de l'exemple,
03:19 on irrigue les champs, on a de l'eau qui coule dans les rues.
03:23 Potable ! C'est quand même dingue !
03:26 Est-ce que vous avez un sentiment d'inachevé ?
03:29 Non, je vais plutôt, en général, au bout des choses.
03:32 Par contre, j'ai des tas de rêves que je n'ai pas réalisés,
03:35 sinon, ça serait triste.
03:37 Et un accomplissement dont vous êtes le plus fier ?
03:40 Quelque chose qui vous a marqué, où vous vous dites,
03:43 "Voilà, ça, j'en suis très fier, c'est quelque chose à moi."
03:47 Dans le professionnel, c'est d'avoir fait bouger des choses,
03:53 fait progresser des gens dans les différentes entreprises que j'ai dirigées.
03:57 D'accord.
03:58 Ça, c'est vraiment chouette.
03:59 Vous êtes passé par L'Oréal, par GHD.
04:02 Comment ça vous a permis, en fait, aujourd'hui, d'avoir une expérience ?
04:08 Qu'est-ce que concrètement, ça vous a appris ?
04:11 Est-ce que ça vous sert au quotidien dans votre nouvelle aventure ?
04:15 Ça m'a appris énormément.
04:17 Je suis rentré chez L'Oréal après mes études.
04:19 J'étais bébé, j'y ai passé 13 ans.
04:21 J'ai appris plein de trucs.
04:22 Je suis sorti un peu moins bébé,
04:25 mais j'ai appris la finance, le marketing, le commerce,
04:30 au sein d'un grand groupe.
04:31 Je suis parti en très bon terme.
04:33 C'est une entreprise que j'adore,
04:34 avec qui j'ai beaucoup de contacts et de relations encore aujourd'hui.
04:37 Je voulais me rapprocher de Lyon, étant lyonnais,
04:41 et je voulais connaître quelque chose de plus entrepreneurial, de plus petit.
04:45 Donc, j'ai créé GHD France.
04:48 Vous étiez salarié.
04:49 Vous êtes passé de l'autre côté.
04:51 Aujourd'hui, vous êtes entrepreneur.
04:52 Qu'est-ce qui vous a donné, en fait, cette motivation ?
04:55 La liberté, la responsabilité.
04:58 C'est-à-dire que quand vous faites quelque chose,
04:59 si c'est bien, c'est vous.
05:01 Si c'est pas bien, c'est vous.
05:03 Alors que quand il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de monde,
05:05 il y a toujours un peu des parapluies.
05:07 Et donc, quand un projet ne va pas comme on voudrait,
05:11 c'est compliqué, finalement, de savoir d'où ça vient.
05:14 Par contre, quand un projet marche bien,
05:15 tout le monde est d'accord pour dire « c'est moi qui en suis responsable ».
05:19 Donc, prendre ma responsabilité, emmener les gens,
05:22 être responsable de mes succès comme de mes échecs,
05:25 essayer des choses.
05:26 J'adore essayer des choses.
05:28 On se plante, on ne se plante pas.
05:29 Est-ce que ce n'est pas trop dur de passer d'un grand groupe international
05:33 à une entreprise de taille plus petite
05:35 où probablement vous êtes aussi plus opérationnel ?
05:38 Comment vous le vivez au quotidien ?
05:39 Alors, c'est plein de choses à découvrir,
05:42 puisque quand on est dans un grand groupe,
05:44 même patron de filiale, on est très aidé.
05:47 Quand je me suis retrouvé entrepreneur,
05:48 il a fallu que j'aille sur Internet chercher comment on fait une feuille de paye,
05:52 que je sorte moi-même les poubelles,
05:54 mais en même temps, on met les mains dans le cambouis.
05:57 C'est ça qui permet après de porter son entreprise
06:00 en allant voir nos clients
06:02 et en me disant « voilà ce que je fais, j'aime ».
06:05 Et je ne l'aime pas juste en représentation,
06:07 dans des belles réunions ou dans des colloques.
06:10 Je l'aime en allant le matin,
06:12 comme ça a été le cas à une époque,
06:13 à 5 heures dans un entrepôt où il fait -10°C
06:16 et où je dois préparer mes 6-7 colis qui vont être expédiés,
06:22 jusqu'à discuter avec des gros clients,
06:26 négocier, me faire inviter par vous aujourd'hui.
06:30 C'est tout un tas de facettes du métier,
06:32 depuis la plus simple jusqu'à la plus prestigieuse ou intellectuelle.
06:39 C'est ça qui est génial.
06:40 Alors aujourd'hui, votre société,
06:42 Vélecta Paramount,
06:44 est le premier fabricant de sèche-cheveux français,
06:47 « made in France ».
06:49 Qu'est-ce que ça fait ?
06:50 Est-ce que vous éprouvez une forme de fierté ?
06:52 C'est un accomplissement ?
06:53 C'est génial.
06:55 C'est un héritage.
06:56 Cette entreprise existe depuis 1936.
06:59 Elle s'appelait Vélecta,
07:01 elle s'est ensuite appelée Vélecta Paramount.
07:03 Et puis quand je l'ai reprise,
07:05 j'ai voulu revenir à l'origine et aux valeurs fondamentales de l'entreprise.
07:09 Je ne suis pas Zorro,
07:10 je ne suis pas arrivé en me disant
07:11 « elle a vécu sans moi pendant 80 ans ».
07:13 En revanche, c'est une belle endormie.
07:16 C'est à la fois une vieille dame au sens noble du terme,
07:19 c'est-à-dire une entreprise qui a de l'histoire, des valeurs, des équipes.
07:23 Et en même temps, c'est une start-up,
07:25 parce qu'elle a tout à faire.
07:27 Elle propose quelque chose que personne d'autre ne propose.
07:30 On est la seule marque au monde, Vélecta Paris,
07:32 de sèche-cheveux de qualité professionnelle,
07:35 100% fabriquée en France.
07:36 Aujourd'hui, tous les électroménagers, 99%, ne fabriquent plus ici.
07:41 Et donc aujourd'hui, nous, on est fiers,
07:44 parce qu'on défend l'emploi, on défend l'industrie,
07:47 on défend le savoir-faire français,
07:48 parce que la France est aussi connue pour la beauté,
07:51 pour la mode, la beauté.
07:54 Et donc le sèche-cheveux est un accessoire de beauté
07:57 pour les femmes, pour les hommes aussi d'ailleurs.
07:59 Et nous, chez Vélecta Paris, on fabrique des sèches-cheveux qui sont beaux,
08:03 qui sont performants, et qui font du bien.
08:06 C'est-à-dire qui fonctionnent et qui font du bien,
08:08 qui n'abiment pas le cheveu, etc.
08:10 Pour revenir au début de l'histoire,
08:13 pourquoi le cheveu ?
08:15 Comment vous êtes arrivé dans cet univers ?
08:17 À la fin de mes études, je devais faire un stage,
08:21 et j'ai postulé chez L'Oréal et auprès d'autres entreprises.
08:26 Et à l'époque, la règle entre nous, les étudiants,
08:28 c'était que dès qu'on a une réponse favorable,
08:30 on se désiste des autres candidatures pour laisser de la place.
08:33 J'ai eu une réponse favorable de L'Oréal,
08:35 et donc je suis allé faire mon stage chez L'Oréal
08:37 sans connaître, à l'époque,
08:39 le fait que L'Oréal était organisée en division.
08:43 Moi, j'allais chez L'Oréal.
08:45 Et j'aimais bien ce monde de la beauté,
08:47 parce que je pense que c'est un monde merveilleux,
08:49 le monde de la beauté.
08:51 Ce n'est pas un monde juste superficiel,
08:53 c'est aussi un monde profond, psychologique, philosophique.
08:56 Donc je suis rentré chez L'Oréal,
08:58 et je me suis rendu compte en arrivant chez L'Oréal
09:00 qu'en fait, il y avait différentes divisions,
09:02 et que moi, j'étais dans la division produit professionnel,
09:05 donc celle qui s'adresse en particulier au salon de coiffure.
09:09 Je n'avais pas d'antécédents dans ce domaine,
09:11 je n'ai pas de famille coiffeur-coiffeuse,
09:13 et j'ai découvert et j'ai adoré.
09:15 Pour en revenir au sujet de l'émission,
09:18 comment vous intégrez aujourd'hui l'écologie
09:20 dans la fabrication d'un sèche-cheveux ?
09:22 De multiples façons.
09:24 Des façons stratégiques,
09:26 et des façons très terre-à-terre au quotidien dans l'entreprise.
09:29 Dans l'entreprise, on a changé toutes les ampoules classiques
09:32 pour mettre des LED.
09:33 Dans l'entreprise, pour vous donner une anecdote rigolote,
09:35 on a un terrain autour de l'usine,
09:37 et en fait on fait appel à un berger avec des moutons
09:40 pour venir pêtre, plutôt que d'utiliser des tondeuses.
09:43 Bon alors voilà, ça paraît dérisoire,
09:45 mais c'est des petites choses,
09:46 des petites gouttes d'eau qui font les grandes rivières
09:48 et qui vont faire des océans.
09:50 Et puis ensuite, plus stratégiquement,
09:52 on a des sèches-cheveux de très grande qualité,
09:55 donc qui sont durables.
09:57 On est contre, chez Vélecta Paris,
09:58 le produit qu'on jette au bout de 10 minutes.
10:00 Tous nos produits sont réparables.
10:02 Ils sont réparables 10 ans.
10:03 On préfère réparer, ce qui ne nous rapporte rien.
10:06 Donc pas d'obsolescence à progrès.
10:08 Voilà, exactement.
10:09 On a des produits qui ont des cahiers des charges
10:13 pour la fabrication.
10:14 Ils sont 100% fabriqués chez nous,
10:16 sur la base de cahiers des charges
10:17 de notre département Recherche et Développement.
10:19 Et ce cahier des charges spécifie bien les matériaux.
10:23 On travaille sur la minimisation de la matière,
10:26 justement, pour que ces cheveux soient plus légers,
10:29 ce qui est un confort d'usage.
10:30 Mais aussi, ça veut dire que quand on le transporte,
10:32 comme il est moins lourd,
10:33 on a moins d'empreintes carbone.
10:35 Ça veut dire qu'on utilise moins de matière,
10:37 donc c'est moins de gaspillage.
10:39 On travaille sur des composants performants.
10:41 Tout ça répond à des critères aussi RSE très forts.
10:43 Exactement.
10:44 Vous utilisez moins d'électricité
10:45 puisque vous pouvez avoir un résultat très, très satisfaisant,
10:49 performant en moins de temps.
10:50 D'ailleurs, nos premiers clients,
10:52 ce sont les professionnels, les salons de coiffure.
10:54 La marque est ouverte à tous et aux particuliers
10:57 sur notre site velecta-paris.com.
10:59 Mais on a une très bonne notoriété,
11:02 une très grosse appréciation par les salons de coiffure,
11:05 par les professionnels,
11:06 qui, eux, utilisent les sèches-cheveux
11:08 5, 6, 7 heures par jour pour leur métier.
11:12 Ils ont besoin que ce soit performant, léger.
11:14 Donc nous, l'écologie, c'est ça.
11:16 L'écologie, c'est l'abandon de la peinture.
11:18 Les sèches-cheveux, ils sont généralement peints,
11:20 sauf que la peinture, c'est de la chimie,
11:22 c'est du temps supplémentaire dans le process de fabrication,
11:26 donc de la consommation d'énergie.
11:27 Nous, on abandonne la peinture.
11:29 Enfin, il y a mille sujets.
11:31 Vous avez souligné l'importance pour vous
11:34 de contrôler 100% du cycle de la chaîne dans votre entreprise.
11:38 Pourquoi c'est si important pour vous ?
11:40 Parce que, justement, cette qualité absolue en bout de ligne
11:44 fait que le consommateur, quand il a notre produit,
11:46 on sait qu'on lui confie quelque chose de canon,
11:48 de top, de parfait, entre guillemets.
11:50 Et pour ça, il faut qu'on ait eu un contrôle à tous les instants,
11:54 depuis le moment où les composants, les matières sont choisis,
11:58 au moment où elles arrivent chez nous,
12:00 au moment où elles sont assemblées.
12:02 Nos sèches-cheveux sont construits, fabriqués,
12:04 assemblés à la main dans notre usine à Romorantin.
12:07 Et à la fin de l'assemblage,
12:10 tous les sèches-cheveux sont contrôlés à l'unité
12:14 avant d'être mis dans les conditionnements des packagings.
12:19 Et même une fois qu'ils sont dans des conditionnements,
12:22 dans l'entrepôt, prêts à partir,
12:24 il y a des contrôles aléatoires.
12:26 Il doit y avoir 7, 8, 9 points de contrôle
12:28 entre l'origine de l'idée et le moment où vous allez l'avoir dans les mains.
12:32 Vélecta Paris a été sélectionnée pour présenter ses produits à l'Élysée.
12:35 Est-ce que vous pouvez nous raconter cette expérience ?
12:38 Oui, on avait entendu parler de cette grande exposition du fabriqué en France.
12:41 Et comme on est fiers d'être fabriqués en France,
12:44 et que ce n'est pas juste une fierté,
12:46 c'est des conséquences pour les produits, pour les consommateurs, des bénéfices,
12:49 on s'est dit tiens, on va s'inscrire.
12:51 On est tout petits nous, donc on s'est dit on tente.
12:55 Et un jour, pour la première fois de ma vie,
12:57 j'ai reçu une lettre du président de la République
13:00 adressée à monsieur le président.
13:03 Au début, je me suis retourné, mais en fait, c'était moi,
13:05 nous disant qu'on avait été sélectionnés.
13:08 En fait, il y a...
13:10 Et ça vous a servi en visibilité ?
13:12 Ça nous a servi en visibilité.
13:14 Ça n'a pas servi, c'est comme souvent les événements de communication.
13:18 Ça vous sert dans la mesure de ce que vous en faites.
13:21 Donc nous, on a relayé l'histoire.
13:23 Ce n'est pas le fait d'être présent à l'Élysée
13:25 pendant deux jours, de mémoire, trois jours,
13:28 en exposant l'un de vos produits,
13:30 avec effectivement, de mémoire, 10 000 visiteurs pendant trois jours,
13:34 mais qui sont là plus par curiosité
13:36 pour voir ce que c'est que le "Made in France".
13:38 Il y a des tonnes, enfin des tonnes,
13:40 il y avait une centaine d'entreprises différentes
13:42 avec des activités complètement différentes.
13:44 Ce n'est pas eux qui vont forcément changer ma vie
13:47 en termes de chiffre d'affaires.
13:49 Par contre, c'est d'en parler, de dire.
13:51 Voilà, Vélecta Paris a été à l'Élysée.
13:53 Vélecta Paris était parmi les marques retenues
13:56 pour dire qu'on a du talent en France,
13:59 on a du savoir-faire et qu'il faut le faire savoir.
14:01 - Est-ce que vous voulez vous adresser aux particuliers ?
14:03 Est-ce que vous avez une stratégie définie ?
14:06 - Oui, heureusement.
14:08 L'histoire de l'entreprise,
14:10 c'est de vendre d'abord aux professionnels,
14:12 et on va continuer.
14:13 En revanche, rien ne nous empêche,
14:15 et les professionnels le font déjà,
14:17 et pourquoi pas nous aussi prendre le relais,
14:19 de vendre aux particuliers.
14:21 Donc en effet, on peut...
14:22 D'ailleurs, souvent, les femmes qui vont chez le coiffeur,
14:24 elles sont très heureuses, elles espèrent toujours,
14:27 et elles cherchent une manière de...
14:29 ramener un petit bout du coiffeur à la maison,
14:31 parce qu'elles se disent "c'est dingue,
14:33 j'arrive jamais à me refaire la même chose à la maison".
14:35 Donc le sèche-cheveux, c'est un des outils essentiels
14:38 au coeur du métier du coiffeur.
14:40 Donc qu'elles puissent l'acheter pour le ramener à la maison,
14:43 c'est évidemment quelque chose de très intéressant pour elles,
14:45 et évidemment pour nous.
14:46 Après, en termes de cibles, on en a d'autres,
14:48 on a notamment l'hôtellerie,
14:50 et on est présent aujourd'hui dans un certain nombre d'hôtels 5 étoiles.
14:53 J'avais fait le constat de manière étonnante
14:55 que dans des hôtels même de luxe,
14:57 dans la salle de bain, le sèche-cheveux est toujours le pare-empot.
15:02 Et souvent, les femmes qui vont quand même dans ces établissements-là
15:05 amènent leur propre sèche-cheveux.
15:07 Et donc aujourd'hui, nous, on équipe des grands hôtels prestigieux
15:11 avec la marque Vélecta Paris.
15:12 Si vous avez une accélération, quelque part, de la demande,
15:15 comment vous comptez vous adapter dans l'augmentation de la production
15:18 et dans le respect aussi de l'environnement,
15:20 pour produire plus, mais de façon peut-être pérenne et durable,
15:24 quelle est la stratégie à ce niveau-là ?
15:26 En capacité de production, on n'a aucun problème.
15:28 Sur site, à Romorantin, on a la possibilité, il faudra recruter,
15:32 mais c'est génial justement, parce que le fabriquer en France,
15:35 c'est aussi des emplois en France, donc on aura besoin de recruter.
15:37 En revanche, on a l'outil de production
15:39 pour être capable de faire x3, x4, x5.
15:42 Et après, en effet, la question c'est
15:45 mais alors est-ce que ça va créer plus de problématiques d'écologie ?
15:49 Je pense le contraire.
15:50 C'est que ça va nous donner beaucoup plus de moyens pour investir,
15:53 pour demain se dire
15:56 est-ce qu'on ne pourrait pas faire un sèche-cheveux qui ne soit pas en plastique ?
15:59 Et en parlant de 100% made in France,
16:01 est-ce que vous sentez la puissance de ce label à l'international, par exemple ?
16:05 Est-ce que vous sentez que c'est un réel signe de reconnaissance
16:08 ou c'est simplement un label parmi les autres ?
16:11 Non, je pense que c'est un vrai plus,
16:14 peut-être pas dans toutes les industries,
16:16 mais dans celle qui est la mienne, la beauté.
16:18 On est connu, les Français, la France est connue
16:20 pour l'hôtellerie, pour son histoire et pour la beauté.
16:24 Le numéro un mondial des cosmétiques, c'est un Français, c'est L'Oréal.
16:28 On est connu pour la haute couture.
16:31 Donc on est, nous, Vélecta Paris, dans un univers de beauté
16:34 qui est reconnu à l'international.
16:36 Mais ce label vous a vraiment servi en France ?
16:39 Vous sentez une différence depuis l'année ?
16:41 Je ne sais pas si le fabriquer en France, c'est l'argument qui fait vendre.
16:46 C'est un aspect auquel certains sont sensibles,
16:49 mais il faut savoir raconter beaucoup d'autres choses.
16:51 Nos produits sont fabriqués en France, c'est génial,
16:53 et tu peux en parler des heures, mais surtout, ils sont beaux,
16:55 ils sont performants, et quand vous les utilisez,
16:57 ça vous rend heureux parce qu'ils vous font du bien.
17:00 C'est génial de posséder un de ces cheveux Vélecta Paris.
17:03 Le côté fabriqué en France, c'est quelque chose d'intéressant,
17:06 mais en même temps, vous descendez dans la rue,
17:08 vous interrogez au hasard 100 personnes.
17:10 Vous leur dites, est-ce que vous êtes pour
17:12 qu'on privilégie le fabriqué en France ?
17:14 Donc les circuits courts, c'est mieux pour la planète, etc.
17:17 100% des gens vont vous dire oui.
17:19 - Donc en termes de compétitivité, c'est un réel argument.
17:22 - Qu'est-ce que vous allez acheter ?
17:24 Vous allez avoir des différences,
17:26 parce que les gens sont d'accord dans la théorie,
17:28 mais dans la pratique, ils ont des fausses images,
17:31 notamment du fabriqué en France.
17:33 L'une d'entre elles est importante, c'est que ça doit être plus cher.
17:35 C'est faux.
17:37 Le fait d'acheter un produit fabriqué en France...
17:39 - Ça allait être une de mes questions,
17:41 est-ce qu'en matière de prix, par exemple, on n'est pas décorrélés ?
17:43 - Non. D'une part, à l'instant T,
17:45 quand vous achetez, on n'est pas décorrélés.
17:47 Et d'autre part, mais ça, c'est plus compliqué à intégrer,
17:49 mais c'est pourtant la vérité,
17:51 c'est pas juste un argument de vente malin,
17:53 c'est que c'est plus économique.
17:55 Vous achetez un sèche-cheveux Vellecta,
17:57 vous allez le payer 70 euros,
17:59 il va vous durer 7, 8, 10 ans.
18:01 Et en plus, il va pas vous durer genre
18:03 il tombe en lambeaux, mais le moteur tourne.
18:05 Il est parfait.
18:07 Et contrairement à un produit que vous allez acheter peut-être moins cher,
18:09 on a l'impression de faire une économie là tout de suite,
18:11 mais que vous allez devoir racheter dans un an,
18:14 ou qui va vous demander 45 minutes pour vous faire un brushing.
18:18 Donc c'est 45 minutes pendant lesquelles il est branché,
18:20 vous consommez de l'énergie, etc.
18:22 - En matière d'empreintes carbone et d'empreintes écologiques,
18:24 est-ce que le "made in France",
18:26 on peut dire que, d'après vous,
18:28 il est systématiquement plus avantageux ?
18:30 - Ah oui, j'en suis sûr.
18:32 Nos produits, l'ensemble de nos composants,
18:34 à 90% prex,
18:36 nos composants viennent de France ou d'Europe.
18:38 C'est sûr que si vous assemblez en France
18:40 des composants qui viennent de l'autre bout du monde,
18:42 l'empreinte carbone, quelque part,
18:44 elle n'est pas forcément améliorée.
18:46 Si par contre vos produits viennent d'ici,
18:48 là, pour le coup,
18:50 vos composants, vos produits,
18:52 n'ont pas fait le tour du monde,
18:54 et ils ne l'ont pas fait deux fois,
18:56 parce qu'on pourrait me dire "oui, mais si vous exportez ?"
18:58 Oui, si j'exporte, le produit va faire le trajet une fois,
19:00 mais si je ne fabriquais pas ici,
19:02 il l'aurait fait deux fois, pour venir et repartir.
19:04 Donc c'est clair que l'empreinte carbone
19:06 d'un produit fabriqué en France
19:08 et des séchereux de veillette à Paris fabriqués en France
19:10 est beaucoup moindre, c'est sûr.
19:12 On a parlé de votre exposition à l'Élysée.
19:14 Est-ce que, selon vous,
19:16 l'État français fait suffisamment d'efforts
19:18 pour privilégier le "made in France",
19:20 les circuits courts, dans ses appels d'offres,
19:22 dans la sélection de ses entreprises,
19:24 ou d'après vous, il y a encore beaucoup de progrès à faire ?
19:26 Je pense qu'il y a encore beaucoup à faire.
19:28 Globalement, il doit y avoir des gens intelligents.
19:30 Je ne me dis pas "tous des nuls, je vais faire mieux".
19:32 Donc si c'est compliqué,
19:34 ce qui doit y avoir des problèmes,
19:36 j'en vois un, c'est l'Europe.
19:38 L'Europe empêche les hommes politiques français
19:40 de dire "il vaut mieux acheter français".
19:42 Ils ont beaucoup de mal à le dire.
19:44 Ils vont dire "il vaut mieux acheter européen que français".
19:46 Donc oui, il y a des choses
19:48 sur lesquelles on pourra aller
19:50 beaucoup plus vite.
19:52 Nous, par exemple,
19:54 je vous donne juste un exemple très concret,
19:56 on équipe les salons de coiffure
19:58 et les salons de coiffure,
20:00 dedans, vous avez des coiffeurs qui sont allés dans des écoles
20:02 pour apprendre le métier, puisqu'en France,
20:04 il est interdit d'ouvrir un salon si vous n'avez pas un diplôme.
20:06 En France, vous avez des écoles publiques
20:08 qui s'appellent des CFA. Mais comme ce sont des écoles publiques,
20:10 il faut passer par des
20:12 tunnels de complexité,
20:16 de dossiers pour pouvoir
20:18 espérer dire "bonjour, je m'appelle
20:20 Valita Paris, je suis une marque française,
20:22 est-ce que ça n'aurait pas du sens que nos écoles
20:24 de coiffure en France
20:26 et nos jeunes futurs coiffeurs français
20:28 travaillent avec un sèche-cheveux
20:30 français ? Voilà, là, on pourrait
20:32 m'ouvrir des portes gigantesques.
20:34 - On va prendre un peu de recul
20:36 dans le contexte
20:38 de la transition énergétique.
20:40 Comment vous voyez ce monde qui vous passionne
20:42 de la beauté ?
20:44 Comment, pour vous, ça va évoluer ?
20:46 - Je pense qu'il va y avoir
20:48 des évolutions dans les produits
20:50 et les accessoires qui vont autour des produits,
20:52 que ce soit des accessoires pour les appliquer,
20:54 il va y avoir des évolutions
20:56 pour aller vers moins de chimie,
20:58 plus de naturel,
21:00 à la fois dans le produit, mais aussi...
21:02 - Vous parlez de produits aussi ? Parce qu'on a l'impression
21:04 qu'il y a toujours des nouveaux produits, des produits jetables.
21:06 - Je vous parlais de nos produits, les sèches-cheveux
21:08 Vélecta, qui ont une durée
21:10 de vie de 10 ans, qui sont réparables,
21:12 garanties, etc. On n'est pas dans le jetable.
21:14 Les cosmétiques, c'est pareil. Vous avez des
21:16 cosmétiques avec des effets maintenant
21:18 qui sont de plus en plus durables, vous avez de plus en plus
21:20 de marques qui vont vous inciter
21:22 à recharger un flacon
21:24 plutôt que d'acheter des flacons.
21:26 Donc, ça se fait, c'est en train de se faire,
21:28 c'est long. - Il y a une demande aussi, peut-être,
21:30 des consommateurs ? - Je pense qu'il y a une demande
21:32 un peu, en partie, de pas tous les consommateurs,
21:34 mais d'une partie.
21:36 Mais je pense que surtout, il faut
21:38 que ça vienne
21:40 des plus costauds,
21:42 de ceux qui peuvent le plus faire bouger les choses.
21:44 - Faire avancer. - Voilà.
21:46 C'est pas moi, Nicolas, en allant acheter telle bouteille
21:48 de shampoing ou tel sèche-cheveux qui,
21:50 à mon niveau, va modifier le monde.
21:52 Par contre, si tout le monde achète le bon
21:54 shampoing ou le sèche-cheveux
21:56 Vélecta Paris, là, ça peut changer les choses.
21:58 - Et vous, en parlant de
22:00 Vélecta Paris, vos clients professionnels,
22:02 est-ce qu'aujourd'hui, ils ont des attentes particulières ?
22:04 - Alors, les coiffeurs sont, je sais pas
22:06 pourquoi, mais probablement
22:08 plus sensibles que la moyenne à tout ce qui
22:10 est écologie,
22:12 économie d'énergie, etc. Parce que
22:14 dans un salon, on consomme de l'eau, on consomme de l'électricité,
22:16 donc par rapport à Vélecta Paris,
22:18 ils vont nous demander d'avoir des sèches-cheveux
22:20 qui consomment moins, donc plus
22:22 performants. Ils vont nous demander d'avoir des sèches-cheveux
22:24 qui... Parce que l'écologie,
22:26 la micro-responsabilité, c'est aussi l'humain.
22:28 Et donc, par exemple, d'avoir des sèches-cheveux
22:30 plus légers, parce qu'une des grosses
22:32 problématiques des coiffeurs et des coiffeuses,
22:34 c'est comme ils utilisent cet outil
22:36 plusieurs heures par jour,
22:38 ils ont parfois des troubles musculosquelétiques,
22:40 des tendinites, donc tout ce qui va
22:42 accompagner le bien-être du professionnel.
22:44 Ils ont des attentes en termes des matériaux
22:46 qu'on utilise, donc
22:48 des matériaux plus écologiques,
22:50 qui sont moins plastiques, ou moins...
22:52 Voilà, nous, par exemple, tous nos produits,
22:54 on a plusieurs références différentes, ils sont tous
22:56 dans le même packaging. On a un seul
22:58 et unique packaging pour tous nos produits,
23:00 ce qui veut dire qu'on a beaucoup moins de consommation
23:02 de papier, de carton,
23:04 on sauve des arbres. - Quel conseil vous donneriez
23:06 aux gens qui veulent justement
23:08 reprendre des entreprises françaises,
23:10 faire du "made in France" ?
23:12 - Sur le "made in France",
23:14 c'est, comme je vous le disais,
23:16 une des valeurs
23:18 de Vélecta Paris, que j'ai pas inventée...
23:20 - Mais vous le conseillerez demain à d'autres...
23:22 - C'est un vrai plus pour la marque.
23:24 Ce que je conseille à quelqu'un qui reprend une entreprise
23:26 ou qui en crée une, c'est d'être honnête.
23:28 Donc, c'est surtout de s'appuyer
23:30 sur des valeurs existantes,
23:32 donc le "greenwashing",
23:34 qui consiste à dire qu'on est formidables
23:36 parce que c'est la mode et parce que ça va nous faire vendre plus,
23:38 alors que c'est pas vrai.
23:40 Le "made in France", qui n'est aujourd'hui
23:42 pas tellement contrôlé, et qui permet à n'importe quelle marque
23:44 de mettre un petit drapeau bleu, blanc, rouge
23:46 sur un packaging qui peut être trompeur pour le consommateur.
23:48 - Oui, parce qu'il suffit d'assembler, c'est ça ?
23:50 - Il suffit d'assembler, mais même,
23:52 on peut en fait mettre un drapeau bleu, blanc, rouge,
23:54 c'est pas tellement normé encore,
23:56 et ça c'est dommage.
23:58 Et puis même quand on commence à parler des normes,
24:00 il y a des débats, alors est-ce que ça doit être 100% français
24:02 pour qu'on mette le drapeau, ou est-ce qu'on peut dire
24:04 qu'à partir d'un certain pourcentage...
24:06 On rentre dans des discussions,
24:08 donc pour revenir à votre question, ce que je conseille à quelqu'un
24:10 qui reprend une marque ou une entreprise
24:12 ou qui la crée, c'est d'être authentique.
24:14 D'une part, par rapport aux réalités
24:16 de l'entreprise qu'il va créer ou qu'il va reprendre,
24:18 il ne faut pas dire blanc si cette entreprise,
24:20 son atout, c'est pas blanc,
24:22 et d'autre part, d'être honnête, il le dit lui-même.
24:24 - Merci Nicolas Chausson d'avoir participé
24:26 à notre émission,
24:28 et évidemment, on vous souhaite que tous vos voeux se réalisent.
24:30 - Merci beaucoup.
24:32 - Merci.
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