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Source
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Musique https://www.youtube.com/watch?v=42LDUohuGuU

Réponses au quiz de fin :

/!\ Description à ne pas lire avant d'avoir vu la vidéo entièrement
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Qu'affirme le principe du sociologue David Fleming ?
Principe inverse d'évaluation des risques : un risque est un risque si on est capable de penser une mesure qui va le réduire, sinon c'est une donnée de la condition humaine.

Que s'est-il passé en 1976 en France ?
16.000 morts sur les routes en France, suite à cela la France a imposé des mesures de sécurité routière.

Quelle est la définition du progrès selon Kant ?
Le progrès c'est accepter de sacrifier du présent personnel pour un avenir collectif.

#klein #étienneklein #progrès #décision #kant #philosophie #risque #institut #sociodynamique #science #philosophie #conférence #interview #extrait #ethiqueettac
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Pour les décideurs que vous êtes, il y a un autre problème, c'est que nous avons compris que ce qui va se passer va en partie dépendre de ce que nous allons faire.
00:20 Et comme nous ne savons pas ce que nous allons faire, nous ne pouvons pas savoir ce qui va se passer.
00:26 Et donc on attend. On attend de voir ce qui va se passer pour essayer de comprendre ce qu'on doit faire.
00:32 Mais comme ce qui va se passer dépend de ce qu'on va faire, ça tourne.
00:37 Et voyez que c'est là que l'idée de progrès nous manque.
00:44 Je n'ai pas le temps de définir l'idée de progrès dans son sens le plus large,
00:50 mais en gros quand même, croire au progrès c'est faire l'effort intellectuel de configurer le futur à l'avance, par définition, à l'avance,
01:05 d'une façon qui est crédible et attractive.
01:09 Le progrès ce n'est pas l'utopie, il ne s'agit pas de croire à un autre monde.
01:13 Il s'agit de dessiner un monde dont nous pensons que nous pouvons l'atteindre.
01:18 Et c'est la science qui nous donne, ou la technique, qui nous donne le chemin qu'il faut suivre pour atteindre ce monde.
01:25 Il faut que ce soit attractif parce que l'idée de progrès n'est pas automatique.
01:31 Il ne suffit pas d'y croire pour qu'elle se réalise. Il faut travailler à la faire advenir.
01:37 Pour le dire en une phrase qui reprend un autre texte de Kant que j'aurais voulu citer en entier,
01:45 croire au progrès c'est accepter de sacrifier du présent personnel au nom d'un futur collectif.
01:54 Et il me semble que la décision, elle n'est pas rendue possible par le fait qu'on a des connaissances,
02:04 elle est rendue possible par le fait qu'on a une petite philosophie de l'histoire personnelle.
02:10 C'est-à-dire qu'on est capable de dire ce qu'on veut.
02:14 Et quand on sait ce qu'on veut, il est plus facile de décider ce qu'on doit faire.
02:21 Mais j'ai parlé de risque tout à l'heure, la notion de risque elle est omniprésente.
02:28 Il y a différents types de risques, objectifs, subjectifs, d'autres qui sont liés à la certitude.
02:33 On a peur des risques, bon ça c'est une banalité que je peux dire même après avoir perdu mes notes.
02:40 Mais vous voyez bien qu'on a l'impression qu'un risque existe par le fait qu'on est capable d'imaginer
02:54 une mesure de prévention technique, législative ou autre qui permette de le réduire.
03:03 C'est un sociologue qui s'appelle David Fleming qui a énoncé ce principe inverse, comme il l'appelle,
03:09 principe inverse d'évaluation des risques.
03:13 Autrement dit, un risque est un risque si on est capable de penser une mesure qui permet de le réduire.
03:20 Si un risque ne peut pas être réduit, c'est plus un risque, c'est une sorte de donnée de la condition humaine
03:26 qu'on doit accepter parce qu'on ne peut pas la modifier.
03:28 Par exemple, il y a un moyen très simple de diminuer le risque lié à l'alpinisme, c'est de ne pas en faire.
03:38 Mais vous voyez bien que cet exemple que je choisis au hasard, on pourrait par exemple interdire l'alpinisme.
03:49 Mais les risques qu'on attribue à nos actions sont toujours surévalués par rapport aux risques que nous associons à notre inaction.
04:01 Je veux dire par là que si je reprends le cas de l'alpinisme, on peut tout à fait interdire l'alpinisme,
04:07 il y aura zéro mort en montagne.
04:09 Mais quels sont les effets secondaires qui apparaîtraient du fait qu'on ne fait plus l'alpinisme ?
04:16 Est-ce que l'alpinisme, on peut pas considérer que c'est une fréquentation des risques qui permet de mieux les maîtriser ?
04:25 Autrement dit, est-ce qu'en affrontant les risques, on ne prend pas moins de risques qu'en les évitant ?
04:33 C'est une question que je pose.
04:37 Mais ce qui m'a fait découvrir ce principe inverse d'évaluation des risques, c'est ce qui s'est passé en 1976,
04:43 les plus anciens s'en souviennent, en 1976 en France, il y a eu 16 000 morts sur les routes de France.
04:51 Et c'était tout à fait accepté, puisque la circulation automobile et le casque en moto n'étaient pas obligatoires.
05:01 La circulation en moto et en voiture, moi j'ai perdu beaucoup de copains, j'étais en terminal, qui se sont tués en moto,
05:07 et bien on considère que c'est le prix normal à payer pour avoir la liberté de circuler à n'importe quelle vitesse.
05:15 Et un député, encore un député, est intervenu à la Chambre en disant, un discours mémorable,
05:23 "Mesdames et Messieurs, nous sommes en train de laisser assassiner la jeunesse de France."
05:29 Après qu'il ait vu que l'âge moyen des personnes qui mouraient sur les routes, c'était plutôt un âge très jeune,
05:36 et à ce moment là, on a pris des mesures, on a décidé de certaines mesures, comme la ceinture de sécurité,
05:43 les ronds-points, les limitations de vitesse, pour justement réduire ce risque.
05:48 Ce n'était plus une fatalité, c'était un risque, donc quelque chose qu'on pouvait espérer réduire.
05:56 Et je me souviens d'ailleurs que ces décisions avaient provoqué des manifestations de gens contre la ceinture de sécurité obligatoire, etc.
06:07 Autrement dit, vous voyez bien que quand vous prenez une décision, il y a toujours une part d'incertitude qui vient du fait que vous ne savez pas l'effet que va produire votre décision,
06:17 ni l'accueil qu'elle va recevoir, et donc vous devez avoir une forme de courage.
06:22 Évidemment, plus vous savez de choses, sans doute mieux c'est, mais vous pouvez toujours procrastiner en imaginant qu'il vous manque encore quelque chose
06:34 qui, si vous l'aviez, vous permettrait de décider en connaissance de cause.
06:39 Or décider, par définition, c'est décider en mé-connaissance de cause.
06:45 C'est-à-dire qu'il y a toujours quelque chose que vous ignorez.
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