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Quelles sont les trois conséquences de l'effondrement ?
Épidémie, famine et guerre.
Quelles sont les croyances actuelles qui vont nous éviter l'effondrement ?
La croissance, la technologie et le marché.
Quelle est la définition de la barbarie selon Winston Churchill ?
Entre la civilisation et la barbarie, il n'y a que 5 repas.
#cochet #écologie #effondrement #rungis #paris #mort #maladie #famine #croissance #technologie #décroissance #degrowth #greenletterclub #glc #interview #extrait #ethiqueettac
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Quelles sont les trois conséquences de l'effondrement ?
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Quelle est la définition de la barbarie selon Winston Churchill ?
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ÉducationTranscription
00:00 [musique]
00:07 Ce que j'appelle l'effondrement, c'est un effondrement systémique et mondial.
00:12 Systémique, ça veut dire dans tous les domaines de la vie individuelle ou collective,
00:18 quelque chose se passe qui ne s'est jamais passé auparavant, il y a un effondrement.
00:22 Et mondial, c'est-à-dire tous les pays sont touchés, pas simplement le Japon pour Fukushima,
00:27 mais y compris et notamment les pays les plus développés, car ce sont les plus fragiles.
00:32 — Pour vous, quelles seraient les conséquences d'un effondrement dans nos sociétés ?
00:37 Dit autrement, à quoi ressemble une société qui s'effondre ?
00:41 — Eh bien, alors, évidemment, il faut rechercher les causes probables et possibles de l'effondrement.
00:47 Il y en a de multiples. Je ne saurais en faire la liste complète. Mais on peut penser au domaine climatique.
00:53 On peut penser au domaine financier. On sait que le système financier mondial est fou.
00:59 On l'a vu déjà en septembre 2008. On peut penser au système agroalimentaire,
01:04 car ça tient aussi sur un type de productivisme agricole qui est très fragile.
01:08 On peut penser à la qualité et à la quantité d'eau disponible pour nos concitoyens du monde.
01:14 On peut penser bien sûr aux aspects des guerres assez classiques, y compris alors – j'insiste là-dessus –
01:20 des guerres atomiques. Et à ce moment-là, la fin du monde est très proche.
01:24 S'il y a vraiment une guerre atomique, on dira entre les États-Unis et puis la Russie,
01:28 mais ça peut être d'autres. Il y en a d'autres qui ont des bombes atomiques.
01:31 Là, je ne sais pas si en 2050, il y aura beaucoup d'espèces vivantes. En tout cas, pas les humains.
01:36 Il restera peut-être quelques moustiques et quelques méduses. Bon.
01:41 Alors, on peut penser donc à différentes formes. Il y a également la perte de biodiversité,
01:45 avec l'effondrement et ce qu'on appelle les pollinisateurs. C'est beaucoup d'insectes
01:50 qui participent à la production primaire de végétaux. On peut penser donc à beaucoup de domaines
01:56 où on voit que des problèmes assez graves, à l'échelle de la planète, n'ont jamais été rencontrés
02:01 et sont de plus en plus croissants. Alors maintenant, la réalité ensuite vécue, elle est assez simple,
02:09 hélas malheureuse comme jamais l'humanité n'a été malheureuse. Ce sera des épidémies, des famines
02:15 et des guerres civiles. Et donc des extinctions non plus de la biodiversité, mais disons de l'espèce humaine
02:22 de manière extrêmement massive.
02:24 Parce que ça veut dire quoi ? Ça veut dire que s'il y a un effondrement, c'est les systèmes de l'État qui disparaissent ?
02:29 Alors les États, prenons un exemple très concret. Je pense que dans les années 2035,
02:34 à peu près une quinzaine d'années de maintenant, ça peut être 2038, ça peut être 2040.
02:38 Je ne suis pas cinq ans près, bien entendu. Mais enfin, c'est bien avant 2050.
02:42 Eh bien, je pense qu'en 2035, il n'y aura plus l'ONU, il n'y aura plus l'Union européenne
02:47 et même, je pense, qu'il n'y aura pas la République française, ni la République démocratique
02:52 dans d'autres pays de l'Europe. L'Europe en tant que telle, en tant qu'entité rêvée, qui marche mal actuellement,
02:59 n'existera plus parce que, en fait, la survie civilisée sera réduite au local.
03:05 Le local deviendra la principale préoccupation pour avoir de l'eau potable, une nourriture saine,
03:12 des amis qui vous veulent du bien et n'ont pas du mal et un peu d'énergie pour survivre,
03:18 un habitat, des vêtements, des choses de base. Donc ça se passera à l'échelle locale.
03:23 Paris sera sans doute inhabitable en 2038.
03:28 Donc ce que vous nous promettez, c'est un retour à la bougie, à la charrue et au poêle à bois.
03:33 — Qu'est-ce que vous répondez aux gens qui vous disent ça ?
03:35 — Alors le niveau technologique moyen de l'Europe – prenons 500 millions de personnes comme on est actuellement l'Europe,
03:41 il n'y en aura peut-être que 250 millions à cause de la bève démographie affreuse –,
03:45 eh bien c'est très difficile de savoir quel sera-t-il. Est-ce qu'il sera du niveau, par exemple, de 1850
03:53 ou bien du niveau des Mérovingiens, genre Game of Thrones, si vous voulez ? C'est très difficile.
03:58 Mais en effet, les bougies, oui. L'attraction animale, oui. Et disons le communisme municipal, parce que ça sera très local.
04:13 La survie sera locale. J'espère que ça sera quand même très civilisé. Il y aura de l'entraide, de la solidarité, des valeurs,
04:20 y compris des valeurs, disons, qui nous dépassent un peu. Mais croire qu'on aura de nouveau une fuite en avant technologique
04:27 comme ceux qui croient à la voiture électrique, par exemple. Il y a beaucoup de gens, y compris M. Renaud, M. Peugeot, qui disent
04:32 « Non mais l'avenir, ce n'est pas la voiture thermique, c'est fini, ça pollue, ça fait de l'effet de serre, non, non. C'est la voiture électrique. »
04:38 Eh bien il faudrait en faire... Vous croyez qu'il y aura en 2050 2 milliards de voitures électriques ? Mais jamais ! Jamais !
04:45 On n'aura pas assez de matériaux, parce que tout ça, c'est des matériaux qui viennent de l'extractivisme monstrueux de la Terre,
04:51 ça vient du sosol. Et alors on dit « Oui, mais on peut faire de l'économie circulaire avec le recyclage. » Non, un petit peu, mais pas beaucoup.
04:59 — C'est ce qu'on appelle le « pick everything ». — Oui, c'est ça, c'est ça.
05:03 — C'est-à-dire qu'il y a des pénuries qui sont en train d'arriver sur l'argent, sur le cuivre, sur les terres rares, c'est ça ?
05:10 — Alors en effet, nous sommes, en tout cas, quand je dis « nous », c'est les 2 milliards les plus privilégiés sur la Terre.
05:16 Il y en a 5 milliards et demi, les autres, qui ne vivent pas du tout comme nous. C'est des gens qui voyagent très peu et qui n'ont pas...
05:23 Eh ben, ils n'ont pas de télévision, ils n'ont pas de smartphone, ils n'ont pas de bagnole. Ils vivent dans les steppes de l'Asie centrale,
05:31 ou en Afrique, ou même en Chine. Donc on dit « Oui, les Chinois, ça se développe beaucoup ». Non. Les Chinois sont 1 milliard et demi.
05:37 Il y a 300 millions de Chinois qui vivent à peu près comme les Français. Mais les autres sont très pauvres. Donc les Chinois vivent...
05:44 Les Chinois, en général, les 1 milliard et demi, ne vivront jamais comme les Européens, ni en 2020, maintenant, ni en 2030, ni en 2050.
05:52 Alors c'est ça. C'est le « peak everything ». Comme on tient essentiellement sur une économie de capital, c'est-à-dire qu'on déstocke
05:58 ce qui s'est fait pendant des centaines de millions d'années, on le déstocke. Et moins il y en a, eh ben moins il y en aura.
06:04 Et à un moment, il n'y en aura plus, et on ne pourra pas rouler sur le circulaire. Le circulaire, c'est une invention des technologues...
06:09 Voilà. L'économie circulaire, qui consiste à dire « on va recycler tout ce qu'on produit ». Non. On peut recycler certaines choses,
06:15 mais il y a en effet des terres rares qui le sont déjà. Le lithium, par exemple, pour faire des batteries, bon ben un jour, il n'y en aura plus.
06:21 Et puis bien avant 2050. — Et ça donne quoi, une société en décroissance ? Est-ce qu'on a déjà pensé à une société en récession ?
06:29 — Alors on a des sociétés locales qui ont vu la récession. Par exemple, l'Argentine est en récession comme elle l'a été il y a une quinzaine d'années.
06:38 Mais c'est localement. Et il y a beaucoup d'aides internationales, avec des prêts aux banques mondiales, aux fonds monétaires internationaux,
06:46 enfin même les banques privées, tout ça. Tout ça parce qu'il y a une sorte de solidarité et de croyance, surtout.
06:52 La plupart, disons 99% des capitaines d'industrie, des banquiers, des économistes et des politiciens, 99% – j'aurais dit 99,9% –
07:02 croient qu'on peut toujours s'en tirer avec plus de croissance, plus de technologies et plus de marché. Ces trois trucs-là vont s'arrêter.
07:10 Et donc il faudra essayer. Mais personne n'a imaginé ou très peu comment on vit dans des sociétés mondiales.
07:16 J'aurais dit que c'est mondial. C'est pas simplement il y a une petite récession en Allemagne ou dans le Portugal ou en Grèce,
07:22 comme ça a été il y a une dizaine d'années. La Grèce était en récession. Non, non, là, c'est mondial. Non, personne ne l'a imaginé.
07:28 Et donc c'est pourquoi ça va être assez terrible, parce qu'il y a quelques écolo- et quelques économistes écolo- qui ont pensé ça.
07:36 Mais ils sont très peu nombreux et ils sont très peu connus. Personne ne les écoute.
07:39 — Donc ce que vous dites, c'est que les sociétés... Finalement, les sociétés les plus archaïques sont aussi les sociétés les plus résilientes.
07:48 — Absolument. — On sera plus résilient en Albanie qu'à Las Vegas.
07:52 — Mais exactement. Je crois que vous avez lu ça quelque part. Mais c'est tout à fait ça. L'Albanie, qui est un pays européen,
07:58 eh bien a encore beaucoup plus de la moitié de sa population qui sont des paysans. Et la moitié des paysans n'ont pas le tracteur.
08:05 Ils ont la traction animale, qui est très résiliente, quoi. Ça fait des millénaires qu'on sait faire ça, en tout cas des siècles.
08:11 Ça dépend si c'est les chevaux ou les bœufs, bon, etc. Et puis alors qu'en France, maintenant, si vous n'avez pas de tracteur,
08:17 ben vous ne faites plus 85 taux l'hectare. Vous faites 20 quintaux.
08:21 — Le hiatus, c'est que les gens ont l'impression que l'évolution est linéaire, alors que les effondrements sont des ruptures.
08:29 — Absolument. Linéaire, ça veut dire en gros que c'est proportionnel au temps qui passe. Bon, on pourra s'y habituer,
08:34 mais on va peut-être s'y habituer. Bon. Pas du tout. L'histoire, même l'histoire de l'espèce humaine et l'histoire en général,
08:40 moi, je pense qu'elle avance par rupture, par rupture catastrophique. Les guerres, les guerres mondiales, typiquement, ça, c'est des ruptures.
08:46 La dernière guerre mondiale, 50 millions de morts, quand même, c'est terrible. Là, je dois vous le dire, et je le dis avec peine, évidemment,
08:54 c'est beaucoup plus, quoi. Ça sera absolument affreux. En fait, ce qu'il faudra essayer de développer et de développer dès maintenant,
09:01 évidemment, c'est le CAIR ou la sophrologie politique avec vos voisins géographiques.
09:08 C'est pas parce que vous êtes sur un groupe Facebook avec vos amies canadiennes qu'elles vont vous sauver en 2035,
09:14 qu'on y aura la catastrophe, hein. On y aura vraiment l'effondrement. Non. Qu'est-ce qui va faire ? C'est notre environnement géographique immédiat.
09:21 Quelquefois, c'est nos parents, nos enfants, nos proches, nos proches au sens affectif du pire. Quelquefois, c'est simplement nos voisins.
09:27 On va dire « Ouais, mais mon voisin, c'est un connard du Rassemblement national. J'ai rien à foutre avec ce gars-là ».
09:31 Oui, mais c'est avec lui qu'il faudra vivre ou pas. Parce que la survie locale, elle est très simple. S'entraider ou s'entre-tuer.
09:39 — Aujourd'hui, quand vous parlez d'effondrement aux représentants politiques, qu'est-ce qu'ils vous disent ?
09:44 — Eh bien comme je vous disais, 99% de ces gens-là, les collègues de l'Assemblée nationale, les gouvernements de l'Europe...
09:52 Mais ça serait la même chose de M. Poutine ou M. Trump, hein. Bon. Dont on pourrait dire beaucoup d'autres choses, par ailleurs.
09:58 Non, ils ne croient pas à ça. Ils croient – je vous dis –... C'est une religion avec – on peut dire – un seul lieu en 3 personnes,
10:05 la croissance, la technologie et le marché. Avec ces 3 outils-là, on va se sauver le... Oui, bien sûr, il y a un peu des problèmes écolo.
10:13 Il y a même des inégalités sociales, figurez-vous. Et même M. Piketty démontre que les inégalités sociales, ça croisse.
10:18 Oui, mais avec plus de croissance, plus de marché, plus de technologie, on va y arriver. Un peu plus de patience.
10:24 Mais on va y arriver. Ça va revenir. Non, ça ne reviendra plus. C'est fini. La fête est finie.
10:30 — Vous comprenez que les gens n'arrivent pas à imaginer ça ? — Évidemment. Mais évidemment, même nous, ici, bon, on est 4, vous êtes en face de moi,
10:39 mais je m'adresse parfois au public, je fais des conférences, tout ça. Et même les gens, même dans mes amis, etc., ils disent
10:44 « Mais c'est tout à fait fou, ce que tu racontes. Ça n'existera jamais ». Le déni de ce que je raconte est la réaction la plus saine,
10:53 la plus normale et la plus banale, bien entendu. C'est pas possible que tu racontes un tel malheur, parce que ce dont je parle,
11:00 vous avez bien compris, pour le moment, j'ai pas dit le mot, c'est de milliards de morts en quelques années, au lieu de 50 millions
11:07 en 5 ans pendant la Deuxième Guerre mondiale. C'est quelque chose qui est inimaginable, que personne ne peut imaginer.
11:13 Donc les gens, ils se réfugient dans le déni. Ils ne regardent pas mes chiffres et mon raisonnement et mes données,
11:19 parce que ça, c'est pas intéressant. Regardez les rapports du GIEC ou de l'IPBES pour la biodiversité, ou les rapports du PNEU,
11:25 le Programme des Nations Unies pour l'Environnement. Mais c'est tellement chiant, avec tellement de cours, tellement de schémas,
11:30 tellement de fromages découpés, etc., que les gens ne le lisent pas. Et personne ne le lit. Et donc, ils disent « Non, on ne lit pas, c'est très grave ».
11:36 Mais non, ça n'arrivera jamais. On a une espèce de croyance, de croyance religieuse, c'est l'ordre de la croyance religieuse,
11:42 dans notre civilisation, elle est tellement belle, tellement forte, ça va continuer.
11:45 — Alors on va reprendre les mesures politiques que vous préconiseriez. C'est quoi ? C'est le rationnement ?
11:53 — Alors absolument. Le rationnement, notamment en matière... La base de toute survie, c'est que nous, on est une machine thermodynamique,
12:01 en tant qu'humains. Et donc si on n'a pas d'aliments et d'énergie, on meurt assez vite. C'est ce que disait... Vous l'avez peut-être vu,
12:08 mais je le dis toujours. C'est ce que disait notre ami Churchill, qui était pourtant un gars de droite, mais enfin bon, très intelligent.
12:15 La différence entre la civilisation actuelle et la barbarie, c'est 5 repas. Supposer que Rungis s'effondre,
12:23 je peux vous dire que Monoprix et Carrefour... Bon, il y aura des saccages immédiats, des hordes partout. Et puis en 2 jours, Paris meurt.
12:34 C'est aussi facile que ça. La fragilité est incroyable. Il n'y a qu'un seul pipeline qui vient du Havre, là où habite plus ou moins
12:43 le Premier ministre, et qui abonde l'île de France, en pétrole. Supposons que... Il faudra pas donner des mauvaises idées, évidemment,
12:50 à des terroristes, mais si ce pipeline s'arrête... Mais l'île de France, c'est encore là où ça... En quelques jours, c'est la barbarie.
12:57 Quelques jours. Le vernis de civilisation qui nous habite, on a l'impression que là, c'est sympa. En vandalons 11e,
13:03 on a 4G max, on est super, là. Tout ça, c'est un vernis. Très très vite, il faut bouffer, boire et avoir de l'énergie.
13:12 Si vous ne bouffez pas, vous ne buvez pas, vous n'avez pas d'énergie pour vous couvrir, pour vous chauffer quand il fait froid,
13:19 eh bien très rapidement, là où vous habitez, ça devient invivable. Tant que les élites économiques et politiques n'ont pas de problème,
13:27 rien ne changera. Il faut qu'ils s'ouvrent dans leur corps, j'insiste bien. C'est pas... Oh, j'ai lu un rapport, là.
13:32 Dis donc, le GIEC, ils sont quand même pessimistes. Et la DEM, la DEM en France, dit que ça va pas du tout, il y a trop de pesticides.
13:38 Ah, le glyphosate, c'est pas bien. Bon, on verra quand même. Attendons un peu, parce qu'il y a quand même des intérêts économiques.
13:43 Puis l'économie, c'est ce qui règle tout. Ils sont marxistes, en fait. Ils pensent que c'est l'économie, comme disait notre ami Marx,
13:49 qui est déterminante en dernière instance. Pas du tout. Ce qui est déterminant en dernière instance, c'est la biologie,
13:54 c'est la vie ou la mort. C'est ce dont on parle, d'ailleurs, depuis une demi-heure. C'est de la vie et de la mort.
13:58 C'est pas de la culture des fraises à Plougastel.
14:02 — Est-ce que vous croyez qu'un discours d'un homme politique sur la décroissance peut fonctionner ?
14:08 C'est-à-dire est-ce que quelqu'un qui se présente comme décroissant peut être élu ?
14:12 — Non. La décroissance, c'est, on peut dire, la politique de l'effondrement. Si on pense que l'effondrement va avoir lieu
14:18 dans 10 ou 15 ans, eh bien ce qu'il faut préparer dès maintenant, encore une fois, parce que les politiques sont toujours très lourdes,
14:24 encore très inertielles, dès maintenant, c'est la décroissance, la décroissance matérielle de pays ou d'entités comme l'Europe, par exemple,
14:31 y compris et surtout les riches, mais aussi tout le monde, en réalité. Bon. Eh bien personne... Mais un personnage politique,
14:37 comme vous le faites un peu à quelque échelle que ce soit, à l'échelle d'une commune, comme à l'échelle d'un département,
14:42 d'une région de la France ou de l'Europe, si vous dites « Mon programme, c'est la décroissance », eh bien vous faites 0,5 %.
14:48 Et c'est pour ça que l'effondrement... Personne n'y croira avant que tout le monde – et je le dis par milliards – en prenne plein la gueule.
14:55 — Une dernière question. Qu'est-ce que vous conseilleriez aux gens qui nous regardent et qui sont convaincus par vos arguments
15:01 sur l'effondrement ? — Eh bien il faut essayer. Collectivement. Surtout, ne croyez pas que vous allez vous en tirer tout seul,
15:06 parce que vous avez un terrain dans la creuse et puis que vous avez un bunker avec une Winchester et quelques boîtes de conserve.
15:12 Ça, c'est de la connerie absolue. Le survivalisme californien, c'est de la bêtise. Bon. Donc vous essayez avec des amis.
15:21 Est-ce qu'ils sont 5, est-ce qu'ils sont 50, est-ce qu'ils sont 500 ? Peu importe. Mais vous essayez localement, là où vous êtes.
15:27 Si vous estimez que là où vous êtes, c'est pas sain pour survivre là, par exemple à Paris, eh bien vous essayez de trouver un endroit ailleurs.
15:35 C'est plutôt les endroits ruraux, un peu comme l'Albanie. Allez en Albanie ! C'est là qu'il faut aller. Alors France, ça va être beaucoup plus terrible.
15:42 La France est très fragile, comme les États-Unis. C'est le premier pays à s'effondrer, hein.
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