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Lors du comité régional de l'alimentation Hauts-de-France 2023 qui s'est tenu le 12 octobre à Ennevelin (59), une vingtaine de porteurs de projet financés par le PNA et le Plan de relance ont présenté leurs initiatives sous forme de pitch. Découvrez ici De la graine à l'assiette basé à Lille Amiens et son projet "Forêt comestible".

Ce projet consiste à créer des forêts comestibles en ville, démarche éducative et écologique inspirée de la permaculture. La première forêt, établie en 2020 sur un terrain privé, vise à étendre ce concept aux espaces publics des quartiers. Les citoyens impliqués entretiennent le site, tandis que des animations sont proposées aux structures sociales et aux écoles. Des ateliers sont également organisés pour partager connaissances et expérience, encourageant d'autres communautés à créer leurs propres forêts comestibles.

Contact : Laure Nicolas, animatrice, cotyledon@live.fr

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Transcription
00:00 [Musique]
00:16 On est créé depuis 15 ans sur Amiens.
00:18 Donc il y a 15 ans, l'alimentation durable, on ne savait pas trop ce que c'était.
00:21 Mais du coup l'idée c'était de resituer le discours sur l'idée, on parle souvent d'alimentation,
00:25 c'est un acte individualiste qui concerne sa santé.
00:27 Nous on voulait remontrer que c'était un acte collectif et on voulait montrer les impacts environnementaux et sociétaux qu'il y avait aussi derrière.
00:34 Pas uniquement en termes de sanitaire.
00:36 Du coup, moi j'ai beaucoup travaillé dans les écoles, dans les quartiers,
00:40 et en fait je me suis rendu compte avec plusieurs projets aussi,
00:44 que quand on remettait du lien avec ce qu'on mangeait,
00:46 quand les enfants notamment travaillaient un peu, ou même les gens dans les quartiers cueillaient ou des choses comme ça,
00:52 c'était beaucoup plus facile de leur faire goûter.
00:54 Et surtout, par exemple mon discours sur la biodiversité alimentaire,
00:58 j'ai un lieu où j'ai une quinzaine de mantes différentes,
01:00 ils la voient la différence au niveau gustatif, ils le voient visuellement.
01:06 Donc même les saisons, dans l'idée les saisons aussi c'est pareil, ils le voient, ils le constatent.
01:10 Donc il nous fallait un support pédagogique, et donc on a créé le projet de Forêt Jardin.
01:15 Je vous avouerai que l'idée vient d'une épicerie sociale dans laquelle je travaillais,
01:19 et en fait les gens en avaient marre d'acheter les produits des supermarchés,
01:22 ils se sont dit "on va faire un verger", et ça s'appelait "Le verger qui se mange".
01:26 J'ai trouvé ça super intéressant, sauf qu'un verger ça demande de l'entretien,
01:29 un jardin ça demande de l'entretien, et en fait je suis tombée sur le concept de forêt comestible.
01:33 Alors c'est une idée splendide, c'est toujours dans la permaculture, on se dit toujours qu'on va finir dans un havac,
01:38 mais l'idée c'est de recréer un système forestier, donc de recréer cet écosystème-là,
01:43 en y mettant des arbres fruitiers.
01:45 Donc l'idée c'est qu'à la fin ça doit être autonome normalement.
01:48 Donc nous ça fait trois ans qu'on expérimente, c'est des milieux qui sont créés partout en France,
01:53 mais surtout qui viennent d'autres pays, et du coup ça fonctionne.
01:57 Donc il n'y a pas que des arbres comestibles, il y a aussi des arbres qui sont là aussi pour la nature,
02:01 parce qu'on n'utilise pas de produits non plus.
02:03 Il y a trois objectifs à ce projet, un c'est un support pédagogique, très clairement,
02:08 autour de l'alimentation et de l'environnement, pour les écoles et aussi pour les structures sociales.
02:14 Le deuxième objectif c'était de recréer un lieu de vie,
02:18 parce que souvent on parle de la mixité des publics, mais elle est difficile à avoir.
02:22 Là si on se situe dans un quartier ou au milieu d'une ville, la mixité va se faire d'elle-même,
02:26 donc un lieu culturel et intergénérationnel, et avec l'idée aussi que ça soit un truc qui permette aux gens d'agir.
02:33 Parce que souvent, moi quand je rencontre les gens dans les quartiers, ça descend en fait.
02:37 C'est-à-dire qu'on leur propose des projets, mais absolument pas que ça soit mon temps.
02:40 Donc l'idée c'est, à chaque fois que je vais dans les quartiers avec les habitants,
02:44 je leur demande s'ils souhaitent un projet comme ça, et c'est eux qui doivent le vendre,
02:47 qui doivent aller voir les autres habitants.
02:49 Et le dernier c'est aussi, c'est un peu de l'agroforesterie, mais c'est de montrer que c'est une pratique.
02:55 Parce qu'on fait beaucoup de jardins, jardins partagés, mais l'idée là, c'est que dans les jardins,
02:59 on n'utilise que la strata herbacee, celle qui est au sol.
03:01 Là l'idée c'est dans un forêt-jardin, vous utilisez toutes les strates.
03:04 Nous on en a développé quatre, il y a celle d'Eliane, par exemple avec le kiwi qu'on appelle l'actinidia,
03:09 mais après il y a la strata arbustive où vous avez plein de choses aussi, les noisetiers.
03:13 Par exemple on parle de la patate tartinée, moi je leur dis que le Nutella c'est pas bien, je vais en parler les moments où...
03:18 Mais du coup je leur dis, regardez comment on peut en faire une nous-mêmes et avec ce qu'on trouve dans la nature.
03:22 Donc là ça parle aussi au niveau des gens dans les quartiers, parce que c'est accessible à tous gratuitement.
03:26 Enfin c'est l'idée, c'est que la forêt n'appartienne pas à l'association, c'est donner les outils,
03:31 et après que ça soit un lieu qui appartienne aux gens et aux structures.
03:37 Donc nous on a une centaine de bénévoles sur ce projet là, nous on n'a eu qu'un terrain privé, on n'a pas eu de terrain public.
03:43 Donc je ne peux pas dire... Après je sais qu'il y a des choses qui existent en France,
03:47 mais en tous les cas pas sur les Hauts-de-France, donc l'idée c'est de les s'aimer,
03:50 sur des terrains publics plutôt dans les quartiers.
03:53 Donc nous on se voit une fois par semaine, on a décidé ça comme ça avec les habitants,
03:57 une fois par mois, tous les derniers dimanches du mois.
04:00 Après sur les écoles on a développé six supports, dont celui-là par exemple.
04:04 L'idée c'est qu'ils sont obligés, c'est-à-dire que si on s'inscrit dans ce projet là,
04:07 ils sont obligés de venir tout au long de l'année.
04:09 Et ce n'est pas question de dire qu'en hiver il fait froid, et voilà, c'est les saisons, qu'on voit les saisons.
04:13 Donc il y a différents ateliers qui permettent de voir comment ça évolue, comment la nature évolue.
04:17 Et chacun a aussi développé des projets personnels, par exemple dans la structure sociale dans laquelle j'étais,
04:22 eux ils ont voulu en faire une forêt.
04:24 Donc j'ai dit "ok, on y va", mais du coup on a des difficultés à trouver des terrains.
04:28 C'est très compliqué pour une collectivité d'investir sur 10-15 ans et de donner des terrains,
04:34 enfin clairement, voilà, des structures ou des choses comme ça.
04:37 Et puis, nous on a 1800 m².
04:41 Après on peut faire, l'idée c'est d'utiliser les strates, après ça peut être sur plus petits,
04:45 après l'idée ça serait bien de faire au moins sur des plus grands.
04:48 Nous on a 1800 m², on a quand même pu planter une centaine d'espèces différentes,
04:53 dont une soixantaine qui sont comestibles.
04:55 Après c'est l'idée aussi de l'ortie, moi des fois on me dit "il n'est pas propre ton jardin",
04:59 c'est de revenir aussi sur l'idée de "les jardins à la Versailles, je pourrais en revenir".
05:02 L'ortie ça se mange par exemple, très clairement.
05:05 Donc voilà, c'est de montrer aussi cette diversité, et naturelle, et puis de ramener de la biodiversité.
05:11 Là on a fait une étude avec un programme de sciences participatives, qu'on tient aussi à disposition,
05:15 et l'idée c'est que par exemple il y a deux espèces de papillons qui sont apparues
05:18 par rapport à ce qui était l'état initial de ce terrain.
05:22 C'est de voir aussi un jardin, vous allez tout récolter, vous n'allez rien laisser.
05:26 Nous on va laisser des choses, pour réamander le sol.
05:29 C'est aussi d'accepter que la nature elle va se gérer.
05:32 J'arrête comme ça, je ne vous présente pas l'outil, c'est après vous voulez,
05:35 mais je préfère que vous posiez des questions.
05:38 - C'est qui les bénévoles ? - Ah ben c'est des habitants,
05:40 c'est des gens qui ont entendu parler.
05:42 - Qui viennent récolter en fait, c'est ça ? - Oui.
05:44 Alors là l'idée, la base, c'est qu'on a élaboré une charte justement avec eux.
05:48 L'idée c'est quand même, à minima c'est plutôt pour les écoles déjà,
05:52 pour qu'ils puissent récolter, et une fois qu'on aura suffisamment de récolte,
05:56 alors là on pourra effectivement que ça soit abordable pour tout le monde.
06:00 Mais là pour l'instant en priorité c'est plutôt les écoles.
06:03 Un arbre ça peut faire 400 kg de fruits, mais au début il n'en fait pas 400 kg.
06:07 Donc voilà, il faut laisser le temps au temps, et le problème c'est qu'on est dans des sociétés
06:10 qui se font très rapidement, donc on a dû investir dans des arbres de 5-6 ans,
06:13 mais en vrai il faudrait le planter en graines, mais ça met 10 ans,
06:16 donc ça c'est pas possible. Donc on a beaucoup investi dans les arbustes,
06:19 petits framboisiers, cassissiers, groseilliers, muriers,
06:22 voilà parce que ça c'est beaucoup plus rapide, et puis voilà, il y a un impact.
06:26 Mais l'idée c'était aussi de tester les variétés qui fonctionnaient bien avec les gens.
06:30 Par exemple là, moi je sais que dans les quartiers, je pense que je vais mettre des figuiers.
06:34 Après il y avait l'idée aussi de rester dans le lieu local aussi, voilà.
06:37 - Le bois, c'est pas pareil. - Le figuier, bah ouais carrément.
06:41 - C'est des figuiers de plaies ? - Bah c'est ça, exactement.
06:44 - Vous en accompagnez combien ?
06:47 - Alors là pour l'instant, j'ai beaucoup de difficultés, moi avec la mairie d'Amiens par exemple,
06:52 d'avoir des terrains. Ça fait deux ans que je suis en négociation et ça fait deux ans que j'ai pas.
06:55 Alors moi j'essaye aussi avec les bailleurs sociaux, mais c'est pareil, c'est compliqué.
06:58 Là ça fait deux ans qu'on est en négociation avec la CIP dans le quartier des Toulises,
07:01 vous voyez, juste pour ça. Donc moi en fait, l'idée c'est pour ça que la DRAF,
07:05 c'est super qu'ils m'aient invité et tout, moi je cherche des collectivités
07:08 qui seraient prêtes à investir dans ce genre de projet quoi, voilà.
07:11 - Dans la SOM seulement ? - Non non non, moi l'idée c'est d'intervenir dans les Hauts-de-France,
07:15 mais uniquement dans les Hauts-de-France, qu'on reste local.
07:18 - Et justement votre modèle économique, c'est quoi votre modèle économique ?
07:22 - Alors en fait, y'a pas réellement... alors j'aurais dû développer le côté économique,
07:26 moi je suis salariée de l'association, mais l'idée c'est que, vous avez bien compris,
07:29 que la forêt ne m'appartienne pas. Moi je vais sur les territoires, je vous aide à monter la forêt,
07:33 après l'idée c'est que ça appartient à nos habitants. Moi l'idée de l'économie,
07:37 c'est vraiment un aspect pédagogique, mais après il peut être réfléchi,
07:43 il peut être réfléchi complètement. Après par exemple, dans le cadre des RSE,
07:48 dans les entreprises, c'est bien de bon temps de payer...
07:51 Nous on en a eu pour 3000 balles à peu près d'achat des arbres, j'avais 5-6 ans,
07:55 donc ça c'est clairement pris en charge par les... et puis après si vous avez un service d'entretien,
08:00 des jardins et tout, l'idée c'est de faire un partenariat avec,
08:03 de faire partie aussi de la gestion d'un lieu comme ça.
08:07 Merci.
08:09 Merci.
08:10 [Musique]

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