Lors du comité régional de l'alimentation Hauts-de-France 2023 qui s'est tenu le 12 octobre à Ennevelin (59), une vingtaine de porteurs de projet financés par le PNA et le Plan de relance ont présenté leurs initiatives sous forme de pitch. Découvrez ici la Communauté de communes de la région d'Audruicq qui présente sa démarche "Chicorée : de la mer à l'amer"
Le PAT de la CC de la Région d’Audruicq se situe sur un territoire côtier entre Calais et Dunkerque composé de 15 communes. Ce territoire agricole a subi la périurbanisation en raison de l'installation de résidents venant de l'extérieur. L'activité marquante de cette région est la culture de la racine de chicorée, favorisée par une terre argilo-sableuse. L'initiative, lancée il y a 20 ans, met en valeur l'histoire des sécheries de chicorée et implique la communauté. Des outils éducatifs ont été créés, des partenariats ont été établis avec les écoles et les artisans locaux pour favoriser la créativité culinaire et la transmission intergénérationnelle. Des artistes participent à des événements culturels tels que la fête de la chicorée, renforçant le vivre ensemble. Le succès de cette initiative repose sur la mobilisation des habitants, la contribution artistique contemporaine et une animation de proximité intense. Cette aventure collective a été portée par quelques passionnés et a nécessité l'ouverture à l'éducation, la formation et la culture.
Contact : Frédéric Huchette DGA du pôle animation sociale et développement local de la CC de la région d'Audruicq
f.huchette@ccra.fr
Le PAT de la CC de la Région d’Audruicq se situe sur un territoire côtier entre Calais et Dunkerque composé de 15 communes. Ce territoire agricole a subi la périurbanisation en raison de l'installation de résidents venant de l'extérieur. L'activité marquante de cette région est la culture de la racine de chicorée, favorisée par une terre argilo-sableuse. L'initiative, lancée il y a 20 ans, met en valeur l'histoire des sécheries de chicorée et implique la communauté. Des outils éducatifs ont été créés, des partenariats ont été établis avec les écoles et les artisans locaux pour favoriser la créativité culinaire et la transmission intergénérationnelle. Des artistes participent à des événements culturels tels que la fête de la chicorée, renforçant le vivre ensemble. Le succès de cette initiative repose sur la mobilisation des habitants, la contribution artistique contemporaine et une animation de proximité intense. Cette aventure collective a été portée par quelques passionnés et a nécessité l'ouverture à l'éducation, la formation et la culture.
Contact : Frédéric Huchette DGA du pôle animation sociale et développement local de la CC de la région d'Audruicq
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00:17 Les hommes qui vivent là, c'est à vertu d'en maîtriser le niveau de l'eau.
00:25 C'est de manière très contemporaine, c'est vraiment une question d'actualité.
00:30 Entre la simulation marine ou les innovations continentales, on est en plein dans le sujet.
00:33 Ce qui nous intéresse par rapport à notre sujet du jour, c'est que ce delta est composé de sols sableux et limonneux.
00:39 Ils sont intéressants pour l'agriculture et en particulier pour une certaine racine, la racine de Chicorée,
00:44 qui au XXe siècle s'est vraiment installée et aujourd'hui la région d'Audruc est le principal.
00:49 Ça déborde un peu sur le Dunkerquois, mais est le terroir de production de la racine de Chicorée en région et en France.
00:56 Ce qui fait qu'aujourd'hui, on n'a pas honte de proposer un projet qui a été construit avec l'équipe de l'Action nationale cette année.
01:04 De la mer à la mer, tout articulé autour de nos fameuses sécheries et de l'histoire de pourquoi elles sont sur le territoire
01:10 et de manière contemporaine, comment ça se fait ici.
01:13 Cette histoire qui est née il y a 20 ans, je vous propose d'essayer d'en découvrir quelques éléments.
01:19 Premier élément, on se remet dans le contexte fin 1990, début 2000.
01:25 On a cette réflexion sur le projet de territoire qui est ouverte aux habitants.
01:29 Les habitants répondent présent et dans ce qu'on entend à l'époque, c'est ça.
01:33 Il n'y a rien ici.
01:34 Or, c'est peut-être pas tout à fait vrai.
01:37 Certains d'entre eux se sont mobilisés pour parcourir, regarder objectivement ce qu'il y avait sur le territoire
01:42 et ils ont notamment vu ça.
01:44 Ce sont des sécheries Chicorée.
01:45 Il y en a eu jusqu'à 50 sur le secteur.
01:47 On les appelle les cathédrales de la plaine.
01:49 Sur un territoire de plat, forcément, ce genre de bâtiments verticaux apparaît fortement.
01:53 Et donc on a eu, à l'occasion d'un repos, d'un banquet, en 2001,
01:59 juste après que les tours de New York se soient effondrées,
02:02 nous il y a eu un moment magique où ce soir-là, on a pris conscience,
02:05 il y a eu une conscience collective qui avait immanquablement, entre guillemets,
02:09 un truc à faire autour de la question de la Chicorée.
02:11 Et c'est parti de là.
02:13 L'histoire s'est écrite au fil des années.
02:16 Cette histoire, elle s'intéresse, c'est une aventure locale, mais c'est une aventure aussi en Flandre.
02:21 Dans le sens où l'histoire de la Chicorée, telle que nous on l'a vécue,
02:25 elle est partagée avec nos voisins belges.
02:27 Les sécheries étaient des propriétés d'agriculteurs de la région d'Audruc,
02:30 mais les personnes qui les faisaient tourner, c'était des saisonniers qui venaient de la région de Roulers et de Bruges.
02:35 Et on a aujourd'hui des projets interreg, une dynamique commune de valorisation de cette histoire.
02:41 Si vous vous en doutiez, moi j'ai la réponse, non.
02:43 C'est vraiment intéressant d'aborder la question de l'alimentation.
02:47 Si vous doutiez que la Chicorée c'est uniquement pour les grains de café que mamie mettait sur les grains de Chicorée qu'elle met, non.
02:54 La Chicorée, ça se cuisine. Et on en a la preuve.
02:57 Depuis 20 ans, il y a un mouvement de créativité culinaire qui est porté par les artisans de bouche du territoire,
03:03 de la restauration, mais aussi des boulangers, des pâtissiers.
03:07 On a un pâtissier de sur Audruc, sous sa vitrine, c'est l'artisan de la Chicorée.
03:11 Ce mouvement, on le valorise aussi, il est porté aussi vers les habitants.
03:16 On a un concours cette année qui est ouvert aux familles, aux gamins, aux jeunes.
03:21 Ça va de la section pré-pro du collège d'Audruc au lycée hôtelier de Lille,
03:25 qui participe à la création d'un gâteau de voyage, une recette de gâteau de voyage.
03:28 Ce sont des retombées économiques très concrètes pour le monde de la restauration ou les artisans de bouche.
03:34 Un pâtissier qui a créé un gâteau à base de Chicorée,
03:38 au moment de la fête, ça a été jusque l'équivalent de la Gâte des Rois en termes de business.
03:42 Donc c'est loin d'être négligeable.
03:45 Deuxième élément, c'est que dans cette histoire,
03:48 moi je crois beaucoup que la fête et la culture, l'artiste ont leur place.
03:55 Dans le mouvement qu'on a connu, qui a été vécu,
03:58 cette dimension a été quand même énormément fédératrice et génère des retombées à deux titres.
04:03 Un, en termes d'image, il n'y a rien ici.
04:05 On a construit quelque chose autour de ça.
04:07 Et de deux, c'est plus discret, mais c'est plus important encore,
04:11 c'est que ça a créé du lien entre les habitants.
04:13 Territoire, paix, urbain, le fameux vivre ensemble, comment on fait ?
04:16 Là, on a réussi des choses très concrètes en mélangeant des générations,
04:20 des habitants qui étaient natifs d'ici, des personnes qui venaient d'arriver,
04:23 des gens de villages différents.
04:27 Il y a une vraie dynamique qui s'est construite.
04:29 On enroutire aussi des bénéfices dans la durée,
04:32 dans le sens où, par exemple, un groupe de personnes issues de ce mouvement
04:35 porte aujourd'hui une association qui gère et qui anime La Grange,
04:38 un espace culturel au sein de l'écopole alimentaire qui est sur le territoire.
04:42 Tout ça pour vous dire, est-ce que c'est un beau roman,
04:44 est-ce que c'est une belle histoire ? Oui.
04:46 Même Michel Fugain aurait pu le dire.
04:48 Pour nous, c'est l'histoire de la valorisation d'une ressource.
04:51 On est parti de cette modeste racine,
04:53 de deux bâtiments qui étaient abandonnés, fermés,
04:55 et puis personne n'en parlait,
04:57 pour un produit qui n'est pas, a priori, spectaculaire,
04:59 qui n'est pas un bon vin, qui n'est pas un mouton présalé.
05:02 Et pourtant, on a un vrai mouvement de création
05:05 de valeur sociale, humaine et économique sur ce territoire,
05:08 à partir d'une ressource alimentaire et d'un fait historique local.
05:12 Deuxième élément, c'est que c'est possible
05:14 parce qu'on a des acteurs qui sont vraiment engagés.
05:16 C'est en particulier vrai avec la PME Chicorée du Nord,
05:19 qui est à Ouaplage, qui est l'autre torréfacteur de Chicorée.
05:22 C'est marginal par rapport au volume produit par les établissements de l'euro.
05:25 Néanmoins, c'est une réalité.
05:27 C'est une entreprise.
05:29 Aïez a repris l'entreprise.
05:31 C'est la troisième génération qui porte avec son compagnon.
05:33 Ils ont un objectif, c'est de rajeunir clairement l'image de la Chicorée.
05:36 Ces deux devances, ils se battent pour exister.
05:39 Ils ont des partenariats avec nous,
05:41 mais aussi avec le monde de la restauration en général.
05:43 Florent Laden, par exemple, travaille beaucoup le produit Chicorée
05:46 à partir de, notamment, la Chicorée du Temps.
05:49 Pour nous, c'est quand même cette dimension
05:51 partenariat, collectivité, association, entreprise,
05:53 c'est une des clés aussi.
05:55 Dernier élément, c'est que ça a été possible
05:57 parce que des vrais gens se sont impliqués.
06:01 Vous vous souvenez, début des années 90,
06:03 le mouvement de création, de projet de territoire ?
06:06 Aujourd'hui, ça s'appelle l'Association des Arts et des Arts Hommes.
06:08 20 ans plus tard, l'association est là,
06:10 elle est structurée, elle porte plein de choses.
06:12 L'accueil à la sécherie, la dimension patrimoniale,
06:15 la dimension organisation de la fête,
06:17 c'est ce collectif d'habitants qui le porte encore et toujours aujourd'hui.
06:21 Pour nous, ça c'est quand même une énergie remarquable
06:24 dans la durée, et en plus,
06:26 elle est relativement bien décarbonée,
06:28 c'est quand même intéressant.
06:30 Dernier point, le PAT, pour nous,
06:33 ce n'est pas une fin en soi.
06:36 L'histoire de la valorisation et de la présomption de l'alimentation,
06:39 ça fait 20 ans qu'on le traite dans l'action de la collectivité.
06:42 Ça a démarré par des choses comme ça,
06:44 ça a démarré par une logique de valorisation
06:47 des savoir-faire alimentaires, qu'ils soient fermiers,
06:49 ou artisanaux, ou de restauration,
06:52 on le porte depuis 20 ans.
06:54 Si vous voulez retrouver ce produit, vous pouvez aller le chercher
06:56 sur la plateforme cetissi.com,
06:58 qui est un dernier outil dans la mouvemence des places de marché,
07:02 qui s'inscrit dans cette dynamique-là.
07:04 Le PAT n'a pas été pensé à T0,
07:08 on n'a pas fait une grosse étude.
07:10 On a une série de capes qu'on essaye de tenir,
07:13 et il y a une construction,
07:15 plutôt empirique, j'avoue,
07:17 mais qui permet, parce qu'on est toujours en veille et en éveil,
07:21 de saisir des opportunités,
07:23 de faire des croisements entre des choses.
07:25 La taille de la collectivité, relativement petite,
07:28 fait qu'on peut assez facilement faire du transversal.
07:31 Tous les services, ou presque, de la collectivité,
07:35 que ce soit la CCRA ou son CIS,
07:37 prennent en compte les sujets alimentaires.
07:39 C'est en cela que la dynamique diffuse,
07:41 par rapport à Chicoré, c'est pas mal non plus,
07:43 elle diffuse assez largement,
07:45 et c'est comme ça qu'on avance.
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