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Tous les mardis, LCP-Assemblée nationale propose une grande session d'actualité parlementaire à l'occasion des Questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale. Interviews, duplex, reportages... un panorama complet avant d´entrer dans l'Hémicycle où les députés questionnent les membres du Gouvernement.
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00:00 Bonjour à tous, on se retrouve dans un instant pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:05 On va bien sûr parler du projet de loi immigration et de la commission mixte paritaire qui est toujours réunie.
00:10 Pas de fumée blanche, on vous raconte les coulisses. A tout de suite.
00:27 Bienvenue pour les questions au gouvernement sur LCP.
00:30 Je vous accompagne jusqu'à la séance à suivre en direct et en intégralité à partir de 15h.
00:36 Cette séance, vous pourrez la suivre, le décompte est lancé.
00:39 Nous sommes à moins d'une heure maintenant des questions d'actualité.
00:42 Alors une séance un petit peu particulière aujourd'hui
00:45 puisqu'elle se tient en même temps que la commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration.
00:50 Il s'agit de trouver un compromis.
00:52 La première ministre a mis sur la table une proposition, un délai de carence de trois mois pour les APL,
00:58 pour les étrangers qui travaillent.
01:00 Alors reste à convaincre les républicains et la majorité.
01:03 En cas de CMP conclusive, il y aura un vote ce soir à l'Assemblée nationale.
01:09 On va vous faire vivre évidemment toute cette actualité parlementaire très riche
01:13 avec Alzamon Nagava et Stéphanie Despierre qui se trouve salle des quatre colonnes.
01:17 Nous retrouverons Marco Pommier pour le menu des questions au gouvernement dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:22 Mais pour l'heure Elsa, vous êtes donc salle des quatre colonnes.
01:25 On a rarement vu autant de journalistes ici à l'Assemblée nationale.
01:28 Oui, il y a beaucoup de monde Brigitte, beaucoup de journalistes.
01:31 Il y en avait hier soir jusqu'à minuit et demi,
01:33 horaire à laquelle la CMP, la commission mixte paritaire a été suspendue.
01:37 Et puis ils sont tous revenus évidemment ce matin à partir de 10h30 quand la CMP a recommencé.
01:43 On continue à essayer d'obtenir des informations.
01:45 Évidemment il y a beaucoup de monde, il y en aura jusqu'à ce soir, vous en avez parlé.
01:48 Normalement c'est le vote, normalement, puisqu'il ne faut jurer de rien.
01:52 Marco Pommier, vous êtes vous dans les tribunes de l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
01:56 Alors dites-nous, est-ce qu'on va parler d'immigration aussi cet après-midi lors de la séance ?
02:00 Oui bien sûr Brigitte, pas moins de cinq questions cet après-midi sur le sujet.
02:06 Le projet de loi immigration plus que jamais d'actualité
02:09 alors que les discussions se poursuivent en commission mixte paritaire
02:13 entre députés et sénateurs, en attendant une éventuelle fumée blanche, un éventuel accord.
02:18 Elisabeth Borne et Gérald Darmanin seront directement interpellés dans l'hémicycle à suivre à partir de 15h.
02:24 Merci Marco Pommier.
02:26 Alors je vous le disais, la commission mixte paritaire qui essaie de trouver un compromis
02:30 sur le projet de loi immigration est réunie depuis hier soir, 17h.
02:35 Elle a été suspendue évidemment à plusieurs reprises.
02:38 Les travaux ont repris ce matin à partir de 10h30.
02:42 Alors Elsa Mondingava, vous qui suivez de très près ces discussions, où en est-on ?
02:47 Eh bien écoutez, les députés sont toujours enfermés dans la salle de la commission depuis 10h30
02:52 et aujourd'hui pas de suspension interminable.
02:54 Ils travaillent, ils avancent sur le texte, ils en sont à l'article 13.
02:58 Ils se sont même fait livrer des plateaux repas pour ne pas perdre de temps ce midi.
03:02 L'objectif c'est d'accélérer, pourquoi ?
03:04 Parce que vous l'avez dit, il y a un vote prévu au Sénat à 19h à l'Assemblée à 21h30.
03:09 Il faut donc que les travaux de cette commission mixte paritaire s'arrêtent suffisamment tôt
03:14 pour laisser le temps aux députés et aux sénateurs de prendre connaissance du texte.
03:18 L'objectif est donc d'accélérer et on se dirige très probablement vers un accord.
03:22 Alors Elsa Mondingava, il y a effectivement beaucoup de points d'accord,
03:26 assez proche de la version sénatorale, mais il y a un véritable point de blocage.
03:32 Il concerne les APL, les aides au logement.
03:34 Oui, les APL, c'est vraiment le point qui a créé un psychodrame hier
03:39 et qui a justifié l'interruption de cette commission mixte paritaire pendant de longues heures.
03:43 Les APL, les aides personnalisées au logement,
03:46 les Républicains voulaient les conditionnaliser à un certain nombre d'années de résidence pour les étrangers.
03:51 La majorité considérait qu'elle avait exclu les APL de la négociation
03:55 et ce matin, un compromis semble avoir été trouvé.
03:58 Il y aura un délai de carence de trois mois pour les étrangers qui travaillent,
04:01 de cinq ans pour les étrangers qui ne travaillent pas.
04:03 Les LR semblent se satisfaire de cette avancée.
04:06 Dans la majorité, vous le verrez, c'est peut-être un peu plus compliqué,
04:09 mais en tout cas, sur ce point, normalement, un compromis a été trouvé.
04:14 C'est le point le plus sensible. Il a été renvoyé à la fin des discussions.
04:17 L'article est réservé, c'est comme ça qu'on dit.
04:20 On garde un peu le meilleur pour la fin dans cette commission mixte paritaire.
04:23 On va interroger nos invités. Merci, Elsa Mondingava.
04:26 Je vous présente mon plateau, Ludovic Mendes. Bonjour.
04:29 Merci d'être avec nous. Vous êtes députée Renaissance de La Moselle.
04:32 En face de vous, Anne Lorblain. Bonjour. Bienvenue, députés.
04:35 Les Républicains du Maine-et-Loire.
04:37 Effectivement, on semble se diriger vers un accord,
04:40 puisqu'il y a une proposition de compromis qui a été faite par la première ministre.
04:43 Elle vous l'a dit ce matin en réunion de groupe.
04:46 Il s'agit d'un délai de carence de trois mois pour les étrangers qui travaillent,
04:51 alors qu'on était sur cinq ans dans la version sénatoriale.
04:54 Est-ce que ça, ça peut faire l'objet d'un accord, vous pensez ?
04:57 Ça fait partie de nos propositions, en tout cas, de leur dire
04:59 que, en l'état, donner des aides au passeport,
05:02 ce n'est pas notre vision des choses.
05:04 Par contre, on est prêts à trouver un compromis,
05:06 trouver une solution qui puisse répondre aux attentes du Sénat
05:09 et de l'Assemblée nationale, et se caler sur le droit des expatriés français,
05:13 qui prévoit aussi une carence quand on revient sur le territoire national.
05:16 Et étant donné que notre objectif, c'est d'avoir une immigration
05:18 qui puisse rapidement trouver un travail pour plus facilement s'intégrer,
05:21 ne pas être paupérisé, ne pas finir dans la délinquance,
05:24 ça ne paraît pas étonnant de mieux accompagner quelqu'un
05:27 qui arrive pour travailler, quelqu'un qui arrive pour ne pas travailler.
05:29 Bien entendu, il y aura des exceptions, les étudiants, par exemple,
05:32 les personnes en difficulté ou en vulnérabilité, les apatrides,
05:36 les réfugiés ne seront pas concernés par cette mesure.
05:39 On parle vraiment d'une personne qui arrive dans l'optique,
05:41 plutôt, de s'installer pour des raisons de travail.
05:44 Donc, disons qu'il y aura très peu de personnes, logiquement,
05:46 concernées par la partie 5 ans, et le jour où la personne
05:49 aura trouvé un travail, ses droits seront activés automatiquement.
05:52 Donc, on le rappelle, un délai de carence de 3 mois
05:54 pour les personnes qui travaillent, et de 5 ans pour les personnes
05:56 qui ne travaillent pas.
05:58 Anne Lorblin, pour les Républicains, est-ce que ça,
06:00 c'est un compromis acceptable de votre côté ?
06:03 Alors, votre présentatrice l'a dit tout à l'heure,
06:05 on n'y est pas encore.
06:06 Ça fait partie, effectivement, des échanges qui vont avoir lieu
06:09 en commission mixte paritaire, donc ils sont encore à venir.
06:12 Nous, ce qui nous importe, c'est que le texte qui a été
06:16 initialement proposé par le gouvernement est un texte
06:19 qui était complètement laxiste.
06:21 Donc, ça nous importe d'avoir véritablement un texte
06:23 qui soit ferme et qui soit beaucoup plus exigeant
06:26 pour le territoire, et vis-à-vis de l'immigration,
06:29 pour ne plus avoir à subir cette immigration.
06:31 Mais ce qui fait un point de blocage, c'est vraiment cette question
06:34 des APL, des aides au logement.
06:36 Est-ce que là, on peut parvenir à un accord ?
06:38 C'est la question plus large des aides sociales.
06:40 Aujourd'hui, tout étranger qui arrive sur le territoire
06:44 perçoit les mêmes aides sociales que tout Français.
06:46 Et nous, nous ne voulons pas de cette situation,
06:50 nous ne voulons pas continuer à maintenir cette situation
06:53 d'injustice, parce qu'aujourd'hui, nous demandons,
06:55 et un certain nombre d'efforts ont été demandés aux Français
06:59 qui les font, malheureusement, parfois sans trop le vouloir,
07:04 mais en le subissant.
07:06 Et nous, ce que nous voulons, c'est différencier
07:08 cette perception des aides sociales.
07:10 Et donc, nous tenons, effectivement, à ce que la perception
07:12 des aides sociales ne soit pas identique pour un étranger
07:15 qui arrive sur le territoire, et un Français qui, lui,
07:18 par ses impôts, participe à la solidarité nationale,
07:21 parce que c'est tout simplement une mesure de justice sociale.
07:24 Vous parlez de mesures de justice sociale,
07:26 est-ce que ce n'est pas de la préférence nationale ?
07:29 Mais aujourd'hui, vous avez un certain nombre d'aides sociales
07:32 qui sont contributives ou non-contributives.
07:34 Les aides sociales non-contributives sont véritablement alimentées...
07:38 Quand on ne cotise pas.
07:39 Quand on ne cotise pas, sont alimentées par la solidarité nationale.
07:42 Aujourd'hui, il y a des situations d'inéquité.
07:45 Il y a des Français qui, aujourd'hui, travaillent,
07:47 n'arrivent pas à boucler leur fin de mois
07:49 au détriment ou au profit d'étrangers qui, eux,
07:52 peuvent parfois ne pas travailler
07:54 et percevoir cette solidarité nationale.
07:56 Donc, je crois qu'avant tout, ce que nous souhaitons,
07:58 nous, les Républicains, dans ce texte,
08:00 c'est retrouver de la justice sociale pour les Français,
08:03 parce que la nationalité a aussi un sens,
08:05 et nous voulons, effectivement, qu'il y ait une différenciation
08:08 entre les étrangers qui arrivent sur notre territoire
08:12 et les Français qui sont établis et qui, eux, contribuent à cette solidarité.
08:15 C'est tout simplement une mesure de justice.
08:17 Alors, l'ERN, lui, a l'impression que vous allez sur ses plates-bandes.
08:21 On va entendre Edwige Diaz,
08:22 qui est députée Rassemblement National de la Gironde
08:24 et qui se trouve aux côtés de Stéphanie Despierre,
08:26 salle des Quatre Colonnes.
08:28 Edwige Diaz, les négociations continuent,
08:30 mais le texte ressemble à celui qui est sorti du Sénat,
08:33 voire même un peu plus durci.
08:35 Est-ce que vous pourriez, s'il y a un accord en commission exparitaire,
08:38 voter ce texte ?
08:39 Alors, c'est encore trop tôt pour le dire,
08:41 puisqu'il reste un certain nombre d'articles en cours de discussion
08:44 qui sont particulièrement importants,
08:46 notamment la question des prestations sociales.
08:50 Nous, nous souhaitons que les prestations sociales,
08:53 notamment les allocations familiales, par exemple,
08:55 soient réservées aux Français,
08:56 ou sinon qu'elles puissent être accordées,
08:58 comme les APL, par exemple, aux étrangers,
09:02 dès lors qu'ils travailleraient depuis cinq ans en France.
09:07 Toutefois, ce que l'on vient de voter, là,
09:10 c'est un maintien du fameux article 4 bis,
09:13 c'est-à-dire un article qui va créer
09:16 une filière d'immigration supplémentaire.
09:19 La droite a essayé de nous rassurer
09:23 en disant qu'il s'agissait là d'une expérimentation.
09:26 Or, on sait que ce qui est expérimental a vocation à se pérenniser.
09:30 Elle nous a dit que cela ne concernerait
09:32 que quelques zones géographiques.
09:34 Or, on peut craindre que ce dispositif ait vocation à se généraliser.
09:39 Elle nous dit que cela va concerner
09:41 uniquement quelques métiers dits en tension.
09:44 Sauf que ce que l'on peut craindre, c'est que,
09:46 sous la pression de l'extrême gauche,
09:48 comme cela s'est produit notamment en commission,
09:50 le risque est que cette liste devienne une liste XXL
09:54 et que finalement tous les métiers en tension
09:56 ouvrent droit à la régularisation
09:58 et, par exemple, au regroupement familial par la suite.
10:01 Donc, s'il y a une mesure de régularisation
10:03 dans le texte définitif qui pourrait être discutée ce soir,
10:06 vous ne votez pas ?
10:07 On verra tout à l'heure, parce que c'est vrai
10:09 que nous l'avons dit depuis hier,
10:11 il y a un certain nombre de propositions de Marine Le Pen
10:15 qui se retrouvent dans ce texte.
10:17 Donc, nous n'allons pas voter à la légère, si vous voulez.
10:20 Nous, nous avons des convictions.
10:22 Nous ne sommes pas comme les macronistes.
10:24 Nous ne les oublions pas au gré des opportunités électoralistes,
10:30 d'accords, etc.
10:31 Vous pourriez vous abstenir ?
10:33 Je vous dirai ça tout à l'heure,
10:35 une fois qu'on aura vraiment fini l'étude du texte.
10:37 Mais je tiens à signaler que, oui,
10:39 un certain nombre de mesures vont dans le bon sens,
10:42 notamment en ce qui concerne le durcissement du droit du sol
10:45 ou le durcissement du droit d'asile
10:47 ou alors la facilitation d'expulsion des clandestins étrangers,
10:51 par exemple.
10:52 Maintenant, ce texte pourrait aller encore plus loin
10:55 et, dans tous les cas, ce texte ne va pas régler considérablement
10:59 le problème de l'immigration massive que subit notre pays.
11:03 Merci.
11:04 Merci Stéphanie Despierre.
11:05 Ludovic Mendes, vous avez entendu Edwige Diaz.
11:07 Elle dit qu'il y a beaucoup de mesures qui nous conviennent,
11:10 finalement, avec ce durcissement pour les étrangers
11:13 qui arriveraient en France.
11:14 Est-ce que vous ne marchez pas sur les plates-bandes
11:16 du Rassemblement national ?
11:18 Elle a aussi dit qu'il y avait beaucoup de choses
11:20 qui ne lui plaisaient pas.
11:21 Je crois que c'est là-dessus qu'elle a beaucoup insisté.
11:23 Donc, déjà, premièrement.
11:24 Deuxièmement, on marche sur les plates-bandes de personnes.
11:26 Il faut que les Républicains aient un peu d'humilité aussi.
11:28 Je crois que les déclarations qu'ils font en ce moment
11:30 ne se rendent pas compte qu'ils sont en train de mettre
11:32 Marine Le Pen en orbite.
11:33 Vous avez le même discours.
11:34 Et c'est dommage parce qu'on est prêt à faire un pas l'un vers l'autre,
11:37 mais pas de cette façon-là.
11:38 Ça veut dire qu'il y a une manière de raconter les choses.
11:39 Il y a une manière de dire les choses.
11:40 On peut accepter de contraindre, parfois,
11:43 parce que la personne travaille,
11:44 et qu'on parlait des expatriés français,
11:46 la réalité, c'est qu'eux aussi sont visés par ce genre de choses.
11:48 Il n'y a pas de préférence nationale.
11:49 On ne le fera jamais.
11:50 On l'a dit dès le départ, et Sylvain Maillard a été très clair,
11:53 le président de groupe.
11:54 On ne fera jamais de choix à la couleur du passeport des personnes.
11:57 Ce qu'on veut, c'est que des personnes qui montrent qu'ils s'intègrent
12:00 dans notre pays, qui font l'effort de s'intégrer,
12:03 on doit les accompagner comme il se doit,
12:05 comme un Français ou un ressortissant qui est arrivé avant.
12:07 D'ailleurs, je rappelle que les mesures-là vont concerner
12:09 que les nouveaux arrivants, et pas ceux qui sont déjà
12:11 sur le territoire national.
12:12 Mais vous feriez bien une différence entre les Français
12:14 et les étrangers qui arrivent sur le sol ?
12:16 Non, on ne fait aucune différence entre les Français
12:17 et les étrangers qui arrivent sur le sol.
12:18 Pour les allocations du moins ?
12:19 Non, parce que je vous l'ai dit,
12:20 les expatriés français sont concernés aussi.
12:22 Et n'importe quel Français aujourd'hui qui veut les APL, par exemple,
12:25 quand il va s'inscrire à la CAF, a au moins un mois de carence.
12:28 Un expatrié, pardon, monsieur Mendès, c'est un Français.
12:30 Madame Blin, je peux terminer mon propos, s'il vous plaît ?
12:32 Je ne vous ai pas coupé.
12:33 Mais vous semblez ignorer que le texte dont on parle aujourd'hui,
12:35 le texte du Sénat, pas celui que le gouvernement a présenté,
12:37 et qui était plutôt une ouverture vers une régularisation massive.
12:40 Je ne vous ai pas coupé, je pouvais me laisser terminer.
12:42 Je vous ai parlé de l'humilité, je pense que vous en manquiez un peu
12:43 sur le coup-là.
12:44 La réalité, c'est qu'il reste 95% du texte du gouvernement
12:47 qui n'a pas été changé par le Sénat,
12:48 qu'il y a une partie du texte du Sénat qui a été modifiée par les parlementaires.
12:50 98% du texte, c'est le texte du Sénat.
12:52 Admettez-le.
12:53 Non, je ne vais pas l'admettre, parce que...
12:55 La copie du gouvernement a quasiment disparu.
12:57 Je vous laisserai lire le texte du Sénat,
12:58 et vous verrez qu'en fait, c'est beaucoup plus loin
13:00 que ce que vous êtes en train de le dire,
13:01 et qu'il y a des choses qui ont été modifiées.
13:02 On n'est pas très proche, quand même, de cet accord,
13:05 de cette version sénatoriale.
13:07 On est proche du Sénat, mais c'est bordé, c'est limité.
13:10 C'est pas proche du Sénat, c'est le texte qui est examiné en CMP, M.Mendes.
13:13 Soyez précis.
13:14 Si vous continuez comme ça, j'arrête de parler.
13:15 Le texte qui est examiné en CMP, dites-le,
13:17 c'est le texte qui est sorti du Sénat.
13:19 Alors, j'aimerais bien que vous répondiez, Ludovic Mendes,
13:21 sur cette version que vous êtes en train de conclure en CMP.
13:25 On a été contraints de regarder le texte du Sénat en commission,
13:29 parce qu'il y avait une motion de renvoi préalable.
13:33 Voté par la gauche, l'extrême gauche, l'extrême droite et LR.
13:36 La réalité, c'est que chacun a voulu balayer
13:39 le travail qui avait été fait en commission.
13:40 On n'a pas voulu débattre pendant 15 jours
13:42 pour qu'on finisse par débattre aujourd'hui en CMP.
13:44 Un texte grossisé par la Macronie et la liberté maintenant.
13:46 C'est quand même pas possible.
13:47 L'un après l'autre. Allez-y, Ludovic Mendes.
13:48 C'est quand même dingue.
13:49 C'est bien un débat.
13:50 Là, c'est pas un débat.
13:51 On n'est pas censés se couper la parole.
13:52 Si je peux terminer une phrase, ça pourrait être pas mal.
13:54 Vous m'en faites vraiment d'humilité.
13:55 C'est un truc de dingue.
13:56 Terminez votre propos.
13:57 Je disais que chacun fait un pas l'un vers l'autre.
13:59 C'est pas le texte du Sénat, c'est pas le texte du gouvernement,
14:01 c'est pas le texte de la commission.
14:02 Il y aura un texte de CMP.
14:03 On n'a pas passé autant de temps à discuter,
14:05 à essayer de trouver ce qui pouvait nous rapprocher,
14:08 si c'était le même texte que celui du Sénat.
14:10 Parce que pour nous, c'était impossible de valider le texte du Sénat.
14:13 D'ailleurs, il n'y a plus l'AME.
14:14 Il y a une bonne partie du Code de la cité qui a été changée.
14:16 On a eu des compromis sur les temps.
14:18 Il n'y a plus l'AME, mais il y a une promesse d'un texte
14:21 pour modifier l'AME en janvier 2024.
14:23 On a toujours dit que ça ne posait aucun problème
14:24 d'ouvrir un débat sur l'AME, tant qu'il était posé intelligemment
14:27 et qu'il n'est pas dans la logique proposée par le RN et le R.
14:30 C'est pour ça que la Première ministre avait engagé un rapport
14:34 et que nous, en interne à Renaissance,
14:37 on avait le débat déjà depuis l'été dernier.
14:39 Sauf que la manière dont il avait été posé, pour nous, il est mal posé.
14:41 L'idée, ce n'est pas de finir sur une aide médicale d'urgence,
14:44 c'est de revoir l'aide médicale d'Etat
14:46 et de la réadapter aux situations que nous connaissons sur notre territoire.
14:49 Et notre objectif, c'est de faire en sorte
14:51 qu'il y ait une immigration qui soit mieux contrôlée,
14:54 qui soit régulière, parce qu'à force d'avoir une immigration irrégulière,
14:58 on se retrouve dans des situations très complexes.
15:00 On fabrique aussi de la délinquance, on fabrique de la paupérisation
15:03 et c'est absolument ce qu'on veut éviter.
15:04 C'est ce que demandent aussi les Français.
15:06 C'est pour ça qu'il y a un gros travail qui est proposé sur l'intégration
15:09 et de mieux accompagner les ressorts de sang qui arrivent sur le territoire national.
15:11 Donc les mesures qui peuvent paraître un peu dures dans ce texte,
15:15 elles ne sont pas si dures que ça parce qu'elles sont calées aussi
15:17 sur un système qui dit un Français qui quitte le territoire national
15:20 quand il revient, il a aussi des carences potentielles sur lui.
15:23 Alors la Première Ministre vous a promis une réforme de l'AME,
15:26 pour autant elle ne vous a pas promis l'AMU qui avait été votée
15:30 dans la version sénatoriale, l'aide médicale d'urgence.
15:33 On retrouve bien dans les propos de M.Mendès, finalement,
15:36 cette gêne qui entoure aujourd'hui la Macronie,
15:39 parce qu'ils sont et ils vont être contraints d'adopter, sans doute tout à l'heure,
15:43 un texte qui ne leur ressemble pas.
15:46 Pour la faim, les bonnes raisons,
15:47 c'est une raison que ce texte qui a été examiné par la commission Mix Paritaire
15:51 est le texte qui a été examiné au Sénat, qui a été adopté par les sénateurs LR,
15:56 que les députés LR aspiraient de leur vœu,
15:59 mais qui a été détricoté et gauchisé, pour dire les choses,
16:03 par la commission des lois, avec la Macronie et la NUPES main dans la main,
16:07 de manière à en vider complètement sa substance,
16:10 raison pour laquelle nous avons voté la motion de renvoi la semaine dernière
16:14 pour permettre un texte qui soit beaucoup plus ferme,
16:17 beaucoup plus exigeant et beaucoup plus rigoureux.
16:19 Sur les mesures qui sont aujourd'hui en discussion
16:22 et sur lesquelles les Républicains ne transigeront pas,
16:25 il y a des mesures très importantes,
16:26 notamment la question de la déchéance de nationalité,
16:29 qui aujourd'hui n'est pas possible.
16:31 Pour les étrangers qui commettent des crimes sur les forces de l'ordre.
16:33 Que la Macronie ne souhaitait pas,
16:35 et que nous avons imposé dans ce texte la différenciation,
16:39 qui a été acceptée en commission Mix Paritaire,
16:41 entre les Français et les étrangers.
16:43 La question du délit de séjour irrégulier,
16:45 qui a été supprimé en commission des lois par la Macronie,
16:48 qui a été remise grâce à l'investissement des députés les Républicains.
16:53 Un certain nombre de propositions auxquelles nous avons dit
16:56 "nous ne cèderons pas".
16:57 Donc effectivement, aujourd'hui, ce texte final sera un texte
17:00 qui a été renforcé, clairement, par le travail de fond
17:05 fait par les députés les Républicains et les sénateurs les Républicains.
17:09 Mais je tiens simplement à dire que ce texte, s'il est important,
17:12 si nous avons effectivement des mesures qui sont votées peut-être tout à l'heure,
17:16 il y a aujourd'hui indéniablement besoin,
17:19 et malheureusement le gouvernement aujourd'hui n'y prête pas attention,
17:22 d'une réforme constitutionnelle.
17:24 Oui, parce que vous, vous aviez dit "ce n'est pas suffisant,
17:26 il faut une réforme constitutionnelle".
17:27 Et finalement, ça vous suffit.
17:28 Exactement.
17:29 Nous avons besoin de ces mesures.
17:30 Elles sont à peu près à 60% l'apport du texte
17:35 que nous avons mis sur la table au printemps dernier.
17:37 Donc, ils sont bien nos propositions que nous avons déposées
17:40 sur le bureau de l'Assemblée et du Sénat.
17:42 Mais il faut nécessairement que nous allions vers une réforme constitutionnelle
17:46 de manière à ce que la France reprenne la main
17:48 et que, par rapport aux traités internationaux,
17:50 nous ne soyons pas battus en brèche.
17:52 On va retrouver maintenant Hervé Solignac, qui représente le Parti Socialiste.
17:55 Il est député de l'Ardèche.
17:57 Et on le retrouve au micro d'Elsa Mondingava, salle des 4 colonnes.
18:00 Oui, on le voit, le débat se fait quasiment exclusivement
18:03 entre la majorité et la droite.
18:05 Vous, la gauche, comment vous voyez ces discussions en CMP ?
18:08 Comment vous voyez ce texte évoluer ?
18:10 La gauche est quand même là pour commenter ce texte
18:12 et pour dire à quel point la dérive parlementaire à laquelle nous assistons
18:16 est absolument dramatique.
18:18 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la loi sur des sujets aussi importants
18:21 que les questions migratoires peut s'écrire avec une poignée de députés LR
18:25 qui discutent avec une poignée de députés Renaissance.
18:28 Donc, le rôle des oppositions, en toute intelligence,
18:31 c'est de fixer des lignes rouges, même si elles ont été largement franchies,
18:35 mais de continuer à défendre des valeurs, des positions, des principes
18:39 de la République aussi, parce qu'on assiste à une dérive inédite
18:43 dans la vie de la majorité.
18:45 Quand vous voyez comment les choses se passent,
18:47 est-ce qu'il y a un regret de se dire, finalement,
18:49 peut-être que deux semaines de débat dans l'hémicycle
18:51 auraient été mieux que là, cette commission mixte paritaire ?
18:54 Vous savez, à l'issue de ces deux semaines de débat,
18:56 il y aurait eu une commission mixte paritaire.
18:58 Et donc, ce à quoi nous assistons en ce moment en commission mixte paritaire,
19:01 nous aurions pu faire le même constat dans 15 jours
19:03 à l'issue des débats en séance.
19:05 Donc, en réalité, cette dégradation du texte
19:07 et cette mainmise de la droite extrême sur le texte,
19:10 elle aurait eu lieu de toute façon, on le savait,
19:12 et c'est la raison pour laquelle il nous semblait plus pertinent
19:15 de rejeter ce texte avec des arguments forts qui justifiaient ce rejet.
19:19 Dernière question, monsieur Solignac.
19:21 Vous allez poser une question, vous allez faire un appel
19:23 à qui ? Aux macronistes de gauche, à l'aile gauche de la Macronie ?
19:27 Plus généralement, je vais faire un appel à tous les gaullistes,
19:30 les humanistes, les progressistes, celles et ceux qui se posent des questions
19:33 sur ce texte-là. En fait, je crois que les députés ont,
19:36 dans les heures qui arrivent, rendez-vous avec leur conscience personnelle.
19:39 Ce n'est pas rien d'avoir un rendez-vous avec sa conscience.
19:41 Quand on est député, on a des textes parfois qui sont assez simples à trancher,
19:45 ce n'est pas le cas aujourd'hui, donc j'en appelle à leur conscience personnelle.
19:48 Vont-ils franchir le Rubicon ou pas ?
19:50 S'ils le franchissent, c'est la fin du macronisme originel.
19:53 Merci beaucoup, Hervé Solignac.
19:55 On écoutera votre question tout à l'heure dans l'hémicycle.
19:57 Ludovic Mendes, la gauche vous accuse de dérive droitière,
20:00 voire extrême-droitière. On a entendu la Première ministre ce matin
20:04 qui disait qu'elle défendait les valeurs du macronisme historique.
20:08 Je me bats pour qu'on ne perde pas nos encres, a-t-elle dit,
20:12 et pourtant, est-ce que vous n'êtes pas en train de dériver ?
20:14 Preuve que non. Je crois que vous voyez bien l'échange qu'on a avec Mme Blun.
20:17 Alors qu'on nous dit qu'on est partenaire, on voit bien qu'on n'est partenaire en rien.
20:20 La preuve, c'est qu'on essaie juste d'atterrir, parce que notre intérêt à nous,
20:24 c'est l'intérêt général et c'est l'intérêt des Français.
20:26 Ce n'est pas dans une logique de pouvoir exister ou ne pas exister politiquement.
20:29 Et puis la gauche qui va pleurer à tous les micros, c'est sa responsabilité.
20:33 Elle a voté avec une droite qu'elle dit radicalisée et une extrême-droite.
20:36 C'est sa responsabilité.
20:37 Pour rejeter le texte.
20:38 Ils n'ont pas compris que quand ils allaient voter cette motion de rejet préalable,
20:41 c'est le texte du Sénat qui allait être revu, soit en deuxième lecture, soit en CMP.
20:45 C'est leur responsabilité. On leur a tendu la main, soit disant on a gauchisé le texte.
20:50 Donc ça prouve bien qu'on a été capable de travailler avec tout le monde.
20:52 Ils ont préféré refuser le débat. Maintenant, ils en assument les conséquences aussi.
20:57 C'est leur responsabilité.
20:58 Est-ce qu'on est toujours dans la ligne du macronisme ?
21:01 On est toujours dans la ligne du macronisme, malgré ce qu'on peut entendre à droite et à gauche.
21:03 Parce qu'on entend beaucoup, c'est la fin du « et » en même temps.
21:06 Quand le texte sortira de commission Mixparitaire et qu'on regardera ligne par ligne,
21:09 la manière dont les choses ont été écrites, c'est bordé, c'est limité.
21:13 On n'est pas là pour vendre notre âme au diable.
21:17 Nous ne sommes pas là pour nous vendre à qui que ce soit.
21:19 Nous avons un engagement pris envers les Français.
21:22 Nous avons une volonté d'apporter des réponses.
21:24 Et quel est-il cet engagement, monsieur Mendès ?
21:26 Quoi qu'il arrive, nous ne laisserons jamais l'extrême droite nous dicter les choses en termes de sécurité.
21:29 Les Français ne veulent plus subir l'immigration, monsieur Mendès ?
21:31 Si les LR ont envie de se faire dicter les lois par le Rassemblement National, c'est leur choix.
21:34 Maintenant, ce n'est pas le nôtre.
21:36 Nous, on a juste proposé un compromis, on proposait de travailler avec nous.
21:39 Si la gauche avait accepté de travailler avec nous, peut-être qu'on aurait eu un texte encore différent.
21:42 Alors là, on le voit, vous avez travaillé quand même ensemble.
21:45 Non, on n'a pas travaillé.
21:46 Vous arrivez quand même à travailler dans cette commission mixte paritaire.
21:50 Est-ce qu'il faut transformer l'essai ?
21:52 Qu'est-ce que vous allez faire si jamais vous dites que c'est la version du Sénat qui gagne ?
21:56 Qu'est-ce que vous allez en faire de cette victoire, si c'est ça ?
21:59 Pour répondre à votre question, les Républicains ont travaillé.
22:02 Ils ont travaillé conjointement avec les sénateurs, les Républicains.
22:05 Nous avons déposé deux textes de loi.
22:08 Une proposition de loi constitutionnelle, comme je vous en parlais tout à l'heure.
22:12 Une proposition de loi organique qui se retrouve aujourd'hui dans les propositions que nous soumettons à la commission mixte paritaire.
22:20 Vous interrogiez M.Mendez sur ce qu'était le macronisme.
22:23 Mais le macronisme n'a pas réellement de définition.
22:25 En réalité, il essaye de prendre un peu à gauche, un peu à droite, de faire du en même temps.
22:30 Et on a bien constaté la semaine dernière que ce en même temps ne fonctionne plus.
22:33 Parce que les Français, ce qu'ils attendent particulièrement, c'est qu'on cesse cette immigration.
22:38 Parce que cette immigration, elle est incontrôlée.
22:40 Donc ils attendent de nous, de leurs représentants, de leurs représentants nationaux, que nous prenions des mesures fermes.
22:47 Non mais ma question c'est, est-ce que vous voulez aller plus loin après ?
22:50 Est-ce que c'est peut-être le début d'une alliance avec les macronistes ?
22:54 Est-ce qu'il pourrait y avoir un contrat de gouvernement dans la suite du quinquennat ?
22:57 Il n'y a pas d'alliance avec les macronistes, puisqu'il y a des propositions, les Républicains, qui ont été votées au Sénat.
23:04 Dont nous repartons aujourd'hui pour aboutir à un texte sur lequel nous sommes intransigeants.
23:09 Donc la réalité c'est qu'aujourd'hui, la macronie, elle, est effectivement divisée.
23:14 Parce que ce macronisme n'a pas de définition.
23:16 Vous retrouvez chez les députés macronistes des gens qui sont plutôt de droite, et aussi, surtout, beaucoup de gauche.
23:22 Qui se retrouvent et qui votent main dans la main avec la nupes.
23:25 Qui sont aujourd'hui dans une situation malaisante.
23:27 Parce qu'ils ne savent pas s'ils vont encore voter ce texte.
23:30 La réalité c'est que la position des Républicains est, elle, bien connue.
23:34 Elle est intransigeante.
23:36 Nous avons fait adopter un certain nombre de mesures déjà au Sénat.
23:39 Nous souhaitons qu'elles soient maintenues dans ce texte de la commission mixte paritaire.
23:43 La déchéance de nationalité, l'ensemble des dispositifs pour le délit de séjour irrégulier.
23:48 Ne dites pas juste la déchéance de nationalité.
23:50 Expliquez ce qu'il y a dans la déchéance de nationalité.
23:52 C'est beaucoup plus complexe que ce que vous êtes en train de faire croire aux auditeurs.
23:54 Et elle a été réécrite, cette mesure, en commission mixte paritaire.
23:56 C'est quand même assez dingue. Vous faites des grandes phrases qui veulent rien dire.
23:59 Ça ce sont aujourd'hui des mesures de fermeté qu'attendent profondément les Français.
24:03 Je vous propose qu'on retrouve Stéphanie Despierre qui se trouve en salle des 4 colonnes pour le bruit de couloir.
24:09 La Première ministre s'est rendue ce matin à la réunion du groupe Renaissance pour réaffirmer ses convictions
24:18 et convaincre la majorité d'approuver un accord en commission mixte paritaire.
24:23 Alors Stéphanie, tous les députés ne sont pas encore convaincus.
24:27 Et c'est le moins qu'on puisse dire.
24:29 La droite semble sur la bonne voie. Elisabeth Borne ne doit pas perdre trop de voix dans sa propre majorité.
24:35 Alors ce matin, elle est venue à réaffirmer les valeurs du macronisme.
24:38 Elle a dit "les valeurs macronistes, je les porte et j'y veille tous les jours, je les défends pied à pied et je ne lâcherai rien".
24:44 Pourtant, une partie des députés de l'aile gauche de Renaissance estime qu'elle a déjà trop lâché à la droite.
24:49 Voir même qu'elle reprend certaines propositions du rassemblement national dans le texte qui est actuellement débattu en commission mixte paritaire.
24:57 Vous l'avez vu, la question des allocations de logements était un point d'achoppement que finalement les macronistes ont lâché aux républicains.
25:06 Certains députés disent donc qu'on va voter quand même, mais on va se boucher le nez.
25:10 Et puis d'autres s'interrogent très clairement.
25:12 Caroline Janvier, députée ce matin, est intervenue pour dire "la fuite en avant nous fait peu à peu abandonner nos lignes rouges et signer la fin du macronisme".
25:21 Alors combien de députés Renaissance manqueront à l'appel ? Combien de voix manqueront si le texte est voté ce soir ?
25:29 C'est ce qu'on verra. On pense que 10 à 15 voix pourraient manquer.
25:33 Il ne faudrait pas qu'Elisabeth Bornet gagne des voix à droite pour les perdre chez elle et finalement se retrouver sans projet de loi.
25:39 Merci pour ces infos Stéphanie Despierre.
25:42 Effectivement, il y a eu beaucoup de prise de parole ce matin en réunion de groupe Ludovic Mendes.
25:46 Des personnes qui se disaient quand même assez mal à l'aise avec cet accord.
25:50 On est tombé dans un piège. On va voter mais en se bouchant le nez.
25:54 Finalement, est-ce que vous aurez le plein des votes si c'est soumis ce soir au vote des députés ?
26:02 On n'a jamais dit qu'on aurait le plein des votes. Il y a aussi la liberté de conscience de nos collègues.
26:06 C'est la première fois.
26:07 C'est quand même dingue.
26:09 Après on s'étonne que certains de nos collègues ne veulent pas voter.
26:11 Mais quand on voit le comportement de certains députés LR, il ne faut pas s'étonner.
26:13 Ils ne disent pas n'importe quoi.
26:16 Ils sont toujours dans l'attaque en permanence.
26:18 Ils ne comprennent pas que quand on fait un pas vers eux, il faut savoir avoir temps en temps.
26:21 Se dire qu'on va peut-être arrêter d'attaquer les gens.
26:23 Ce qu'on essaie de faire aussi de notre côté.
26:25 Ça démontre bien une chose. C'est que les LR sont toujours dans l'opposition.
26:27 Et qu'ils ne sont pas nos alliés.
26:29 Vous ne souhaitez pas en faire des alliés ?
26:31 La preuve c'est que ça nous va très bien dans ce sens là.
26:34 La réalité c'est qu'on doit trouver une réponse.
26:36 Et la réponse c'est celle qu'on veut apporter aux Français.
26:38 C'est pour ça qu'on avait un texte du gouvernement qui était gentil avec les gentils, méchant avec les méchants.
26:42 Le Sénat a modifié une partie mais pas la majorité.
26:44 Les Français ne croyaient pas Monsieur Méndez ?
26:46 La majorité des textes...
26:48 Les Français ne croyaient pas ce texte ?
26:50 Les deux Vick Mendes alors est-ce que vous aurez les votes suffisants pour faire avaliser cet accord ?
26:55 On aura tout ce qu'il faut pour que ça passe ce soir.
26:57 On a passé énormément de temps en transparence avec nos collègues de la majorité.
27:00 Que ce soit nous les rapporteurs ou alors le gouvernement.
27:03 Je crois que la Première ministre est venue trois fois pour échanger avec eux.
27:05 Pour les tenir informés.
27:07 C'est un exercice qui n'est pas toujours très simple.
27:09 Mais vous vous êtes à l'aise avec ce texte ?
27:11 On vous sent quand même un petit peu entre deux ?
27:13 Je ne dis pas que je suis totalement à l'aise.
27:15 Mais il y a beaucoup de mesures qui ne me dérangent pas pour autant.
27:17 Quand on regarde ligne par ligne, il faut regarder dans le détail, ça ne pose pas de problème particulier.
27:21 Il faut les expliquer.
27:23 Le problème c'est qu'on a une montée de certains députés RL ou LR sur les plateaux télé qui utilisent des grandes phrases
27:28 pour faire croire qu'il y a des choses exceptionnelles dans ce texte qui ne sont pas le cas.
27:31 Tout est bordé parce qu'il y a des risques inconstitutionnels.
27:34 Il y a des réponses qu'on doit apporter mais on ne doit pas les apporter n'importe comment.
27:37 Et pour preuve, il va encore changer la Constitution.
27:39 Donc nous, les réponses que nous apportons, c'est pour aller vite, pour apporter des réponses rapides à nos agents de police
27:44 et nos agents de gendarmerie qui sont sur le terrain et qui ont des besoins particuliers.
27:48 Et de limiter, aujourd'hui, vraiment limiter, l'influx irrégulier de personnes qui arrivent sur le territoire national.
27:54 Et surtout ceux qui arrivent, de bien les prendre en charge.
27:56 Parce que si on ne le fait pas correctement, on continuera à nourrir le débat imposé par les LR.
28:01 Ce qu'on comprend, c'est qu'il pourrait y avoir quelques défections, en tout cas du côté de la majorité.
28:05 10, 15, 20 voix peut-être qui pourraient manquer à la peine.
28:09 Anne Lorblain, dites-moi vous, est-ce que s'il y a cet accord là qui se dessine en commission mixte paritaire,
28:15 est-ce que vous faites le plein des 62 voix des députés LR ?
28:18 Ce que je vous dis depuis tout à l'heure, c'est que les Républicains ont travaillé à justement que nos propositions se retrouvent dans le texte final.
28:26 Si dans le texte final, nos propositions s'y retrouvent, bien sûr que le groupe...
28:30 Il y a un petit hiatus entre le Sénat et l'Assemblée sur la régularisation des travailleurs sans papier.
28:34 On dit que leur ligne rouge avait été indiquée par le texte de la Commission des lois,
28:39 qui n'était pas acceptable pour aucun des députés de notre groupe.
28:43 Aujourd'hui, nous travaillons sur une base qui est bien plus conforme à notre idée, à nos valeurs, à nos convictions.
28:49 Un certain nombre de propositions du Sénat se retrouvent telles que je vous les ai énumérées
28:53 et se retrouveront vraisemblablement dans le texte final de la commission mixte paritaire.
28:57 La réalité, c'est que jusque-là, les macronistes ont toujours fait front commun pour soutenir le président de la République,
29:03 parfois même les yeux fermés. Vraisemblablement, ce soir, ils voteront en se bouchant le nez.
29:07 Mais ce qui est certain, c'est qu'ils se retrouvent mal à l'aise parce que cette question de l'immigration...
29:11 Vous étiez en tant que ministre gouvernement, vous êtes en train de disparaître.
29:13 Vous êtes inspiré par le Rassemblement national.
29:15 ... est un sujet qu'ils ont balayé d'un revers de main, auquel les Français sont profondément attachés,
29:18 mais sur lequel ils n'ont aucune ligne.
29:20 Nous voulons, nous, une fermeté, parce qu'aujourd'hui, les Français nous demandent une fermeté,
29:23 nous demandent de ne pas transiger sur ce sujet, et donc nous voulons répondre à leurs attentes.
29:28 Alors on verra en tout cas si un accord est trouvé en commission mixte paritaire.
29:33 Les débats avancent bien et un accord semble se profiler.
29:37 Mais bon, il n'y a toujours pas d'accord sur un point d'achoppement, qui est celui des aides au logement.
29:42 Je vais vous remercier, Anne Lorblain. Vous restez encore avec moi quelques instants, Ludovic Mendes.
29:46 On va retrouver Thomas Porte, député de la France insoumise de Seine-Saint-Denis,
29:50 salle des 4 colonnes, avec Stéphanie Despierre.
29:53 Thomas Porte, vous, vous êtes un peu la gauche spectateur dans ces négociations
29:56 entre les Républicains et le camp présidentiel. Quel regard vous portez sur ce débat ?
30:01 Un regard avec beaucoup de colère, beaucoup de honte.
30:04 Ces gens sont en train de négocier pour savoir s'ils vont couper les appels aux étrangers.
30:09 Ils ont voté ce matin, avec l'extrême droite, la déchéance de nationalité.
30:12 Ils s'attaquent aux droits des plus fragiles.
30:14 C'est un regard attristé, atterré pour notre démocratie et pour l'histoire de ce pays.
30:18 Ils sont en train de balayer de main tout ce qui fait la richesse, l'identité de la France et de la République.
30:22 C'est consternant et ces gens ne sont pas à la hauteur, je crois, de l'histoire de ce pays
30:27 et du monde démocratique que nous vivons.
30:29 Vous avez fait voter une motion de rejet la semaine dernière.
30:32 Est-ce que finalement, ce n'est pas contre-productif et qu'on ne peut plus entendre
30:35 la voix de la gauche, ici, à l'Assemblée, dans l'hémicycle ?
30:37 Nous, on n'est jamais partisans, du moins pire.
30:39 Nous ne voulions pas de la première version. Nous ne voulons pas de la deuxième version.
30:43 On ne discute pas, de base, sur un texte qui est raciste et xénophobe.
30:46 Et vous savez, le spectacle qui se joue aujourd'hui en CMP,
30:49 où ils sont en train de valider les amendements LR,
30:51 ça se serait passé exactement pareil en séance.
30:53 Donc la motion de rejet préalable, elle a permis d'évacuer 15 jours de débats racistes et xénophobes.
30:57 Et on considère que ce texte devrait être balayé.
30:59 Dans quelle autre démocratie de ce pays, un texte battu par les représentants du peuple
31:03 revient par la fenêtre ?
31:05 Et à quel moment le ministre de l'Intérieur continue d'être en activité ?
31:07 Il est totalement inaudible. C'est la première ministre qui reprend la main depuis quelques jours.
31:11 Donc je crois qu'il faut mettre fin au simulacre qu'est cette CMP.
31:14 Ça fait 16 heures, 17 heures que les gens discutent.
31:16 Il n'y a pas d'accord.
31:17 Enterrez le texte et retirez le ministre de l'Intérieur.
31:19 S'il y a un accord durant cette CMP, il y aura un vote ce soir ou peut-être demain à l'Assemblée Nationale.
31:25 Est-ce que vous allez à nouveau déposer une motion de rejet ?
31:28 On déposera évidemment une motion de rejet.
31:30 Et moi j'en appelle à tous les députés républicains qui sont attachés aux valeurs de notre pays
31:35 à voter contre ce texte.
31:37 Il y a une deuxième réunion de groupe, si mes informations sont bonnes,
31:39 dans la majorité présidentielle.
31:41 On voit qu'il y a des gens qui commencent à dire que ce n'est pas acceptable de voter un tel texte
31:44 qui reprend les idées quand même de Jean-Marie Le Pen, il faut le souligner.
31:46 Donc moi je souhaite que ce soir, s'il y a un vote dans l'hémicycle,
31:49 que les députés reviennent à la raison, reviennent dans le champ républicain et votent contre ce texte.
31:54 Merci beaucoup.
31:56 Si vous nous rejoignez sur LCP, sachez que nous sommes à moins d'une demi-heure de la séance de questions au gouvernement.
32:02 Vous allez pouvoir vivre en direct et en intégralité à partir de 15 heures.
32:06 Il y a beaucoup d'ambiance ici dans cette salle des pas perdus.
32:09 Et pas seulement parce que la garde républicaine vient d'arriver derrière moi.
32:13 Vous le voyez, il y a bientôt la revue des troupes, les tambours sont déjà là.
32:17 Il y a aussi beaucoup de curieux qui sont venus voir cette séance de questions au gouvernement
32:22 et beaucoup de journalistes qui sont là pour interviewer les députés.
32:26 Vous savez qu'on est en pleine commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration,
32:31 qu'un accord semble se profiler, qu'il y a encore un petit point d'achoppement sur les APL.
32:36 Mais visiblement, un point d'accord serait trouvé entre les républicains et la majorité.
32:42 On va vous faire vivre évidemment tout ça, minute par minute, sur LCP, jusqu'à un éventuel vote en cas de CMP conclusive.
32:51 Un vote qui aura lieu à partir de 21h30 à l'Assemblée, à suivre bien évidemment en direct sur LCP.
32:57 Alors dans cette émission, vous retrouverez comme d'habitude Elsa Mondingava et Stéphanie Despierre
33:01 qui se trouvent en salle des 4 colonnes et Marco Pommier qui est déjà dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
33:06 Marco, justement, ce sera une séance en partie consacrée à l'immigration ?
33:12 Oui Brigitte, c'est le sujet qui s'impose, le projet de loi immigration.
33:17 Cinq questions cet après-midi dans l'hémicycle, alors que vous l'avez dit, les discussions se poursuivent
33:22 entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire.
33:25 Elisabeth Borne et Gérald Darmanin seront directement interpellés par l'opposition.
33:30 Alors bien sûr, il y aura d'autres thèmes qui seront abordés cet après-midi lors de cette séance de questions au gouvernement.
33:36 Lesquels Marco ?
33:37 Oui, on parlera écologie, deux questions sur la COP28 de Dubaï, sur l'accord signé la semaine dernière par 200 pays
33:46 pour acter la fin des énergies fossiles, objectif atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.
33:52 La France Insoumise, elle, interrogera le gouvernement sur la situation à Gaza.
33:56 Ce week-end, Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères, a réclamé un arrêt immédiat et durable des combats dans l'enclave palestinienne.
34:03 Et puis une question de la droite sur la solidarité en période de Noël.
34:07 Et oui Brigitte, Noël c'est dans moins d'une semaine, on pourrait presque l'oublier avec cette actualité parlementaire très dense.
34:13 Merci beaucoup Marco Pommier pour ce menu complet des questions au gouvernement.
34:17 Je vous présente mon plateau pour cette deuxième partie du questions au gouvernement.
34:21 Paul Midi, bonjour.
34:22 Bonjour.
34:23 Et bienvenue, vous êtes député Renaissance de l'Essonne.
34:26 Et face à vous, Arthur Delaporte, bonjour.
34:28 Bonjour.
34:29 Et bienvenue, vous êtes député socialiste et apparenté du Calvados.
34:32 Alors, je voudrais vous faire réagir tout d'abord aux Français,
34:35 ceux qu'on voit quand on est sur le terrain, comme vous, en circonscription.
34:39 Notre reporter Clément Perrault a suivi.
34:43 Anne Lorblain, qui était il y a quelques instants avec nous, députée Les Républicains du Maine-et-Loire,
34:49 elle est allée à la rencontre de son électorat sur les marchés.
34:54 C'était dimanche matin, regardez.
34:56 Vous avez un sacré enjeu quand même.
34:58 Oui, c'est sûr.
35:00 Vous n'avez pas atterri à faire l'erreur.
35:01 Ah mais ce n'est pas un sujet sur lequel on peut se permettre de flancher.
35:05 Vous allez bien ?
35:07 Et bien oui, très bien et vous ?
35:08 Ça se passe bien à l'Assemblée ?
35:10 Bah écoutez, vous avez un peu suivi ce qui s'est passé cette semaine ?
35:13 Oui, ça a été animé.
35:16 C'est ça, c'est ça. Sur le sujet de l'immigration, c'est aujourd'hui indispensable, je crois.
35:21 Parce qu'il y a le Rassemblement National derrière.
35:25 Après, on ne fait pas de la politique par rapport au Rassemblement National, par rapport à la NUPES.
35:31 Moi, je sais ce que j'ai comme responsabilité, je sais quel doit être mon rôle, je sais ce qu'on me dit sur le terrain.
35:37 Alors Arthur Delaportecom, Anne Lorblain, vous avez voté cette motion de rejet la semaine derrière
35:43 pour ne pas examiner le texte dans l'hémicycle de l'Assemblée Nationale, ce fameux projet de loi immigration.
35:48 Alors dites-nous, comment vous avez été accueilli, vous, dans le Calvados, sur les marchés ce week-end ?
35:55 Bah écoutez, moi j'ai été accueilli comme d'habitude.
35:58 C'est-à-dire que personne ne m'a parlé du projet de loi immigration parce que ce n'est pas le sujet.
36:03 Par contre, je peux vous dire que les militants et les humanistes que j'ai croisés
36:08 qui interviennent auprès des migrants à Ouistreham, eux, ils m'ont envoyé,
36:10 dès que j'ai rejeté ce texte, des SMS de remerciements. Pourquoi ?
36:15 Parce que ce texte, et je regarde solennellement mon collègue droit dans les yeux, il est indigne.
36:20 Il est de plus en plus insupportable. Il ne répond pas aux problématiques.
36:23 La semaine dernière, vous avez fait un tweet en disant qu'il permettrait l'intégration
36:26 et qu'il fallait des mesures d'ordre public. Dans ce que je vois de ce texte, l'intégration, il n'en est point question.
36:31 Par contre, le durcissement de la condition des étrangers dans notre pays,
36:35 l'absence de réponse par le travail à l'intégration...
36:37 Je ne vois rien de tout cela et je vais pouvoir vous faire, si vous voulez, tout à l'heure,
36:42 la liste de toutes les horreurs, de toutes les coulèves que votre majorité est en train d'accepter
36:46 et que tous les citoyens de ma circonscription que j'ai pu croiser, en revanche, m'ont dit
36:50 "Ne cédez pas, n'allez pas sur la ligne du RN". Et d'ailleurs, on le voyait tout de suite dans le reportage,
36:54 il n'y a pas besoin de singer LR pour singer le RN. Vous pouvez rester vous-même et respecter vos engagements moraux.
37:00 Alors, qu'est-ce qu'on vous dit, vous, Paul Midi, en circonscription ?
37:03 Est-ce qu'on vous dit que vous allez trop à droite sur ce texte ?
37:06 Non, on nous dit que ce texte est très important et qu'il faut qu'on aille absolument au bout,
37:10 avec deux objectifs en tête. Le premier, c'est d'être plus efficace dans la capacité à expulser les étrangers délinquants, voire radicalisés.
37:17 Mais le deuxième objectif, qui est très important, et c'est toute une partie du texte,
37:20 c'est la capacité à être beaucoup plus efficace à intégrer les étrangers qui travaillent,
37:25 qui veulent participer à notre projet français et républicain, et il faut qu'on aille au bout de ce texte.
37:31 Et donc, aujourd'hui, est-ce qu'on a un texte qui est parfait, qui est le texte qu'on aurait voulu ? Non.
37:35 Est-ce que c'est un texte de compromis ? Oui.
37:37 De compromis, mais pas de compromission ?
37:39 Est-ce que c'est un texte qui est conforme à nos valeurs ?
37:41 Dis-nous, compromis ou compromission ?
37:42 Oui.
37:43 Et donc, c'est pour ça que moi, si la CMP est conclusive, je voterai ce texte comme la majorité de la majorité.
37:49 La majorité des députés Renaissance voterait ce texte ?
37:53 Oui, je pense, si le texte atterrit dans la façon dans laquelle on l'a travaillé,
37:57 c'est-à-dire avec toutes les lignes rouges que nous avons données à nos commissaires
38:01 qui sont en train de négocier dans la commission mixte paritaire,
38:04 et bien je pense que ce sera l'équilibre, pas l'équilibre parfait qu'on aurait voulu,
38:08 mais un équilibre acceptable, parce que ce texte, il sera efficace pour mieux expulser les étrangers
38:14 qui sont délinquants et radicalisés et éventuellement dangereux pour les Français,
38:20 et mieux accueillir les étrangers qui veulent participer à notre projet français républicain.
38:24 Et donc, si ce texte est efficace, qu'il est conforme à nos valeurs, il faut qu'on le vote.
38:28 Alors, il y aura au moins cinq questions, cet après-midi, dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale,
38:32 qui seront consacrées à ce projet de loi immigration, ou à cette commission mixte paritaire
38:36 qui est réunie en ce moment même pour essayer de trouver un accord sur ce projet de loi.
38:41 On va rejoindre Elsa Mondingava, qui se trouve dans celle des quatre colonnes.
38:45 Elsa, vous êtes aux côtés de Benjamin Lucas, député écologiste des Yvelines.
38:49 Si vous vous souvenez bien, c'est lui qui a apporté cette motion de rejet préalable
38:54 pour rejeter le projet de loi immigration et qu'il ne soit pas examiné dans l'hémicycle.
38:58 Oui, exactement, et qui est suppléant pour cette commission mixte paritaire.
39:01 Vous allez interroger le gouvernement.
39:03 Qu'allez-vous demander alors qu'un accord se profile entre la droite et la majorité ?
39:07 Jusqu'où vont-ils aller ?
39:09 Moi, je crois qu'il est important que les collègues à l'Assemblée nationale,
39:12 que les Françaises et les Français réalisent ce qui est en train de se passer
39:14 dans une petite salle au fond d'un couloir ici, en commission mixte paritaire.
39:17 Le gouvernement, Renaissance, s'aligne sur les positions de la droite radicalisée.
39:21 L'extrême droite compte les points et valide l'essentiel, 90% des articles qui sont soumis à notre délibération.
39:28 Benjamin Lucas, Brigitte le disait, vous aviez porté la motion de rejet.
39:32 La majorité dit "oui, mais la NUPES, si vous n'aviez pas voté cette motion de rejet,
39:36 on aurait pu en débattre dans l'hémicycle, c'est vous qui nous avez forcé à repartir du texte du Sénat".
39:41 Est-ce que vous vous sentez un peu responsable ? Quelques regrets ou pas du tout ?
39:44 Non, mais ils se cherchent des excuses.
39:45 C'est le gouvernement qui a choisi de passer d'abord par l'examen du Sénat pour avoir un texte réduit.
39:49 C'est le gouvernement qui a choisi, alors que nous avions sorti par la porte de l'hémicycle ce texte avec la motion de rejet,
39:53 de le faire rentrer par la fenêtre d'une CMP.
39:55 C'est le gouvernement qui a choisi de céder en race campagne à la droite radicalisée et à l'extrême droite sur ce texte.
40:00 C'est le gouvernement qui est en train de négocier avec LR, ce n'est pas nous.
40:04 Par ailleurs, s'il y avait eu la discussion en 15 jours, il y aurait aussi eu une commission mixte paritaire en janvier
40:08 et le résultat aurait été le même puisque le gouvernement, le président de la République,
40:11 ont choisi de s'aligner purement et simplement sur les visions les plus radicalisées,
40:15 les plus abjectes, les plus racistes, les plus xénophobes qui s'expriment dans la société aujourd'hui.
40:18 Donc vous n'allez pas chercher de responsabilité côté NUPES ?
40:21 Non, nous n'avons aucune responsabilité, nous ne sommes ni en situation de majorité, ni le gouvernement.
40:26 En revanche, ceux qui ont une responsabilité maintenant, c'est l'ensemble des parlementaires,
40:29 collectivement, les 577, quand il s'agira de voter pour ou contre ce texte.
40:33 Merci beaucoup Benjamin Lucas, et on le rappelle, ça devrait être normalement après 21h30 dans l'hémicycle.
40:39 Abjectes, racistes et xénophobes, voilà comment on qualifie ce texte du côté des écologistes.
40:45 Paul Midi, est-ce que c'est la fin du macronisme ? Est-ce que le macronisme est en train de se dissoudre dans l'extrême droite ?
40:53 Non, pas du tout, parce que je pense que M.Lucas ne doit pas bien connaître le texte qui est en train d'être discuté dans la CMP.
40:58 Je pense qu'il manque sûrement des informations qui doivent lui permettre d'éviter de dire des choses aussi...
41:03 Il est membre de la CMP, il est membre de la CMP.
41:05 Il est suppléant, effectivement, à cette CMP.
41:07 Oui, il est membre de la CMP depuis le départ, donc il sait exactement ce qui s'est passé.
41:09 Il sait ce qu'il y a dans le texte, et je vais pouvoir vous dire ce qu'il y a dedans aussi.
41:12 Vous savez, nous, on a... Il y a dans ce texte, il y a les 26 articles qui ont été proposés par le gouvernement.
41:18 Tous les autres articles qui ont été proposés par le Sénat, dès qu'on retire les lignes rouges qui n'étaient pas conformes à nos valeurs,
41:25 nos valeurs humanistes qu'on a depuis le début de cette aventure avec Emmanuel Macron,
41:29 elles sont là, elles sont toujours là, et c'est la négociation qui est en cours qui permet justement, pied à pied,
41:34 de remettre ce texte dans les... de ne pas lui faire dépasser les bonnes lignes rouges.
41:39 Vous cédez sur tout, M.Midi, vous cédez sur tout.
41:41 J'ai trois exemples pour montrer des avancées humanistes de ce texte.
41:45 C'est un, la régularisation des travailleurs irréguliers dans les métiers en tension.
41:50 C'est 7 à 10 000 travailleurs irréguliers qui pourront être régularisés chaque année grâce à...
41:56 Là, vous vous êtes alignés sur la version du Sénat, donc ça reste à la main du préfet.
42:00 Non, pardon, ce n'est pas la version du Sénat, c'est un compromis entre la version du Sénat et la version du gouvernement,
42:06 et la version de la Commission des lois. C'est à la main du préfet.
42:09 Dans le cadre d'un certain nombre de critères très précis qui sont mis à la loi,
42:13 et avec un point qui est très important, c'est l'autonomie pour le travailleur irrégulier de demander sa régularisation,
42:19 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
42:21 Et plus l'employeur, avec la circulaire vaste.
42:22 Donc, une régularisation, on avance, c'est une avancée majeure.
42:25 7 à 10 000 personnes pourront être régularisées chaque année grâce à ce nouveau texte de loi.
42:30 Deuxièmement, c'est une meilleure intégration, une meilleure insertion professionnelle,
42:33 parce qu'on va permettre aux étrangers qui arrivent en France d'avoir des cours de français,
42:37 notamment sur les heures de travail.
42:39 Et les employeurs se seront obligés de libérer des heures de travail pour pouvoir donner des cours de français.
42:44 Troisième exemple qui est important, c'est l'interdiction pour les mineurs d'entrer dans les CRAS,
42:49 les centres de rétention administrative.
42:51 Mais pas dans les locaux de rétention administrative.
42:52 C'est une demande de la gauche depuis 50 ans.
42:54 Vous n'avez pas été capable de le faire avec votre camarade François Hollande
42:57 quand il était président de la République.
42:59 Donc aucun mineur en CRA, en centre de rétention administrative.
43:03 Ni en CRA, ni en LRA.
43:04 Alors finalement Arthur Delaporte, c'est pas un texte si à droite que cela.
43:08 Finalement quand on écoute Paul Midi...
43:10 Quand on écoute monsieur Paul Midi qui débite les trois mêmes éléments de langage,
43:12 parce que c'est les trois mesures qui sont dites l'apprentissage de la langue,
43:15 mais c'est faux.
43:16 Non mais je peux vous en citer un autre sur les étrangers malades.
43:18 Déjà vous avez, excusez-moi, mais vous avez écouté monsieur Midi déployer vos éléments de langage.
43:20 Je peux vous en donner d'autres, mais je vous laisse la règle.
43:21 Maintenant je vais vous demander quelles sont vos lignes rouges.
43:22 Parce que pour moi, les lignes rouges, c'est les lignes de la République.
43:25 C'est la question du droit du sol, qui est menacée parce que vous êtes revenu sur le droit du sol.
43:29 Bien sûr que si elle a un petit peu de boost, et vous verrez quand le texte sortira de la CMP,
43:33 vous avez accepté tout ce que disait le Sénat.
43:35 C'est la question de la déchéance de nationalité.
43:38 Cette déchéance de nationalité, moi j'étais hostile quand elle a été approchée en 2016.
43:43 Alors déchéance de nationalité pour les étrangers qui commettent des meurtres sur les forces de l'ordre.
43:48 Exactement.
43:49 La déchéance de nationalité pour moi c'est un principe.
43:51 Le deuxième, le deuxième chose c'est ça. La troisième chose c'est ce que dit le Rassemblement National d'ailleurs.
43:56 Il dit c'est une victoire idéologique du Rassemblement National.
43:58 Oui, c'est la préférence nationale qui est en train d'être acceptée.
44:01 Pas du tout, pas du tout.
44:02 Vous allez l'accepter avec le article 1er N tout à l'heure.
44:04 C'est faux.
44:05 C'est-à-dire un article qui permet de restreindre l'accès aux allocations,
44:08 notamment aux allocations familiales pour les étrangers,
44:10 s'ils ne sont pas là en France depuis un minimum deux ans et demi, voire cinq ans, s'ils ne travaillent pas.
44:15 Or qu'est-ce que c'est que les allocations familiales, mais aussi la prestation compensatoire pour le handicap,
44:20 mais aussi différentes aides publiques aux logements, etc.
44:23 Qu'est-ce que c'est que tout ça ?
44:24 C'est un système universaliste.
44:25 C'est ce qui fait la richesse.
44:26 Est-ce que vous diriez qu'on renie notre tradition d'asile qui est celle qui nous caractérise en France ?
44:32 Vous savez, j'étais tout à l'heure avec l'ambassadeur d'Autriche.
44:36 En Autriche, il y a eu de l'extrême droite en pouvoir.
44:38 Ce que vous faites là, ils n'ont pas osé le faire.
44:39 Par exemple, restreindre le droit à la santé.
44:42 Ce que vous êtes en train de faire avec la restriction du titre de séjour pour étrangers malades.
44:46 Ce n'est pas le cas. Je pense que vous êtes en train de regarder le texte du Sénat, pas du texte de la CNP.
44:54 Vous avez un jour de retard.
44:57 J'étais à la commission des lois, monsieur Midi.
44:58 Vous parlez du texte de la commission des lois de l'Assemblée nationale.
45:00 Je peux vous le montrer, je l'ai sur mon téléphone, du texte qui vient d'être validé à la commission.
45:05 Je vais vous l'expliquer.
45:06 Vous répondez, peut-être, Paul Midi, sur le droit du sol, sur la préférence nationale.
45:11 Ce sont des termes qu'on entend au Rassemblement national.
45:17 Expliquez-nous.
45:18 Prenons le droit du sol.
45:19 C'est très important parce que dans le texte du Sénat, il y avait effectivement un recul sur le droit du sol.
45:23 C'était une ligne rouge pour nous.
45:25 On a transformé le texte du Sénat pour qu'il y ait bien écrit qu'un enfant qui naît sur le sol français de parents étrangers acquiert la nationalité française.
45:34 Il devra quand même manifester son envie d'être français.
45:37 Par contre, on rajoute effectivement une manifestation de la volonté des jeunes qui voudront avoir la nationalité française.
45:45 On voit par exemple, regardez le cas du terroriste Tchétchène d'Arras.
45:49 Est-ce que quelqu'un qui ne partage aucune de nos valeurs, qui rejette le modèle français...
45:55 Oui, mais s'il est né sur le sol français, avant c'était automatique.
45:59 Le droit du sol, c'était une question automatique quand on était né sur le sol français.
46:04 On est dans un espèce de compromis, on ne touche pas au droit du sol, par contre on rajoute une manifestation de la volonté.
46:09 D'accord, c'est plus automatique comme ça l'était avant.
46:11 Vous êtes accusé aussi sur la priorité nationale, la préférence nationale.
46:14 Très important parce que nous, évidemment, nous ne sommes pas pour la préférence nationale.
46:18 Dans toutes nos lignes rouges, ça a été de ne pas faire la différence, par exemple, entre les travailleurs français et les travailleurs étrangers.
46:25 C'est faux !
46:26 C'est faux, vous allez demander aux travailleurs étrangers d'avoir deux ans et demi avant de bénéficier des aides sociales.
46:32 Sur les APL, pour ceux qui travaillent dans le texte du Sénat, il y a une durée de cinq ans.
46:37 Nous revenons sur cette durée de cinq ans, nous l'alignons à trois mois, c'est-à-dire la durée des Français qui étaient à l'étranger et qui reviennent en France.
46:45 Aujourd'hui, les APL, vous êtes en France avec une situation régulière, vous les avez tout de suite.
46:50 Alors, un tour de la porte, ce n'est pas exact.
46:52 Là, vous vous callusez sur les APL, mais vous n'avez pas répondu, et vous verrez ce qui se passe sur la prestation compensatoire du handicap,
46:57 vous verrez ce qui se passe sur les allocations familiales.
46:59 C'est deux ans et demi pour les travailleurs ?
47:02 Non, pardon.
47:03 C'est dans le texte du Sénat.
47:05 C'est deux ans et demi pour les allocations familiales, c'est deux ans et demi pour les travailleurs et cinq ans pour les non-travailleurs.
47:11 Alors, qu'est-ce que c'est que les allocations familiales ?
47:13 Dans son principe, c'est quelque chose qui n'est pas lié au travail, c'est quelque chose qui est lié à la famille.
47:17 C'est le principe même de la Sécurité Sociale Universelle, c'est le principe fondateur que vous êtes en train de renier.
47:22 Et donc, vous pouvez dire ce que vous voulez, mais aujourd'hui, la préférence nationale, c'est ce que vous êtes en train d'instaurer dans ce texte.
47:28 Je vous laisse répondre comme midi et on va aller prendre après une autre question au gouvernement. Allez-y, vous répondez.
47:33 Répondre une fois de plus.
47:35 Sur la prestation familiale, ça marche en cas de regroupement familial, sinon il n'y a pas de prestation familiale.
47:42 Le regroupement familial, c'est 18 mois minimum, aujourd'hui, dans notre loi.
47:46 C'est six mois de procédure, c'est donc au bout de deux ans et c'est d'ailleurs le cadre européen dans lequel nous sommes dans les conventions européennes.
47:53 Vous êtes là, vous êtes en situation régulière, vous avez le droit aux allocations familiales.
48:00 Ce que vous êtes en train de faire, c'est que vous leur demandez d'attendre deux ans et demi ou cinq ans.
48:03 C'est ce que vous êtes en train de faire.
48:05 Vous avez voté la motion de rejet.
48:09 Oui.
48:10 Je crois. Donc, regardez, si vous n'aviez pas voté cette motion de rejet, au lieu d'être assis sur des petites chaises sur le plateau de l'ACP, nous serions dans l'hémicycle en train de débattre de ce projet-là.
48:19 Vous pourriez défendre vous-même des amendements, je pourrais défendre moi-même des amendements.
48:23 Et à cause de la motion de rejet à laquelle vous êtes associé, la motion de rejet de la France Insoumise et la motion de rejet du Rassemblement National, vous êtes associé à ces deux forces d'extrême.
48:32 Parce que vous n'avez préféré qu'il n'y ait pas de débat.
48:35 Donc moi, je voudrais préférer que ces débats, on les ait dans l'hémicycle, ça aurait été beaucoup plus pratique.
48:40 Alors, on va poursuivre, évidemment, ce débat.
48:42 Et sachez que nous, on est ravis de vous accueillir, en tout cas sur LCP, pour débattre de ce projet de loi Immigration.
48:48 Effectivement. Alors, on va retrouver maintenant, toujours sur le même thème, évidemment, Andy Kerbrat, qui est député de la France Insoumise de Loire-Atlantique,
48:55 qui va interpeller le gouvernement sur l'immigration.
48:58 Et on le retrouve aux côtés de Stéphanie Despierre, celle des Quatre Colonnes.
49:01 Bonjour, qu'allez-vous demander au gouvernement alors que les négociations en commission mixte paritaire se poursuivent et qu'on aurait peut-être un texte de loi Immigration ce soir ?
49:09 Alors là, actuellement, on a des négociations, enfin nous, on appelle plus ça des négociations.
49:13 A la base, c'était la recherche d'un compromis. On est en plein dans la compromission.
49:16 Rétablissement des charges de nationalité, pourrir la vie des étudiants étrangers en France, empêcher l'augment familial.
49:23 On est dans un mêlis-mêlos inspiré du programme Le Pen.
49:26 Et là, aujourd'hui, il y a une question, une seule et unique question qui se pose.
49:29 On va peut-être avoir une CMP conclusive et un vote ce soir.
49:32 Que va faire l'arc républicain ? Nous, on en a exclu, mais en fait, l'arc républicain, c'est quoi ?
49:37 C'est celui des humanistes, c'est celui de ceux qui défendent le droit, le droit des étrangers.
49:42 C'est un droit constitutionnel, conventionnel, c'est même un droit onusien dans le droit des mobilités.
49:46 Là, il y a une question. Est-ce que la majorité va accepter d'être dans l'arc républicain et voter contre ce texte avec les Insoumis, avec la NUPES ?
49:54 Ou bien, est-ce qu'il va voter pour, et dans ce cas-là, de rentrer dans un arc réactionnaire et valider les thèses de Le Pen ?
50:00 Est-ce que vous avez l'impression qu'on est un tournant de la vie politique française ?
50:04 Je ne sais pas si on est un tournant, mais ce que je sais, c'est que cette loi est la loi, maintenant, la plus grave qui a existé sur les 5 dernières années.
50:11 Jusqu'à présent, on disait que c'était la 22e loi en 30 ans sur le résilience et l'immigration.
50:14 Non, là, ce n'est plus le cas. Là, c'est la définition même de ce qu'on fait, notre pacte républicain, du rapport, du regard qu'on a à l'autre.
50:21 Aujourd'hui, c'est un texte raciste qui se présente face à nous.
50:23 Il est de notre devoir, en tant que républicain réel, de s'y opposer.
50:27 Donc, oui, il y a un tournant. C'est la porte ouverte au programme Jean-Marie Le Pen de 2002, appliqué dans le droit commun.
50:33 C'est un scandale sans nom.
50:35 Merci. On vous laisse rejoindre l'hémicycle pour aller poser votre question au gouvernement.
50:38 Paul Midi, vous avez entendu Andier Kerbrat. Il dit qu'on est à un tournant.
50:42 C'est la porte ouverte au programme de Marine Le Pen.
50:45 Est-ce que ça n'annonce pas l'arrivée du Rassemblement national en 2027 ?
50:48 Est-ce qu'on n'est pas à un point de bascule en France, là, de la vie politique ?
50:51 Non, pardon, je pense qu'il ne faut pas se tromper de point de bascule.
50:54 Le point de bascule a eu lieu il y a un an et demi parce que les Français nous ont placés en situation de majorité relative
51:00 et ils nous ont demandé en conscience de faire plus de compromis.
51:04 C'est ce qui se passe aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
51:06 Bien sûr que moi, le texte qui va sortir de CMP, ce n'est pas le texte parfait que j'aurais aimé voter dans l'hémicycle.
51:13 Mais c'est le texte de compromis qui combine efficacité et cohérence avec nos valeurs
51:19 et qui nous permet de protéger les Français.
51:21 Moi, je ne veux pas me réveiller demain sans un texte qui peut être
51:25 "on aura un attentat terroriste la semaine prochaine et on verra comme à Arras que le terroriste aurait pu être expulsé si jamais on avait fait passer la loi".
51:31 Paul Midi, est-ce que vous êtes sûr que ce texte pourrait empêcher une attaque terroriste ?
51:35 Est-ce que vous êtes sûr qu'il protège la France ?
51:37 Non mais pas du tout. On enlève une dizaine de barrières, comme une des barrières qui a empêché d'expulser le terroriste d'Arras.
51:43 Donc on enlève une dizaine de barrières qui doivent nous permettre d'expulser plus facilement des étrangers qui sont délinquants ou radicalisés,
51:51 qui sont un danger pour nos compatriotes.
51:54 Et je ne veux pas me réveiller dans quelques semaines en me disant "sans ce texte de loi, on aurait pu expulser cette personne et éviter un attentat terroriste".
52:01 Est-ce qu'à certains égards, ce texte nous protège contre la menace terroriste ?
52:04 Vous savez, moi je me souviens d'Emmanuel Macron en 2017, quand il était l'opposant fervent de la déchéance de nationalité,
52:11 en disant que c'était un moyen de refuser de voir le problème.
52:14 Aujourd'hui, quand vous dites "on va reconduire des gens qui sont là depuis 15 ou 20 ans en France,
52:18 qui ont fait toute leur enfance, qui n'ont aucune racine dans le pays où vous voulez les renvoyer",
52:22 c'est bien que c'est un problème français. Donc vous voilez la face et vous ne protégerez pas du tout les Français.
52:26 Vous êtes dans un mensonge, dans une espèce de confusion d'esprit absolue.
52:28 Non mais vous n'auriez pas expulsé le terroriste d'Arras si vous aviez été en capacité d'expulser ?
52:32 Non, de la gauche à l'extrême droite, vous abandonnez tout.
52:35 Le terroriste d'Arras, si vous étiez en capacité de l'expulser ?
52:37 Écoutez, le terroriste d'Arras, ne me donnez pas de leçons, parce que le terrorisme d'Arras, il est expulsable.
52:41 C'est une question très simple. Moi, j'aurais aimé avoir été en capacité d'expulser le terroriste d'Arras avant qu'il fasse...
52:46 Vous n'allez pas faire comme l'extrême droite et instrumentaliser un incident et un attentat terroriste.
52:48 Ce n'est pas un incident, c'est un attentat.
52:50 On a un professeur qui est mort.
52:52 Écoutez, monsieur Midi, je ne l'ai jamais dit, mais je vais vous le dire en face.
52:54 Le professeur, c'était le père d'une amie très proche.
52:59 Et donc, vous êtes encore plus concerné ?
53:01 Et je sais que ces gens-là, quand ils voient le débat, la manière dont ils sont instrumentalisés,
53:05 la manière dont, aujourd'hui, vous êtes en train de faire vos choux gras, comme l'extrême droite, sur des attentats, c'est ignoble.
53:10 C'est pas très cohérent.
53:12 Ce n'est pas parce que vous aurez renvoyé quelqu'un dans son pays qui aura pris l'attentat.
53:14 C'est faux de le dire, monsieur Midi.
53:16 Vous ne croyez pas que ce projet de loi aurait pu permettre d'expulser ce terroriste ?
53:20 Aujourd'hui, on est dans une espèce de fuite en avant, de cette droitisation extrême des esprits, dont monsieur Midi en est l'illustration.
53:27 On est là avec cette espèce de faux-semblant, de modération, etc.
53:30 Mais là, on accepte tout, on accepte tous les éronéments.
53:34 Et vous verrez le texte que vous devrez voter.
53:36 J'espère que vous aurez la main qui tremble, monsieur Midi.
53:38 J'espère que vous aurez la main qui tremble.
53:40 J'espère que vos collègues qui ont été élus sur la promesse de faire le barrage à l'extrême droite seront un peu plus lucides que vous êtes.
53:45 Parce que là, vous êtes absolument aveuglés, aveuglés par votre obsession de dire comment on fait pour répondre à l'extrême droite, comment on fait pour aller faire la chasse aux migrants.
53:55 Écoutez, moi je les vois tous les jours, ils sont là, ils sont dans les rues, ils demandent juste une chose, ils demandent juste à ce qu'on les accueille dignement.
54:01 Et là, qu'est-ce qu'on répond ? On va mettre des OQTF parce que c'est des méchants terroristes, mais c'est lamentable.
54:05 Alors Paul Midi, on entend bien Arthur Delaporte qui s'inquiète véritablement de ce texte-là.
54:10 On a vu aussi en réunion de groupe beaucoup de vos collègues députés qui eux aussi trouvent qu'il y a une dérive droitière, que c'est la fin du macronisme.
54:19 Est-ce que véritablement l'ensemble de la majorité soutient ce texte ?
54:24 Je pense qu'il y aura une très grande majorité de la majorité présidentielle qui votera ce texte.
54:29 Mais je voudrais partager aussi une expérience personnelle parce que M. Delaporte en partage une et merci de l'avoir partagée.
54:34 Vous avez 30 secondes.
54:35 Moi, je suis député du plateau de Saclay. C'est un des plus grands pôles d'enseignement supérieur, de recherche, d'innovation d'Europe et du monde.
54:44 Ma circonscription, c'est 30% des visas talent recherche.
54:48 Ce sont des milliers d'étudiants étrangers qui viennent participer à cette aventure collective d'innovation et de recherche que nous avons à Paris-Saclay.
54:55 Croyez-vous que ce que j'aurais envie de porter, c'est de mettre fin à cette aventure-là ?
55:01 Vous avez mis une caution pour les étudiants étrangers, M. Midi.
55:03 Non, parce que cette caution, elle pourra être supprimée par une circulaire de la première ministre sur des conditions économiques et sociales.
55:15 Je suis certain que les étudiants qui n'auront pas la capacité de payer cette caution n'auront pas de difficultés.
55:22 En tout cas, on ne va pas réussir à vous mettre d'accord. On a bien compris, Paul Midi.
55:28 On ne vous mettra pas d'accord sur ce plateau, mais on voit bien que le débat est très nourri et qui suscite beaucoup d'interrogations.
55:36 Je vous le rappelle, la commission mixte paritaire est toujours réunie et semble se diriger vers un accord sur ce projet de loi immigration.
55:44 On va retrouver à présent Stéphanie Despierre. Stéphanie, quelle est l'ambiance du côté de la salle des 4 colonnes ?
55:51 Vous le voyez, il y a beaucoup de monde. Tous les journalistes attendent le verdict de cette commission mixte paritaire.
55:57 La réunion se poursuit. Elle a accéléré. Les députés avancent rapidement dans le texte.
56:01 Il y a en ce moment une rapide suspension, peut-être pour parler des derniers éléments et reparler du sujet qui affachait hier soir, le sujet sur les allocations logements.
56:10 Vous le disiez tout à l'heure, normalement, un accord est trouvé avec les Républicains.
56:13 Si cet accord est confirmé, il y aura un accord sur le texte et un vote ce soir à l'Assemblée.
56:18 Merci Stéphanie Despierre. Vous le voyez, derrière moi, dans cette salle des pas perdus, il y a beaucoup de monde.
56:25 Beaucoup de curieux, des jeunes, évidemment, qui sont venus regarder ce cérémonial de la garde républicaine,
56:31 qui attend l'arrivée de la présidente de l'Assemblée nationale, qui va jouer du tambour quand elle va traverser.
56:37 Alors ça, c'est un cérémonial que vous vivez en direct tous les mardis, juste avant 15h, juste avant cette séance de questions au gouvernement.
56:44 Beaucoup d'ambiance ici, beaucoup de journalistes aussi, alors que l'actualité se trouve à l'Assemblée, autour de cette commission mixte paritaire sur le projet de loi immigration.
56:53 Il y aura beaucoup de questions sur l'immigration, Stéphanie Despierre, aussi, cet après-midi, dites-nous.
56:57 Oui, évidemment, cinq questions sur le sujet qui fait débat ces jours-ci.
57:01 Tous les groupes vont vouloir cranter un petit peu les positions avant d'avoir le résultat de la commission mixte paritaire, qui pourrait tomber dans quelques minutes.
57:10 Et puis, on parlera également d'écologie, de questions après la COP28 et l'accord sur la sortie des énergies fossiles.
57:16 Et la France Insoumise veut parler du Proche-Orient, elle interrogera le gouvernement sur la situation à Gaza.
57:21 Vous le savez, Catherine Colonna, la ministre des Affaires étrangères, a réclamé un arrêt immédiat et durable des combats dans l'enclave palestinienne.
57:29 Merci, Stéphanie Despierre. Et vous le vivez en direct sur LCP, les tambours de la garde républicaine qui retentissent et qui attendent le passage de la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet.
57:41 Pour une séance toute particulière aujourd'hui, on va évidemment beaucoup parler d'immigration. L'immigration qui est au cœur de l'actualité parlementaire et de l'actualité tout court.
57:51 La commission mixte paritaire est réunie en ce moment même. Elle pourrait trouver un accord sur le projet de loi immigration entre la droite et la majorité.
58:00 Vous allez le vivre en direct sur LCP.
58:03 (Tambours)
58:25 La présidente de l'Assemblée nationale qui vient donc de traverser cette salle des pas perdus et qui se dirige vers l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
58:33 Vous le voyez, elle monte les marches qui la séparent du perchoir pour présider cette séance de questions au gouvernement très largement consacrée à l'immigration et à l'écologie.
58:42 On se retrouve juste après.