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Avec Alexis Corbière, député LFI de la Seine-Saint-Denis

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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-12-01##

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Transcription
00:00 Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:07 - Bonjour à toutes et à tous, vous le savez, tous les jours, de 8h30 à 9h, notre interview politique,
00:12 les Français veulent savoir, parlons vrai ce matin, avec Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis. Alexis Corbière, bonjour.
00:20 - Bonjour Jean-Jacques Bourdin, bonjour à tous.
00:22 - Merci d'être avec nous, après 8 jours de trêve, la guerre reprend entre Israël et le Hamas, des civils palestiniens meurtent à Gaza, des civils israéliens meurtent à Jérusalem.
00:33 Hier, dernier échange, otage contre prisonnier, comment stopper cette guerre ?
00:40 - D'abord, en demandant le cessez-le-feu, voilà, je vais le dire par une formule évidemment, ramasser aucune solution militaire n'est crédible, n'est tenable dans cette région.
00:54 On peut avoir une succession de bombardements, l'armée israélienne peut peut-être écraser jusqu'aux derniers militants du Hamas, quand même cela aurait lieu,
01:03 cela se ferait au prix de population civile, mais historiquement, si on essaie de penser avec le temps long, ça ne sera qu'une accumulation de haine dans cette région qui remettra encore la région dans une grande instabilité.
01:15 Donc il faut faire de la politique, de la politique.
01:18 - Mais de la politique entre deux camps qui ont juré de se détruire.
01:22 - Non mais j'entends bien.
01:23 - Alexis Corbière.
01:24 - Et vous, ceux qui nous écoutent, savent qu'il y a des conflits, des questions territoriales, essayons de dire des choses simples.
01:34 Si on pouvait respecter, parce qu'il faut s'appuyer sur le droit international, sinon on ouvre la porte à beaucoup de choses, il faut revenir aux frontières de 1967,
01:42 ce qui se passe en Cisjordanie, pour ceux qui ont la carte en tête, c'est-à-dire le territoire de Gaza, et puis d'un côté, de l'autre côté, il y a la Cisjordanie,
01:49 qui a fait un processus de colonisation assez encouragé par le gouvernement actuel israélien, participe à la déstabilisation générale,
01:56 c'est-à-dire que le droit international n'est pas respecté, donc il faut le respect du droit international.
02:00 Je suis contre toute forme de violence, ce qui s'est passé le 7 octobre de la part du Hamas, participe à nous voir refaire basculer les choses dans la violence,
02:09 et rien de bon ne sortira pour le peuple palestinien, et la réponse du gouvernement Netanyahou, écoutez-moi bien, je ne parle pas d'Israël,
02:16 mais de ce gouvernement particulier, d'une droite dure, alliée à l'extrême droite, qui a une réponse d'une violence extrême, au point où on en est.
02:23 Alors certes, ce sont les chiffres des autorités du Hamas, mais je prends d'autres chiffres, s'il y en a 12 à 15 000 morts, dont on dit qu'il reste 6100 en fond qui seraient morts,
02:31 chacun comprendra, quel que soit, j'ai envie de dire, le côté où son cœur penche dans tout ça, que rien ne peut sortir de ça,
02:38 parce que quand même, il y aurait momentanément un camp qui l'emporterait, ou l'armée israélienne, je veux dire, c'est la violence qui amènera la violence.
02:45 - Donc la paix, et le cessez-le-feu.
02:47 - Alors, aujourd'hui, je vais y revenir.
02:49 - Et la libération des otages, ça va de soi.
02:51 - Oui, je vais y revenir. Les Israéliens doivent-ils aujourd'hui stopper unilatéralement les hostilités ?
02:57 - Je pense que ça commence évidemment...
02:59 - Aujourd'hui, Israël doit cesser de bombarder, selon vous, doit cesser de bombarder Gaza.
03:05 - C'est ce pourquoi je manifeste samedi prochain, et j'invite à le dire, que dans beaucoup de capital, beaucoup de gens se lèvent.
03:10 - Nous, nous sommes les gens de paix, comme on dit, l'opinion internationale, qui devons nous donner à voir pour que le gouvernement israélien,
03:17 - y compris ceux qui sont pour la paix en Israël, parce qu'il y a aussi des manifestations pour que les choses ne se passent pas de la manière dont le gouvernement actuel israélien le mène,
03:25 - que, voilà, stop ça, ça arrête. Alors peut-être même qu'on peut aller plus loin, j'évoquais l'ONU,
03:29 - pourquoi ne pas même imaginer que des casques bleus se rendent sur place, pour éventuellement créer les conditions du respect du droit international,
03:36 - et donc ça c'est des choses auxquelles il faut réfléchir, et dans lesquelles je crois que la France, qui parfois aussi, un peu, mais je veux en rester à la dernière parole d'Emmanuel Macron,
03:45 - demande de cesser le feu, j'observe que beaucoup de pays disent au gouvernement israélien, les conditions, en plus des frappes, etc., ne sont pas acceptables, les populations civiles sont visées, etc.
03:56 - Bien, Alexis Corbère, pour résumer, vous demandez la cessation des hostilités, première chose, vous m'arrêtez si je dis des bêtises,
04:05 - vous demandez aux Israéliens de stopper toute colonisation en Cisjordanie, deuxième chose, vous demandez aussi, j'imagine, la reconnaissance de l'État palestinien, par Israël,
04:18 - la reconnaissance de deux États, et vous demandez aux dirigeants palestiniens, le Hamas, le FPLP et d'autres organisations, d'accepter enfin l'État d'Israël.
04:30 - Bien évidemment.
04:32 - Je vous dis ça parce que le Hamas veut, et le FPLP aussi, et l'OLP non, mais tous ces mouvements palestiniens veulent l'éradication des Juifs et la disparition de l'État d'Israël, c'est dans leur charte, vous le savez.
04:47 - Alors, je vais pas faire le malin parce que, je vous conteste pas, mais je crois, pour avoir lu, et je sais que le Hamas, dernièrement, a fait une modification d'une de ses chartes,
04:58 - et dans laquelle il ne remettait plus en cause l'existence d'Israël, mais de toute manière, c'est moi que vous m'interrogez ce matin, je ne suis pas pour remettre en cause l'existence de l'État d'Israël.
05:06 - Ce pays a été fondé en 1948.
05:09 - C'est un pays démocratique.
05:11 - C'est un pays dans lequel il y a une vie démocratique, oui, c'est un État...
05:13 - C'est un pays démocratique.
05:15 - Oui, il y a de la gauche, de la droite, de l'extrême droite, il y a des pacifistes, des gens, Charles Omar Chave, de la paix maintenant, sont plutôt des gens, je sais pas où ils en sont, les amis actuellement, desquels je me reconnais,
05:23 - il y avait des manifestations fort importantes qui contestaient la politique de Benjamin Netanyahou avant que le 7 octobre n'éclate, c'est un pays dans lequel il y a une vie démocratique sans aucun doute.
05:33 - Mais là aussi, on pourrait discuter, si certains amis m'écoutent, que, enfin, m'écoutent, je veux dire, en 1948, les conditions de la naissance d'Israël sont aussi une étape dans la longue histoire de l'antisémitisme qu'ont subi notamment les Juifs d'Europe.
05:47 - On ne peut pas oublier la dimension tragique de beaucoup de choses.
05:51 - C'est un État qui naît au lendemain de la seconde guerre mondiale, durant laquelle 5 à 6 millions de Juifs d'Europe, d'Europe de l'Est en particulier, ont été assassinés par la Shoah, et à ce moment-là vient la question, parce que c'était une vieille question qui existait,
06:04 - que pour protéger les Juifs, c'était ce que portaient des mouvements nationalistes juifs, ce qu'on appelle le sionisme, on posait la question de la existence d'un État d'Israël qui a été accepté par la communauté internationale.
06:14 - Toute cette histoire est là, ça date de maintenant d'il y a 75 ans, on ne va pas remettre en cause ça, même s'il va de soi, qu'il faut respecter tout ce que l'ONU avait notamment proposé, en particulier les frontières de 1967,
06:26 - à l'heure où nous parlons, ça me semble être le plus raisonnable, et on peut même réfléchir pour la paix dans la région, parce que peut-être les choses évoluent, mais il faudra une évolution, concerter, accepter tous les protagonistes.
06:34 - C'est très bien, je précise que vous êtes historien, c'est donc très intéressant d'avoir votre regard sur la situation au Proche-Orient, et que pensez-vous de la polémique autour du FPLP et de vos liens, je ne parle pas de vos liens personnels, je parle des liens de certains à LFI avec le FPLP ?
06:54 - Non, mais là, premièrement, je veux vous dire, nous n'avons aucun lien, c'est-à-dire, on a des liens avec des organisations, je pense notamment à un parti politique comme Podemos en Espagne, etc., qu'on invite, le FPLP ne fait pas partie d'organisations politiques.
07:10 - Vous invitez certains de ces sympathisants dirigeants.
07:12 - Soyons précis, une de nos députées a projeté un film dans le cinéma de l'Assemblée Nationale, avant bien sûr tous ces événements qui concernaient la situation, la vie à Gaza.
07:24 Une militante responsable du FPLP...
07:28 - Du bureau politique du FPLP.
07:30 - Non mais d'abord, une dame a été invitée, qui fait partie du mouvement des femmes si j'ai bien compris à Gaza, qui s'avère être aussi une militante du FPLP, mais elle n'est pas invitée pour cette raison-là par la députée en question.
07:40 Bon, ça ne veut pas dire, je ne sais pas, écoutez ceux qui m'écoutent, c'est pas parce que vous faites un débat, que vous invitez quelqu'un qui s'avère être un militant politique, que pour autant l'organisation dont vous faites partie aurait des liens avec l'organisation dont elle fait partie.
07:51 Je veux dire là-dessus, restons sérieux, ce que je ne souhaite pas, c'est que liée dans tout ça, l'utilisation parfois d'une logique qui est marabout, bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course,
08:02 au bout d'un moment, c'est-à-dire que parce que quelqu'un est invité à un débat pour parler à propos d'un film, on en vient à considérer que tous les gens qui participent à ce débat auraient des liens et en quelque sorte de lien organique, mais finalement c'est une seule et même chose, ça devient absurde.
08:14 - Vous êtes suffisamment intelligent pour cela Alexis Corbière, vous comprenez l'ambiguïté, vous comprenez l'ambiguïté qui règne autour des liens entre LFI et les mouvements palestiniens.
08:26 - Alors, c'est le moment où je vous réponds, vous utilisez un mot qui me passionne, enfin qui me désole, qui est celui de l'ambiguïté, qu'est-ce que ça veut dire être ambigu ?
08:36 - L'ambigu c'est blanc en politique, c'est blanc ou c'est noir.
08:39 - Là, refus de qualifier le Hamas de mouvement terroriste, ça c'est ambigu. Le Hamas, mouvement de résistance, Daniel Obono à votre place, c'est ambigu.
08:48 Le bébé dans le four de David Guiraud, franchement il a une ambiguïté, il l'a retiré mais il l'a dit. Les rires d'Hercilia Soudé, c'est ambigu.
08:59 Vous voulez que je continue, il y en a ? Vous voulez que je continue ? Il y a des ambiguïtés.
09:03 - Alors levez-les !
09:04 - Non mais je suis en train de le faire, j'ai pas d'ambiguïté à vous dire, je répète notre parole, pour le moment nous avons communiqué, le Hamas n'est pas une organisation de résistance,
09:13 c'est un communiqué de la FI, là il n'y a pas d'ambiguïté et surtout le reste, je le répète, la solution, nous souhaitons le cessez-le-feu, la reconnaissance du droit international,
09:22 nous sommes comme toute solution violente, nous condamnons ce qui a eu lieu évidemment le 7 octobre qui est une horreur, les 1200 civils israéliens assassinés,
09:30 c'est absolument inacceptable, je pense par ailleurs que le Hamas participe au malheur du peuple palestinien, je vais le dire comme ça, c'est-à-dire que moi je ne suis pas indifférent.
09:40 - Mais vous êtes l'un des rares, les filles, à dire ça.
09:42 - Je ne crois pas, je ne crois pas.
09:43 - Que le Hamas participe au malheur du peuple palestinien, vous êtes l'un des rares.
09:47 - Et je dirais qu'actuellement la...
09:49 - Mais pourquoi pas ? Vous avez le droit d'être différent.
09:52 - C'est-à-dire que moi je suis pour le droit du peuple palestinien, pour le droit à disposer d'un État, je suis pour qu'il puisse ne pas être la victime de la situation, je parle sur le temps long,
10:03 et pour autant le projet politique du Hamas, puisque vous évoquiez tout à l'heure Sachart, qui est un mouvement théocratique, conservateur, homophobe, contre le droit des femmes,
10:12 je crois que le peuple palestinien, dans l'idée que je m'en fais, ne sera pas émancipé sous la houlette d'un tel projet.
10:19 Voilà où j'en suis, ça ne signifie pas pour autant que là aussi, une fois que j'ai dit ça, hélas, Israël lui-même, et ceux qui aiment Israël qui m'écoutent,
10:26 aujourd'hui sous la conduite d'un gouvernement, comme j'ai dit tout à l'heure, de M. Netanyahou, allié à des secteurs de l'extrême droite religieuse israélienne, totalement folles, à tel point qu'il y a un des membres du gouvernement,
10:35 il a été suspendu, a même évoqué le fait qu'on pouvait peut-être utiliser la bombe atomique, nous montre la situation terrible dans laquelle nous nous trouvons.
10:42 C'est le moment où, après que les chefs de guerre aient parlé fort, et ce virilisme soit là, que les chefs de paix aussi se fassent entendre, en disant "il faut de la politique",
10:49 la politique ça passe aussi par le fait que des gens qui se sont détestés se reparlent, ça passe par le fait qu'il y a du droit international, et que surtout les armes cessent de parler.
10:55 - Alexis Corbière ! - Parce que j'ai dit quand même que 6100 enfants palestiniens à Gaza qui sont morts, ça devrait nous indigner, nous tirer les larmes des yeux,
11:03 et pour ceux qui font de la politique, de dire "stop, aucun enfant n'est responsable de ce qui se passe".
11:09 - Vous vous reconnaissez dans ce que dit Dominique de Villepin, j'ai l'impression d'entendre Dominique de Villepin, presque.
11:13 - Oui je crois. - Oui.
11:15 - Alors j'ai une dernière question, puis on va passer. - J'en vois même qu'il a été traité d'antisémite par certains.
11:20 - Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non, non. - L'antisémitisme est chose sérieuse. - Alors justement, j'allais y venir.
11:25 Pourquoi ne dites-vous pas plus fortement que vous êtes préoccupés par l'antisémitisme ?
11:32 - Je le dis. - Vous, vous l'avez dit parce que vous avez manifesté. Mais pardon, d'autres ALFIs ne sont pas allés manifester,
11:40 d'autres ALFIs ne le disent pas fortement et franchement, vous le savez bien, et c'est... Est-ce que ça vous ennuie, d'ailleurs ?
11:48 Est-ce que ça vous... Est-ce que ça vous trouble ?
11:51 - L'antisémitisme, évidemment... - Non, non, non, non, non, non, non, non, non. La position de certains dans votre parti.
11:56 - Moi j'ai réfléchi avec certains de mes amis de comment j'étais embarrassé, je le dis en euphémisant un peu,
12:03 par la manière dont M. Larcher, Mme Brontepied appelait une manifestation, que je trouvais, comment dirais-je,
12:09 puisqu'elle évoquait le conflit israélo-palestinien, ne l'évoquait pas en demandant de cesser le feu uniquement sur la libération des otages,
12:15 ce que je soutiens activement, mais ne posait pas le problème qu'il faut aussi que les armes cessent de parler,
12:22 on avait l'impression que tout ça prenait un peu parti alors que nous avons besoin, nous la France, d'avoir une position équilibrée,
12:28 et ce qui me gênait, c'est qu'eux-mêmes n'ont pas fermé la porte au fait qu'après tout, si l'extrême droite était là,
12:35 en particulier ses dirigeants, en particulier, puisqu'on parle de l'antisémitisme, M. Zemmour, qui fait campagne présidentielle
12:41 en disant que le maréchal Pétain a sauvé les juifs de France, qui est un vecteur par lequel la pensée antisémite et négationniste
12:47 est revenue dans la vie politique depuis 1945, la manière dont Mme Le Pen, dont je le rappelle, qui a été directrice de campagne en 2007,
12:54 de M. Jean-Marie Le Pen, qui était le principal vecteur du discours antisémite en France, sans que ça l'émeut à l'époque,
13:00 je trouve que c'est un peu piquant, au bout d'un moment, de manifester dans ces conditions, sur une chose sérieuse, avec des gens qui sont des gredins,
13:06 qui peut-être manifestement... - Vous ne m'en répondez pas, là ! Vous dites pourquoi, vous me dites, vous m'expliquez pourquoi vous n'êtes pas allé manifester à Paris,
13:12 et pourquoi vous êtes allé à Strasbourg ! - J'explique mon cheminement, non mais, pardon, pourquoi j'ai fait ça ?
13:17 - Allez au bout, alors ! - Non mais je ne fais pas de langue de bois, c'est pour dire que je comprends de bonne foi qu'on peut être troublé
13:22 pour aller manifester. Alors comment j'ai réglé moi cette affaire, avec quelques-uns de mes amis, avec Ruffin, Autain, Garrido et d'autres,
13:28 de dire "j'ai pas envie de participer à cette manif parce qu'elle est mal fichue", et en France, dans une ville qui m'est chère,
13:34 parce que j'ai un député ami, Emmanuel Farnes, qui m'a dit "mais là-bas, les organisateurs appellent à une manifestation contre l'antisémitisme,
13:39 mais ils souhaitent, ils l'ont dit dans la presse, que l'extrême droite ne soit pas présente". J'ai dit "ça, ça me va", parce que c'est une manière de dire
13:45 l'antisémitisme... - Oui mais qui est allé à Strasbourg ? Vous, Ruffin, Garrido, Autain... - Mais d'accord, non mais attendez, attendez...
13:53 - Mais une branche, pardon, une partie de l'FI... - Jean-Jacques, on va se bourdin, on va peut-être changer de sujet, je vais dire une chose,
14:00 je le dis mal, parce que je veux dire ça, malgré tous les débats que je peux poser au sein de la France Insoumise,
14:06 il n'y a pas d'antisémite à la France Insoumise. - Oui. - Juif a été crucifié, Jésus a été crucifié par ses propres compatriotes.
14:15 Qui est-ce qui a dit ça ? Jésus a été crucifié par ses propres compatriotes. Qui a dit cela ? - C'est Jean-Luc Mélenchon. - Voilà, 2020.
14:23 - Non mais vous ne me ferez jamais dire que Jean-Luc Mélenchon est antisémite, voilà, ça n'a pas de sens, je veux dire, ça va, c'est pas parce qu'aujourd'hui...
14:32 - Je ne dis pas qu'il l'est, je parle d'ambiguïté. Rappelez-vous le mot que j'ai employé. - Pitié. - Bon, alors on passe à la chambre.
14:39 - Non mais je veux dire, c'est déshonorant, c'est dégradant, ça ne fait pas sens. À inventer des antisémites, les vrais antisémites se marrent dans leurs coins, d'accord,
14:49 et se retrouvent quasiment ripollinés en lutteurs contre l'antisémitisme, alors que toute une série de gens, c'est pour ça que ça me brûle un peu de voir le Front National,
14:58 devenu Rassemblement National, aujourd'hui, paradé, alors que les mêmes, pendant des années, applaudissaient les discours de Jean-Marie Le Pen,
15:04 qui disait "Durafour crématoire", et étaient ses dirigeants et ses vice-présidents. Voilà, pour ça, un peu de mémoire.
15:10 - L'extrême droite qui a paradé à Romand. Alors, les agresseurs présumés du pauvre Thomas, en quoi est-il gênant de publier les prénoms des agresseurs présumés ?
15:22 Est-ce que c'est la publication qui est gênante, ou c'est l'utilisation de la publication qui est gênante ?
15:29 - Alors, le drame de Crépole, d'abord on trouve qu'ils s'en utilisent politiquement, mais c'est évidemment que le jeune Thomas a des amis, une famille, etc.,
15:39 qui ont appelé un peu à la dignité, et pas à la récupération politique. Donc je me mets à leur place de voir le nom de leur fils utilisé par toute une série de gens.
15:47 Bon, une fois qu'on a dit ça, c'est quoi le problème, là, que vous me pointez ? C'est qu'évidemment, comme je suis pas un perdre de l'année,
15:54 l'idée c'est de dire "les jeunes français, bien de chez nous, sont agressés par les Maghrébins". Voilà. Et aujourd'hui, il y a une guerre qui a lieu...
16:02 - La France des cités face à la France rurale. - Bon, voilà. Je ne suis pas sur cette thèse-là. Voilà.
16:08 - Ça n'existe pas, la France des cités face à la France rurale ? - Qu'est-ce que vous entendez par "face que y est" ?
16:15 Oui, vous voulez que je vous dise ? Moi qui suis député de Saint-Sagny, mais je suis né à Béziers, et ma famille est originaire d'un petit village, Gabian, à côté de Béziers.
16:23 Oui, la vie à Gabian n'est pas la même que celle de Bagnolet. Une fois que j'ai dit ça, j'ai pas dit grand-chose. Mais c'est une réalité, toute une série de la manière dont les gens vivent,
16:30 leur rapport à plein de choses. Bon, une fois qu'on a dit ça, le sujet dont on parle, y compris, puisqu'on va parler de Crépole, de ce que j'en ai lu...
16:38 Moi, je suis pas policier, j'ai pas mené l'enquête, mais je lis ce que la presse me dit. C'est une fête qui a lieu, organisée, je crois, autour du club de rugby,
16:44 dans lequel il y a différentes jeunes qui viennent, il y a notamment le groupe qui vient d'un quartier un peu à côté, qui vient, qui participe à la fête, d'accord, au cours de la soirée.
16:54 Non mais moi, c'est ce que j'ai lu, au cours de la soirée. Pour quelle raison, on m'en donnait ? Des garçons, drague des filles, j'en sais rien, etc.
17:00 Il y a manifestement quelqu'un qui tire les cheveux à un autre, et qui lui dit, si j'ai bien compris, reprenant une chanson d'un artiste en cours, je le traite de "chiquita", sous-entendu,
17:09 comme on dit aujourd'hui, t'es une gonzesse, d'accord, et à partir de ce qui est vécu comme une humiliation, et là aussi on pourrait se dire que c'est peut-être un des ressorts de la violence et du crime,
17:18 le fait qu'un homme se sente humilié parce qu'on l'a traité de fille, en vient à un point de violence et d'affrontement, etc.
17:24 Bon, c'est ça, c'est un moteur qui amène à ce geste fou, inacceptable, intolérable, d'accord, qui amène à ce qu'un gamin innocent de 16 ans perde la vie.
17:31 Bon, on n'est pas obligé d'arriver avec ses gros sabots, sa lecture zémourienne ou lepéniste, pour dire qu'en fait c'est des hordes,
17:38 venues de l'autre côté de la Méditerranée, qui viennent pour assassiner nos enfants, parce que ça ne correspond pas à ce qui a eu lieu.
17:43 - Dans une bande venue avec des couteaux ?
17:45 - Oui, mais alors, vous pensez que dans les balles de village, ça n'existe pas ? Oui, mais c'est inacceptable, il y avait qu'un couteau.
17:53 - Dans les balles de village que j'ai beaucoup connues, que vous avez connues, on se battait, mais il n'y avait pas de couteau.
17:58 - Oui, mais bon, ça c'est autre chose. - À mon époque c'était le nunchaku, c'était la mode des films de Bruce Lee, ça venait à coup de baseball, de nunchaku,
18:03 et j'ai même vu dans un balle de village un homme sortir un fusil de chasse et tirer en l'air et menacer, bon bref, la violence avec la gueule, tout ça, bon.
18:10 - Vous avez entendu le témoignage d'André, vous l'avez vu sur les réseaux sociaux, André avec son gilet jaune, qui a témoigné, qui dit
18:17 "C'est la France des gens qui élèvent leurs gosses comme il faut, pas dans la haine de la France et des Français,
18:23 la prochaine fois ce n'est pas avec des couteaux qu'ils viendront, mais avec des armes automatiques." André, c'est la France populaire qui s'exprime,
18:30 celle que la gauche défendait autrefois et laquelle vous préférez la France des cités ?
18:35 - Non, je vous dis ça parce que... - C'est lui qui dit ça ? - Oui, ça c'est moi qui dis ça.
18:38 - Ah ah ! - Non, je vous dis ça parce que cette France-là a l'impression d'être délaissée, déclassée, abandonnée, vous le savez.
18:46 - Et vous pensez que... - Dans les villages autour de Béziers, c'est ce qu'on pense !
18:49 - Mais bien entendu, et vous pensez que la France que vous si je représente, de Seine-Saint-Denis, elle ne se sent pas déclassée, abandonnée, etc.
18:54 - Délaissée, même chose. - Notre pays souffre, et ce que je propose, plutôt que de tomber dans la vieille ruse de l'extrême droite,
19:00 de nous diviser et de nous voir pas comme un Jean-Jacques, un Karim, qui sont égaux en droit, mais de nous voir "Ah mais, lui il est blanc, lui il a la peau bronzée",
19:08 parce que ça, c'est le piège, on va tous se sauter à la gorge. Moi mon sujet c'est comment on réunit ce pays, comment on le rassemble,
19:13 je veux dire, comment on fait en sorte, qu'est-ce que c'est qui peut nous rassembler, ce que je vois, qu'est-ce qu'ils veulent les gens ?
19:18 Que l'école fonctionne, que l'hôpital fonctionne, que la police ait les moyens de bien travailler, et pour mener des enquêtes,
19:24 et pas soit dans un rapport parfois de confrontation avec certains secteurs de la population pour parler de ça.
19:30 C'est ça qu'ils veulent les gens, ils veulent que les transports en commun fonctionnent, ils veulent pas qu'il y ait, puisqu'on en parle pas,
19:35 mais c'est à l'objet de nos niches, 20% d'inflation, et que les prix augmentent, et que les salaires ne suivent pas, ils veulent partager la richesse,
19:41 et ça, j'ai l'esprit d'escalier, l'autre jour j'étais avec des salariés de Carrefour, mobilisés, actuellement ils sont en train de subir un système de location-gérance
19:50 où M. Bompard, le PDG du groupe, qui touche 360 fois plus que leurs salariés, est en train de céder les magasins à toute une série,
19:59 c'est le système de location-gérance, où les salariés vont perdre significativement, je crois plus de 2000 euros sur une année.
20:04 Pourquoi je parle de ça ? Parce que dans les salariés mobilisés, je vais vous dire, il y avait des Karim, il y avait des Pierre, il y avait des Jean-Jacques, etc.
20:10 Non mais, si tôt qu'on prend la question sociale et les préoccupations réelles des gens, ces affaires, on peut se rassembler autour de ça, de la République,
20:19 de comment on avance ensemble et on fait société, comment pour le dire autrement, nous restons une nation civique, politique, et que nous ne nous sommes pas déchirés par des questions ethniques.
20:28 Ce pays, puisque vous me disiez tout à l'heure gentiment, je suis prof d'histoire, les guerres de religion ont déchiré ce pays.
20:34 On peut tomber si on se laisse aller sur cet agenda médiatique ou politique qu'on veut nous imposer, que tous les problèmes ne sont en vérité qu'une confrontation entre les gens selon leur confession,
20:46 selon leur origine, ce n'est pas la grille de lecture que je vois. Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas des affrontements, ça ne veut pas dire que la bagarre de Crépole n'a pas eu lieu.
20:54 Mais je veux dire, c'est pas ça la grille d'explication.
20:57 Il y a racisme anti-blanc dans notre pays, comme d'autres racismes d'ailleurs.
21:04 Sans aucun doute que ça existe, je dis sans aucun doute, il y a peut-être ici ou là, un homme originaire du Maghreb qui va dire ça à le français à quelqu'un, bien entendu, et c'est inacceptable.
21:14 Maintenant, attention, que les choses soient claires, une fois que je dis ça, et que je combats à ma manière, avec mes petits bras, le fait que nous cessions de nous détester,
21:23 et qu'une fois de plus, nous nous voyons chacun comme des égaux en droit, parce que ça c'est la vieille idée que je défends depuis au moins deux siècles,
21:28 et qui fait que j'aime la France dans sa conception républicaine.
21:31 N'empêche que je ne connais pas d'exemple, mais peut-être que celui de Radio qui enquête le trouvera, de quelqu'un qui s'est vu refuser son boulot parce qu'il était français et originaire de Béziers comme moi.
21:39 Je ne connais peu d'exemple de quelqu'un qui s'est vu refuser l'entrée d'une boîte de nuit uniquement pour la couleur de sa peau.
21:48 Je ne connais pas d'exemple. Par contre, je connais des gens qui effectivement se sont vus accepter un rendez-vous par un propriétaire de logement,
21:55 et une fois qu'il a vu la couleur de la peau des gens, il leur a dit "ah ben l'appartement est déjà loué".
21:58 Je connais des gens qui lorsqu'ils sortent, puisqu'on parlait tous les deux, on va le confesser, on est du sud tous les deux,
22:03 combien de boîtes de nuit autour là, moi de Béziers, ou des groupes de jeunes quand ils débarquent, se font immédiatement refouler uniquement par la couleur de leur peau.
22:11 Cela existe, je pense notamment au magnifique testing que faisait à l'époque une association comme SOS Racisme.
22:16 Cela, il faut aussi le prendre à bras le corps.
22:18 - Bien, je voudrais terminer avec LFI, que se passe-t-il ?
22:21 Raquel Garrido sanctionnée début novembre, Clémentine Autain, François Ruffin, vous-même écarté de la direction,
22:30 que se passe-t-il ? Remettez en cause la stratégie, que se passe-t-il dans votre parti ?
22:36 - Alors bon, déjà, moi je ne suis pas d'accord avec la sanction qu'a subie Raquel, je préférerais qu'elle soit levée.
22:42 - Vous avez compris cette sanction ?
22:44 - Non, je ne l'ai pas comprise, je pense qu'il y a un débat politique que nous avons, ce n'est pas un débat...
22:49 - Mais qu'est-ce qu'on sanctionne ? Votre liberté de ton, d'expression ?
22:54 - Il ne faudrait pas, mais je vais aller à l'essentiel.
22:59 Je crois que le débat, il n'est pas programmatique, parce que sur le programme, nous sommes d'accord,
23:04 s'il s'appelait l'Avenir en commun, c'est le programme de la NUPES, il correspond au grand sujet du moment.
23:08 Il faut une réponse sociale, écologique et démocratique.
23:12 On n'a pas parlé du 19e ou 20e 49.3 qui pourrait être au sujet.
23:15 Le débat, il est à mon avis plus stratégique.
23:18 Moi, ce que je pense, je reste convaincu que la stratégie de l'union que nous avons mis en place en 2022 doit continuer.
23:24 Ce n'est pas simple, il faut continuer à rassembler d'abord notre camp.
23:28 - Jean-Luc Mélenchon n'a pas ses stratégies de l'union ?
23:31 - Il faut veiller quand même, nos partenaires...
23:34 - Il ne l'a pas ?
23:35 - Je pense qu'on peut faire mieux, puisque l'objectif et la consigne donnée par Jean-Luc Mélenchon, c'est faire mieux.
23:40 C'est-à-dire que nous sommes confrontés à une difficulté sur les élections européennes,
23:43 où nos partenaires n'étaient pas d'accord pour une liste commune.
23:46 - Mais pourquoi il ne l'a pas ? Parce qu'il pense à lui-même ?
23:49 - Non mais arrêtez...
23:50 - Parce qu'il pense à 2027 uniquement ?
23:52 - La seule mission que nous avons...
23:54 - Vous le savez ?
23:55 - Je m'adresse s'il y a des sympathies insoumis qui m'écoutent.
23:58 Être radical aujourd'hui, c'est créer les conditions de gagner en 2027.
24:02 D'accord ?
24:03 Et d'éviter la victoire possible d'une candidate d'extrême droite.
24:06 Donc je crois, moi, peut-être que je me trompe, mais je suis pour en discuter,
24:09 qu'il faut que nous créions les conditions d'avoir une candidature,
24:12 si ce n'est une candidature unique, une candidature commune,
24:14 à l'occasion de l'élection présidentielle de 2027.
24:16 - Donc je suis pour tout faire...
24:17 - Une candidature commune...
24:18 - ... qui ne serait pas celle de Jean-Luc Mélenchon ?
24:20 - Mais pourquoi exclure quelqu'un ?
24:21 - Non, mais...
24:22 - C'est pas le sujet.
24:23 Jean-Luc Mélenchon, respectons-le, il a dit qu'il souhaitait être remplacé.
24:26 D'accord ? Donc j'aimerais que chaque fois qu'on parle...
24:28 - Donc vous souhaitez qu'il soit remplacé ?
24:29 - Non, je dis lui il l'a dit.
24:30 - Oui, non mais d'accord ! Mais est-ce que vous le souhaitez ?
24:33 - Mais c'est... Pardon, la question, vous comprenez bien la puissance polémique qu'il y a dedans.
24:37 - Lui il l'a dit !
24:38 - D'accord ?
24:39 - Lui il l'a dit ! Est-ce que vous le pensez ?
24:40 - Lui il l'a dit.
24:41 - Est-ce que vous dites ?
24:42 - Je suis pour respecter ce qu'il dit.
24:43 - Ce qu'il a dit.
24:44 - Je suis pour respecter ce qu'il dit.
24:45 - Qu'il soit remplacé.
24:46 - Mais Jean-Jacques, vous comprenez, Bourdin, vous comprenez...
24:48 - Oui, je comprends.
24:49 - ... dans quoi vous voulez m'amener.
24:50 - Je vous amène là-haut.
24:51 - Non, non.
24:52 - A votre sincérité, je vous amène là-haut.
24:54 - Mais je suis sincère.
24:55 - Ce que vous pourriez dire.
24:56 - Mais quand vous faites la politique, c'est qu'à trop personnaliser...
24:57 - Oui, vous faites trop de politique.
24:58 - ... on dépolitise.
24:59 Mon affaire c'est quel est le profil de notre candidat, tout venu de candidat.
25:02 Quelle est sa ligne stratégique ? C'est pas qui c'est qui porte, qui c'est qui est le candidat.
25:06 - Mais c'était...
25:07 - D'accord ? La ligne stratégique, je veux en discuter.
25:08 - Mais c'est le fond du problème, vous le savez.
25:09 - Oui, mais non.
25:10 Le fond du problème c'est que si on le prend pas, qui personnalise, on dépolitise.
25:13 Moi je répète, ma stratégie c'est candidature, qui crée les conditions du rassemblement pour pouvoir être au second tour, et j'allais terminer, au second tour, une ligne politique qui permet que nous puissions l'emporter.
25:24 Et attention à ne pas cultiver parfois un style, des controverses, toute une série d'erreurs, peut-être pas vous...
25:30 - Du bruit et de la fureur.
25:31 - ... qui crée les conditions.
25:32 Mais le bruit et la fureur c'était nécessaire à une époque.
25:34 Aujourd'hui, il faut créer les conditions pour que peut-être si nous sommes face à l'extrême droite, des gens qui se reconnaissent pas totalement dans notre programme puissent se dire face à l'extrême droite, je vote pour eux.
25:42 Voilà ce qu'il faut faire.
25:43 Donc ça c'était un débat stratégique, je souhaite qu'il ait lieu.
25:45 Et j'avoue que pour l'instant, la qualité de ce débat ne me satisfait pas.
25:49 - Merci Alexis Corbière d'être venu nous voir, on a un peu débordé, mais c'était passionnant, il est 9h.

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