Avec Ariane Bilheran, philosophe, docteure en psychopathologie et auteure de "Psychopathologie du Totalitarisme. Sommes-nous dans une dérive totalitaire ?" publié aux éditions Guy Trédaniel.
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NewsTranscription
00:00 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
00:04 Sud Radio Bercov dans tous ses états, le face à face.
00:10 13h03 sur Sud Radio, l'heure pour nous de vous présenter ce face à face exceptionnel.
00:14 Aujourd'hui André Bercov reçoit Ariane Billerand, philosophe, docteur en psychopathologie
00:19 et surtout auteure de ce nouveau livre "La psychopathologie du totalitarisme"
00:23 Sommes-nous dans une dérive totalitaire ? C'est aux éditions Guy Trédaniel.
00:27 Bonjour Ariane Billerand.
00:28 Bonjour, bonjour à toute l'équipe. Bonjour aux éditeurs.
00:33 Bonjour André Bercov.
00:35 Bonjour, bonjour et je suis très heureux de vous recevoir enfin, c'est vrai que ça faisait quelque temps.
00:40 Et surtout, je voudrais dire que votre livre que j'ai lu et que j'ai lu avec attention,
00:47 il est très important. Et je ne dis pas ça comme ça, on ne dit pas de tous les livres qui sont importants.
00:53 Je trouve que vous apportez quelque chose, je vais essayer de le résumer et vous allez me corriger si je ne trompe Ariane Billerand.
01:02 D'abord vous apportez quelque chose de très important après les travaux de Hannah Arendt et beaucoup d'autres bien sûr.
01:08 Mais quand on parle de totalitarisme, on parle très souvent et toujours et à juste titre d'Hannah Arendt.
01:14 Et puis vous, ce que vous avez apporté, je dirais que quand on parle totalitarisme,
01:21 on parle Hitler, on parle Mussolini, on parle Pol Pot, on parle beaucoup d'autres,
01:27 on parle évidemment Staline, Goulag, etc.
01:32 Et puis vous, vous avez dit "oui, mais il y a en nous l'intériorisation, la psychologisation je dirais, de ce totalitarisme".
01:41 On va essayer d'ailleurs, pour nos lecteurs et avec nous, mais je recommande vraiment ce livre
01:46 parce que ce livre comprend que le totalisme n'est pas seulement un phénomène de masse,
01:51 n'est pas un phénomène qu'on vous impose, c'est un phénomène qu'on essaye d'intérioriser en vous.
01:57 Le gouverner par le chaos, le gouverner par la peur, etc.
02:01 Ariane Billerand, comment pourrait-on aujourd'hui, est-ce que c'est un totalitarisme plus "soft"
02:09 entre guillemets, mais vous corrigerez, ou c'est quelque chose qui est déjà un peu à l'intérieur de beaucoup de gens,
02:18 de beaucoup d'habitants de ce monde ?
02:20 La question est complexe, je vais essayer évidemment d'y répondre depuis ma perspective.
02:28 Alors, il est vrai que souvent j'ai écrit des livres par rapport à une insatisfaction que j'avais sur une notion.
02:36 Sur le totalitarisme, il me semblait que le prisme de la psychologie était savamment oublié, voire occulté,
02:44 et pour faux, puisque ce sont essentiellement des philosophes qui ont parlé du totalitarisme.
02:50 Et je suis partie de cette incrédulité qu'a Amah Arant passe à Eichmann sur ce qu'elle a nommé la banalité du mal.
03:00 Et finalement, cette banalité du mal, comment elle s'explique sur le plan psychologique ?
03:05 Ce ne sont pas du tout des travaux qui sont nouveaux pour moi,
03:07 puisque en 2005 je parlais déjà de démocratie totalitaire, en soulignant des processus de fond,
03:14 parce qu'encore une fois, il peut y avoir une impulsion, bien sûr, politique ou de la part du pouvoir.
03:20 Et c'est ce que souligne Vérat Chirac dans la préface, c'est qu'il y a une invention de totalitarisme mondial,
03:26 notamment numérique, de prise de contrôle totale sur la vie des gens,
03:31 qui est une prise de contrôle à la fois sur la vie publique, mais également sur la vie privée et sur la vie intime.
03:38 Donc ça, c'est vraiment la définition du totalitarisme par rapport à d'autres types de phénomènes politiques
03:43 qui peuvent être approchants, comme la tyrannie.
03:47 Alors, ça c'est une première chose.
03:50 Il y a dans, donc j'avais nommé ça démocratie totalitaire,
03:56 et j'avais écrit beaucoup d'ouvrages sur le harcèlement, puisque c'était ma spécialisation.
04:01 Le harcèlement, c'est la méthode de prise de pouvoir et de maintien au pouvoir du totalitarisme.
04:06 Donc ça, c'est très important de la connaître.
04:09 Mais au-delà de la question du harcèlement, le harcèlement ne s'instaure que sur un terrain,
04:18 il faut une sorte d'écosystème où l'autorité est en perte de vitesse.
04:22 Là, je fais le lien justement avec l'actualité.
04:25 C'est-à-dire, qu'est-ce que c'est l'autorité ?
04:27 J'avais aussi créé un livre qui s'appelle "Psychopathologie de l'autorité".
04:29 L'autorité, c'est une fonction symbolique, une fonction paternelle,
04:32 et c'est une fonction effectivement de justice et de droit,
04:35 qui défend et protège l'intégrité des individus.
04:38 - Ça, c'est la bonne autorité, la vraie autorité, ça, la bonne.
04:41 - Voilà, l'autorité n'est pas à confondre avec l'autoritarisme,
04:45 et elle n'est pas à confondre avec le laxisme.
04:48 Quand il y a autoritarisme ou laxisme, en fait, ce sont des terrains sceptiques
04:51 à l'émergence de processus de harcèlement,
04:54 et de ce que j'ai appelé des groupes régressés.
04:57 C'est-à-dire, comment chaque individu, finalement,
05:00 va se laisser appeler dans une sorte de régression justifiée,
05:03 que j'explique dans le livre,
05:05 et qui crée évidemment sa participation, en réalité,
05:09 à l'émergence et à l'avènement d'un phénomène totalitaire.
05:14 Donc, ce sont tous ces mécanismes subtils
05:17 où j'ai essayé d'introduire toutes ces nuances dont nous avons besoin
05:21 pour penser du point de vue de la psychopathologie,
05:25 qui est en fait l'application des processus
05:28 justifiques individuels et collectifs,
05:30 comment tout ceci circule et se met en lien,
05:33 et comment finalement, nous, individus, nous nous laissons prendre
05:36 dans des phénomènes, par exemple, d'idéologie.
05:40 - Alors, on va en parler, c'est très complexe, effectivement,
05:43 et puis ça connote, c'est-à-dire que ça touche de tous les côtés,
05:47 mais je voudrais, si on avait aujourd'hui, je ne sais pas si c'est possible,
05:51 parce qu'il ne s'agit pas, et vous êtes dans la complexité,
05:54 c'est extrêmement important, la complexité, là,
05:57 et de ne pas faire, je dirais, du schématisme ou des caricatures,
06:01 mais si on avait à définir le totalitarisme,
06:04 et vous en parlez, je veux dire, encore une fois,
06:07 dans toutes ces dimensions, et c'est ça qui est intéressant,
06:09 par exemple, vous dites "on raconte des faits qui n'existent pas
06:13 et on passe sous silence des faits qui existent",
06:15 et on le voit aujourd'hui de la manière la plus incroyable,
06:18 vous avez parlé de régression,
06:20 mais si on avait à définir, Ariane Bilrand, le totalitarisme,
06:25 comment on pourrait le définir ?
06:28 - Alors, très basiquement, je vais prendre deux définitions,
06:32 chez Anna Rint, qui est effectivement celle qui a tracé
06:35 les très grandes lignes du totalitarisme, en tant qu'essence,
06:39 c'est une structure, c'est une structure politique,
06:42 ce n'est pas simplement un pouvoir d'oligarchie,
06:45 c'est un pouvoir d'un petit nombre,
06:46 mais le totalitarisme, c'est une structure politique
06:49 qui entraîne l'ensemble de la population,
06:51 donc le projet, c'est la domination totale,
06:55 c'est pour ça que ça s'appelle totalitarisme,
06:57 c'est la domination totale...
06:58 - Domination totale à tous les niveaux,
07:00 individuelle, de l'utérus au cercueil, j'allais dire, ou presque.
07:04 - Absolument, le contrôle de toute la domination
07:09 de toute la population, effectivement, de l'utérus au cercueil,
07:12 on est tout à fait d'accord,
07:13 et surtout le contrôle de la vie intime des sujets,
07:15 alors que sur une dictature classique ou une tyrannie,
07:19 on n'a pas nécessairement le besoin de contrôler
07:23 la vie intime des sujets.
07:25 Et Anna Rint a cette distinction, c'est que le tyran se calme
07:29 quand l'opposition est à peu près tranquille,
07:32 elle peut exister un petit peu du moment qu'elle ne met pas en question son pouvoir.
07:35 Dans le totalitarisme, c'est tout à fait différent,
07:37 c'est-à-dire qu'à partir du moment où l'opposition est neutralisée,
07:40 la persécution augmente.
07:42 Et ça, c'est très spécifique au phénomène totalitaire,
07:45 c'est-à-dire qu'au contraire, l'opposition vient un petit peu juguler
07:50 l'expansion du totalitarisme.
07:56 Et puis, elle dit aussi, c'est la négation la plus absolue de la liberté.
07:59 Il y a un autre point, c'est-à-dire que dans différents types,
08:03 on va dire, de régimes politiques,
08:08 on cherche l'aliénation du sujet humain,
08:11 c'est-à-dire qu'on cherche à l'aliéner, dans des types d'esclavage,
08:13 dans des types d'instrumentalisation économique.
08:16 Mais dans le totalitarisme, le sujet humain est devenu inutile,
08:19 il est devenu superflu, c'est-à-dire qu'il y a une tentative d'annihilation,
08:25 c'est-à-dire qu'on cherche à le supprimer, il n'a plus aucune valeur, même plus économique.
08:29 - Oui, c'est ce que vous dites, pardon, dans ce couple qui est dans votre livre,
08:36 le but n'est pas, n'est plus l'aliénation, mais l'annihilation du sujet humain.
08:41 - Absolument. Donc, la valeur du sujet humain a totalement été éradiquée, en fait.
08:48 - Oui, c'est assez à la fois parlant et puis terrifiant, effectivement,
08:56 de ce pouvoir, de ce contrôle, de cette domination.
08:59 On va en parler, parce que justement, je voudrais qu'on en parle aussi à Rianne Billerand,
09:03 allons les narratifs que nous avons vécus, nous,
09:05 il y a eu les narratifs, évidemment, de la Seconde Guerre mondiale,
09:09 et puis de certaines dictatures ensuite du Cambodge ou ailleurs,
09:14 et la Roumanie notamment et autres,
09:16 mais là, à l'aune du Covid, à l'aune du climat,
09:22 à l'aune d'un certain nombre de choses que nous avons vécues récemment,
09:27 justement, comment ça s'articule, et on va en parler tout de suite après cette petite pause.
09:33 On se retrouve avec Rianne Billerand dans deux minutes.
09:37 Sud Radio, Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
09:43 Ici Sud Radio, les français parlent au français.
09:51 Je n'aime pas la blanquette de veau.
09:57 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
10:00 Rianne Billerand, psychopathologie du totalitarisme, chez Guitre et Daniel,
10:06 vraiment, ça nous concerne tous, cela,
10:09 parce qu'on parle, et vous le dites très bien, Rianne Billerand,
10:15 on va parler de tout cela, ce monopole du pouvoir, c'est arbitraire,
10:21 ce gouvernement par la terreur, très intéressant.
10:24 Alors, parlons-en un peu.
10:26 Ce management par la peur ou par la terreur,
10:32 c'est une obligation, c'est indissociable du totalitarisme,
10:37 c'est une des bases.
10:42 Encore une fois, la méthode d'instauration du totalitarisme
10:49 et de son maintien, c'est le harcèlement.
10:52 Et le harcèlement ne peut fonctionner qu'à l'addition de chocs traumatiques.
10:57 Alors, qu'est-ce que c'est qu'un traumatisme ?
10:59 C'est donner le sentiment à quelqu'un que son intégrité ou l'intégrité d'autrui
11:04 est en danger immédiat.
11:06 Et à partir de là, effectivement, vous prenez le pouvoir sur quelqu'un
11:10 parce que la peur, ou plus simplement la terreur,
11:16 entraîne des réactions stéréotypées.
11:18 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Arthur Kessler.
11:21 Et ces réactions stéréotypées, vous les contrôlez.
11:24 Et donc, mettre quelqu'un sous terreur,
11:27 alors ce n'est pas une terreur forcément permanente,
11:29 et c'est ce que j'explique dans le livre,
11:31 il peut y avoir des périodes d'accalmie,
11:33 parce que la personne relâche, l'individu relâche
11:36 le niveau d'attention et de précaution.
11:41 Et de nouveau, il subira un choc,
11:45 on lui fera subir un autre choc traumatique.
11:48 Nous, on parle d'effraction, c'est-à-dire c'est comme un cambriolage
11:52 de notre maison psychique.
11:56 Et effectivement, maintenir quelqu'un sous la peur,
11:59 c'est la meilleure façon de le soumettre.
12:02 Oui, de le soumettre, oui.
12:03 C'est-à-dire qu'il a peur, donc il va se ranger,
12:05 il ne dira plus rien, il ne réagira pas,
12:07 et il sera en sidération plus ou moins permanente.
12:11 Voilà, une sidération, pour expliquer aux gens,
12:14 c'est tout simplement être, on a un mot commun,
12:17 c'est être scotché.
12:18 C'est-à-dire que justement, on n'arrive plus à réfléchir
12:21 et on n'est plus dans une aptitude à la rationalité.
12:25 C'est-à-dire à réfléchir aux événements qui nous arrivent,
12:28 à les mettre en débat d'ailleurs, etc.
12:31 La peur entraîne des réactions stéréotypées.
12:34 Dans les réactions stéréotypées, il y a la crispation
12:37 et la radicalisation.
12:38 Et quand on a peur, on cherche un groupe d'appartenance
12:43 qui va nous protéger.
12:44 Ça peut être aussi un communautarisme de type grégaire,
12:49 c'est-à-dire qu'on va retrouver des instincts grégaires
12:51 de protection dans des groupes
12:54 pour ne plus assumer son individualité
12:58 et donc sa responsabilité individuelle au passage aussi.
13:01 - Oui. Alors justement, cette responsabilité individuelle,
13:04 cette agrégation, enfin cette désagrégation
13:08 plutôt que vous dites,
13:09 est-ce que à l'aune, je voudrais avoir votre ressenti,
13:12 parce que j'ai beaucoup pensé à ça évidemment en lisant votre livre,
13:16 à l'aune du Covid, ce qui s'est passé,
13:18 pas seulement en France,
13:19 je dirais dans plusieurs parties du monde,
13:22 est-ce que ça a été ça ?
13:23 Est-ce qu'on a été scotché
13:26 et justement on a réagi en grégaire,
13:29 en entendant du matin au soir et du soir au matin
13:32 ce que nous entendions effectivement ?
13:34 Vous savez, les modélisateurs,
13:36 on aura 50 millions de morts si vous ne faites pas ça, etc.
13:39 Mais vous êtes fichu quoi.
13:43 Est-ce que c'est un des éléments qui pourraient s'appliquer,
13:47 sans généraliser, à une des dimensions du totalitarisme ?
13:52 Oui absolument, j'en avais déjà parlé dans le débat interdit,
13:56 vous avez reçu Vincent Pavan,
13:58 dont le sous-titre était "Langage, Covid et totalitarisme".
14:02 J'en avais parlé du point de vue du détournement,
14:05 notamment de la langue,
14:07 qui fait partie justement de l'instauration de ce totalitarisme,
14:13 mais il est évident qu'il y a eu dans les mécanismes
14:17 et dans les processus,
14:18 une sorte de prise de pouvoir, effectivement totalitaire,
14:23 qui peut être liée de façon totalement bien intentionnée.
14:28 L'enfer est toujours pavé de bonnes intentions,
14:30 et c'est là qu'on voit le problème.
14:33 Mais il est certain que la population a été figée.
14:37 On lui a simplement expliqué qu'il y avait une menace extrêmement forte,
14:43 de danger de mort,
14:46 et ensuite on a proposé différents types de protocoles.
14:51 Et ces protocoles sont très intéressants à observer
14:55 du point de vue de l'angle totalitaire,
14:58 puisque ce sont des sortes de rituels
15:00 dans lesquels il n'y a pas besoin de réflexion.
15:04 On ne réfléchit pas, on applique les protocoles.
15:07 Et ces rituels rassurent la population,
15:12 puisqu'elle a l'impression de conjurer le mal par le protocole.
15:16 - Les gestes barrières, le masque, etc.
15:19 - Voilà, différents types de protocolisation,
15:23 et de contrôle, bien sûr,
15:25 et de flicage de la population.
15:28 Mais il y a surtout, et je pense que c'était le sens...
15:31 Alors, sur le débat interdit, c'était vraiment concentré sur ça.
15:33 Bien sûr, je reprends des exemples dans ce livre, mais pas que.
15:37 Il y a surtout le débat interdit,
15:39 c'est-à-dire qu'à partir du moment où un pouvoir
15:43 prend un prisme et l'impose
15:46 comme seule possibilité de penser une situation,
15:50 on a un problème.
15:52 C'est-à-dire que c'est là que se crée l'idéologie,
15:55 l'idéologie qui est nécessaire à la pérennisation du pouvoir totalitaire,
16:00 qui est en fait une croyance délirante,
16:02 qui n'a pas de lien avec la vérité logique,
16:05 qui n'a pas de lien avec la réalité de l'expérience,
16:07 mais qu'on impose comme un dogme qui ne peut être contesté.
16:11 Donc il y a une confiscation de la science.
16:14 On sait que la science c'est le lieu du débat,
16:16 ce n'est justement pas le lieu du consensus.
16:18 À cette seule condition que c'est une science,
16:22 sinon on est dans un dogmatisme ou un salafisme religieux.
16:26 La vérité révélée.
16:29 Voilà.
16:30 Donc on voit bien que la contestation a été durement calomniée,
16:36 durement censurée.
16:37 Donc c'est la même chose pour d'autres idéologies.
16:40 Parce qu'il y a un kaleidoscope idéologique aujourd'hui,
16:44 il y en a pour tous les groupes, Jean-Michel.
16:46 C'est clair.
16:47 Parfois on referme l'idéologie à la modification de la langue.
16:51 Et ça c'est extrêmement important.
16:53 Oui, vous parlez beaucoup de la langue dans votre livre d'ailleurs,
16:55 dans le livre là.
16:57 Voilà, parce que si on commence à être dans la confusion sur les mots,
17:02 si on a différents types de néologisme,
17:05 sur ce qui s'est passé pour le Covid,
17:07 nous avons été inondés par exemple de vocabulaire technique,
17:10 d'experts médicaux auxquels personne ne comprenait rien.
17:14 Oui, d'accord.
17:16 J'avais relevé une centaine de nouvelles expressions.
17:20 Tout ceci modifie notre rapport à l'expérience que nous vivons.
17:26 Et dans cette idéologie, ce qui est très important,
17:29 c'est qu'à partir du moment où elle est dominante,
17:32 il s'agit de l'imposer.
17:34 C'est-à-dire non seulement l'imposer aux esprits,
17:37 mais faire en sorte qu'elle advienne.
17:39 Et ça, ce n'est pas moi qui le dis,
17:40 ça a été dit par deux grands auteurs totalitaristes.
17:43 Je voudrais citer...
17:44 Oui, allez-y.
17:46 C'est-à-dire qu'on ne va pas se regarder l'expérience.
17:51 A aucun moment on ne va pas faire un bilan en disant
17:54 "Bon, voyons voir si la politique que nous menons est efficace par exemple,
17:58 et quel est le retour de l'expérience."
18:00 A aucun moment on ne va faire ce genre de bilan.
18:02 A aucun moment on ne va pas faire cette rétrospection
18:04 pour ajuster par exemple une politique qui serait partie dans le mauvais chemin.
18:10 Pas d'esprit critique et encore moins d'autocritique.
18:13 Jamais, jamais, c'est ça.
18:15 Jamais.
18:16 Jamais de contestation.
18:18 Jamais de contestation.
18:19 Alors justement, j'ai relevé dans votre livre,
18:22 vous reparlez d'un autre livre de vous,
18:25 "Psychopathologie de la paranoïa",
18:27 et vous dites ceci, et je le dis parce que c'est très intéressant par rapport à ce qu'on a vécu,
18:34 "Dans la projection, il est fort probable que nous ayons affaire à une culpabilité réelle
18:39 qui entraîne un sentiment de culpabilité insupportable,
18:42 et non pas une culpabilité fictive.
18:45 L'idéologie totalitaire propose aussi la projection,
18:48 en désignant les coupables à éliminer parmi les innocents,
18:52 par la qualification de sous-citoyens,
18:55 les mauvais citoyens désobéissants.
18:57 La survie psychique y conduit nombre d'individus."
19:00 Et quand vous dites sous-citoyens, Ariane Billerand, et mauvais citoyens désobéissants,
19:04 ça nous rappelle le fameux "J'ai envie d'emmerder les non-vaccinés",
19:09 et quand on est citoyen, vraiment, on est responsable.
19:12 Parole du président de la République aux Parisiens.
19:15 Oui, c'est surtout les sous-citoyens, c'est ceux qui n'ont plus accès à leurs droits.
19:21 C'est-à-dire, normalement, il y a des droits inaliénables pour l'être humain,
19:26 que d'ailleurs le Code pénal est censé protéger,
19:29 et on a bien vu qu'il y a des catégories de citoyens
19:34 qui, tout d'un coup, n'avaient plus accès à leurs droits
19:37 parce qu'ils refusaient de subir l'injection.
19:44 Donc, il y a eu des suspensions de droits.
19:48 Ce qui est important de comprendre, c'est que l'idéologie socialitaire,
19:52 elle est toujours là pour légitimer le sacrifice, d'une part,
19:58 et le sacrifice d'innocents dans la population.
20:02 Donc, il va falloir construire cette légitimation.
20:06 Sacrifice d'innocents, vous voulez dire, quelque part, bouc-émissaire, ou pas ?
20:11 Tout à fait. Alors, la caractéristique du bouc-émissaire,
20:14 c'est qu'il doit être le plus innocent possible.
20:16 C'est lui qui, dans la tradition, porte tous les péchés d'autrui.
20:21 Donc, ça figure peut-être par exemple l'agneau, l'enfant,
20:26 c'est-à-dire celui qui est le plus innocent possible
20:28 et qui va donc porter les péchés de l'ensemble, du reste de la population,
20:35 qui d'ailleurs l'invoque toujours au nom de la bien-pensance.
20:39 C'est-à-dire qu'il y a toujours des masques de la vertu
20:42 pour invoquer le sacrifice qui n'est pas légitime d'innocents.
20:49 Donc, ce sont des mécanismes, des processus de type totalitaire.
20:53 On va continuer d'en parler à Ariane Bilran, juste après cette petite pause.
20:58 On se retrouve dans quelques minutes
21:00 pour inventorier la psychopathologie du totalitarisme.
21:04 A tout de suite.
21:05 Avec Ariane Bilran et avec vous au 0826 300 300.
21:09 On vous appelle 0826 300 300. Emmanuel vous entend au standard.
21:12 A tout de suite.
21:14 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente
21:18 Ici Sud Radio.
21:22 Les Français parlent au français.
21:27 Les carottes sont cuites.
21:29 Les carottes sont cuites.
21:32 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
21:35 Sommes-nous dans une dérive totalitaire ?
21:38 C'est la question que pose Ariane Bilran dans son livre, un livre majeur,
21:41 "Psychopathologie du totalitarisme".
21:44 Alors, justement, Ariane Bilran, allons un peu du côté de...
21:49 de... comment dirais-je ?
21:51 Cette espèce de... on voit d'un régimentation, évidemment, contre le mal.
21:56 Puisque nous sommes le camp du bien, nous, pouvoir.
21:59 Donc, on sait mieux que vous ce qui est bon pour vous.
22:02 Donc, on va prendre tous les moyens.
22:05 Tous les moyens, justement, et je voudrais qu'on continue cet inventaire.
22:08 Qu'ils soient psychiques, les moyens psychiques,
22:11 les moyens, je dirais, judiciaires ou législatifs,
22:15 d'assurer une masse homogène et passive, comme vous le dites.
22:20 Et puis, évidemment, l'annihilation des opposants, parce que ça suffit comme ça.
22:24 Alors, est-ce que... on a parlé d'un certain nombre, effectivement, d'actions de ce totalitarisme.
22:31 Et est-ce qu'il y a, au fond...
22:34 Alors, évidemment, c'est pas un complot, rien de...
22:37 Mais est-ce qu'il y a un certain nombre de gens, en fait,
22:40 que ce soit dans les siècles passés, ou le siècle passé, ou le siècle présent,
22:45 qui disent "Oui, mais écoutez, il y a 20% de la population qui compte,
22:49 le reste ne compte pas, donc il faut simplement qu'il reste calme,
22:53 et donc on va s'envoyer, par tous les moyens, à ce qu'il reste calme,
22:57 et même, je dirais, prostré, etc.
23:00 En fait, quels sont ces moyens ?
23:03 On en a parlé de quelques-uns, est-ce qu'il y en a d'autres ?
23:06 Alors, il y a deux questions dans la question.
23:09 Je vais la poser à la première, et puis après, à la deuxième.
23:12 D'accord.
23:13 Je crois... la philosophie politique,
23:16 elle a toujours pensé que le pouvoir complot,
23:19 ce n'est pas du tout nouveau.
23:21 Pourquoi ? Parce que quand on accède au pouvoir,
23:24 on a tout simplement envie de s'y maintenir.
23:26 C'est la nature humaine, elle est comme ça.
23:28 Et c'est la raison pour laquelle,
23:31 comme on disait, il fallait mettre au pouvoir des gens
23:34 qui n'ont pas envie du pouvoir,
23:37 parce qu'on a moins de chance qu'ils aient la passion du pouvoir,
23:40 ou qu'ils la nourrissent.
23:42 Et donc, quand on veut rester au pouvoir,
23:45 le danger, premièrement, c'est la confiscation des privilèges,
23:50 donc un déséquilibre avec le reste du peuple,
23:54 et donc on pourrait se sentir tout à fait en danger par ce peuple-là.
23:59 Ça, c'est vraiment les passions humaines, la nature humaine,
24:03 et donc c'est la nécessité de l'instauration des contre-pouvoirs.
24:07 Alors évidemment, quand les contre-pouvoirs ne fonctionnent plus,
24:10 ce qui est à mon avis le cas aujourd'hui,
24:13 nous avons un déséquilibre de plus en plus croissant,
24:16 et donc il n'y a plus de limites.
24:18 C'est le cas aujourd'hui chez nous, Ariane Bidran.
24:20 Les contre-pouvoirs, effectivement,
24:22 ne sont plus ce qui est absolument nécessaire,
24:25 ne tiennent plus le coup,
24:27 ne sont plus aussi assez puissants ou assez actifs pour réagir.
24:32 Oui, et il y a aussi, dans la dérive totalitaire,
24:36 la confiscation du droit.
24:38 C'est-à-dire que le fameux état d'exception,
24:41 qui aujourd'hui est devenu état de menace,
24:44 j'ai écrit un article pour l'Anti-Presse,
24:46 récemment, sur la loi de programmation militaire,
24:48 avec cette nouvelle notion d'état de menace.
24:51 C'est-à-dire qu'en fait, la menace étant permanente,
24:54 le droit est annulé.
24:56 Or, le principe du droit,
24:58 c'est de faire médiatisation dans une société,
25:00 encore une fois, de faire autorité,
25:02 à la fois symbolique et réelle.
25:04 La justice doit être opérationnelle.
25:06 Mais il y a une confiscation de cette sphère du droit,
25:10 on le voit avec les cartes de droit, etc.
25:13 Donc cette sphère de médiatisation du droit,
25:20 en étant confisquée,
25:22 augmente ce contrôle et se déséquilibre.
25:27 Et donc, dans les moyens,
25:30 il y a celui-ci, la confiscation du droit
25:32 par le gouvernement, par décret,
25:34 ou par un droit qui ne...
25:36 - Par 49.3, par exemple.
25:38 - Par exemple.
25:40 Tout à fait.
25:42 Donc, encore une fois, l'annulation du débat.
25:44 Quand il n'y a plus de débat, il n'y a plus de polémique.
25:48 Chacun campe sur ses positions.
25:50 Et c'est le meilleur ferment,
25:52 comme disait Tussidi,
25:54 l'historien du Vème siècle avant Jésus-Christ,
25:56 le meilleur ferment de la guerre civile.
25:58 C'est-à-dire que quand il n'y a plus des espaces tiers
26:01 de débat, de pouvoir et de contre-pouvoir
26:03 qui s'équilibrent,
26:05 eh bien on est dans quelque chose
26:07 où chacun va camper sur ses positions
26:09 de façon de plus en plus radicale.
26:12 Donc ça, c'est le premier point.
26:14 C'est-à-dire que pour le philosophe politique traditionnel,
26:18 le pouvoir a une tendance pathologique à comploter.
26:22 Ça, c'est clair.
26:23 - Pour se maintenir au pouvoir, absolument.
26:25 - Pour se maintenir au pouvoir.
26:27 - Et l'augmenter d'ailleurs, tout à fait.
26:29 - Et l'augmenter. Et ça, c'est la nature humaine.
26:31 Donc il a trouvé tous les moyens et toutes les stratégies
26:34 pour soumettre les peuples.
26:37 Donc, dans les stratégies pour soumettre les peuples,
26:39 on a parlé de la terreur,
26:41 et on a parlé de l'idéologie,
26:43 c'est-à-dire le fait de faire ériger
26:45 une sorte de vérité suprême
26:47 qui ne serait pas contestable.
26:48 On a parlé de l'annulation de l'opposition.
26:52 Mais on peut parler d'endoctrinement
26:55 et de manipulation de masse, bien sûr.
26:57 C'est-à-dire qu'il s'agit surtout de faire en sorte
27:00 qu'il y ait un collage émotionnel à ce pouvoir,
27:04 que ce pouvoir se "devienne" indispensable.
27:10 Donc pour qu'il devienne indispensable,
27:12 il faut aussi qu'il se présente comme sauveur
27:15 de solutions, de problèmes plus ou moins chaotiques
27:19 qu'il aurait d'ailleurs souvent contribué à créer.
27:21 L'inspire n'est pas nouveau non plus.
27:23 - Je crée le problème et la solution.
27:25 - C'est ça.
27:27 Et donc on est dans un entraînement de plus en plus grand
27:33 vers ce que j'ai appelé la régression psychique,
27:37 c'est-à-dire qu'il faut réussir à légitimer
27:40 l'idée qu'un être humain peut être sacrifiable,
27:45 qu'on peut le sacrifier.
27:47 Et ensuite, ce qui est très spécifique au pouvoir totalitaire,
27:51 je parle d'un délire de persécution,
27:53 c'est pour ça qu'il y a un rapport avec la paradisia,
27:56 c'est un délire d'interprétation,
27:58 on va interpréter des signes et ensuite
28:00 on va en créer un délire de persécution,
28:02 mais la persécution, elle est arbitraire.
28:04 C'est-à-dire qu'au départ, bien sûr,
28:06 elle peut concerner des opposants,
28:08 des opposants politiques, des gens qui dérangent,
28:11 mais ensuite elle va s'étendre à l'ensemble de la population
28:14 et on peut dire que c'est un système,
28:17 c'est-à-dire que ce n'est pas que un pouvoir avec une population,
28:20 c'est un système global dans lequel tout le monde
28:24 va plus ou moins être entraîné,
28:26 c'est ce que j'analyse,
28:28 pour créer non pas une société respirable
28:32 où le lien commun, c'est quand même un lien
28:36 a priori de bienveillance,
28:38 ça devient un lien de la haine de tous contre tous,
28:42 de la méfiance de tous contre tous,
28:44 de l'encouragement à la délation,
28:47 et tout ceci, ce ferment de haine,
28:50 ne peut amener, comme je l'ai déjà dit depuis 2020,
28:53 qu'à des phénomènes de guerre,
28:55 et en particulier de guerre civile.
28:57 Tout ça c'est le terreau, c'est-à-dire qu'à force de
29:00 ne plus avoir de débat,
29:03 à force de confisquer la langue,
29:05 donc faire cette fameuse novlangue dont parlait la Newspeak,
29:09 dont parlait Orwell,
29:11 eh bien on n'a plus les mots pour penser,
29:14 on n'a plus les espaces pour discuter,
29:17 et donc on est de plus en plus dans des phénomènes
29:20 de radicalisation et donc de prosélytisme aussi, mutuel.
29:24 - Oui bien sûr, mais Ariane Bidran,
29:26 est-ce que vous considérez aujourd'hui,
29:28 pas seulement en France,
29:29 vous vivez en ce moment à l'étranger,
29:32 mais un peu partout,
29:33 est-ce que vous considérez que quand même,
29:35 l'impression qu'on a à un moment donné effectivement,
29:37 on n'a pas parlé du woke et de la cancel culture,
29:40 on peut en parler aussi,
29:42 qui illustrerait très très bien
29:44 les tentations que vous décrivez dans votre livre,
29:47 mais est-ce qu'il y a quand même,
29:50 on sent en tout cas, je ne dis pas un retour de balancier,
29:53 mais un esprit critique,
29:55 et heureusement, enfin, vous en êtes la preuve vivante,
29:57 mais il y en a heureusement beaucoup,
30:01 en tout cas qui consiste à essayer de se dire,
30:03 mais attendez, il faut quand même réagir à cela,
30:07 et on le voit, nous on le sent parmi les gens
30:09 qui nous écrivent et qui nous écoutent,
30:13 il y a en tout cas, sans être d'un optimisme B.A.,
30:19 ça bouge un peu, l'esprit critique est encore là, quoi.
30:23 La liberté.
30:25 - Heureusement, simplement,
30:29 donc Vera Sharap dans la préface insiste bien sur
30:32 le très très grand danger
30:34 contre lequel on voit que c'est tout à fait difficile de résister,
30:40 c'est la numérisation croissante de nos existences,
30:44 et donc le contrôle numérique de nos existences,
30:48 et par qui, c'est encore toute la question,
30:51 donc il y a ce type d'esclavage numérique
30:58 qui est en marche.
31:02 - Oui, qui joue un rôle non négligeable dans cette...
31:04 Tout à fait.
31:05 Alors justement, vous parliez de ça,
31:07 je voudrais que vous me disiez,
31:09 et justement, peut-être avec des exemples,
31:12 dans votre livre vous avez une phrase qui m'a frappé,
31:15 j'aimerais que vous me précisiez un peu,
31:18 vous dites "dans le projet totalitaire,
31:21 le paranoïaque définit la stratégie
31:23 quand le pervers déploie la tactique".
31:26 Est-ce que vous pouvez expliquer justement cette démarche,
31:29 cette mécanique ?
31:31 - Oui.
31:33 Parce qu'on a beaucoup vulgarisé la notion de pervers,
31:38 de pervers narcissique,
31:39 mais parfois pour la confondre avec d'autres types de pathologies.
31:42 Alors je voudrais déjà, en bulle, dire qu'on ne l'est pas,
31:46 ce n'est pas quelque chose de génétique,
31:48 c'est une construction,
31:50 une déconstruction,
31:52 une mauvaise construction psychologique,
31:54 qui d'ailleurs, et je l'explique dans mon livre,
31:57 peut finalement concerner tout le monde
31:59 par le phénomène de régression.
32:01 On peut dire que nous ne sommes pas à l'abri,
32:03 dans certaines circonstances,
32:05 de devenir courbe, donc paranoïaque,
32:08 ou psychophènes.
32:09 - Et nul d'entre nous n'est à l'abri.
32:11 - Nul n'est à l'abri,
32:13 et c'est précisément en raison de tous les chocs psychologiques
32:18 que nous pourrions recevoir.
32:20 Donc la perversion, elle se caractérise par
32:22 l'instrumentalisation de l'autre,
32:24 c'est-à-dire j'utilise l'autre à mon propre profit,
32:27 et après je le jette.
32:29 On pourrait le décrire assez facilement comme cela,
32:32 c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'empathie,
32:34 mais il y a un intérêt.
32:37 C'est-à-dire que si je n'ai pas d'intérêt,
32:39 je ne vais pas aller utiliser l'autre ou l'instrumentaliser.
32:41 Donc là, on est dans cette fameuse aliénation du sujet,
32:45 c'est-à-dire que si j'ai besoin de pressuriser
32:50 tous mes salariés dans mon entreprise,
32:53 et peu importe les conséquences psychologiques sur eux,
32:56 mais parce que j'ai besoin de rendements,
32:58 ça c'est un raisonnement pervers.
33:00 Donc la perversion, elle est là pour déconstruire
33:03 les liens entre les gens.
33:05 Ça a été beaucoup étudié en psychopathologie des groupes,
33:09 c'est-à-dire qu'à partir du moment où un individu
33:12 qui peut avoir par exemple, qui rentre dans une entreprise,
33:14 qui rentre dans un groupe,
33:16 c'est quelqu'un de très opportuniste,
33:18 c'est quelqu'un de très loin,
33:20 et il peut être tout à fait en mesure de déconstruire
33:22 les liens dans le groupe,
33:24 de se fumer de la division, par exemple, à son propre intérêt.
33:26 Donc là, la question c'est comment le groupe va réagir.
33:28 C'est là où, si le groupe est suffisamment solide et construit,
33:33 l'individu pervers ne reviendra pas à ses fins.
33:36 C'est sûr, c'est quelque part une métastase cancérigène,
33:40 dans le groupe.
33:42 Mais justement, ça c'est la tactique.
33:46 - Alors la stratégie paranoïaque, le paranoïaque.
33:50 - Voilà, j'ai donc bien expliqué comment le moment totalitaire
33:55 était un moment du type paranoïaque.
33:57 La paranoïaque, c'est une psychose,
33:59 donc il y a un déni de réalité,
34:01 c'est-à-dire que la réalité n'est pas reconnue telle qu'elle est en fait,
34:05 et elle fonctionne au délire.
34:08 Mais c'est un délire qu'on a appelé folie résonante,
34:12 c'est-à-dire que ça n'a pas l'apparence d'un délire.
34:14 Et même les professionnels se font avoir par des délires paranoïaques,
34:19 parce que c'est extrêmement manipulateur.
34:21 - Bien sûr.
34:22 - Et ça a l'apparence de la raison.
34:24 Donc quand vous écoutez, c'est un délire de perversité,
34:26 personne ne va vous expliquer que son voisin, etc.
34:28 Il y a ceci, il y a cela.
34:30 Si vous n'avez pas le sens du voisin,
34:32 vous pouvez totalement vous laisser absorber dans ce délire.
34:36 Et la paranoïa a pour spécificité d'être une pathologie du contrôle
34:41 et une pathologie du plan quinquennal,
34:43 c'est-à-dire de l'organisation de la société à 10 ans,
34:47 à 30 ans, à 50 ans, à sa façon.
34:50 Il y a la façon du contrôle absolu.
34:52 Et on le voit pour les rares paranoïaques qui arrivent en psychiatrie,
34:55 ils ont toujours des grands plans de réforme de la société
34:58 à 30 ans, à 50 ans.
35:00 - De l'UCLP, oui.
35:02 - En fait, ce que j'ai voulu montrer, c'est que le système totalitaire,
35:07 c'est l'alliance de différentes pathologies au pouvoir,
35:10 on parle aussi des psychopathes,
35:12 et que cette alliance, c'est-à-dire quand les fous accèdent au pouvoir,
35:18 par imitation dans la population,
35:20 et par tous ces processus qu'ils vont transmettre,
35:23 parce qu'on sait que la paranoïa est une pathologie contagieuse,
35:27 je vais parler de contagion délirante en 2010,
35:30 c'est un terme qui est créé parce que...
35:33 - Ce qui est intéressant, Ariane Milran,
35:35 par rapport à ce que vous dites, c'est vrai,
35:37 c'est ça, on va construire l'homme nouveau,
35:39 on va faire table rase,
35:40 vous en parlez aussi beaucoup dans votre livre,
35:42 et je ne sais qui a dit, au fond,
35:45 le totalitarisme, encore une fois, archématisant,
35:49 mais c'est la formule,
35:51 les fous ont pris le contrôle de l'asile,
35:53 ils ont pris le pouvoir.
35:55 - Absolument, et donc ils cicatriseront ceux qui ne le font pas,
35:59 comme on l'a vu dans tous les systèmes totalitaires,
36:04 parce que par projection, ce qui est un mécanisme,
36:07 c'est d'attribuer à l'autre son propre problème,
36:10 pour résumer très simplement,
36:12 et bien évidemment, vont être désignés ceux qui sont au sein d'esprit,
36:16 et les fous vont donner leur mode d'emploi,
36:19 leur vision du monde au pouvoir.
36:22 Mais ce qui est très très très important,
36:24 c'est cette notion de contagion délirante,
36:26 qui explique, pour les gens,
36:28 pour leur dire simplement, les indoctrinements sectaires,
36:31 les fanatismes de tout poil...
36:34 - Et oui, qui marchent très très fort,
36:36 on le voit en ce moment,
36:38 les intégrismes de tout un cabinet.
36:40 A rien de bilan, on se retrouve avec nos auditeurs,
36:43 juste après cette dernière petite pause de deux minutes.
36:47 - 0826 300 300, vous êtes nombreux à nous appeler aujourd'hui,
36:50 0826 300 300, à tout de suite.
36:53 Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
36:58 - Ici Sud Radio,
37:02 les Français parlent au français.
37:07 Je n'aime pas la blanquette de veau.
37:10 Je n'aime pas la blanquette de veau.
37:13 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
37:16 - 13h49 sur Sud Radio, nous sommes toujours avec Ariane Bilran,
37:19 qui vient nous présenter son livre "Psychopathologie du totalitarisme".
37:22 Et nous sommes avec Jérôme, qui nous appelle depuis Bordeaux.
37:25 Bonjour Jérôme. - Bonjour Jérôme.
37:27 - Bonjour, voilà, je vous appelle...
37:31 Je ne vous apporte pas de la réflexion, mais plutôt de la réaction.
37:34 Parce que j'écoutais votre émission d'une oreille distraite,
37:37 et puis j'ai entendu juste avant, aux informations,
37:43 qu'ils allaient élargir les lieux publics pour l'interdiction de fumer.
37:48 Alors je me dis, je ne suis pas fumeur,
37:51 mais par contre je suis d'une culture plage.
37:53 J'habite la région Bordelaise, plus près de la plage,
37:56 et dès qu'on a un moment de libre pour aller se détendre,
37:59 on va à la plage, c'est vraiment la culture du coin.
38:02 Et je me dis, ils sont devenus fous,
38:07 parce que c'est des milliers de gens qui vont à la plage,
38:12 des centaines de milliers, ils prennent du bon temps.
38:15 Moi je ne fume pas, mais ça ne me dérange pas,
38:17 les gens maintenant, ils ont des années, ils êtent leurs mégots.
38:20 Et ça me... je trouve ça...
38:24 Alors je voulais demander à Mme Bignéran,
38:26 dans quel cadre ça rentrait dans cette tendance totalitaire ?
38:30 Parce que je me dis, comment ils vont pouvoir observer tous les gens,
38:38 les épier, est-ce qu'ils vont mettre des flics sur des plages qui font des dizaines de kilomètres ?
38:43 - Des coins de fumée, oui oui, c'est intéressant.
38:45 - Des drones, des caméras partout.
38:48 Enfin, je me dis, ils sont devenus fous.
38:50 - Jérôme, c'est bien.
38:52 Alors Ariane Bilran, justement, propose exemple concret,
38:55 extension du champ des possibles de l'interdiction.
39:00 Qu'est-ce que vous en pensez ?
39:02 - Oui, alors moi je suis fumeuse,
39:05 et donc, de plaisanterie,
39:10 je pense que ça fait partie effectivement d'un mouvement de contrôle
39:14 de tous les mouvements des citoyens,
39:17 qui sont d'ailleurs des tentatives de contrôle de plus en plus fines,
39:23 et parfois assez folles.
39:27 - Mais c'est ça, c'est absurde !
39:29 Qu'est-ce que ça veut dire d'empêcher les gens de fumer en plein air ?
39:32 - Ben oui, l'intériorisation,
39:35 il faut que l'individu intériorise
39:38 le contrôle permanent sur la vie de son corps,
39:41 et ses gestes,
39:44 et surtout on voit que c'est le contrôle encore une fois,
39:47 d'une façon plus générale, de l'espace public.
39:50 Donc oui, il n'y a pas que sur ce phénomène-là,
39:56 mais il y a des façons de contrôle.
39:58 - C'est intéressant, c'est-à-dire en fait, le pouvoir veut étendre son contrôle le plus possible,
40:02 que ce soit sur un plan spatial, mental ou psychologique.
40:06 C'est l'extension.
40:08 - Et souvent de façon absurde.
40:11 C'est aussi l'absurdité qui fait partie des processus,
40:15 parce que ça devient non-pensable.
40:20 - Le bureau et le rhinocéros, oui absolument.
40:23 - Oui, c'était le plan anti-tabac présenté par Aurélien Rousseau,
40:27 et le paquet de cigarettes d'ailleurs montera à 12 euros,
40:30 à partir du 1er janvier 2024.
40:31 On a Guy de Ponto Combo. Bonjour Guy !
40:34 - Oui bonjour M. Bercoff, bonjour Mme Biron.
40:38 Voilà, en préambule, d'abord je voudrais savoir où en est l'homme libre et de bonne mœurs de la démocratie grecque.
40:46 Parce que c'est le point de départ de tout ça.
40:48 - Oui.
40:49 - C'est le point de départ.
40:50 Les dictatures du 20ème siècle ont voulu créer un homme nouveau par la force.
40:55 Ceux qui nous dirigent actuellement, ils veulent nous asservir par la fourberie.
41:00 Et ça sera un peu plus long.
41:04 On le voit bien à travers de toutes les discussions, au travers des médias, au travers de plein de choses.
41:09 - Oui, plus, plus, plus.
41:11 - Sous le pseudo de démocratie, ceux qui nous gouvernent veulent conserver le pouvoir,
41:18 comme autant des seigneuries et des baronnies.
41:21 Et ils nous prennent pour des vilains, pour des manants.
41:25 - Pour des deux.
41:26 - Ça ne peut plus.
41:28 Ça ne peut plus aller vu que les informations circulent beaucoup plus vite.
41:32 Donc les gens ont le temps de se former, de s'informer.
41:36 - Oui, c'est vrai.
41:38 - Et ensuite, ce que je voulais dire c'est les dictatures.
41:42 On oppose toujours dictature et démocratie.
41:46 Les dictatures arrivent quand les démocraties ne peuvent plus faire leur travail.
41:50 Quand elles sont à bout de souffle.
41:52 Et les démocraties, mis à part la démocratie communiste, bien sûr,
41:56 mais les démocraties de droite n'ont duré que 20 ou 30 ans.
42:00 Ensuite, le pouvoir est revenu à la démocratie.
42:04 Exemple, Italie, Espagne.
42:07 - Oui, et même Allemagne d'ailleurs, on pourrait se dire.
42:10 - Et même Allemagne, bien sûr.
42:12 - Alors, Ariane Bilrand, effectivement, où il est l'homme libre des démocraties athéniennes, demandez-guis ?
42:20 Et ce qu'on vit aujourd'hui, c'est effectivement plutôt une fourberie ?
42:28 Enfin, vous l'avez expliqué, vous avez donné tout le reste,
42:30 mais disons ce que Guy appelle la fourberie.
42:34 - Alors, je crois que ce qui est important dans ce que Guy a dit,
42:41 et que je retiens, c'est l'homme libre et de bonne marche.
42:44 C'est-à-dire qu'effectivement, si nous n'avons pas suffisamment d'hommes qui aspirent à la liberté
42:50 et qui sont de bonne marche, la société ne tient pas.
42:56 Ça, c'est un premier fait.
42:59 Je crois qu'il faut faire attention à l'idéalisation de la démocratie athénienne
43:03 qui est donc un tout petit temps et concernait 48 000 citoyens,
43:08 le reste étant des métèques ou des esclaves.
43:11 Il ne faut pas oublier ça.
43:13 Ce qui me paraît aussi un point important, c'est quel type de gouvernement,
43:22 quand il y a des grandes populations ?
43:24 Parce qu'encore une fois, ce qui est valable pour 40 000 citoyens
43:27 n'est certainement pas valable pour des millions.
43:29 - Ou des dizaines de millions.
43:31 - Comment on prend en sorte des contre-pouvoirs qui fonctionnent ?
43:33 Il y a une confiscation.
43:34 De toute façon, cette confiscation, on l'a vu,
43:36 au travers de la confiscation du droit.
43:38 Ça, j'en ai parlé.
43:40 Il y a une confiscation très claire du droit du peuple à disposer lui-même.
43:46 C'est clair et net.
43:48 Et donc, des droits de l'individu à disposer lui-même.
43:52 - Est-ce qu'un jour, parce qu'on arrive effectivement à la fin d'émission,
43:56 juste un mot à Ariane Bidran, encore une fois,
43:58 vraiment, je recommande ce livre.
44:00 Ce livre est important.
44:02 Il faut prendre le temps de le lire et de réfléchir.
44:06 Parce qu'au fond, la liberté qui ne s'use que sinon ne s'en sert pas,
44:12 Ariane Bidran, la liberté quand même.
44:15 - Oui, c'est-à-dire que renoncer à son aspiration à la liberté,
44:22 c'est renoncer à sa qualité d'homme.
44:24 C'est tranquille, c'est très rousseau,
44:26 mais c'est extrêmement important de redéfinir nos valeurs.
44:32 Redéfinir nos valeurs en tant qu'être humain,
44:35 en tant que qui sont les autres êtres humains,
44:39 et quelles sont les valeurs collectives auxquelles nous souscrivons ensemble.
44:44 On voit bien que nous sommes dans une crise fondamentale à ce niveau-là.
44:47 - Tout à fait.
44:49 - C'est vraiment torquesto.
44:51 - Tout à fait. Et vous nous aidez à les redéfinir, Ariane Bidran.
44:55 Merci. Je rappelle, Stéban.
44:58 - On rappelle ce livre, "Psychopathologie du totalitarisme".
45:01 "Sommes-nous dans une dérive totalitaire ?"
45:03 C'est disponible aux éditions Guy, Très Daniel.
45:06 Merci beaucoup, Ariane Bidran, d'avoir été avec nous.
45:08 Merci à Thibault et Emmanuel qui ont assuré la réalisation technique.
45:11 Merci André Bercoff.
45:12 On se retrouve demain à partir de midi jusqu'à 14h comme tous les jours.
45:15 Tout de suite, c'est Brigitte Lahaye sur Sud Radio.
45:18 Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
45:22 Avec Terre de France.fr, le premier site d'articles français et patriotes.