• l’année dernière
En matière d’intelligence artificielle, l’Europe ambitionne d’être en pointe sur la réglementation à travers l’AI Act. Si l’objectif est de parvenir à un accord d’ici la fin de l’année, le processus prend du temps. En effet, dans le domaine juridique, le sujet de l’IA est particulièrement complexe. Et cela devient d'autant plus difficile, et donc plus long, que le sujet est en constante évolution. On en parle avec David Lacombled, président du think thank La villa numeris.

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Transcription
00:00 On termine cette édition avec David Lacomblede, le président de la Villa de Numérisme.
00:10 Bonjour David.
00:11 Bonjour.
00:12 Et on va faire un point ensemble sur l'AI Act parce que l'intelligence artificielle,
00:15 oui, mais il faut quand même la réglementer.
00:17 L'Europe espère trouver un accord d'ici à la fin de l'année, mais où en sommes-nous
00:22 exactement ?
00:23 Oui, on va parler d'intelligence artificielle, on n'en parle pas tant que ça finalement.
00:26 Alors l'Europe, c'est quand même 27 États, donc c'est toujours un peu compliqué de
00:32 s'accorder, il faut bien l'avouer, ce n'est pas une chose facile.
00:35 Il faut voir qu'il y a une volonté d'accord rapide désormais sur le règlement européen
00:41 en matière d'intelligence artificielle parce que la fin d'année approche, mais surtout
00:45 la fin de la Commission européenne 2024 touche à sa fin et donc autant le mettre au bilan
00:51 après tout.
00:52 Alors l'organisation de l'Europe est complexe, je vous le rappelle, trois institutions, le
00:58 Conseil européen, c'est la réunion des chefs d'État, des chefs de gouvernement et par
01:03 délégation des ministres, le Parlement européen qui votera la loi, c'est le législatif, et
01:09 la Commission européenne qui est l'exécutif en quelque sorte, qui porte les travaux avec
01:14 une volonté d'harmonisation, d'arriver à des consensus parce que tant qu'à faire
01:19 cela, se peut autant faire voter cette loi et surtout l'appliquer ensuite et c'est là
01:24 que les difficultés peuvent commencer, d'où des dialogues, d'ailleurs on appelle ça des
01:29 trilogues entre les trois institutions qui se déroulent à marche forcée actuellement
01:34 à Bruxelles et en général on sait l'heure à laquelle ça commence mais on ne sait pas
01:38 exactement quand ça se termine parce que ça peut se prolonger jusqu'au bout de la nuit.
01:42 Alors c'est quand même un texte qui a été initié en 2020, ça a l'air de prendre quand
01:48 même un peu de temps cette histoire de règlement, comment vous l'expliquez ? Alors ça prend
01:51 du temps parce qu'il y a deux éléments qui apportent de la complexité en plus, le sujet
01:58 est nouveau même si le concept de l'intelligence artificielle est ancien, le législateur n'avait
02:03 jamais eu à traiter un tel sujet, en plus il y a quand même une volonté de l'Europe
02:07 d'être parmi les premiers à sortir le drapeau sur ce sujet pour se distinguer et ensuite
02:13 il faut bien voir qu'on est sur une matière en constante évolution.
02:16 Il y a un an, on ne parlait pas d'intelligence artificielle générative, ce n'était pas
02:22 dans le texte qui avait été écrit et le législateur a dû revoir la réécriture
02:26 de son texte un peu au dernier moment.
02:30 En mode panique.
02:31 On voit bien la difficulté à œuvrer sur quelque chose qui est en mouvement et il ne
02:36 faut pas oublier en plus qu'on est quand même sur une doxa européenne qui vise à
02:42 protéger ses consommateurs en s'assurant de la concurrence.
02:45 Mais la régulation ce n'est pas un principe par défaut de réglementer pour tenter d'empêcher
02:52 des entreprises étrangères, principalement américaines, d'être les leaders hier de
02:57 la tech et demain de l'intelligence artificielle.
02:59 Alors qu'est-ce qui coince et où sont les points de convergence ?
03:04 Alors les points de convergence sont nombreux.
03:07 Il y a une approche européenne qui se porte sur les risques, protection, protection,
03:14 risque, qui vont de nul à limiter, puis élevé ou inacceptable.
03:20 On aurait peut-être pu gagner à aussi montrer les opportunités que cela pouvait revêtir
03:28 en matière humaine, démocratique ou économique.
03:32 D'ailleurs il faut bien voir que la France se distingue.
03:34 C'est Bruno Le Maire, le ministre de l'économie qui était en partance pour Londres il y a
03:39 quelques jours et le sommet sur l'intelligence artificielle.
03:42 Le Royaume-Uni n'est plus en Europe mais ce n'est pas une raison pour eux de renoncer
03:48 au fait d'être un des leaders.
03:50 Et le ministre de l'économie rappelait que l'Union européenne doit innover avant de réguler.
03:58 D'ailleurs il s'est attiré quelques foudres à ce sujet.
04:00 Cela me semble être la bonne approche parce que si vous mettez des barrières sur un marché
04:05 en mouvement, déjà vous interdisez des choses certes aujourd'hui mais ce que vous n'interdisez
04:12 pas est autorisé par nature et comme vous ne connaissez pas ce qu'il va devenir c'est
04:16 une première difficulté.
04:17 Et la deuxième difficulté, si vous mettez un enclos, ceux qui sont déjà à l'intérieur
04:22 vont prospérer et vous allez empêcher de faire naître des start-up, des jeunes pousses
04:28 et celles-ci sont européennes.
04:30 C'était David Lacourmolette de la Ville annumérise et puis c'était Smartech, votre
04:33 émission qui ne parle pas que d'intelligence artificielle mais qui s'intéresse quand même
04:36 beaucoup en ce moment au sujet.
04:38 A très vite.
04:38 [Musique]

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