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Retrouvez Nouvelles têtes présenté par Mathilde Serrell sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/nouvelles-tetes

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Transcription
00:00 une chanteuse qui a grandi dans Internet et qui publie son premier album solo.
00:05 Adèle Castillon est dans notre studio, portrait sonore et même musical.
00:10 * Extrait de « I'm getting older » de Billie Eilish *
00:21 Comme Billie Eilish, la voix de sa génération, elle est née en 2001.
00:25 Et peut-être même qu'elle regarde la télé, qui sait ?
00:28 Elle n'a pas eu besoin de sortir de sa chambre, en tout cas, pour s'exprimer.
00:31 * Extrait de « I'm getting older » de Billie Eilish *
00:40 Comme les youtubeurs devant lesquels elle a grandi à 13 ans,
00:43 elle s'est mise naturellement à poster des vidéos.
00:46 Son premier succès en forme d'audopath, on est en train d'écouter ce conte en millions de vues.
00:50 Bientôt, ce seront des centaines de millions.
00:53 * Extrait de « I'm getting older » de Billie Eilish *
01:09 A 17 ans, après deux rôles au cinéma, elle lance Vidéoclub en duo avec son ex-Romeo.
01:14 Leur tube « Amour plastique » s'envole sur Spotify, 200 millions d'écoutes.
01:19 Youtube, 120 millions de vues.
01:21 Et aujourd'hui, TikTok, où il fait son grand retour, « C'est drôle ».
01:24 * Extrait de « C'est drôle » de Billie Eilish *
01:38 Cinq ans après, elle balade sa rupture dans les rues de sa ville de Nantes.
01:42 Et le clip drôle qu'elle a réalisé, « C'est drôle », vient d'arriver.
01:46 Extrait de ce premier album solo, « Plaisir, risque, dépendance », qu'elle s'apprête à sortir enfin.
01:52 Bonjour Adèle Castillon !
01:53 Bonjour Mathilde, merci, quel portrait !
01:56 Et encore, vous pouvez faire écouter encore beaucoup de musique avec vous.
01:59 Vous avez encore 21 ans pour quelques jours.
02:03 Votre album sort le 20 octobre en mode cadeau d'anniversaire.
02:05 Vous avez donc grandi, même gambadé, dites-vous, dans Internet depuis l'enfance.
02:11 C'est vrai, tout ce qu'on raconte sur les Millenials ?
02:13 Oui, c'est vrai, je pense.
02:15 Je pense. Qu'est-ce qu'on raconte sur les Millenials ?
02:18 On dit parfois qu'ils veulent préférer commander des trucs sur Internet plutôt que d'aller dans la vraie vie.
02:25 Que c'est une génération triste, que c'est une génération offensée parfois.
02:28 Oui, génération triste, génération curieuse aussi, peut-être plus ouverte grâce à Internet justement.
02:34 Vous, vous avez commencé les vidéos à 13 ans. Vos parents ne savaient pas ?
02:38 Si, ils savaient. C'était un peu mes alliés, on avait un contrat.
02:42 C'est-à-dire que j'avais le droit de poster sur YouTube, ils avaient un droit de regard dessus.
02:45 Et puis à côté, il fallait quand même que je réussisse dans mes études. C'était le contrat.
02:49 Après mon bac, j'ai pu filer.
02:52 Ils contrôlaient les commentaires, ils vous accompagnaient dans cette expérience ?
02:56 Oui, oui, oui, ils étaient très présents pour moi.
02:59 *Musique*
03:12 Harry Nilsson, une chanson qui vous aide à supporter le regard des autres, Adèle Castillon.
03:16 Quand on s'expose sur YouTube à 13 ans, est-ce qu'il est d'autant plus présent ce regard ?
03:20 Oui, j'ai l'impression qu'il s'est développé un peu au moment de ma puberté quand j'avais 13 ans.
03:25 Je m'en fichais du regard des autres et je pense que c'est ça aussi qui a été ma force sur Internet.
03:30 C'est quand j'ai commencé à grandir, à vouloir plaire physiquement que ça a été un petit peu plus compliqué.
03:35 Vous êtes assez plurigeenre, pluri-époque dans toutes vos écoutes.
03:42 C'est très éclectique vos influences.
03:44 Il y a les années 80, Lio, Mylène Farmer, Elie et Jacques Knaud qui sont très présents.
03:48 Oui, c'est vrai. Des références des années 80 qui ont surtout inspiré mon premier groupe vidéo club, oui.
03:54 Et Kevin Parker de Tem Impala ou encore le groupe Zodo.
03:56 Ah oui, je suis une très très grande fan de Zodo.
03:59 L'ex-groupe vidéo club que vous formiez avec votre ex justement fait lui aussi un retour.
04:04 Il y a des cycles plus courts des années 80 qui reviennent aussi.
04:08 Et vous êtes en tête d'une tendance TikTok très étrange.
04:11 C'est votre chanson "Amour plastique avec Napoléon".
04:14 Et je ne sais pas comment ça s'est produit.
04:16 On vous voit, vous êtes avec une couverture de magazine du point et vous dites "mais qu'est-ce qui se passe ?"
04:21 Oui, qu'est-ce qui se passe ? C'est assez incroyable. C'est des choses qu'on ne peut pas vraiment prévoir.
04:25 C'est ça aussi qui est magique avec TikTok. C'est vraiment le public qui choisit, qui décide.
04:30 Et c'est une façon très organique de faire vivre la chanson.
04:34 Je n'aurais jamais pu imaginer, je pense que n'importe quel directeur de label n'aurait jamais pu imaginer
04:39 combiner Napoléon et ma chanson et faire des centaines de milliers de vidéos.
04:44 Mais pourquoi Napoléon et votre chanson ? Je voudrais juste comprendre.
04:46 Ça s'est fait comme ça ? Quelqu'un l'a associé à Napoléon ?
04:49 Oui, je crois que c'est un Américain qui a dû penser à une chanson française.
04:53 Il a mis cette chanson sur la tête de Napoléon et tout le monde l'a repris.
04:57 Alors décidément, cette chanson, il lui arrive toujours des choses bizarres.
05:00 Et puis après, les compteurs s'affolent.
05:01 La légende raconte que c'est un acteur d'une série mexicaine sur Netflix qui a posté "Amour plastique"
05:06 et ça a fait 200 millions d'écoutes sur Spotify. C'est vrai ça ?
05:10 Oui, c'est vrai. Assez dingue.
05:12 Comment vous vivez-vous ce rappeur ? Ce rappeur au vu.
05:18 D'ailleurs, les journalistes comme nous, on est toujours en train de rappeler le nombre de vues.
05:22 C'est un compteur que vous suivez en permanence.
05:25 Ça doit aussi être un peu pressurisant ?
05:27 Oui, c'est un petit peu pressurisant. C'est assez déstabilisant.
05:30 En même temps, je pense que c'est un bon indicateur pour moi
05:34 pour voir un peu comment ma musique est reçue par le public.
05:37 L'important, c'est quand même de garder une certaine distance
05:40 pour ne jamais en faire ma priorité, ce qui n'est pas toujours évident.
05:43 C'est vrai qu'il y a quelque chose quand même d'assez addictif là-dedans.
05:47 Dans cette génération, qu'on dit parfois aussi "génération euphoria",
05:51 il y a beaucoup d'addictions, je vais vous en parler.
05:53 Chez vous, ça a été les opiacés, codéine, tramadol.
05:57 Comment vous avez glissé là-dedans et comment vous en êtes sortie ?
06:00 Au lycée, on m'a fait essayer en soirée et les effets ont été très forts pour moi.
06:07 Et puis à partir de là, je suis rentrée dans une boucle infernale
06:10 dont je suis sortie aujourd'hui.
06:12 L'écriture de mon album m'a énormément aidée justement à en sortir, donc la création.
06:17 Et puis je suis partie en cours de désintoxication aussi.
06:20 Et maintenant, vous le racontez dans "Plaisir, risque, dépendance"
06:24 et vous essayez aussi d'aider les autres à vivre moins fragilement cette adolescence ?
06:30 Oui, en tout cas, si je peux être un exemple pour ma génération, c'est avec plaisir.
06:36 Moi, cet album, ça m'a vraiment permis d'exorciser tous ces problèmes.
06:40 À présent, c'est sujet libre, Adèle Castion.
06:41 Et vous avez choisi justement un rappeur de votre génération pour une reprise.
06:46 "Plaisir, risque, dépendance" - Adèle Castion (J'ai du whattit, j'ai mon gang)
07:00 J'ai du whattit, j'ai mon gang Parle de rue, même ma bite, j'en le gagne
07:07 Jamais réfléchir quand on dégaine Une balle, tu meurs
07:14 Tes potes, ils meurent J'ai du whattit, j'ai mon gang
07:20 Parle de rue, même ma bite, j'en le gagne Jamais réfléchir quand on dégaine
07:27 Des balles qui pleuvent Des balles qui pleuvent
07:34 Encore une soirée sous le fond Et de chie de qualité
07:40 Oui, je sais qu'hier j'étais dans le fond Mais je vais y arriver
07:47 Encore une soirée sous le fond Et de chie de qualité
07:54 Oui, je sais qu'hier j'étais dans le fond Mais je vais y arriver
08:01 *Saskia de Ville*