Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00 - Brigitte, avant de nous expliquer comment ça marche, justement,
00:02 vous pouvez déjà nous dire à quel moment on en a besoin ?
00:05 - Oui, alors déjà, il faut remonter un petit peu au mécanisme du cœur.
00:09 Vous savez que votre cœur pulse le sang qui est indispensable
00:13 à toutes les cellules de l'organisme, puisque c'est lui qui va apporter
00:15 l'oxygène dont nos cellules ont besoin.
00:17 Et votre cœur, il se contracte tout seul.
00:19 C'est pas vous qui décidez.
00:20 Tiens, allez, vas-y, contracte-toi.
00:22 Ça se fait tout seul.
00:23 Pour comment ça se fait tout seul ?
00:25 Ça se fait, en fait, ça marche avec de l'électricité.
00:27 C'est pour ça qu'on fait un électrocardiogramme.
00:30 Et donc, il y a un petit circuit électrique autonome.
00:33 Regardez, je vais vous le montrer là.
00:34 Hop, hop, hop, il est là.
00:36 - Tenez. - Merci.
00:38 C'est tout ce que vous voyez en jaune, là.
00:41 Vous voyez, il y en a...
00:42 Vous savez qu'il y a quatre cavités dans le cœur.
00:44 Il y a deux oreillettes là-haut, les petites cavités, et deux ventricules.
00:47 Eh bien là, l'impulsion électrique, elle part de là et elle va aller comme ça,
00:52 se répandre comme une tache d'huile dans tout le cœur.
00:55 - C'est comme les fils électriques, quoi.
00:56 - Et ça va surtout envoyer l'impulsion...
00:58 Vous voyez le muscle cardiaque, il est bien épais,
01:00 puisqu'il faut qu'il pulse le son un petit peu partout.
01:02 Ce muscle cardiaque, on voit bien en rouge.
01:04 Et on voit bien que ce faisceau, il entoure complètement le cœur.
01:07 Et il fait que tout le cœur va se contracter à peu près, en moyenne, 80 fois par minute.
01:12 Un système totalement autonome dans notre cœur.
01:15 - Ce que vous décrivez, c'est quand tout va bien.
01:17 - Oui, c'est quand tout va bien.
01:19 - Et il bat à peu près à la même vitesse pour...
01:21 - Oui, 80 fois par minute, à peu près, pour les sportifs, un petit peu moins.
01:24 - D'accord.
01:26 - Mais alors, à quel moment on sait que ça va mal ?
01:28 On le sent, ça ?
01:29 - Alors, le cœur, il peut parfois se ralentir, battre plus lentement.
01:35 C'est ce qu'on appelle une bradycardie.
01:37 Et quand il se ralentit, le cœur, l'oxygène, du coup, arrive moins dans les cellules.
01:42 Donc, vous pouvez ressentir des symptômes comme des fatigues,
01:46 comme des vertiges, des petits malaises.
01:48 Et ça peut aller jusqu'à la syncope, c'est-à-dire, pof, on tombe,
01:52 on perd de connaissances et ça peut aller plus loin, jusqu'à la mort subite.
01:55 Voilà ce qui peut arriver.
01:57 Donc, des troubles du rythme.
01:58 Quand le cœur se ralentit, on comprend bien qu'il fait moins son boulot
02:02 et qu'on risque, justement, les ennuis dont je viens de vous parler.
02:05 - Qu'est-ce qui se passe après, quand on ressent ça ?
02:07 - Quand on ressent ça, il faut absolument consulter.
02:10 Et ça fait partie...
02:13 - Assez vite ? Non.
02:13 - Oui, en général, quand vous avez fait une syncope,
02:16 quand vous avez une petite fatigue, non, peut-être pas,
02:19 mais quand vous avez une syncope.
02:20 Et puis, généralement, quand vous allez voir votre cardiologue,
02:23 il vous prend toujours le poux.
02:25 Voilà, donc on sait, même soi-même, on peut le faire,
02:27 on peut prendre son poux soi-même.
02:29 Si on sent qu'on est un peu fatigué, un peu...
02:30 Qu'on a des petits vertiges et tout.
02:32 - Et si on n'arrive pas autour de 80, on s'inquiète ?
02:34 - Voilà, si on est vraiment en dessous, on s'inquiète.
02:36 - Le cardiologue, c'est quelqu'un qu'on devrait voir une fois par an ?
02:39 - Ah, je sens encore l'angoisse !
02:41 - C'est un diamage.
02:41 - C'est un diamage.
02:42 - 72e ordonnance depuis le début de l'année, l'Egypte.
02:45 Est-ce que le cardiologue, on le met dans sa to-do liste de...
02:48 - Une fois par an, je dois aller voir le cardiologue.
02:49 - Alors, si tu as des facteurs de risque, une obésité, ce qui n'est pas ton cas,
02:53 que tu ne fais pas de sport, ce qui n'est pas ton cas,
02:56 tu peux effectivement aller, mais généralement,
02:58 c'est ton médecin qui va te conseiller ou pas.
03:01 Mais s'il y a des facteurs de risque comme le tabac, le cholestérol,
03:04 tu vois, ces choses-là, il faut y aller.
03:07 - Donc, on installe dans le corps un stimulateur cardiaque pour créer le courant ?
03:15 - En fait, le pacemaker, ça va pallier la défaillance,
03:18 c'est-à-dire que ça va prendre le relais, si vous voulez,
03:21 de votre coeur quand celui-ci est défaillant.
03:23 - Bon.
03:23 - Alors, comment ça se passe ?
03:24 Un pacemaker, c'est quoi ?
03:25 C'est un petit boîtier hyper intelligent, mais ça ne va pas servir que de sentinelle.
03:29 Vous voyez le petit boîtier comme ça ?
03:31 Il est relié avec deux sondes.
03:32 Là, on parle du pacemaker, on va dire, le plus utilisé.
03:35 Mais maintenant, je vais vous montrer, il y en a des nouveaux qui sont faits différemment.
03:39 Vous voyez ce petit boîtier ?
03:40 C'est une merveille d'intelligence.
03:42 - Pas si petit.
03:43 - C'est une pièce de 2 euros.
03:44 - Ah, si.
03:45 - L'équivalent d'une pièce de 2 euros.
03:46 Mais moi, à mon époque, c'était grand comme un téléphone, quoi.
03:49 Donc, ça a quand même bien évolué et ça va continuer à bien évoluer.
03:53 Donc, ce petit boîtier, il est super intelligent.
03:55 Et en fait, il va servir non seulement à poser un diagnostic, c'est-à-dire de sentinelle.
04:01 Il va sentir quand votre coeur se ralentit.
04:03 Mais non seulement ça, mais en plus, s'il sent que ça se ralentit, qu'est-ce qu'il va faire ?
04:07 Il va envoyer une impulsion électrique au coeur et ça va se contracter.
04:13 Regardez où on va le positionner, justement, comment on va faire.
04:16 Vous voyez où il est, là ?
04:17 Il est sous la clavicule.
04:19 Voilà.
04:20 En fait, le chirurgien...
04:22 Vous voyez les 2 petites sondes ?
04:23 Il y en a une qui va dans l'oreillette.
04:25 Je vais encore les montrer, donnez-moi votre stylo.
04:26 - Oui, je vais faire ça.
04:27 C'est celui-là qui vous va.
04:30 - Donc, le petit boîtier, là, il est sous la clavicule.
04:34 Là, on a revissé les 2 sondes qu'on passe par la veine sous clavière.
04:39 Il y en a une qui va arriver dans l'oreillette.
04:42 Comme ce qui était fait tout à l'heure, comme ce qui est dans votre coeur,
04:44 quand tout va bien.
04:45 Et l'autre qui va arriver dans le ventricule.
04:47 Et donc, ce petit boîtier, non seulement il va poser le diagnostic,
04:51 c'est-à-dire qu'il va voir quand votre coeur ralentit,
04:53 mais en plus, il va envoyer l'impulsion électrique pour que, justement, ça se contracte.
04:58 - Pour le mettre là-bas, il faut tout ouvrir ?
05:00 - Alors, pas du tout.
05:01 C'est une petite anesthésie locale.
05:04 Voilà, on va vous faire une petite anesthésie locale, comme ça.
05:08 Éventuellement, si vous êtes un peu anxieux, on va vous donner un petit traitement,
05:11 un petit comprimé, un petit anxiolytique, c'est tout.
05:13 On ouvre.
05:14 On va faire une petite loge.
05:18 C'est sous la peau, mais c'est sur le muscle.
05:21 On ne va pas en profondeur.
05:22 Regardez, ça se voit très bien.
05:23 Vous voyez la petite cicatrice ? - Ah, c'est tout ?
05:25 - 4 cm, c'est rien du tout.
05:27 - Ah, sérieusement ?
05:28 - Non, on met le boîtier, on met les sondes dans les veines.
05:31 Ensuite, on relie les sondes au boîtier, évidemment.
05:34 Et voilà.
05:35 Alors après, vous voyez, quand je dis que c'est rien du tout...
05:39 - Non, non, mais je croyais que c'était, compte tenu de la taille,
05:43 que c'était plus compliqué.
05:45 - Mais avant, c'était beaucoup plus gros.
05:46 - C'est ça.
05:46 - Avant, c'était beaucoup plus gros.
05:46 - On a tous un souvenir, ça prenait quasiment la place du cadre.
05:51 - Oui, oui, c'était des gros...
05:52 Maintenant, c'est petit.
05:54 Et tu vas voir, je vais t'en montrer un qui est encore plus petit.
05:56 - Et il se débrouille tout seul, il est sur pile.
05:57 - Il se débrouille tout seul.
05:58 - Il ne faut pas le recharger comme la voiture électrique.
06:02 - Non, mais il a une durée de vie d'à peu près 10 ans.
06:04 Quand je vous ai raconté ça, c'est de manière simple.
06:06 Tout ça, ça se fait sous scopie, on voit.
06:09 Et on va régler la fréquence à laquelle on veut qu'il se mette en marche.
06:13 Le médecin va dire, va le régler en dessous de 60.
06:18 Hop, hop, hop, c'est à toi de travailler.
06:19 Mais sinon, le reste du temps, quand tout va bien, c'est votre coeur qui se contracte.
06:23 Et lui, il prend juste le relais quand ça baisse.
06:26 - Une autre question, quand il va trop vite, le coeur, même système ou pas ?
06:29 - Alors, c'est un système, vous connaissez tous les défibrillateurs
06:32 qu'on a tous dans les lieux publics, etc.
06:34 C'est un peu la même chose.
06:36 Mais c'est quand il va trop vite, donc il va détecter que vous allez trop vite.
06:40 Et donc, il se débrouille et là, il va resynchroniser.
06:43 - Est-ce qu'il faut, de temps en temps, retourner voir son chirurgien
06:47 pour qu'il règle un peu ?
06:48 - Alors, quand on reprend l'exemple du pacemaker,
06:52 je vais quand même vous montrer les nouveaux.
06:54 Je vais vous montrer, comme c'est assez miniaturisé, comme tu le disais.
06:57 Regardez, ça ressemble à la taille d'une capsule comme ça.
07:05 Avec, vous voyez, avec des petites encres.
07:07 Et en fait, on va juste glisser le petit défibrillateur.
07:11 On va le laisser là.
07:12 Après, on enlèvera la sonde.
07:14 Là, il n'y aura plus de sonde du tout.
07:15 C'est en fait le même qui fait à la fois la détection du ralentissement
07:20 et à la fois de l'impulsion.
07:22 Donc, il va se loger, on va le mettre entre les deux ventricules, dans le muscle.
07:26 Si on peut revoir tout le schéma d'avant, les tout premiers schémas.
07:30 - Ça, c'est une radio, hein ?
07:30 - Pardon ?
07:31 - Une radio, ça ? On voit ça à la radio ?
07:33 - Oui, on voit ça à la radio, c'est du métal.
07:35 - En fait, on va le poser là.
07:36 Là, on va passer par la fémorale, par la veine.
07:39 Là, par contre, on ouvre au niveau de la jambe.
07:42 On passe, toc, toc, toc, toc, on fait monter jusqu'aux ventricules.
07:46 - Oui, il y a plein de déopération.
07:47 - Le petit, la capsule, là.
07:50 Là, on la pose, elle a comme des encres.
07:53 Elle va rester accrochée là.
07:54 - Ah, j'ai vu les encres.
07:55 - Et on enlève la sonde et après, on la laisse se débrouiller tout seul.
07:58 Et donc, voilà comment ça fonctionne.
08:00 Juste pour vous dire, c'est une intervention légère.
08:03 Évidemment, le lendemain, on ne va pas faire de l'haltérophilie.
08:06 On va faire un peu attention et tout ça.
08:08 Mais après, vous vivez normalement, quoi.
08:10 Et beaucoup mieux qu'avant, puisque vous n'êtes plus essoufflé,
08:13 vous n'êtes plus fatigué, vous n'avez plus de vertige.
08:15 Juste une petite chose, au portique, on va vous donner...
08:18 - Oui, ça sonne.
08:19 - Dans les aéroports.
08:20 Non, on vous donne une carte pour éviter, justement, de les...
08:23 Et pour les IRM, c'est des examens où, là aussi, il faut dire,
08:26 mais tout ça, c'est donné.
08:27 On vous donnera un carnet, vous avez une carte, le médecin vous expliquera.
08:31 Au début, on voit le médecin deux fois par an.
08:33 Puis après, on le voit moins.
08:34 Puis autre chose, une petite précision qui n'est pas très gaie,
08:37 mais pour ceux qui sont porteurs de pacemakers,
08:40 pour les incinérations, il faut le faire enlever avant.
08:42 - Oui, c'est vrai.
08:43 - Merci d'avoir...
08:44 - Je suis incinérateur, donc...
08:46 - Bon, merci, Brigitte.
08:50 [Musique]