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Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing de Lidl France, est l'invité du Live Toussaint ce vendredi pour débattre de la shrinkflation et des moyens mis en œuvre pour endiguer l'inflation. 

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Transcription
00:00 Michel Biero, chez Lidl, est-ce que vous faites de la "shrinkflation" ?
00:02 On explique à nos téléspectateurs, encore une fois, c'est important,
00:05 on réduit le grammage tout en continuant à augmenter le prix
00:08 et donc on a une explosion du prix au kilo.
00:11 Est-ce que chez Lidl, c'est une pratique ?
00:14 Alors non, bien évidemment, ça se pratique sur les grandes marques,
00:18 sur les marques nationales.
00:19 Alors, vous restez mesuré, ce n'est pas des centaines et des centaines de produits,
00:24 mais c'est vrai qu'il y a certaines multinationales
00:27 qui jouent à ce jeu et qui, de façon très intentionnelle,
00:31 baissent de 10 grammes un produit sans en changer le prix
00:35 ou peut-être, et souvent même, en augmentant le prix.
00:38 D'accord ? Le prix déjà pour nous à l'achat.
00:40 Nous, ce qu'on fait chez Lidl, alors surtout pas de la "shrinkflation",
00:43 je qualifie ça de vol, c'est du vol, clairement.
00:46 Aucun produit MDD chez Lidl ?
00:47 Aucun produit MDD.
00:48 Ce que je peux faire en cette période d'inflation,
00:51 c'est de dire, j'ai un kilo de poulet que je vendais 10 euros,
00:55 et bien je vends aujourd'hui du 500 grammes à 5 euros.
00:58 D'accord ? Donc, je n'ai pas augmenté le prix,
01:00 j'ai juste diminué la quantité pour que, en prix facial,
01:04 le consommateur voie 5 plutôt que 10.
01:06 Mais pas d'évolution, donc du prix au kilo ?
01:08 Certainement pas, certainement pas, c'est du vol.
01:10 C'est inacceptable.
01:11 Vos concurrents, eux, mettent en rayon beaucoup de produits
01:16 qui sont issus de ces grandes marques et ont décidé,
01:19 c'est le cas de Carrefour, mais Michel-Édouard Leclerc l'a dit aussi ce matin,
01:22 finalement, d'afficher ces pratiques
01:25 et de mettre une espèce de petite étiquette sur ces produits.
01:32 Vous, il n'y en a vraiment aucun ?
01:33 Non, parce qu'on a très peu de marques.
01:35 J'ai compris, mais il y en a quand même quelques-unes.
01:38 Quand on me le propose, je le refuse, je suis en droit de refuser.
01:40 Mais vous savez ?
01:42 Bien sûr que je le sais, je vois très bien que le paquet,
01:45 il passe de 100 grammes à 95 grammes, par exemple.
01:47 Donc vous dites non ?
01:48 Je dis non.
01:49 Il peut y avoir des industriels qui décident de passer
01:53 de 300 millilitres à 250 millilitres et qui le marquent sur le packaging.
01:58 Nouveau format, nouvelle recette.
02:00 Et à ce moment-là, il n'y a pas de souci.
02:01 D'ailleurs, c'est ce que Bruno Le Maire demande.
02:03 C'est qu'on explique aux consommateurs qu'on a baissé le grammage.
02:06 Vous venez d'employer un mot fort.
02:07 Vous venez de dire "c'est du vol".
02:09 Oui, mais tout le monde nous explique qu'en réalité, ça n'est pas illégal.
02:14 Alors c'est du vol.
02:15 C'est du vol.
02:16 Le vol, c'est un délit grave.
02:17 C'est du vol pour le consommateur.
02:20 Le pauvre, il ne le voit pas.
02:22 En fait, ça passe inaperçu pour le consommateur,
02:26 sauf qu'il se fait avoir parce qu'il avait l'habitude.
02:28 Il ne le sait pas.
02:29 Il ne le voit pas.
02:30 Il avait l'habitude d'acheter 100 grammes à 2 euros.
02:34 Demain, il achète 90 grammes à 2 euros.
02:36 Pardon, c'est une hausse de tarif déguisée et cachée.

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