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Art et designTranscription
00:00 C'est la communauté business, c'est la communauté artistique. Et dans les artistes, il y a les parentres, il y a des chanteurs, il y a des philosophes. Et moi, je suis quelque part au milieu. Je fais la médiane.
00:27 Vous ne me dites pas que vous vous filmez ?
00:31 Absolument !
00:33 Je suis beg de naissance, alors si je ne begue pas, c'est que je suis heureux. Si je beguais, on s'arrête.
00:39 Alors, avec un pot, je serais beaucoup mieux. On fait la pause, je prends le ponche et là vous allez voir.
00:45 On a une exposition pour le thème des déséquilibres. Qu'est-ce que tu as pensé des œuvres au regard de ce thème ? Qu'est-ce qu'elles ont évoqué chez toi ?
00:57 Les œuvres elles-mêmes, je peux tout te dire, elles avaient pour moi beaucoup moins d'intérêt que les personnalités.
01:03 Le déséquilibre, il se situe surtout dans la malcompréhension des problèmes de l'autre.
01:09 Le déséquilibre de l'autre tout en étant dans la même communauté.
01:13 Donc les gens s'attendaient à trouver des gens, leur égo, de la compassion, mais c'était tout le contraire.
01:22 Tout en étant dessemblables, ils ont découvert la plus profonde différence.
01:28 Et tu as ressenti ça entre les artistes eux-mêmes ?
01:33 Entre les artistes eux-mêmes et entre des œuvres, maintenant on va aller plus loin, il y avait quand même un côté profondément historique.
01:44 Il y avait des œuvres vraiment voodoo, quelque chose de...
01:47 Tu parles du travail Léarnest, du Théoprince.
01:49 Voilà, donc très intéressant bien évidemment.
01:51 A l'autre côté des œuvres vraiment de l'art contemporain qui n'ont pratiquement aucun rapport avec l'histoire.
01:57 Sauf quand on se penche bien dedans, on y voit ce train de communion.
02:05 Mais les œuvres ça m'intéresse à vrai vous dire beaucoup moins que les gens.
02:09 Et je pense que les œuvres vont évoluer suite à cette manifestation.
02:14 Finalement elles vont s'influencer non seulement dans leurs discours, mais dans leurs œuvres aussi.
02:19 A mon avis il y aura des évolutions dans les années à suivre.
02:23 Alors en s'agissant du travail de Léarnest, en réalité il n'est pas du tout axé sur le voodoo, mais sur les trois religions.
02:31 J'avais un guide, mais je lui dis tu te tais, tu ne me dis rien parce que je veux rester ignorant, je veux avoir mon impressionnement avec ma petite culture artistique qui est toute petite.
02:41 Je dis tu ne me dis rien parce que tu me donnes trop d'indices, donc du coup c'est plus...
02:47 Parce que l'art il faut le voir tel qu'il est. Plus il est expliqué, moins on le sent, moins il y a de sentiments.
02:53 Donc l'art, celui que j'ai senti, il y avait des choses qui m'ont choqué.
03:01 C'était notamment des autoportraits.
03:05 Alors de qui? Je ne sais plus le nom. Est-ce que tu te souviens?
03:10 Non, mais c'était des portraits vraiment défigurés, c'était pratiquement des masques. C'est comme un homme qui voit en lui-même...
03:18 A quel endroit de l'exposition? Est-ce que c'est quand tu rentres à gauche?
03:22 Voilà. Donc c'est le travail vraisemblablement de Djim qui est tout ce qui est présent.
03:26 Voilà, donc ça m'avait choqué. J'ai eu du mal à regarder cette image parce que j'étais accompagné, mais en étant seul, je pense que je m'attarderais parce que je verrais mon caca à moi.
03:36 Je verrais ma mauvaise image à moi. Mais c'était un peu choquant.
03:40 Mais je n'ai pas analysé après parce que j'étais accompagné et quand on est accompagné, on a du mal à faire une introspection.
03:48 Donc j'arrive à trouver des mots difficilement, mais j'arrive.
03:52 Est-ce que tu as vu la performance de nos amis de Trinidad?
03:57 Tu vois que je ne suis pas toujours prompt. Tu as choqué.
04:01 Là, je ne te choque pas avec mon portrait.
04:03 Non, mais l'autre portrait, j'ai trouvé ça quand même fort.
04:07 Mais le problème, c'est que dans cette aventure, quand tu crouses, tu crouses, tu arrives à la douceur.
04:11 Oui. Légèrement violente du penche.
04:13 On va voir. Voilà, je te le dis moi.
04:15 Comment tu t'appelles?
04:17 Douchko.
04:19 Douchko.
04:21 J'avais 19 ans. J'ai quitté le pays pour une raison qui n'était pas très claire.
04:27 Mes parents m'ont très mal pris et mon adolescence.
04:29 Claire ou clair? Claire.
04:33 Elle a fait de même. Elle rentre dans le pays pour elle.
04:37 C'est très important parce que c'est son pays natal.
04:40 Mais elle rentre tout en étant étrangère ici.
04:43 Donc, fatalement, elle a un parcours qui a évolué par la culture anglo-saxonne.
04:50 Elle a du mal à se trouver des quers avec la culture qu'elle avait quitté ici.
04:58 D'où ce petit clash.
05:01 Elle a du mal à comprendre pourquoi on ne la comprend pas.
05:05 En gros, c'est ça.
05:07 Mais concrètement, tu dis qu'elle revient pour un autre pays.
05:09 C'est le déséquilibre. J'ai trouvé très parlant le déséquilibre entre la culture Frenchie et la culture anglo-saxonne.
05:16 Entre le colonial, le côté moderne, le côté historique, il y a un déséquilibre très profond.
05:25 Et dans l'oeuvre elle-même, j'ai du mal à vous dire...
05:29 Il y a le chat qui nous fait...
05:33 C'est lui qui va peindre cette pose-là d'un chat.
05:38 Elle est très...
05:40 Mais l'oeuvre elle-même, je ne suis pas suffisamment carré à l'art pour vous dire où est-ce que j'ai trouvé un déséquilibre.
05:47 Tu as commencé? Tu as raté alors?
05:51 Comment ça va?
05:53 Il y a un client, il veut dire qu'il a un beau but, il ne veut pas travailler, il est non productif.
06:01 Alors, je pose la question à ta place.
06:06 Pourquoi ça déchaîne les passions? Pourquoi?
06:09 A mon avis, du fait que vous vous êtes mis dans une configuration d'un cocktail qui est l'art,
06:16 donc la culture, mais aussi l'argent, le business et tout ça,
06:23 sur un fonds de l'internet qui est censé être gratuit.
06:27 Donc cette contradiction de l'art du business, à mon avis, c'est ça qui déchaîne beaucoup de passion.
06:35 Parce qu'il y a des gens qui font qu'ils vivent aussi.
06:38 Oui, mais là il n'y a pas tellement d'enjeux économiques.
06:42 La personne avec laquelle j'ai discuté a des enjeux avec lesquels j'ai discuté.
06:46 Ce n'est pas ce qu'elle m'avait dit.
06:50 Oui, mais j'ai le sentiment que l'idée c'est de, c'est véritablement de montrer en pays caraïbe,
07:03 de créer un événement culturel en pays caraïbe,
07:08 avant même d'avoir une préoccupation économique.
07:14 Il y a un exemple concret de déséquilibre lors de cette manifestation,
07:21 à savoir accompli entre deux critiques d'art.
07:24 J'aime bien l'idée de rapprocher ça au terme du déséquilibre.
07:27 Je pense que c'est effectivement.
07:29 Arbe Maou est pour moi une manifestation qui se doit d'exister,
07:32 qui est importante et à qui je souhaite vraiment le plus bel avenir.
07:38 Le programme n'était pas clairement défini.
07:40 Alors, il n'était pas clairement défini.
07:42 La faute à qui ? Je l'avoue aux organisateurs et j'en fais partie.
07:46 Quand je dis aux organisateurs, parce que j'ai beaucoup...
07:48 C'est ce qui est ressorti de ce que nous a dit André,
07:50 quand je lui ai posé la question de savoir qu'est-ce qui lui avait été dit
07:55 en vue de la préparation de son intervention.
07:59 Il m'a répondu qu'il n'avait eu aucune directive ou indication
08:04 sur ce qu'il devait faire, sur ce que vous attendiez.
08:08 En même temps, Jean-Marc m'a dit que pour lui, c'était l'évidence
08:13 qu'en invitant un critique d'art sur cette manifestation,
08:17 il entendait que la critique porte sur les œuvres figurant dans cette manifestation.
08:24 Donc, il y a eu sans doute là un manque de communication
08:30 qui explique peut-être la façon dont les critiques ont travaillé, en l'occurrence.
08:35 Oui, alors déjà le rappel tout bête.
08:38 Aucune structure capable de former véritablement les artistes.
08:42 À partir du moment où ils veulent se former, ils sont obligés de partir.
08:45 Ça, c'est le premier constat.
08:46 Ils aillent en France, autre part en Europe.
08:48 Moi, je suis allée en Angleterre ou au Canada, etc.
08:52 Ils font leur école d'art.
08:54 On sait tous que, surtout dans le modèle anglo-saxon que je connais bien,
08:58 on nous formate, ni plus ni moins.
09:02 Je n'ai pas l'honte de le dire.
09:04 Je ne sais pas si après on peut parler d'écriture en pays dominé,
09:06 comme l'a dit André Rieu, mais je pense qu'on peut en parler même à ce niveau-là.
09:11 Je pense aussi qu'il est important…
09:13 Peut-être qu'il y a une manière très générale de comportement.
09:15 Oui, voilà.
09:16 Déjà, tout simplement cette dualité marge et centre.
09:20 De la même façon que nous, de la marge, on serait amené à devoir aller vers le centre
09:24 pour apprendre certaines choses, histoire de l'art, etc.
09:27 Je pense qu'il est important pour ce centre de réactualiser,
09:30 de remettre en présence et surtout de réactualiser sa définition.
09:34 Moi, quand j'ai proposé à Jean-Marc la participation d'André Rieu,
09:39 je tenais, parce que je connaissais sa souplesse et sa capacité,
09:43 surtout de réflexion, de réadapter ces choses.
09:46 C'est quelqu'un d'extrêmement ouvert.
09:48 Tu avais constaté que sur le site paria, il y avait effectivement une grande ouverture d'esprit,
09:54 de nombreux échanges, mais qu'il ne s'intéressait pas particulièrement à l'art caribéen.
10:02 Pas du tout.
10:03 Et tu y as vu là une opportunité d'inclure dans la dynamique de ce…
10:12 De recenser un peu tout ce qui se fait en France.
10:14 C'est ça.
10:15 Cette France d'outre-mer dont on ne parle jamais, quasiment pas.
10:19 Je voulais vraiment créer une rencontre entre d'un côté un théoricien qui est effectivement français,
10:26 donc forcément de conception au niveau de ses pensées françaises,
10:31 même s'il critique énormément.
10:33 On ne l'a peut-être pas senti, mais moi le connaissant bien,
10:36 je sais qu'il est très critique vis-à-vis de la France et des institutions françaises, etc.
10:40 Et de l'autre côté, une voix lupéenne qui s'est complètement formée dans le milieu anglo-saxon,
10:45 que je connais très bien, et qui me semblait, via ses cultural studies justement,
10:50 apporter un complément de ce que M. André-Roulier a apporté.
10:55 L'idée pour moi, au départ, c'était que peut-être André-Roulier fasse une proposition à Claire Tancons
11:02 de s'occuper de tout ce terrain caribéen au sein de Paria.
11:06 L'attitude de Claire est contrairement à ce qu'elle pense,
11:12 pas du tout en opposition avec celle d'André-Roulier,
11:15 mais tout simplement un complément.
11:17 Et c'est ça qu'elle n'a, à mon avis, pas du tout saisi.
11:20 Je suis un peu déçue parce que ça a quand même un petit peu divisé la communauté des artistes
11:26 entre peut-être ceux qui seraient pro-Roulier et pro-Tancons,
11:31 mais ça c'est peut-être le problème de tout théoricien quand il change vis-à-vis des artistes
11:38 et qu'il crée sa propriété d'une, on ne sait plus en France.
11:41 Les artistes, à part le souci de la forme,
11:44 ils n'ont peut-être pas toujours l'accompagnement nécessaire pour essayer d'inscrire leur forme
11:51 dans un discours, on va dire, bien clarifié.
11:54 Ils ont des discussions, ils créent comme ça, ils ont envie de parler de tel thème, etc.
12:00 Mais ils ne peuvent pas véritablement synthétiser, schématiser tout comme le fait un critique.
12:06 Ça me permet de penser un format qui serait différent, à savoir que Art bémao,
12:10 même au niveau théorique, pourrait être un lieu d'expérimentation.
12:14 Ce que là, ni Jean-Marc ni moi-même n'avions prédit.
12:18 Même les théoriciens se doivent de se remettre en question,
12:23 de confronter leur théorie et peut-être justement,
12:27 en étant avec les artistes et les autres théoriciens, donc pas tout seul,
12:31 avancer dans leur propre travail de théoricien.
12:34 Le saut qualitatif qu'on a fait entre la première session et cette deuxième session
12:38 va permettre de poser les pierres pour justement les autres sessions d'Art bémao
12:43 et ça va à mon avis produire non pas juste une manifestation intéressante pour la voilie,
12:48 mais une manifestation d'envergure qui pourrait être vraiment un vrai modèle nouveau pour toute la carrière.
12:54 Ce n'est là que parce qu'il y a eu derrière l'impulsion d'un artiste qui sort ses tripes,
12:59 qui vraiment s'investit forcément,
13:03 investit avec lui quasiment toute sa famille derrière.
13:07 Et cette impulsion-là, je ne suis pas certaine qu'un commissaire puisse l'avoir.
13:12 Merci.
13:14 Merci.
13:16 [Musique]
13:36 Je suis allé sur le plateau de télévision, j'arrive, alors ils font une image de moi,
13:41 je vois le nom de mon militant et tout, blablabla, plein de patries.
13:45 Je suis revenu pour moi ici, je suis là, ici à la place de M. Hervé Telemar,
13:49 un artiste qu'on peut faire comme comédien haïtien,
13:53 je ne comprends pas le concept, je ne comprends pas l'inculture de gens de télévision et de radio
14:00 qui apprécient nous, personne n'est venu demander ce qu'il avait avant.
14:04 C'est anormal, je ne m'associe pas du tout à ce fonctionnement-là.
14:11 Et pourquoi il n'est pas venu ici ?
14:15 J'ai demandé à mon vice à l'antenne, parce que lui il m'a dit qu'il n'a pas pu accéder à vos studios
14:21 parce qu'il a renforté vos logs.
14:23 Je lui ai dit "mais c'est blessant de dire ça à quelqu'un".
14:28 En plus de ça, il a fait son service public, vous savez à quoi.
14:31 Même si vous ne pouvez pas le faire au milieu, mais vous venez à lui.
14:34 Est-ce qu'on était pour venir s'enfuir ?
14:36 Je disais à Joël, il a dénoncé une discrimination et un petit discrèt,
14:41 et la réaction, ils me disent d'aller les déstabiliser.
14:44 Il est déstabilisé, il ne fait pas de commission.
14:47 Et il y avait deux autres invités, qui ont argué au monseur après, alors là ça a été vraiment...
14:52 Et tu penses que ça va passer ?
14:54 Non mais, en direct ?
14:56 Est-ce que ça veut dire qu'il y a quand même un journaliste qui va se déplacer pour venir ?
15:00 Non mais ça veut dire que sinon il serait vraiment...
15:02 Non, non, non.
15:04 Ah mais, je t'ai fâché.
15:06 Tu t'es fâché et tu l'as fait savoir.
15:08 Mais j'ai le profil ici de quelqu'un qui chaque fois qu'il va à la télévision,
15:14 les journalistes sont toujours pleurs.
15:16 Les journalistes sont pleurs mais ils sont heureux, ils s'en tiennent à ce que je les dis.
15:18 Et l'émission elle était intéressante ?
15:21 Non mais ils t'ont posé des bonnes questions, et ils se sont intéressés.
15:26 Alors moi j'ai surtout misé sur la participation des gens pour faire venir les gens à l'exposition.
15:33 Et puis à ce moment-là, j'ai dit, les enfants qui sont devant la télévision, je vous parle.
15:38 Demandez à vos parents de vous emmener voir les expositions, c'est ce qui développe l'esprit artistique chez les gens.
15:43 Il n'y a pas que manger et boire, il faut rencontrer des enfants aussi.
15:46 Je leur ai dit, mais souvent, vous faites référence à la France,
15:49 mais à 7 ans, 6 ans en France, les enfants vont voir des musées.
15:52 On n'a pas de musée nous chez nous.
15:54 Est-ce que c'est ça que vous vous servez ? Vous voulez nous élever avec ça ?
15:58 Avec la bêtise de temps ?
16:00 Et est-ce qu'il y a un journaliste qui a écrit le certif ?
16:06 Parce que tu as dit que la personne qui t'a laissé ouvert a l'envie.
16:10 Non mais putain, tu n'as pas un point de respect quand même à ce que je te dis après.
16:14 Et la vôtre ?
16:16 Donc tu n'as pas eu l'impression de me faire rigoler ou d'envier ?
16:19 Non, non, non, je veux surtout parler à la population, aux gens.
16:23 Parce que sinon, c'est trop bien.
16:26 J'ai atteint le but.
16:28 Tu as eu la satisfaction de dire ce que tu es en train de dire.
16:33 Mets-toi mon truc là, après il m'en joue.
16:37 (Musique)
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17:06 (Musique)
17:15 (Musique)
17:18 Merci à tous !
17:20 merci à bientôt !