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  • 10/06/2023
L’essayiste, était invité dans Les Visiteurs du Soir, ce samedi 10 juin, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur le dérèglement climatique : «L’enjeu n’est pas de rationner l’économie mais bien d’accélérer le déploiement des infrastructures chez nos partenaires commerciaux».

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Transcription
00:00 C'est-à-dire que le rapport entre richesse et émissions de CO2 est loin d'être évident.
00:04 Aujourd'hui, il est vrai qu'à l'heure où l'on parle, les riches sont surreprésentés parmi les plus gros émetteurs.
00:10 Ça, c'est une réalité, mais ce n'est pas une fatalité.
00:12 C'est-à-dire que lorsque vous regardez aujourd'hui les trajectoires d'émissions de nombreux pays riches,
00:16 ça fait quelques années que beaucoup de pays ont avancé ce qu'on appelle leur découplage,
00:20 c'est-à-dire une déconnexion entre la croissance économique et les émissions de CO2,
00:24 précisément parce que les technologies évoluent et que la manière de produire aujourd'hui n'est pas la même
00:29 que la manière de produire il y a 70 ans.
00:32 Donc ça aboutit aujourd'hui, par exemple, à ce que les émissions territoriales par tête en France
00:36 soient inférieures à celles des émissions sud-africaines, chinoises ou même mongoles.
00:41 Et ceci alors que nous sommes bien plus riches que les Sud-Africains, les Mongols et que les Chinois.
00:46 Alors demeure encore une fois la question des émissions importées.
00:48 Il est vrai que la France importe encore beaucoup trop d'émissions de la part de ses partenaires commerciaux.
00:54 Mais là encore, si on veut réduire ces émissions sans compromettre la prospérité de l'humanité,
01:00 l'enjeu n'est pas de rationner l'économie, ce qui compromettrait notre capacité à investir dans les infrastructures bas carbone,
01:07 mais bien d'accélérer le déploiement des infrastructures chez nos partenaires commerciaux,
01:12 les mêmes infrastructures dont nous bénéficions aujourd'hui.
01:16 Quand par exemple la France travaille avec la Chine pour lui fournir un EPR,
01:20 elle travaille dans la bonne direction, c'est-à-dire qu'elle travaille à décarboner les systèmes électriques de nos partenaires commerciaux,
01:26 ce qui a quatre vertus sur le plan économique et environnemental.
01:28 Économique parce que vous offrez des débouchés à vos industries.
01:31 Économique encore puisque vous investissez dans la croissance économique mondiale en enrichissant votre partenaire commercial.
01:38 Environnemental car en aidant à décarboner vos partenaires commerciaux,
01:41 vous les dissuadez de recourir à des énergies fossiles localement.
01:45 Et environnemental enfin, puisqu'en décarbonant les systèmes électriques des pays étrangers,
01:49 vous réduisez les émissions importées de tous les pays qui commercent avec ces pays-là.
01:56 Donc les émissions importées en France reculent depuis une dizaine d'années sans que la croissance économique ait été compromise.
02:03 Ça ne va pas assez vite, ça ne va pas assez loin.
02:05 Là-dessus, on est parfaitement d'accord sur l'état des lieux.
02:08 Mais si on veut aller beaucoup plus rapidement, il me semble-t-il beaucoup plus juste et beaucoup plus efficace d'investir davantage
02:14 dans la décarbonation de nos processus de production.
02:17 Et ce n'est pas par une politique de quota qui appauvrira l'humanité qu'on y parviendra,
02:22 puisque appauvrir l'humanité, c'est la meilleure manière précisément de nous éloigner des solutions coûteuses,
02:28 indispensables à la mise en œuvre des investissements dont nous avons besoin,
02:32 à la fois pour décarboner, mais aussi pour nous adapter,
02:36 puisque nous savons que l'adaptation est là encore un luxe de pays riches
02:39 et qu'il est beaucoup plus facile de résister aux aléas naturels
02:43 quand on est un pays développé que lorsqu'on est un pays du tiers monde.
02:46 [Musique]
02:50 [SILENCE]

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