Mercredi 7 juin 2023, SMART JOB reçoit Sandrine Chourrout (DRH, Majorian) , David Herlem (directeur général, Groupe Partnaire) et Jérôme Miara (PDG, OBEA)
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00:00 [Musique]
00:11 Le Cercle RH, notre débat quotidien pour parler des saisonniers, des intérimaires et évidemment en creux de cette pénurie de main d'oeuvre
00:18 dans certains métiers puisque le top 10 de Pôle emploi on l'a présenté dans le Cercle RH
00:23 on voit que c'est la même chose, les serveurs, les cuisiniers, l'aide à la personne
00:29 le nettoyage évidemment ce sont des emplois pénurie que les entreprises ne trouvent pas et puis il y a des emplois saisonniers puisqu'il était indiqué
00:36 cultivateur, les ramasseurs, le vignoble, tous ces métiers là eh bien sont en
00:42 difficulté, on en parle avec mes invités, ils ont peut-être la formule magique pour trouver la solution
00:48 Sandrine Chourou merci d'être avec nous, vous êtes des RH de Majorian
00:53 Majorian, alors vous venez du secteur je crois de l'hôtellerie, c'est un secteur que vous connaissez bien
00:58 je viens de l'hôtellerie
01:00 restauration j'étais des RH du groupe Ducasse au préalable
01:03 voilà vous connaissez bien, Majorian c'est quoi, vous accompagnez les hôteliers
01:07 on propose différentes solutions pour les hôteliers restaurateurs
01:10 ça va de la centrale d'achat à
01:14 cabinet de recrutement à
01:16 société de conseil et de formation et également nous venons de lancer un label sur la qualité de vie au travail
01:23 et un calculateur d'empreintes carbone
01:27 dans l'hôtellerie restauration c'est un vrai sujet évidemment
01:31 avec nous Jérôme Ienra bonjour Jérôme, ravi de vous accueillir, PDG d'OBA et Cambios, deux sociétés
01:37 complémentaires et différentes, exactement, ressources humaines d'un côté, digital de l'autre, deux sujets qui sont qui sont assez clés
01:44 et qui peuvent apporter des réponses
01:47 au sujet du jour sur l'attractivité par exemple, vous accompagnez beaucoup d'entreprises qui ont cette problématique
01:54 garder mes talents, les recruter et faire en sorte qu'on puisse les accompagner dans la durée avec nous David Erlem, bonjour David
02:00 vous êtes le directeur général du groupe
02:02 partner et quand on vous dit vous êtes une entreprise d'intérim vous me dites non je suis une entreprise de recrutement, tout à fait
02:07 vous en faites aussi quand même de l'intérim, beaucoup mais on balaie tout le spectre du recrutement au travers
02:13 de cabinets qui font de l'approche directe
02:16 dans les métiers de la life science par exemple jusqu'effectivement au travail temporaire et au saisonnier
02:22 vous l'avez vu cette étude Pôle emploi
02:24 j'ai envie de dire c'est la même étude tous les ans, Pôle emploi sort les dix métiers pénuriques et c'est toujours les mêmes métiers
02:29 je tourne vers vous parce que vous avez vous êtes passé par ces métiers de l'hôtellerie puis chez Ducasse et dans de très belles
02:35 maisons aujourd'hui vous les accompagnez
02:37 qu'est ce qui se passe pourquoi on trouve pas de serveurs et de cuisiniers pourquoi c'est si compliqué
02:42 c'est quoi c'est des métiers pénibles les gens veulent plus les faire soyons cash
02:45 ce sont des métiers difficiles ce sont des métiers de passion
02:51 jusqu'ici il y avait suffisamment de personnes pour
02:54 pour travailler beaucoup beaucoup dans ces métiers là et la crise sanitaire est passé par là donc il y avait déjà des difficultés
03:01 préalables et là les gens ont goûté à autre chose je pense
03:05 et se disent qu'il y a d'autres possibilités et donc il y a beaucoup de personnes qui ont changé de métier
03:10 mais chez vous de votre côté vous avez forcément des interlocuteurs qui vous disent j'ai besoin de serveurs j'ai besoin de
03:15 qu'est ce que vous leur répondez remettez vous en question vous
03:19 petit artisan de la restauration faites des équipes de deux équipes du matin et du soir limitez faites qu'il y ait des pauses
03:26 ou faites qu'il n'y ait plus de pause et que les horaires soient... parce que la pause c'est quand on finit le service on a deux heures
03:32 on traîne on traîne dans les rues puis on reprend à 17 heures donc on a passé 15 heures au boulot quoi
03:37 alors dans la continuité de ce qui vient d'être dit effectivement
03:41 la période covid a transformé beaucoup le marché du saisonnier
03:45 beaucoup de saisonniers ont découvert finalement que en travaillant dans l'industrie dans la logistique ils avaient des conditions de travail qui étaient quand même plus simples
03:52 pas de week-end pas de nuit et derrière une capacité à s'organiser personnel qui est très différente
03:57 et c'est là où on a perdu quand même beaucoup en tout cas de saisonniers dans ce secteur d'activité
04:02 alors oui bien entendu dans ce que je dis il y a déjà un certain nombre de solutions c'est comment finalement
04:06 les acteurs du secteur vont adapter finalement des travails qui sont effectivement avec des coupures qui sont complexes à gérer dans l'organisation personnelle
04:13 le travail effectivement où globalement aujourd'hui plus personne ou plus de monde veut travailler les week-end
04:18 mais globalement ce marché là c'est aussi un marché comme on le disait de passion et de trajectoire
04:23 autorisez moi c'est paradoxal parce que les gens n'ont jamais autant dépensé dans le loisir
04:26 pour partir en week-end pour partir dans des parcs d'attraction quand on voit les résultats des parcs et au même moment Jérôme Mirat
04:32 on n'a pas la main d'oeuvre c'est ça cartonne mais ils n'ont pas les gens pour servir
04:37 c'est ce qui explique aussi que le marché de plus en plus tendu parce que la demande est de plus en plus forte
04:43 les saisons s'étendent sur l'année c'est à dire qu'il n'y a plus simplement la saison juillet août maintenant on part en week-end un peu tout le temps dans l'année
04:50 et donc évidemment
04:52 ceux qui offrent ces services sont maintenant obligés d'être capables d'y répondre toute l'année donc ça remet de l'attention sur le marché
04:59 alors certes c'est un secteur qui est tendu sur le plan du recrutement mais en même temps on peut tenter de le valoriser
05:06 parce que
05:08 parallèlement quand on interroge les jeunes, les jeunes ils aiment bien la flexibilité
05:11 et être saisonnier c'est aussi pouvoir accéder à un métier qui offre de la flexibilité
05:15 donc je crois qu'il y a cet effort un peu marketing à opérer pour sortir de l'image un peu traditionnelle d'un métier pénible
05:25 alors il est vrai que dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration
05:29 c'est 98% d'entreprises de moins de 50 et ces entreprises là sont des artisans qui peuvent être un peu démunis
05:37 justement pour structurer l'offre de recrutement, pour structurer les parcours de carrière chez eux
05:44 donc c'est là dessus peut-être qu'il faut inciter. 44% des saisonniers ont moins de 26 ans
05:48 18% des salariés du privé ont moins de 26 ans donc on voit que c'est quand même une population jeune
05:52 et 77,6% d'entre eux, ces fameux saisonniers
05:56 ont des revenus salariés annuels inférieurs à 12 440 euros
06:02 donc c'est 38%
06:05 globalement de la population globale. Est-ce qu'il y a un enjeu de salaire ? On va parler des logements parce qu'il y a un autre
06:10 sujet qu'on mettra sur la table c'est
06:12 si vous pouvez pas me loger moi je peux pas travailler en plein centre de la France dans un parc d'attraction
06:16 et je peux pas faire 800 km mais sur le salaire est-ce qu'il y a un problème de salaire, d'attractivité par le salaire ?
06:22 Je crois qu'à aujourd'hui ce problème il a été résorbé
06:26 puisque on a la grille salariale de hcr qui a évolué
06:34 hôtel, café, restaurant
06:36 qui a pris 16% moyenne les salaires ont évolué de 20% dans la profession. Donc c'est pas les salaires ?
06:42 Il fallait faire quelque chose sur les salaires mais aujourd'hui c'est la fondation c'est la base de la maison
06:50 maintenant faut construire les murs parce qu'avoir son socle
06:53 ne suffit pas donc
06:55 c'est indispensable mais je crois que maintenant il y a autre chose à faire que les salaires. Les saisonniers on évoque les serveurs
07:02 dans les restaurants il y a aussi des cuisiniers dans le top 10 il y a aussi un problème de pénurie de ceux qui sont en cuisine
07:08 puis aussi les saisonniers c'est bien indiqué dans le top 10 des saisonniers qui ramassent les fruits et légumes
07:12 qui sont quand même faut le reconnaître des métiers où on passe beaucoup de la main à la main
07:17 et qu'on est payé de la main à la main il n'y a pas de contrat on fait venir des cohortes
07:21 de femmes et d'hommes du Maroc, de Bulgarie pour ramasser nos fruits et nos légumes
07:25 il n'y a pas de solution pour cette question des saisonniers où on arrive à là aussi trouver des solutions ?
07:30 Alors je pense qu'il faut déjà
07:32 voir dans ce marché là qu'il y a différents types de candidats, différents types de secteurs d'activité
07:37 on a des secteurs dans l'activité saisonnière qui sont attractifs
07:41 les vendanges le sont pour partie on a quand même une forme
07:44 voilà de personnes qui ont l'habitude chaque année de faire les vendanges parce qu'en Bourgogne, dans le Borzellet
07:49 dans le pays Nantais c'est le Muguet il y a des gens qui par habitude vont finalement
07:54 aller sur ces sujets là en complément de leurs revenus c'est un complément de revenus parce que c'est des périodes courtes
07:59 sur lesquelles ils peuvent s'organiser pour y aller donc je dis pas que c'est facile mais je dis que en tout cas c'est des secteurs qui
08:05 attirent. Après sur les secteurs effectivement comme l'hôtellerie, restauration
08:08 il y a des fondations mais il y a effectivement tout à construire notamment dans le management des petites entreprises où la culture manageriale
08:14 est quand même à faire évoluer je pense parce que l'hôtellerie, restauration telle qu'on l'a connu mérite là aussi d'avoir
08:21 du management qui s'est justement intégré, qui s'est formé, qui s'est donné des trajectoires
08:26 sur ces sujets. Ce que les grandes entreprises ont réussi à faire, moi j'ai travaillé dans le tourisme on avait l'habitude de
08:31 finalement faire des complémentarités de saison et de créer des parcours professionnels où les gens réussissaient et finalement prenaient
08:38 des postes de management à terme donc ça c'est des choses qui se font assez bien mais dans cette structure d'organisation qui est la petite entreprise
08:43 il y a encore énormément à faire.
08:46 Jérôme Mirage, je voudrais vous faire entendre et vous faire entendre aussi un invité qui est venu sur notre plateau Antoine Fouché, on remet dans le contexte
08:51 un débat autour
08:53 des enjeux des seniors
08:55 puisqu'on parle beaucoup des jeunes mais on comprend que les jeunes c'est compliqué peut-être qu'il faut aller chercher chez les seniors qui est un
09:00 vrai sujet. Écoutez ce que dit Antoine Fouché,
09:02 il n'y a pas beaucoup d'options si on veut pour voir ces métiers pénuriques, il y a les seniors ou l'immigration.
09:07 La démographie c'est pas comme l'économie c'est vraiment robuste, c'est vraiment prévisible et fiable
09:12 et donc on le sait
09:14 et donc le MEDEF cherche des sources de main d'oeuvre et il fait son job, il cherche des réserves de main d'oeuvre là où il y en a
09:19 et quand on fait du benchmark international on sait que il n'y en a pas sur les 25-49, on est au même niveau que l'Allemagne
09:26 là où il y en a c'est sur les plus de 50 et en fait sur les plus de 55-60
09:31 et un peu sur les moins de 25 même si avec le
09:34 triplement du nombre d'apprentis en trois ans on a moins de marge. Donc c'est là, il faut travailler sur l'emploi des seniors, c'est la seule
09:40 manière avec l'immigration d'augmenter
09:42 la population active en France.
09:45 Est-ce qu'il faut regarder le sujet en face tel que le fait Antoine Fouché, Jérôme Myarra en disant voilà nous on accompagne les entreprises mais
09:51 on n'a pas de baguette magique non plus.
09:53 Oui je suis d'accord sur le fait que l'immigration peut être une solution à ce problème alors notamment d'ailleurs je crois que
10:00 sur le secteur de l'agriculture on a des pays frontaliers, l'Allemagne par exemple qui est beaucoup plus
10:06 agressif que nous pour faire venir des travailleurs d'étrangers avec
10:09 une reconnaissance de ces travailleurs, des charges extrêmement faibles et donc je crois qu'il y a une vraie compétition qui s'installe sur
10:15 ce secteur là. Mais oui, comme d'habitude, l'immigration c'est sans doute une solution
10:21 mais il faut anticiper, il faut structurer, il faut accompagner. Je crois que ça peut être un
10:26 mal des petites entreprises françaises c'est de se retrouver parfois démunis
10:30 par rapport à ces sujets. Alors on note qu'il y a quand même
10:34 justement comme elles sont démunies par rapport à ces sujets là,
10:36 on note que maintenant c'est au niveau des régions par exemple qu'on est en train de s'organiser pour travailler sur les infrastructures pour être en mesure
10:43 d'accompagner et d'attirer ces personnes là.
10:45 Vous me faites le lancement, il y a des parcs d'attractions où ils sont aujourd'hui, sans les citer, obligés de construire les locaux, les logements
10:51 pour leurs saisonniers qui n'en sont plus d'ailleurs puisqu'en fait ils travaillent quasiment toute l'année sur le site.
10:56 En fait on revient comme dans les années 50, on avait le quart qui ramassait les salariés et les ouvriers,
11:02 parfois même on les logeait
11:04 et puis on les ramenait le soir à part le quart. Est-ce qu'on n'est pas en train de revenir, on essaie d'inventer des choses compliquées
11:09 alors qu'on revient aux choses simples.
11:10 Trouvez-moi un logement, permettez-moi un moyen de transport qui ne me fasse pas dépenser d'essence
11:13 et moi je viens bosser chez vous. C'est un peu ça que les salariés disent.
11:16 Non ? Vous êtes d'accord ?
11:19 Sur la mobilité oui, sans conteste, parce que c'est un sujet qui est toujours un frein finalement parce que
11:23 avec le prix aujourd'hui de la mobilité
11:26 c'est un gros sujet.
11:28 En calcul.
11:29 Quand on regarde effectivement les chiffres que vous notiez de salaire moyen,
11:31 voilà on est à l'économie donc forcément la mobilité est un sujet, le logement est un sujet.
11:36 Effectivement c'est des recettes qui ont déjà été éprouvées, qui fonctionnent.
11:39 Il y a eu sans doute à un moment donné la possibilité de plus fournir ce type de service.
11:44 Il faut revenir tout simplement à ce qui se faisait bien sur cette thématique là.
11:47 Là encore une fois on évoque des sujets qui sont assez disparates.
11:51 Il y a le monde agricole qui cherche à ramasser ses cornichons et ses fraises des bois
11:56 et puis il y a les employeurs, restauration, cuisine, petits artisans.
12:00 - Bourrisme également.
12:01 Et tourisme, et tourisme, un peu à l'ancienne.
12:04 Est-ce que sur cette question là vous les accompagnez aussi à avoir des postures,
12:09 des manières de faire ?
12:11 Parce que qualité de vie au travail, excusez-moi, dans les cuisines,
12:13 c'est un sujet qui a fait son apparition il y a peu de temps.
12:15 Non mais c'est un peu à la dure.
12:17 Il suffit d'être allé dans une cuisine pour le voir.
12:19 Ce n'est pas simple.
12:20 - C'est vrai, tout à fait.
12:22 Les cuisines, il y a un ADN à l'intérieur.
12:25 C'est très hiérarchisé.
12:26 - C'est le culte du chef.
12:27 - Tout à fait, c'est le chef.
12:28 - La brigade.
12:29 - La brigade.
12:30 Non mais je veux dire par là qu'il y a aujourd'hui...
12:32 - Ce n'est pas forcément ce que les gens n'aiment pas.
12:34 L'ordre, la rigueur, c'est un facteur de motivation.
12:38 Si les personnes ont l'impression de progresser.
12:39 Moi je discutais récemment avec le DRH de VVF.
12:42 Il me disait, nous effectivement, on considère qu'à présent,
12:47 il faut traiter les saisonniers comme on traite nos salariés.
12:50 Je crois que déjà, si on part de ce principe,
12:52 on va commencer à trouver quelques solutions.
12:55 Ça peut être aussi aidé par des structures qui sont au-dessus des entreprises.
13:00 Je pense au tourisme.
13:02 La branche du tourisme social et familial est extrêmement structurée.
13:05 Elle a mis en place des dispositifs, par exemple de titularisation des saisonniers,
13:09 qui fait que ça leur procure de la visibilité, de la sécurité et de la flexibilité.
13:13 - Qu'est-ce que vous montez chez Majorian concrètement,
13:16 comme outil, parce que vous êtes en train de travailler sur des outils,
13:18 pour leur apporter un peu clé en main, des choses qui vont les aider ?
13:22 C'est quoi les sujets qui sont sur la table ?
13:25 - Là, nous avons mis en place un label sur la qualité de vie au travail
13:29 qui s'appelle Peace and Work,
13:31 qui a vu le jour à la suite de la crise sanitaire avec les nouveaux besoins,
13:36 puisqu'on est quand même dans une profession où, on n'en parle pas souvent,
13:40 mais la crise sanitaire a duré beaucoup plus longtemps dans l'hôtellerie et restauration
13:44 que dans le reste des emplois.
13:47 - Ça a repris plus tard chez vous.
13:48 - Un an et demi de fermeture pour certains, beaucoup d'hôteliers et restaurateurs.
13:52 Donc, nous avons des salariés qui, pendant un an et demi,
13:55 se sont retrouvés sans travail, avec des habitudes de beaucoup travailler,
14:00 d'être très...
14:02 - C'est une chute.
14:04 - Oui, tout à fait.
14:05 Donc, ça a été confronté à ça aussi.
14:07 Et derrière, aussi, des aspirations nouvelles,
14:10 puisque aujourd'hui, les collaborateurs, mais comme tout le monde,
14:14 comme nous, autour de la table,
14:15 nous avons aussi envie d'un équilibre dans notre vie pro et vie privée.
14:19 - Ils estiment qu'ils doivent en profiter aussi.
14:21 - Tout à fait.
14:22 - Il n'y a pas de télétravail quand on sert un café.
14:24 - Ce n'est pas possible.
14:25 - Oui, parce que le sujet est là.
14:26 On ne se met pas en télétravail.
14:28 - Ce n'est pas possible.
14:29 On ne se met pas en télétravail.
14:30 Par contre, il y a des possibilités d'organisation du travail,
14:33 mais qui, à mon sens, il n'y a pas une recette miracle.
14:36 Vous parliez de recette miracle.
14:37 - La semaine des quatre jours, non, parce qu'elle est en train de monter fortement.
14:39 On se dit, tiens, je bosse du lundi au jeudi,
14:42 puis j'ai une brigade du jeudi au dimanche,
14:45 comme ça se fait à la télévision.
14:46 Non, possible, pas possible.
14:47 - En tout cas, un peu plus de visibilité,
14:49 c'est-à-dire qu'effectivement, les appels de dernière minute
14:51 pour venir en urgence,
14:53 ça, ce sont des choses qui ne peuvent plus être de mise au jour.
14:56 - Merci à Partner, parce que j'imagine que vous êtes sollicité dans ce genre de...
14:59 Bon, aidez-moi, sinon je ferme la moitié de la salle,
15:02 ou je ne peux pas ramasser.
15:04 - Alors, ça s'est vu.
15:05 Ça s'est vu dans les saisons précédentes,
15:07 où des hôteliers, des restaurateurs ont dû fermer des services
15:10 parce que par manque de main-d'œuvre.
15:11 Aujourd'hui, nous, le travail, il est d'individualiser finalement l'attente,
15:15 se dire comment est-ce qu'on peut travailler individuellement
15:17 justement sur l'attractivité vis-à-vis du sujet,
15:20 parce que c'est un secteur d'activité qui a perdu son attractivité.
15:23 C'était un secteur d'activité qui, pour moi, a été valorisé à une période
15:26 parce qu'on faisait partie des fleurons de l'industrie hôtelière,
15:29 du tourisme en France.
15:31 C'est des choses qu'il faut redorer pour donner envie aux jeunes
15:33 de revenir dans ces filières-là.
15:34 - D'ailleurs, Jérôme Mirat a répondu en transparence,
15:36 mais vous, l'immigration, les seniors,
15:38 parce que c'est des vrais sujets, on se dit,
15:40 mais on voit plutôt des jeunes serveurs, dynamiques,
15:42 qui ont la pêche, mais en même temps,
15:44 les seniors, l'immigration, vous dites que c'est peut-être une solution ?
15:47 - Alors, moi, l'immigration, je pense que tant qu'on a ce niveau de chômage,
15:50 j'aimerais croire naïvement qu'on peut quand même encore
15:53 trouver des solutions sur notre territoire,
15:55 même si c'est une solution, bien entendu, aujourd'hui, c'est évident.
15:58 Sur le sujet des seniors...
15:59 - Je suis d'accord, philosophiquement, on est d'accord,
16:01 mais factuellement, on voit bien que ces postes ne sont pas pourvus.
16:03 - Exactement.
16:04 - On a beaucoup de difficultés à voir les papiers pour les salariés.
16:07 - Et c'est dit que c'est compliqué.
16:08 - Parce que c'est une réalité, il y a beaucoup d'immigration
16:11 dans notamment les emplois de la restauration.
16:14 - Bien sûr.
16:15 - Les difficultés, enfin, c'est un bagne,
16:18 pour obtenir des papiers, pour obtenir un visa, c'est très compliqué.
16:21 - Et pourtant, la personne travaille.
16:23 Donc, il y a quand même une dynamique,
16:24 enfin, en tout cas, une volonté dans le secteur de la restauration
16:26 de dire régulariser quand même ceux qui sont dans nos cuisines
16:30 et qui viennent d'un peu partout dans le monde,
16:32 parce que c'est ça, l'enjeu.
16:33 - Ah oui, moi, je suis persuadée que l'immigration est une solution.
16:37 Parmi d'autres, pas tout, ça ne va pas tout solutionner.
16:39 - Je suis d'accord.
16:40 - Les seniors, ça me semble plus compliqué,
16:43 parce que les personnes qui sont déjà seniors
16:45 et qui sont dans le métier, ils restent, c'est physique.
16:50 - Bien sûr.
16:51 - Donc, il y a la stationnerie.
16:52 - Vivre en France, ça peut être compliqué.
16:53 - Dans les hôtels, c'est aussi compliqué.
16:55 - Bien sûr, le lever, les chambres.
16:57 - Donc, ça, c'est un secteur qui n'est pas ouvert.
16:59 - C'est un peu plus difficile.
17:00 - Peut-être que c'est des métiers d'encadrement,
17:01 parce qu'il y a aussi besoin d'encadrement,
17:03 notamment dans le tourisme,
17:05 où l'encadrement représente 15 à 20 % des personnels.
17:09 Peut-être que sur ces métiers d'encadrement,
17:11 les seniors pourraient être une solution.
17:13 - Un mot sur ces seniors ?
17:14 - C'est une question d'image.
17:15 - On en parle tellement de ces seniors.
17:16 - C'est une question d'image, aujourd'hui.
17:18 Vous le disiez, aujourd'hui,
17:19 on n'est pas prêt à voir un senior, finalement, faire du service.
17:22 Ce qui n'est pas le cas dans d'autres pays.
17:23 Il y a d'autres pays qui font totalement peu,
17:25 très peu, en proportion.
17:27 - Un mot, à journoi.
17:28 - Sur l'attractivité du secteur, quand on regarde,
17:30 il y a beaucoup d'enquêtes qui sont faites
17:32 au niveau des différents secteurs concernés par les saisonniers,
17:35 les taux de satisfaction des saisonniers sont élevés.
17:38 Ça veut dire qu'ils sont plutôt satisfaits des emplois qu'ils ont eu.
17:41 Néanmoins, ils sont beaucoup plus volatiles,
17:43 parce qu'effectivement, ça fait partie de leur état d'esprit
17:46 que d'avoir de la flexibilité, que de pouvoir bouger.
17:49 Mais le secteur n'a pas une image déplorable.
17:52 - Combien de postes il manque, là ?
17:54 - Annoncer 200 000, comme l'an dernier.
17:57 - C'est cool, ça.
17:58 - Sur 4 millions, c'est 4 millions de postes saisonniers.
18:01 - 4 millions de postes, c'est ça.
18:02 Et 200 000 chez vous ?
18:03 - 200 000 annoncés en France par l'UMI.
18:06 L'UMI a encore annoncé ces chiffres-là,
18:08 c'était les mêmes en mai dernier.
18:10 Mais il y a des choses à faire.
18:12 Il ne faut pas baisser les bras.
18:14 - On sent que vous êtes optimiste,
18:15 parce que vous êtes là aussi pour les accompagner.
18:17 - Oui, tout à fait.
18:18 - Et le management, avant de nous quitter,
18:19 c'est-à-dire que l'idée de transformer un peu le logiciel
18:21 de nos artisans, j'évoquais la semaine des 4 jours,
18:24 non, elle est sur la table ?
18:25 Ou ils disent "non, non, je ne veux même pas entendre parler" ?
18:27 - Elle est sur la table.
18:28 - Elle est sur la table.
18:29 - Mais il faut adapter, il faut adapter, c'est ce que vous disiez.
18:31 Il faut...
18:32 Un établissement ne va pas avoir trouvé les mêmes solutions
18:35 que les établissements d'à côté.
18:36 - On est d'accord.
18:37 - Ça dépend de son personnel, de ses effectifs.
18:39 Justement, Peace & Work, ça permet de faire un diagnostic
18:42 avec les souhaits des salariés en poste.
18:45 Et derrière, on met un plan d'action.
18:47 Là, j'ai un établissement, c'est la Bastille de Moustier.
18:49 Sarah Chélan, qui est directrice de là,
18:52 elle a fait Peace & Work juste l'été dernier.
18:56 Elle a annoncé la semaine dernière,
18:58 dans le courrier cadre qu'elle a sorti en dossier,
19:01 que 60% de ses saisonniers de l'an dernier étaient restés
19:05 suite à ce qu'elle avait mis en place...
19:07 - Donc c'est-à-dire venu parce qu'ils ont été accompagnés.
19:09 - Alors qu'habituellement, c'est entre 20 et 30%
19:11 et ça fait 20 ans qu'elle est en poste.
19:13 - En conclusion, inquiétude ou optimiste ?
19:15 - Optimiste, parce qu'il faut recréer les viviers,
19:18 il faut recréer de l'attractivité et de l'envie sur ces métiers-là.
19:21 Donc il faut aller convaincre, aujourd'hui, les générations
19:23 qui arrivent sur le marché du travail,
19:24 que c'est une opportunité, c'est une trajectoire.
19:26 On peut grandir, on peut se développer,
19:28 on peut réussir sa carrière quand on va dans ce type de filière,
19:30 il faut juste leur parler, leur expliquer, leur donner de la visibilité.
19:33 - Merci David Harlem d'être venu, directeur général du groupe Partner,
19:36 900 collaborateurs, je ne l'avais pas précisé.
19:38 - C'est ça, en France.
19:39 - En France. Jérôme Mirat, merci d'être venu sur notre plateau,
19:41 le conseil PDG d'OBA et de Cambios,
19:44 aux côtés des RH, des entreprises, justement,
19:46 pour essayer de trouver des solutions.
19:48 Et merci à vous, Sandrine Chourou,
19:50 vous êtes des RH de majoriants, au plus près de la réalité,
19:53 des petites entreprises françaises de la restauration,
19:57 qui sont en grande majorité des petits établissements.
19:59 Merci à vous, on tourne une page,
20:01 c'est Fonette sur l'emploi, évidemment, et j'accueille mon invité.