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Mardi 11 juillet 2023, SMART JOB reçoit Alix Carnot (Directrice Générale, Expat Communication) , Adeline Verdier-Velten (Fondatrice, The Musettes) et Caroline Galliaerde (Partner, Yourside)

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00:00 ...
00:11 -Le cerclérage, le débat de smart job, les expatriés,
00:14 vous nous regardez peut-être des Etats-Unis, du Maroc,
00:17 de la Suisse, de la Belgique, de tous les pays
00:20 où on peut aller travailler.
00:22 On parle des expatriés.
00:23 On va essayer de faire un focus sur la manière
00:26 dont on va le préparer et la manière dont on va s'emparer
00:29 d'un pays, pas uniquement sur le plan juridique,
00:31 mais aussi sur le plan culturel, des traditions,
00:34 la manière dont on doit y vivre.
00:36 On en parle avec trois expertes sur ce plateau.
00:40 Caroline Galliardet, merci d'être avec nous.
00:42 Partenaire chez Yourside.
00:45 Vous nous présenterez l'entreprise dans quelques instants.
00:48 Adeline Verdier-Welten, vous êtes la fondatrice de The Musette.
00:51 The Musette, c'est quoi, The Musette ?
00:54 Pourquoi ce nom original ?
00:55 -C'est un clin d'oeil à mon métier de départ.
00:58 Je suis expatrice de tableau.
01:00 En suivant mon mari en expatriation,
01:02 j'ai voulu donner un clin d'oeil à toutes ces femmes
01:05 qui sont des muses et qui s'inspirent les unes les autres.
01:08 -Il y a le volet de ceux qui accompagnent l'homme ou la femme
01:11 et qui doivent trouver un job ou pas de job.
01:14 C'est une galère.
01:15 Alex Carnot, ravie de vous accueillir.
01:17 Vous êtes toutes les deux déjà venues sur le plateau
01:20 pour en parler.
01:21 Directrice générale d'Expat Communications.
01:24 On a envie de commencer par un petit...
01:27 Expat Communications et vous, on va rentrer dans le...
01:30 C'est quoi, Expat Communications ?
01:32 -C'est une entreprise qui prépare à l'expatriation
01:35 et qui accompagne les talents pendant l'expatriation.
01:38 -L'activité est repartie ?
01:39 Il y a eu un creux, c'est reparti ou pas ?
01:42 -C'est reparti, mais ça reprendra probablement pas
01:45 les volumes d'avant Covid.
01:46 Nous, on fait un shift vers les talents internationaux.
01:50 La notion d'expat, elle est de plus en plus diffuse.
01:53 Enfin, la famille qui part avec le paquet,
01:55 le lycée international et trois allers-retours...
01:58 -C'est de plus en plus rare. -C'est beaucoup plus rare.
02:01 Maintenant, soit on met des contrats locaux,
02:04 locaux plus, soit, ce qu'on voit de plus en plus,
02:06 c'est du commuting,
02:08 soit même du télétravail international.
02:10 C'est vraiment protéiforme.
02:12 Nous, on s'adapte à ça en proposant des accompagnements
02:15 plus vers l'interculturel et moins vers l'expatriation.
02:18 -On en parlera, parce que c'est pas si simple
02:21 de faire du télétravail quand on est expatrié.
02:24 -On a besoin de son propre base.
02:26 Caroline, c'est quoi, votre métier ?
02:28 -Ursaïd est un cabinet de conseil en recrutement
02:31 spécialisé dans les cadres expérimentés
02:33 et les cadres dirigeants en France et à l'international.
02:36 -Donc, forcément, il y a un volet accompagnement
02:40 et de les briefer.
02:42 J'anglais sur l'angle culturel.
02:44 On a souvent tendance à régler les problèmes de mutuel,
02:47 d'assurance, de sécurité sociale,
02:49 qui est un casse-tête dans certains pays.
02:52 Imaginons qu'on les réglait, puis on se dit "je vais où ?"
02:55 Est-ce que l'enjeu culturel est prédominant ?
02:57 Est-ce que vous dites "préoccupez-vous bien
03:00 "l'endroit où vous mettez les pieds ?"
03:02 -C'est fondamental. La préparation, je pense,
03:05 est un facteur clé de succès évident
03:07 dans la réussite de l'expatriation.
03:09 L'enjeu, c'est que souvent, le salarié,
03:12 finalement, qui est expatrié, lui,
03:14 est assez briefé par sa société, par son employeur,
03:17 il est préparé. En revanche, souvent,
03:19 les familles le sont beaucoup moins.
03:21 Il y a des structures d'accompagnement
03:23 qui peuvent jouer leur rôle. La préparation
03:26 et le fait d'arriver avec un certain nombre d'outils
03:29 et de savoir-faire, de connaissances,
03:32 des codes, des usages, de la langue aussi.
03:35 La langue est quelque chose d'essentiel
03:37 dans la compréhension du pays.
03:39 -Aline, juste un mot, parce que vous faites les musettes,
03:42 c'est ce réseau de femmes qui ont traversé les épreuves
03:45 ou la joie que vous avez vécue en tant que femme d'expat.
03:48 Vous êtes partie où ?
03:50 -Avant, à Amsterdam, pendant six ans,
03:52 et maintenant, aux UAE. Ca fait deux ans.
03:54 -Aux US ? -UAE.
03:56 -UAE ? -UAE.
03:57 -Ah, Emirates. D'accord.
03:59 Amsterdam, j'ai lu dans des études qu'attention,
04:01 on se dit, finalement, Etats-Unis, Arabe-Uni,
04:04 ça va être compliqué, c'est pas la même culture,
04:07 mais parfois, on pense connaître la culture landaise,
04:10 parce qu'on a fait deux week-ends festifs,
04:12 mais on connaît rien à ce pays. -On est d'accord.
04:15 Ils ont une culture où ils sont beaucoup plus directs,
04:18 ils ont une relation, un équilibre de vie
04:21 entre vie perso et vie pro.
04:22 Ils aiment vraiment... Ils s'arrêtent de travailler à 5h.
04:26 -Très tôt. -Pour pouvoir profiter
04:28 de la famille et des amis.
04:29 En France, on n'a pas cette culture-là.
04:32 -Et le volet social,
04:33 parce qu'il y a le mari qui va bosser 12h par jour,
04:36 vous dites que ça se réduit, c'est pas "catch",
04:38 le beau poste... -Mais pas les 12h.
04:40 -Il va travailler ses 9h, quitter le domicile à 8h,
04:43 rentrer à 19h, pour le dire simplement.
04:46 Il y a des verres, du réseau social.
04:48 Pendant ce temps-là, l'époux ou l'épouse,
04:50 il reste à la maison à essayer de feuilleter
04:53 le dictionnaire anglais-chinois.
04:55 -C'est parfois pire.
04:56 Quand j'étais en Russie, j'ai passé 15 ans là-bas,
04:59 j'ai côtoyé beaucoup d'expatriés.
05:01 Les voyages en Russie, les voyages d'affaires,
05:04 c'est pas un jour. Quand on part à Vladivostok
05:06 et qu'il y a plusieurs heures d'avion,
05:09 on reste souvent en voyage d'affaires
05:11 pendant 3 jours. La famille, pendant ce temps-là,
05:14 a le droit de vivre sa vie. C'est un véritable enjeu.
05:17 -Il y a une injonction contradictoire.
05:19 Aujourd'hui, ça paraît évident de partir habiter à l'étranger.
05:22 Dans un parcours de cadre, cadre sub,
05:25 il faut passer par la case étranger.
05:27 On y va en couple, et c'est normal que dans un couple,
05:30 les deux bossent. On est d'accord.
05:32 Le problème, c'est que c'est 3 règles différentes,
05:35 et ça marche plus. Les conjoints sont face
05:37 à une injonction contradictoire de "tu dois bosser,
05:40 "on est en 2023, les conjoints, ça bosse."
05:42 Mais techniquement, c'est hyper compliqué.
05:45 Chez Expat Communications, on a un baromètre
05:47 de l'expatriation, donc on mesure tous les ans,
05:50 4 fois par an, plein de données sur la vie des expats.
05:53 Aujourd'hui, on voit que 80 % des conjoints veulent bosser.
05:56 C'était 70 il y a 10 ans, on est remontés à 80.
05:59 -Conjoint et conjointe ? -Conjoint, conjointe.
06:01 -Parce que là, vous... -Non, mais je...
06:04 -A 80 %... -Vous inversez la grammaire.
06:06 -On dit un conjoint pour une femme, en général,
06:09 mais à 80 %, le conjoint, c'est une femme.
06:12 Mais avant, c'était 90. Ça évolue.
06:13 -Donc il y a aussi des femmes qui partent
06:16 au nom de l'Oréal, de grands groupes.
06:18 -Beaucoup, c'est des boîtes
06:19 qui ont le plus de conjoints femmes
06:21 avec l'Agence française de développement.
06:24 Ces conjoints pensent que c'est normal de travailler,
06:27 ils veulent travailler, mais ils sont que 50 % à y arriver,
06:30 et ils sont 80 % à perdre en salaire,
06:33 à perdre en périmètre de poste.
06:35 -Oui, à dégrader leur fonction pour trouver un petit quelque chose.
06:39 -C'est pas grave, parce qu'ils développent,
06:42 la famille vit quelque chose, c'est un choix,
06:44 mais c'est pas grave à condition que ce soit un choix
06:47 et qu'ils ne se remettent pas en cause.
06:49 -Que le couple n'explose pas et que ça ne fasse pas
06:52 une dépression nerveuse. Vous, vous êtes là, aujourd'hui,
06:55 basée au... -A Dubaï.
06:57 -A Dubaï. Vous êtes venue nous rendre visite,
06:59 extrêmement sympa. -Juste pour nous.
07:01 -Juste pour nous. C'est une exclusivité mondiale.
07:04 Comment vous avez vécu ? Vous avez parlé d'Amsterdam,
07:07 c'est pas si simple, mais à Dubaï, comment ça se passe ?
07:10 Il y a des règles, des enjeux religieux,
07:13 des codes vestimentaires. -Dubaï, c'est quand même
07:15 assez ouvert au niveau vestimentaire.
07:17 C'est pas la Varambi saoudite, mais après, moi,
07:20 comme je fais partie de ces "conjoints suiveurs",
07:23 je me suis réadaptée professionnellement,
07:25 comme font toute ma communauté.
07:27 -Vous resterez toujours des tableaux ?
07:30 -Non, j'ai créé The Musette,
07:31 c'est le réseau des femmes expatriées entrepreneurs,
07:34 à la base de ces femmes qui sont conjointes suiveurs.
07:37 On est 80-20 à suivre monsieur en expatriation,
07:42 et donc, elles retrouvent pas forcément un boulot
07:44 en entreprise. Donc, là, elles deviennent entrepreneurs.
07:47 -Autant l'homme ou la femme qui part avec sa situation...
07:51 L'entreprise lui fait confiance, il y a une promo,
07:53 on le fait grandir, il dirige une filiale,
07:56 il se passe plein de choses. Pour vous, c'est plus compliqué ?
07:59 Dans votre existence sociale, vous dites que votre mari réussit,
08:03 et moi, dans tout ça ? -Il y a les clichés.
08:05 -C'est un des clichés de la femme de.
08:07 -Et les dîners. -Et les dîners où on vous dit
08:10 "toi, tu fais quoi ?"
08:12 "Bah, j'ai suivi mon... Hop, il est dirigé à l'autre."
08:15 J'ai fini par écrire un bouquin là-dessus,
08:17 sur le couple en expatriation,
08:19 "Chéri, on s'expatrie",
08:21 tellement cette expérience de conjoint suiveur
08:23 était complexe, parce que c'est des petits trucs infimes
08:27 qui vont à l'encontre de tout ce pour quoi on a été élevé.
08:30 -Bien sûr. -Donc, il m'a fallu,
08:32 pour arriver à le décoder... -C'est violent.
08:35 -Oui, c'est violent, mais en même temps, c'est beau,
08:38 parce que finalement, c'est quand on dit...
08:40 Le lien qu'on a avec notre boulot, on dit "qu'est-ce que tu fais ?"
08:44 La réponse, c'est "je suis".
08:46 Je suis recruteuse, je suis entrepreneuse.
08:48 C'est ontologique, c'est mon être.
08:50 Tout à coup, on n'a plus de job, donc je suis rien.
08:53 Et là, je trouve que ça oblige,
08:55 et c'est ce que fait Adeline avec les musettes,
08:58 et c'est top de dire, en fait,
09:00 qu'est-ce que tu es profondément, plus que ton job.
09:03 -Mais culturellement, excusez-moi, j'y reviens,
09:05 la Russie, vous avez pris un choc,
09:07 vous êtes dedans, là, de Dubaï, même si c'est très américain.
09:11 Mais il y a quand même un choc.
09:13 C'est quoi le choc ?
09:14 Quelle est la capacité que vous avez,
09:16 en mettant des mots, pour dire "fais gaffe,
09:19 "c'est pas parce que t'as la Mutuelle,
09:21 "que tu vas franchir le cap."
09:23 -Oui, c'est exactement la question.
09:25 Arnaud, en effet, en Russie, en plus,
09:27 je l'avais mentionné, mais ça reste une réalité
09:30 qui m'a frappée en arrivant,
09:32 c'est que, même si on est identique,
09:34 on s'attend vraiment à retrouver les mêmes modes de fonctionnement,
09:37 les mêmes mentalités, les mêmes codes.
09:40 En réalité, pas du tout.
09:41 La culture russe est différente de la culture française.
09:44 -On le voit, d'ailleurs. -Oui.
09:46 Et c'est vrai qu'on ne s'attend pas à ça.
09:48 On arrive avec nos codes, nos façons de penser,
09:51 et là, on se prend des murs, on fait des faux pas,
09:54 il y a des malentendus.
09:55 -La langue, vous parliez de la Russie.
09:58 -Absolument. -Vous l'aviez acquis,
10:00 avant le départ, ou vous l'avez apprise sur le tas ?
10:03 -Je l'ai apprise sur le tas,
10:05 parce que j'ai intégré une société
10:07 où il n'y avait que des personnes qui parlaient russe.
10:10 -C'est un énorme effort. -Oui, surtout que la langue russe,
10:13 ça ne prend pas en 3 jours.
10:15 Une expatriation de 3 ans n'y suffit pas,
10:17 mais c'est fondamental d'apprendre la langue,
10:20 car ça structure la pensée.
10:21 En russe, pour donner un exemple concret,
10:24 pour chaque verbe français,
10:25 vous allez avoir en russe 2 verbes différents,
10:28 un perfectif et un imperfectif,
10:30 qui distinguent selon que l'action est accomplie
10:32 ou en cours de réalisation, et non achevée.
10:35 Le russe va faire la distinction
10:37 et induire une dichotomie dans la langue,
10:39 que nous n'avons pas.
10:41 Le russe va jouer sur cette imprécision
10:43 que nous avons dans la langue française,
10:45 et ça crée beaucoup de situations...
10:47 -C'est un enjeu dans le business.
10:49 -Je me suis reposé.
10:50 Est-ce qu'en français, on n'a qu'un seul verbe ?
10:53 En russe, il y a 2 verbes.
10:55 Je me suis reposé, je me suis allongé sur le canapé,
10:58 je me suis juste reposé, ou je suis reposé, ça y est,
11:01 j'ai retrouvé mon énergie.
11:02 -L'action est passée.
11:04 -Et réalisée, ou elle est en cours de...
11:06 -Dans le business, c'est pas si simple.
11:08 Ca crée des malentendus.
11:10 -Un consultant me disait "j'ai fait mon travail",
11:13 je ne savais pas si ça voulait dire
11:14 "je me suis mis derrière mon ordinateur",
11:17 ou "j'ai fait mon travail",
11:18 au sens "j'ai atteint le résultat escompté".
11:21 -Je reviens à des choses un peu basiques.
11:23 La langue, je sais pas si vous apprenez l'arabe.
11:26 -On est anglophones, on peut parler anglais.
11:29 Au Pays-Bas, j'avais fait l'effort d'apprendre un peu le flamand,
11:32 le hollandais, mais au final, ils répondent en anglais
11:35 parce qu'ils sont assez ouverts.
11:37 Mais ce qui n'est pas le cas en Allemagne.
11:40 En Allemagne, c'est important d'apprendre l'allemand
11:43 pour accéder au travail.
11:44 -C'est grâce au réseau des musettes
11:46 et à l'interconnexion de toutes les musettes,
11:49 mais la nourriture française, le coeur qui bat
11:51 quand on pense à la France...
11:53 Quand on part en expat, si j'ai bien compris,
11:56 c'est parce qu'ils ont vécu, ils savent qu'un jour, ils vont revenir.
11:59 C'est un voyage aller-retour, pas un voyage aller.
12:02 -C'est pas ce qu'il y a.
12:04 Le baromètre expat communication, je vous le montre très nettement.
12:08 Au départ, les gens partaient pour une durée déterminée
12:11 parce qu'ils partaient pour une entreprise.
12:14 Aujourd'hui, ils partent pour le développement personnel,
12:17 la famille, que les enfants soient bilingues...
12:20 -Ca part de la famille, pas du business.
12:22 -Ca part de moi et de ma vie perso.
12:24 -C'est plus des contrats locaux. -Donc en contrat local.
12:27 On sait pas trop pour combien de temps on part.
12:30 La perspective du retour... -On part à l'aventure.
12:33 -On part beaucoup plus à l'aventure.
12:35 On est moins accompagnés par une entreprise.
12:38 Autant les entreprises, bon an, mal an,
12:40 imposaient des formations interculturelles
12:43 et la préparation à l'expatriation.
12:45 -Ils le font plus. -Ils le font pour les expats
12:47 full package, l'expat d'entreprise,
12:50 mais pour les gens en contrat local...
12:52 Caroline le dira mieux que moi,
12:54 c'est quand même moi, je vais prendre un Français en Russie,
12:57 je vais mettre un Français. -Le Covid a tout dérégulé.
13:00 -Je vais proposer peut-être à des Russes,
13:03 peut-être à des Russes de l'étranger,
13:05 mais peut-être à un Slovane. -Un Indien.
13:07 -Certainement, un Indien, dans certains jobs.
13:10 Et lui, c'est son choix de venir.
13:12 Je vais très souvent oublier la formation interculturelle.
13:15 C'est pour ça que, nous, notre champ d'action s'est déplacé.
13:19 Avant, à 90 %, c'était "je prépare un expat
13:22 pour partir". Aujourd'hui, on fait du rattrapage.
13:24 On a une équipe avec 10 nationalités
13:26 qui ne connaissent pas bien le pays où ils vivent
13:29 et qui ont du mal à bosser. -On a vu cette petite animation
13:32 préparée par l'excellent Nicolas Juchat,
13:35 mais expatriation, ressenti, différence culturelle,
13:38 c'est le réseau amical qui pose un vrai sujet,
13:40 les consultations médicales, c'est quand même pas rien.
13:44 Quand on va chez un Toubib, il a le niveau, il a pas le niveau,
13:47 comment il me soigne ? -Aux Pays-Bas,
13:49 c'est-à-dire qu'ils sont très paracétamol pour tout.
13:52 Enfin, voilà. -C'est barrant, ça, aussi.
13:55 -Ah oui, c'est... On est soigné, paracétamol,
13:57 il faut arriver vraiment très malade pour être pris en charge.
14:01 -Les antibiotiques, c'est assez français.
14:03 -Aux UAE, vous êtes pris très rapidement en charge pour tout.
14:07 -Aux UAE, on vous fera une césarienne pour accoucher,
14:10 c'est presque pour vous, normal.
14:12 À Amsterdam, je pense pas. -Non, pas à Amsterdam.
14:14 -Il faut une forme d'abattage aussi.
14:17 -On prend rendez-vous, on accouche césarienne et on avance.
14:20 Sur l'enjeu des contrats, vous le répétez depuis le début,
14:23 on voit bien l'enjeu financier des entreprises,
14:26 qui, après tout, prononcent "contrat local".
14:28 "Contrat local", ça veut dire une sécu différente,
14:31 une couverture maladie différente. -Des visas.
14:34 -Ca veut dire des visas. -Les femmes conjoints
14:36 n'ont pas forcément un visa. -C'est votre cas ?
14:39 -Je suis sur le visa de mon mari. -Il lui est en contrat local ?
14:42 -Il est en contrat local. -L'entreprise
14:45 française, sans vous... -Non, elle est internationale.
14:48 -Ils lui ont fait un contrat local. Ca change quoi ?
14:50 -C'est-à-dire que j'ai une licence pour travailler,
14:53 mais je suis sur le visa de mon mari.
14:55 Vous avez des pays comme en Afrique du Sud,
14:58 pour avoir un visa pour travailler, c'est compliqué.
15:01 -Pour l'employé, un contrat local, ça veut dire que vous ne cotisez plus.
15:05 -Bien sûr. -Vous financez votre propre
15:07 retraite, là, aujourd'hui, pour avoir des points.
15:10 -Avec le problème que la Sécu reconnaît
15:12 un système de retraite étranger.
15:14 Donc les gens qui sont passés de pays en pays...
15:16 -Il n'y en a qu'un qui sera retenu. -A leur compte,
15:19 ils risquent d'avoir des gros trous dans leur retraite.
15:22 Ca, on n'est pas au bout des contentieux.
15:25 -C'est incroyable. -Pendant 15 ans, j'ai arrêté de cotiser.
15:28 -En payant soi-même ? -Non, j'ai fait le choix
15:30 de ne pas le faire. J'ai fait le choix de ne pas cotiser
15:33 à la CFE, car c'était un budget. Je me suis organisée différemment.
15:37 C'est un choix. Mais j'assume le fait, effectivement,
15:40 de ne plus avoir cotisé à ma retraite pendant 15 ans.
15:43 -Il y a cet observatoire qu'Alex nous décrit,
15:45 c'est une manière d'avoir des photos des expats.
15:48 J'ai lu qu'il y avait aussi la notion de famille.
15:51 On va vivre une aventure familiale. Ca joue beaucoup.
15:54 Vous l'avez chez les Muset, ça ? -Oui.
15:56 C'est un peu le conjoint suiveur. Je parle plus des femmes,
15:59 car c'est plus ma communauté massive,
16:01 mais c'est elles qui font que le mari a, après,
16:04 une vie sociale, que les enfants ont une vie sociale.
16:07 -Elle organise le dîner, crée les rencontres.
16:09 -Ca passe par là. C'est pas un monsieur
16:12 qui va pouvoir faire ça toute la journée.
16:14 -C'est ce que je disais. -Mais on est à un changement
16:17 de modèle très fort depuis le Covid.
16:19 Nous, on était la famille canard, papa, maman, les enfants
16:22 sous les ailes, et on trimballait ce petit paquet de pays en pays.
16:26 -C'est bien pour les gosses aussi.
16:28 -Il y a des trucs superbes, des failles,
16:30 mais ça, c'est vraiment en train de...
16:32 -Ca change. -Ca change.
16:34 D'abord, si on est en contrat local,
16:36 on passe plus d'un pays à l'autre, c'est plus compliqué.
16:39 Mais surtout que les conjoints, c'est compliqué pour eux,
16:42 donc ils sont plus réticents à bouger plus souvent.
16:45 Ce qu'on voit de façon massive, c'est des conjoints qui disent
16:48 "je ne bouge plus".
16:50 Et donc, qu'est-ce qui se passe ? C'est le commuting.
16:53 Je vois la boîte de mon mari. -Je prends l'avion.
16:55 -On lui a proposé, il y a pas longtemps,
16:57 une expat à 5 000 km de la France, quand même,
17:00 et quand il a dit "ma femme n'est plus mobile",
17:03 on lui a dit "c'est pas grave, tu fais les allers-retours".
17:06 Avec le télétravail, ça se fait bien.
17:08 -Il a dit "non". -Il a dit "non".
17:10 -Il a dit "non". -Il a dit "non".
17:12 -Il a dit "non". -Il a dit "non".
17:14 -Il aurait fait une semaine de boulot, 4 jours à la maison.
17:17 -Probablement 3 jours à la maison et 4 jours sur place.
17:21 En Russie, il y en a plein. -Avec une fatigue colossale.
17:24 -Avec des symptômes, on compte les dents.
17:27 -Evidemment. On se creuse, on prend l'avion,
17:29 il y a le stress. Juste un mot, il y a les indépendants.
17:32 Le Covid a aussi libéré cette espèce de folie
17:35 de ceux qui partaient bosser pas loin,
17:37 dans les pays chauds.
17:39 Ca s'est enraciné. Vous les avez, ces indépendants ?
17:42 Vous leur dites "je pars à Hawaï, je m'en fous".
17:44 -Ils ont un travail nomade.
17:46 -Ca, c'est des expats, je dirais, précaires.
17:48 C'est les précaires du nomadisme.
17:50 -En ce moment, tout est digital.
17:52 Ils arrivent à retrouver leurs clients,
17:55 même s'ils sont à Bazé, à Tahiti, à Bali.
17:57 -Pour les conjoints, c'est formidable.
17:59 C'est pas encore beaucoup, mais dans le baromètre,
18:02 on voit maintenant, il y a 10 % des conjoints
18:05 qui sont en full télétravail.
18:07 -D'accord. -Tant mieux pour eux.
18:09 Et ces fameux digital nomades, et ça se normalise.
18:12 C'est-à-dire que, là, on a sorti une étude là-dessus,
18:15 il y a un mois, les inconvénients liés au télétravail
18:18 fondent d'année en année dans les enquêtes.
18:20 Ils trouvent ça de plus en plus normal.
18:22 Et le chiffre, moi, qui m'a fait bondir,
18:25 et on a une dizaine d'entreprises
18:27 qui sont membres du bord du baromètre,
18:29 qui analysent les réponses de leurs expats,
18:32 et c'était quand même stupéfait de voir
18:34 que 45 % des expatriés exigent le télétravail.
18:39 C'est-à-dire que vous êtes envoyée au Japon,
18:42 ça coûte une blinde à l'entreprise,
18:44 et il vous semble absolument normal
18:46 d'avoir un ou deux jours de télétravail par semaine.
18:49 -Du Japon, on est d'accord.
18:51 -Pourquoi ? Comme votre principale motivation, elle est perso.
18:55 Je viens pour mon développement,
18:56 je viens pas pour passer tous les jours
18:59 deux heures dans ma bagnole.
19:00 -Et rester dans un bureau au prétexte que je suis expatriée.
19:04 -On est plutôt bien payés quand on est expat.
19:06 Financièrement, on s'y retrouve.
19:08 -C'est une belle opportunité.
19:10 -On est d'accord.
19:11 On décline pas au niveau du salaire quand on part en expat.
19:15 -Alors, du salaire du collaborateur, non.
19:17 -Le conjoint, c'est sûr.
19:19 -Mais du couple, ça se travaille.
19:21 Dans des endroits comme Singapour,
19:23 où il y a une inflation énorme,
19:25 on a beaucoup d'expats qui sont pas très à l'aise
19:27 en disant "mon conjoint va..."
19:29 C'est de plus en plus difficile pour les conjoints.
19:32 Au niveau du couple, en général, l'équilibre est pas extraordinaire.
19:36 -On gagne beaucoup, mais on perd de l'autre côté.
19:39 -Même les achats aux UAE, c'est très cher.
19:41 Donc, il y a la TVA un peu déguisée.
19:44 -Moi, je pense qu'il faut pas partir pour l'argent.
19:47 Si vous partez, c'est pas le bon calcul.
19:49 Vous risquez d'être déçu au retour.
19:52 Si vous partez pour le développement personnel,
19:54 qui est la principale raison des gens ?
19:57 -C'est un projet de vie. -C'est pas déçu.
19:59 -Vous vous y voyez avant de nous quitter.
20:02 Vous restez combien de temps encore ?
20:04 Combien d'années aux Etats-Unis, aux EU ?
20:07 -Pour l'instant, à part y partir,
20:08 mon fils a dit qu'il restait jusqu'au bac.
20:11 Les enfants, c'est compliqué pour eux de bouger.
20:14 -Garder la dynamique scolaire. -Voilà.
20:16 Il y a des amis, mais refaire tout ça,
20:18 c'est compliqué pour eux aussi.
20:20 Pour l'instant, encore 4 ans.
20:22 -Etat, Arabe, Uni.
20:23 On est d'accord, parce que j'ai un peu écorché le pays.
20:26 Vous y repartez quand ? Vous profitez un peu de la...
20:29 -Je profite de l'été en France, sans même revenir en France.
20:32 -C'est intéressant de montrer que la France bat toujours dans nos cœurs.
20:36 Même quand vous étiez à Vladivostok.
20:39 -Le lien reste très fort.
20:40 -Merci, mesdames, d'avoir partagé ce moment
20:43 pour cette dernière... C'était le dernier débat de la saison.
20:46 Il faut le signaler, et je l'ai partagé avec vous.
20:49 Merci à vous trois, à tous ceux qui sont venus sur le plateau.
20:52 Merci, Caroline Galliardet, d'être venue nous rendre visite.
20:56 Partenaire chez Your Side, Adeline Verdier-Velten,
20:59 fondatrice de The Musette.
21:00 C'est marrant de mêler un "the" avec "musette".
21:03 -C'est international. -Allez sur le site.
21:05 C'est un moment de partage et d'échange d'expérience.
21:09 Merci à Lix Carnot, avec l'Observatoire,
21:11 et cette étude incroyable sur le télétravail.
21:14 Bon, le désengagement des expatriés.
21:16 Tiens, c'est ça, le thème du futo.
21:18 -C'est un très beau sujet,
21:20 parce que ce qui distinguait les expatriés,
21:22 c'est la loyauté et l'engagement. -Evidemment.
21:25 -Mais c'est comme tout le monde. L'engagement, il change.
21:28 -Merci à Lix Carnot, directrice générale d'Expat Communications.
21:32 Merci à vous trois, mesdames.
21:34 On termine avec Fenel sur l'emploi.
21:36 J'accueille mon invité.