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Pierre de Vilno reçoit Maud Bregeon, députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos

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Transcription
00:00Bonjour à tous, bienvenue au Grand Rendez-vous Europe 1, C News, Les Echos. Bonjour, Maude Bréjean.
00:05Vous êtes députée Renaissance des Hauts-de-Seine, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:09À deux ans de la prochaine présidentielle, chacun avance ses pions, les forces vives s'organisent.
00:14À défaut d'avoir les mains libres dans un gouvernement antithétique, Bruno Retailleau mise sur une nouvelle aventure.
00:21L'exécutif, lui, est paru cruellement affaibli et désarmé, Emmanuel Macron pas convaincant,
00:27sur TF1, mardi soir, et François Bayrou sévèrement attaqué en commission parlementaire.
00:32Tristes spectateurs, les Français n'ont toujours aucun blanc-seing sur une meilleure sécurité et un meilleur pouvoir d'achat.
00:39Tous les sondages démontrent leur pessimisme. Et vous, Maude Bréjean, qu'en pensez-vous ?
00:43Où vous situez-vous sur cet échiquier encore mouvant ?
00:47Une heure d'entretien avec vous, avec Stéphane Dupont des Echos, bonjour Stéphane.
00:50Bonjour.
00:51Et Mathieu Bocoté, bonjour Mathieu.
00:52Bonjour.
00:53Il y a 5 millions de postes de télévision allumés mardi soir pour ce que mon confrère Vincent Trémolet de Villers du Figaro a appelé le Macron-Rama,
01:02sorte d'exercice de confession du président de la République face aux Français avec plusieurs face-à-face pendant plus de trois heures.
01:09Hubert Boeufmeri, le patron légendaire du monde, avait un jour expliqué aux journalistes qu'il fallait faire chiant, autrement dit,
01:18expliquer dans le détail, sans chercher à simplifier, sans chercher à faire du style.
01:23Alors, est-ce que vous diriez que le président a voulu faire chiant pour mieux expliquer ?
01:29D'abord, bonjour à tous et merci pour l'invitation.
01:32Je vais peut-être commencer par vous dire ce que moi, j'attendais en tant que députée, en tant que citoyenne de cette interview,
01:39qui était une interview importante parce que c'était la première grande prise de parole du président depuis plusieurs semaines dans un contexte politique compliqué.
01:47J'en attendais deux choses. D'abord, un cap et des explications, une ligne directrice, un fil rouge sur l'international.
01:53Il y a eu beaucoup de rebondissements, beaucoup de prises d'initiatives du président de la République, des chefs d'État européens.
01:59Donc, je crois que beaucoup de nos compatriotes avaient besoin de clarifications et avaient besoin de perspectives.
02:06Le président de la République leur a donné.
02:08Et ensuite, j'avais besoin de voir un président de la République qui, malgré un contexte national que je ne nie pas et que je n'ignore pas,
02:17gardait un pied dans la vie quotidienne des Français.
02:20Vous voyez, moi, je crois qu'un président de la République, quand bien même ses marges de manœuvre sont limitées,
02:26parce qu'aujourd'hui, elles sont limitées, ça ne peut pas être juste un super ambassadeur.
02:30Ça ne peut pas être uniquement quelqu'un qui se contente, je ne voudrais pas minimiser la fonction, mais de porter de la voix de la France.
02:36En étant surtout sur les sommets européens et internationaux.
02:40Moi, j'attends d'un président de la République qui s'intéresse aux fins de mois des Français, qui s'intéresse aux problématiques d'insécurité,
02:46qui s'intéresse aux attentes criantes en matière migratoire, par exemple.
02:52Et je crois que c'est ce qu'a essayé de faire le président mardi dernier.
02:56Mais le résultat est pareil.
02:58Ce qui est ressorti de l'émission, c'était une forme totale d'impuissance.
03:01On se dit, ce président, mais qu'est-ce qu'il va faire pendant les deux ans qui restent ?
03:04On a le sentiment, enfin moi j'ai le sentiment en écoutant certains politiques et certains commentateurs,
03:10qu'on a découvert mercredi matin quelle était la situation politique de ce pays.
03:15On a découvert mercredi matin que plus personne n'avait de majorité à l'Assemblée nationale
03:20et qu'on avait un exécutif, un gouvernement en partie bloqué.
03:24En réalité, ce n'est pas nouveau.
03:26Ce contexte politique-là...
03:28Oui, mais il voulait reprendre la main le président et là il a échoué de fait.
03:31Il est issu des dernières élections législatives et donc du choix souverain du peuple français
03:36et on va devoir faire avec pendant deux ans.
03:38Et est-ce qu'il faut avancer ?
03:40Bien sûr, il y aurait quelque chose de vertigineux à se dire qu'on mettrait le pays sur pause pendant deux ans.
03:44Mais ça, ce n'est pas uniquement la responsabilité du président,
03:46c'est aussi la responsabilité des parlementaires.
03:48Parce que le blocage aujourd'hui, il est en partie au Parlement.
03:51Mais enfin, c'est lui qui a 10 sous.
03:52Mais plusieurs considéraient par ailleurs qu'il y avait une forme d'attente référendaire,
03:55d'attente d'annonce référendaire avec cette intervention.
03:58Or, de référendum, à ce qu'on en comprend, il n'y en aura pas,
04:01ni celui qui est désiré par bien des Français sur l'immigration,
04:04ni d'autres qui ne sont pas appelés, mais même ceux-là ne viendront pas.
04:06Alors, ce n'est pas ce que j'ai compris personnellement.
04:08Ah d'accord.
04:10Chacun sa lecture, visiblement.
04:12Ce que je retiens de cette émission, c'est que le président garde une volonté très forte
04:16de soumettre des questions au référendum dans les mois à venir
04:20et qu'il se donne probablement du temps pour les annoncer, pour y réfléchir et pour les travailler.
04:24Donc vous, vous avez compris, pardon, qu'il y aurait peut-être un référendum sur certains sujets ?
04:28Ma conviction, c'est que le président de la République n'a pas changé sur cette question
04:32et qu'il a bien pour intention de soumettre des grandes questions
04:35via des référendums aux Français.
04:38Mais pourquoi ne pas l'avoir annoncé lors de cette grande messe face aux Français ?
04:40Parce qu'il faut avoir les bonnes questions au bon moment,
04:42parce qu'il faut respecter le travail du Parlement.
04:44Donc il n'était pas prêt.
04:45À titre personnel, je pense qu'on a besoin de davantage de démocratie directe
04:49et je pense que dans un contexte bloqué au Parlement aujourd'hui,
04:54le référendum doit permettre de dénouer certaines problématiques.
04:58Sauf sur l'immigration ?
05:00Je vais prendre... Mais, alors, sur l'immigration, je ne suis pas défavorable.
05:04Faut-il encore que ça rentre dans le champ constitutionnel ?
05:07Vous savez bien qu'aujourd'hui, il y a de nombreuses questions autour de ça.
05:11J'ai tendance à répondre en matière d'immigration.
05:14À titre personnel, je n'ai pas besoin d'un référendum pour savoir ce que les Français attendent.
05:18Et il y a quelque chose au fond d'un peu hypocrite,
05:20à dire qu'il faudrait un référendum sur l'immigration, comme si on ignorait...
05:24Un autre sur la dépense publique ?
05:25Non, mais comme si on ignorait...
05:27Pour donner les moyens d'agir ?
05:29Les finances publiques, c'est un peu plus complexe.
05:32Sur la question de l'immigration, 80-90% des Français...
05:35Enfin, les sondages s'enchaînent depuis des années maintenant.
05:38Les élections s'enchaînent aussi.
05:40Les Français, ils veulent davantage d'or, davantage d'autorité,
05:42davantage de maîtrise des flux migratoires.
05:45Personne n'a besoin de référendum pour savoir cela.
05:49Ensuite, il y a les responsables politiques qui veulent bien écouter
05:52ce que nous demandent les Français et ceux qui l'ignorent.
05:54Le référendum n'est pas un sondage nécessairement.
05:56Le référendum, c'est se donner les moyens d'agir,
05:59se donner les moyens d'avoir le pouvoir pour donner les réformes nécessaires.
06:02On a les moyens. Je vais vous donner un autre exemple.
06:04On a voté une loi immigration il y a un an, un peu plus d'un an maintenant.
06:08Une bonne partie des mesures issues de cette loi immigration
06:11ont été retoquées par le Conseil constitutionnel...
06:13À la demande du président.
06:15Pour des raisons de forme.
06:18Le président a saisi le Conseil constitutionnel.
06:21Il n'a pas demandé au Conseil constitutionnel de retoquer ces mesures.
06:24Est-ce que ça ne revient pas au même ?
06:27Je termine là-dessus.
06:29Un certain nombre de ces mesures, par exemple le délit de séjour irrégulier,
06:33le conditionnement des aides sociales à une certaine durée de résidence
06:36sur le sol français, ont été retirées de cette loi pour des raisons de forme.
06:40Moi, je suis favorable à ce qu'on puisse de nouveau débattre
06:43de ces mesures au Parlement, de telle sorte que le Parlement les adopte.
06:46Et je suis convaincue qu'on trouvera une majorité dessus.
06:49Nous n'avons pas besoin de référendum pour le faire.
06:51Nous pouvons le faire demain.
06:53Le gouvernement laisse l'excuse de la majorité.
06:55Une nouvelle loi sur l'immigration, ça a été excusé par le Premier ministre.
06:58Vous n'avez pas une nouvelle loi.
07:00Je ne suis pas d'accord avec ça.
07:02Et la majorité viendrait avec le RN ?
07:04Quand 80%...
07:06Donc il faut une nouvelle loi sur l'immigration.
07:08Quand une large majorité des Français nous demandent matin, midi et soir
07:11de serrer la vis en matière migratoire,
07:14le gouvernement se doit de laisser à minima la possibilité au Parlement
07:19de débattre de nouvelles mesures.
07:21Remettons sur la table la question du délit de séjour irrégulier.
07:25Remettons sur la table la question du conditionnement
07:28des aides sociales non contributives.
07:30Je l'ai réclamé à plusieurs reprises.
07:32Bruno Rotailleau a fait d'autres propositions, par exemple,
07:35sur la durée de maintien en centre de rétention administrative
07:38pour les étrangers reconnus coupables de viol ou de meurtre, par exemple.
07:43Vous n'êtes pas tous sur la même ligne puisqu'il y en a qui n'en veulent pas.
07:46L'idée qu'il y aurait absolument besoin d'un référendum pour avancer est fausse.
07:50On a la possibilité d'avancer et il est de la responsabilité du gouvernement
07:54de faire des propositions législatives et de permettre au Parlement d'en débattre.
07:59Ça ne résoudra pas tout d'un coup de baguette magique.
08:01Mais enfin, pour avancer, il faut bien poser des jalons.
08:04Et ça, c'est de la responsabilité de François Bayrou.
08:06François Bayrou qui a 75% de mécontents, baromètre dans le JDD aujourd'hui.
08:12Est-ce que vous faites partie des trois quarts des Français qui sont mécontents de François Bayrou ?
08:16Moi, je prends acte du résultat des dernières élections législatives.
08:21Personne n'avait de majorité.
08:23J'avais un objectif, deux objectifs.
08:26Préserver la France de l'extrême gauche, du Nouveau Front Populaire, de la France insoumise,
08:30d'Europe Écologie-Les Verts, qui ne vaut pas beaucoup mieux,
08:33et préserver la France dans l'instabilité.
08:35La France insoumise est ratée.
08:37Pour ça, on avait une solution.
08:39C'était de bâtir la coalition la plus large possible.
08:42Et c'est ce qu'a réussi à faire Michel Barnier en septembre dernier.
08:46J'étais sa porte-parole.
08:48Cette alliance-là, elle est nécessaire, avec Les Républicains, avec Horizons,
08:52avec Le Modem, avec Renaissance.
08:54Et elle doit perdurer.
08:56Il est aujourd'hui de la responsabilité de François Bayrou,
08:59dans un contexte que je sais extrêmement difficile,
09:01de faire vivre.
09:03Et ce n'est pas évident, ce socle commun, en écoutant les uns et les autres.
09:06Il arrive à le faire vivre, ce socle commun.
09:08Et en faisant des propositions, notamment législatives,
09:12qui permettent à chacun de s'y retrouver.
09:14Parce qu'on voit bien qu'il y a des attentes un petit peu différentes.
09:17Pendant deux ans, il va falloir qu'on continue comme ça.
09:19Mais vous, à 34 ans, Maude Bréjon,
09:22vous avez plus envie d'une nouvelle Renaissance,
09:24ou d'une résurrection de la droite ?
09:28Je ne comprends pas bien ce que votre question signifie.
09:30La Renaissance, c'est-à-dire qu'après 27,
09:33est-ce qu'on continue avec un modèle à la Renaissance,
09:35ou est-ce que, comme aujourd'hui, d'ailleurs,
09:38c'est un jour important pour la droite républicaine,
09:40est-ce que vous avez envie peut-être plus d'un virage à droite,
09:44comme une bonne partie des Français ?
09:46D'abord, je ne compare pas le contexte qui a été celui de 2017,
09:49lorsque je me suis engagée auprès du Président de la République,
09:51en 2016 même, à celui d'aujourd'hui, en 2025,
09:55et à celui qu'on vivra en 2027.
09:58Ma conviction, c'est que les problématiques ont évolué,
10:01les enjeux français ont changé,
10:03et le paysage politique a été aussi largement bouleversé.
10:07Eu égard à ces constats, je souhaite profondément
10:11qu'on puisse faire perdurer cette alliance de la droite et du centre,
10:14au-delà de 2027.
10:16Donc vous êtes comme Edouard Philippe qui souhaite une alliance
10:20de Gérald Darmanin à la gauche d'Anne Hidalgo ?
10:23Je souhaite qu'on ait un candidat.
10:24Pour reprendre les mots de Laurent Wauquiez ?
10:25Mais Anne Hidalgo n'est pas dans la majorité,
10:27n'est pas dans le cycle commun aujourd'hui.
10:29Et moi, je ne me sens pas du tout faire partie
10:30de la même famille politique qu'Anne Hidalgo.
10:32Vous voyez, elle est au Parti socialiste, elle est socialiste.
10:34Monsieur Lambert est aussi un socialiste.
10:37Je suis membre de Renaissance, qui est de même partie par exemple
10:41que Gérald Darmanin, qui n'est quand même pas un homme de gauche.
10:45Donc je crois qu'on doit, encore une fois, préserver cette unité-là.
10:49Vous savez, on a beau me dire ce qu'on veut,
10:52face au Rassemblement national, qui aujourd'hui est extrêmement puissant,
11:01et face à la gauche, qui est aussi très installée dans ce pays.
11:04Je crois que si on veut gagner les élections de 2027
11:06et convaincre les Français, il va falloir qu'on fasse preuve
11:08d'un peu d'intelligence collective.
11:09Et ça passe d'abord par l'unité.
11:11Maude Bréjon est l'invité du grand rendez-vous Europe 1 CNews.
11:14Les Echos, à tout de suite.
11:16Retour sur le plateau du grand rendez-vous Europe 1 CNews,
11:18Les Echos, avec la députée Renaissance, Maude Bréjon.
11:21Comme l'écrit Jules Torres dans le JD News cette semaine,
11:25entre les gaullistes sociaux, les libéraux déclassés,
11:28les conservateurs de tradition, les identitaires sans complexe,
11:30les orphelins du sarcosisme.
11:32Autant de droites qui cohabitent sans fusionner,
11:34s'additionnent sans jamais s'unir.
11:36Deux droites s'affrontent aujourd'hui, ce dimanche,
11:39celle de Laurent Wauquiez et celle de Bruno Retailleau.
11:42Elles s'affrontent, mais ne sont pas fondamentalement différentes.
11:45Même si la députée Renaissance que vous êtes n'est pas directement concernée,
11:49est-ce que vous avez une préférence, ou est-ce que vous pensez
11:51qu'il y a un candidat qui est mieux placé qu'un autre ?
11:53Non, et je ne me permettrai pas, un jour de scrutin,
11:56de dire aux militants LR, un parti qui n'est pas le mien,
11:59ce qu'ils doivent voter, ce serait irrespectueux.
12:01J'ai beaucoup de respect pour tous les militants,
12:03peu importe leur appartenance partisane par ailleurs.
12:06En revanche, ce que je souhaite, c'est que le futur président des LR
12:11s'engage ensuite à maintenir l'unité qui est celle du Bloc central aujourd'hui.
12:19Je disais avant la coupure pub, que entre le Rassemblement national,
12:24d'un côté, et l'extrême gauche de l'autre,
12:27on va devoir faire preuve d'unité.
12:29Et moi, je crois qu'il y a davantage de choses
12:31qui rassemblent Gérald Darmanin, Édouard Philippe ou Bruno Retailleau,
12:35au fond, que de sujets qui les séparent.
12:38Vous n'avez pas cité Laurent Wauquiez ?
12:41Parce que Laurent Wauquiez, me semble-t-il,
12:44regarde davantage du côté de Reconquête.
12:47C'est la fameuse phrase où il dit « je veux une droite jusqu'à Saracnafo ».
12:50Ce qui m'apparaît comme un peu absurde.
12:53Pourquoi absurde ?
12:54Quand on met Gérald Darmanin et Saracnafo dans le même panier,
12:58c'est qu'il y en a au moins un des deux qu'on connaît très mal.
13:01Et si on met Édouard Philippe et Bruno Retailleau dans le même panier ?
13:04Mais ça répond à un contexte extrêmement particulier.
13:06Encore une fois, d'ailleurs, sentiment, je ne veux pas être sa porte-parole,
13:08mais que Bruno Retailleau a maintes fois redit et réexpliqué
13:12que s'il avait accepté d'entrer dans le gouvernement dans ce contexte-là,
13:15c'était pour éviter la nomination et l'arrivée du nouveau Front populaire au gouvernement.
13:21Ce qui me semble quand même être une raison largement valable.
13:25Moi, je crois à la grande union de la droite et du centre,
13:28qui avait fait en son temps, et encore une fois dans des circonstances différentes,
13:34Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy.
13:36Je pense par ailleurs que cette union-là, elle a déjà débuté
13:40lorsqu'en 2017, Édouard Philippe est nommé Premier ministre,
13:44que Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Sébastien Recornu rejoignent Emmanuel Macron.
13:48C'était la première brique à ça.
13:49Je vais vous donner un autre exemple.
13:50Il y a huit mois, dans les Hauts-de-Seine, dans mon beau département,
13:53on a eu les élections législatives, comme chacun sait, suite à la dissolution.
13:57Les Républicains n'ont pas investi de candidats face à moi, dans ma circonscription,
14:03parce qu'au fond, on s'entendait sur l'essentiel.
14:05Et à l'inverse, nous n'avons pas investi de candidats face à Jean-Didier Berger,
14:09qui aujourd'hui soutient Laurent Wauquiez, ou face à Philippe Juvin.
14:12Pourquoi est-ce qu'on a fait ça ?
14:15Parce qu'au fond, sans nier, sans gommer nos divergences,
14:20on s'accorde sur l'essentiel.
14:22Et on a beau me dire que la politique, ce n'est pas de l'arithmétique,
14:27on ne m'enlèvera pas de l'idée que pour gagner,
14:29il vaut quand même mieux faire des additions ou des soustractions.
14:31Qu'est-ce que vous dites aux députés et aux ministres,
14:34que j'appellerais affouéristes,
14:36qui demandent s'inédier la sortie de Bruno Retailleau du gouvernement ?
14:40Je prends par exemple la proposition d'Éric Botorel,
14:43qui demande qu'on donne une OQTG,
14:46obligation de quitter le gouvernement, à Bruno Retailleau.
14:51Je ne comprends pas bien quel est le sens de ces provocations.
14:56Encore une fois, quelle est l'alternative ?
14:58C'est parce qu'il y a eu une critique, en tout cas,
15:01sur un repas, Bruno Retailleau a dit qu'il n'était pas macroniste,
15:04qu'il avait des divergences avec le président.
15:05Expliquons les choses.
15:06Bruno Retailleau a dit qu'il n'était pas macroniste.
15:08Qui a découvert cette semaine que Bruno Retailleau n'était pas macroniste ?
15:11Visiblement, Éric Botorel ou Prisca Thévenot,
15:14qui dit être contre le macronisme,
15:16accepter de se faire nommer précisément par celui qui a créé le macronisme,
15:19c'est beau la politique.
15:20Ce n'est pas un scoop.
15:22On sait bien que le gouvernement tel qu'il est constitué
15:24associe des femmes et des hommes
15:26qui ne pensent pas toujours de la même façon.
15:28Et il me semble d'ailleurs que s'il y a bien une chose
15:31qui a voulu nous enseigner,
15:34nous inculquer le président de la République à nous,
15:37qu'ils l'avons rejoint,
15:38c'est cette capacité,
15:40au fond, d'ouvrir les fenêtres
15:42et d'aller travailler avec des gens un peu différents de nous.
15:44Je crois que c'est ce qu'on va essayer de faire aujourd'hui.
15:46Durant la campagne pour l'élection de la présidence de LR,
15:48il y a quand même beaucoup de critiques qui ont été formulées
15:50par Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau
15:52contre le président de la République, contre Renaissance.
15:54Vous ne pensez pas qu'à l'issue de cette élection,
15:56ça va laisser des traces et que l'alliance du bloc central
15:59que vous appez de vos voeux,
16:01elle a du pont dans l'aile quand même, non ?
16:03Je crois qu'on doit, les uns et les autres,
16:05apprendre peut-être à dialoguer davantage,
16:07à se respecter davantage.
16:09Je pense néanmoins qu'au-delà des chefs à plumes,
16:12si je peux me permettre,
16:14il y a beaucoup de parlementaires comme moi,
16:16de responsables politiques de LR,
16:18d'Horizon, de Renaissance,
16:20qui ont envie que ça fonctionne
16:22et qui ont envie de construire plutôt que de détruire.
16:24Et j'entends Laurent Wauquiez,
16:26qui se veut le garant, au fond,
16:28de la vraie droite.
16:30Mais c'est quoi la vraie droite aujourd'hui ?
16:32Les Républicains,
16:34enfin le parti,
16:36le parti des Républicains
16:38n'a plus le monopole de la droite.
16:40C'est terminé ça.
16:42Je regardais avant de venir l'évolution
16:44du nombre de députés LR
16:46ex-UMP à l'Assemblée nationale.
16:48En 2002, ils en avaient 360.
16:50En 2007, ils en avaient 300.
16:52En 2012, ils en avaient 200.
16:54En 2017, ils en avaient 110.
16:56En 2022, ils en avaient 60.
16:58Donc je veux bien que ces gens
17:00viennent nous expliquer...
17:02Vous voulez dire qu'il y a des masses communiquants
17:04dans l'équipe de Notre-Dame ?
17:06La droite, c'est quoi ? C'est Horizons ?
17:08C'est Renaissance aujourd'hui ?
17:10Je veux bien que ces gens viennent nous expliquer
17:12qu'ils ont le monopole de ce qu'est la vraie droite.
17:14Vous croyez qu'il n'a pas le monopole de la droite aujourd'hui ?
17:16Il n'a évidemment pas le monopole de la droite.
17:18Et toutes les élections précédentes, d'ailleurs,
17:20le démontrent.
17:22Vous savez, je connais beaucoup d'électeurs,
17:24beaucoup, dans mon département des Hauts-de-Seine,
17:26qui ont jadis soutenu Jacques Chirac,
17:28qui ont fait la campagne de Nicolas Sarkozy
17:30et convoqué Emmanuel Macron
17:32mais je dis à Laurent Wauquiez
17:34que parmi ces 10 millions d'électeurs
17:36qui au premier tour ont voté Emmanuel Macron
17:38aux dernières élections présidentielles,
17:40il y a beaucoup d'électeurs de droite
17:42qui devraient parfois faire attention à ne pas trop
17:44les insulter dans les propos qu'ils peuvent avoir.
17:46Vous disiez, ça veut dire qu'il faut une union
17:48de la droite et du centre, autant que possible,
17:50dans le Bloc central. Vous rappeliez par ailleurs
17:52qu'une partie de la droite s'était ralliée à Emmanuel Macron
17:54en d'autres temps. Diriez-vous que dans la prochaine étape,
17:56il s'agit pour le centre de s'allier
17:58à une figure de droite pour déplacer à droite
18:00le centre de gravité du Bloc central ?
18:02Il va falloir trouver un trait d'union,
18:04le plus petit dénominateur commun,
18:06pour reprendre mes expressions d'ingénieur.
18:08Un seul candidat ?
18:10Mais le point d'équilibre était plus au centre,
18:12est-ce qu'il sera de même plus à droite ?
18:14Il va falloir un seul candidat,
18:16s'il arrive à rassembler,
18:18c'est ma conviction, de Renaissance
18:20jusqu'aux Républicains.
18:22Je sais que ce n'est pas facile, parce qu'il n'est jamais
18:24évident de faire s'accorder
18:26les parties entre eux et parce que derrière,
18:28il y a des égaux,
18:30il y a les égaux des uns et des autres et les vérités
18:32de candidature que j'entends bien. On pourrait
18:34chiter, je pense, 5, 6, 7
18:36personnalités aujourd'hui dans
18:38cet espace politique qui prétendent...
18:40Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Bruno Retailleau...
18:42Corrongé, Xavier Bertrand, David Lysnard,
18:44Laurent Wauquiez, enfin bon...
18:46Allez, on pourrait arriver à 10,
18:48ce qui est d'ailleurs un petit peu ridicule.
18:50Moi, je crois que si on est sincèrement
18:52attaché à l'intérêt du pays, on va devoir
18:54travailler à cette unité.
18:56Commençons par le faire autour d'un projet.
18:58Commençons par se mettre
19:00autour de la table, par discuter de ce sur quoi
19:02on est d'accord et de ce sur quoi on doit continuer
19:04à travailler ensemble.
19:06Et puis ensuite, on verra. Mais faisons au moins
19:08cette démarche-là. Vous savez, moi je...
19:10Il n'y a aucune personnalité qui aujourd'hui, pour vous, sort du lot
19:12et qui devrait être l'élément fédérateur.
19:14Mais on verra quand les projets seront
19:16sur la table. Comment est-ce que les uns et les autres peuvent s'accorder ?
19:18Moi, ce que je peux vous dire, c'est que j'entends
19:20chaque semaine, à Antony,
19:22à So, dans ma circonscription, des gens qui me disent
19:24« Faudra vous mettre d'accord, parce qu'au second tour,
19:26nous, on ne veut pas devoir choisir
19:28entre M. Bardella et M. Mélenchon. »
19:30Chaque semaine. Et si les partis
19:32refusent de faire
19:34cette alliance, de travailler à cette unité-là,
19:36je formule le pari que les électeurs
19:38nous imposeront cette unité
19:40dans les urnes. Alors, lorsque
19:42Laurent Bourdieu dit « Il faut désormais faire
19:44un front républicain, mais pas celui auquel
19:46on est habitué, un front républicain contre
19:48LFI demain. Est-ce que... » Et vous avez
19:50tantôt dit deux choses
19:52que nous devions nous garder.
19:54Soit le gouvernement LFI, soit le chaos.
19:56Donc, est-ce que vous partagez finalement
19:58la même lection ? Le véritable
20:00danger pour la République aujourd'hui, ce n'est plus
20:02le RN ou le camp national, c'est plutôt LFI.
20:04En tout cas, il faut un cordon sanitaire évident
20:06avec la France insoumise, et Laurent Wauquiez a raison.
20:08Mais moi, je suis très à l'aise. Et contre le RN aussi ?
20:10Je me suis très à l'aise. Je me suis exprimée
20:12le lendemain du premier tour
20:14des dernières élections législatives
20:16pour dire que jamais je n'appellerai
20:18à voter la France insoumise, ni
20:20Europe Écologie Les Verts, que je vais dans le même panier,
20:22face au RN.
20:24Pas une voix pour le RN,
20:26pas une voix pour la FI,
20:28ou pour leurs alliés Europe Écologie Les Verts.
20:30C'est deux parties qui ont des histoires
20:32très différentes, qui sont en réalité
20:34un peu compliquées à comparer.
20:36Mais Laurent Wauquiez a raison en disant
20:38qu'il faut avoir un cordon sanitaire extrêmement
20:40clair vis-à-vis de la FI,
20:42et que tout appel à voter
20:44pour la FI nous serait
20:46reproché, et nous sera reproché.
20:48Mais le cas de figure impossible
20:50où s'affrontent
20:52le RN et
20:54LFI ou les écolos,
20:56pour qui votez-vous ?
20:58D'abord, on va faire une campagne.
21:00J'entends bien qu'il y aura cette volonté de nous poser la question.
21:02Non, mais ça peut être dans des législatives,
21:04juste sur un candidat, par exemple,
21:06sur une circonscription. Dans ce cas-là,
21:08est-ce que vous, Maude Bréjean, vous faites un choix ?
21:10D'abord, je le redis...
21:12Est-ce que vous mettez le RN dans le même panier qu'LFI, en gros ?
21:14C'est deux parties très différentes.
21:16Je le redis, c'est deux projets différents.
21:18Parce que ça pose la question de l'arc républicain.
21:20Est-ce qu'il y a encore aujourd'hui un arc républicain,
21:22ou appelez ça comme vous voulez,
21:24un front républicain,
21:26comme il y en a eu un en juin 2024 ?
21:28Arc républicain, ça ne veut rien dire, d'accord ?
21:30On a passé des semaines, des mois...
21:32Ça ne veut peut-être rien dire, mais c'était dans la mouche du Président.
21:34On a passé des mois à disserter
21:36sur ce qu'était l'arc républicain,
21:38qui était dans l'arc républicain, qui n'était pas dans l'arc républicain.
21:40Tout ça est un peu ridicule.
21:42Je suis content de vous voir sourire, parce que c'est le Président lui-même
21:44qui a inventé cette notion.
21:46Oui, mais je ne suis pas là pour donner des brevets de républicanisme aux uns et aux autres.
21:48Ce qui m'importe, encore une fois,
21:50c'est l'échéance présidentielle dans deux ans
21:52et le travail auquel je souhaiterais participer
21:54pour avoir un projet crédible
21:56qui rassemble la droite et le centre
21:58et un candidat commun.
22:00D'ici là, essayons de travailler en ce qui nous concerne parlementaire,
22:02intelligemment au Parlement,
22:04pour répondre aux angoisses des Français
22:06sur les questions de sécurité, d'immigration, de pouvoir d'achat.
22:08Sur LFI, Mme Bréjean, vous êtes très claire,
22:10mais Gabriel Attal, qui est le patron de votre parti,
22:12au dernier à l'élection législative,
22:14avait appelé à voter pour des candidats LFI
22:16quand ils étaient opposés au Front National.
22:18Donc vous êtes complètement en désaccord avec lui sur cette question.
22:20Oui, oui, je ne partage pas.
22:22Ça va mieux en le disant, il a raison de poser la question.
22:24Je me suis déjà exprimée dessus,
22:26je ne partage pas ce positionnement.
22:28Je considère que
22:30la défense des valeurs républicaines
22:32ne passe pas par
22:34l'appel à voter
22:36par la France insoumise,
22:38et que c'est une compromission
22:40qu'on ne ferait jamais.
22:42Je considère que la France insoumise,
22:44de parce qu'elle véhicule
22:46de Roland d'antisémitisme,
22:48de plébiscite du communautarisme,
22:52doit être
22:54combattue
22:56sans la moindre nuance, si vous voulez.
22:58Mais vous comprenez que cela dit des nuances politiques,
23:00vous en rajoutez un peu, c'est-à-dire dans votre même parti,
23:02vous ne hiérarchisez pas les menaces
23:04de la même manière. Certains disent
23:06la grande menace, c'est LFI, d'autres disent
23:08le RN, au moins il faut voter LFI.
23:10Dans le même parti, vous nous permettrez
23:12d'être, sinon perplexe, à tout le moins confus.
23:14J'entends complètement ce questionnement.
23:16On a au sein de Renaissance
23:18des lignes qui parfois, sur
23:20certains sujets, sont des lignes différentes.
23:22Je ne vais pas essayer
23:24de vous expliquer l'inverse, parce que
23:26je vous mentirais que ce ne serait pas très crédible,
23:28mais je suis là en tant que mot de Bréjon pour porter
23:30la ligne qui est la mienne.
23:32On va continuer à dialoguer et s'entretenir
23:34avec vous dans le grand rendez-vous à tout de suite sur nos deux antennes.
23:38La députée Renaissance des Hauts-de-Seine,
23:40mot de Bréjon, est l'invité du grand rendez-vous
23:42ce dimanche. Mot de Bréjon,
23:4480% des Français
23:46estiment que la justice est laxiste.
23:48C'est un sondage
23:50CSA pour le JDD, CNews
23:52et Europe 1. Le ministre
23:54de la Justice, Gérald Darmanin, propose
23:56pourtant plusieurs choses,
23:58passer de 235
24:00à 4 peines, supprimer les peines avec
24:02sursis, remplacement par des peines de
24:04probation et
24:06la construction également de cette
24:08prison de haute sécurité
24:10dans la forêt amazonienne
24:12en Guyane. C'est le
24:14retour du bagne ?
24:16D'abord, je voudrais dire qu'à mon
24:18humble avis, on a beaucoup de chance d'avoir
24:20Gérald Darmanin,
24:22ministre de la Justice et garde des Sceaux aujourd'hui.
24:24Quand je regarde ce qu'il a fait ces dernières
24:26années, il a fait preuve d'une grande
24:28constance et d'une immense combativité
24:30sur ces questions. Quand il était
24:32ministre de l'Intérieur, on se rappelle
24:34des opérations PlaceNet XXL
24:36pour ne citer que
24:38celles-ci, des moyens
24:40et des forces de l'ordre.
24:42Beaucoup de com' quand même,
24:44Gérald Darmanin.
24:46C'est parce que j'ai entendu sur le terrain
24:48avec les élus ou les
24:50préfets. Vous parliez des opérations PlaceNet
24:52qui ont été très critiquées, comme le disait Pierre.
24:54Tout ce qu'il a fait
24:56quand il était ministre de l'Intérieur
24:58et ce qu'il fait aujourd'hui en tant que ministre de la Justice,
25:00la loi sur le narcotrafic et effectivement
25:02l'annonce dans le JDD.
25:04Moi, je veux vous dire,
25:06on a le sentiment parfois
25:08que ce pays est bloqué, qu'on n'arrive pas
25:10à agir, que tout ça est enlisé.
25:12C'est pas qu'un sentiment malheureusement, je pense.
25:14On a là un ministre qui
25:16ne vit pas dans la théorie. Je connais bien Gérald Darmanin
25:18et c'est probablement ce que j'apprécie
25:20le plus chez lui. Gérald Darmanin, il aime beaucoup
25:22lire, mais il ne vit pas uniquement, il ne s'enferme
25:24pas uniquement dans la théorie. C'est quelqu'un
25:26qui avance avec des actions concrètes.
25:28En l'occurrence, les prisons de haute sécurité,
25:30il y en aura deux sur le territoire
25:32métropolitain.
25:34Une troisième a été annoncée.
25:36Le président a visité.
25:38Une troisième
25:40qui a été annoncée hier soir
25:42au JDD. Pourquoi en Guyane ?
25:44Pourquoi ce territoire-là ? Parce qu'il s'attaque
25:46à toutes les échelles du narcotrafic.
25:48De là où part parfois
25:50le narcotrafic, et la Guyane en fait partie,
25:52en passant par les grands réseaux
25:54jusqu'aux consommateurs.
25:56Il regarde l'intégralité de la chaîne.
25:58Ce qui rend, je crois, cette démarche extrêmement
26:00pertinente. Au fond,
26:02Gérald Darmanin ne dit pas
26:04l'important, c'est uniquement de combattre
26:06les grands narcotrafiquants,
26:08et puis au fond, le consommateur, ce n'est pas très grave
26:10parce qu'on lui trouvera des excuses sociales.
26:12Il fait et l'un et l'autre.
26:14Je crois que c'est ce que les Français attendent.
26:16Mais il y a une constante, cela dit, en l'espace de quelques années.
26:18Nicolas Dupont-Aignan veut envoyer
26:20des auteurs de crimes islamistes au Kerguelen.
26:22Ensuite, plus récemment, sur un autre
26:24registre, Laurent Wauquiez dit des OQTF
26:26à Saint-Pierre-et-Miquelon. Et maintenant,
26:28le retour du bang en Guyane.
26:30Finalement, il n'y a pas
26:32une constante derrière ça. C'est-à-dire que les Français,
26:34au-delà de leurs différentes expressions politiques,
26:36voudraient faire dégager du territoire,
26:38tout simplement, les éléments troubles qui perturbent
26:40la vie de la nation. Pas simplement les encadrer
26:42juridiquement dans le cadre d'un
26:44espace pénitentiaire humanitaire qu'ils dégagent.
26:46Alors, pardonnez-moi, mais vous mettez ces propositions
26:48dans le même panier parce qu'il s'agit
26:50des Outre-mer.
26:52Oui, mais le fait est qu'il y a une constante.
26:54Le fond de ces propositions
26:56sont quand même très différents.
26:58Je comprends
27:00que la prison qui est prévue en Guyane
27:02vise d'abord à accueillir
27:04des personnes de la zone.
27:06On ne s'interdit pas, bien sûr,
27:08d'y faire venir des personnes
27:10depuis la métropole
27:12s'il y a des places disponibles.
27:14L'objectif, c'est bien
27:16d'y enfermer des personnes
27:18issues de cette zone-là.
27:20Ça n'a rien à voir
27:22avec construire une prison avec une aile
27:24de haute sécurité en Guyane
27:26parce qu'il y a des besoins localement
27:28d'emprisonnement. Ça n'a rien à voir
27:30avec envoyer des personnes
27:32sous UTF.
27:34Ce n'est pas que pour les narcotrafiquants de Guyane.
27:36Ce n'est pas ça l'idée.
27:38Ce n'est pas qu'enfermer des narcotrafiquants
27:40qu'on va arrêter en Guyane. C'est aussi d'envoyer des gens
27:42qui sont en métropole.
27:44La priorité, c'est d'enfermer des personnes issues de la zone guyanaise.
27:46Il y a quand même un effet d'annonce de Gérald Darmanin
27:48sur cette affaire.
27:50C'est l'ensemble de la route
27:52que prend le trafic de drogue
27:54que cible Gérald Darmanin.
27:56Ce n'est pas le retour du bagne de Cayenne.
27:58Il part parfois des autres mers
28:00pour arriver dans les cités
28:02ou les villages français
28:04de métropole.
28:06Ça n'a rien à voir
28:08avec Saint-Pierre-et-Miquelon.
28:10Je ne comparerai pas ces deux propositions.
28:12On parlait de placenet tout à l'heure.
28:14Stéphane et moi,
28:16avant de vous parler,
28:18avons soulevé le fait
28:20que ces opérations placenet
28:22avaient été critiquées.
28:24Pourquoi ?
28:26Pas parce qu'elles existaient.
28:28Au contraire, c'était une bonne chose
28:30de donner un coup de taser
28:32sur le trafic de drogue.
28:34Les maires, notamment les élus locaux,
28:36disaient que le problème de placenet,
28:38c'est qu'à un moment donné,
28:40les forces de l'ordre s'en vont.
28:42Quand les forces de l'ordre s'en vont,
28:44les points de deal se reforment.
28:4613 % des Français estiment qu'il faut faire appel
28:48à l'armée pour lutter contre le trafic de drogue
28:50dans les quartiers difficiles.
28:52C'est un nouveau sondage pour le JDD,
28:54CNews et Europe 1.
28:56C'est trois quarts des Français
28:58qui estiment que, là encore,
29:00c'est dans les cas extrêmes
29:02où les Français en appellent à l'armée.
29:04L'armée est malheureusement
29:06et heureusement affectée
29:08à beaucoup de missions.
29:10Est-ce qu'il n'y a pas urgence
29:12à faire encore plus contre le narcotrafic ?
29:14Je ne crois pas qu'il faille faire appel à l'armée.
29:16Je crois, en revanche,
29:18que ce que traduit ce sondage,
29:20c'est la volonté
29:22de bien davantage de fermeté,
29:24de bien davantage d'autorité en la matière.
29:26Ce qu'il faut bien comprendre,
29:28c'est que la lutte contre le narcotrafic,
29:30c'est un combat quotidien
29:32et c'est probablement un combat
29:34que vous ne gagnez jamais complètement,
29:36qui est sans cesse à renouveler.
29:38C'est un hydre à plusieurs têtes,
29:40qui se reforme.
29:42C'est un combat que vous devez, pied à pied,
29:44combattre chaque jour
29:46et sans arrêt.
29:48Est-ce que ce sondage n'est pas aussi
29:50un terrible aveu d'échec ?
29:52Vous êtes au pouvoir depuis 8 ans, Mme Bréjon.
29:54Je ne prétends pas que tout a été bien fait
29:56et que tout a été réussi.
29:58Je dis en revanche qu'on a massivement
30:00augmenté le nombre de forces de l'ordre,
30:02plus de 10 000 gendarmes et policiers supplémentaires,
30:04qu'on a massivement augmenté le budget de la justice,
30:06il a augmenté de 60 % depuis l'arrivée au pouvoir.
30:08Les Français ont le sentiment que rien n'a changé.
30:10On a voté une loi importante
30:12contre le narcotrafic porté par
30:14Bruno Rotailleau et Gérald Darmanin
30:16il y a quelques semaines au Parlement.
30:18Gérald Darmanin continue,
30:20avec des exemples très concrets,
30:22qui doivent permettre de faire avancer
30:24ce combat-là.
30:26J'entends une partie de la classe politique
30:28qui véhicule l'idée
30:30que c'est trop difficile,
30:32qu'on ne va pas y arriver,
30:34que c'est un combat perdu d'avance,
30:36jusqu'à dire que la solution
30:38serait la légalisation
30:40de la drogue,
30:42ou en tout cas de certaines drogues.
30:44Je crois qu'il ne faut pas abdiquer
30:46face à l'enjeu du narcotrafic.
30:48Je crois qu'il ne faut pas abdiquer
30:50face à ceux qui vendent de la drogue
30:52sur notre territoire,
30:54avec tout ce que ça engendre
30:56de drames, d'insécurité
30:58et de misère sociale.
31:00Mais est-ce que,
31:02ce n'est pas un appel à l'armée
31:04de manière décomplexée,
31:06est-ce que ce n'est pas un signal envoyé
31:08par une majorité de la population
31:10que le cadre qui est le nôtre
31:12actuellement ne fonctionne plus?
31:14Dans les paramètres actuels,
31:16le droit sert trop souvent
31:18ceux qui ont joué pour le retourner
31:20contre la France,
31:22contre la sécurité des uns et des autres,
31:24mais pas simplement sur le narcotrafic,
31:26les islamistes d'un côté,
31:28les migrations qui débordent
31:30de tous les sens de l'autre.
31:32Est-ce que ce n'est pas un signal envoyé
31:34qui est capable de le redéfinir
31:36parce qu'il est dévoyé?
31:38Est-ce qu'il n'y a pas le sentiment
31:40que le cadre actuel paralyse
31:42l'action gouvernementale?
31:44En partie, probablement.
31:46J'entends beaucoup d'électeurs
31:48dans ma circonscription
31:50qui ne comprennent pas
31:52le fonctionnement de la justice
31:54aujourd'hui, qui ne comprennent plus
31:56qu'on a le sentiment
31:58qu'elle n'est parfois pas assez sévère,
32:00en tout cas que les pouvoirs publics
32:02n'ont pas l'image, en partie.
32:04J'essaie de nettre
32:06ni sourde ni aveugle.
32:08Je vois bien que,
32:10malgré tous les moyens déployés,
32:12malgré l'énergie de Gérald Darmanin,
32:14de Bruno Taillot et d'autres hier,
32:16ce fléau est toujours là
32:18et il gagne en importance.
32:20C'est bien qu'il y a certaines choses
32:22qu'on a mal faites ou qu'on n'a pas faites.
32:24Il n'est pas interdit
32:26en politique de se remettre
32:28un petit peu en cause et de se remettre
32:30un petit peu en cause.
32:32Ce n'est pas une tare.
32:34Ce qui est souvent avancé,
32:36ce n'est pas forcément la justice
32:38qui ne fonctionne pas,
32:40c'est ceux qui l'exécutent,
32:42et en l'occurrence les juges.
32:44Qu'est-ce qu'on fait du syndicat
32:46de la magistrature, par exemple ?
32:48Il y a quand même une question
32:50de ce qu'est l'état du droit
32:52aujourd'hui, et c'est d'ailleurs
32:54ce qu'a voulu, à mon avis,
32:56dire Bruno Taillot.
32:58D'accord, on parlait de faut-il faire
33:00ou pas des référendums tout à l'heure,
33:02mais la question des peines planchées,
33:04la question du quantum de peine,
33:06la façon dont on traite la récidive,
33:08tout ça, Gérald Darmanin...
33:10Tout ça, c'est la prérogative du Parlement
33:12et le Parlement a aujourd'hui,
33:14si le gouvernement le permet, les moyens d'avancer dessus.
33:16Mais sur les juges, est-ce que Gérald Darmanin
33:18a envie d'avancer sur les juges après avoir
33:20donné toute une série de propositions
33:22sur les peines et sur le droit ?
33:24Est-ce que sur les juges, et notamment sur
33:26l'interprétation de la justice, et notamment,
33:28encore une fois, pardonnez-moi, le syndicat
33:30de la magistrature, est-ce qu'il y a des avancées
33:32qui pourront être connues
33:34chez le ministre ?
33:36Ça, il faudra lui demander, je ne parlerai pas à sa place.
33:38Vous nous avez dit que vous le connaissiez bien.
33:40Est-ce que le syndicat de la magistrature
33:42est un organisme
33:44ultra-politisé ? La réponse est
33:46évidemment oui. Enfin, chacun se souvient
33:48des différentes affaires,
33:50si je puis dire, jusqu'au mur des cons
33:52à l'époque, qui avait légitimement
33:54extrêmement choqué.
33:56Bon nom de nos concitoyens,
33:58les juges interprètent
34:00le droit, mais c'est bien
34:02le Parlement qui écrit
34:04et qui fait le droit.
34:06Nous avons des moyens législatifs
34:08de réduire ces possibilités d'interprétation
34:10et d'orienter les décisions
34:12des juges. Mais pour ça, il faut que le
34:14Parlement et que le gouvernement s'en donnent les moyens.
34:16Maude Bréjean, invitée du Grand Rendez-Vous.
34:18On revient dans un instant, on va parler d'argent.
34:20Retour sur le plateau
34:22du Grand Rendez-Vous.
34:24Europe 1, CNews, Les Echos, avec la députée
34:26Renaissance des Hauts-de-Seine, Maude Bréjean.
34:28Vous êtes favorable à un référendum sur les dépenses,
34:30sur la dette. Le président
34:32de la République dit d'ailleurs sur une...
34:34Vous n'êtes pas favorable à un référendum
34:36sur la dépense et la dette ? J'ai pas bien compris
34:38quelle serait la question posée aux Français.
34:40Si vous demandez aux Français, souhaitez-vous
34:42réduire le déficit ?
34:44Ils vous répondront oui.
34:46Si vous demandez aux Français, souhaitez-vous
34:48réduire les dépenses de l'État ? Il faut aborder la question.
34:50Ils vous répondront oui. Si vous demandez aux Français,
34:52souhaitez-vous baisser le nombre
34:54d'enseignants, par exemple ?
34:56Ils vous répondront probablement non.
34:58Donc, l'idée
35:00générique d'un référendum
35:02sur le budget, je n'y suis pas opposée par
35:04principe, mais je ne comprends pas
35:06bien comment ça se déclinerait aujourd'hui.
35:08Vous êtes pour quand même poser
35:10la question et la mettre sur la table, ou
35:12est-ce que c'est le job du Parlement ?
35:14Moi, par essence, je ne suis jamais opposée
35:16à demander, à solliciter les Français
35:18sur des questions majeures
35:20qu'engage la nation, et la question
35:22budgétaire, avec la réduction
35:24du déficit qui est absolument nécessaire,
35:26en est une. Mais encore,
35:28faut-il qu'on m'explique
35:30quelle est précisément
35:32la question posée.
35:34On ne va pas mettre l'intégralité
35:36du projet de loi de finances et du projet de loi de finances
35:38de la Sécurité sociale au référendum.
35:40Là-dessus, vous êtes d'accord avec le Président ?
35:42Ça n'aurait pas beaucoup de sens et ça ne serait pas très visible.
35:44Ça répond
35:46à l'idée, notamment François Bayrou
35:48qui avait promis et mis cette idée sur la table,
35:50c'est la difficulté de faire accepter
35:52aux Français un certain nombre
35:54d'économies, un certain nombre de sacrifices,
35:56notamment sur la dépense sociale,
35:58qui représente quasiment la moitié de la dépense publique.
36:00Selon vous, où est-ce qu'il faudrait
36:02faire des économies ? Où est-ce qu'il faut couper
36:04dans la dépense sociale ? Est-ce qu'il faut toucher aux retraites,
36:06notamment ?
36:08Je pense qu'à mon sens,
36:10il n'est pas raisonnable de demander
36:12aux retraités, en tout cas aux retraités les plus modestes,
36:14qui ont déjà du mal à boucler
36:16les fins de mois, de contribuer
36:18à un effort
36:20que l'État ne ferait pas lui-même.
36:22Regardons d'abord,
36:24avant de penser augmentation d'impôts,
36:26diminution de retraites, augmentation de taxes,
36:28regardons d'abord où est-ce que nous,
36:30on peut revoir les marges de l'État
36:32et où est-ce qu'on peut couper dans la dépense publique.
36:34Je commencerais par dire
36:36que beaucoup de politiques,
36:38et j'en entends beaucoup au Parlement,
36:40demandent de réduire les dépenses
36:42quand ils sont en plateau,
36:44mais font des propositions de dépenses nouvelles
36:46lorsqu'ils sont à l'Assemblée nationale.
36:48On est tous plein de contradictions.
36:50Moi, je crois par exemple
36:52qu'en matière de dépense sociale,
36:54sur les aides sociales,
36:56sur les dépenses de santé,
36:58il y a aujourd'hui des choix
37:00courageux à faire.
37:02Je ne suis pas en train de dire qu'il va falloir
37:04demain payer son médecin
37:06et tous ses médicaments, attention,
37:08je ne rentre pas dans les caricatures,
37:10mais je crois pour autant
37:12que le tout gratuit en matière
37:14de santé, tel qu'il a existé
37:16un temps, la France est un des pays qui rembourse
37:18dans lequel le reste à charge
37:20est le plus réduit au sein des pays
37:22de l'OCDE en tout cas,
37:24je crois que ce temps-là n'est plus
37:26tenable et qu'il va donc falloir
37:28regarder comment
37:30est-ce qu'on peut dépenser
37:32autrement et rembourser
37:34peut-être certaines prestations moins
37:36qu'on a pu le faire par le passé,
37:38par exemple sur les dépenses de transport,
37:40c'est un exemple,
37:42mais ça coûte beaucoup d'argent
37:44à l'assurance maladie,
37:46on a un exemple concret,
37:48les taxis seront en grève demain,
37:50j'entends bien,
37:52mais je crois qu'il va falloir
37:54malgré tout avoir le courage de dire
37:56qu'aujourd'hui
37:58il y a des choses
38:00qu'on rembourse
38:02alors qu'on n'en a plus les moyens.
38:04Où est-ce qu'on prend dans la protection sociale
38:06qui coûte 900 milliards
38:08chaque année en France ?
38:10Dans la protection sociale, c'est-à-dire ?
38:12Oui, dans la protection sociale, les retraites.
38:14Je viens de vous donner un exemple.
38:16Est-ce que vous avez chiffré votre exemple ?
38:18Parce que 900 milliards,
38:20je parle sous le contrôle de Stéphane
38:22qui connaît les chiffres parfaitement.
38:24Le transport sanitaire c'est autour de 7 milliards.
38:267 milliards sur 900 ?
38:28Pardonne-moi, 7 milliards
38:30ce n'est pas complètement rien,
38:32il n'y a pas que cet exemple-là,
38:34dans les remboursements,
38:36dans les différentes prestations de consultations
38:38de médecins, de spécialistes.
38:40Et les agences ?
38:42On parle beaucoup des agences.
38:44Est-ce qu'il y a trop d'agences en France ?
38:46La réponse est oui.
38:48Est-ce que ça génère de la complexité, y compris administrative ?
38:50La réponse est oui.
38:52Est-ce que ça génère des coûts inutiles ?
38:54Est-ce qu'une agence comme la CIMAD, par exemple,
38:56a encore lieu d'être ?
38:58Je vais répondre en vous disant deux choses.
39:00D'abord, on ne comblera pas
39:02le déficit français
39:04uniquement en réduisant
39:06le nombre d'agences.
39:08On gagnera quelques centaines de millions d'euros,
39:10peut-être quelques milliards,
39:12et je pense que c'est encore très surestimé.
39:14En revanche,
39:16est-ce que ce type d'associations
39:18ont vocation
39:20à être financées via de l'argent public ?
39:22C'est une question
39:24qui est un tout petit peu différente.
39:26Mais vous n'y répondez pas.
39:28La CIMAD,
39:30qui travaille
39:32contre les intérêts de l'État
39:34et contre les orientations politiques
39:36de l'État en matière migratoire,
39:38puisque c'est de ça dont on parle,
39:40peut-être que tout le monde ne connaît pas,
39:42avec l'argent de l'État, c'est un vrai problème.
39:44Il ne faut pas le faire uniquement
39:46pour des raisons budgétaires.
39:48Il faut le faire pour des raisons
39:50de cohérence et de principes moraux.
39:52C'est quand même des questions budgétaires en plus.
39:54Je me permets de poser la question
39:56presque sur le plan historique. Dans les années 80,
39:58on a vu, aux États-Unis, le moment Reagan.
40:00En Grande-Bretagne, le moment Thatcher.
40:02En France, il aurait pu y avoir un moment équivalent
40:04qu'il n'y a peut-être pas eu. Est-ce que la France n'a pas eu,
40:06manqué dans son histoire relativement récente,
40:08un moment d'un choc libéral qui aurait permis
40:10de débureaucratiser, de défiscaliser,
40:12ce qui fait qu'aujourd'hui, l'État est un mammouth
40:14qui écrase tout ?
40:16Probablement. Moi, depuis que j'ai souvenir
40:18de la politique dans ce pays,
40:20on parle de besoin de simplification,
40:22de rationalisation,
40:24force est de constater que c'est beaucoup plus facile
40:26et je sais aussi que depuis
40:28plusieurs années, on a traversé des crises
40:30absolument majeures qui nous ont empêchés
40:32d'avancer sur cette question. Ce sera
40:34de toute évidence
40:36toujours une raison pour justifier la croissance
40:38de l'État. Une question centrale
40:40du débat en 2027.
40:42Je rappelle à toute fin utile
40:44qu'on a terminé l'année à plus de 7% de déficit
40:46et que de toute évidence,
40:48vu la croissance qui est en berne
40:50cette année, ça ne devrait pas être
40:52beaucoup mieux fin 2025.
40:54On aurait besoin d'un moment libéral.
40:56Peut-être que le mot ne vous plaira pas, mais un moment libéral.
40:58Ce n'est pas que le mot
41:00ne me plaît pas et je ne suis pas opposée
41:02au moment libéral.
41:04Mais encore, il faut savoir
41:06ce qu'on met concrètement derrière.
41:08Le président de la République, mardi soir,
41:10a remis sur la table la question de la TVA sociale
41:12même s'il n'a pas employé exactement le terme.
41:14Il a dit qu'il faudrait peut-être augmenter
41:16les impôts sur la consommation pour baisser
41:18les charges qui pèsent sur le travail.
41:20Selon vous, c'est une bonne idée ?
41:22Ce que je souhaiterais, c'est qu'avant de réfléchir
41:24encore une fois à des hausses de taxes
41:26et des hausses d'impôts, on commence
41:28par réfléchir à des baisses
41:30de dépenses.
41:32Comment est-ce qu'on finance le système
41:34social français ? C'est une question
41:36évidemment cruciale, mais je
41:38souhaiterais qu'on commence par regarder
41:40où est-ce qu'on peut baisser les coûts
41:42du système social.
41:44Pourquoi aller chercher en permanence
41:46des nouveaux moyens
41:48de financement ?
41:50Avant de chercher des nouveaux moyens
41:52de financement, commençons par regarder
41:54où est-ce qu'on peut réduire
41:56ces dépenses-là.
41:58Ensuite, on pourra discuter de la façon dont on les finance.
42:00Mais commençons d'abord par regarder
42:02où est-ce qu'on peut réduire avant d'aller chercher
42:04encore une fois
42:06de nouveaux impôts ou de nouvelles taxes.
42:08Les Français en payent déjà beaucoup.
42:10Par ailleurs, la question de la...
42:12C'est augmenter la TVA pour baisser les cotisations sociales.
42:14J'entends bien.
42:16Moi, je suis
42:18prudente
42:20sur cette question parce que la TVA
42:22est un impôt qui est en réalité
42:24très injuste.
42:26Il faut voir comment c'est décrit là-derrière.
42:28Mais la TVA, ça touche
42:30tout autant le petit
42:32retraité modeste
42:34qui va faire ses courses
42:36que les grandes fortunes
42:38de ce pays.
42:40Je crois que si on veut un peu
42:42travailler à l'adhésion
42:44à l'impôt, qui est en berne
42:46aujourd'hui, il faut que
42:48les gens aient le sentiment que les choix qu'on fait
42:50et que les efforts demandés soient justes
42:52et équitablement répartis.
42:54Et la TVA ne me semble pas être
42:56la clé de répartition
42:58la plus juste.
43:00Mais est-ce qu'il n'y a pas aussi des réflexes de facilité, quelquefois, lorsque j'entends
43:02l'idée qu'il faudrait augmenter pour un temps
43:04circonstanciellement, ça ne durera pas les impôts
43:06des plus riches, entre guillemets, d'amener toujours
43:08les plus privilégiés, entre guillemets, à payer toujours davantage.
43:10Il n'y a pas cette idée que finalement des milliards
43:12dormiraient quelque part dans la société.
43:14On va régler tous les problèmes et on n'a pas réformé l'État.
43:16D'abord, les
43:18Français les plus aisés contribuent
43:20déjà
43:22massivement à l'effort
43:24national, et ce depuis
43:26plusieurs années. Est-ce qu'il faut s'interdire
43:28des efforts ponctuels ?
43:30D'autres efforts ponctuels ?
43:32La réponse est non, mais je pense qu'il y en avait déjà beaucoup
43:34dans le budget qui a été
43:36voté l'année dernière.
43:38Et qu'encore une fois, il y a une forme de facilité et une forme
43:40de paresse. Il ne faut pas prolonger
43:42l'effort, Madame Bréjean, parce qu'il y a le débat
43:44actuellement dans la majorité. Est-ce que cette contribution
43:46sur les plus grands, les plus
43:48fortunés ou les plus aisés,
43:50est-ce qu'il faut la prolonger l'année prochaine
43:52ou c'est juste pour un an comme ça a été voté ?
43:54Je pense qu'il faut tenir les engagements
43:56qu'on a pris devant les Français
43:58et devant tous les Français.
44:00On a dit qu'on demandait un effort,
44:02encore une fois, ciblé et ponctuel.
44:04Cet effort doit rester ciblé et doit
44:06rester ponctuel. On s'est engagés
44:08à faire en sorte que
44:10cet effort soit uniquement
44:12pour un an. C'est effectivement ce qu'on a voté.
44:14Tenons notre engagement.
44:16Encore une fois, il y a une forme de...
44:18Comme la surtaxe sur les hauts revenus qui a été décidée en 2011
44:20et qui n'a jamais finalement
44:22disparu et qui est toujours là en 2025.
44:24Il y a une forme de facilité et de paresse
44:26lorsqu'il y a un effort budgétaire
44:28à se tourner uniquement vers la question
44:30de l'impôt. Je crois qu'encore
44:32une fois, on doit avoir le courage
44:34d'aller réduire certaines dépenses.
44:36Ce n'est pas facile à faire.
44:38Quand vous en parlez, tout le monde est d'accord
44:40quand vous rentrez dans le concret,
44:42c'est beaucoup plus compliqué. On l'a expérimenté
44:44avec Michel Barnier
44:46sur la baisse
44:48de certains fonctionnaires,
44:50sur la question de la contribution des retraités
44:52les plus aisés.
44:54Ce n'est pas évident, mais je pense qu'on ne s'en sortira
44:56que comme ça. Un autre
44:58exemple, on parlait par exemple du système de santé.
45:00On avait essayé avec Michel Barnier de réguler
45:02le nombre d'arrêts maladie.
45:04Et notamment pour les fonctionnaires.
45:06Enfin, on nous a
45:08ramené à Ravier-Millet
45:10ou Margaret Thatcher.
45:12Uniquement parce qu'eux
45:14le font.
45:16Et Margaret Thatcher disait que
45:18le socialisme, c'était quand on avait
45:20terminé de dépenser
45:22l'argent des autres.
45:24Est-ce qu'on ne doit pas changer de dogme ?
45:26Parce que si vous, par exemple, dans une collectivité
45:28locale, c'est souvent le cas, et vous êtes
45:30député, donc vous savez comment ça marche.
45:32Imaginez les recettes fiscales
45:34amputées d'un tiers, par exemple.
45:36D'un tiers ou d'un quart.
45:38Qu'est-ce qu'il se passerait ? L'État, ou en tout cas
45:40votre collectivité, devrait faire avec.
45:42Là, le dogme, c'est que les Français
45:44doivent faire avec. Parce que
45:46l'État impose telles dépenses.
45:48Pourquoi est-ce qu'on n'inverserait pas la vapeur ?
45:50Appelez ça la tronçonneuse ou Margaret Thatcher
45:52ou utilisez l'image que vous voulez.
45:54Mais pourquoi est-ce que l'État
45:56ne se remettrait pas dans la question de ce que
45:58on va faire avec ça ? Parce que c'est tout ce qu'on a.
46:00Parce que quand vous commencez à couper les dépenses,
46:02vous faites forcément des mécontents.
46:04Il y a sûr qu'on fait des mécontents.
46:06C'est les Français qui sont mécontents.
46:08Je suis d'accord. Mais lorsque vous rentrez dans le détail,
46:10encore une fois, c'est le système
46:12social, c'est le système de santé,
46:14c'est la question, je reprends cet
46:16exemple, du remboursement des arrêts maladie,
46:18c'est le nombre de fonctionnaires
46:20dans l'éducation nationale.
46:22C'est la situation généralisée.
46:24C'est toujours un petit peu douloureux.
46:26Mais pour autant, je crois
46:28qu'aujourd'hui, et j'en reviens à la question du
46:30rassemblement de la droite et du centre que j'appelle
46:32de mes voeux, j'appartiens et on appartient
46:34à une famille politique qui doit avoir ce courage.
46:36Merci beaucoup Maude Bréjean
46:38d'avoir été l'invité du grand rendez-vous
46:40sur CNews et sur Europe 1.
46:42Très bon dimanche sur nos deux antennes.

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