Emmanuel Macron est à Tirana ce vendredi 16 mai, en Albanie, pour le 6e sommet de la Communauté politique européenne (CPE) qui vise à inclure des pays hors-UE aux discussions sur les enjeux stratégiques du continent. Il a répondu aux questions des journalistes.
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00:00Ce sixième sommet de la communauté politique européenne, je voudrais avant toute chose remercier le Premier ministre Edirama pour l'organisation de ce sixième sommet
00:10qui vient de s'achever et qui a démontré une nouvelle fois l'utilité de ce format inédit.
00:16Alors notre réunion nous a permis d'abord d'aborder les questions de sécurité qui traversent notre Europe avec évidemment une discussion utile sur la situation en Ukraine autour du président Zelensky
00:33et au lendemain des discussions qui ont eu lieu en Turquie et après d'ailleurs l'arrêt des discussions ce matin.
00:40Nous le savons et on l'a suffisamment répété, ce jour nous craignent notre propre sécurité et donc nous continuons de soutenir un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours
00:51pour préparer une paix robuste et durable et nous avons eu l'occasion d'échanger avec le président Zelensky, ensuite avec le chancelier Merz, le Premier ministre Armer et le Premier ministre Tusk
01:04comme vous le savez, d'appeler ensemble le président Trump pour coordonner la réponse au choix qu'ont fait les Russes, d'une part de ne pas appliquer le cessez-le-feu,
01:16d'autre part de refuser une discussion bilatérale russo-ukrainienne à haut niveau malgré la réponse positive du président Zelensky.
01:24Dans les prochaines heures, la délégation ukrainienne attend un retour sur les demandes faites de la délégation russe et nous aurons l'occasion de rééchanger avec le président Trump
01:38mais il est clair qu'aujourd'hui, ce qui reste d'actualité, c'est la seule chose, la seule proposition concrète qui a été faite, celle d'un cessez-le-feu inconditionnel.
01:50Nous continuons par ailleurs de préparer des nouvelles sanctions en coordination avec les États-Unis d'Amérique au cas où ceux-ci ne trouveraient pas une réponse positive.
01:59Au-delà évidemment de cette question, nous avons pu évoquer les enjeux de sécurité auxquels notre Europe est confrontée en matière d'ingérence et de désinformation
02:11et nous avons avec le Premier ministre Horeux, la Première ministre Moldave et beaucoup d'autres collègues pu avancer sur ce sujet
02:19avec deux coalitions qui se sont mises en place concrètes.
02:22La première, dans la droite ligne de ce que nous avions décidé à Blenheim avec Maya Sandou, nous avons structuré une coalition pour coordonner la lutte
02:32contre les fausses informations et les ingérences étrangères et ce qui permet là aussi de mutualiser les instruments dont nous disposons
02:42et en particulier ce qui est mis en place par l'Union européenne et nous avons décidé aussi d'une coalition pour lutter contre le narcotrafic
02:49en tant qu'enjeu structurant sur le continent européen, ce qui là aussi est cohérent avec la stratégie que la France a lancée il y a maintenant un peu plus d'un an et demi
02:57et qui a débouché sur le texte de loi qui est en cours d'examen au Conseil constitutionnel.
03:04Au-delà de ces sujets de sécurité européenne, nous sommes revenus évidemment sur plusieurs sujets importants pour notre Europe
03:14en réunissant le groupe de soutien à la Moldavie. La première ministre Sandou nous a exposé évidemment ses craintes et les grandes difficultés qui sont les siennes,
03:23les attaques quotidiennes et les ingérences quotidiennes, la situation en Transnistrie et l'Union européenne continuera de la soutenir
03:31et nous continuons aussi le soutien bilatéral sur les questions de sécurité, de cyber, de lutte aussi contre les ingérences
03:40et les groupes mafieux qui aujourd'hui alimentent largement la déstabilisation du pays.
03:49Évidemment, les conséquences de l'élection en Roumanie ne seront pas innocentes sur la situation en Moldavie
03:55et il n'aura échappé à personne que si le candidat pro-russe et anti-européen se positionnait et pouvait être élu,
04:06les conséquences sur la Moldavie seraient évidemment extrêmement dommageables.
04:10Sur ensuite la situation en Arménie, j'ai pu voir le Premier ministre Pachignan à l'instant.
04:17Nous sommes revenus sur les dernières discussions entre lui et le président Aliyev
04:21et la France continue d'apporter son soutien au plan de paix discuté entre les deux pays.
04:27Notre volonté est que celle-ci puisse se parachever au plus vite pour signer.
04:32Je veux ici redire combien le Premier ministre Pachignan a su faire d'efforts et montrer son esprit de responsabilité.
04:40Je tiens à leur remercier et j'espère que ces discussions pourront arriver à leur terme le plus vite possible.
04:45Nous avons enfin sur la communauté politique européenne à l'issue de ce sixième sommet qui marque une continuité.
04:52Et maintenant, au fond, cette forme politique a pris place dans notre organisation avec des rendez-vous réguliers.
05:02Eh bien, nous avons pu ainsi établir d'abord la création d'un secrétariat de suivi et d'un secrétariat permanent léger,
05:11ce qui permettra de faire le suivi des coalitions qui sont mises en place, en particulier les coalitions d'action que nous avons décidées.
05:18Et donc le prochain rendez-vous, le prochain sommet se tiendra en octobre au Danemark et nous permettra de poursuivre nos travaux.
05:25Je vais maintenant répondre à vos questions.
05:30Monsieur le Président, bonjour.
05:32Christelle Mérard, France Télévisions.
05:33Vous venez d'indiquer qu'il n'y aurait pas de sanctions supplémentaires si un cessez-le-feu était accepté par la partie russe, si vous pouviez préciser.
05:45Sinon, si jamais il n'y avait pas de cessez-le-feu à ce moment-là, quelle serait la nature de ces nouvelles sanctions,
05:51notamment au niveau financier et quand serait-elle opérationnelle ?
05:54Ensuite, vous avez parlé avec le Président Trump.
05:58Donc lui, vous a-t-il dit qu'il serait favorable à des sanctions ?
06:01Enfin, Donald Trump a mis l'hypothèse d'une rencontre avec le Président Poutine.
06:07Est-ce que c'est désormais... Est-ce que ce serait désormais le seul moyen de débloquer le conflit ? Je vous remercie.
06:12Merci beaucoup.
06:14Écoutez, il y a eu des échanges nombreux aujourd'hui en Turquie, y compris les propres équipes étaient au contact,
06:20à la fois des équipes ukrainiennes et en lien direct avec nos collègues britanniques et allemands.
06:28Et donc nous avons pu être... Faire partie, en effet, des discussions en temps réel.
06:36Le Président Trump compte, mais c'est sa responsabilité, il lui revient de le confirmer et de le dire,
06:42mais organiser des échanges dans les prochaines heures ou les prochains jours avec la partie russe pour pouvoir clarifier ce qui s'est passé et essayer d'avancer.
06:51Par ailleurs, la partie russe a promis un retour à la partie ukrainienne sur les propositions qui avaient été faites lors des échanges d'hier et de ce matin.
07:00Et donc, ce qui me conduit à ce stade, il faut avoir de la prudence.
07:04Ensuite, nous avons la même cohérence, c'est que si le cessez-le-feu et la réponse restaient négatives,
07:10il nous faudra avoir une réponse et donc monter d'un cran dans les sanctions.
07:15Elles sont en train d'être travaillées entre les Européens et les Américains.
07:18Et donc, il serait trop tôt ici pour en donner le détail.
07:21Ce qui importe, c'est qu'on ne fasse pas croire à qui que ce soit qu'on pourrait reprendre les négociations d'Istanbul là où elles s'étaient arrêtées au printemps 2022.
07:31Parce qu'il y a eu entre temps trois ans d'une guerre terrible à laquelle les Ukrainiens ont résisté avec beaucoup de courage,
07:41un engagement de tous les Européens.
07:42Donc, on ne fera croire à personne qu'on peut revenir au point où on en était.
07:47Ni les Ukrainiens, ni les Européens, ni les Américains ne peuvent être sur cette position.
07:52Par contre, ce qui est sûr, c'est que ce qui s'est passé avec le refus russe du cessez-le-feu
07:57et le refus russe d'une réponse à haut niveau est inacceptable pour nous tous et inacceptable vis-à-vis de la proposition américaine.
08:04Moi, je note que le président Trump s'est engagé avec résolution d'abord pour obtenir un cessez-le-feu.
08:10C'était sa proposition, un cessez-le-feu de 30 jours.
08:13Le président Zelensky a eu raison de l'accepter début mars en responsabilité à Jeddah.
08:19Et depuis, il n'y a aucune réponse russe.
08:22Puis, il y a eu une deuxième proposition qui a été faite, une rencontre.
08:25Le président Zelensky l'a encore courageusement accepté dimanche dernier et refus d'obstacle de la Russie.
08:32Et à un moment donné, ça doit appeler une réponse.
08:42J'ai dit, je pense que ce seront d'abord des contacts téléphoniques.
08:50Merci.
08:51Catherine Arry dans l'agence presse allemande, DPA.
08:53Monsieur le Président, est-ce que ça fait une différence pour la coalition de volontaires que le chancelière Scholz ou le chancelière Merz soient présents ?
09:02Et quelle est la contribution pour la plus importante que l'Allemagne peut apporter maintenant ?
09:07Et une autre petite question, si vous le permettez.
09:10Mais l'ONI vient de dire qu'elle n'était pas présente à la réunion du groupe aujourd'hui parce que l'Italie n'est pas prête à envoyer des troupes.
09:18Est-ce que ça, c'est un critère d'admission ?
09:22Alors, d'abord, je ne fais jamais de comparaison.
09:28Mais je peux dire que pendant tout ce mandat, nous avons très bien travaillé avec le chancelier Scholz.
09:34Et la France et l'Allemagne sont deux pays dont les politiques, les liens, l'amitié dépassent les personnes.
09:42Mais nous avons vraiment œuvré et fait le maximum dès le premier jour.
09:46Et la France et l'Allemagne ont œuvré de concert pour sanctionner la Russie, pour accompagner l'Ukraine,
09:51pour ensemble acter aussi de sa candidature par un voyage commun avec, à l'époque, le président du Conseil italien,
09:59M. Draghi et le président roumain, Klaus Ioannis, en Ukraine, au printemps de 2022.
10:09Et nous n'avons cessé d'agir.
10:10Avec M. Mertz, le chancelier Mertz, nous avons une relation de très grande confiance.
10:17Et je veux ici saluer son engagement immédiat, la très grande clarté de sa position.
10:21Il l'avait eu en campagne.
10:23Mais je pense que ça a été un geste très fort, dès sa première semaine, de se rendre en Ukraine
10:30et de décider de le faire avec, en effet, quelques collègues, le Premier ministre polonais, le Premier ministre britannique et moi-même.
10:40Et c'était pour nous un grand honneur de pouvoir l'associer à cette démarche diplomatique
10:43et de vrai, en confiance et je dois dire, en parfaite communauté de pensée et d'action.
10:50Et donc aujourd'hui, l'Allemagne et la France agissent sur ce dossier avec la même conscience que nous jouons notre sécurité,
10:56le même sens du devoir, le même engagement, la même volonté qu'il n'y ait pas d'escalade,
11:01mais que nous ayons un cessez-le-feu et que nous bâtissions cette paix durable.
11:05Et je m'en félicite. C'est extrêmement important.
11:07L'Allemagne apporte et a apporté depuis le début de ce conflit une contribution essentielle,
11:13d'abord sur le plan financier et sur le plan capacitaire.
11:16Et je veux ici saluer l'importance de l'investissement budgétaire.
11:20Et je n'oublie pas aussi ce que le peuple allemand apporte en termes d'accueil des réfugiés ukrainiens.
11:25Et je veux ici dire notre gratitude, parce que vous êtes un des pays qui en accueille le plus.
11:31Et c'est un effort qui est considérable et qui a mes yeux à beaucoup de valeur dans ce contexte.
11:39Enfin, je crois qu'il y a une erreur d'interprétation.
11:43La discussion que nous avions est une discussion pour obtenir un cessez-le-feu.
11:46Donc il n'y a jamais eu de discussion ni à Kiev dimanche, ni aujourd'hui tout à l'heure,
11:53quand nous avons vu le président Zelensky appeler ensemble le président Trump.
11:57Il n'est pas une seule seconde question d'envoi de troupes ou quoi que ce soit.
12:00Il faut être sérieux sur l'information qu'on donne sur ces sujets.
12:03Il s'agit d'obtenir un cessez-le-feu de la Russie,
12:05de construire une paix durable avec des garanties de sécurité
12:08sur lesquelles nos pays, nos équipes, travaillent depuis maintenant d'Espagne
12:11et qui sont connues de tous.
12:13Donc gardons-nous d'avoir des fausses informations sur ce sujet.
12:17Il y en a suffisamment qui sont distillées par les Russes
12:21et les réseaux qui les suivent.
12:23J'ai constaté qu'ils avaient parfois beaucoup d'alliés dans nos pays.
12:28Bonjour, M. le Président. Mathieu Coache, BFMTV.
12:31Le Conseil de l'Europe dénonce aujourd'hui une famine délibérée dans la bande de Gaza.
12:35Mardi soir, vous avez vous-même qualifié de honte
12:38ce que fait le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
12:41Êtes-vous prêt à prendre des sanctions contre Israël
12:44de même nature que celles contre la Russie ?
12:46Si oui, quand ?
12:47Au risque, si vous ne le faites pas,
12:49de pratiquer un deux poids deux mesures
12:51que vous avez vous-même dénoncées un peu plus tôt dans la journée
12:53devant vos partenaires de la CPE. Merci.
12:55La situation humanitaire à Gaza est intolérable.
12:59J'avais eu l'occasion de le dire dans mon voyage
13:01il y a quelques semaines en Égypte à Alariche, à la frontière.
13:03Et elle s'est aggravée.
13:05Et nous sommes en train d'atteindre un point inédit
13:09sur le plan humanitaire depuis le début du conflit.
13:14Dans les jours qui viennent, nous allons d'abord nous concentrer.
13:17La question que vous posez est tout à fait valide
13:19et elle sera soulevée dans les semaines qui viennent.
13:23Dans les jours qui viennent, nous sommes en train de nous concentrer
13:25pour obtenir ce cessez-le-feu
13:27et la réouverture des chemins humanitaires.
13:29Et donc j'aurai l'occasion de parler avec le Premier ministre Netanyahou
13:33dans les tout prochains jours.
13:35Et j'ai évoqué cette question aussi avec le président Trump
13:37dans une discussion à part.
13:39Il est absolument indispensable.
13:41Comme d'ailleurs les États-Unis d'Amérique
13:43avaient pu l'obtenir il y a quelques mois
13:44de réobtenir un cessez-le-feu
13:46qui jusqu'à début mars nous avait permis
13:48de rouvrir les accès humanitaires.
13:50En effet, de faire taire les armes
13:53et donc de soigner les blessés,
13:55de faire sortir les blessés,
13:57de permettre l'accès à l'eau, à la nourriture, aux médicaments,
14:00toutes choses qui ne sont plus possibles aujourd'hui,
14:02ce qui conduit à une situation qui est intolérable.
14:05Et donc nous allons d'abord, dans le temps qui est le nôtre,
14:07nous concentrer pour obtenir ce cessez-le-feu
14:09et la réouverture de ces routes.
14:10Et les jours qui viennent seront déterminants à cet égard.
14:13Et nous allons redoubler d'efforts
14:14en lien très étroit avec les Américains pour l'obtenir.
14:18Merci beaucoup.
14:18Merci à toutes et tous et bon courage.
14:21A bientôt.