Le ministre des Outre-Mer était l'invité de France Inter vendredi 16 mai, une semaine après l'échec des négociations en Nouvelle-Calédonie.
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-du-week-end
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00:00France Inter, Alibadou, Marion Lourdes, le 6-9.
00:07Invité du grand entretien ce vendredi matin avec Marion Lourdes, nous recevons un ancien Premier ministre.
00:12Il est ministre d'Etat, ministre des Outre-mer.
00:15Questions chers auditeurs au 01 45 24 7000 ou sur l'application Radio France.
00:22Il revient de Nouvelle-Calédonie où il était il y a quelques jours.
00:25Bonjour Manuel Valls.
00:26Bonjour.
00:27Bonjour.
00:27La Nouvelle-Calédonie c'est justement le point de départ de notre entretien.
00:30Beaucoup de sujets à aborder avec vous mais on se souvient qu'il y a tout juste un an,
00:35des violences, des centaines d'incendies s'étaient déclarées, 14 personnes tuées.
00:40Où en est-on aujourd'hui puisque vous revenez de Nouvelle-Calédonie ?
00:44La situation politique est toujours bloquée.
00:47Est-ce qu'on a encore un petit espoir ? La tension, elle vous inquiète ?
00:52Évidemment, les violences du 13 mai 2024 ont fait bien plus que détruire des bâtiments et des commerces,
00:58pour plus de 2 milliards d'euros, il faut le rappeler tout de même, mais surtout le sang a coulé.
01:03Ces violences ont brisé un équilibre que l'on croyait solide après les accords de Matignon et de Nouméa.
01:09Elles ont réveillé...
01:10Anciens, anciens.
01:12Oui, mais avec une exemplarité...
01:1498, 98.
01:16Oui, mais ça tenait du dialogue, un exemple notamment pour la région Pacifique.
01:20Elles ont réveillé des peurs que l'on croyait enfouies,
01:23elles ont fait ressurgir un racisme,
01:26aussi bien à l'égard des Canaques que des Européens, que des Blancs,
01:30qu'on pensait dépasser.
01:32Donc, quelles sont les priorités ?
01:34Reconstruire la Nouvelle-Calédonie,
01:36et c'est ce que fait l'État.
01:383 milliards d'euros ont été investis en 2024,
01:42et ça sera encore le cas en 2025.
01:45Pour ça, il faut aussi des réformes.
01:48Et puis, en effet, poursuivre, nous n'avons pas d'autre choix,
01:52le dialogue politique pour permettre les conditions et du redressement économique,
01:56grâce à la stabilité, et puis surtout le retour à la paix civile.
02:00Le dialogue ou la force, Manuel Valls ?
02:02Le dialogue ou la force, puisque de nombreux rassemblements,
02:05manifestations, défilés, cortèges dans des communes autour de Nouméa,
02:10ont été interdits.
02:11Vous redoutez des scènes de violence,
02:13et est-ce qu'on peut maintenir un semblant de paix
02:16par l'usage de la force,
02:19et notamment l'envoi de forces de l'ordre en nombre,
02:21en très grand nombre ?
02:23Il fallait assurer la paix, et d'ailleurs il y a eu des appels au calme
02:27de toutes les forces politiques,
02:30les 20 escadrons de gendarmerie, les forces de police,
02:33les unités d'élite, GIGN, RED, qui sont là sous l'autorité du haut commissaire,
02:39permettent le maintien de cette paix.
02:41Mais là où vous avez raison,
02:43c'est que sans redressement économique,
02:45sans justice sociale,
02:47et sans un accord politique,
02:49on ne peut pas maintenir
02:51les conditions d'une vraie démocratie,
02:54d'une paix,
02:55d'un apaisement
02:56dans la durée.
02:58C'est pour cela qu'il faudra,
02:59il faut un accord politique,
03:02qu'on éclaircisse l'horizon,
03:05et j'en viens à l'essentiel.
03:07Sans la fin,
03:08je sais que c'est parfois un peu compliqué,
03:10mais sans la fin du processus de décolonisation,
03:13puisqu'il s'agit encore de terminer ce processus de décolonisation,
03:17et sans l'exercice du droit à l'autodétermination
03:20sous des formes qu'il faut examiner,
03:22nous ne réglerons pas l'histoire
03:25de cette colonie de peuplement,
03:28de cette colonie pénitentiaire unique,
03:30avec son histoire très particulière,
03:32qui fascine,
03:32et qui fascine nos compatriotes,
03:34sans doute depuis les accords,
03:35vous en parliez,
03:36réalisés grâce à Michel Rocard et...
03:38En 88 ans.
03:39Et entre Jean-Marie Djibaou et Jacques Lafleur,
03:41la fameuse poignée de main entre un Canac et un Européen,
03:45qui avait permis cette paix que nous évoquions.
03:48Donc, il faut faire le même effort,
03:50il faut négocier,
03:51parce que la paix,
03:52comme disait Michel Rocard,
03:53c'est le courage de céder sur certains points,
03:56au nom d'un objectif plus essentiel,
03:58le courage de transformer l'ennemi en interlocuteur.
04:01Eh bien, moi, je reste dans cette filiation,
04:03il n'y a pas d'autre chemin
04:04que de réussir à concilier
04:07ce qui, parfois, apparaît comme inconciliable.
04:09Mais Emmanuel Valls,
04:10depuis le début de cet entretien,
04:11vous prenez le dialogue.
04:12Or, vous avez repris les négociations début février,
04:15vous êtes allé trois fois sur le caillou,
04:17en Nouvelle-Calédonie,
04:18et le 8 mai dernier,
04:19les négociations ont été interrompues,
04:21notamment sous la pression des loyalistes,
04:23des loyalistes qui réclament quand même votre démission,
04:25parce qu'ils ne supportent pas
04:25que vous parliez d'une souveraineté
04:27de la Nouvelle-Calédonie avec la France.
04:29C'est-à-dire une forme, peut-être,
04:30de fédéralisme, en quelque sorte.
04:32La députée de Mayotte, Estelle Youssoufa,
04:34dit même que vous préparez
04:34le largage des Outre-mer.
04:36Qu'est-ce que vous pouvez répondre ?
04:37Mais que tout ce qui est excessif est inutile,
04:40et que, évidemment,
04:41ça n'en a rien à voir avec la réalité.
04:43Tous les partenaires se sont retrouvés
04:45autour d'une même table,
04:46pas seulement pour discuter,
04:47mais pour négocier,
04:49à partir de ce mois de février.
04:50Mais là, ça n'a interrompu.
04:51Oui, non, pas tout à fait.
04:52Ça fait une idée, d'abord, depuis 2019,
04:55et impensable, il y a encore quelques semaines.
04:57Et le dialogue va se poursuivre.
04:58Il n'y a pas d'autre solution.
05:00Et moi, j'ai invité tous les partenaires politiques,
05:03mais aussi les forces économiques et sociales,
05:05et d'une manière générale,
05:06la société civile calédonienne,
05:09qui est un peu parfois ignorée
05:10par la responsable politique,
05:13à s'engager avec l'État
05:14pour la paix, le dialogue, la reconstruction.
05:17J'ai proposé six grands engagements
05:19autour de la sécurité et de la démocratie,
05:21de, au fond, de refaire société,
05:24à travers le dialogue,
05:25de la reconstruction économique,
05:27bien évidemment.
05:28Il y a des priorités
05:29qui ne sont pas de la compétence de l'État,
05:30qui sont de la compétence
05:32des institutions calédoniennes.
05:33Je pense au système de santé,
05:35qui aujourd'hui est par terre,
05:36avec des véritables risques vitaux.
05:38La question de la jeunesse,
05:39parce qu'au fond,
05:39ce qui s'est passé aussi bien
05:40pour les personnes d'origine européenne
05:42que pour les Canaques,
05:43ce qui a été visible il y a un an,
05:46c'est aussi la grande détresse de la jeunesse,
05:48et notamment la jeunesse Canaque.
05:50Sur tous ces sujets de fond,
05:52il faut travailler.
05:53Mais explication de texte,
05:54Manuel Valls,
05:55vous avez parlé d'une souveraineté
05:57de la Nouvelle-Calédonie,
05:58avec la France,
05:59ce serait l'horizon,
06:01et le seul horizon
06:02pour mettre un terme
06:04à cette situation
06:04que vous avez qualifiée
06:06de colonial.
06:07Si on doit aller au bout
06:08de votre logique,
06:09pourquoi ne pas prononcer
06:10tout simplement
06:10le mot d'indépendance,
06:12de décolonisation ?
06:13Parce qu'il faut réussir
06:15à concilier l'aspiration
06:17du maintien.
06:18La souveraineté
06:18avec la France,
06:20c'est très paradoxal,
06:21on a l'impression
06:22d'entendre les discours
06:23ambiguës des années 50
06:25quand on était
06:26en plein processus
06:27de décolonisation.
06:28Non,
06:28parce que ce mot
06:30est accepté
06:31par tous,
06:32et notamment
06:32par les organisations
06:34indépendantistes,
06:35et plus particulièrement
06:35par Emmanuel Dubahou,
06:37qui est un leader
06:37qui s'est révélé
06:39de mon point de vue,
06:39et qui porte
06:40une histoire lourde
06:41et qui a négocié
06:42avec beaucoup
06:43d'intelligence.
06:45Il s'agit de concilier
06:45l'aspiration du maintien
06:46d'un lien fort
06:47avec la France.
06:48Chacun le reconnaît,
06:49on est dans le Pacifique,
06:51il y a des prédateurs,
06:52il y a d'autres formes
06:52de colonialisme
06:53qui s'instaurent,
06:54notamment à travers
06:55la Chine dans cette région,
06:57et l'achèvement
06:57du processus
06:58de décolonisation.
06:59Et oui,
06:59j'ai proposé
07:00ce partenariat
07:01avec la France
07:02qui permet cette souveraineté,
07:04qui permet ce lien
07:05toujours avec la France.
07:07Et moi,
07:07je pense que
07:07c'est cette voie-là,
07:09alors certains parlent
07:10de confédéralisme,
07:11d'autres de fédéralisme.
07:12Au fond,
07:13vous savez,
07:14je ne veux pas pêcher
07:15par optimisme,
07:16je ne veux pas transformer
07:17la fin d'une discussion
07:19en un triomphe,
07:21mais moi je crois
07:21qu'on peut toujours
07:22poursuivre ce dialogue,
07:24chacun est conscient.
07:25D'autant que vous parlez
07:26de succès
07:27là où d'autres voient
07:27un échec.
07:28Je ne parle pas de succès,
07:29je dis que chacun,
07:30j'ai moi-même prononcé
07:31le mot échec,
07:32je reste dans le parler vrai,
07:34mais il n'y a pas
07:35d'autre choix,
07:36si vous voulez,
07:37pour résumer les choses,
07:38on ne peut pas
07:39faire un référendum
07:40sans les canaques.
07:41Ça,
07:41c'est les leçons...
07:42Il y en a eu trois déjà,
07:43ils ont dit non
07:43à l'indépendance à chaque fois.
07:44En plus,
07:44c'est les leçons
07:45des référendums
07:46de 1987
07:47et de 2021.
07:49On ne peut pas
07:50réformer le corps électoral,
07:51parce que c'est quelque chose
07:52qui a déclenché
07:53les émeutes.
07:54C'est ça qui a déclenché
07:55sans les canaques,
07:56parce que si on veut
07:57le réformer contre eux,
07:58eh bien,
07:59à chaque fois,
08:00on peut voir
08:00le basculement
08:01vers la violence.
08:02Et il n'y a pas
08:03de destin commun
08:04sans tous les Calédoniens,
08:05quelles que soient les origines.
08:06On ne peut pas imposer
08:08aux uns et aux autres,
08:09vu les équilibres
08:10démographiques
08:11et d'origine,
08:11un accord.
08:12Donc,
08:12il n'y a pas
08:12d'autre choix
08:13que de trouver
08:14une voie
08:15sui generis,
08:16originale,
08:17dans la Constitution
08:18française,
08:19et qui permette
08:20à 17 000 kilomètres
08:22de Paris,
08:23l'exercice
08:24de cette souveraineté.
08:25D'ailleurs,
08:25la Calédonie exerce,
08:27sauf en matière
08:28de sécurité,
08:29de défense,
08:30Elle a de larges compétences.
08:31Elle a de larges compétences.
08:32Mais parlons
08:33de la situation
08:33et des tensions
08:35d'aujourd'hui,
08:35Manuel Valls.
08:36Y a-t-il des prisonniers
08:37politiques aujourd'hui
08:38en Nouvelle-Calédonie ?
08:39Je n'ai jamais utilisé
08:40ce mot,
08:41je ne l'utiliserai pas.
08:41Non,
08:41mais d'autres l'utilisent.
08:42Oui,
08:42mais c'est normal,
08:43chacun peut utiliser
08:44le vocabulaire.
08:44Et vous le comprenez.
08:45Il y a des procédures judiciaires
08:47qui concernent
08:48un certain nombre
08:49d'individus
08:49qui sont accusés
08:51d'avoir fomenté,
08:52participé
08:53aux émeutes
08:55de l'année dernière
08:55qui ont participé,
08:57je le rappelle,
08:58de destructions
08:58particulièrement importantes
09:00et qui ont abouti
09:00surtout à des morts.
09:02Mais des violences
09:03dont ils disent
09:04qu'elles étaient politiques ?
09:05Il y a une part
09:06de ces violences.
09:07Moi,
09:07à la place qui est la mienne,
09:08et vous connaissez aussi
09:09qu'elles peuvent être
09:10mes positions
09:10sur ces sujets-là,
09:11je ne justifierai jamais
09:13les violences.
09:14Mais reconnaissant en effet
09:15qu'entre un troisième référendum
09:18qui sur le plan légal
09:19est incontestable
09:20mais qui a vu
09:21une abstention massive,
09:23notamment les Canaques,
09:24et la volonté
09:25d'imposer une réforme
09:26du corps électoral
09:28contre l'avis
09:29des indépendantistes,
09:30ça a donné en tout cas
09:31un prétexte
09:32et en tout cas
09:33ça a abouti
09:34à un processus
09:34de violence.
09:36Ces violences
09:36ont créé un choc
09:39tellement lourd,
09:40tellement important
09:41dans la société
09:43canadienne,
09:44personne ne veut
09:44revivre ça.
09:45Et donc il y a
09:46une attente très forte,
09:47c'est pour ça que je parlais
09:48d'accord ou de chaos,
09:50parce que sans la stabilité,
09:52comment voulez-vous
09:52qu'il y ait des investisseurs
09:54en Nouvelle-Calédonie ?
09:56Comment voulez-vous
09:56qu'il y ait des repreneurs
09:57pour les usines,
09:59pour les entreprises
10:00de nickel
10:01qui sont essentielles
10:02à l'avenir du territoire
10:03et pas seulement
10:04à l'avenir du territoire,
10:05c'est stratégique
10:06pour la France ?
10:07Donc sans stabilité,
10:08il est difficile
10:09d'entrevoir
10:10un avenir apaisé
10:12pour la Nouvelle-Calédonie.
10:13Donc moi,
10:13je ne lâche rien,
10:15je pense que
10:15la proposition
10:16que j'ai mise
10:16sur la table,
10:17évidemment à discuter,
10:18à négocier,
10:19à amender,
10:20doit permettre
10:21cette conciliation
10:22entre ces deux aspirations,
10:24le lien avec la France
10:25et la souveraineté.
10:27Et grâce à la méthode
10:29qui a été la mienne,
10:30les indépendantistes,
10:32le FLNKS,
10:33sont venus
10:33à la table
10:34de négociation,
10:35ils ont accepté
10:36le projet
10:37que je mettais
10:38sur la table,
10:39soutenu aussi
10:39par des forces
10:40non indépendantistes,
10:42les loyalistes
10:42et le rassemblement,
10:43eux,
10:44étaient sur un autre projet,
10:45un projet plus
10:46de partition
10:48du territoire.
10:49Mais ils sont restés,
10:50il y a des points
10:50de convergence
10:51sur l'idée
10:52d'avoir une loi fondamentale
10:54pour la Nouvelle-Calédonie,
10:56de travailler
10:56sur les compétences
10:58régaliennes,
10:59sur la modification
10:59du Congrès,
11:01sur les priorités
11:01pour l'avenir
11:02de la Nouvelle-Calédonie.
11:03Donc,
11:04moi,
11:04je ne lâcherai pas
11:05l'idée que l'on peut
11:06trouver les voies
11:07d'une conciliation.
11:08Mais si le dialogue
11:08n'est pas rompu,
11:09vous y retournez bientôt,
11:10vous avez un prochain rendez-vous ?
11:11De toute façon,
11:12j'ai annoncé la mise en place
11:13d'un comité du suivi
11:14et les réunions,
11:15elles se font soit par visioconférence,
11:17soit sur place,
11:18soit à Paris
11:18et évidemment,
11:19à un moment ou l'autre,
11:20je ne manquerai pas
11:21de retourner
11:21en Nouvelle-Calédonie.
11:23D'abord,
11:23parce qu'il y a
11:24les priorités
11:25économiques,
11:27financières
11:28et sociales
11:28qui me préoccupent
11:30et parce qu'il y a
11:31la poursuite nécessaire
11:33du dialogue politique
11:34et puis à un moment,
11:35il faudra faire le choix aussi
11:36de convoquer
11:37les élections provinciales.
11:38Avant de revenir
11:39en métropole,
11:40une autre situation
11:40est extrêmement tendue,
11:42Manuel Valls,
11:43autre territoire
11:44ultramarin
11:44et autre sujet
11:45d'actualité.
11:47Le Sénat a adopté mercredi
11:48en commission
11:48le projet de loi
11:49sur la refondation
11:50de Mayotte.
11:51Mayotte dévastée
11:52par le cyclone Chido
11:54en décembre dernier.
11:55Il faut rappeler
11:56les 40 morts,
11:57les milliards d'euros
11:58de dégâts.
11:59Il sera soumis
12:00au vote mardi.
12:01Il prévoit
12:02un investissement
12:03de 3 milliards
12:04200 millions d'euros
12:05d'ici 2031
12:06vers des priorités
12:08vers des priorités
12:08l'eau,
12:09l'éducation,
12:10la santé,
12:10les infrastructures,
12:11la sécurité.
12:12Est-ce que ce projet
12:14a une chance
12:15d'être voté,
12:16ce plan d'investissement ?
12:17Oui, bien sûr,
12:18je le présente
12:19lundi au Sénat
12:21en séance
12:22et nous allons débattre
12:23au-delà de mardi
12:23toute la semaine
12:24et nous le présenterons
12:26également au mois de juin
12:27à l'Assemblée nationale.
12:28Je pense qu'il sera adopté
12:29avec évidemment
12:30des modifications.
12:31C'est le droit
12:32des parlementaires.
12:33Le projet de loi
12:34de programmation
12:35est d'une ambition
12:35sans précédent
12:36pour la refondation
12:37de Mayotte.
12:38Il porte,
12:38vous l'avez dit,
12:39des mesures fortes
12:40en matière
12:40d'immigration illégale
12:42et de lutte contre
12:42les bidonvilles.
12:44Il accélère et garantit
12:45la convergence sociale.
12:46Ça, c'est la promesse
12:46républicaine
12:47de ces Mahorais
12:48qui ont fait le choix.
12:49À propos de la promesse
12:49républicaine,
12:50ça passera par l'abrogation
12:51du Loir du Sol ?
12:53Non, parce que...
12:55Non, vous êtes opposé.
12:56Non, mais là,
12:57il y a une proposition
12:58de loi qui a été adoptée
12:59et qui a été confirmée
13:00par le Conseil constitutionnel.
13:03qui restreint
13:03le droit du sol.
13:06Mais j'ai toujours dit
13:07que je m'opposerais
13:08à l'idée d'abroger
13:09le droit du sol
13:10d'une manière générale.
13:11Donc, il y a
13:12la convergence sociale
13:13parce que ça,
13:13c'est la promesse républicaine.
13:15C'est l'attente
13:16des Mahorais
13:16qui ont toujours fait
13:17le choix de la France.
13:19Il y a l'amélioration
13:19de l'accès à l'éducation
13:20et à la santé.
13:21Et puis, évidemment,
13:22il y a toutes les urgences vitales
13:24aux déchets.
13:26Et là,
13:27c'est très difficile.
13:28Il ne faut pas
13:28raconter l'histoire.
13:29Nous sommes quatre mois
13:29après Chido.
13:31L'impression générale
13:32est celle d'une stabilisation.
13:34Mais il y a encore
13:34beaucoup de problèmes
13:35dans le domaine de l'eau,
13:36de l'électricité.
13:38Mais il y a des chantiers
13:39de reconstruction
13:39d'immeubles d'habitation
13:40qui sortent déjà de terre.
13:42Il y a les investissements
13:43que vous avez évoqués.
13:45Et donc,
13:45je suis allé trois ou quatre fois.
13:47Premier ministre,
13:48le président de la République
13:48également.
13:50Et ce projet de loi,
13:51quand il sera adopté,
13:52sera, me semble-t-il,
13:53grâce en plus
13:54à une mission interministérielle
13:55qui est à mes côtés
13:56et qui garantit
13:57la continuité
13:57et qui est animée
14:00par un général,
14:00le général Pascal Facon.
14:01Ça permet,
14:02dans le temps,
14:03dans les 5-10 ans
14:04qui viennent,
14:05de transformer profondément,
14:06de refonder Mayotte
14:07comme l'avait souhaité
14:08François Bayrou.
14:09Et il y a la question
14:09de la santé aussi
14:10puisque Mayotte
14:11est également touchée
14:12par le chikungunya
14:13qui sévit beaucoup
14:14à la Réunion.
14:15En ce moment,
14:15il y a 50 000 personnes
14:16qui ont été touchées.
14:17Ça a fait 12 morts.
14:18Une campagne de vaccination
14:19est en cours
14:19avec le vaccin
14:20du laboratoire Vanneva
14:21qui s'appelle X-Chik.
14:23Mais la vaccination
14:23a été interrompue
14:24pour les plus de 65 ans
14:25parce qu'il y a eu
14:26un décès
14:27lié à cette injection.
14:28Quel message
14:29vous voulez donner
14:30au reste de la population ?
14:31Est-ce qu'on peut continuer
14:32à se vacciner
14:33sans risque
14:33contre cette maladie ?
14:34Je laisse les autorités
14:35de santé s'exprimer
14:37sur ce sujet.
14:39Il faut bien reconnaître
14:40que ce vaccin
14:40n'a pas rencontré
14:41un grand succès.
14:42D'abord parce que
14:42l'épidémie était
14:43très avancée.
14:45Elle arrive en France
14:46métropolitaine.
14:47Et l'essentiel
14:48pendant toutes les mesures
14:49de prévention
14:50que nous avons mises en place
14:51en renforçant
14:52les moyens sur le terrain.
14:53On file au standard
14:54Manuel Valls.
14:55Bonjour Thierry.
14:56Bienvenue sur France Inter.
14:57Vous avez une question
14:58justement qui tient
14:59à l'indépendance
15:00de la Nouvelle-Calédonie.
15:02Oui, bonjour.
15:03Merci d'avoir pris
15:03ma question.
15:05On parle très peu
15:06des questions géopolitiques.
15:08Alors ma question
15:08est très simple.
15:09Est-ce que les résistances
15:10au fait d'accorder
15:10l'indépendance
15:11à la Nouvelle-Calédonie
15:12ne sont pas liées
15:13au fait que ce territoire
15:15serait livré
15:16à moyen ou à court terme
15:17à la Chine ?
15:19Merci pour votre question.
15:20C'est une question
15:21qui revient régulièrement
15:22sur l'application
15:23Radio France également
15:24Manuel Valls.
15:24Je veux rappeler
15:25que les Calédoniens
15:26ont voté par trois fois
15:27deux fois de manière
15:29incontestable
15:30pour le maintien
15:31dans la France
15:33ce qui ne veut pas dire
15:33qu'on ne doit pas
15:34rediscuter
15:35et faire en sorte
15:36qu'on sorte du processus
15:37de décolonisation
15:39et qu'on exerce
15:39le droit à l'autodétermination.
15:41Mais c'est vrai
15:41dans la région
15:42la Chine
15:43tente évidemment
15:45d'imposer son influence.
15:47Mais avec l'Australie
15:48la Nouvelle-Zélande
15:48les autres pays
15:49la France
15:50dans le cadre
15:51de la stratégie
15:51Indo-Pacifique
15:52annoncée par le président
15:53de la République
15:53il y a deux ans
15:55la France
15:55a son mot à dire
15:57à travers
15:57la Polynésie française
15:58ou Alice et Futuna
15:59la Nouvelle-Calédonie
16:00et qu'on soit
16:01indépendantiste
16:02ou non
16:02on souhaite ce lien
16:03avec la France
16:04précisément
16:05pour préserver
16:06une certaine idée
16:07de la démocratie
16:08une certaine idée
16:09de ce qu'est l'économie
16:10du vivre ensemble
16:11donc cette présence française
16:12d'une manière
16:13ou d'une autre
16:14à travers notamment
16:15la défense
16:15et la monnaie
16:17cette présence française
16:19elle est indispensable
16:20en Nouvelle-Calédonie.
16:21Vous parlez comme Edgar Ford
16:22on va revenir en France
16:24Manuel Valls
16:24qui parlait justement
16:26de l'indépendance
16:27dans l'interdépendance
16:28ça n'avait pas abouti
16:29pardon c'est une phrase
16:31de Jean-Marie Djibaou
16:32donc il y a des références
16:33encore plus récentes
16:34alors on va revenir justement
16:35en France
16:36c'est une information
16:37c'est la première fois
16:38qu'on me dit
16:38que je parle comme Edgar Ford
16:39on s'est touché
16:39bah écoutez il faut bien
16:40c'est la première fois
16:42information France Inter
16:44Manuel Valls
16:44les policiers
16:45de huit pays européens
16:46dans la France
16:47sous l'égide d'Europol
16:48ont repéré ces derniers mois
16:50tout un réseau
16:51de recrutement
16:52d'enfants
16:52question à l'ancien ministre
16:54de l'intérieur
16:54et qui connaît bien
16:55les questions de sécurité
16:57des dizaines de pré-ados
16:58qui sont susceptibles
17:00d'être recrutés
17:02pour commettre des assassinats
17:03sur fond de narcotrafic
17:05comment est-ce qu'on s'attaque
17:07à ce genre de situation
17:08et comment est-ce que
17:09la justice peut punir
17:12des gamins
17:13qui
17:13il n'y a pas d'autre mot
17:15ont parfois 12 ans
17:1613 ans
17:17et le ministre des Outre-mer
17:19que je suis
17:19est confronté à ce problème
17:21à la puissance 10
17:22à Mayotte notamment
17:23en Martinique aussi
17:25surtout aux Antilles
17:26en Guyane
17:27en Martinique
17:28en Guadeloupe
17:29qui sont des sociétés
17:30qui aujourd'hui
17:30peuvent s'effondrer
17:31sous la pression
17:33du narcotrafic
17:33qui a pris en 10-15 ans
17:35avec des mesures spéciales
17:36qui ont été mises en place
17:36des dimensions
17:38d'Etat
17:39d'Etat
17:40ils ont des moyens
17:41considérables
17:41donc c'est en
17:42augmentant d'abord
17:43les moyens
17:44de sécurité
17:45et de justice
17:45ce que nous faisons
17:46aussi dans les territoires
17:47ultramarins
17:48ce que la nouvelle loi
17:49qui est une initiative
17:50parlementaire
17:51permet contre
17:53le narcotrafic
17:54mais c'est une mobilisation
17:56entière de la société
17:56je pense qu'à travers
17:57votre question
17:58ce que je peux dire
17:58à travers ma réponse
17:59c'est que
18:00les citoyens ne prennent
18:02peut-être pas conscience
18:03non pas des effets
18:05du narcotrafic
18:05mais de la dimension
18:07que cela prend
18:07avec le recrutement
18:09des enfants
18:09ce sont
18:09je discutais hier
18:11avec
18:11enfant
18:12le mot est important
18:13je discutais hier
18:15avec un de mes anciens
18:16collaborateurs
18:16qui a été consul général
18:17au Brésil
18:18et qui me rappelait
18:19qu'au Brésil
18:20en Colombie
18:22au Mexique
18:22le narcotrafic
18:23utilise
18:24depuis toujours
18:25les enfants
18:26ça a été vrai aussi
18:27par la mafia
18:28italienne
18:30et notamment
18:30à Naples
18:31rappelez-vous
18:32du livre de Saviano
18:33sur ce sujet-là
18:34et donc c'est vrai
18:35aujourd'hui aussi en France
18:36donc il faut une coopération
18:37internationale
18:38à travers cette opération
18:39de police
18:39on voit que c'est
18:40possible
18:41pour lutter
18:42contre ce
18:42narcotrafic
18:43mais c'est une mobilisation
18:44de la santé
18:45de la société
18:46dans tous les domaines
18:47la santé
18:47la prévention
18:48l'école
18:49la justice
18:50la sécurité
18:51c'est une guerre
18:52que nous mène
18:52le narcotrafic
18:53Emmanuel Vasse
18:53la semaine politique
18:54a été marquée également
18:55par l'interview
18:56fleuve du chef de l'état
18:58Emmanuel Macron
18:58qui a répondu
18:59pendant plus de 3 heures
19:00aux questions des journalistes
19:01mardi soir
19:02qu'est-ce que vous retenez
19:03réellement de cet exercice
19:04parce que le président
19:05de la république
19:05il a réuni 5 millions
19:06de téléspectateurs
19:07c'est 3 fois moins
19:08que lors de son intervention
19:09sur la situation internationale
19:11en mars dernier
19:12il y a une lassitude
19:13gouverner c'est difficile
19:15surtout dans la période
19:16que nous connaissons
19:17dans un monde instable
19:18avec la guerre en Ukraine
19:20un conflit
19:21sur les questions
19:22commerciales ouvertes
19:23mais peut-on gouverner
19:24quand on est empêché
19:25qu'on n'a pas de majorité
19:26Emmanuel Vasse
19:27et je rajoute
19:28qu'en effet
19:29depuis la dissolution
19:30il y a une situation
19:31extrêmement difficile
19:32mais nous gouvernons
19:34difficile ou bloqué ?
19:35non ça n'est pas bloqué
19:36nous gouvernons
19:36regardez moi
19:37je défends
19:38une deuxième loi
19:39sur Mayotte
19:40j'agis en Nouvelle-Calédonie
19:41je vais présenter
19:42dans quelques semaines
19:43un projet de loi
19:44qui a été très concerté
19:45pour lutter contre
19:46la vie chère
19:47dans les Outre-mer
19:48il y a le texte de loi
19:49sur le narcotrafic
19:52que nous venons d'évoquer
19:52qui était adopté
19:53le budget
19:54et le projet de loi
19:55de financement
19:55de la sécurité sociale
19:56ont été aussi adoptés
19:58il y a des mesures agricoles
20:00qui le sont
20:00non je veux dire
20:01il n'y a pas de blocage
20:02c'est difficile
20:03bien sûr
20:04mais quelle est l'alternative ?
20:05quelle est l'alternative
20:06pour aujourd'hui
20:06et pour demain ?
20:07il n'y a pas d'autre alternative
20:08de mon point de vue
20:09que d'essayer de concilier
20:11en effet
20:11des forces politiques
20:12républicaines
20:13avec des hommes et des femmes
20:14qui viennent de la gauche
20:15et de la droite
20:16pour réformer ce pays
20:17il n'y a pas d'autre alternative
20:18le premier ministre
20:20François Bayrou
20:21est dans la tourmente
20:22et notamment
20:23après son audition
20:24à l'Assemblée Nationale
20:26sur l'affaire Bet-Aram
20:27il vous a convaincu ?
20:28il n'a pas besoin
20:30de convaincre
20:30François Bayrou
20:32s'est défendu
20:33avec beaucoup de force
20:35avec la vérité
20:36qu'il a apportée
20:38face à une commission
20:39à une partie des parlementaires
20:41qui voulait en faire
20:42une cible politique
20:43moi je...
20:44elle était à charge ?
20:45Totalement
20:45il a montré d'abord
20:46sa force
20:47sa combativité
20:48sa dignité
20:50Il faut supprimer
20:51ce type d'audition
20:52comme le propose Marc Fénaud ?
20:53Non je crois pas
20:55c'est le rôle du Parlement
20:57une audition de 5h30
20:58oui c'est sans aucun doute
20:59un record
21:00mais ça a permis
21:01je crois à François Bayrou
21:02au premier ministre
21:03et au père aussi
21:04à l'homme qui a été
21:06mis en cause
21:06de manière ignoble
21:08scandaleuse
21:09c'est normal
21:10que le Parlement
21:11comme la justice
21:12s'intéresse
21:13à ce qui s'est passé
21:15il y a 30 ans
21:15dans cette école
21:17avec des faits
21:17qui sont monstrueux
21:19mais moi je suis très fier
21:20de travailler avec François Bayrou
21:21c'est lui qui m'a proposé
21:22de rentrer dans ce gouvernement
21:24et dans des situations
21:25très difficiles
21:26que vous venez d'écrire
21:27il trace le chemin
21:28Merci Manuel Valls
21:29d'avoir été l'invité
21:30de France Inter
21:31et puis l'invité
21:32de France Inter