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La galerie d’art moderne et contemporain Opera Gallery compte aujourd’hui plus d’une quinzaine d’espaces à travers le monde, notamment à Singapour, Paris, Londres, Aspen, Dubaï ou encore Beyrouth. Fondée en 1994, elle s’apprête à ouvrir une nouvelle adresse à Houston, aux États-Unis, après avoir célébré ses 30 ans d’existence. Art & Marché revient sur cette success story avec son fondateur, Gilles Dyan.

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Transcription
00:00La galerie d'art moderne et contemporain Opéra Galerie compte aujourd'hui 17 espaces dans le monde
00:09à Singapour, Paris, Londres, Aspen, Dubaï, Beirut, j'en passe.
00:13Fondée en 1994, la galerie s'apprête à ouvrir un nouvel espace à Houston aux Etats-Unis
00:17après avoir célébré ses 30 ans.
00:20Et je suis en compagnie de Gilles Dian qui est fondateur de la galerie.
00:23Merci beaucoup d'être avec nous.
00:24Merci, bonjour.
00:25Alors on va bien sûr revenir sur la genèse de tout ce projet.
00:30Mais tout d'abord je me demandais, est-ce que c'était votre volonté dès le début de créer une galerie aussi implantée dans le monde
00:38avec un gros acteur du marché de l'art ? C'était déjà votre volonté dès le début ?
00:46Alors je me suis installé à Singapour il y a 30 ans suite à un salon, le premier salon d'art en Asie qui s'appelait Trésor.
00:55Ça marchait très très bien.
00:57Donc on a ouvert la galerie quelques mois après.
00:59Et effectivement j'ai essayé de trouver un nom qui sonne un petit peu dans toutes les langues qu'on peut comprendre en chinois, en indien, en français, en anglais.
01:07J'ai choisi le nom Opéra Galerie et j'avais en tête, j'osais espérer donc d'ouvrir 3, 4 galeries à travers le monde dans différents espaces.
01:18Puis le fait est qu'on a eu la chance de pouvoir se développer de manière un peu plus importante.
01:24Et on est maintenant installé effectivement dans 17 endroits à travers le monde, à travers une dizaine de pays.
01:28Et pourquoi Singapour dès la première ouverture ?
01:32Alors Singapour c'est un petit peu un hasard parce qu'il y avait un salon qui s'appelait Trésor qui a démarré en 1994, qui a été organisé par un monsieur anglais.
01:39Et ce monsieur était venu me voir et m'a proposé donc un espace dans ce salon.
01:47On a exposé avec une trentaine d'artistes.
01:50C'était très très très compliqué le business en France à l'époque.
01:53C'était juste pendant la guerre du Golfe.
01:56Il y avait des gros gros problèmes dans le domaine de l'art et dans d'autres domaines également financiers.
02:01Pas forcément le meilleur terrain pour se développer.
02:03Exactement.
02:04Et puis c'était un terrain qui était un petit peu exotique, qui était loin de tous les problèmes qu'on avait aux Etats-Unis, Japon à l'époque et aussi donc Europe.
02:13Et j'étais là-bas, j'ai vendu 30 tableaux en 4 jours et puis on s'est installé avec des associés 6 mois après que j'ai racheté au fur et à mesure.
02:24Et puis la première Opéra Galerie est née à Singapour en 1994.
02:29Donc vous dites que c'était un succès dès le début, vous avez fait des belles ventes.
02:33Qu'est-ce qui explique cela ? C'est une nouvelle proposition ? Comment vous avez choisi vos artistes ?
02:38Ce n'était pas un succès dès le début.
02:40C'était un succès dès le début au niveau du salon, où on a très très bien travaillé.
02:46J'ai vendu tous les tableaux qui étaient exposés, mais j'avais vraiment besoin de travailler parce que c'était très très compliqué à Paris.
02:53Et ensuite, on travaillait avec des artistes un petit peu de l'école pompier 19e, l'école orientaliste, et puis quelques artistes contemporains.
03:01On avait un espace qui était très très très très mal situé.
03:05Et petit à petit, si vous voulez, on a changé d'espace avec des aides un petit peu financières, de clients qui m'ont un petit peu aidé.
03:14Et puis ça a démarré comme ça.
03:15Et quelques mois après, et un an après, on a ouvert un petit espace à Paris, rue Saint-Honoré.
03:21Mais quel était le postulat de départ ? Qu'est-ce que vous vouliez proposer aux acheteurs, aux collectionneurs ?
03:30Est-ce que vous aviez une vision déjà de vous dire, voilà, je veux par exemple faire rencontrer l'art occidental à Singapour ?
03:37Alors, nous si vous voulez, donc au départ, toutes les galeries qu'on a, qu'on avait depuis le début et qu'on a même maintenant,
03:44c'est des galeries qui sont très très très accessibles à un très large public.
03:47C'est-à-dire qu'on a des emplacements qui sont des emplacements maintenant, bien évidemment, parce qu'on a évolué,
03:53et puis ça a bien marché, des emplacements qui sont un petit peu privilégiés, si vous voulez.
03:58Et notre but, c'est de vraiment proposer l'art à un public très large.
04:06Ça peut être des collectionneurs, ça peut être des étudiants, ça peut être des artistes qui veulent rentrer dans la galerie.
04:14Et on a, si vous voulez, et tous les gens qui rentrent dans nos galeries sont toujours très très bien accueillis.
04:20On leur dit bonjour, on leur sourit, on leur fait un tour, même si on sait que ce n'est pas des acheteurs potentiels.
04:25Donc moi, mon but, c'était uniquement, si vous voulez, par rapport aux artistes contemporains avec qui on travaillait à l'époque,
04:30c'était de faire partager ces artistes à un public le plus large possible dans les endroits qu'on avait ouverts à l'époque.
04:40Mais d'ailleurs, vous proposez à la fois contemporain et moderne.
04:44Alors maintenant, si vous voulez, depuis une quinzaine d'années, on est des gros acteurs du second marché.
04:49Donc c'est-à-dire qu'on a un gros inventaire qui nous appartient en impressionniste, art moderne, post-war.
04:57On a beaucoup de tableaux de Picasso, de Chagall, de Miro, mais aussi Soulages, du Buffet, du Buffet et autres.
05:05Et aussi des American pop art.
05:06On a un bel inventaire de Kissarine, par exemple, et d'artistes contemporains américains.
05:11Et ces toiles de maître, si vous voulez, on les expose maintenant dans nos espaces avec des jeunes artistes contemporains qu'on aime et qu'on a envie de défendre au niveau international.
05:22Donc on a fait, en fait, un chemin un petit peu à l'envers.
05:26Ça veut dire qu'on a vraiment démarré avec des peintres contemporains.
05:29On s'est développé comme ça.
05:31Et ensuite, on a réussi à basculer un petit peu le business sur le second marché.
05:35Et là, maintenant, on est assez connu pour le second marché, pour tous ces artistes-là, qu'on vend dans nos espaces, qu'on donne en dépôt également à des marchands qui font des salons, etc.
05:47Et maintenant, si vous voulez, on a comme objectif de se recréer une écurie de jeunes artistes contemporains, upcoming,
05:56qu'on a envie de défendre et de faire connaître à travers nos espaces, qui sont des espaces toujours très bien placés dans les villes où on est.
06:06Donc on est à Paris-Faubert-Saint-Honoré, on est à New York sur New Bond Street, on est à Londres sur New Bond Street, pardon, à New York sur Madison, etc.
06:15Donc c'est un petit peu notre objectif.
06:16En tout cas, on a quand même l'impression que vous avez suivi peut-être une clientèle qui était intéressée par votre parti pris.
06:24Vous vous installez quand même à Aspen, Dubaï, etc.
06:29On a l'impression quand même que vous avez cheminé dans le marché de l'art à votre manière, d'une manière un petit peu qui ne suit pas forcément le parcours de toutes les autres galeries
06:38qui participent à certaines foires, etc. Là, vous avez quand même un parcours un petit peu détourné.
06:44Oui, c'est vrai, on a un parcours un petit peu détourné.
06:47On s'est installé, si vous voulez, en Asie il y a 30 ans, donc à Singapour il y a 30 ans, à Hong Kong il y a 28 ans.
06:53On était vraiment les seuls. On s'est installé à Dubaï il y a 20 ans.
06:56Enfin, on était un petit peu précurseurs.
06:59Donc c'est un travail, si vous voulez, de longue haleine, d'abord pour éduquer un petit peu les collectionneurs.
07:04Un travail de longue haleine également pour présenter un petit peu les artistes.
07:09On a fait des newsletters, des catalogues, des expositions.
07:12Et maintenant, en fait, c'est bien parce qu'après cette période, si vous voulez, un petit peu d'éducation, on a des gens qui nous suivent depuis longtemps, effectivement.
07:23Et puis ce qui est intéressant avec nos espaces, c'est qu'on a une très très belle synergie entre toutes les galeries.
07:29Donc les gens qui achètent chez nous à Singapour, à New York ou à Hong Kong, s'ils viennent à Paris, si vous voulez, ils passent devant la galerie qui est bien placée.
07:37Ils rentrent, ils sont un petit peu en terrain, un petit peu conquis et ils aiment nos espaces.
07:42Donc ça aide et voilà.
07:45Comment ça se passe quand on s'installe sur une zone qui est encore très peu explorée ?
07:48Aujourd'hui, c'est vraiment mondialisé.
07:50Donc maintenant, toutes les plus grandes mégalopoles sont investies par les acteurs du marché de l'art.
07:54Comment ça se passe quand il y a 28 ans, on arrive à Hong Kong et qu'il faut tout, on a l'impression de tout faire from scratch, comme on dit ?
08:01Comment on a fait, si vous voulez ?
08:03On a beaucoup, beaucoup travaillé.
08:05On a fait beaucoup d'expositions.
08:06On a fait beaucoup, beaucoup de marketing.
08:09On a fait beaucoup de relations publiques.
08:11Donc, dès qu'on avait des clients, des collectionneurs, des clients, si vous voulez, qui étaient un petit peu intéressés par des pièces,
08:19on les a suivis tout au long de, pendant plusieurs années, parce que les goûts des clients et parfois l'argent qu'ils peuvent dépenser, ça peut évoluer.
08:27Bien évidemment, au fil des années, on a des clients qui ont acheté des pièces chez nous il y a 20 ans, 25 ans,
08:33qui étaient des artistes contemporains, jeunes, qui achètent maintenant des toiles de maître.
08:37Donc, c'était vraiment un travail, si vous voulez, sur place, acharné, avec nos équipes, si vous voulez,
08:44qui ont fait ce qu'il fallait pour qu'on puisse avoir un développement comme ça, qui est sympa.
08:50Et vous vous adéressiez plutôt à une population locale ?
08:53Ou justement, comme vous disiez, votre force, c'est d'avoir un réseau qui est très bien tissé, qui est fort ?
08:59Est-ce que c'est justement une population assez internationale qui voyage ?
09:03C'est vraiment international, c'est des gens qui voyagent. Dans toutes nos galeries, vu les emplacements qu'on a,
09:09donc par exemple à Paris, on vend 80% des étrangers par rapport aux chiffres d'affaires qu'on a.
09:14À New York, c'est environ 50% à des Américains et 30% à des New Yorkais.
09:20À Londres, c'est 70% des étrangers aussi. Donc, ça dépend.
09:24À Spennes, c'est que des étrangers. Bien évidemment, c'est que des gens qui viennent en vacances.
09:28Monaco, c'est 20%. Monégas, 80% des étrangers. Donc, ça dépend des endroits, ça dépend des pays et ça dépend des périodes aussi.
09:36Vous avez fêté les 30 ans de la galerie. Comment est-ce que vous voyez le marché, son évolution ?
09:42J'imagine que votre manière de travailler est complètement différente aujourd'hui qu'il y a 30 ans par rapport aux réalités du marché.
09:48Comment est-ce que vous voyez ça ?
09:50Alors, comment on va le marcher ? Donc, en 2024, le marché est un petit peu compliqué.
09:54Dans le domaine de l'art, il y a eu des baisses au niveau des maisons de vente, au niveau de certaines galeries.
10:00Nous, on a subi une petite baisse qui n'était pas dramatique.
10:03L'année 2025 démarre très très bien, vraiment bien, bizarrement, avec tout ce qui se passe au niveau du monde.
10:10Et nous, on a comme objectif, si vous voulez, de continuer un développement international.
10:17Donc, on a signé là récemment un nouveau local à Houston, dans un très très beau quartier, qui est le quartier River Oak,
10:25qui est un espace formidable, grand, très bien placé.
10:29On a des vues également pour un développement dans d'autres pays, dans le Middle East.
10:32Pour l'instant, on est à Dubaï et à Beyrouth, mais on a envie de s'implanter à Abu Dhabi et puis aussi à Riyad.
10:41On a des propositions, si vous voulez, de John Vancher, avec des groupes importants au Japon, en Amérique du Sud et autres.
10:50Donc, on essaie de faire les choses de manière un petit peu posée, réfléchie, parce qu'une nouvelle galerie, c'est beaucoup, beaucoup de travail.
10:57C'est beaucoup de logistique, c'est du nouvel inventaire, c'est des directeurs, etc.
11:01Donc, il faut faire les choses de manière un petit peu doucement.
11:05Mais j'imagine que ça va vous aider dans ces périodes difficiles d'avoir un maillage mondial aussi implanté.
11:12Ça doit être une grosse force pour une galerie.
11:13Bien sûr, bien sûr, absolument. Maintenant, ça nous aide beaucoup.
11:16Et pourquoi Houston en particulier ?
11:18Houston, parce que de la galerie de Aspen, si vous voulez, on a la moitié de nos clients qui sont des clients texans.
11:24Et beaucoup, beaucoup nous ont demandé.
11:26Il n'y a pas une offre exceptionnelle, en tant que galerie, si vous voulez, à Houston.
11:30Et beaucoup de nos gros clients, dont un très, très gros client, nous a demandé pourquoi vous n'avez pas ouvert à Houston.
11:36Et donc, voilà, c'est un petit peu au fil des rencontres, au fil des désirs des clients ou de ce qu'on sent, tout simplement.
11:43Mais quand on ouvre un espace, on ne fait pas d'études, si vous voulez, préliminaires, etc.
11:47C'est vraiment un petit peu au feeling.
11:49Et rencontrer les bonnes personnes aussi.
11:51Et rencontrer les bonnes personnes en bon moment qui peuvent nous aider d'un point de vue, si vous voulez, social aussi et autre, absolument.
11:57Merci beaucoup, Gilles Dian.
11:59Je rappelle que vous êtes fondateur de la galerie Opéra Galerie, qui a fêté l'année dernière, c'est 30 ans.
12:03Et donc, vous ouvrez un espace à Houston prochainement.
12:06Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
12:08Et merci à vous toutes et tous de nous avoir suivis.
12:10C'était Arrêt Marché.
12:11C'était Arrêt Marché.

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