La Galerie Continua inaugure un nouvel espace dans le quartier de Matignon, au cœur du prestigieux 8e arrondissement de Paris. Après avoir implanté deux galeries en France, l'une dans le Marais, à Paris, et l'autre à Moulins en Seine-et-Marne, la galerie poursuit son expansion avec l'ambition de séduire une clientèle internationale. Pour marquer l'ouverture, l'exposiion « Guerre et Paix » met en résonance les œuvres de deux artistes : Adel Abdessemed et Giorgio Morandi, créant ainsi un dialogue entre leurs deux visions de la nature morte.
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00:00Après un espace dans le cœur de Paris, dans le Marais, et un espace dans le 77 à Moulins,
00:09la Galerie Continua ouvre un espace dans le 8e arrondissement, dans la prestigieuse adresse
00:15rue du Faubourg Saint-Honoré.
00:16Lorenzo Fiaschi, cofondateur de la Galerie Continua, est avec nous en vidéo pour nous
00:21donner un peu plus de détails sur ce projet.
00:23Merci beaucoup.
00:24Est-ce que vous pouvez nous dire comment s'est passée la genèse de ce projet, de
00:29cette ouverture de galerie dans le secteur de Matignon ?
00:32J'ai pensé que c'était intéressant peut-être de voir un espace plus contenu par rapport
00:38aux espaces que nous avons, qui sont très grands, pour faire des dialogues, des rencontres
00:43entre les temps, entre les histoires et entre les époques.
00:49Et donc, ça m'a donné envie de faire une programmation dans cet espace avec la première
00:56idée d'un artiste contemporain, Adel Abdessemed, et un artiste qui n'est plus parmi nous,
01:02mais très important dans l'histoire de l'art, Giorgio Morandi, sur le thème de la nature
01:07morte.
01:08Et l'espace de Matignon, justement, nous permet d'avoir une rencontre plus proche
01:14d'un autre public.
01:15Ça a toujours été notre intérêt depuis San Gimignano, ou en Chine, ou à Cuba, de
01:22rencontrer de nouveaux publics et aussi, nous-mêmes, de rencontrer des personnes qui
01:26puissent nous faire grandir dans des rapports plus intenses, plus diversifiés.
01:32Oui, justement, vous parlez de nouveaux publics, qui sont ces nouveaux collectionneurs que
01:37vous souhaitez toucher dans cette zone de Paris ?
01:41Je me suis rendu compte qu'il y a un public qui aime beaucoup l'art, qui fréquente ce
01:49quartier, qui sont un public indien, asiatique, d'Amérique latine, qui sont très liés
01:58à ce quartier.
02:00Et donc, en faisant des propositions plus historiques, disons, on avait envie de se
02:07rapprocher de ce public, mais aussi un public à diversité culturellement.
02:13Justement, je parlais de Inde, Amérique latine, Asie.
02:18C'est une tentative, mais qui passe à travers un projet culturel, qui est celle de connuguer
02:23le passé et le présent avec des thèmes comme celui-ci, qui est le thème de la nature morte,
02:29ou pour Morandi, justement, la terre morte est une représentation d'objets sans vie,
02:37sans humains, avec ces couleurs un peu Pompéi.
02:43Et dans le cadre de l'AMDC Med, il y a une beauté initiale et instinctive de ce dessin
02:48aux fusains dans les grands formats, très grands formats, et après on l'a interpellé
02:53pour une menace, parce que ces fleurs sont mélangées à des bombes, à des dynamites,
02:58et le titre de l'exposition est « Paix et guerre, guerre et paix », qui est un peu
03:04une actualité malheureusement d'aujourd'hui, où la tension entre la paix et la guerre
03:09a besoin d'attention, d'écoute réciproque, d'apprendre à mêler les différences pour
03:18justement rester en paix.
03:20En quoi est-ce que c'est encore très important maintenant la localisation d'une galerie ?
03:26C'est vrai qu'on peut parler de vente en ligne, etc.
03:29Est-ce que la localisation, le lieu, reste un atout majeur pour une galerie d'art,
03:34et peut-être aussi ce lieu particulier un atout majeur de Paris ?
03:40Alors, le lieu a une importance, c'est évident, pour plusieurs raisons, mais je pense que
03:47la chose la plus importante ce sont les idées et la qualité.
03:52Nous, on est nés il y a 34 ans à San Giuliano, dans un petit village, en ouvrant un garage
03:59avec 500 euros, et donc San Giuliano ce n'est pas du tout le lieu où on trouve les personnes
04:04les plus appassionnées d'art contemporain.
04:06Ensuite, en France, toujours par hasard et par passion, on a ouvert un lieu qui est dans
04:11la campagne, et je pense que c'était le premier lieu ouvert au monde dans la campagne
04:16totale pour faire des programmations d'art contemporain, avec des artistes du niveau
04:21de Daniel Muray, Danish Kapoor, Pistoletto, Gormlet, Pascal-Martin Tailloux.
04:26Donc, le lieu, oui, a des utilités de fréquentation, mais si la programmation et les idées sont
04:34bonnes et intéressantes, elles importent les personnes.
04:38Donc, il faut être catalysateur d'abord avec les idées et la qualité de la programmation
04:42et des artistes, et puis bien sûr qu'être bien placé, c'est toujours un atout, mais
04:48pour nous, ça n'a jamais été vraiment la première chose, c'est pour ça qu'on a quand
04:53même ouvert la première galerie étrangère en Chine, on a une galerie à La Havane, qui
05:00n'est pas non plus le lieu le meilleur pour rencontrer des collectionneurs, mais c'est
05:05un endroit qui permet de faire de la culture et de faire rapprocher justement des amoureux
05:12de l'art qui viennent à Cuba pour nous voir, mais aussi pour découvrir une atmosphère
05:17totalement différente.
05:18Donc, ce qu'on aime, c'est la diversité, le challenge, les aventures, aussi pour nous-mêmes,
05:25pour grandir grâce aux expériences que nous créons à travers les espaces avec les artistes.
05:31Eh bien, merci beaucoup, Lorenzo Fiaschi, pour ces derniers mots.
05:35Vous êtes cofondateur de la galerie Continua et vous venez d'ouvrir un espace dans l'espace
05:40Matignon, rue du Faubourg, Saint-Honoré.
05:43Tout de suite, on passe à l'interview de la semaine.