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Deux mauvais diagnostics ont coûté la vie à son bébé. Ce n’était pas une erreur isolée, mais une succession de négligences, d’alertes ignorées, de silences médicaux. Elle avait senti que quelque chose n’allait pas. Elle avait insisté. Mais on ne l’a pas écoutée. Aujourd’hui, elle porte le poids d’un deuil qu’elle n’aurait jamais dû connaître.

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00:00La journée du 31 juillet 2019 est venu tout bousculer.
00:10Le matin, mon fils s'est réveillé, il était tout blanc.
00:14Il vomissait en gel, il ne mangeait plus, c'était bizarre, il avait le ventre tendu et marbré.
00:20Mon médecin a vu la tête de mon fils, il m'a dit là, vous allez de suite aux urgences de Perpignan.
00:24Aujourd'hui, je viens parler de mon fils qui est décédé le 2 août 2019 suite à une succession d'erreurs médicales.
00:30J'ai eu des complications dès le début de ma grossesse.
00:33On a appris à 12 semaines d'aménorrhée qu'il avait une pathologie qui s'appelle un laparoschisis.
00:39A savoir que le laparoschisis, c'est la mauvaise fermeture de la paroi abdominale au niveau du nombril.
00:44On est très bien suivi et en fait, le plus important, c'est d'être très bien suivi lors de la grossesse et surtout au troisième trimestre.
00:50J'ai eu une césarienne d'urgence. Ensuite, il a eu l'opération à la naissance qui s'est très bien déroulée.
00:55Et il a été hospitalisé en tout un mois à l'hôpital de Perpignan à Toulouse.
01:00Il est resté en tout une semaine à la maison, jour pour jour.
01:03Quand il est rentré à la maison, il a commencé à présenter quelques petits vomissements jaunâtres.
01:06Et c'est vrai que je me suis inquiétée dès le début parce que c'est vrai que quand il est sorti de l'hôpital de Perpignan,
01:12la seule consigne que j'ai eue de la part de l'hôpital, c'était de faire attention aux vomissements bilieux
01:16et que si jamais mon fils vomissait vert, ce serait une urgence vitale.
01:19Donc il faudrait que je me rapproche de l'hôpital le plus proche, qui est notamment Perpignan,
01:22que je ne prenne surtout pas le risque d'aller jusqu'à l'hôpital de Purporn
01:26parce qu'il y avait deux heures et demie de mon domicile à l'hôpital de Purporn.
01:30Voilà, donc ça a été vraiment la seule consigne que j'ai eue,
01:32sachant que mon fils, quand il est sorti de l'hôpital, il est ressorti...
01:35Déjà, il est né prématuré.
01:36Ensuite, il a eu l'opération à naissance pour le laparoscis.
01:42Ensuite, il était anémié, il avait du mal à prendre du poids.
01:45Et il avait des calculs à la vésicubilière.
01:47Pour tout ça, je devais lui donner des traitements, mais ça ne l'empêchait pas de rentrer à la maison.
01:51Donc tout ça pour dire que quand il a commencé à vomir,
01:54donc il ne vomissait pas vert, mais il vomissait jaune, jaune clair.
01:57C'était un peu bizarre, ce n'était pas des reflux,
01:59parce que j'avais déjà vu ce qui était des reflux.
02:02Donc du coup, j'ai préféré jouer la prudence et aller à l'hôpital de Perpignan.
02:05La pédiatre qui nous a reçus a fait une échographie, une radiographie, une prise de sang.
02:10Elle a appelé l'hôpital de Perpignan pour prendre un avis.
02:12Suite à cette journée, on nous a dit qu'il n'avait rien,
02:15que c'était juste des reflux et qu'on pouvait rentrer à la maison.
02:18Le lendemain, j'avais rendez-vous mon médecin traitant
02:21pour l'examen du premier mois pour mon fils.
02:24Et c'est vrai qu'il m'a dit, écoutez, madame, si à l'hôpital,
02:28ils ont fait les examens nécessaires et qu'ils vous ont fait sortir,
02:31et qu'en plus, Perpignan a donné un avis en disant, c'est bon,
02:35ils ne risquent rien, on peut rentrer à la maison.
02:37C'est que du coup, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.
02:39La journée du 31 juillet 2019 est venue tout bousculer.
02:49Le matin, mon fils s'est réveillé, il était tout blanc.
02:53Il vomissait en gel, il ne mangeait plus.
02:56C'était bizarre, il avait le ventre tendu et marbré.
02:59Mon médecin a vu la tête de mon fils.
03:00Il m'a dit, là, vous allez de suite aux urgences de Perpignan.
03:03Il m'a fait un mot pour passer en priorité.
03:06Suite à ça, moi, j'ai foncé de suite aux urgences de Perpignan.
03:09Et en fait, là, arrivé aux urgences, je commence à pleurer.
03:12Parce que je sentais vraiment que c'était grave.
03:17Là, je savais, je le sentais déjà depuis quelques jours,
03:20mais c'est vrai que comme personne ne m'écoutait,
03:23que tout le monde essaie de me rassurer,
03:24je me suis dit, bon, c'est qu'ils ont raison et je suis juste trop inquiète.
03:27Et là, en fait, j'ai commencé à pleurer, à pleurer en leur disant,
03:30s'il vous plaît, aidez-moi, parce que là, ça ne va pas, en fait.
03:33Sauf que, du coup, on m'a demandé de me calmer.
03:36On m'a demandé de m'asseoir et qu'on allait me recevoir.
03:39Donc, évidemment, je ne dis pas, c'est en priorité.
03:41Il s'avère que la pédiatre qui rentre,
03:44c'est la même que la première fois que nous sommes allées aux urgences, le 28 juillet.
03:48Elle s'est voulue de suite très rassurante,
03:50en nous disant, mais c'est bon, c'est rien, diarrhée, vomissement.
03:53Moi, j'avoue que j'étais hyper inquiète en lui disant, écoutez,
03:56il a le ventre très tendu, c'est bizarre.
04:00J'insistais, j'insistais, je lui disais,
04:02mais il faudrait faire d'autres examens complémentaires.
04:04Et elle m'a dit, mais non, non, non,
04:05il n'y a pas de raison de faire des examens complémentaires,
04:07étant donné que j'en ai fait, en fait, quelques jours avant.
04:09Donc, c'est une gastro, on va le réhydrater,
04:11il donne des antidouleurs et puis, vous ne pas sentez là.
04:13On avait du mal à l'entendre cette fois-ci que c'était rien,
04:16parce qu'on le sentait, ça se voyait.
04:18Et en fait, il m'est revenu une information entre-temps,
04:21au moment où elle est partie.
04:22Du coup, je l'ai couru après dans le couloir en lui disant,
04:24écoutez, c'est bizarre, il ne urine plus depuis ce matin.
04:27Enfin, c'est quand même un signe de plus.
04:29Toutes les informations que je pouvais lui donner,
04:31qui pouvaient aider mon fils, je l'ai fait, en fait.
04:34J'ai vraiment tout fait pour l'aiguiller.
04:36Et elle m'a dit, de toute façon, s'il est déshydraté, c'est normal,
04:39c'est une gastro, point barre.
04:40Du coup, elle est partie, ils l'ont perfusé.
04:42Ils étaient censés lui amener des antidouleurs
04:44qu'ils n'ont pas emmené de suite,
04:45parce qu'on a dû réclamer plusieurs fois.
04:46Et en fait, l'état de mon fils s'est dégradé
04:48au fur et à mesure du temps.
04:49Et à un moment donné, il a commencé à hurler.
04:52Il se tapait le visage avec ses mains.
04:53C'était très violent à voir,
04:55sachant qu'il n'avait toujours pas eu les antidouleurs.
04:57Donc, on a demandé à une infirmière de lui donner des antidouleurs
04:59en lui disant, écoutez, il se frappe avec sa perfusion,
05:02qu'est-ce qu'on fait ?
05:03Et en fait, elle nous a juste demandé
05:05de lui tenir les bras pour pas qu'il se blesse.
05:07Et la pédiatre n'est pas revenue.
05:09On n'a pas arrêté de leur dire,
05:10mais faites quelque chose, on ne comprend pas ce qui se passe.
05:13Et il n'y a jamais personne qui est venue.
05:15Et à 18h, elle est arrivée lors de la relève.
05:17La pédiatre a transmis le dossier de notre fils.
05:20Une nouvelle pédiatre rentre dans la chambre
05:22et en voyant la tête de notre fils,
05:25elle se retourne vers l'infirmière et lui dit,
05:26mais on ne m'a pas dit que cet enfant était dans cet état-là.
05:29Et en fait, au moment où elle rentrait dans la chambre,
05:31c'est au moment où mon fils était en train de se calmer.
05:33Je l'ai pris dans les bras
05:34et en fait, je voyais son flux sanguin s'interrompre par intermittence.
05:38Et en fait, c'était pile-poil au moment où elle rentrait.
05:40Et j'ai regardé mon mari, je lui ai dit, mais qu'est-ce qui se passe ?
05:43Ce n'est pas possible.
05:44Du coup, là, tout s'est accéléré.
05:46On nous a demandé de sortir de la chambre.
05:48La pédiatre de la relève nous a demandé ce qui s'était passé,
05:51qu'est-ce qu'on faisait là,
05:52et elle a demandé au personnel soignant à côté,
05:54mais pourquoi la radio n'a pas été faite ?
05:56Mais pourquoi vous n'avez rien fait ?
05:58Et c'est vrai que moi, je lui explique.
06:00Et je lui ai dit, si vous voulez, tenez,
06:01j'ai la radio du 28 juillet qui est en ma possession.
06:04Et c'est vrai que sur cette radio, je m'en souviendrai toute ma vie.
06:07Il y avait marqué noir sur blanc qu'il y avait des distinctions gréliques à plusieurs endroits.
06:11Et je me souviendrai toute ma vie de la tête de cette pédiatre en voyant cette radio.
06:15Elle a regardé la radio et elle a dit, ah oui, quand même.
06:17Du coup, ils nous ont fait sortir.
06:19Et cette phrase-là est restée gravée dans ma mémoire.
06:21On est sortis à l'extérieur,
06:23puis je ne sais pas au bout de combien de temps, on est venus nous chercher.
06:25Ensuite, quand on est revenus dans cette salle,
06:28mon fils était branché de partout.
06:29On nous a dit que l'état de notre fils était très grave,
06:32que son pronostic vital était engagé,
06:34qu'il fallait le transférer dans un hôpital à Montpellier ou à Purpan,
06:37et qu'il était en train de mourir.
06:39Parce qu'en fait, il faut savoir que mon fils a fait de détresse respiratoire.
06:42Donc c'est pour ça qu'il hurlait, c'est pour ça qu'il se débattait.
06:44Et c'est pour ça aussi que j'ai vu son flux s'interrompre par intermittence,
06:49parce que ça compressait tout.
06:50Le médecin était en train de nous annoncer que son pronostic vital était engagé.
06:53Mais j'ai insisté auprès du médecin en lui disant que je voulais quelque chose de clair.
06:58Je lui ai demandé si oui ou non il était en train de mourir.
07:01J'ai insisté plusieurs fois.
07:03J'avais besoin d'entendre ces mots pour commencer à réaliser.
07:05Et on m'a dit oui.
07:06On m'a expliqué qu'il avait fait une détresse respiratoire,
07:09qu'ils étaient en train de le mettre dans le coma,
07:10qu'il avait encore quelques minutes de conscience.
07:14Mais que c'était le moment de lui dire au revoir.
07:16Il était en train de s'enfoncer, il était en hypothermie.
07:19Aucun hélicoptère, ni sur Montpellier, ni sur Purpan, ni à Perpignan,
07:23on était disponible et du coup on a perdu plusieurs heures déjà rien que pour ça.
07:27Au bout d'un moment, l'hélicoptère de Purpan a pu se libérer avec une équipe du SMUR.
07:31Ils sont arrivés et là on m'a dit que vu l'état de mon fils,
07:34il y avait très peu de chance qu'il survive au transport,
07:36que nous il fallait suivre en voiture, qu'ils allaient tenter le tout pour le tout.
07:39Nous on n'a pas trop compris sur le moment,
07:42parce qu'on passe d'un diagnostic, d'un reflux,
07:44à une gastro, à une entérocolite, à votre fils va mourir.
07:47On n'a pas tout compris, on avait l'impression d'être dans un film,
07:53que ce n'était pas réel.
07:54On est allé aussi vite qu'on a pu à l'hôpital de Purpan
07:57et quand on est arrivé, du coup dans la nuit,
07:59le chirurgien n'a pas fini d'opérer.
08:00Déjà, la bonne nouvelle, entre guillemets,
08:03c'est qu'il avait survécu au transfert.
08:05Le chirurgien est arrivé,
08:07il nous a annoncé que notre fils avait fait un volvulus.
08:09Le volvulus, c'est une torsion des intestins
08:12et quand ce n'est pas pris à temps, ça nécrose.
08:14Normalement, il faut prendre en charge cette pathologie
08:17dans les 4 à 6 heures maximum
08:19pour espérer une chance de survie.
08:23Là, pour le coup, ça faisait bien plus de 6 heures
08:25que ça s'était complètement retourné.
08:27Du coup, il était très pessimiste quant à l'état de notre fils,
08:30même s'il avait survécu jusque-là.
08:32Il nous a dit qu'il allait le réopérer quelques heures plus tard
08:34pour voir si les anses étaient complètement nécrosées ou non.
08:37Le 2 août au matin, il est parti au bloc.
08:39Le médecin est revenu au bout d'une heure, plus d'une heure.
08:41On a gardé espoir vraiment jusqu'à la fin.
08:44Et dès que j'ai vu la tête du médecin rentrer dans la chambre
08:46et fermer la porte, j'ai compris que c'était terminé.
08:48Que du coup, ils allaient arrêter les traitements,
08:50qu'il le maintenait en vie, qu'il allait partir soit
08:53dans quelques minutes, plusieurs heures, plusieurs jours.
08:55Ça dépendait des patients et qu'ils allaient nous le ramener
08:57mais qu'il n'y avait plus rien à faire.
08:59Mes parents sont venus.
09:03Ils sont venus avec nous en réanimation.
09:06Ils nous ont ramenés, Raphaël.
09:07Et du coup, on a attendu plusieurs heures.
09:11Ça a duré à peu près 4 heures avant qu'ils s'en aillent.
09:14C'était terrible d'attendre autant de temps.
09:17Puis il est décédé vers 13h30.
09:19Suite à ça, un médecin est revenu nous voir en nous expliquant,
09:24enfin en nous demandant si on avait des questions,
09:26si on avait besoin de comprendre quelque chose d'autre.
09:28Et c'est vrai que je lui dis, mais je ne comprends pas
09:30pourquoi on en est là, pourquoi il est mort.
09:32Alors que ça fait une semaine en fait que je n'arrête pas de dire
09:35qu'il ne va pas bien, qu'on me renvoie chez moi.
09:38Je ne comprends pas en fait.
09:39Et c'est vrai que le médecin n'a rien dit de plus, il est reparti.
09:42Donc c'est vrai que moi, je suis restée avec ces questions en tête.
09:44Ça ne faisait même pas une heure que j'avais perdu mon fils
09:46et on me demandait de faire des papiers déjà.
09:48C'est mes parents qui s'en sont occupés.
09:49Et heureusement, je ne les remercierai jamais assez.
09:51Parce que c'était trop pour moi, pour nous.
09:54Et ensuite, quand nous sommes rentrés à la maison,
09:56ça a été terrible.
09:58Ça a été terrible parce qu'on a réalisé en fait avec mon mari
10:03que notre fils était vraiment décédé,
10:06qu'il y avait ses affaires, qu'il n'y avait plus de bruit à la maison,
10:08qu'on était seuls, sans explication.
10:11Je ne dormais plus, j'ai repris la cigarette et vraiment, c'était terrible.
10:16J'ai essayé de trouver des réponses.
10:18Du coup, j'ai écrit à l'hôpital de Perpignan.
10:20Entre temps, j'ai demandé les dossiers médicaux de mon fils Raphaël
10:22à l'hôpital de Purpan et l'hôpital de Perpignan, ce qu'ils ont fait.
10:26Et j'ai bien fait.
10:27Je ne sais pas pourquoi, je sentais au fond de moi
10:29qu'il fallait que je réclame les dossiers médicaux
10:32avant d'entamer quoi que ce soit,
10:33avant de les voir, avant de plein de choses.
10:36Parce qu'on n'avait pas envie de se battre en fait au tribunal
10:39pour obtenir des réponses.
10:41En fait, on estimait que s'il y avait eu des erreurs,
10:42l'hôpital le reconnaîtrait.
10:44Il y a un article qui est paru sur nous justement
10:45pour aider à forcer l'hôpital de Perpignan
10:48à nous recevoir parce que c'était un peu compliqué
10:50pour obtenir des réponses.
10:52Donc suite à cet article, ils ont accepté de nous voir.
10:54Et en fait, cette réunion n'a servi strictement à rien
10:56parce qu'en fait, on nous a simplement dit
10:58que tout avait été fait pour notre enfant,
11:00qu'ils n'avaient fait strictement aucune erreur.
11:02La pédiatre ne s'est pas démontée.
11:04Elle a dit qu'elle avait tout fait,
11:06qu'elle n'avait rien fait de mal,
11:07que franchement, elle ne comprenait pas en fait
11:09qu'on cherche des réponses.
11:11Alors pour eux, c'était clair.
11:13Ce qui avait marqué sur cette radio,
11:15je me suis dit mais ce n'est pas possible.
11:16Ils nous prennent pour des jambons.
11:18On est ressortis de cette réunion en colère.
11:21Et là, j'ai une force en moi qui est arrivée,
11:23cette force de se battre pour obtenir des réponses
11:25en fait pour mon fils parce que c'est déjà
11:27on méritait de connaître la vérité pour nous
11:29au sein de notre couple et pour notre fils aussi.
11:31Donc suite à ça, l'hôpital, on me dit à l'indépendant
11:34qu'ils ouvriraient une enquête interne,
11:36qu'ils me donneraient les résultats qu'ils n'ont jamais donnés.
11:39J'ai essayé de contacter des associations
11:40de victimes d'erreurs médicales.
11:43Grâce à tous les dossiers médicaux que j'ai récupérés,
11:45j'ai construit tout le dossier, toute seule, de A à Z.
11:48Je l'ai envoyé à la CRCI et eu le rendez-vous pour l'expertise
11:51qui s'est passée à l'hôpital Robert-Debré
11:53avec un médecin expert.
11:55Le jour de cette expertise, ça a été révélateur.
11:58Mais révélateur de tellement de choses
12:01parce qu'on s'est rendu compte de l'ampleur des erreurs
12:03qui avaient été commises sur notre enfant.
12:04Le médecin conseil, lui évidemment, a tout mis en bloc.
12:07Mais ce qui a été magique, c'est que comme par hasard,
12:11ils n'avaient pas la journée du 28 juillet 2019,
12:15mais que celle du 31 juillet.
12:17Et en fait, ils se sont fait ratatiner par le médecin expert
12:20parce qu'elle trouvait ça scandaleux
12:22qu'il n'est même pas à l'entièreté du dossier médical de notre fils.
12:24Alors que c'était cette journée-là
12:25qui était la plus accablante pour eux.
12:27Et heureusement, moi, je l'avais demandé
12:28et je l'avais déjà transmis à l'experte.
12:30Ensuite, suite à cette expertise,
12:32on a appris qu'il y avait des taux inflammatoires élevés,
12:35que la radio était aussi accablante
12:37étant donné qu'il y avait des distinctions à plusieurs endroits.
12:39L'échographie aussi.
12:40Entre temps, on a appris également
12:42qu'ils ne savaient pas faire une radio.
12:43Donc, ils ont fait une recherche
12:45de quelque chose qu'ils ne savent même pas faire.
12:47La prise de sang m'a lu l'échographie également.
12:49Donc, effectivement,
12:51la médecin experte était choquée
12:52qu'ils avaient fait ressortir mon fils
12:54avec autant de choses.
12:56Et en fait, ce qui s'est passé,
12:57c'est que quand la pédiatre de Perpignan
12:59a appelé l'hôpital de Purpan,
13:01elle a demandé un avis,
13:02sauf qu'elle n'a pas transmis les résultats d'examen.
13:05Donc, en fait, l'hôpital de Perpignan,
13:06ils se sont juste, entre guillemets,
13:08basés sur ce que la pédiatre avait dit,
13:10sauf qu'elle s'est trompée sur toute la ligne.
13:12Ils auraient dû demander les résultats,
13:14ce qu'ils n'ont pas fait.
13:14En fait, ils se sont basés sur des diagnostics erronés,
13:17sur des examens mal faits.
13:18Et c'est vrai que cette médecin experte,
13:20elle nous a dit qu'elle ne comprenait même pas
13:21qu'une pédiatre, même si elle était spécialisée,
13:23ne puisse pas lire une prise de sang correctement.
13:25Et elle était abasourdie.
13:26Suite à cette expertise,
13:27qui a été violente vraiment pour les hôpitaux,
13:29parce que cette médecin,
13:31enfin, avec mon mari,
13:32nous l'avons vraiment senti très en colère
13:34contre les hôpitaux.
13:35Elle a estimé que mon fils
13:36a perdu 85% de chances de survie.
13:39Suite aux multiples erreurs médicales répétées,
13:41elle estimait qu'il avait enduré des douleurs
13:44à minima 6 sur 7,
13:46ce qui est énorme.
13:47Et que l'hôpital de Perpignan
13:48était responsable à hauteur de 75%
13:50et l'hôpital de Purpont à 25%.
13:53Suite à cette expertise,
13:55on a eu la commission sur Montpellier,
13:57et suite à ça,
13:58les hôpitaux ont 4 mois
14:00pour nous proposer une indemnisation,
14:01vu qu'ils ont été reconnus responsables.
14:03Entre-temps, nous,
14:04on a pris contact avec une avocate
14:06spécialisée dans les erreurs médicales
14:08sur Montpellier.
14:09En parallèle,
14:10l'assureur de Purpont et Perpignan,
14:12parce que c'est le même assureur pour les deux,
14:13a envoyé une proposition d'indemnisation.
14:15Évidemment, on ne l'a pas acceptée,
14:16parce qu'il faut savoir
14:16que si on accepte cette proposition d'indemnisation,
14:19on s'engage en fait
14:20à ne pas les attaquer au tribunal.
14:22Ensuite, il y a eu la lecture
14:23des conclusions du tribunal administratif
14:25début juillet sur Montpellier.
14:27Où il y avait les deux autres parties
14:29avec leurs avocats.
14:30Où le tribunal,
14:31dans leur conclusion,
14:32ont repris l'expertise
14:33qui avait été faite
14:34déjà lors de la CRCI.
14:36Et c'est vrai que ce jour-là,
14:38à l'hôpital de Purpont,
14:39l'avocat,
14:40on osait dire
14:41que comme notre fils
14:42n'avait qu'un mois et demi,
14:43que du coup,
14:44on ne pouvait pas prouver
14:45que ça avait un impact sur notre vie.
14:48Donc c'est vrai qu'avec mon mari,
14:49on s'est effondrés.
14:50On n'a fait que pleurer cette journée.
14:52Parce que c'était horrible
14:52d'entendre ce genre de choses.
14:54Déjà que depuis le début,
14:55on était confrontés à de la mauvaise foi.
14:56On a dû se débattre.
14:57Et c'est vrai que
14:58même là,
14:59lorsqu'ils étaient reconnus responsables
15:01du décès de notre fils,
15:02ils osaient encore dénigrer
15:03notre douleur
15:03en tant que parents.
15:04Donc notre avocate
15:05a fait des conclusions
15:06dans ce sens,
15:07des observations dans ce sens,
15:08en expliquant en fait
15:09à quel point c'était compliqué
15:11dans la vie de tous les jours
15:12justement d'élever un enfant
15:13au lieu de deux.
15:14Qu'à chaque anniversaire
15:15de notre fils,
15:17c'était dur
15:18parce qu'il n'était pas là.
15:19À chaque date de décès,
15:20c'était aussi
15:21des dates très compliquées.
15:22Tellement de dates dans l'année
15:23qui nous rappelaient notre fils
15:24en plus d'y penser tous les jours
15:26qu'en fait,
15:26on ne pouvait pas estimer
15:27qu'un enfant d'un mois et demi
15:28n'a pas d'impact
15:29en fait dans la vie de ses parents
15:30parce que ça reste un enfant.
15:32On l'a aimé dès le début,
15:33dès que je suis tombée enceinte
15:34et on l'aimera toujours.
15:36Même s'il n'est plus là
15:37et sa soeur ne le remplacera jamais.
15:39Nous,
15:40ce qu'on attendait
15:40du tribunal administratif,
15:41c'est qu'il y ait
15:41une reconnaissance juridique
15:43dans le décès de notre fils.
15:44Et c'est vrai que
15:44même s'il ne reconnaissait pas
15:45notre douleur
15:46en tant que courant,
15:46ce n'était pas le plus important.
15:48Et en fait,
15:48le 25 juillet,
15:49notre avocate nous a envoyé
15:50le jugement
15:51en nous disant
15:52qu'ils avaient tenu compte
15:53des observations
15:54de notre avocate
15:55et qu'ils reconnaissaient
15:56l'impact que ça avait
15:57dans notre vie de tous les jours.
15:59Donc,
15:59il dit reconnaissance,
16:00il dit indemnisation en plus,
16:01bien évidemment.
16:02Mais ça,
16:03l'argent,
16:03ça nous est complètement égal.
16:05Mais malheureusement,
16:06il n'y a que ça
16:07qui compte aux yeux
16:07des hôpitaux
16:09et du tribunal en fait.
16:10Plus il y a de reconnaissance,
16:11plus il y a d'argent,
16:12plus il y a d'argent,
16:12plus il y a de reconnaissance.
16:13Nous,
16:13ce qu'on cherche,
16:14c'est la reconnaissance.
16:14Donc forcément,
16:15il y a plus d'argent,
16:16mais ça,
16:17ça nous est,
16:17encore une fois,
16:18égal.
16:18C'est vrai que ça a été
16:19une vraie victoire.
16:20Alors,
16:20les conseils que je donnerais
16:21à tous les parents
16:22qui sont dans le même cas
16:23de figure que moi,
16:24c'est déjà d'être courageux
16:25et de s'en remettre patience,
16:27beaucoup,
16:27beaucoup de patience.
16:28Parce que c'est déjà
16:29un combat de vivre
16:30le deuil de son enfant.
16:31Plus de ça,
16:31on ne nous facilite pas la vie
16:32quand il faut faire reconnaître
16:33des erreurs médicales.
16:34L'autre conseil
16:35que je pourrais donner,
16:42des pertes de dossiers
16:43ou des choses bizarres
16:44qui pourraient arriver.
16:45Concernant la pédiatre
16:46de Perpignan,
16:48oui,
16:48elle exerce toujours
16:49parce que le tribunal administratif,
16:51c'est contre les hôpitaux,
16:52ce n'est pas contre la pédiatre.
16:53Il faudrait aller au pénal
16:54pour ça
16:55ou saisir le conseil
16:55de l'ordre des médecins.
16:56Donc,
16:57aux dernières nouvelles,
16:58oui,
16:58elle exerce toujours.
16:59Après,
17:00c'est vrai que
17:00on continue
17:02un pas après l'autre
17:03chaque jour.
17:03Je ne sais pas,
17:04j'imagine qu'un jour,
17:05je ne sais pas,
17:05dans plusieurs dizaines d'années,
17:07j'aurai le cœur
17:07peut-être un peu plus apaisé,
17:09mais je ne sais pas,
17:09mais mon fils
17:10me manquera toute ma vie
17:11et que
17:11j'aurai toujours
17:12cette profonde tristesse.
17:14Il y a une partie de moi
17:15qui s'est envolée
17:15le 2 août 2019
17:17et je pense
17:18qu'il serait temps,
17:19justement,
17:19de remédier
17:20à ce genre de problème,
17:21de leur donner
17:21plus de moyens financiers
17:23humains
17:23et en fait,
17:24d'arrêter de,
17:25je ne sais pas,
17:25d'arrêter de les écraser,
17:28d'arrêter d'envenimer
17:29la situation
17:29parce qu'on en vient
17:30à des situations,
17:31enfin,
17:31oui,
17:31à des cas dramatiques
17:33parce qu'il y a plein de choses
17:34qui rentrent en jeu
17:35mais j'aimerais vraiment
17:37que les choses bougent.
17:38J'aimerais que les hôpitaux
17:38ne soient plus autant protégés,
17:40qu'ils soient forcés
17:41en fait,
17:41de faire bouger les choses,
17:42de forcer de mettre
17:44des protocoles
17:45pour pallier
17:45à ce genre de problème
17:46que l'histoire de notre fils,
17:48en fait,
17:48elle serve de leçon
17:49et ça,
17:50j'aimerais parce que
17:51j'aimerais surtout
17:52que ça n'arrive pas
17:53à d'autres personnes
17:54à l'avenir
17:55même si j'ai conscience
17:56qu'on est très loin du but.
17:58Enfin,
17:58j'espère vraiment
17:59que notre prise de parole
18:00depuis son décès,
18:02ça servira
18:03et ça servira aussi
18:04aux hôpitaux
18:05de se remettre en question
18:06et ça,
18:06c'est très important
18:07pour nous aujourd'hui
18:09parce que nous,
18:10on n'a plus rien à gagner
18:10maintenant,
18:11notre fils est décédé.
18:12Mais je pense
18:12à tous les autres enfants,
18:13tous les autres parents,
18:14tous les autres adultes,
18:15toutes les personnes âgées
18:16qui vont à l'hôpital
18:17et qui attendent
18:20de se faire prendre
18:20en charge correctement.
18:26C'était la dernière chose
18:27que je voulais ajouter.
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