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La déforestation et la végétalisation urbaine sont des enjeux clés pour l’avenir de notre planète. Hélène Guiet, directrice RSE et Qualité de Maisons du Monde, et Erwan Le Méné, cofondateur d'EcoTree, nous éclairent sur leurs actions respectives en faveur de la préservation de la biodiversité et de l’environnement.

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Transcription
00:00Générique
00:00Le débat de ce Smart Impact, on parle de lutte contre la déforestation avec Alain Guillet, bonjour.
00:11Bonjour.
00:12Bienvenue, vous êtes la directrice RSE Equalité de Maison du Monde et directrice de la Fondation Maison du Monde.
00:17Erwann Lemélé, bonjour.
00:19Bonjour.
00:19Bienvenue, vous êtes le cofondateur d'Ecotry.
00:22Je commence par des questions de présentation.
00:25La Fondation Maison du Monde, elle existe depuis combien de temps et quelles sont vos missions ?
00:29Alors la Fondation Maison du Monde existe en tant que fonds de dotation depuis 10 ans, parce qu'on fête nos 10 ans.
00:34Et justement, on a eu le grand prix de la philanthropie qui nous a été délivré par FICAD pour la lutte contre la biodiversité.
00:43Et en fait, ça vient vraiment honorer nos 10 ans, sachant que cette fondation avait été créée par Xavier Marie, le fondateur de Maison du Monde, le créateur de l'enseigne,
00:51qui avait déjà à cœur tous ces enjeux de biodiversité et qui depuis 10 ans faisait déjà du mécénat environnemental.
00:57D'accord. Et vous nous donnerez évidemment plusieurs exemples de projets sur lesquels vous êtes engagé.
01:03Ecotry, vous l'avez créé en 2016, c'est ça ?
01:05Oui, absolument.
01:06Pourquoi vous l'avez créé ? C'est quoi, Ecotry ?
01:08Alors, Ecotry permet de restaurer des actifs naturels et en particulier des forêts.
01:12Notre idée initiale, c'était de permettre à des entreprises qui souhaitent faire une contribution environnementale,
01:16c'est-à-dire réparer un peu l'impact qu'elles peuvent avoir, de le faire localement.
01:19Donc, on est aujourd'hui basé en France, mais également à Copenhague et également en Allemagne, à Berlin.
01:25Et donc, on restaure des actifs naturels qui sont des actifs qui sont en carence de gestion, en impasse sylvicole, en coups prasmes reconstitués.
01:31Et donc, en fait, voilà, ces restaurations donnent lieu à des fameux crédits carbone et à des indicateurs sur la biodiversité
01:37qui sont ensuite acquis par des entreprises qui ont une responsabilité et qui souhaitent aujourd'hui minorer dans leur trajectoire de décarbonation,
01:45voilà, restaurer les écosystèmes.
01:46Alors, c'est à peu près la même durée d'existence pour la Fondation et pour Ecoterie une dizaine d'années.
01:51Je voudrais qu'on parle un peu du constat, si on regarde les chiffres de la déforestation.
01:55C'est un consortium d'ONG qui nous donne ces chiffres.
01:58En 2023, 6,4 millions d'hectares de forêts perdus.
02:02Et alors, malheureusement, on est bien au-delà de ce qu'il faudrait faire.
02:05Il ne faudrait pas dépasser les 4,4 millions d'hectares pour rester sur la bonne trajectoire pour éminer la déforestation en 2030.
02:11Quel bilan vous faites, vous, sur une dizaine d'années ?
02:13Est-ce que vous vous dites, on progresse ou est-ce qu'on est dans un coup d'arrêt ?
02:16Je commence avec vous.
02:17Sur la déforestation en tant que telle ?
02:18Sur la déforestation en tant que telle.
02:20Non, on n'est pas sur un coup d'arrêt.
02:21La déforestation, elle continue.
02:23Maintenant, les actions que chacun mène heureusement, et les entreprises et la philanthropie, nous permettent d'essayer de la limiter.
02:29Maintenant, je n'aurai pas les chiffres exacts de la progression à date aujourd'hui.
02:33Quel constat vous faites, vous, sur la déforestation ?
02:35Alors, il y a une prise de conscience.
02:36Il y a effectivement des entreprises qui s'engagent.
02:39Mais alors, qu'est-ce que ça pèse par rapport à la déforestation générale ?
02:42C'est toujours la question qu'on peut se poser.
02:43Alors, le constat qu'on fait, nous, plus, c'est que les forêts, aujourd'hui, ont beaucoup besoin de financement.
02:49Le réchauffement climatique, la baisse de la biodiversité a un impact sur les forêts.
02:53Donc, il y a des forêts qui se portaient bien il y a 20 ans.
02:55Qui sont plus fragiles aujourd'hui.
02:56Qui sont aujourd'hui très fragilisées.
02:57Et en France aussi.
02:59On n'est pas obligé d'aller partout sur la planète.
03:01Exactement.
03:01Alors, nous, notre action se passe principalement en Europe.
03:04Et ce qu'on peut voir, c'est effectivement un gâchis pas possible.
03:07Parce qu'il y avait des tas d'actifs forestiers qui auraient pu très bien évoluer.
03:10Constitués du bois d'oeuvre avec une sylviculture raisonnée.
03:13Et qui, aujourd'hui, malheureusement, sont malades, atteints de maladies.
03:16On parle beaucoup du squelite, notamment dans l'Est de la France.
03:19Il y a beaucoup de monocultures qui ont fait du mal aux forêts.
03:22Parce qu'elles ont empêché la biodiversité de se développer.
03:25Et aujourd'hui, il y a des espèces invasives qui viennent ravager les forêts.
03:29Le deuxième constat qu'on fait, c'est qu'on est absolument convaincu que le matériau bois est un matériau d'avenir.
03:34Déjà, dans la construction, quand on regarde les lois, par exemple, la loi RE-2020 sur l'immobilier.
03:38Va obliger les constructeurs ou les rénovateurs de maisons à introduire des matériaux biosourcés, dont le bois.
03:46Et donc, en fait, en plus, compte tenu du contexte géopolitique, il vaudrait mieux que ce bois vienne de chez nous.
03:50Plutôt qu'il fasse, je ne sais pas combien de milliers de kilomètres en bateau.
03:53Il y a à la fois un enjeu économique, un enjeu de souveraineté et un enjeu écologique.
03:58Donc, ça fait trois bonnes raisons, effectivement, d'utiliser du bois produit en France ou en Europe.
04:04Vous publiez à l'occasion des dix ans de la fondation Maison du Monde ce livre,
04:08ce voyage au cœur des forêts.
04:12C'est un peu le bilan de vos actions les plus emblématiques ?
04:15Exactement. C'est le bilan de vos actions les plus emblématiques, sachant que, par rapport à ce que vous faites chez Ecotry,
04:19on a... Alors, nous, on fait effectivement des actions qui vont toucher l'arbre et la forêt pour préserver la biodiversité.
04:25Et puis, c'est aussi... Donc, c'est pour préserver la biodiversité et tout ce qu'elle a comme bien fait pour nous.
04:29Mais ça a aussi un impact fort sur les populations locales.
04:32Et c'est un impact fort pour l'humanité au sens large du terme.
04:35Et comme les puits de biodiversité les plus importants sont quand même dans les forêts du Sud,
04:40on a une action qui est mixte, à la fois dans les forêts du Sud et dans les forêts tropicales.
04:45Parce que c'est important d'aller reforester, mais aussi d'aller accompagner les populations locales qui en vivent
04:50et leur permettre de réapprivoiser leurs forêts, de réapprendre à en vivre et de savoir la préserver, la sauvegarder.
04:57Parce que ce que vous disiez est juste, c'est qu'au-delà de la perte et de la déforestation,
05:01il y a aussi la qualité de ces forêts, il y a aussi leur capacité à être effectivement notre puits de carbone
05:07et de préserver le climat et de préserver notre ressource en eau.
05:09Ça, ça joue dans le choix des projets dans lesquels vous décidez de vous engager ?
05:14Alors oui, ça joue dans le choix. L'objectif pour nous dans les projets qu'on va choisir,
05:18déjà on veut des projets qui soient holistiques et qui non seulement vont travailler sur une action de reforestation,
05:24mais qui vont aussi accompagner les populations locales et faire en sorte qu'elles puissent en vivre
05:27et qu'elles puissent prendre soin de leur territoire et qu'elles mesurent l'impact que ça a
05:31et qu'elles mesurent la richesse qu'elles ont entre leurs mains.
05:34Un ou des exemples, il y en a plein dans le livre, mais s'il y en a un que vous voulez mettre en avant,
05:39ce serait lequel pour commencer ?
05:40Alors il y en a un qui est fort et qui est celui d'ailleurs pour lequel,
05:42quand on achète ce livre en magasin, l'ensemble des fonds sont reversés à cette association.
05:46Parce qu'on travaille, alors nous la raison d'être de la fondation, c'est effectivement travailler pour les arbres et la forêt,
05:51mais on finance pas directement un projet, on finance des associations.
05:55Là en l'occurrence c'est cœur de forêt, c'est ça ?
05:57Cœur de forêt en Indonésie, dans l'île de Flores, dans lequel justement il y a eu beaucoup de déforestation pour l'agriculture
06:03par principe de brûlis et on accompagne depuis maintenant plus de 7 ans les populations à arrêter le brûlis,
06:10à retravailler un peu mieux la culture et l'élevage sur leur territoire et à savoir en faire aussi des produits
06:16qui vont commercialiser au travers par exemple de la vanille.
06:20Je voudrais revenir au modèle d'écoterie, si on parle de biodiversité par exemple,
06:26comment on peut participer quand on est une entreprise à des actions pour préserver ou redynamiser la biodiversité ?
06:35Oui, accroître la biodiversité.
06:37En fait il y a un principe, je pense qu'Hélène a le même avis,
06:40et ce qui est un peu paradoxal, c'est-à-dire que la biodiversité c'est le facteur clé de résilience des écosystèmes.
06:48C'est que les arbres cèdent entre eux, et donc moi je ne connais vraiment que les forêts tempérées,
06:52mais si on plante des haies, si on restaure, on a toujours un projet autour de l'eau chez Ecoterie,
06:56donc ce n'est pas une restauration d'un cours d'eau, d'une ripy sylve,
06:59d'une création d'une mare forestière, protection d'une zone humide, d'une tourbière.
07:04En fait pour avoir de la biodiversité il faut de l'eau déjà.
07:06Et ensuite il faut préserver les habitats, le sol, les espèces,
07:10et donc on va faire une sylviculture qu'on appelle mixte, irrégulière et à couvert continu,
07:14qui va protéger l'écosystème, avoir des arbres qui poussent à des vitesses différentes,
07:20et quand on va les gérer durablement, quand il y aura des prélèvements,
07:22ça ne va jamais être une coupera, ça veut dire qu'on va prélever un sujet ici,
07:24un autre par là-bas, de manière très précautionneuse.
07:28Et ça en fait ça permet d'avoir des forêts qui sont beaucoup plus résistantes,
07:33notamment au changement climatique,
07:34et ce qu'on voit nous depuis plusieurs années,
07:38c'est d'avoir des pluies qui sont très fortes pendant l'hiver,
07:41donc avoir des sols qui sont imbibés d'eau et des arbres qui tolèrent mal en fait,
07:44quelque part, toute cette eau,
07:47et puis de l'autre côté d'avoir des sécheresses l'été.
07:49Oui, c'est un double stress hydrique des deux côtés.
07:51C'est un double stress hydrique.
07:52Alors, ceux qui sont clématocétiques vous diront au final,
07:54en moyenne, à la fin de l'année, il n'a plus la même chose.
07:57Ça ne marche pas comme ça.
07:58C'est exactement.
08:00Et donc, vous parliez de prélèvements, question business,
08:04est-ce que quand on fait en sorte d'avoir des prélèvements
08:07qui sont effectivement, j'allais dire pointillistes,
08:10est-ce que c'est quand même, on rentre dans une économie rentable, malgré tout ?
08:16Oui, alors c'est évidemment moins rentable que les monocultures
08:18avec des coupes rases derrière, c'est indéniable.
08:20L'énorme avantage des prélèvements et de cette sylviculture,
08:23c'est qu'elle permet la régénération naturelle.
08:25Le meilleur arbre, c'est celui qu'on ne plante pas.
08:27Parce que paradoxalement, c'est vraiment la sélection naturelle.
08:29C'est-à-dire que derrière, en dessous d'un chêne,
08:31il y a des milliers de petits chênes qui veulent pousser.
08:33Et donc, on va privilégier celui qui va pousser le plus vite,
08:35le plus fort, qui va prendre la lumière en premier.
08:38Et il n'y aura pas un meilleur sujet pour cette station-là.
08:42Est-ce que, alors il y a plein d'autres exemples qu'on peut donner.
08:45Je veux bien que vous partagiez avec nous un autre engagement.
08:51Parce qu'on imagine les faits à long terme sur l'écosystème local.
08:59Moi, c'est ça qui m'intéresse.
09:00Vous avez maintenant 10 ans d'anciennie d'ancienneté.
09:03Donc, vous pouvez peut-être nous parler d'un des premiers projets.
09:05Vous voyez ce que je veux dire ?
09:06Et de ce qu'il en est aujourd'hui.
09:08Alors, le tout premier projet avec lequel on a travaillé
09:12et l'une des assos emblématiques avec laquelle on continue à travailler aujourd'hui,
09:15c'est Envolver, qui agit en France aussi
09:17et qui agit aussi dans les forêts tropicales.
09:20Et on travaille avec eux.
09:22Parce que notre ambition, nous, c'est de pouvoir travailler sur le long terme.
09:25On ne prend pas de projet sur un an.
09:27On prend des projets minimum sur trois ans,
09:29sur lesquels on sait qu'il y a de l'impact.
09:30Et chaque fois qu'on peut, on les renouvelle.
09:33Parce que l'enjeu, c'est pour ça que, par exemple,
09:34avec Coeur de Forêt, on ne travaillait que depuis sept ans.
09:38Mais Envolver, on ne travaillait que depuis plus de dix ans.
09:40Et ça nous permet d'avoir de l'impact à long terme.
09:43Alors, on a des mesures d'impact par projet.
09:45Là, je n'aurai pas les chiffres par projet.
09:46Parce que je les ai plutôt en agrégés.
09:48Mais quand on les a au global, et c'est ce qu'il y a,
09:49il y a toute une page à la fin du livre
09:51qui redonne nos grands chiffres et qui sont importants justement.
09:53Parce qu'on s'est dit ça, c'est...
09:54On a aujourd'hui 204 000 hectares de forêts
09:58qui ont été préservés par l'action qu'on a pu mener.
10:01Ça, au travers de 68 projets au total.
10:02Donc, que ce soit des projets dans les pays du Sud,
10:04mais aussi en France.
10:05Parce qu'on travaille aussi avec des associations en France
10:08et dans les villes ou sur le conservatoire méditerranéen,
10:11par exemple, qui protège des espèces rares.
10:14On a fait...
10:15Alors ça, on le fait en le finançant par deux voies.
10:17Effectivement, par Maisons du Monde,
10:19qui est comme c'est un fonds de dotation
10:20qui donne deux tiers des fonds à la fondation.
10:23Et puis, on a un tiers de nos fonds
10:24qui vient directement des clients
10:26par l'arrondi en caisse.
10:28Et ça, c'est important parce que notre objectif aussi,
10:30c'est de montrer aux clients qu'ils peuvent agir directement,
10:31que faire le choix de Maisons du Monde,
10:33c'est aussi faire le choix d'une marque engagée.
10:35Et c'est d'accompagner aussi toute cette philanthropie
10:37et tout ce bien qu'on peut rendre aussi à la nature
10:40et puis accompagner notre vie au quotidien.
10:42Et si, par rapport à ce que vous évoquiez en termes d'impact,
10:44c'est aussi 345 kilomètres d'arbres et de échampettes,
10:46parce que je reprends sur ce que vous faisiez effectivement.
10:49L'enjeu, c'est aussi d'accompagner le local
10:51et d'accompagner nos clients à côté de chez eux.
10:54Et on a estimé aujourd'hui 13 000 espèces animales et végétales préservées.
10:58Donc ça, c'est en quelques chiffres.
11:00Mais cette dernière page-là l'exprime bien, en fait.
11:04Une minute pour répondre quand même à une petite critique
11:07et peut-être là aussi à l'évolution,
11:08parce qu'on a pas mal associé les programmes de reforestation
11:12au greenwashing des entreprises.
11:14Est-ce que vous avez vraiment vu ça évoluer ?
11:17Oui, alors c'est une réalité.
11:19Parce qu'en fait, un crédit carbone,
11:21certains l'appellent un droit à polluer.
11:23C'est-à-dire en fait, je ne change pas mes pratiques
11:24et puis j'achète et je paye.
11:26Je pense que c'est quand même vraiment en train de changer.
11:30Et moi, mon grand combat aujourd'hui,
11:31c'est la financiarisation de notre offre,
11:33notamment chez Ecoterie.
11:34Moi, je pense qu'à un moment donné,
11:36ça passera forcément par la finance.
11:37C'est-à-dire que si jamais c'est vraiment trop cher,
11:39les gens vont finir par changer.
11:40Les entreprises vont finir par changer.
11:42Et donc je suis convaincu de ça.
11:43Et je suis convaincu aussi qu'il faut qu'il y ait des fonds,
11:45notamment des fonds d'investissement
11:47qui investissent et qui achètent des actifs naturels.
11:49Nous, avec Ecoterie,
11:50on a une offre d'Operating Partners
11:51qui accompagne des fonds,
11:52qui achètent des actifs à restaurer,
11:54qui les restaurent.
11:55Et ça crée de la valeur.
11:56Le slogan d'Ecoterie,
11:58c'est la nature a de la valeur dans toutes ses composantes.
12:00De la valeur écologique, évidemment,
12:01mais aussi de la valeur économique.
12:03Merci beaucoup.
12:04Merci à tous les deux.
12:05A bientôt sur Be Smart for Change.
12:07Et encore bravo pour le grand prix de la philanthropie.
12:11J'étais présent quand le groupe FICAD vous l'a remis.
12:13C'est toujours une belle soirée.
12:15Merci et à bientôt sur notre chaîne.
12:17On passe tout de suite à notre rubrique Startup.

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