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Clémentine Autain, députée Les Écologistes de Seine-Saint-Denis, était l'invitée du Face à Face ce jeudi 8 mai. Elle s'est exprimée sur plusieurs sujets comme le scandale après la sortie du livre La Meute sur le climat au sein de LFI, ou encore la potentielle nationalisation d'ArcelorMittal. 

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Transcription
00:00Il est 8h32, vous êtes bien sur RMC et BFM TV.
00:04Bonjour Clémentine Autain.
00:05Merci de répondre à mes questions ce matin.
00:07Vous êtes députée, députée de Seine-Saint-Denis.
00:10Je ne dis plus députée LFI puisque vous ne l'êtes plus,
00:12et sans doute pour cause.
00:13On va y revenir dans un instant avec la publication de ce livre,
00:16La Meute, un livre enquête, choc,
00:18qui dit au fond par écrit ce que vous, vous dites tout bas,
00:22voire tout haut, depuis un petit bout de temps.
00:24On parlera aussi bien sûr du budget
00:26et de votre vocation peut-être à rassembler toute la gauche.
00:29C'est en tout cas votre espoir.
00:30Vous vous dites même, pourquoi pas moi, pour les prochaines élections.
00:34Mais d'abord ce livre, La Meute, il ne vous a pas surpris ?
00:37Ce livre au fond, il explique pourquoi j'ai rompu avec la France insoumise.
00:44Parce que je suis fondamentalement attachée à la démocratie
00:48et je n'ai pas rompu avec la France insoumise pour des raisons programmatiques.
00:54Je partage le programme de l'avenir en commun.
00:57Je suis attachée aussi à la force militante, à l'énergie qui a pu être déployée,
01:04suscitée grâce à la candidature de Jean-Luc Mélenchon
01:07et à cet outil politique que nous avons créé.
01:10Et je suis également, comment dire, je me reconnais dans cette gauche bien à gauche.
01:15Voilà. Mais la question démocratique et une certaine culture aussi, un profil politique qui est aujourd'hui,
01:24depuis un moment d'ailleurs, clivant, ne me permet pas, ne fait que je ne me reconnais pas en fait,
01:30parce que ça empêche de gagner et ça empêche de rassembler.
01:34Vous dites, je suis parti, j'ai rompu, Clémentine Autain.
01:38Et merci de répondre à mes questions ce matin.
01:40C'est votre première réaction depuis la sortie de ce livre.
01:43Clémentine Autain, je vous ai souvent reçue ici.
01:45Et j'avoue que vous étiez une des seules à dire officiellement et tout haut,
01:50et même avant d'avoir quitté la France insoumise,
01:53qu'il y avait un problème de fonctionnement interne,
01:55qu'il y avait un problème de démocratie interne au sein de ce parti.
01:59Vous dites, j'ai rompu.
02:00Qui a rompu ?
02:01C'est une bonne question. Il y a eu une rupture.
02:04Parce qu'il n'est pas possible, à l'intérieur de la France insoumise,
02:06de ne pas être d'accord.
02:08Les débats stratégiques ne sont pas réglés de façon démocratique.
02:13Et donc, on nous a souvent dit, mais pourquoi vous ne le dites pas à l'intérieur ?
02:16Et nous, nous avons souvent dit, mais où est la machine à laver ?
02:19Et à la fin, je pense que cela se retourne contre nous.
02:23Parce que faire l'impasse sur la démocratie et développer une culture
02:27qui est une culture viriliste, une culture de l'intimidation,
02:30eh bien, peut-être dans un premier temps, ça peut sembler efficace,
02:34mais dans la durée, c'est délétère.
02:36Et je crois que le XXe siècle nous rappelle à quel point nous ne pouvons pas
02:41passer par-dessus bord la démocratie.
02:43D'abord, c'est fondamental pour être crédible auprès des Françaises et des Français.
02:48Nous défendons pour le pays une exigence de davantage de démocratie.
02:53Et donc, je pense que cela suppose que nous soyons, nous-mêmes, pour nous-mêmes,
02:57capables de montrer que nous sommes celles et ceux qui faisons vivre la démocratie.
03:02Il y a des choses très profondes dans ce que vous dites déjà, Clémentine.
03:05Féministe.
03:05Lorsque vous parlez d'une forme de virilisme, d'autorité,
03:09et que vous faites référence au XXe siècle,
03:12on entend risque de dérive autoritaire, totalitaire.
03:16Est-ce que c'est ces inquiétudes-là qu'il faut avoir en tête ?
03:19Justement, j'essaie de comprendre ce que vous voulez dire.
03:21Non, n'exagérons rien.
03:22Le XXe siècle, vous pensez à quoi ?
03:24Je pense que les grandes espérances du XXe siècle,
03:27et notamment l'espérance communiste,
03:29elles s'est fracassées sur la question démocratique.
03:32Donc aujourd'hui, une gauche bien à gauche, à mon sens,
03:36elle doit être capable de fonctionner selon des modes,
03:40qui sont des modes qui permettent aux militantes et aux militants,
03:43aux députés, d'avoir voix au chapitre
03:46et de ne pas être simplement soumis, d'une certaine manière,
03:49à tout ce que dit le chef,
03:52tout ce que dit le noyau dirigeant,
03:55qui d'ailleurs est reproduit sur lui-même puisqu'il est coopté.
03:58Donc moi, ce qui m'intéresse aujourd'hui,
04:00c'est de savoir comment on peut gagner dans le pays.
04:02D'accord ?
04:03Mais pour cela, précisément, est-ce que...
04:05Cette enquête-là, moi je m'adresse aussi aux insoumises,
04:08aux insoumis, aux militants, aux sympathisants,
04:10pour leur dire, prenons maintenant notre destin en main,
04:14et nous avons à ouvrir le chemin.
04:15Parce que pendant qu'on parle, le problème,
04:17c'est la trumpisation de la société.
04:19C'est grave.
04:20Pendant qu'on parle, c'est la Macronie
04:23qui impose toujours sa soupe néolibérale.
04:26On n'en peut plus.
04:27Donc comment on ouvre un chemin
04:28qui est un chemin qui nous permet de gagner ?
04:30Ça veut dire que vous estimez, au fond,
04:32Clémentine Autain,
04:33que le fait que ce livre mette en lumière
04:35une sorte de système,
04:36ce sont leurs mots,
04:37le fait que désormais,
04:39et là je voudrais citer même le journal Libération,
04:41qui, lorsqu'il parle de ce livre
04:43dans son éditorial,
04:45dit, au fond,
04:45les dissonances entre les prétentions démocratiques du candidat
04:48et le fonctionnement autoritaire du chef
04:50sont mis en lumière.
04:52Mélenchon ne demande pas seulement la discipline du groupe
04:54et la loyauté absolue,
04:55mais la dévotion aveugle.
04:56Celui qui doute, trahit.
04:58Et le journal Libération,
04:59journal de gauche,
05:00qui dit même,
05:01« Le public a pu, au fil des années,
05:02être informé de ses accès de violence,
05:04par vous, notamment,
05:05Clémentine Autain,
05:06de son goût pour les purges,
05:07mais l'enquête démontre
05:08qu'il ne s'agit pas de faits isolés
05:09qui peuvent s'expliquer
05:10par la violence du combat politique,
05:12non,
05:12il s'agit d'un mode de fonctionnement assumé
05:14et s'interroge sur les conséquences.
05:17S'il accédait au pouvoir,
05:18Libération qui écrit,
05:19que donnerait de telles pratiques
05:20si Mélenchon entrait à l'Élysée ? »
05:23Je vous pose la question, Clémentine Autain.
05:25Le problème, c'est que,
05:26pour l'instant,
05:27je ne crois pas que, en l'État,
05:30Jean-Luc Mélenchon puisse accéder à l'Élysée.
05:33Et d'ailleurs,
05:33toutes les enquêtes d'opinion le montrent.
05:35Pour accéder à l'Élysée,
05:36il va falloir rassembler à gauche.
05:39Et c'est l'un des problèmes, d'ailleurs,
05:40de cette culture politique,
05:41c'est qu'elle empêche
05:42que la France insoumise
05:44puisse être le boteur de ce rassemblement
05:46qui est indispensable pour la victoire.
05:49Et qui, d'ailleurs,
05:50est plébiscité par le peuple de gauche.
05:52On l'a vu dans un sondage,
05:548 Français sur 10
05:55qui se disent de gauche,
05:57veulent l'union des gauches
05:59et des écologistes.
06:00Donc, la tâche aujourd'hui,
06:02moi, ce matin,
06:02je ne suis pas venue pour commenter la meute.
06:04Je suis venue pour envoyer un message.
06:07Maintenant, il faut se mettre au travail.
06:08Parce que,
06:09taper sur LF,
06:10soyons honnêtes,
06:11Apolline de Malherme.
06:12Pour commencer par assumer la rupture.
06:14Moi, j'assume.
06:14Avec cette pratique,
06:15avec cet autoritarisme
06:17et avec ce que vous dénoncez
06:18depuis des années
06:19et qui fait qu'en effet,
06:20vous avez rompu.
06:21Et pardon,
06:22mais là-dessus aussi,
06:22je vous pose la question.
06:23Vous dites,
06:24on est arrivé à un point de rupture.
06:25Moi, je me souviens de vous,
06:28au lendemain,
06:29notamment des dernières législatives,
06:30je précise d'ailleurs ici
06:32que vous êtes l'une des députés
06:33qui a été les mieux élus de France
06:35avec 62,65% des voix
06:37dès le premier tour.
06:39Et malgré cela,
06:40Jean-Luc Mélenchon
06:41ne vous compte pas
06:42dans les députés LFI.
06:44Il va sur TF1,
06:45il parle de 19 députés élus.
06:48Et lorsque vous,
06:49vous comptez,
06:49vous dites,
06:49mais je ne comprends pas,
06:51on est 20.
06:51et donc malgré vos 62,65% des voix,
06:54vous n'êtes pas compté
06:56et vous déclarez à ce moment-là,
06:57j'ai donc compris
06:58que je ne fais plus partie du groupe.
07:00Oui,
07:00parce que j'ai soutenu
07:01mes camarades purgés.
07:03Voilà pourquoi
07:03je ne fais pas partie
07:04de ce groupe.
07:06Donc,
07:06c'est une rupture
07:07parce que,
07:08à la fois,
07:09j'ai pris mes responsabilités
07:10en connaissance de cause
07:12et si tant de députés,
07:16tant de militants
07:16se taisent,
07:18c'est parce qu'ils ont peur
07:19d'être mis au banc
07:20et qu'ils ont peur
07:21du saut dans le vide,
07:22de ne pas savoir finalement
07:23où est-ce qu'on va
07:23et qu'ils ne veulent pas rompre
07:25avec ce qu'est le programme,
07:26ce qu'est cet ancrage politique.
07:28Il faut le comprendre, ça.
07:29Mais moi,
07:30je dis aujourd'hui
07:31que cette culture politique-là,
07:33elle nous amène dans le mur.
07:35Donc,
07:35il faut sortir de là.
07:37Et...
07:37Comment faire
07:38pour qu'il n'ait pas peur ?
07:39Comment faire pour qu'il n'ait pas peur ?
07:40Apolline de Malher,
07:41il faut se dire les choses.
07:42Tapez sur Jean-Luc Mélenchon
07:44qui est devenu
07:44un sport national,
07:46sur la LFI,
07:47sport national aussi,
07:48avec...
07:49difficulté.
07:51Moi,
07:51je n'ai pas envie
07:51d'hurler avec les loups,
07:52c'est-à-dire tous ceux
07:53qui sont nos ennemis politiques
07:54dans ce moment
07:55de néofascisme
07:56un peu ambiant
07:57qui est là
07:58dans notre société.
07:59C'est difficile aussi.
08:00Moi,
08:01je ne me reconnais pas
08:02dans le fait
08:02que c'est la priorité
08:03du débat médiatique
08:04depuis plusieurs jours.
08:05C'est quand même un problème.
08:07Donc,
08:07notre difficulté,
08:08c'est de comprendre
08:09que là,
08:11dans ce moment,
08:12notre tâche,
08:13c'est de créer
08:14une espérance
08:15et d'être capable
08:15de faire autrement
08:16et donc de faire mieux
08:17d'une certaine manière.
08:17Je comprends le désarroi
08:18dans lequel vous vous retrouvez.
08:19Ce n'est pas un désarroi.
08:20Ce n'est pas du tout
08:21un désarroi,
08:22Pauline de Malherme.
08:23C'est une détermination.
08:24Est-ce qu'il faut aller
08:24jusqu'à ce que dit,
08:26par exemple,
08:27la patronne des Verts,
08:29qui dit,
08:30Marine Tondelier,
08:32que c'est une façon
08:33de faire diversion ?
08:35C'est juste que là,
08:35ça fait dix minutes
08:36que je suis ici
08:37à Pauline de Malherme
08:37et que moi,
08:38j'ai envie de vous parler.
08:39Ça ne fait pas tout à fait
08:39dix minutes,
08:40en l'occurrence,
08:41mais Clémentine,
08:41j'ai envie de vous parler
08:42des plans sociaux,
08:44du budget,
08:45de beaucoup de sujets
08:47qui intéressent les Français.
08:47Mais au fond,
08:47est-ce que le sujet,
08:48ce n'est pas précisément
08:49que cette rupture
08:51que vous avez actée,
08:52que François Ruffin a actée,
08:54que d'autres ont actées,
08:55comme vous le dites ce matin,
08:56pourquoi est-ce que d'autres
08:57qui pensent la même chose
08:59que vous ne le font pas ?
09:00C'est à eux
09:01qu'il faut poser la question.
09:02Comment vous pourrez
09:03rassembler la gauche,
09:04puisque c'est votre ambition,
09:05si vous n'arrivez même pas
09:05à rassembler la FI ?
09:06Écoutez, moi,
09:07je pense qu'il faut rassembler
09:08les militants,
09:09les sympathisants,
09:09les députés de la France insoumise.
09:11Est-ce que ça peut se faire
09:11sans exclure Jean-Luc Mélenchon ?
09:13Ça ne va pas se faire comme ça,
09:14ça va se faire parce que
09:15ce que nous serons capables
09:16de construire
09:17va être attractif,
09:19va être dynamique
09:19et que beaucoup ont peur
09:21que ce qu'on va mettre sur pied
09:23finalement soit une rupture
09:25avec l'idée générale
09:27que nous avons portée ensemble.
09:29Je trouve simplement
09:29que le fait de dire aux journalistes
09:31« Ah, mais vous parlez de cela
09:32et donc ça prend du temps
09:33sur les plans sociaux. »
09:34Au fond, vous pourrez
09:35parler des plans sociaux,
09:36vous pourrez sauver la France
09:37comme vous le dites,
09:38si précisément
09:39vous êtes capable
09:40de faire l'union.
09:40Est-ce qu'il ne faut pas
09:41précisément prendre le temps
09:43de comprendre
09:44comment le parti fonctionne,
09:45se libérer de ces dérives
09:47virilistes comme vous le dites
09:49pour pouvoir rassembler ?
09:50Je l'ai fait.
09:51Vous l'avez fait,
09:52mais vous êtes un peu seule.
09:53Non, je pense que
09:54je ne suis pas seule.
09:55Je pense qu'au contraire,
09:56la majorité du peuple de Coche
09:58est d'accord avec moi.
09:59et probablement
10:00la majorité des députés
10:01et probablement
10:02la majorité des insoumis,
10:04des militants,
10:04des sympathisants
10:05est d'accord avec moi.
10:07Moi, je l'ai vu.
10:08On vous a dit « tremble ».
10:09On vous a dit « tremble ».
10:09Oui, c'est vrai,
10:10on m'a dit « tremble ».
10:11Je ne vais pas trembler,
10:12je vous rassure.
10:12Je le vois,
10:13mais Sophia Chikirou
10:13vous a dit « tremble ».
10:15Oui, elle a dit « tremble »,
10:16bien sûr.
10:17Oui, mais bon,
10:18écoutez,
10:18on ne va pas…
10:19Moi, je ne suis pas là
10:19pour commenter tout ça.
10:20Je suis là pour regarder devant
10:21parce que l'heure tourne
10:23et qu'il ne nous reste
10:24même pas deux ans
10:26pour être prêts
10:27pour l'élection présidentielle
10:28et que nous avons aussi
10:29des échéances municipales.
10:31Donc, il faut se mettre
10:31au travail.
10:31Mais est-ce que cette enquête
10:32peut vous rendre service ?
10:33Il y en a qui pensent
10:35qu'il va suffire
10:36de taper sur Jean-Luc Mélenchon
10:37et la France Insoumise
10:38du matin au soir
10:38pour avoir une alternative politique.
10:40Ce n'est pas, par exemple,
10:41comme Raquel Garrido
10:42qu'il faudrait potentiellement
10:43exclure Jean-Luc Mélenchon
10:44comme…
10:45Et c'est la question
10:45qui lui avait été posée
10:46par Olivier Truchot
10:48et Alain Marchal
10:49quand ils lui disent
10:49« est-ce qu'il faut faire
10:50comme ORN
10:51qui a fini par exclure
10:53Jean-Marie Le Pen ? »
10:54Elle répond « oui ».
10:54Mais moi, je ne suis pas
10:55à la France Insoumise
10:56donc ce n'est pas moi
10:56qui fais les exclusions
10:57et quand on veut rassembler
10:58on ne commence pas
10:59par excommunier.
11:00Donc moi, je suis pour
11:01qu'il y ait tout le monde.
11:03D'accord ?
11:03Toute la gauche
11:04et tous les écologistes.
11:05Il faut arrêter
11:07de commencer le rassemblement
11:09en commençant par
11:11dire ceux qui n'y ont pas
11:12leur place.
11:12Tout le monde doit être
11:13au rendez-vous
11:14et il faut se mettre
11:15au travail.
11:16D'accord ?
11:16Vous comprenez ?
11:17Mais est-ce que ceux
11:18qui vous disent
11:18« un jour tremble »
11:19seront prêts à nouveau
11:20à travailler avec vous ?
11:21Moi, je veux travailler
11:22au rassemblement
11:23et incarner une gauche
11:24franche et collective.
11:26D'accord ?
11:27Qui soit capable
11:27de relier
11:29non seulement les gauches
11:30et les écologistes
11:31mais les classes populaires
11:32des villes
11:33et des campagnes.
11:34Je veux une gauche
11:34qui soit capable
11:35de réparer.
11:37Il y a beaucoup
11:37d'angoisse dans ce pays.
11:38Il y a beaucoup
11:39de casse sociale.
11:40Il y a beaucoup
11:41d'inquiétude
11:42sur le plan écologique
11:43et à raison.
11:44Donc, il faut réparer.
11:45Et je veux une gauche
11:46qui soit capable
11:46d'inventer.
11:47Donc, inventer,
11:48ça veut dire aussi
11:48sortir de nos vieilles lunes
11:50et se mettre autour
11:51de la table
11:52de manière consciente
11:54que le pluralisme
11:55est une richesse.
11:56Précisément,
11:57Olivier Faure,
11:57il dit
11:58qu'il faudra
11:58une candidature unique,
12:00une candidature commune
12:02pour 2027
12:03qui rassemble,
12:04je le cite,
12:04qui rassemble la gauche
12:05et les écologistes
12:06de François Ruffin
12:07à Raphaël Glucksmann.
12:08Est-ce que c'est aussi
12:09les contours de votre gauche ?
12:10Moi, je suis pour rassembler
12:11toutes les gauches
12:12et tous les écologistes,
12:14sans exclusif.
12:15Je ne peux pas être plus clair
12:15avec vous,
12:16parce que quand on a
12:17l'extrême droite
12:18qui est aux portes du pouvoir,
12:20quand on a,
12:21pour l'instant,
12:22dans les sondages,
12:22si nous sommes éclatés,
12:24une incapacité,
12:25pour la troisième fois,
12:26polype de Malherbe,
12:27que la gauche soit
12:28au second tour,
12:29on arrête
12:30de se regarder le nombril
12:32et on se met au travail,
12:33ensemble,
12:34rassemblés.
12:35Et moi,
12:36toute mon énergie,
12:37elle va être mise pour ça,
12:38dans cet objectif-là,
12:40et ça suppose
12:41de se tourner aussi
12:43vers les Françaises
12:44et les Français.
12:44Moi, je fais un tour de France
12:45en ce moment.
12:46Vous êtes partout en campagne,
12:48vous allez dans tous les départements,
12:49vous êtes clairement en campagne.
12:51Oui, et j'entends,
12:52j'entends à la fois l'angoisse
12:54de nos militants,
12:55de nos sympathisants
12:56qui disent
12:56« mais unissez-vous,
12:58faites quelque chose ! »
12:59Et j'entends aussi
13:00l'angoisse très très grande,
13:03profonde,
13:04de tant de gens
13:05qui sont en souffrance
13:07parce qu'ils travaillent,
13:08ils ne peuvent pas vivre
13:08de leur travail,
13:09parce que les services publics
13:11sont à l'abandon,
13:12parce qu'il y a encore
13:14sur les libertés publiques...
13:16Vous pensez à Arseneur Mittal ?
13:17Faut-il, par exemple,
13:18nationaliser Arseneur Mittal
13:20face aux gens sociaux annoncés ?
13:21Oui, je pense qu'il faut
13:22nationaliser,
13:23surtout je pense qu'il faut
13:24un plan pour l'industrie.
13:26Aujourd'hui,
13:27on a un État
13:28qui s'est dépossédé
13:29de sa capacité à agir
13:31et reste là,
13:31les bras ballants,
13:33totalement ballants.
13:34Et les plans sociaux
13:35arrivent les uns
13:36après les autres,
13:37alors qu'il y a
13:38200 milliards d'aides publiques
13:40aux entreprises
13:41qui ne sont pas pilotées,
13:42sans contrepartie
13:43ni sociale ni environnementale,
13:44alors que la fiscalité
13:45n'est pas un outil
13:46et que nous ne nous donnons
13:48pas les moyens
13:48de nationaliser
13:49quand il faut sauver
13:51des emplois
13:51dans des secteurs stratégiques
13:53qui supposent aussi
13:54une transition écologique
13:56et je pense que l'État
13:57peut être lui-même
13:58directement en capacité
13:59de le faire
14:00ou alors de donner
14:01aux salariés
14:02le pouvoir
14:02de reprendre
14:03les entreprises.
14:04Parce que Arseneur Mittal,
14:05c'est 9 milliards
14:06de dividendes
14:07qui ont été redistribués
14:08aux actionnaires
14:09depuis 2020
14:10et c'est 462 millions
14:12l'année dernière
14:13d'euros
14:13donnés par l'État
14:14sans contrepartie.
14:16Et Mittal,
14:16il s'en fiche,
14:17il dit,
14:17vous m'avez donné
14:18ce n'est pas grave,
14:18je m'en vais.
14:19Il faut imposer
14:19ces contreparties
14:20ou nationaliser.
14:22Clémentine,
14:22on parle beaucoup
14:23d'industrie,
14:25vous parlez
14:26beaucoup d'industrie,
14:27il y a un autre
14:28plan social à bas bruit,
14:29c'est l'expression
14:30d'un Dominique Schellcher,
14:31le patron de Super U,
14:32il parle de la fermeture
14:33de très très nombreux commerces
14:34et notamment
14:35dans le secteur
14:37de l'habillement.
14:38Au fond,
14:39on se demande presque
14:40si le commerce
14:41c'est sale
14:43pour la gauche.
14:43On parle beaucoup
14:44d'industrie
14:44mais on ne parle pas
14:45de ces commerces
14:46qui ferment.
14:47Ah si,
14:47moi je suis très très
14:47attachée à cette question
14:49et je pense que
14:50la vitalité
14:51des petites villes
14:52notamment,
14:52elle est liée
14:53à ce commerce
14:53de proximité
14:54qui est à l'abandon.
14:55Vous me parlez de ça,
14:56j'étais il y a quelques jours
14:58à Agen
14:58et j'ai discuté
15:00justement avec
15:00trois indépendants,
15:02ils se définissent
15:02comme indépendants,
15:04commerçants,
15:04artisans
15:05et c'est l'angoisse
15:07qui m'a été racontée.
15:08C'est-à-dire
15:08qu'on a des gens
15:09qui travaillent
15:0970 heures par semaine
15:11qui ne sont pas capables
15:12de se faire un salaire.
15:13Donc il y a quelque chose
15:14qui ne tourne pas rond.
15:16Pas de salaire.
15:17Un libraire
15:17qui me raconte
15:18que pendant six mois
15:19il se paye zéro.
15:21Zéro.
15:22Une esthéticienne
15:23qui va fermer boutique
15:25parce qu'elle paye
15:26sa salariée correctement,
15:28elle ne peut pas se payer
15:28et qu'elle en peut plus.
15:29Ça fait 15 ans.
15:31Est-ce qu'il y a un problème
15:31de charge ?
15:32Est-ce qu'il y a un problème ?
15:33Alors c'est souvent
15:34ce que j'entends.
15:35Le premier fautif
15:36Alors moi je ne parle pas de charge.
15:37Parce que quand vous dites
15:38elle paye sa salariée
15:39mais elle ne se paye pas.
15:40Je parle de cotisation sociale.
15:42Donc pour moi
15:42le premier problème
15:43c'est que ce n'est pas possible
15:44qu'ArcelorMittal
15:45puisqu'on en parlait
15:46ou Auchan
15:46parce qu'il y a
15:47les plans sociaux
15:47dans la grande discrimination
15:48c'est important
15:49au fond
15:50paie moins d'impôts
15:53proportionnellement
15:54que ce que paient
15:55les TPE
15:56et les PME.
15:57Donc je pense
15:58qu'il y a un besoin
15:59de justice fiscale
16:00pour faire en sorte
16:03que tout notre petit tissu
16:04de proximité
16:05tout justement
16:06ce qui permet l'innovation
16:07Mais faut-il
16:07j'imagine qu'ils voulont
16:08demander
16:09ceux que vous avez croisés
16:10à Agen
16:10alléger
16:11ces cotisations sociales.
16:12Il faut les rééquilibrer
16:13entre les grandes
16:14et les petites
16:15mais on a d'autres possibilités
16:16par exemple
16:17la question du loyer
16:18est importante
16:20Moi je prends souvent
16:21l'exemple
16:22chez moi
16:22à Sevran
16:23dans un des quartiers
16:24populaires
16:24il y a une supérette
16:25Cette supérette
16:26c'est là où notamment
16:27les personnes âgées
16:28vont acheter
16:29une plaquette de beurre
16:30qui a été oubliée
16:31des petites choses
16:34alors que le gros
16:35est fait dans la grande distribution
16:36C'est fondamental
16:38d'avoir un commerce
16:38de proximité
16:39à côté de chez soi
16:40pour le quotidien
16:42pour pouvoir échanger
16:43aussi vous parlez
16:43peut-être davantage
16:44à votre petite supérette
16:45que dans un super grand
16:47hypermarché
16:47et pourtant
16:48c'est pas rentable
16:49parce que si on ne vient
16:50chercher que la plaquette
16:51de beurre manquante
16:52vous voyez bien
16:52que cette supérette
16:53elle ne peut pas survivre
16:55et bien moi je pense
16:56qu'il faut mettre
16:56tous les acteurs
16:57autour de la table
16:58et avoir
16:59par le biais de la fiscalité
17:00par le biais des aides
17:01par le biais de la question
17:02des loyers
17:03ou de la tarification
17:04de l'électricité
17:05donner les moyens
17:06à ces commerçants
17:08ces artisans
17:08ces indépendants
17:09de proximité
17:10qui contribuent
17:11comme les services publics
17:13au sentiment de déclin
17:14aujourd'hui des villes
17:15quand vous avez
17:16les services publics
17:17qui disparaissent
17:17votre gare qui ferme
17:19votre école qui ferme
17:20ou alors
17:21des profs absents
17:22en chaîne
17:23que vous avez
17:24votre RER
17:25qui est bondé
17:26ou pas de TER
17:27vous voyez ce que je veux dire
17:28tout ça
17:29je vois très bien
17:30et les déserts médicaux
17:31et l'hôpital
17:33qui est en burn-out
17:34tout ça
17:34ça participe
17:35du sentiment
17:36d'abandon
17:37d'humiliation
17:38d'incapacité
17:40à vivre dans la dignité
17:41et donc partager davantage
17:42et avoir une fiscalité
17:42c'est l'esprit public
17:43c'est l'esprit public
17:45l'esprit public
17:45c'est d'ailleurs
17:46le nom de votre livre
17:47puisque vous publiez un livre
17:49sur l'avenir de la France
17:50qui sera l'esprit public
17:50et l'esprit public
17:51c'est quoi
17:52Apolline de Malherbe
17:53c'est pas simplement
17:54les services publics
17:55même si c'est fondamental
17:56c'est de dire
17:56que le poisson
17:57il pourrit par la tête
17:58il pourrit par la tête
17:59parce que
17:59ceux qui nous gouvernent
18:00depuis trop longtemps
18:01ont abandonné
18:02le bien commun
18:03l'objectif d'égalité
18:05l'universalité
18:06d'accord
18:07l'universalité
18:08et tout est marchandisé
18:10l'universalité
18:10Clémentine Autain
18:11Clémentine Autain
18:12vous n'étiez pas
18:13l'esprit public
18:13c'est démarchandiser
18:14la société
18:15vous n'étiez pas
18:15dans l'hémicycle
18:17parce que vous étiez
18:18en effet à Agen
18:18lorsqu'il y a eu ce vote
18:19sur la libération
18:22de Boilem Sansal
18:23Boilem Sansal
18:23c'est cet écrivain franco-algérien
18:25de 80 ans
18:26qui est donc enfermé
18:27en Algérie
18:27auriez-vous voté
18:29en faveur
18:30de cette demande ?
18:32la demande que
18:33Boilem
18:35excusez-moi
18:36alors vous n'étiez pas
18:38à l'Assemblée
18:39j'ai passé trois jours
18:40enfermé en Dordogne
18:42à Agen
18:42vous n'étiez pas
18:43complètement enfermé
18:44mais il y a eu
18:45cette proposition
18:46donc sur la libération
18:48pour demander
18:49la libération
18:49de Boilem Sansal
18:50la retranscription
18:51de ce qu'il y avait
18:52été demandé déjà
18:52au niveau européen
18:54et LFI
18:55a voté contre
18:56à l'unanimité
18:5628 députés
18:58le reste
18:58des députés présents
19:00ayant très majoritairement
19:01moi je suis pour la libération
19:03de Boilem
19:04vous auriez voté
19:06sans salle
19:06c'est une évidence
19:07pour moi
19:08que c'est inacceptable
19:09qu'il soit emprisonné
19:11pour ses idées
19:12et je pense que
19:13quand on défend
19:13la liberté
19:14d'expression
19:16la liberté des écrivains
19:17ça ne peut pas être juste
19:18la liberté des écrivains
19:19qui pensent
19:20ou qui écrivent
19:21comme nous
19:21on a envie
19:22qu'ils écrivent
19:22voilà
19:23si je vous précise cela
19:24c'est parce qu'Éric Coquerel
19:25par exemple
19:26de la France Insoumise
19:27a refusé
19:28de voter
19:28cette idée
19:30parce que
19:31dit-il
19:31il craint
19:32l'instrumentalisation
19:33de l'affaire
19:35pour régler des comptes
19:36diplomatiques
19:36avec Alger
19:38mais c'est un vrai sujet aussi
19:39une approche coloniale
19:40excusez-moi
19:41mais ça n'aurait pas justifié
19:42à vos yeux
19:42de voter contre
19:43Apolline
19:43c'est pour ça que j'ai eu une hésitation
19:45je n'ai pas assisté au débat
19:47d'accord
19:47je n'étais pas présente
19:48donc je n'ai pas lu le détail
19:50et entendu le détail
19:51de la discussion
19:52moi j'ai un principe
19:53et je vous le dis
19:54je suis très claire là-dessus
19:54j'aurais voté
19:56s'il s'agit bien sûr
19:57de demander sa libération
19:58de demander sa libération
19:59mais je suis aussi attentive
20:01au fait que
20:03nos relations
20:04avec l'Algérie
20:05soient correctes
20:07et qu'il n'y ait pas
20:08une instrumentalisation
20:09comme le fait Bruno Rotaillot
20:10pour des éléments intérieurs
20:13pour nous distiller
20:14qu'il a à faire avec ça
20:15Boulême Sansal
20:16il n'a rien à faire avec ça
20:18mais c'est pas parce qu'il n'a rien
20:19à faire avec ça
20:20que nos dirigeants français
20:21eux
20:22n'instrumentalisent pas
20:23et l'extrême droite en particulier
20:25cela au nom aussi
20:26d'une défense de la liberté
20:29qui est à géométrie
20:30pour le moins variable
20:31et dans une vision
20:33parfois néocoloniale
20:35dans une vision
20:36parfois néocoloniale des choses
20:38mais il est clair pour vous
20:38que en tout cas
20:39la liberté des écrivains
20:40doit être y compris
20:41pour ceux qui ne pensent pas
20:42comme vous
20:42Clémentine Autain
20:43député de Seine-Saint-Denis
20:44merci d'être venu
20:45dans ce studio ce matin
20:47il est 8h53
20:48sur RMC BFM TV

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