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00:00Toujours avec Gabriel Cluzel et avec Georges Fenech, notre ami envoyé spécial d'Europe 1 à Rome, Frédéric Michel, est avec les fidèles Place Saint-Pierre et Scrut.
00:13La fumée qui vraisemblablement devrait être noire ce soir plutôt que blanche, mais voilà, en tout cas il nous tient au courant dès qu'il y a du nouveau de ce côté-là.
00:22Pendant ce temps, la politique, ça continue. Vous avez tous suivi, bien sûr, tous les deux, la venue du président syrien à Paris, venue contester, controversée, dénoncée par beaucoup dans la classe politique.
00:39Écoutez cette passe d'armes au Sénat cet après-midi sur la venue du président syrien avec d'abord le sénateur des Français établis à l'étranger, Jean-Luc Ruel, et la réponse du ministre de l'Europe, Benjamin Haddad.
00:51Faut-il recevoir des terroristes à l'Elysée ? Pour le président de la République, la réponse est manifestement oui.
00:57Ahmed Al-Shara n'a rien à modérer. Il incarne l'islamisme radical qui ensanglante notre pays.
01:03Le recevoir, c'est légitimer ce pouvoir violent, c'est trahir les morts, les minorités et tous ceux qui espéraient un autre avenir pour le levant.
01:11Sur ce sujet, nous n'avons qu'une seule boussole, c'est la défense de nos intérêts et en particulier la sécurité des Français.
01:16M. Ahmed Al-Shara qui est reçu aujourd'hui à Paris pour s'assurer que les responsables des massacres qui ont été commis sur la côte occidentale soient traduits devant la justice
01:26et aussi pour approfondir, pour continuer notre coopération dans la lutte contre le terrorisme.
01:31Parce qu'une Syrie qui se fracturerait, qui s'effondrerait, serait une fois de plus un tapis rouge qui serait déroulé au retour de Daesh.
01:38Georges Fenech, la question du sénateur Ruel est tout à fait légitime, mais on sent que Benjamin Haddad a du mal à répondre.
01:47Oui, là il est obligé de sortir les rames.
01:50Franchement, qui peut se satisfaire de cette visite ? Qui peut se satisfaire d'une telle visite ?
01:56J'ai ressenti, moi, pratiquement le même malaise, peut-être en plus d'ailleurs, en plus encore, que lorsque Kadhafi était venu à Paris.
02:03Kadhafi qui avait aussi du sang sur les mains. L'attentat de l'Oukarbi, l'avion, vous vous souvenez ?
02:09Bon, là, on a un dirigeant, quand même, un fondateur d'Al-Nosra, qui était la filiale d'Al-Qaïda en Syrie, quoi.
02:16C'était les terroristes, quoi. Je sais pas. Alors, peut-être que le fait, je crois, vous l'avoir déjà dit, Pierre,
02:22que j'ai baigné tellement quand j'étais parlementaire, en étant président de la commission d'enquête,
02:27et que j'ai vu le Bataclan, j'ai fait des reconstitutions, j'ai reçu des victimes.
02:31Et je pense à toutes ces victimes, je les revois, les familles, je pense aux associations Life for Paris et d'autres,
02:3913-11-15 et d'autres, qu'est-ce qu'ils doivent ressentir comme douleur ?
02:44De voir l'un des cadres dirigeants, de ceux d'ailleurs qui nous ont fait la guerre, à Raqqa, à Moussoul,
02:50être reçu, sans doute pas en grande pompe, parce qu'on a évité trop de provocations, voilà.
02:55Mais franchement, quel intérêt !
03:00À ce propos, Éric Ciotti avait dit, le tapis rouge de l'Elysée aura la couleur du sang, mais finalement, il n'y a pas eu de tapis rouge.
03:06Oui, c'est pour éviter qu'on puisse dire qu'il avait déroulé le tapis rouge, sans doute.
03:10Mais de fait, c'est quand même l'argument de la réelle politique qui imposerait de parler avec tout le monde,
03:19de les recevoir, etc., ne tient pas beaucoup et est quand même très fragile.
03:22Là, il s'agit d'un fondateur d'une organisation terroriste qui a du sang sur les mains et potentiellement du sang français,
03:29parce qu'il y a des filiations qui sont faites, vous parliez du Bataclan,
03:31mais je crois que l'assassin de Samuel Paty faisait remonter, avait des liens en tout cas avec certains d'Al-Nosra.
03:41Donc, c'est vrai que c'est choquant, il y a eu des manifestations syriens dans la rue, c'est choquant.
03:45Moi, je crois qu'Emmanuel Macron n'a pas pu résister à la tentation d'être le premier de la voie singulière de l'histoire de la France
03:53et d'Emmanuel Macron dans le concert des nations, le premier à le recevoir.
03:59Mais vous parliez de Kadhafi, je pense que ça va lui rester accroché à la peau,
04:04comme Kadhafi a pu l'être avec Sarkozy ou comme Bokassa avec Giscard.
04:11Il y a des noms comme ça qui restent attachés à une personne.
04:13En plus, on nous répète depuis des mois, la diplomatie, ça doit être feutrée.
04:17Vous savez, pour moi, l'aime sans salle, il ne faut pas en parler.
04:21S'il veut faire de la diplomatie, essayer de s'assurer de la sécurité des uns et des autres,
04:27il n'était pas obligé de le faire en fanfare, premier point.
04:29Et puis, la réelle politique, elle ne tient pas beaucoup parce qu'il y a certains interlocuteurs
04:32avec lesquels Emmanuel Macron ne dîne pas, même avec une longue cuillère.
04:35C'est-à-dire que si on parle là-dessus, s'il va nous aider pour des échanges en matière de terrorisme, etc.,
04:41ça voudrait dire qu'il faudrait reprendre la diplomatie avec la Russie
04:45pour pouvoir lui demander d'exporter les Tchétchènes et les gens du Dagestan
04:51qui nous ont posé des problèmes, s'il en est.
04:53Donc, si vous voulez, ça ne tient pas.
04:55Merci.