Interview ou reportage d'une émission cinéma produite par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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TVTranscription
00:00Valérie Donzeli, bonjour.
00:01Bonjour.
00:01Je suis ravie de passer cette tête-à-tête avec vous.
00:04Je suis ravie de parler de ce film sensible, délicat.
00:06Les musiciens, c'est l'histoire de votre personnage, Astrid,
00:09qui parvient à réaliser le rêve de son père,
00:11réunir quatre Stradivarius pour un concert unique.
00:14Le seul problème, c'est que les virtuoses recrutées
00:16sont incapables de jouer ensemble.
00:18Qu'est-ce qui vous a séduite dans ce projet ?
00:20Ce qui m'a séduite, c'était le rapport de cette femme à son père
00:24qui était mort,
00:26et la volonté de vouloir faire le deuil aussi,
00:29d'une certaine façon, à travers son rêve à lui.
00:32Et puis aussi, le fait qu'elle n'y connaisse rien en musique
00:35et qu'elle veuille comme ça essayer de se débrouiller
00:38avec des égos très compliqués.
00:40Je trouvais que le film avait un vrai charme autour de ça.
00:43Et puis moi, j'adore la musique.
00:44Et je trouvais que l'idée de Grégory
00:45de faire travailler de vrais musiciens,
00:48qui sont aussi acteurs,
00:50et de laisser une vraie place à ça...
00:52Il y a une vraie authenticité.
00:53Il y a d'ailleurs une longue scène de musique, de concert.
00:56Oui, c'est vraiment eux qui jouent.
00:58Je trouvais que tout ce rapport à la musique
01:00était hyper intéressant.
01:03Je ne trahis rien.
01:04Je crois que vous l'aviez déclaré,
01:06mais vous avez perdu votre père,
01:07peu avant le tournage.
01:08Est-ce que ce n'était pas trop douloureux pour vous ?
01:10Comment ça s'est passé ?
01:12Oui, c'était particulier,
01:13parce que quand Grégory m'a proposé le film,
01:15mon père était encore en vie.
01:18Et quelquefois, on a l'impression
01:19que les choses se mélangent à la réalité.
01:22Donc, je pense que ça m'a fait du bien,
01:24en fait, d'investir mon corps et mon esprit
01:26dans un rôle d'une jeune femme
01:30qui a perdu son verre.
01:32Votre personnage est joyeuse,
01:34elle est optimiste,
01:35elle incarne vraiment la femme
01:37dans toute sa volonté,
01:38la femme qui ne lâche rien.
01:39Est-ce que vous aviez des points communs avec elle ?
01:40J'ai l'impression que oui.
01:41Oui, je peux être assez obstinée, bien sûr.
01:45De toute façon, quand on fait des films,
01:46il faut l'être.
01:47Sinon, il faut aussi être déterminé
01:50et ne pas se décourager.
01:51Après, je pense que le côté peut-être joyeux,
01:54tout ça, c'est aussi quelque chose que moi, j'ai.
01:56J'ai l'impression qu'on ne fait pas l'économie
01:58complètement de ce qu'on est
01:58quand on interprète un personnage.
02:01Et puis, ça m'amusait de jouer une riche héritière
02:03parce que ce n'est pas du tout ce que je suis dans la vie.
02:04Donc, je trouvais ça assez drôle.
02:06Vous jouez aux côtés de Frédéric Pierrot,
02:08que vous connaissez bien.
02:09Vous l'avez dirigé dans deux de vos films.
02:11La guerre est déclarée, Marguerite et Julien.
02:13C'est vous qui avez soufflé son nom ?
02:14Ah non, pas du tout.
02:15C'est la décision de Grégory.
02:18Vous étiez heureuse, j'imagine.
02:19Oui, très.
02:20Qu'est-ce que ça a apporté de plus,
02:21le fait d'aussi bien se connaître ?
02:22D'abord, c'était un rapport très différent
02:24parce que quand on est metteur en scène,
02:26on dirige un acteur,
02:27on n'a pas le même rapport
02:29quand on est partenaire.
02:31En tout cas, c'est un acteur
02:32dont je connais la générosité,
02:36l'intensité de travail
02:37et la force d'interprétation.
02:39Donc, je trouvais que c'était une très bonne idée
02:41et c'est un vrai plaisir
02:42de l'avoir comme partenaire.
02:43Donc, c'était super.
02:45Pensez à ces nuées des tourneaux.
02:48Qu'est-ce qui se passe
02:48avec ces centaines,
02:49ces milliers de tourneaux
02:50qui font des rondes comme ça dans le ciel ?
02:54Il n'y a pas de chef,
02:54il n'y a pas de règle.
02:56J'ai tout fait
02:57pour que ce concert soit magnifique
02:59et vous, vous faites tout
03:00pour que ce soit un désastre.
03:01Alors, merde !
03:02Alors, dans le film,
03:03il joue Charles Beaumont,
03:05qui est le compositeur de la partie.
03:06Vous faites appel à lui
03:07pour qu'il essaye d'apaiser
03:08un peu les différents égaux.
03:10Et d'ailleurs, ce personnage,
03:11il dit dans le film
03:12cette phrase que j'aime beaucoup.
03:13« Quatre bons musiciens
03:14ne suffisent jamais
03:15à faire un bon quatuor. »
03:18Oui, parce qu'en général,
03:19ça fonctionne
03:20quand les gens se connaissent
03:21depuis très, très, très longtemps.
03:23Il ne faut pas forcément
03:23que de la maîtrise,
03:24il faut aussi du lâcher-prise.
03:26C'est vraiment quelque chose
03:27qui se construit
03:28et ça demande de l'écoute
03:29et tout ça.
03:30Et c'est ça que raconte le film aussi.
03:31C'est-à-dire qu'il faut jouer
03:33un peu faux pour être juste,
03:34pour que ce soit touchant, en fait.
03:36D'ailleurs, Charles Beaumont,
03:37toujours,
03:38qui est un personnage
03:39pas très bavard
03:40et qui pense que la musique
03:41aide à se libérer
03:42de ce qui est pesant
03:43dans le langage.
03:44Oui, c'est vrai.
03:45C'est vrai aussi
03:46sur l'importance
03:47de la musique au cinéma.
03:48Ça peut être
03:49un personnage à part entière.
03:50En tout cas,
03:50elle permet aussi
03:51d'exprimer des choses.
03:52Bien sûr, la musique,
03:53elle a quelque chose
03:55d'épidermique avec l'émotion.
03:57C'est-à-dire que dès qu'il y a
03:58de la musique,
03:59d'un coup, l'émotion
04:00est en plus démultipliée.
04:02Mais il y a aussi des films
04:03où il n'y a pas du tout de musique
04:04et puis parfois,
04:05ça peut être juste trois notes.
04:06Et moi, je sais que, par exemple,
04:07j'aime beaucoup les chansons.
04:09Et dans mes films,
04:09souvent, quand il y a des chansons,
04:11c'est qu'on ne peut pas
04:11les exprimer,
04:12exprimer les sentiments
04:13avec des mots
04:14parce que je trouve
04:15que ça appartient plus
04:16au registre du théâtre.
04:19Et je sais que c'est comme ça
04:19que j'ai eu envie
04:20d'écrire des chansons,
04:21souvent, pour exprimer l'amour
04:23ou pour exprimer...
04:24Voilà.
04:26Deux jours,
04:27ils n'ont pas été capables
04:27de régler un seul mouvement.
04:29Samedi, ils sont censés
04:29en enchaîner quatre.
04:30On reprend à 11.
04:31Pourquoi on reprend à 11 ?
04:32Parce qu'avant,
04:32ils ne jouent pas.
04:33Votre réalisateur,
04:34Grégory Mann,
04:35il dit de vous
04:35lorsque Valérie débute une prise,
04:38on ne sait jamais
04:38où elle va aller.
04:39Elle aime proposer,
04:41se lancer
04:41et voir comment les choses
04:42se passent.
04:44Oui.
04:44Le goût de l'imprévu.
04:46Oui, le goût de l'aventure,
04:47peut-être.
04:47Ça s'est bien passé
04:48sur le tournage ?
04:49Il vous a laissé,
04:49justement ?
04:50Ah oui.
04:51Proposé ?
04:52Oui, après,
04:53je ne sais pas,
04:53je ne me rends pas forcément
04:54compte que je propose
04:55des choses,
04:55mais c'est vrai que
04:56j'ai un rapport,
04:57en tout cas,
04:57au travail,
04:58à la vie,
04:59de ne pas enfermer
05:01et de laisser rentrer la vie.
05:02Donc forcément,
05:03ça crée peut-être
05:04un petit peu de chaos.
05:06Mais Grégory,
05:06quelqu'un qui est très doux
05:08et très à l'écoute
05:09des gens,
05:10donc ça s'est vraiment
05:11très bien passé.
05:12C'est très agréable.
05:13C'était un tournage
05:14très agréable.
05:14Alors, au cœur de cette histoire,
05:15il y a un autre personnage,
05:16c'est le Stradivarius,
05:17qui est vraiment
05:19un personnage important
05:20du film,
05:20qui est un modèle
05:21de violon,
05:22qui véhicule énormément
05:23de légendes
05:23et de mystères
05:24aussi à ce sujet.
05:25Qu'est-ce que vous saviez
05:26de ce violon, déjà,
05:27avant de faire ce film ?
05:28Alors, c'est marrant
05:28parce que ma mère est morte
05:30aussi, mais il y a
05:30beaucoup plus longtemps
05:31et c'est par elle
05:32que j'ai connu
05:32le Stradivarius,
05:33donc c'est rigolo,
05:34c'est comme si le film
05:35réunissait mes deux parents.
05:36Elle m'avait parlé
05:37du Stradivarius
05:37quand on était enfant,
05:38elle en parlait souvent
05:39parce qu'elle avait
05:39un ami luthier
05:40qui travaillait
05:41sur les Stradivarius
05:42et elle nous disait
05:43« c'est très grand violon,
05:44c'est des œuvres d'art ».
05:45Enfin, elle nous en parlait
05:46comme ça,
05:47donc ça me...
05:47Après,
05:48je n'en ai plus jamais
05:48vraiment entendu parler,
05:49mais c'est vrai
05:50que le film m'a touchée
05:51aussi, je pense,
05:53par ce côté-là.
05:54Voilà, super.
05:57Alors, tout le monde
05:58me regarde.
05:59Peter, on le regarde
06:00un peu plus vers moi,
06:01donc sur votre droite.
06:04Un peu moins.
06:07Un peu plus bas.
06:09Encore un tout petit peu
06:10à droite.
06:14Oui, bah très bien.
06:15Faisons ça.
06:17Super.
06:18Alors, on n'hésite pas
06:18à sourire.
06:19Très bien.
06:20On va sourire
06:20plus franchement.
06:22Allez-y.
06:22Voilà, très bien.
06:24Ok, parfait.
06:25Merci beaucoup.
06:26Ok.
06:26Merci.
06:27Super.
06:30La partition musicale
06:31du film,
06:32qui est très belle,
06:32elle est signée
06:33Grégoire Edsel,
06:34qui a travaillé
06:34avec plein de cinéastes,
06:35Arnaud Desplechin,
06:36Bertrand Blier,
06:37encore Louis Garel.
06:38Est-ce que, justement,
06:39la musique peut devenir
06:40un vrai partenaire de jeu
06:42à un moment donné ?
06:43Bah oui.
06:44Je veux dire,
06:44dans les comédies musicales,
06:46par exemple.
06:47Et puis là,
06:47je veux dire,
06:47c'est vraiment un partenaire,
06:49la musique.
06:50Il a inventé
06:51ce fameux
06:52quatuor de...
06:54Ouais.
06:54C'est un beau mot
06:54qui n'existait pas,
06:55donc c'est génial, je trouve.
06:57Non, non,
06:57c'est un travail incroyable
06:58qui a été fait.
06:59Et d'ailleurs,
07:00je sais que vous rêveriez
07:01de réaliser une comédie musicale.
07:03C'est vrai.
07:03Mais alors ?
07:04On attend quoi ?
07:05Je pense que j'aime tellement
07:06la comédie musicale
07:07que je n'ai pas envie
07:08de la rater, voilà.
07:09Vous n'avez pas à la rater.
07:10Non, mais je...
07:11Il faut trouver
07:12la bonne histoire,
07:13les bons acteurs.
07:14C'est très compliqué.
07:15En France,
07:15ce n'est pas facile
07:16parce que...
07:16On n'en fait pas beaucoup, déjà.
07:18Oui, et puis,
07:18on n'a pas beaucoup
07:19d'acteurs qui chantent,
07:20qui dansent.
07:21Ce n'est pas comme aux États-Unis.
07:22Ce n'est pas la même culture.
07:23Ce n'est pas pareil.
07:23Ce n'est pas la même culture.
07:24Ce n'est pas facile, oui.
07:26On verra.
07:27C'est quoi, justement,
07:27votre comédie musicale ?
07:29Chantons-le-sur-la-Pu,
07:31c'est génial, évidemment.
07:32Mais parce que tout,
07:33l'histoire...
07:35Après, je trouve que, quand même,
07:36Les Parathlues de Cherbourg,
07:37c'est un film unique.
07:40Il a inventé quelque chose
07:41avec ce film.
07:41Et j'aime beaucoup aussi
07:42Une Chambre en Ville,
07:43de Deming,
07:44une comédie musicale géniale.
07:46Justement, vous,
07:47comment est-ce que vous choisissez
07:48les musiques de vos films ?
07:49À chaque film, je réfléchis
07:51à quelle petite armée
07:52je vais construire.
07:53Donc, parfois,
07:53il y a des compositeurs,
07:55parfois, il n'y en a pas.
07:56Ça dépend des films.
07:57D'ailleurs, dans L'amour et les forêts...
07:58Là, c'était Gabriel Yared.
08:00Et je voulais vraiment
08:01Gabriel Yared
08:01parce que je trouvais
08:02que la musique de 37.2 le matin
08:04était vraiment exceptionnelle.
08:06Ses trois notes,
08:07je trouve qu'il a
08:08une très grande force
08:09dans les mélodies
08:10qu'il peut trouver.
08:11C'est un grand compositeur.
08:12Et je voulais un thème
08:13vraiment qui se déglingue,
08:15un thème d'amour.
08:17C'était magnifique,
08:17ce qu'il a fait.
08:18D'ailleurs, c'était hyper beau
08:19de travailler avec Gabriel
08:20parce que je lui ai montré
08:22le film en un montage
08:23qui n'était pas terminé.
08:24Il m'a dit
08:25c'est bon, je peux aller travailler.
08:26Il a travaillé tout l'été.
08:27Et après, il m'a dit
08:28tu peux venir écouter.
08:30Franchement, tout était là.
08:32On n'a pratiquement
08:32rien changé.
08:33Et la musique est pareille,
08:34très importante.
08:35Elle accompagne
08:36cette émission qu'il y a dans le film.
08:37Je l'ai revue
08:38il n'y a pas longtemps.
08:38J'ai adoré celui-là.
08:39La musique est incroyable.
08:41Au moment où on diffuse
08:42cette émission,
08:42on est à quelques jours
08:43du festival de Cannes.
08:44Et c'est un festival
08:45qui vous a vu grandir.
08:46Vous avez vécu
08:47plein d'émotions à Cannes
08:48entre votre premier court-métrage,
08:50la compétition officielle,
08:51La guerre est déclarée,
08:52Une immense ovation,
08:53on s'en rappelle.
08:54L'amour et les forêts,
08:54vous l'avez aussi présenté là-bas.
08:56Qu'est-ce qui vous inspire
08:56ce festival de Cannes ?
08:58Tout, j'adore le festival de Cannes.
09:00Mais j'adore ce festival.
09:01D'ailleurs, mon meilleur
09:02festival de Cannes,
09:03c'était l'année dernière
09:04quand j'étais présidente
09:06du jury du prix
09:08de la citoyenneté.
09:10Et c'était génial
09:11parce que je suis allée à Cannes
09:12pendant tout le festival
09:13et j'ai vu tous les films
09:14de la compétition,
09:15plus d'autres.
09:16Donc, je voyais
09:17genre trois ou quatre films
09:18par jour.
09:19Et j'ai été contente.
09:20C'est tellement enrichissant.
09:22C'est tellement génial
09:23de voir toute une sélection
09:24dans son ensemble,
09:26de comprendre les choix
09:27de Thierry Frémeau
09:28qui sont hyper judicieux.
09:30Je trouve que c'est
09:31un très grand festival.
09:33Je trouve que Thierry Frémeau
09:34est un très grand directeur
09:36de festival
09:36parce que c'est vraiment
09:37pas simple, je pense,
09:39de réussir à traverser
09:40toute l'évolution aussi
09:42de ce qui est devenu
09:43l'industrie du cinéma.
09:44Et puis, de faire grandir
09:46aussi des cinéastes
09:47qui ont bien sûr
09:48avec en même temps
09:49à chaque fois une sélection
09:50qui est quand même
09:51toujours très quali,
09:52qui nous fait découvrir
09:52des choses.
09:53Oui, et puis qui cherche
09:54aussi à ouvrir le festival
09:56à quelque chose
09:57de populaire
09:58pour que les gens...
09:59Il y a beaucoup de films
10:01qui marchent
10:01et qui sont aussi...
10:03Qui viennent de Cannes.
10:04Je pense à Vendieu,
10:06par exemple.
10:07C'est vrai.
10:07Démarrer là-bas.
10:08Et l'histoire de Suleymane aussi.
10:09Et l'histoire de Suleymane.
10:10Bien sûr, mais tous les films.
10:12Je veux dire,
10:12La guerre est déclarée.
10:13C'est vraiment un film
10:14qui a connu cette chose-là
10:15au festival de Cannes.
10:18Et alors qu'il n'était pas
10:18en compétition,
10:19il faisait l'ouverture
10:20de la semaine de la critique.
10:21Moi, j'ai vu mon premier film
10:22comme actrice
10:23qui était à l'ouverture
10:24de la quinzaine
10:25il y a 22 ans.
10:26C'est un festival,
10:27je trouve, formidable.
10:29On célèbre le cinéma
10:30du monde entier.