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La réforme de l'audiovisuel public devrait être examinée à l'Assemblée nationale en juin, a affirmé mercredi Rachida Dati, ministre de la Culture, invitée de France Inter. "Je suis déterminée sur cette réforme", ajoute-t-elle. "C'est important que l'audiovisuel public soit protégé et préservé."

Retrouvez « L'invité de 8h20 » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien

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00:00Avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la ministre de la Culture, vos questions et réactions au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:11Rachida Dati, bonjour.
00:12Bonjour, bonjour.
00:13Et bienvenue sur Inter. Beaucoup de sujets à aborder avec vous ce matin.
00:17On parlera des festivals de l'été, de l'audiovisuel public et de votre projet de holding qui fait couler beaucoup d'encre.
00:24Mais aussi de la situation politique et des municipales qui approchent.
00:29Mais commençons par cette annonce qui secoue le monde du cinéma.
00:33Donald Trump, dimanche dernier, a déclaré vouloir mettre des droits de douane de 100% sur l'ensemble des films produits hors des Etats-Unis.
00:43Il invoque même un enjeu de sécurité nationale.
00:46Alors, à quelques jours de l'ouverture du Festival de Cannes, comment avez-vous reçu cette menace ?
00:52Est-ce acceptable de dire ça ?
00:54Un film, Monte Cristo par exemple, est-il une menace pour la sécurité nationale américaine ?
01:00Tout d'abord, les mesures annoncées, moi j'ai regardé, tout ça est assez flou.
01:07Et d'ailleurs, ces mesures annoncées, si c'était des mesures de droits de douane ou de rétorsion,
01:12elles s'attaqueraient d'abord au cinéma américain.
01:14Le cinéma américain est une industrie très rentable pour les Etats-Unis, ça s'exporte beaucoup.
01:20Et donc, en imposant des mesures au cinéma américain, qui peut tourner à l'extérieur ?
01:26Parce que ça serait plutôt sur les tournages, parce qu'il y avait une ambiguïté, tournage,
01:29ou sur la billetterie, sur l'économie même du cinéma.
01:34Il s'exposerait lui-même à des mesures, entre guillemets, de rétorsion.
01:37Donc, ça pénaliserait beaucoup plus le cinéma américain, les mesures de rétorsion, que finalement le cinéma américain.
01:43Vous ne pensez pas qu'il va le faire ?
01:44Vous ne prenez pas les menaces au sérieux ?
01:47Rien n'a été très précis.
01:49Eux-mêmes, sur l'administration américaine, tout ça n'est pas très précis.
01:52Donc, je pense que ça restera au stade d'annonce.
01:55Mais ça pénalisera beaucoup plus l'industrie du film américain.
01:58Si jamais c'était plus que des annonces, s'ils le faisaient, il faudrait des mesures de rétorsion sur le cinéma américain ?
02:03Écoutez, aujourd'hui, le pourcentage de tournages, sur le marché des tournages en France,
02:10les tournages américains, c'est 15%.
02:11Donc, ce n'est pas majeur.
02:14Et nous, on demeure quand même très attractif pour le cinéma, quel qu'il soit d'ailleurs.
02:19On est très attractif par nos mesures, par les dispositifs fiscaux, par la qualité des métiers du cinéma.
02:25La Fémis ou Gobelin, on est des leaders.
02:28Mais dispositifs fiscaux, d'ailleurs amplifiés par le président Macron,
02:32nous avons aussi investi massivement depuis 2022 dans les studios.
02:37La création des lieux de tournage, c'est 350 millions d'euros, les studios de tournage.
02:41Emilia Perez, Substance, ont été intégralement tournées dans des studios en région parisienne.
02:47Donc, moi, je ne suis pas inquiète pour notre cinéma, notre industrie du cinéma.
02:52Je pense que les Américains le sont beaucoup plus.
02:55Et vous parliez du Festival de Cannes, qui est quand même encore la magie du cinéma,
02:59où le monde entier vient à ce festival, les Américains sont très présents.
03:04Ils seront encore très présents cette année.
03:06Au-delà même de cette annonce, on voit la volonté de Donald Trump d'attaquer l'exception culturelle européenne, française.
03:13Il a aussi dans son visage une directive européenne qui impose des quotas de diffusion
03:16et de production d'oeuvres européennes aux plateformes comme Netflix, Prime ou Disney+.
03:20En clair, Netflix est obligé de produire un certain nombre d'oeuvres en France, en Europe,
03:24s'ils veulent diffuser chez nous.
03:26C'est ça le deal qu'ils ont, ça Donald Trump n'en veut pas, vous lui dites quoi ?
03:30Falloir vous habituer, c'est notre exception culturelle française et c'est comme ça ?
03:33J'ai un conseil européen des ministres européens la semaine prochaine,
03:36mais c'est aussi une volonté du président de la République,
03:39lors d'un conseil européen des chefs d'État et des chefs de gouvernement,
03:44de porter justement une Europe de la culture.
03:47Moi, qu'est-ce qui m'a motivée pour mettre à l'ordre du jour une Europe de la culture ?
03:51C'est un facteur civilisationnel.
03:54On a une exception culturelle française, d'ailleurs, qui est très enviée au niveau européen.
03:59Nous, on est un modèle de culture pour les autres pays européens.
04:03Sur le cinéma, nous sommes une exception culturelle française.
04:06Sur le droit d'auteur, nous sommes une exception culturelle française.
04:09Dans l'édition, le cinéma, le spectacle vivant, nous sommes des exceptions culturelles françaises.
04:15Enfin, cette exception culturelle française, on érige...
04:18On va avoir les moyens de la garder.
04:20Bien sûr, le droit d'auteur, ça a été un combat.
04:21J'étais parlementaire européen et je n'étais pas dans les commissions concernées,
04:25mais on a voté massivement, en tout cas la France avec d'autres pays,
04:28pour préserver ces exceptions culturelles.
04:31Et si je prends le cinéma, on est quand même le pays fondateur du cinéma.
04:35Et donc, nous allons maintenir, avoir un combat pour, évidemment, défendre ces valeurs européennes de la culture.
04:42Je vais vous dire pourquoi j'ai eu cette idée de le mettre à l'ordre du jour.
04:46C'est au moment des débats, tout le monde parle de souveraineté industrielle, économique.
04:51Et avec la question ukrainienne, avec le conflit israélien-palestinien,
04:56d'avoir une souveraineté industrielle, notamment militaire.
05:00D'ailleurs, le président de BPI disait qu'on aura un produit BPI Défense.
05:06Et là, nous sommes en train d'élaborer un produit BPI Culture,
05:10justement pour que nous ayons un fonds culturel de sauvegarde de notre exception culturelle française.
05:16Un mot sur les plateformes qui font pression pour contester ce qu'on appelle la chronologie des médias
05:22qui régit le calendrier de diffusion des films sortis au cinéma.
05:26Prime Vidéo, Amazon, a déposé un recours devant le Conseil d'État pour dénoncer le cadre actuel
05:32qui l'oblige à attendre 17 mois.
05:35C'est 15 mois pour Netflix, pour diffuser un film après son lancement en salle.
05:40Les deux plateformes américaines veulent un délai raccourci à 12 mois.
05:44Que leur répondez-vous, Rachida Dati ?
05:46C'est une demande légitime ou c'est non ?
05:48Non mais d'abord, c'est très technique, ça intéresse effectivement des professionnels.
05:53Mais c'est quoi en clair ? Ça veut dire quoi ?
05:55Aujourd'hui, les films dans les cinémas, dans les salles,
05:59ne peuvent pas être diffusés sur un autre support avant 4 mois.
06:03Donc 4 mois, c'est le cinéma.
06:05Et après, on passe sur d'autres supports de diffusion.
06:08Et pour déterminer le calendrier dont vous parliez,
06:12c'est un accord interprofessionnel.
06:14L'État n'a pas la main.
06:16C'est vraiment entre les diffuseurs et les producteurs que se décide ce calendrier.
06:20Et en fait, cet accord interprofessionnel, pour être le premier de la liste pour pouvoir diffuser,
06:25parce que le premier de la liste, il peut diffuser ceux des autres en étant évidemment rémunérés.
06:30Donc aujourd'hui, ce calendrier, il est déterminé entre diffuseurs et producteurs.
06:34Et donc, entre diffuseurs et producteurs, représentatifs de la profession.
06:39Le recours dont vous parliez, c'est sur la notion de représentativité.
06:43Pourquoi ? Parce que vous êtes le premier de la liste en fonction du pourcentage de votre chiffre d'affaires investi dans le cinéma.
06:52Je vous donne un exemple.
06:53Moi, je peux comprendre la logique.
06:55Je suis Canal+, c'est le premier.
06:58J'investis beaucoup d'argent dans le cinéma.
07:00C'est un pourcentage de mon chiffre d'affaires.
07:02Et je suis une autre plateforme.
07:04Comme c'est le pourcentage le plus important,
07:05si mon chiffre d'affaires est de 3 euros et j'investis 1,50 euros,
07:10en pourcentage de mon chiffre d'affaires, c'est beaucoup.
07:13Donc, je peux être deuxième.
07:14Et si je suis en chiffre d'affaires 10 milliards,
07:17mais j'investis 100 millions,
07:20c'est très petit sûrement en pourcentage sur mon chiffre d'affaires,
07:24mais je ne serai pas le premier sur la liste.
07:26Donc, c'est la notion de représentativité.
07:28C'est technique, mais vous m'avez amené à ça.
07:31C'est intéressant aussi.
07:32Je vous vois en stress.
07:34Oui, absolument, parce que nous avons beaucoup de questions à vous poser,
07:38notamment sur les budgets de la culture.
07:39Est-ce qu'ils vont être en baisse ?
07:40Vu le contexte des finances publiques,
07:42on a plusieurs questions à vous poser sur ça.
07:44Mais l'audiovisuel public,
07:45la dernière fois que vous êtes venu à ce micro,
07:47il y a quelques mois, Rachida Dati,
07:48vous nous annonciez votre détermination à aller vite
07:51sur la réforme de l'audiovisuel public que vous portez,
07:53texte que vous défendiez, dont vous étiez sûre du bien fondé.
07:56Vous avez dit, vous allez voir ce que vous allez voir,
07:57je vais y aller, je vais le faire.
07:58Et très vite, vous vouliez une holding,
08:00un an et demi après, est-ce que le projet n'est pas ensablé ?
08:03Y avez-vous renoncé ?
08:05Non, d'abord, y renoncer sûrement pas.
08:07La détermination du président de la République
08:08et du Premier ministre sont intactes également.
08:10Donc là, le texte sera,
08:13puisque là, on est en train d'examiner
08:14le calendrier parlementaire, sans doute en juin,
08:17mais je suis déterminée sur cette réforme.
08:18D'abord, cette réforme de l'audiovisuel public,
08:20elle part de plusieurs constats.
08:23Le premier, c'est, vous avez de plus en plus
08:25de groupes privés qui se constituent,
08:28qui se structurent,
08:29et qui peuvent être aussi des enjeux d'influence.
08:32Donc, c'est important que l'audiovisuel public
08:35soit préservé et protégé.
08:37Et vous le savez bien,
08:39aussi bien vous, Léa Salamé, que Nicolas Demand,
08:41c'est un service public de l'audiovisuel
08:44que j'ai toujours défendu,
08:46même bien avant d'être ministère de la Culture.
08:48Oui, mais vous connaissez...
08:49Non, non, non, mais attendez, je peux juste terminer.
08:52Parce que là, vous pouvez aussi dire...
08:53Ça, c'est le premier point.
08:54Le deuxième point, les audiences...
08:57... sont bonnes.
08:58Oui, mais chez qui ?
09:00À France Télé, à Radio France.
09:01D'accord, chez qui ?
09:02Chez qui ?
09:03Vous avez les détails ou pas ?
09:05Oui, on a les détails.
09:06Vous voulez quoi comme audience France Inter ?
09:07Plus les jeunes, plus les classes populaires.
09:10Ça devient un club.
09:12C'est CSP+, et plus âgé.
09:14C'est une réalité.
09:15Voilà, c'est comme ça.
09:16Et donc, l'audiovisuel public, pour moi,
09:18je considère que c'est un service public
09:19qui doit s'adresser à tout le monde,
09:22et sur tout le territoire.
09:25Le troisième aspect, c'est les plateformes.
09:27On a de plus en plus, évidemment,
09:29de sujets avec les plateformes
09:30et avec les téléconnectés.
09:32Vous avez allumé votre télé.
09:33Avant, vous avez allumé votre télé.
09:35Vous êtes sur la 1, la 2, la 3.
09:37Vous êtes aujourd'hui...
09:37Maintenant, il y a Netflix ou d'autres...
09:39Vous avez des plateformes.
09:40Et donc, vous êtes dirigé directement
09:43sur des plateformes.
09:45Et donc, il faut pouvoir résister
09:47à cette plateforme
09:48par des investissements massifs,
09:50mais une gouvernance unique,
09:51une stratégie convergente et puissante.
09:54Voilà l'objectif de cette...
09:56Ça va changer.
09:57C'est ce qu'on a du mal à comprendre.
09:59Et bien, c'est déjà que ça...
10:00Qu'est-ce que vous parlez ?
10:00Qu'est-ce que vous pour un club, déjà ?
10:02Mais c'est pas un club.
10:03Vous savez, par exemple,
10:04France Inter, c'est la troisième radio
10:06chez les moins de 35 ans.
10:07Il y a de plus en plus de jeunes
10:08de moins de 35 ans qui écoutent Inter.
10:09Non, sur la jeunesse,
10:11il y a un désintérêt.
10:12Je parle des moins de 35 ans.
10:13Et sur la classe populaire,
10:14ça vous intéresse ou pas ?
10:15Bien sûr que ça m'intéresse.
10:15Il y a de plus en plus de gens...
10:17Pas de classe populaire.
10:18Madame Salamé, les études sont claires.
10:20Ne me dites pas.
10:20Sur quoi vous vous fondez ?
10:22Pour Inter, c'est la première radio
10:23dans les autres populaires.
10:24Pas sur les classes populaires.
10:25Attendez.
10:26Pas sur les classes populaires
10:27et pas sur les jeunes.
10:28Et puis sur les audiences.
10:29Moi, je vais vous dire,
10:30vous avez un petit avantage compétitif,
10:31vous avez plus de fréquences.
10:33D'ailleurs, je les signe...
10:34Ce n'est que ça.
10:35Non, ce n'est pas que ça.
10:36Je dis, c'est entre autres ça.
10:38Donc, il faut être aussi
10:39dans la transparence des arguments.
10:42Et donc, moi, je rencontre
10:43les journalistes, les syndicats,
10:45les représentants.
10:46Je reçois tout le monde
10:47à mon bureau sur cette réforme.
10:49Elle fait, elle commence
10:51à faire consensus
10:52malgré aussi la caricature
10:55qu'on en fait.
10:56Votre présidente, moi,
10:57Sibylle Veil, je l'ai eue au téléphone.
10:59Elle est dans le couloir.
11:00Ça va peut-être lui faire
11:01de la peine que je le dise.
11:02Je l'ai appelée
11:03parce qu'il faut arrêter
11:04de caricaturer cette réforme
11:05en disant que c'est une réforme
11:06d'extrême droite.
11:07Voilà la manière
11:08dont Madame Veil présente
11:09la réforme que je porte
11:11pour tous les Français
11:12et sur tout le territoire national.
11:14Cette réforme, sinon,
11:16ce service de l'audiovisuel public
11:18sera affaibli.
11:19Nous sommes une anomalie en Europe.
11:22L'audiovisuel public en Europe,
11:23ils sont tous regroupés,
11:25justement,
11:26pour pouvoir être pluralistes,
11:28pour s'adresser à tout le monde
11:30et sur tout le territoire
11:31et pas uniquement
11:32s'informer.
11:33Sibylle Veil,
11:34la présidente,
11:35puisque vous en parlez,
11:37elle relaie aussi
11:38des inquiétudes
11:38qui sont ceux
11:39du personnel de radio
11:40qu'il faut convaincre
11:42et qui ont peur
11:43d'être dilués
11:45dans un masque d'honte
11:47et qu'avec des métiers
11:49qui sont différents.
11:49Les identités
11:50des entités
11:53seront préservées.
11:55N'ayez pas peur,
11:55Madame Salamé.
11:56France Inter
11:56va continuer d'exister
11:58en tant que telle.
12:00C'est une présidence unique,
12:02avec un CA unique
12:03et des directeurs délégués
12:05qui seront
12:06patrons de France Inter,
12:07patrons de France Culture,
12:08comme Salamé aujourd'hui.
12:10Il y aura un grand patron
12:11de la holding,
12:11comment ce sera ?
12:12Parce qu'il lui faudra
12:13une stratégie unique,
12:15puissante
12:15pour pouvoir
12:16et justement
12:17investir massivement
12:19pour contrer
12:19les plateformes,
12:21les grands groupes privés
12:22qui se structurent,
12:23qui se constituent
12:24et qui évidemment
12:25bouleversent
12:26et impactent aussi
12:28la qualité de l'information.
12:30Vous luttez contre
12:30les fake news, je pense.
12:31vous luttez contre
12:32l'information
12:33par les réseaux sociaux
12:34où on peut avoir
12:35tout et n'importe quoi
12:36et souvent
12:37beaucoup n'importe quoi.
12:39Et donc,
12:39il faut préserver
12:40et pérenniser
12:41ce service public
12:42de l'audiovisuel.
12:43Mais vous pensez
12:44qu'une holding
12:45France Média
12:46va suffire
12:46à résoudre
12:47les problèmes
12:48que vous venez
12:49de décrire ?
12:50Vieillissement des audiences,
12:52problèmes sociaux,
12:53que soudainement
12:54les jeunes vont se ruer
12:54sur les médias
12:55traditionnels ?
12:57Aujourd'hui,
12:58les plateformes numériques,
12:59elles ne se parlent pas,
13:00elles ne sont pas connectées
13:01dans l'audiovisuel public.
13:03Entre France Info,
13:04France Inter,
13:05France Culture,
13:06France Télé,
13:07ça n'est pas connecté.
13:08Ils ne sont pas connectés.
13:10Il faudra
13:10à un moment donné
13:11avoir une stratégie
13:12convergente
13:13pour sauver
13:14ce service public
13:15de l'audiovisuel.
13:16Moi, ce qui m'intéresse,
13:17ce n'est pas l'avenir
13:17de Mme Veil,
13:18ce qui m'intéresse,
13:19c'est l'avenir
13:20du service public
13:21de l'audiovisuel,
13:22les métiers,
13:24préserver ces métiers,
13:25préserver la qualité
13:26de l'information,
13:27préserver la qualité
13:28des émissions.
13:29Moi, je suis une auditrice.
13:31C'est vrai,
13:31je suis devenue
13:32CSP+.
13:33Et effectivement,
13:34pour pouvoir accéder,
13:35ce n'est pas si simple,
13:36ce n'est pas si accessible.
13:37Je vous le dis,
13:38je le teste
13:39et je vois des gens
13:40aussi de chez vous.
13:41J'entends les craintes
13:42et ce sont des craintes
13:43légitimes
13:44dans un monde
13:45qui est en fort bouleversement,
13:47en fort transformation
13:49et en très forte éducation.
13:51Il y aura un grand patron
13:52de la télé
13:53et de la radio,
13:54c'est ça ?
13:54Ou une grande patronne ?
13:55C'est une autre ligne
13:56ce qu'on appelle exécutive,
13:57c'est-à-dire
13:57c'est une gouvernance unique.
13:59Il y a un grand patron,
14:00un grand conseil d'administration
14:01et puis vous aurez
14:02les CA
14:03et vous aurez
14:03des conseils d'administration.
14:04après, c'est ça.
14:05Non, vous aurez des conseils
14:06d'administration
14:06où les entreprises
14:08qui existent de radio
14:09existeront toujours.
14:11Ce sera quand ?
14:11Il n'y aura pas de dissolution,
14:16de disparition.
14:17Les entités,
14:18elles garderont.
14:18Les entités existeront toujours.
14:20Leurs identités également.
14:21Ce sera quand,
14:22Rachida Dati ?
14:23Ce sera quand ?
14:23Normalement,
14:24la discussion,
14:24on est sur un calendrier
14:25parlementaire juin.
14:27juin,
14:27ça va à l'Assemblée nationale.
14:28Vous avez la date ?
14:30Oui,
14:30justement,
14:31on était en train
14:32de rediscuter cette semaine.
14:33Et vous n'avez pas peur
14:34de créer un mammouth ?
14:35Non,
14:36mais attendez.
14:38Non,
14:38mais je vous pose
14:38simplement la question.
14:40Oui,
14:40et moi,
14:40je vous réponds simplement.
14:41Parce qu'il y a quand même
14:42beaucoup de monde,
14:42beaucoup de chaînes,
14:43beaucoup de métiers.
14:44Je suis d'accord.
14:45Justement,
14:45il y a des métiers
14:47qui vont évoluer.
14:48Il y a de la transformation
14:48qui va survenir.
14:50Le numérique
14:51va prendre toute sa place.
14:53Aujourd'hui,
14:54on n'est pas au niveau
14:55pour le numérique
14:56sur l'audiovisuel public.
14:58Et regardez
14:58ce qui se passe en Europe.
15:00Sur 27 pays,
15:02ça doit être 25 ou 26,
15:04l'audiovisuel public
15:05a été regroupé.
15:06Et quelles que soient
15:06les sensibilités politiques,
15:08là,
15:08ce n'est pas un enjeu politique,
15:10partisan,
15:11politicien.
15:11Mais ça n'est pas,
15:12il faut arrêter
15:13de caricaturer.
15:14C'est pour ça
15:14que je me suis autorisé
15:16à vous dire
15:16que j'ai appelé
15:18la présidente
15:19pour lui dire
15:19arrêtez de caricaturer.
15:20Vous connaissez
15:21les choses.
15:22Moi,
15:22mes combats,
15:23quand je les porte,
15:23je les porte en transparence
15:24et je les porte
15:25en égalité des armes,
15:27il n'y a pas
15:28d'agenda caché.
15:29Il y a une volonté
15:30de sauver
15:31ce service public
15:32de l'audiovisuel
15:33qui a permis
15:35à des gens comme moi
15:35d'être à votre micro
15:36ce matin
15:37et de continuer
15:38de pouvoir écouter.
15:39Mais j'ai évolué
15:40socialement
15:40et je regrette
15:41que le petit poste
15:43de radio
15:43qu'on écoutait
15:44sur des chantiers
15:45quand mon père
15:45était maçon,
15:46qu'aujourd'hui,
15:47peut-être que le maçon
15:47n'écoute pas France Inter.
15:49C'est ça que je regrette.
15:50Un mot
15:51sur le budget
15:51de la culture
15:52qui a subi cette année
15:53des coups de rabot
15:54lors des Molières
15:55le 28 avril dernier.
15:56Vous avez été prise à partie
15:57sur les 100 millions
15:59d'euros de moins
16:00de crédit
16:01par Bercy
16:02pour le ministère
16:02de la culture.
16:04En réalité,
16:04c'est 110 millions de moins
16:05avec une coupe
16:06de 47 millions
16:07pour le spectacle vivant,
16:08les arts visuels,
16:0841 millions
16:09pour le patrimoine,
16:1010 millions
16:10pour le livre.
16:11Même Rachida Dati
16:12n'a pas pu empêcher
16:13ces coupes.
16:13D'où vous êtes
16:15apte à devenir
16:16ministre de la culture ?
16:17Vous avez des chiffres
16:18que je n'ai pas.
16:19Alors,
16:20c'est publié
16:20au journal officiel
16:21le 25 avril dernier.
16:22La culture,
16:23comme la plupart
16:23des autres ministères,
16:24a eu des coupes.
16:25Il n'y a pas eu
16:25de coupes budgétaires
16:26au ministère de la culture.
16:27Je le redis.
16:28Vous vous rappelez
16:29la cérémonie des Molières.
16:30Moi,
16:30je vais vous dire
16:31ce que j'en pense.
16:32Ce jeu politico-mondain
16:34de vouloir se taper,
16:37se payer le ministre
16:38de la culture,
16:39quelle que soit l'étiquette,
16:40c'est qu'à un moment donné
16:41et puis sans débat contradictoire.
16:43Les mêmes qui donnent
16:44des leçons de morale
16:44en disant
16:45l'abaissement
16:46du débat public,
16:47évidemment,
16:48la lutte contre
16:49les fausses informations.
16:51Eux-mêmes diffusent
16:51des fausses informations
16:52et eux-mêmes
16:53abaissent le débat public
16:54en s'attaquant
16:55au ministre de la culture,
16:56quel qu'il soit.
16:56Le ministre de la culture,
16:58quelle que soit
16:58sa couleur politique,
16:59quel est son rôle ?
17:01C'est de soutenir
17:01le ministère de la culture
17:02et la culture.
17:03Je vais vous dire,
17:04je vais vous donner
17:04des choses très simples.
17:06Je vous réponds,
17:06je vous réponds.
17:06Les millions en moins,
17:08ils sont là.
17:08Il n'y a pas de millions en moins.
17:09Il suffit de regarder.
17:11Regardez le budget
17:11qui a été adopté.
17:12Moi, je vais vous dire,
17:13depuis qu'Emmanuel Macron
17:15est président,
17:16il finira son mandat,
17:18vous savez combien de plus
17:19sur le budget
17:20du ministère de la culture ?
17:21Sur son mandat,
17:23c'est presque
17:232 milliards d'euros.
17:24De plus sur le budget
17:26du ministère de la culture.
17:27Sur le budget 2025
17:29et le budget 2024,
17:31le budget 2025
17:32et on prépare 2026,
17:34il n'y a pas eu de baisse,
17:35il y a eu une augmentation.
17:36Spectacle vivant,
17:37quel est le budget
17:37du spectacle vivant ?
17:39Quel est le budget
17:40du spectacle vivant ?
17:41Vous avez des chiffres ?
17:42Je n'ai pas le chiffre.
17:43Le chiffre,
17:44c'est 1 milliard 04.
17:45Je lis qu'il y a
17:4547 millions de moins
17:47pour le spectacle vivant.
17:48Il n'y a pas
17:491 euro de moins
17:50dans les territoires
17:50pour le spectacle vivant.
17:51Pourquoi c'est écrit
17:51dans le journal officiel ?
17:52Je vous dis,
17:53il n'y a pas 1 euro de moins
17:54pour le spectacle vivant
17:55sur les territoires.
17:56Attendez,
17:57les Français,
17:58c'est aussi un peu leur argent.
18:00Le spectacle vivant,
18:01la création artistique,
18:02c'est 1 milliard 04.
18:04Sans cesse en hausse.
18:05Et si vous prenez le chiffre,
18:07parce que vous avez des chiffres.
18:08Moi, je vais vous donner
18:08aussi des chiffres.
18:09Le spectacle vivant
18:10dans la partie marchande,
18:13entre 2019 et 2024,
18:15plus 37% de hausse.
18:16Les arts visuels,
18:17plus de 41% de hausse.
18:19Et puis,
18:20sur toutes ces hausses,
18:21moi, je vais vous dire,
18:22depuis que je suis ministre
18:22de la Culture,
18:23le budget,
18:24effectivement,
18:25il devait y avoir des coupes.
18:26Il n'y en a pas eu.
18:27Il n'y a pas eu de coupes.
18:28Je devais faire
18:29un fonds d'urgence.
18:30Avec les syndicats,
18:31j'ai obtenu
18:31que le fonds d'urgence
18:32n'existe pas,
18:33qu'on puisse doter,
18:34que ce soit une dotation,
18:36donc une augmentation.
18:37Attendez,
18:37je termine là-dessus
18:38parce que c'est important.
18:39C'est bien d'écouter
18:40le gars qui fait le malin
18:41sur la scène du Molière
18:43où l'actrice
18:44sur 12 cm
18:45de talon
18:46à semelle rouge
18:47qui me donne des leçons
18:49sur la précarité,
18:50les inégalités.
18:51Je passe mon tour.
18:52Les outrances,
18:53je n'y réponds pas.
18:54Moi, je suis factuelle.
18:55Depuis que je suis
18:56ministre de la Culture,
18:57le budget du spectacle
18:58vivant a augmenté.
18:59L'éducation artistique
19:00et culturelle,
19:01on a investi.
19:02La médiation,
19:03j'ai investi.
19:03J'ai envie de dire
19:04sur la médiation culturelle.
19:05Pendant 40 ans,
19:06les acteurs de l'éducation populaire
19:07n'ont jamais été reçus
19:08au ministère de la Culture.
19:10Je les ai reçus
19:10parce que l'accès à la culture,
19:12vous ne pouvez pas y accéder
19:13s'il n'y a pas de médiation.
19:15L'accès à la lecture,
19:16les bibliothèques,
19:17les médiathèques,
19:18le spectacle vivant,
19:19tout ça.
19:20Le plan fanfare.
19:22Vous savez,
19:22les fanfares,
19:23c'est un élément
19:24d'identité français.
19:25Ça n'a jamais
19:26autant prospéré.
19:27Le plan cabaret.
19:29Ça sera pareil,
19:29on est en préparation.
19:302026,
19:32il y a un budget
19:32qui est en préparation.
19:33Le ministre de l'économie
19:34veut 40 milliards d'économies.
19:35Le budget de la culture
19:36sera-t-il mis à contribution ?
19:40Tout le monde va être mis
19:41à contribution.
19:41Il y aura une baisse.
19:43Est-ce que contribution,
19:44ça veut dire baisse ?
19:45D'une certaine manière,
19:46oui.
19:46Ben non.
19:47Donc moi,
19:48je me bats pour ça.
19:49Je n'ai pas eu de baisse
19:49l'année dernière
19:50alors qu'on était parti
19:51sur 200 ou 300 millions.
19:53Il n'y a pas eu de baisse.
19:54Il y a eu une hausse.
19:55Vous l'avez entendu,
19:56Madame Salamé ?
19:57Une hausse.
19:58On entend, voilà.
19:59On va vérifier.
20:00Je veux vous dire,
20:00le budget du ministère de la culture
20:02c'est 4 milliards
20:02audiovisuel public,
20:044 milliards pour le reste.
20:05La création artistique,
20:061 milliard 0,4.
20:07Je vais le répéter
20:08et je vais le répéter
20:09et je vais le répéter.
20:10Avec moi,
20:11il n'y a pas eu de baisse.
20:12C'est vrai que peut-être,
20:13je n'ai pas mis dans les mondanités,
20:15j'ai mis sur l'accès à la culture,
20:17sur la culture populaire,
20:18la culture,
20:19le plan ruralité,
20:20j'ai mis,
20:21je n'ai jamais aucun ministre
20:22de la culture
20:23a autant mis
20:23sur la culture en ruralité
20:25comme je l'ai fait.
20:26Sur le patrimoine,
20:27très, très, très dur à convaincre.
20:29Non, à quoi ?
20:30À couper ?
20:31Non, 300 millions d'euros de plus.
20:33Le patrimoine,
20:34vous avez dit que ça a baissé ?
20:34300 millions d'euros de plus.
20:36On va voir avec le journal officiel.
20:38Ah oui, d'accord.
20:38On regarde.
20:39Non, mais on regarde.
20:42On va vérifier.
20:44Alors, vous croyez le gars
20:45qui fait le malin sur une scène ?
20:49Vous croyez la fille
20:50qui est perchée,
20:51qui vient me raconter
20:53qu'il y a des baisses
20:53et qu'il y a de la précarité,
20:55chose qu'elle n'a jamais connue de sa vie,
20:56et vous ne croyez pas
20:58que l'on peut vous poser
20:58une question sur Boilem Sansal ?
21:00Que je vous indique.
21:02Le budget à la culture
21:03n'a pas baissé.
21:04Est-ce qu'on peut vous poser une question ?
21:04Il est en hausse.
21:05Sur Boilem Sansal,
21:07sur l'Algérie,
21:08qui a lancé deux mandats
21:09d'arrêt internationaux
21:10contre l'écrivain franco-algérien
21:13Kamel Daoud.
21:15Ça, c'est l'information de la nuit.
21:16Boilem Sansal, quant à lui,
21:18est toujours en prison
21:18depuis six mois.
21:20Est-ce que vous parleriez
21:21d'un acharnement
21:23du gouvernement algérien
21:24entre ces écrivains ?
21:26Boilem Sansal,
21:27sa place n'est pas en prison.
21:29C'est un écrivain,
21:31c'est un homme âgé,
21:31il est malade,
21:32sa place n'est pas en prison.
21:34Donc ça, nous l'avons toujours dit,
21:36et c'est d'ailleurs
21:37toutes les démarches
21:38et les échanges
21:39qu'on peut avoir,
21:39évidemment,
21:40avec l'Algérie.
21:40s'agissant de Kamel Daoud,
21:42de la même manière.
21:43Moi, je regrette que l'Algérie,
21:44qui est quand même un grand pays,
21:46qui est un pays où la culture,
21:47la littérature,
21:49les artistes sont à foison.
21:51C'est un pays éminemment culturel.
21:53Je regrette que le signal
21:55qui soit donné,
21:56c'est de s'attaquer à ses écrivains.
21:58C'est dommage.
21:58Moi, je le regrette.
21:59Je vous le dis.
22:00Vous le regrettez,
22:01mais comment c'est possible ?
22:02C'est vrai qu'on tente
22:04la fermeté avec le régime algérien,
22:06on tente la négociation
22:07avec le régime algérien,
22:08et on n'obtient pas.
22:09Mais on ne peut pas tourner le dos
22:10aux Algériens et à l'Algérie.
22:12Moi, je n'y crois pas.
22:13On ne peut pas leur tourner le dos.
22:15Et moi, je pense,
22:18on peut être dans la fermeté
22:19sans être dans la menace.
22:22Une toute petite dernière question,
22:23parce que c'est l'actualité politique.
22:25Il paraît que vous avez repris
22:26votre carte chez LR.
22:28C'est une question.
22:32Vous n'avez jamais été exclue des LR.
22:34Donc, j'ai renouvelé une adhésion.
22:35Vous allez voter dans dix jours.
22:38Oui, alors ?
22:39Bah, qui ?
22:41Laurent Wauquiez ?
22:42C'est un vote interne.
22:43Bruno Retailleau ?
22:44C'est un vote interne.
22:45Vous avez mon amitié
22:46avec Laurent Wauquiez
22:49depuis très longtemps.
22:51Il m'a toujours soutenue.
22:52Et je me suis toujours,
22:53bien entendu,
22:54aussi avec Bruno Retailleau.
22:55Mais c'est un vote interne
22:57qui concerne
22:58le fonctionnement d'un parti.
23:00Il a repris des couleurs.
23:01Et donc ?
23:02Bah, voilà.
23:03Vous ne voulez pas dire
23:04pour qui vous allez voter ?
23:05Il reste combien de temps ?
23:06Ah, on prend le temps.
23:09Vous disiez tout à l'heure,
23:10vous étiez précieux
23:11qu'il y avait beaucoup de sujets.
23:11Ouais.
23:12Next ?
23:13Anne Hidalgo,
23:13votre meilleure ennemie
23:14part dans quelques mois.
23:15Vous lui souhaitez quoi ?
23:18Bah, écoutez,
23:20c'est pas encore fait.
23:24Vous pensez qu'elle va rester encore ?
23:27Je ne sais pas,
23:28j'en sais rien,
23:28je ne connais pas sa vie.
23:29En tout cas,
23:30vous irez, vous.
23:31Vous connaissez ma détermination.
23:33Bah oui, Paris,
23:34c'est tout pour vous, non ?
23:37C'est beaucoup.
23:41Merci.
23:41Un dernier mot juste.
23:42Ah, c'est fini ?
23:43Oui, c'est fini.
23:43Il n'y a pas les auditeurs ?
23:45Ah bah non, on a...
23:46Ah bon ?
23:46Avec toutes les questions
23:47et vos réponses...
23:48C'est vous !
23:49Ah bah oui, c'est nous, oui.
23:51Un mot sur les révélations
23:52de Libération sur les bijoux,
23:53400 000 euros oubliés,
23:54vous avez régularisé ?
23:56Ça ne vous a pas échappé
23:57que Laurent Léger
23:58est un intime de Mme Hidalgo,
24:00que Libération est subventionnée
24:01par la mairie de Paris.
24:02J'en suis dans une vingtaine d'articles,
24:04chaque fois qu'il publie un article,
24:06maintenant je suis habituée,
24:07je dépose plainte.
24:08Donc voilà.
24:09Vous avez régularisé ?
24:11Vous savez, moi je veux dire,
24:13je n'ai rien à régulariser,
24:15je n'ai jamais été prise en défaut
24:16sur aucune déclaration.
24:17Donc ce n'est pas aujourd'hui
24:17que ça va commencer.
24:18Merci Rachida Dati
24:20d'avoir été à notre micro ce matin,
24:22il est 8h49 déjà.
24:24Déjà ?

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