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Alors que le Parti socialiste demande à François Bayrou de suspendre la réforme des retraites pour éviter la censure, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse dénonce "une espèce de chantage", ce lundi, sur France Inter. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-13-janvier-2025-2831589

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00:00Avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la présidente LR de la région Île-de-France,
00:05ancienne candidate à l'élection présidentielle.
00:08Vous pouvez dialoguer avec elle au 01 45 24 7000 et sur l'application de Radio France.
00:16Valérie Pécresse, bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Et bienvenue sur Inter.
00:19On va parler avec vous du discours de politique générale de François Bayrou, du futur budget
00:25de la France et de la région que vous présidez.
00:29Mais d'abord, nous sommes à une semaine de l'investiture de Donald Trump aux Etats-Unis.
00:35Il va prendre le pouvoir accompagné de son puissant lieutenant Elon Musk, nommé ministre
00:42de l'Efficacité gouvernementale.
00:44Pierre Haski en parlait à l'instant.
00:46Quand Musk a promis de démanteler la bureaucratie fédérale, vous aviez tweeté un comité de
00:53la hache.
00:54J'en ai rêvé, Elon Musk va le faire.
00:57Vous êtes toujours aussi enthousiaste à l'idée de voir Musk au cœur du pouvoir américain.
01:02Je vous détrompe tout de suite, je n'ai absolument aucune sympathie pour Donald Trump
01:07et Elon Musk.
01:08Et d'ailleurs j'aurais souhaité la victoire des démocrates aux Etats-Unis.
01:11Mais mon tweet était un signal d'alarme.
01:14Un signal d'alarme parce que la France aujourd'hui est totalement entravée par sa bureaucratie.
01:20Tous les porteurs de projets mettent des années à les concrétiser parce que nous avons
01:26normé, surnormé, renormé, parce que ces ceintures, bretelles, masques à gaz, à chaque
01:36fois qu'il y a un projet, je vous promets, ma vie, c'est essayer de lever des barrières,
01:44des barrières législatives, réglementaires et psychologiques.
01:48Alors oui, je pense que la dé-bureaucratisation de la France, on va parler tout à l'heure
01:52du budget de la France, mais la dé-bureaucratisation, vous savez les Suédois l'ont faite, ça
01:56leur a rapporté un milliard d'euros par an de faire moins de normes.
02:00Pourquoi nous avons réussi les Jeux Olympiques, Monsieur Demorand ? Nous avons réussi les
02:04Jeux Olympiques parce que nous avons fait une trêve bureaucratique, une loi spéciale
02:09pour que toutes les normes étouffantes.
02:11Donc ce qui se passe aux Etats-Unis, ou en Argentine, ou dans tous ces pays qui font
02:18aujourd'hui un comité de l'AH mais qui tapent sur le ministère de l'Éducation,
02:21le ministère de la Culture, vous voyez ce qui se passe avec Javier Amilay en Argentine.
02:24Il y a un vent libéral, très très libéral, libertarien, pour casser tout ça.
02:29Vous êtes favorable à ça ? Il faudrait qu'on fasse ça ?
02:31Non, moi, vous connaissez tout à fait, puisque vous avez rappelé que j'avais été candidate
02:35à la présidentielle, vous connaissez le cœur de mon projet, moi je crois que l'État
02:39a trois missions principales.
02:40Éduquer, protéger, soigner.
02:43Éduquer, protéger, soigner.
02:44Et que ces trois missions, il ne les exerce plus correctement.
02:47Et il ne les exerce plus correctement parce que nous gaspillons l'argent public dans
02:51des normes et dans des procédures qui nous font perdre du temps.
02:54Pourquoi j'ai tiré le signal d'alarme sur Musk ? Parce que les Etats-Unis ont déjà
02:58fait un plan anti-inflation sous Joe Biden.
03:01Maintenant, ils vont encore déréguler.
03:03Qu'est-ce qui va se passer avec nos entrepreneurs, nos chercheurs, nos talents ? Mais évidemment
03:08parce que quand on voudra faire un projet hydrogène aux Etats-Unis, ça prendra six
03:11mois.
03:12En France, ça prend cinq ans.
03:13Quand on voudra développer un nouveau médicament aux Etats-Unis, ça prendra quelques années.
03:19En France, ça prendra dix ans.
03:20C'est à cause des normes environnementales, Valérie Pécresse, et des principes de précaution.
03:24Mais Madame Salamé, pas que environnementales.
03:25Je donne un exemple très concret la semaine dernière.
03:28J'ai 100 élèves de plus qui vont arriver sur le territoire d'Achères, dans les Yvelines.
03:33C'est un territoire populaire, il faut que je construise une extension du lycée.
03:37C'est en zone inondable.
03:39Alors on a tout fait, c'est sur piloti, c'est parfait, c'est fait exprès.
03:44Sauf qu'il y a un fonctionnaire d'Etat qui avait décidé qu'on n'était pas vraiment
03:50sûr quand même que l'extension d'un lycée était un bâtiment d'intérêt général.
03:56Ça se discute, Madame Salamé, que le lycée est d'intérêt général.
03:59Et donc, il voulait interdire l'extension.
04:02Et donc j'allais me retrouver avec 100 élèves, tout seul, sur le carreau, parce que moi je
04:07veux agir.
04:08Mais alors, heureusement, j'ai un préfet des Yvelines qui a fait une réunion et qui
04:11a remis tout le monde des cœurs.
04:12Mais vous voyez, on dépend de la bonne volonté, de tous ceux qui veulent dénormer.
04:17On entend votre message sur la bureaucratisation et vous explique que c'est pour ça.
04:21Si les Etats-Unis accélèrent, on sera derrière.
04:23Et on va décliner.
04:25Mais c'est un cri d'alarme.
04:27Oui, on a compris que ce tweet, qui était un tweet élogieux pour Elon Musk, c'était
04:31un tweet de choc.
04:32Voilà, très bien.
04:33Et de choc, pour faire réagir.
04:35D'ailleurs, ça a fait réagir.
04:36Et ça a fait réagir.
04:37Et vous voyez, c'est notre première question, maintenant sur Elon Musk, parce qu'ils arrivent
04:40là.
04:41Et on va en venir au budget.
04:42Mais c'est terriblement inquiétant, ce qui se passe.
04:43Ces déclarations sur la Grande-Bretagne, sur l'Allemagne, est-ce que l'Europe parle
04:47assez fort contre ça ? Ou elle est tétanisée, l'Europe ?
04:51Surtout, est-ce que l'Europe parle d'une seule voix ? Parce que le vrai problème aujourd'hui,
04:55face à la montée de la Chine, face à la montée des Etats-Unis, c'est qu'on doit
04:59faire bloc.
05:00Et effectivement, il nous faut une régulation des réseaux sociaux.
05:03Moi, j'ai vu…
05:04Ils ne veulent pas.
05:05Ils ne veulent pas réguler.
05:06Elon Musk, vous avez entendu Marx et Kerber ?
05:07Non, je parle de l'Europe.
05:08Vous avez entendu qu'on ne fera pas ?
05:09Evidemment.
05:10Mais c'est extrêmement grave.
05:12La décision de Facebook de s'aligner sur le fait de supprimer les fact-checkers sur
05:17les réseaux sociaux est une décision extrêmement dangereuse.
05:21Et vous le savez bien, en Roumanie, ils viennent d'annuler les élections présidentielles
05:28pour soupçons d'ingérence étrangère, via TikTok.
05:32Avec un inconnu total qui, au bout de trois semaines de bataille sur TikTok, faisait 25%
05:38au premier tour.
05:39Il faut quand même se rendre compte que les ingénieurs du chaos…
05:42Mais est-ce qu'on a le pouvoir d'appliquer nos propres règles européennes en la matière
05:50pour faire pièce aux ingénieurs du chaos ? C'est l'ingénieur du chaos, Musk.
05:54Oui, c'est ça.
05:55C'est Julien Aouda en police.
05:57Et comment est-ce que les populistes arrivent au pouvoir ? En se servant des réseaux sociaux.
06:03Et là aussi, je le dis, on regarde les Etats-Unis, mais regardons la Chine, regardons la Russie,
06:09regardons l'exagérance des bottes russes.
06:11Si on n'arrive pas à réguler et à modérer, parce qu'ils ne veulent pas, et que jusqu'à
06:15nouvel ordre…
06:16Mais nous sommes souverains, nous sommes sur le territoire européen, on a la possibilité
06:20en Europe…
06:21Le Brésil a banni X.
06:22Il faut à terme peut-être bannir X ou TikTok, les Chinois ou les Américains, ou non, vous
06:27n'êtes pas favorables ?
06:28Mais en tout cas, il faut une réunion vraiment de crise au niveau européen pour réfléchir
06:35à ce qu'elle va être la bonne réponse.
06:37La levée de l'anonymat aussi sur les réseaux sociaux devient absolument impérative, on
06:42le voit bien avec tous ces influenceurs qui appellent à la haine de la France, qui appellent
06:46à la violence.
06:47Le fait qu'on ait encore de l'anonymat sur les réseaux sociaux est une faute.
06:51Est-ce qu'on accepterait que les gens se promènent dans la rue avec des cagoules ?
06:55Non ? Alors sur les réseaux sociaux non plus !
06:57Valérie Pécresse, sur le budget, Éric Lombard, nouveau ministre de l'économie, a abaissé
07:03les ambitions de réduction du déficit de Michel Barnier.
07:06On sait que Michel Barnier voulait 60 milliards d'euros d'économie et un retour à 5%
07:12du déficit en 2025.
07:14Avec Éric Lombard, ce sera plutôt 50 milliards et un déficit à 5,4%.
07:22C'est un manque d'ambition selon vous, ou il a raison, dans un contexte de crainte
07:28pour la croissance, dans un contexte de crainte politique aussi ?
07:31Alors, moi j'ai une conviction, et je la partage avec vous, c'est qu'il y a des
07:36réductions de dépenses qui sont bonnes pour la croissance.
07:39Il y a des réductions de normes qui sont bonnes pour la croissance.
07:43Je ne crois pas que multiplier les agences étatiques, multiplier les doublons, les
07:47triplons, comme on le fait en France systématiquement, ce soit bon pour la croissance.
07:53Donc faire l'équation dépenses publiques égale croissance, si c'était vrai, on serait
07:58les champions du monde de la croissance puisqu'on est les champions du monde de la dépense
08:02publique.
08:03Donc le vrai sujet, c'est qu'il faut parler de quelque chose qui est totalement tabou,
08:08la performance publique.
08:10La performance publique, c'est un euro d'argent bien dépensé.
08:14Alors oui, c'est tabou, oui c'est compliqué, parce que la bonne gestion n'a jamais eu
08:21ses lettres de noblesse dans le débat politique français, on s'en fout, c'est l'intendance
08:28qui doit suivre.
08:29Et bien moi je le dis, tous ceux qui pensent qu'on peut faire un étaphore en dépensant
08:34mal l'argent sont des bonimenteurs, parce qu'en réalité, aujourd'hui, on est champion
08:40du monde des impôts et on n'est pas champion du monde des services publics.
08:44Et bien donc ça veut dire qu'il y a du gaspillage, ça veut dire qu'il y a de la surnorme, ça
08:47veut dire qu'il faut tout réorganiser.
08:50Et moi ce que je proposerais volontiers à Éric Lombard, c'est de prendre chaque ministre
08:55et de lui dire, dans votre administration, soyez des chasseurs de gaspillage, supprimez-moi
09:02tout ce qui a une utilité marginale.
09:05Alors rien n'est jamais inutile, rien n'est jamais inutile, c'est d'ailleurs le problème
09:09de la baisse de la dépense publique, rien n'est jamais inutile, mais il y a des choses
09:12qui sont plus utiles que d'autres, et puis surtout, c'est doublon, c'est triplon, c'est
09:15plus possible.
09:16Un seul exemple, l'ADEME, l'ADEME est une magnifique agence pour l'environnement qui
09:21fait plein de choses très belles, 5 milliards de budget, plus de 1000 agents.
09:24Le problème, c'est que tous les projets financés par l'ADEME, quasiment tous, sont cofinancés
09:30par la Banque des Territoires et par les régions.
09:32Ça veut dire qu'il y a trois administrations qui planchent sur les mêmes projets, ça
09:36veut dire qu'on fait trois fois l'instruction, ça veut dire qu'il y a trois dossiers pour
09:40les porteurs de projets, ils deviennent d'un.
09:41Vous prenez l'exemple de l'ADEME, 5 milliards de budget, 1000 personnes qui travaillent,
09:47vous feriez quoi ?
09:48Moi, je supprimerais l'ADEME et je transférerais le budget de l'ADEME aux régions, parce
09:51que les régions ont déjà les services pour faire les instructions puisqu'elles ont
09:54les faits, on instruit les projets de l'ADEME aussi.
09:56Vous dites que vous voulez 5 milliards, vous supprimez l'ADEME.
09:58Ça veut dire qu'on peut aussi faire des économies de structures, parce que si on
10:03supprime une agence, on supprimera tous les frais fixes et tous les frais de structure
10:09de cette agence.
10:10Tous les ministères ont créé des agences, le ministère du sport a son agence du sport,
10:14le ministère des collectivités locales a son agence de collectivités.
10:16Et les 1000 personnes qui travaillent à l'ADEME, vous en faites quoi ?
10:18On les ré-répartit, alors je suis une spécialiste à la région, on a supprimé 15 structures.
10:25Pourquoi j'ai supprimé 15 structures ?
10:27Parce que la gauche m'a laissé 200 lycées totalement vétustes et des transports qui
10:31étaient en capilotade, donc il fallait bien que je récupère de l'argent.
10:34J'ai supprimé 15 structures, et à chaque fois, il y a l'accompagnement social de
10:38la fermeture.
10:39Et on trouve aux personnes qui sont dans ces structures, un nouveau bel emploi dans la
10:44région.
10:45À ce moment-là, on ne remplace pas les départs en retraite, on les remplace par les personnes
10:50qui ont supprimé la structure.
10:51Pour éviter la censure, pour éviter qu'il se repasse, pour lui ce qui s'est passé
10:57pour Michel Barnier, François Bayrou semble prêt à faire des gestes en direction de
11:00la gauche, du PS, sur les retraites, vous le savez, le PS Olivier Faure-Larapella réclame
11:06la suspension de la réforme des retraites, il a dit « je veux entendre le mot suspension
11:08dans le discours de politique générale mardi de François Bayrou ». Pour vous, ce serait
11:12un recul inadmissible si François Bayrou décidait de suspendre la réforme des retraites ?
11:17Surtout ce qui m'attriste, c'est que ce serait finalement le triomphe de la démagogie
11:22et de l'irresponsabilité.
11:24Et ce n'est pas agréable à entendre, mais c'est démagogique de dire que cette réforme
11:30a été, et est toujours, majoritairement rejetée par les Français.
11:34Oui, elle est majoritairement rejetée par les Français parce qu'il y a un certain
11:39nombre de partis politiques, que ce soit à gauche ou au rassemblement national, qui
11:43disent aux Français ce qu'ils ont envie d'entendre.
11:46Et vous savez, un homme d'État, ce n'est pas quelqu'un qui pense à la prochaine
11:49élection, ce n'est pas quelqu'un qui essaie de se rendre populaire pour gagner une élection.
11:53Un homme d'État, c'est quelqu'un qui prépare, mais oui, mais qui travaille pour
11:57les générations futures.
11:58Mais là, il veut éviter la censure, vous le savez.
12:00Madame Salamé, vous qui êtes une journaliste, vous qui regardez tous les pays autour de
12:05nous, vous qui, comme Pierre Haski, levez un petit peu la tête et regardez ce qui se
12:09passe dans le monde.
12:10Est-ce que vous pouvez me dire que cette réforme des retraites, le fait qu'on doive travailler
12:15plus longtemps, c'est une décision idéologique du gouvernement ou c'est une décision purement
12:22arithmétique et démographique ? Tous les pays autour de nous sont en train de passer
12:26à 67 ans parce que, tout simplement, nous allons vivre plus longtemps et que nous sommes
12:31moins nombreux à travailler.
12:33Donc le sujet, aujourd'hui, il est juste.
12:36Je ne dis pas que la réforme est parfaite.
12:39Vous parlez du fond de la réforme et vous dites « on va tous augmenter la durée de
12:44travail, il faut qu'on le fasse, il ne faut pas reculer ».
12:45Il faut surtout dire la vérité aux Français.
12:48J'entends bien, on a eu un très très long débat sur la réforme porté par Elisabeth
12:53Born.
12:54Là, maintenant, la question, j'ai envie de vous dire, elle n'est même plus idéologique
12:56ou elle n'est même plus sur le fond de la réforme.
12:58Elle est sur l'EPS demande un geste.
13:01François Bayrou va-t-il accorder ce geste et suspendre, retrouver un autre mot, un synonyme
13:07de suspendre, pour éviter d'être censuré ? C'est ça la question, elle est politique.
13:12Vous vous trouverez malheureux, mais c'est comme ça que ça se passe.
13:14L'opposition n'est pas chantage et concession n'est pas reculade.
13:18Moi, je crois encore que le Premier ministre peut aller voir le parti socialiste et leur
13:24dire « cette réforme n'est pas parfaite ».
13:25Oui, il y a des sujets sur lesquels on peut retravailler et notamment la pénibilité,
13:30et notamment les carrières hachées des femmes, et notamment l'emploi des seniors ou les
13:35carrières longues.
13:36Bien sûr, on peut renégocier, mais on ne peut pas dégrader l'équilibre financier
13:39de la réforme.
13:40Il ne faut pas suspendre, c'est ce que vous dites.
13:42Alors que le parti socialiste arrive avec une solution de rechange, mais il n'arrive
13:46pas avec une solution de rechange, il fait une espèce de chantage en disant « c'est
13:49ça ou rien ».
13:50Moi, je crois que l'intérêt du pays, c'est qu'on dise vraiment les choses aux
13:55français et pas qu'on leur fasse prendre des vessies pour des lanternes.
13:58Je vais vous la poser plus clairement la question, si jamais, demain, dans son discours de politique
14:02générale, il dit « je suspends la réforme des retraites d'Elisabeth Borne », est-ce
14:05que vous appelez les députés LR de votre camp à censurer François Bayrou ?
14:10Moi, je pense que dans ces conditions, surtout, la droite ne peut plus participer à ce gouvernement.
14:15Parce que c'est un gouvernement qui irait contre les valeurs qu'elle porte, les valeurs
14:20de responsabilité vis-à-vis des générations qui nous suivent.
14:23Si nous mettons en faillite notre système de retraite, mais à ce moment-là, c'est
14:30les retraités d'abord.
14:31Nous, on n'a plus de retraite.
14:32Et si jamais on veut continuer à payer les retraites des retraités, c'est les jeunes
14:35générations qui vont trinquer.
14:37Et pas, excusez-moi de vous dire, mais tout ça arrive au pire moment.
14:40Vous avez vu les marchés.
14:41Les marchés sont extrêmement instables.
14:43Vous avez dit vous-même, « Monsieur Trump va arriver au pouvoir aux Etats-Unis ».
14:46Enfin, on risque de se rendre des postes très d'intérêt.
14:49C'est très fort.
14:50Ce que vous dites, c'est très fort.
14:51C'est que vous dites, si jamais, demain, il parle de suspendre la réforme des retraites,
14:54il faut que Bruno Retailleau quitte le gouvernement, en gros.
14:56Écoutez, je ne suis pas Bruno Retailleau, mais moi, je parle en tant que femme de conviction.
15:01Je parle en tant que femme de conviction.
15:03Et bien que Bruno Retailleau fasse des choses excellentes au gouvernement et apporte au
15:07gouvernement, évidemment, ce que j'appelle de mes voeux, c'est-à-dire le retour à
15:11l'ordre.
15:12Le retour à l'ordre à nos frontières, dans la rue.
15:15Mais il faut aussi le retour à l'ordre dans nos comptes.
15:17C'est impératif.
15:18Le mur de la dette, ce n'est pas une fiction.
15:21Et le mur de la dette, on va s'écraser dedans.
15:23Et quand les taux d'intérêt remonteront, parce qu'ils vont remonter.
15:26Vous savez, j'étais ministre du budget au moment de la crise des dettes souveraines
15:29en 2011.
15:30Je sais ce que c'est de voir les taux d'intérêt qui explosent.
15:32Et bien quand les taux d'intérêt explosent, on se retrouve dans la situation effectivement
15:36de la Suède, de l'Argentine, de l'Irlande.
15:37On entend votre message.
15:38Si jamais c'est suscrément, il faut quitter, il faut que la droite quitte le gouvernement.
15:42Ce sera très dur.
15:43Valérie Pécresse, on voulait aussi vous entendre sur les tensions diplomatiques entre la France
15:48et l'Algérie.
15:49Trois Algériens, une franco-algérienne, récemment interpellée pour avoir mis en ligne
15:54des contenus haineux envers notre pays, incitant notamment à brûler vif, tuer, violer l'un
16:01de ses influenceurs, a été expulsée vers l'Algérie jeudi, mais renvoyée le jour
16:06même par les autorités algériennes en direction du territoire français.
16:11Bruno Retailleau réagit en estimant que l'Algérie cherche à humilier la France.
16:17Est-ce aussi votre lecture ? Et est-on à deux doigts de la rupture des relations diplomatiques
16:24avec l'Algérie ?
16:26Ce qui est clair, c'est que depuis l'arrestation de Boalem Sansal et l'interdiction de territoire
16:32de cet influenceur algérien, dont on peut d'ailleurs s'interroger sur le fait de
16:37savoir si tout ça n'est pas une campagne orchestrée, parce que quatre, cinq, six influenceurs
16:43qui en même temps se mettent aux quatre coins de l'Hexagone à dire des horreurs
16:49sur la France et à appeler à l'ultra-violence.
16:52Je ne crois pas trop aux coïncidences, surtout sur les réseaux sociaux, donc on sent que
17:00le pouvoir algérien veut établir un rapport de force avec la France.
17:03Moi je crois qu'on ne peut pas courber l'échine et baisser la tête, je pense qu'il faut
17:06tenir tête.
17:07Je pense que la bonne réponse, ce n'est pas évidemment de prendre des mesures qui
17:13vont porter atteinte à tous les franco-algériens ou à tous les Algériens de France.
17:20Mais dénoncer l'accord franco-algérien de 68, vous en pensez quoi ?
17:24C'est l'arme ultime.
17:25Mais je pense qu'avant il y en a une autre, il y a l'accord de 2013, celui qui autorise
17:30tous les dignitaires algériens à circuler librement, à venir se faire scolier en France
17:35dès lors qu'ils ont un passeport diplomatique.
17:39Et puis je pense quand même que c'est le pouvoir algérien qui est responsable aujourd'hui
17:43de cette montée des tensions, donc c'est le pouvoir algérien qu'on doit sanctionner
17:47en premier et je pense que ce sera plus douloureux.
17:50Ils apprendront ce que c'est d'aller se faire soigner ailleurs qu'en France.
17:55Valérie Pécresse, quelques questions sur l'Île-de-France, parce qu'on a beaucoup
17:58de questions sur l'appli d'Inter, évidemment sur les transports, sur le prix des transports
18:02à chaque fois que vous venez, c'est la même chose, mais c'est important pour les
18:06Français et ça coûte cher.
18:07Depuis le 1er janvier, tout trajet en métro, train ou RER en Île-de-France est au même
18:11tarif.
18:12Question de Sam, bonjour Madame Pécresse, je suis usager des transports parisiens, je
18:16ne comprends pas l'augmentation des tarifs, nous sommes aujourd'hui à 1 000 euros par
18:19an, les usagers sont fatigués, quand cela va-t-il s'arrêter ?
18:22Mais c'est complètement le contraire, aujourd'hui nous faisons une petite révolution dans les
18:28transports en Île-de-France, nous faisons une révolution parce que nous allons passer
18:32de 50 000 tarifs à un ticket unique à 2,50 euros sur le métro, train, RER, qui fait
18:393 millions de gagnants, 3 millions de franciniens qui vont payer moins cher, ce qui habite dans
18:43la Grande Courne, pas les parisiens.
18:45Tous ceux qui sont à partir de la zone 3, c'est-à-dire de la moyenne et de la Grande
18:49Couronne.
18:50Et puis, nous faisons aussi la baisse de tous les tarifs des bus et des trams, c'est-à-dire
18:55que tous les parisiens qui ne prennent que le bus ou le tram vont payer seulement 2 euros.
19:00Là aussi, ça fait encore 1 million de gagnants.
19:02Qui va financer cette réforme ? Pourquoi je l'ai faite ? Elle est appuyée sur une
19:07vision, cette réforme du tarif unique.
19:10La vision que tous les franciniens ont la même dignité, tous les franciniens doivent
19:14avoir la même liberté de se déplacer, tous les franciniens doivent avoir l'égalité
19:17des chances.
19:18Et quand on habite à Provins, à Grigny ou à Mante-la-Jolie, on a les mêmes droits
19:23qu'un parisien du cœur de Paris.
19:25C'est une réforme extrêmement sociale, totalement écologique, puisque vous le savez,
19:29on ne peut plus se déplacer en voiture en Ile-de-France, donc c'est pour inciter à
19:34prendre les transports en commun.
19:35Et pour votre auditeur, Sam, je lui dis, vous ne l'avez pas vu, mais nous avons fait
19:41un pass spécial pour les franciniens qui s'appelle « Liberté Plus ». Avec ce pass,
19:46vous payez 20% moins cher et toutes les correspondances sont gratuites.
19:50Donc j'invite Sam à prendre Liberté Plus, il payera moins cher et ceux qui financent
19:56cette réforme, c'est les visiteurs et les touristes qui eux payeront plein pot.
20:00Je l'assume, parce que les franciniens, avec leurs impôts, ils payent toutes les
20:03modernisations des transports et voilà pourquoi on a fait cette réforme.
20:08Question d'une auditrice, Caroline, sur l'application Radio France, j'aimerais
20:12demander à Valérie Pécresse les vraies raisons de la nouvelle augmentation du pass
20:16Navigo.
20:17Le service ne s'améliore pas, il y a tous les jours des retards et problèmes sur toutes
20:21les lignes.
20:22De plus, nos salaires n'augmentent pas et il devient impossible de payer un pass aussi cher.
20:26Alors d'abord, je rappelle que le pass Navigo, il est remboursé à 50% par l'employeur.
20:34Jusqu'à 75% par l'employeur, c'est une demande que j'avais faite au gouvernement
20:39de Madame Borne et elle l'a acceptée.
20:41Donc c'est entre 22,20 et 44,40 euros par mois pour se déplacer en illimité sur toute
20:50l'île de France.
20:51Alors moi ce que je lui réponds…
20:52Vous avez un employeur qui paye la moitié.
20:5490% des dépenteurs de Navigo ont un employeur qui paye la moitié.
20:59Les autres, c'est des artisans et des indépendants qui le déclarent en frais professionnels.
21:02Non, le pass Navigo, c'est un pass pour les travailleurs.
21:06Celui qui est le pass pour les occasionnels, c'est le Liberté Plus dont je viens de
21:09vous parler.
21:10Et l'idée, pourquoi le pass Navigo augmente ? Mais il augmente de manière très modérée.
21:16Donc après le remboursement employeur, un euro de plus par mois.
21:21Pourquoi il augmente ?
21:22Parce que nous faisons la révolution des transports.
21:25Parce que l'année dernière, nous avons ouvert une ligne neuve entière, la ligne
21:2914 jusqu'à Orly Aéroport.
21:31Parce que nous ouvrons cette année le RERE de Saint-Lazare à la Défense qui va permettre
21:35de désaturer le RERA, le RERB et le RERB.
21:38Vous avez besoin d'argent.
21:39Nous avons besoin d'argent, mais surtout, j'ai fait un accord extrêmement puissant
21:44avec Madame Borne et Monsieur Beaune.
21:46Si je n'avais pas fait cet accord, grâce auquel les entreprises contribuent et les
21:50collectivités locales contribuent, ce n'est pas un euro d'augmentation qu'on
21:53aurait eu cette année, c'est 10 euros d'augmentation.
21:55Parce que financer les nouveaux métros, ça coûte cher.
21:58Il reste 30 secondes.
21:59Je lui dis, et tous les indicateurs des transports aujourd'hui s'améliorent.
22:02La SNCF et la RATP ont recruté massivement, on a des nouveaux lacrosse qui arrivent.
22:07Sur l'accessibilité, vous aviez dit pendant les JO, je veux lancer le métro pour tous,
22:12un chantier titanesque de 20 milliards sur 20 ans pour permettre aux personnes handicapées
22:16d'accéder au métro.
22:17On en est où ?
22:18Alors nous lançons d'ores et déjà tout seul la région, l'étude de la ligne 6,
22:25pour nous c'est la première ligne qu'on doit pouvoir rendre totalement accessible.
22:29Mais j'appelle toujours l'État et la ville de Paris à contribuer à cette étude.
22:33Ils ne veulent pas.
22:34L'État à ce stade est très prudent.
22:36Cela dit, je comprends, étant donné qu'il n'y a pas d'économie faite sur tout ce
22:39qui ne sert à rien, évidemment les projets prioritaires vont prendre du retard.
22:43Les municipales à Paris approchent, Anne Hidalgo ne sera pas candidate à sa propre
22:46succession.
22:47Rachida Dati est votre candidate à vous ?
22:50Écoutez, à ce stade, moi je ne vois qu'une seule chose, si on veut gagner Paris, il faut
22:54se rassembler.
22:55Et il faut se rassembler très largement.
22:57Derrière Rachida Dati ?
22:58Derrière la candidate qui sera la mieux placée et à ce stade je crois que c'est Rachida
23:03Dati.
23:04Et bien merci Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France, merci d'avoir
23:08été à notre micro.

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