Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
Des besoins sexuels plus importants chez les hommes ? Les jeunes coucheraient de plus en plus tôt ? À l'inverse, ne feraient-ils plus l'amour ? Marie Bergström, sociologue, réagit aux idées reçues sur la sexualité des jeunes.

Le livre "La sexualité qui vient : jeunesse et relations intimes après #MeToo", dirigé par Marie Bergström, est disponible aux éditions La Découverte.

Catégorie

📚
Éducation
Transcription
00:00Les jeunes coucheraient de plus en plus tôt.
00:02Les hommes auraient des besoins sexuels plus importants que les femmes.
00:04Je suis sociologue et je vais démonter ces idées.
00:08Le porno est la première source d'informations chez les jeunes.
00:10Non, plus de 9 jeunes sur 10 disent, moi j'ai appris des choses de par mes partenaires.
00:14Les amis, les profs en sont cités, les séries, également les réseaux sociaux.
00:18Plus de 80% des hommes disent avoir regardé de porno dans l'année,
00:22mais c'est la moitié d'entre eux qui vont dire que le porno est une source d'informations.
00:25Donc finalement, les jeunes eux-mêmes vont un peu relativiser le porno comme une source d'informations.
00:30On apprend des choses sur la manière de faire du sexe.
00:33Les jeunes ne font plus l'amour.
00:34On entend que c'est une génération non-sexe, que beaucoup de jeunes se disent asexuels,
00:38c'est-à-dire qu'ils et elles n'ont pas de désir ou d'attirance.
00:40Tout cela n'est pas vrai.
00:42Le nombre moyen de partenaires sexuels avant 30 ans a très fortement augmenté.
00:47Chez les femmes, entre 2006 et 2023, on passe de 4 à 8 partenaires cités.
00:52Chez les hommes, on passe de 8 à 12.
00:53L'asexualité, en fait, ça concerne une toute petite minorité de jeunes.
00:57C'est moins de 1% qui vont se définir comme asexuels.
01:00Les hommes ont plus de besoins sexuels que les femmes.
01:02Cette idée a été majoritaire il y a 20 ans.
01:04Aujourd'hui, c'est au contraire une majorité de jeunes qui ne sont pas d'accord avec cette idée.
01:08Chez les 18-29 ans, 63% des jeunes rejettent l'idée que les hommes auraient des besoins sexuels plus importants que les femmes.
01:15Il y a deux choses qui peuvent expliquer ce changement d'attitude.
01:17D'un côté, le mouvement MeToo et sans doute beaucoup de personnes, et notamment beaucoup de jeunes,
01:21se sont mis à poser des questions, à s'interroger sur le genre, la sexualité et l'inégalité des sexes en matière d'intimité et de sexualité.
01:29Une deuxième explication, c'est aussi qu'aujourd'hui, les femmes ont plus de partenaires sexuels que par le passé.
01:34Les femmes, aujourd'hui, font preuve pour elles-mêmes et vis-à-vis des autres d'une sexualité affirmative.
01:39Et sans doute, beaucoup de jeunes se disent,
01:40mais à cette idée que les hommes ont des besoins plus importants, ça ne colle pas à mes expériences.
01:44Les jeunes couchent de plus en plus tôt.
01:46L'âge médian d'entrée dans la sexualité a plutôt augmenté.
01:49Pour les jeunes nés entre 2002 et 2004,
01:51l'âge médian d'entrée dans la sexualité est de 18,3 pour les femmes et de 17,9 pour les hommes.
01:59Alors que 10 ans plus tôt, à peu près, c'était 17,5 pour les femmes et 17,3 pour les hommes.
02:05Il y a un effet très spécifique, un effet conjoncturel pour cette jeunesse
02:08qui ont eu 18 ans pendant la crise sanitaire, où les confinements et les limitations de mouvement
02:12ont fait que cette entrée dans la sexualité s'est faite plus tardivement.
02:15Il y a aussi le mouvement MeToo.
02:16C'est fort possible qu'une partie des jeunes, et notamment une partie des jeunes femmes,
02:20se sont mis à se questionner par rapport à la sexualité.
02:22Et peut-être cela a changé leur manière d'envisager et entamer leur entrée dans la sexualité.

Recommandations