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Une jeune femme sur cinq ne se considère pas comme hétérosexuelle, selon une étude de l'Ined publiée ce mercredi 30 avril, qui évoque un effet possible du mouvement MeToo et une plus grande acceptation des minorités sexuelles en France.

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Transcription
00:00Comme promis, cette grande enquête sur la sexualité des jeunes.
00:02Grande enquête et chamboulement, on va le voir, c'est le dossier de ce 20h BFM.
00:06Bonsoir, Aurore Malé-Karras.
00:08Merci beaucoup d'être avec nous.
00:09J'espère que je prononce bien votre nom.
00:10Parfait.
00:11Parfait.
00:11Docteur en neurosciences et sexologue.
00:13Votre livre, Cerveau, sexe et amour, aux éditions Humaine Science.
00:17Je vous donne le chiffre qui interpelle depuis que cette étude a été révélée ce matin.
00:22Ça concerne, je le rappelle, cette enquête, les 20-29 ans.
00:25Une jeune femme sur cinq dit aujourd'hui qu'elle ne se considère pas comme hétérosexuelle.
00:30Une jeune femme sur cinq, elle est homo, elle est bi, elle est pansexuelle.
00:34C'est-à-dire qu'elle est attirée par quelqu'un, quel que soit son sexe.
00:37Si je vous livre ce chiffre brut, qu'est-ce que vous en faites ?
00:41Eh bien, ce chiffre est en cohérence avec d'autres études internationales
00:46qu'on va avoir aux États-Unis ou d'autres pays d'Europe comme au Danemark.
00:49Et sans grande surprise, en réalité, avec ce qu'on peut trouver sur le terrain.
00:54C'est-à-dire, sans grande surprise, avec ce que vous voyez, vous, par exemple, dans votre cabinet ?
00:57Tout à fait, ou ce que des collègues observent.
00:59Et c'est une génération qui s'est construite post-MeToo avec des stars qui osent parler de leur bisexualité,
01:08comme Lady Gaga, comme Billie Eilish.
01:11Et donc, du coup, sans grande surprise, cette génération ose explorer de nouvelles modalités de relations
01:18et, du coup, vont questionner leur état au sexe.
01:22Je reviendrai sur ce mot de « oser », mais il est important.
01:25On est allé poser la question à un certain nombre de Français, justement,
01:28voir comment ils réagissaient face à ça, comment ils vivent les choses.
01:31Vous allez voir, les femmes en parlent beaucoup plus librement.
01:35C'est simple.
01:36Les hommes ont refusé de répondre face caméra à nos journalistes aujourd'hui.
01:41Je ne sais pas si c'est de plus en plus, parce que ça a toujours été le cas, du coup,
01:46mais je ne pensais pas qu'ils existent plus, c'est peut-être qu'ils s'assument plus,
01:50parce qu'ils ont toujours existé, à mon avis.
01:52Je pense qu'on en parle plus par rapport avec les réseaux sociaux, etc.
01:56Mais j'ai toujours évolué dans un milieu où c'était un sujet assez ouvert.
02:01Du coup, ça ne me surprend pas particulièrement.
02:05Je pense qu'il ne faut pas trop non plus se mettre la pression par rapport à ça.
02:10Je pense qu'on aime si on veut.
02:14Je parlais de différence hommes-femmes.
02:1637% des femmes, dans cette étude, disent avoir été attirées par les deux sexes.
02:2018% chez les hommes seulement.
02:21Est-ce que là aussi, ça correspond à ce que vous voyez, vous ?
02:24Alors, c'est exactement ce qui est dit, c'est que les hommes n'osent pas en parler.
02:28Il y a toujours ce stigma de l'homosexualité qui est toujours encore très honteux.
02:36Et ça a toujours été plus toléré que des femmes et des expériences et osent plus facilement en parler.
02:43Vous parliez des modèles, des stars qui en parlent assez librement et beaucoup plus librement qu'avant.
02:48On a un dernier exemple très français.
02:50Je ne sais pas si vous la connaissez.
02:51Marguerite de la Starac.
02:53Je vous vois me regarder avec des grands yeux.
02:55Marguerite de la Starac qui vient de sortir son dernier single.
02:59Ça s'appelle « Les filles, les meufs ».
03:00Je m'arrête sur cette phrase-là, parce que c'est dans le refrain.
03:09« Je me sens plus tranquille quand il y a des filles dans la teuf ».
03:12Est-ce que c'est précisément ça aussi, la génération post-MeToo ?
03:15Oui, c'est vraiment…
03:17En fait, il faut vraiment comprendre que ce que d'ailleurs la science a démontré,
03:21c'est qu'on va parler d'orientation sexuelle au pluriel.
03:24Et j'aime beaucoup le titre que vous avez mis, c'est la vie affective.
03:27Et donc, on va parler de vie affective et de vie sexuelle.
03:30Et on peut tout à fait être excité sexuellement avec des personnes
03:34avec lesquelles on n'a pas envie d'être amoureux,
03:36avec lesquelles on n'a pas envie d'être en couple.
03:37Et c'est vraiment cette pluralité d'orientation qui est mesurée dans ces études.
03:42Amélie ?
03:42Là, on parle des 20-29 ans. Est-ce que finalement, ils ne font pas exploser les cases ?
03:47Parce qu'en fait, il peut y avoir des allers-retours.
03:48Et vous l'avez dit, c'est les orientations sexuelles.
03:51Par ailleurs, c'est aussi une génération qui a grandi avec une star mondiale
03:55comme Kirsten Stewart, qui est la star de Twilight.
03:58Tous les gens qui nous regardent, qui ont entre 20 et 29 ans, savent de quoi je parle.
04:01Qui vient de se marier avec son épouse, qui a été avant avec des compagnons.
04:05Et ça pose de problèmes à personne.
04:06Donc juste l'idée de sortir des cases.
04:08Oui, c'est tout à fait ça.
04:09Et c'est vraiment, on vient questionner simplement l'hégémonie de l'hétérosexualité
04:14comme si c'était le seul modèle.
04:17Sans le renier, mais simplement expliquer qu'à côté de ça, il y a d'autres possibilités.
04:22Point.
04:22Vous diriez que pour certains, et c'était le commentaire qui a été fait par ceux qui ont réalisé l'étude,
04:27l'hétérosexualité, pour certains, serait devenue moins désirable ?
04:31Alors je n'irais peut-être pas jusque-là, c'est juste que ça n'est plus l'obligation.
04:38Et on n'a pas à se conformer à cette norme sociétale qui était là, plus pour des visées démographiques et procréatives.
04:48Donc on s'autorise des expériences, est-ce que vous disiez Olivier ?
04:50Vous parliez d'une étude qui porte sur les jeunes femmes.
04:53Est-ce qu'il y a aussi, de par la libération de la parole, de nombreux témoignages de femmes,
05:00qu'elles soient connues ou pas, montrent la dimension violente qu'il peut y avoir dans la sexualité
05:07et dans le rapport aux hommes qu'elles peuvent avoir ?
05:09Est-ce que ça crée aussi une crainte de la part des jeunes femmes d'aller vers cet univers masculin
05:14qui apparaît comme beaucoup plus compliqué, voire toxique ?
05:18Alors, c'est une vraie question qui a été posée vraiment en science,
05:20de savoir s'il y a un rejet de l'homme ou du masculin dans l'exploration.
05:24En fait, on se rend compte que non, c'est vraiment plus une exploration individuelle.
05:30On est aussi à l'ère du développement personnel et donc on est poussé à cette espèce de consumérisme, d'exploration.
05:38Et on va voir ça sur même toutes les pratiques sexuelles actuellement.
05:41On va avoir aussi cette nouvelle génération qui va aller explorer d'autres choses
05:44que simplement d'autres genres ou d'autres sexes.
05:48La vie est devenue volatile, on n'est plus dans la même entreprise pour 50 ans,
05:51on ne vote plus pour le même parti pendant toute sa vie et c'est la même chose.
05:54Tout fout le con, mon bon Dieu !
05:56Tout fout le con, tout s'éparpille, tout s'envole, c'est le XXIe siècle.
05:59C'est juste une toute petite question.
06:01Les garçons ne le disent pas, mais en fait, est-ce que les chiffres sont les mêmes pour les garçons ?
06:05Alors, les chiffres, ils ne le disent pas non plus dans les études.
06:07On a toujours un petit peu smé les calages.
06:09Oui, mais il y a une ouverture qui est en train de se faire progressivement chez les hommes.
06:14Voilà, ce sera le mot de la fin pour ce thème-là.
06:16Merci beaucoup, Marie-Carras, d'avoir été avec nous ce soir en direct dans ce 20h BFM.
06:2020h BFM.

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