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00:00L'invité d'ici matin, Clémentine Autain, cofondatrice du mouvement L'Après et députée de Seine-Saint-Denis Thibaud Delmarle.
00:06Bonjour Clémentine Autain.
00:07Bonjour.
00:07Il y a quelques jours en Ardèche, depuis hier en Dordogne, demain à Agen, vous débutez un tour de France pour vendre votre livre,
00:14mais pas que, c'est aussi pour la prochaine présidentielle.
00:18Vous êtes donc candidate pour représenter la gauche en 2027. Pourquoi vous ?
00:23Je veux d'abord que nous ayons un cadre commun de rassemblement pour se donner toutes les chances de gagner cette prochaine élection présidentielle.
00:34Donc pour l'instant, mon énergie est engagée à créer ce cadre, parce qu'il ne vous a pas échappé que le spectacle de division est en marche
00:41et qu'il est temps d'en finir avec cette division.
00:44Le cadre, il va de où à où, dans la gauche ?
00:46Je crois qu'on n'est pas en état de poser des exclusives.
00:49Le Nouveau Front Populaire était un cadre de rassemblement de toutes les gauches et tous les écologistes.
00:54Moi, c'est ce cadre-là que je souhaite voir advenir.
00:58Lucie Casté a donné un rendez-vous le 2 juillet.
01:01J'y serai, comme beaucoup d'autres.
01:03Et je pense qu'il faut enclencher une dynamique, se mettre au travail,
01:07et essayer que le tour de table soit le plus complet possible.
01:11Ça va être crédible, justement, un rassemblement de toute la gauche, de Jean-Luc Mélenchon à François Hollande.
01:19Nous l'avons fait. Nous l'avons fait il y a un peu moins d'un an.
01:23Et il n'y a aucune raison de ne pas continuer dans cette voie.
01:279 millions de personnes sont venues aux urnes.
01:30Et l'extrême droite devait tout emporter.
01:32Et nous sommes arrivés en tête.
01:33François Hollande, lui, voit plutôt deux candidatures.
01:35Une candidature de gauche progressiste et une candidature un peu extrême avec Jean-Luc Mélenchon.
01:40On a bien compris que beaucoup souhaitaient rejouer le match des deux gauches irréconciliables.
01:46Mais quand on a l'extrême droite aussi haute, quand on a la menace trumpiste sous nos yeux,
01:52je crois que notre responsabilité, c'est être à niveau de ce tragique de l'histoire.
01:57Vous faites partie des dissidents de LFI.
01:58Vous avez quitté la France insoumise.
02:00Vous êtes chez les écologistes maintenant à l'Assemblée nationale.
02:02Comment est-ce que vous, vous pourriez justement rassembler alors que vous avez eu récemment cette rupture avec la France insoumise ?
02:09Par ce que je porte.
02:11Moi, je veux incarner une gauche franche, une gauche collective.
02:16Et je pense que mon profil est garant aussi d'une transformation profonde.
02:23C'est mon histoire, à la fois sociale et écologiste.
02:26Mais vous savez, il y aura une méthode de désignation de la candidature.
02:30En tout cas, j'y travaille avec d'autres.
02:32Ça serait quoi ? Des primaires ?
02:33Ça peut être une primaire, ça peut être un consensus.
02:36Une fois qu'on a dit primaire, on n'a pas tout dit.
02:38Donc, le plus important pour l'instant, c'est de se mettre autour d'une table, de travailler.
02:42Et justement, d'avoir un groupe de travail qui réfléchit à la meilleure méthode.
02:45Vous l'avez annoncé chez nos amis de France Bleu, d'ici 3 mardes, il y a quelques jours,
02:48cette candidature pour représenter la gauche à la prochaine présidentielle.
02:51J'ai répondu avec honnêteté à une question.
02:53Est-ce que vous seriez candidate s'il y avait une primaire ?
02:55Vous avez dit oui, donc vous l'avez annoncé.
02:56J'ai dit sans doute, oui.
02:57Voilà.
02:57Et alors, comment est-ce qu'on a réagi depuis votre entourage chez les autres chefs de parti ?
03:02Je ne suis pas sûre que c'était une grande surprise.
03:06Je n'ai jamais caché que je travaillais depuis, j'allais dire de longs mois,
03:10mais on est sans doute plutôt en années.
03:12Je fais partie de celles et ceux qui peuvent rassembler, donc je suis au travail.
03:17Et aujourd'hui, en étant en Dordogne, ça participe aussi d'une façon de me nourrir.
03:22Hier, à Saint-Martial, où on a dû changer de salle d'ailleurs, il y avait beaucoup de monde.
03:26Donc, ça donne aussi l'idée qu'on n'est pas simplement submergé par l'extrême droite.
03:30Il y a aussi beaucoup d'énergie dans toutes les ruralités que je vois, dans les quartiers populaires.
03:37Parce que vous êtes député de Seine-Saint-Denis, de région parisienne, d'un département très urbain.
03:42Ici, vous êtes en Dordogne, un département très rural, où la gauche est historiquement implantée,
03:47mais qui a largement perdu aux dernières législatives.
03:49Trois députés à Rassemblement National pour un député de gauche.
03:52Comment est-ce que vous, peut-être vous qui représentez cette gauche des villes, des banlieues,
03:57allez-vous reconquérir un département comme le nôtre ?
04:01Moi, ce qui m'intéresse, c'est ce qui peut fédérer.
04:04C'est comment on fait société tous ensemble.
04:07Et surtout, je constate qu'il y a beaucoup de problèmes dont l'origine de la difficulté est la même.
04:15Et c'est pourquoi je crois dans l'esprit public pour remettre sur pied notre pays.
04:19L'esprit public, c'est quoi ? C'est l'économie de la mise en commun,
04:22c'est un État stratège, capable justement d'organiser la satisfaction des besoins,
04:27et c'est l'exigence démocratique.
04:29Quand on rentre dans le concret, on se rend compte de quoi il manque ?
04:33Il manque de services publics ?
04:35On me parle de l'hôpital, des transports.
04:40L'autre difficulté, c'est évidemment l'incapacité de l'État à faire face aux défis industriels,
04:46à la question de l'emploi, au soutien de l'artisanat, des commerces de proximité.
04:50Quand on laisse tout au marché, quand c'est le libre marché qui fait tout,
04:55à la fin, on voit la situation dans laquelle on se retrouve.
04:59La rentabilité aux commandes, il y a des territoires où c'est attractif,
05:04des secteurs dans lesquels le marché veut bien investir,
05:08et le reste est laissé pour contre.
05:09Donc pour moi, la ruralité, elle subit cette loi du marché,
05:13particulièrement parce que cela creuse non seulement les inégalités sociales entre les individus,
05:18mais aussi les inégalités entre les territoires.
05:20Mais pourquoi ces sujets-là, justement, le fait que les services publics soient moins performants,
05:26les délocalisations, les plans sociaux, sont des sujets...
05:30Le Rassemblement National s'en est emparé et a en partie gagné grâce à ça aux dernières élections.
05:35Pourquoi est-ce que vous, vous avez perdu sur ces sujets-là ?
05:38Alors, il a gagné...
05:39Moi, j'appelle celles et ceux qui nous écoutent à regarder concrètement
05:43ce que propose l'extrême droite sur ces sujets.
05:45Enfin, je veux dire, l'extrême droite vote toujours et propose toujours des restrictions budgétaires.
05:53C'est-à-dire que toute la logique libérale de marché et de réduction de la dépense publique
05:58est également celle de l'extrême droite.
06:00L'extrême droite, ce qu'elle dit en revanche, c'est « on est chez nous ».
06:03Elle essaie de redonner de la fierté et de la dignité
06:06à des populations qui se sentent légitimement abandonnées, humiliées, par le « on est chez nous ».
06:12Mais c'est un « on est chez nous » qui est à l'exclusion des autres.
06:15Pas simplement l'exclusion d'un ennemi...
06:19Vous avez cherché cette fierté-là, vous n'arrivez plus à le faire ?
06:22Je pense que nous avons les moyens de le faire.
06:25Le « nous » que j'appelle de mes voeux, qui doit redonner de la dignité et de la fierté,
06:30c'est celui du collectif, c'est celui de l'esprit public, c'est celui du bien commun,
06:35c'est celui de la solidarité et de l'égalité.
06:37Vous voyez, d'un côté, c'est la guerre des identités, je vous assure qu'à part la guerre civile,
06:41je ne sais pas où on va avec ça, c'est très dangereux et on le voit avec Trump,
06:44aujourd'hui concrètement.
06:45Et de l'autre côté, ce projet qui apportera une transformation profonde du pays,
06:52c'est celui qui vise à raviver le bien commun, le collectif et l'égalité sociale et territoriale.
07:02Et ça, c'est vraiment une autre logique, c'est une logique qui combat la marchandisation du monde
07:07et qui veut partager les richesses.
07:10Merci beaucoup Clémentine Autain d'avoir été avec nous ce matin.
07:11Vous êtes la cofondatrice de l'après, députée NFP de Seine-Saint-Denis.
07:16Et donc, vous êtes ce soir à 18h30 à la filature de Lille, à Périgueux avec Pascal Martin,
07:20peut-être justement pour continuer à écrire un peu plus ce programme
07:23qui va, en tout cas, vous souhaiter représenter la gauche pour les prochaines élections.
07:26Très heureuse, en tout cas, d'être avec Pascal Martin pendant ses jours en Dordogne,
07:29mon ex-collègue et ami.
07:31Merci d'être passé, en tout cas, dans les studios d'ici Périgueux ce matin.
07:34Interview à réécouter, vous le savez, sur l'appli, ici.