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00:00Il est 7h41, on reçoit ce matin Thibaud Delmarle, la présidente de la Coordination rurale de Dordogne.
00:06De France pardon, du syndicat national, c'est moi qui vous induit en erreur.
00:10Bonjour Véronique Lefloch.
00:11Bonjour.
00:11Merci d'être avec nous.
00:13Ce matin, dans une semaine précisément, commence le scrutin pour ces élections à la Chambre d'agriculture.
00:18Vous êtes venue rencontrer les adhérents et les sympathisants ici dans notre département.
00:23Vous pouvez gagner ici en Dordogne ?
00:26Eh bien tout à fait, les agriculteurs et les représentants de la Coordination rurale de Dordogne sont prêts pour prendre la Chambre d'agriculture.
00:34Il n'y a pas que dans la région parce que justement nous avons déjà trois départements, la Vienne, la Haute-Vienne, le Lot-et-Garonne.
00:42Et je pense que tous les agriculteurs doivent comprendre qu'on n'a jamais essayé en globalité la Coordination rurale
00:49et qu'il faut ce changement pour que justement la politique agricole, la politique du territoire puisse changer
00:56et qu'on ait non pas une ferme bientôt tous les cinq kilomètres mais qu'on garde un maillage d'exploitation vraiment regroupé pour qu'on ait cette unité dans l'agriculture.
01:06Vous, le syndicat à l'échelle nationale, la Coordination rurale, vous avez vu la délégation Périgourdine l'année dernière faire du bruit dès le début de l'année
01:15et puis pendant le convoi vers Rungis, on l'a suivi ici à la radio, est-ce que c'est cette mobilisation particulière qui vous a convaincu peut-être qu'ici vous alliez pouvoir faire quelque chose ?
01:29Disons que toutes ces actions menées par nos agriculteurs de Dordogne parlent aux agriculteurs en général.
01:38C'est là qu'ils ont compris que la Coordination rurale était le seul syndicat à réellement défendre les agriculteurs, ça leur parle.
01:46Ici dans la région Périgourdine, toutes les productions sont atteintes, jusqu'aux viticulteurs, donc la dernière fois que je me suis déplacée ici, c'était bien dans une ferme qui fait du vin
02:00et j'ai bien compris toutes ces difficultés quand vous avez la grêle, quand vous avez le gel, quand finalement même avec ces productions, il n'y a pas que celle-là qui est noble, vous ne vous en sortez plus alors oui tout le monde se sent concerné et tout le monde.
02:14Vous nous dites que c'est les solutions, les gens ont bien compris, qui viennent de la Coordination rurale.
02:19Ce qu'on a surtout vu l'année dernière avec la Coordination rurale, c'est vos méthodes d'action, des méthodes d'action très spectaculaires parfois par certains accusés de violentes ?
02:27Je ne pense pas que nos actions soient violentes, c'est plutôt les moyens déployés face à nous qui sont violentes et qui s'inscrivent dans de la provocation.
02:36Quand on met face à vous des CRS en nombre bien plus important que les agriculteurs, quand on met des blindés, quand on va jusqu'à même mettre des hélicoptères,
02:46encercler nos agriculteurs qui voulaient monter jusqu'à Rungis et dont faisaient partie certains de Dordogne, on a franchement des actions, c'est une répression qu'on n'a jamais vue depuis 30 ans face à la Coordination rurale.
03:01On se demande d'où viennent ces consignes justement pour que la Coordination rurale ne perce pas.
03:06Or ce n'est pas ça qui va nous arrêter et au contraire les agriculteurs comprennent tous qu'on veut nous arrêter parce que justement on est là prêts pour le changement.
03:14Des actions chocs donc et vous dites que vous êtes prêts à prendre la chambre avec des solutions, pourtant ici c'est la FDSA qui est à la tête de la chambre historiquement.
03:27Une fédération qui dit de toute façon nous on est un syndicat de dossiers, on travaille, on n'est pas là pour faire du bruit, à la CR on fait beaucoup de bruit mais on ne travaille pas tant que ça.
03:35Alors je pense que la Coordination rurale quand elle est encore là montée sur Paris ces derniers jours avec des demandes simples, l'alignement de la réglementation française sur la réglementation européenne,
03:46quand on agit pour justement de revoir tout notre système social, quand on agit pour les réserves d'eau, tous les problèmes d'irrigation, quand on agit sur les retraites,
03:56parce que justement 85% des retraites, du SMIC pour les retraites ou l'alignement sur les 25 meilleures années alors même que ça ne fera pas progresser le niveau des retraites,
04:06nous on est bien au-delà, il nous faut un minimum 100% du SMIC, il faut tenir compte de la pénibilité, il faut justement encourager par une rente viagère pour les agriculteurs qui vont partir et installer des jeunes,
04:20il faut justement qu'on évite cet agrandissement parce que le modèle qui est aujourd'hui défendu va conduire à une agriculture industrialisée, financiarisée, soumise à l'agro-industrie et nous on défend justement l'indépendance pour garder, récolter cette liberté.
04:36Là l'enjeu de ces élections, ce sont des élections professionnelles qui souvent n'y a pas beaucoup de participation, la participation est assez faible, j'imagine que c'est l'un des enjeux pour vous de faire participer ceux qui habituellement ne votent pas ces élections professionnelles ?
04:54Tout à fait, même si en agriculture le taux de participation est bien plus important, je pense qu'aujourd'hui beaucoup d'agriculteurs, soit ils vont bien et puis ils ne se sentent pas concernés, soit ils se disent que ça n'a jamais marché, non je suis là pour leur dire justement, c'est l'occasion, c'est la seule chance qui nous est donnée, ça ne s'est jamais vu depuis 30 ans et il faut qu'ils aient en tête ce déclin des 10 dernières années où on a perdu 100 000 exploitations, on a perdu 1 million de vaches en France,
05:21on a fermé un tiers de nos abattoirs en 10 ans, ça continue, et bien demain ça touchera peut-être toutes ces fermes qui vont bien, alors se dire qu'aujourd'hui on va bien, mais demain s'il n'y a pas de prix, alors notre ferme non plus n'a pas de prix, parce qu'il n'y aura pas de repreneurs, donc voilà, je pense que la coordination rurale a anticipé tout ça depuis 30 ans, elle s'est construite en 30 ans et aujourd'hui elle est prête.
05:42Il est 7h47, vous écoutez ici Périgord, ce matin la présidente nationale de la coordination rurale, Véronique Leclocq, Le Floc est dans le studio d'ici matin, elle répond à vos questions Thibaud Delmarle.
05:52Et demain dans notre département c'est le président national de la FNSEA, Arnaud Rousseau qui sera ici en Dordogne pour la campagne évidemment, pour ses élections, on sait que la coordination rurale aime aller au devant d'Arnaud Rousseau, on l'a vu à Agin, il a dû être exfiltré, il est parti entouré de policiers,
06:11est-ce que vous partagez, vous présidente de la coordination rurale, ces méthodes de certains adhérents de la CR ?
06:18Alors je pense que tous les agriculteurs, pas seulement locaux, mais tous les agriculteurs de France peuvent comprendre que des agriculteurs, qu'ils soient syndiqués ou pas, veuillent aller à la rencontre d'un chef d'entreprise.
06:30Un chef d'entreprise...
06:31C'est pas simplement à la rencontre ?
06:32A la rencontre, mais échangé, parce que justement ils viennent de découvrir dans un de ces bâtiments des céréales importées d'Ukraine, et ce même chef d'entreprise défend aussi soi-disant les agriculteurs.
06:44Donc on se demande de quel côté il est, du côté de l'industrie ou du côté des agriculteurs ?
06:48Mais dans tous les cas, pour cette journée-là, c'était échanger et comprendre pourquoi ces importations, alors qu'on a toutes ces productions en France.
06:56Là il vient en Dordogne, qu'est-ce qu'il va se passer pour eux ? Est-ce que vous savez si les agriculteurs de Dordogne, de la CR, comptent aller le voir demain ?
07:03Alors je pense que Rémi Dumores, notre président du département, notre tête de liste pour la coordination rurale, est prêt ou serait prêt à un face-à-face avec Arnaud Rousseau comme interlocuteur.
07:18Sauf que je crois qu'ils en organisent un, mais entre eux. Donc je pense qu'un face-à-face, c'est vraiment parler d'idées concrètes pour que justement chacun puisse mesurer les différences.
07:26Merci beaucoup Véronique Leflocq d'avoir été avec nous ce matin. Vous êtes donc la présidente nationale de la coordination rurale.
07:33Vous avez rencontré les adhérents, les sympathisants du syndicat dans notre département et les députés aussi hier. Merci d'avoir été avec nous ce matin.
07:40Merci.