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00:00 Les Côtes d'Issy vous présente ce matin un restaurant bien particulier à Bordeaux.
00:03 Nous sommes rue Côtes-Rouge.
00:05 Il s'agit du resto Marie Curie.
00:07 Curie comme l'épice.
00:08 Les employés sont toutes des femmes issues de l'immigration.
00:10 Et on va en parler ce matin, Kévin Blondel, avec l'une de ses confonatrices.
00:14 Bonjour Sandrine Clément.
00:15 Bonjour.
00:16 Marie Curie, c'est un restaurant, c'est un traiteur, mais pas seulement.
00:20 C'est quoi votre raison d'être ?
00:21 Notre raison d'être, on a comme mission de valoriser ce qu'on appelle le matrimoine culinaire
00:27 des femmes réfugiées issues de l'immigration.
00:29 Que ce soit dans un restaurant, comme vous l'avez dit, ou à travers des prestations traiteurs.
00:36 Mais aussi au sein d'une association et à travers un programme de formation à l'entreprenariat culinaire
00:42 pour les femmes toujours issues de l'immigration qui souhaitent créer leur propre entreprise de traiteur indépendant.
00:48 Je vous arrête, vous parliez de matrimoine.
00:49 C'est quoi le matrimoine ?
00:50 Le matrimoine, c'est un savoir-faire qui est transmis de mère en fille.
00:54 Ces femmes, elles ont un précieux savoir-faire culinaire qui a été transmis de génération en génération.
01:01 De mère en fille et de tante en petite-fille.
01:03 Et on est attaché à ce mot matrimoine.
01:07 On veut vraiment mettre sur le devant de la scène ces femmes qui ont ce magnifique savoir-faire
01:15 et qu'on veut valoriser au sein de la cuisine.
01:18 Qui viennent de pays où traditionnellement c'est plutôt la femme qui cuisine ?
01:20 Alors oui, à la maison !
01:22 Et nous justement, on va travailler avec elles, on va s'appuyer sur leur savoir-faire
01:28 et on va les professionnaliser pour leur permettre de faire de cette passion,
01:33 parce que c'est une passion pour elles, d'en faire leur métier.
01:37 Elles viennent d'où ?
01:38 De différents pays, ça va du Congo-Brazzaville au Tadjikistan,
01:44 en passant par la Turquie, l'Île Maurice, j'en oublie le Brésil.
01:52 Ah oui, effectivement, c'est très hétéroclite comme cuisine, ça fait des spécialités très différentes au final.
01:56 Exactement, ça fait une carte variée au restaurant, avec des offres très différentes,
02:05 mais toujours pleines d'épices non pas fortes, comme on peut parfois le penser.
02:15 Donc il y a un fil rouge assez commun quand même.
02:16 L'idée c'est aussi de leur donner un bagage nécessaire, vous parliez de la formation,
02:19 par exemple en comptabilité, entre autres, pour qu'elles entreprennent à leur tour, c'est important pour vous ?
02:24 Tout à fait, parce que déjà c'est une demande de leur part,
02:27 et puis elles ont besoin de se professionnaliser,
02:33 donc on a créé un programme de formation qui dure 4 mois, il y a 2 sessions par an,
02:40 on accueille 12 porteuses de projets à chaque fois,
02:43 et on va autant les faire monter en compétence sur la partie entrepreneuriale
02:48 que sur la partie de technique culinaire en cuisine,
02:52 donc pour monter en compétence sur leur cuisine.
02:57 Là où beaucoup de restaurants d'insertion, ça existe d'ailleurs, font des contrats courts,
03:01 vous vous les recrutez en CDI, justement parce que vous ne visez pas que l'insertion ?
03:06 Non, en fait on n'a pas envie de s'en séparer de ces femmes.
03:08 Vous ne voulez pas qu'elles s'envolent ?
03:10 Oui, pour voler de leurs propres ailes, bien sûr qu'on sera très heureuse
03:14 si elles décident de créer leur entreprise, monter leur restaurant ou autre,
03:18 mais il y a tout un travail avant de formation, de professionnalisation,
03:23 et on le fait au sein du restaurant et de la partie traiteur,
03:28 et après dans la formation pour l'entrepreneuriat culinaire.
03:33 Elles arrivent par le biais d'associations, par votre réseau associatif,
03:36 elles gagnent la même chose que dans un restaurant traditionnel ?
03:39 Tout à fait, elles sont en CDI et on a donc fait un maillage du territoire
03:45 pour les recruter, pour les identifier via de nombreuses associations avec lesquelles on travaille.
03:53 On s'appuie beaucoup sur des partenaires du territoire,
03:55 c'est très important de travailler en collaboration avec d'autres partenaires.
03:59 Et vous lancez un appel au don d'ailleurs ?
04:01 Oui, pour cette formation on a besoin de financement
04:05 et vous pouvez faire un don sur le site internet Marie Curie,
04:10 il y a une page sur l'association et vous pouvez faire un don.
04:13 Et on trouvera le lien aussi sur francebleu.fr tout à l'heure.
04:15 Merci Sandrine Clément, cofondatrice de ce restaurant Marie Curie,
04:19 Restos Sociales et Solidaires à Bordeaux. Belle journée !