Avec Arnaud Benedetti, Politologue et rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire
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00:01Cette ambiance, c'est celle qui règne à gauche après le 1er mai.
00:04Un 1er mai particulièrement mouvementé, notamment sur les pavés parisiens,
00:08après que le stand du Parti Socialiste eût été attaqué par des éléments d'extrême-gauche.
00:12Rien ne va plus à gauche. Est-ce que le nouveau Front Populaire est mort et enterré ?
00:15On en parle avec notre invité, Arnaud Benedetti. Bonjour.
00:19Bonjour.
00:20Bienvenue sur Sud Radio. On est ravis de vous retrouver,
00:22comme à chaque fois vous êtes politologue, redacteur en chef de la revue Politique et Parlementaire.
00:28Est-ce qu'on peut dire que le divorce est définitivement acté
00:31entre le Parti Socialiste et les autres partis de gauche ou pas ?
00:35Il faut être très prudent. Vous savez, la gauche, entre les élections,
00:38est très souvent traversée de fractures.
00:40Et quand les élections arrivent, la gauche arrive en général à se recoaguler et à s'unir.
00:46Donc c'est quelque part une sorte de récurrence dans l'histoire des gauches en France.
00:50Ce qui est sûr, c'est qu'on voit néanmoins depuis pratiquement les élections législatives
00:57de printemps dernier, une gauche qui est quand même soumise
01:01à des tensions de plus en plus grandissantes.
01:05Et ce qui s'est passé ce 1er mai, on est une énième illustration.
01:11Oui, mais une étape de plus aussi, parce que vous parlez de tensions grandissantes.
01:15Là, cette fois-ci, elle était physique le 1er mai à Paris, cette tension.
01:18Jérôme Gatch, député socialiste de l'Essonne, qui a été expulsé quasiment manu militairi,
01:24traité de salle sioniste.
01:26Les socialistes accusent certains manifestants d'avoir poussé carrément des insultes antisémites.
01:31Ça, c'est une première dans les tensions à gauche.
01:34Oui, enfin, des tensions à gauche dans des manifestations entre différents courants de gauche
01:39a déjà existé par le passé.
01:41Je rappellerai que M. Glucksmann, l'année dernière, lors d'un cortège, il me semble aussi,
01:46du 1er mai à Lyon ou à Saint-Étienne, je ne sais plus exactement,
01:49avait lui aussi rencontré un certain nombre de problèmes avec des opposants de gauche.
01:54Donc, ce n'est pas fondamentalement une nouveauté.
01:56Ce qui est sûr, c'est que ce qui pèse aujourd'hui sur la gauche,
02:00c'est d'une certaine façon l'importation du conflit israélien à Gaza,
02:06qui manifestement, j'allais dire, renforce ces dissensions et ces tensions.
02:12Et ce qui s'est passé, en effet, ce 1er mai, est d'une gravité assez exceptionnelle
02:17puisqu'on voit bien que M. Gage a été visé parce qu'il s'appelle d'abord M. Gage vraisemblablement
02:23et que les positions qu'il a pu prendre concernant Israël sont des positions totalement orthogonales
02:29de celles qui sont défendues, par exemple, par la France insoumise,
02:31même si la France insoumise se défend d'avoir participé au saccage du stand du Parti Socialiste.
02:37Mais ça, c'est vrai que vous avez fait un parallèle.
02:39Vous avez dit que ce n'est pas la première fois.
02:40Vous avez dit l'an dernier, par exemple, Raphaël Glucksmann a été aussi pris à partie dans une manifestation.
02:45Il y a malheureusement un point commun entre Raphaël Glucksmann et Jérôme Gage.
02:48Ce sont leurs noms de famille.
02:49Et pour le coup, leurs noms de famille sont des noms de famille, des patronymes juifs.
02:53Est-ce que c'est pour ça que ces gens sont visés
02:54ou est-ce que c'est parce qu'ils ne sont pas assez à gauche aux yeux de certains ?
02:57Les deux, vraisemblablement.
03:00C'est-à-dire qu'ils sont considérés comme insuffisamment à gauche, insuffisamment radicaux.
03:06C'est bien le sujet fondamental.
03:08Parce qu'il ne faut pas oublier que M. Gage faisait partie des frondeurs
03:10quand François Hollande était président de la République.
03:16Mais il incarne une gauche qui est une gauche quand même classique,
03:18qui s'inscrit dans le logiciel républicain et universaliste.
03:23Alors ensuite, est-ce que ces tensions constituent un point de rupture ?
03:28Parce qu'en fait, c'est la question que vous me posez.
03:30Moi, je suis beaucoup plus prudent, en l'occurrence,
03:32parce qu'il est clair que si demain, par exemple, de nouvelles élections avaient lieu,
03:37par exemple des élections législatives,
03:39ne sait-on jamais compte tenu de l'instabilité du pays aujourd'hui sur le plan institutionnel,
03:43je suis de ceux qui pensent que, malgré tout,
03:46la gauche repartirait dans une configuration peu ou prou assez proche
03:50de celle qui a été la sienne lors des dernières élections législatives.
03:54Parce que, tout simplement, pour le Parti Socialiste,
03:56ça reste, qu'on le veuille ou non, entre autres,
03:59malgré les difficultés qu'il a dans sa relation avec les plus radicaux,
04:02c'est-à-dire une des conditions de sa survie sur le plan électoral
04:05et notamment sur le plan législatif.
04:07Est-ce que ça veut dire que, pour vous, en ce moment,
04:09les socialistes jouent la comédie lorsqu'ils disent qu'un pas était franchi,
04:12qu'on ne peut pas venir en arrière ?
04:14Il ne joue certainement pas la comédie,
04:16mais vous savez, encore une fois,
04:18l'histoire de la gauche a toujours été une histoire à la fois de tensions,
04:22de divisions, de fractionnements,
04:24et puis, au moment des élections, en règle générale,
04:27on arrive à se réunir, y compris parfois avec les plus radicaux.
04:31C'est ce qui l'a différencié fondamentalement de la droite de ce point de vue-là.
04:35Donc, ceux qui considèrent que la page du nouveau Front populaire
04:38serait définitivement tournée, je crois,
04:41quelque part font preuve d'une anticipation
04:45qui pourrait être affirmée par la réalité des faits
04:48si demain, encore une fois, on se retrouvait
04:50avec des élections législatives, voire des élections...
04:55Alors, les élections présidentielles, c'est un autre sujet.
04:57En tout cas, en matière d'élections législatives,
04:59je pense que les conditions d'union
05:00restent malgré tout encore très fortes.
05:02Alors, on a parlé des socialistes avec vous, Arnaud Benedetti,
05:05on a parlé des insoumis, on a parlé aussi des manifestants d'extrême-gauche.
05:08On n'a pas parlé des verts, on n'a pas parlé des écologistes.
05:12Entre ces deux parties, vous avez Marine Tondelier.
05:14Elle a semblé hésiter.
05:17On lui a demandé s'il y avait un antisémitisme d'extrême-gauche.
05:20Elle n'a pas voulu répondre au début chez nos confrères d'RTL.
05:22Elle a fini par le reconnaître hier,
05:24presque en s'excusant d'avoir quasiment lâché Jérôme Gage.
05:28Pourquoi ?
05:31Je ne sais pas.
05:32Je pense que les verts, de toute façon,
05:34globalement, quand on regarde l'arc à gauche,
05:37sont finalement majoritairement plus proches
05:39de la France insoumise que du Parti socialiste.
05:45Les hésitations et les tergiversations de Mme Tondelier
05:49viennent quelque part confirmer ce que je vous disais.
05:51C'est-à-dire qu'on n'insulte pas l'avenir
05:53parce qu'on ne sait pas de quoi l'avenir sera fait.
05:56On sait que, de toute façon, on aura besoin des uns et des autres,
05:59par exemple, pour maintenir un groupe parlementaire.
06:01Donc, ça signifie aussi cela, cette tergiversation.
06:05Ensuite, Mme Tondelier a manifestement rétro-pédalé
06:08quelques heures plus tard.
06:10La nuit, certainement, pourtant, conseille.
06:12Mais il n'en demeure pas moins que, quelque part,
06:14les dégâts, d'une certaine façon, sont causés.
06:17Ça montre que, du côté des verts,
06:20et en tout cas de la direction des verts,
06:21on a du mal à nommer les choses.
06:24Mais la réalité, c'est pourtant, quand même,
06:26si M. Gage est visé plus particulièrement, encore une fois,
06:29cette horizon des positions qu'il prend concernant,
06:34entre autres, Israël.
06:35– Oui, mais pardon, je suis toujours un petit peu gêné d'entendre ça,
06:38parce qu'on parle des positions prises, entre autres,
06:40par un Jérôme Gage sur Israël.
06:43On ne peut pas parler d'un partisan de Benjamin Netanyahou
06:46quand on parle de Jérôme Gage.
06:47– Ah, mais on est d'accord.
06:49On est totalement d'accord.
06:50– Alors, quelles sont les positions qu'il a pu prendre,
06:53qui poseraient problème à une partie de la gauche,
06:55qu'on aille au bout des choses ?
06:57– Tout simplement, M. Gage nomme les choses.
07:01Quand il dit que le Hamas est une organisation terroriste,
07:04que le Hamas est une organisation qui nie l'existence d'Israël,
07:09que le Hamas a commis des crimes de guerre,
07:12et des crimes vraisemblables contre l'humanité,
07:15le 7 octobre dernier,
07:16il, finalement, j'arriverai à dire…
07:20– C'est pour avoir dit ça, d'après vous,
07:21qu'il a été chassé de la manifestation ?
07:23– Fait une lecture, fait une lecture.
07:25Je ne suis pas sûr qu'il ait été chassé uniquement.
07:27Il n'y a pas qu'un paramètre.
07:28Il n'y a pas que ce paramètre.
07:30Mais si vous voulez, la gauche est aujourd'hui fracturée
07:32par la communautarisation de la société française.
07:35C'est très intéressant.
07:36La gauche qui, d'une certaine façon,
07:38vis-à-vis de ce phénomène de communautarisation,
07:41a eu du mal quand même, malgré tout,
07:43à tenir les positions républicaines, universalistes
07:46qui sont historiquement les siennes,
07:48se retrouve aujourd'hui traversée
07:50par ces logiques de communautarisation,
07:52qui sont des logiques qui traversent aussi
07:53la société française,
07:55et qui viennent la fracturer d'une certaine manière.
07:58Il y a aujourd'hui un courant à gauche,
08:00c'est le LFI notamment,
08:01et aussi du côté des Verts,
08:03qui est plutôt sur une logique,
08:05qui est une logique communautaire.
08:07Alors que quelqu'un comme M. Gage,
08:09qui appartient à une gauche,
08:11j'allais dire classique, historiquement républicaine,
08:14est sur une position qui, de ce point de vue-là,
08:16est totalement opposée à la position de LFI.
08:19Eh bien, on continuera à en parler,
08:21pourquoi pas, avec vous.
08:21Merci beaucoup, Arnaud Benedetti.
08:23Merci.
08:24Politologue, rédacteur en chef
08:25de la revue Politique et Parlementaire.
08:27Sous-titrage Société Radio-Canada
08:28Sous-titrage Société Radio-Canada