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00:00:00Chers amis internautes, bonjour, bonsoir, que la paix soit avec vous mes amis, et avec votre esprit.
00:00:09Deuxième spectacle en live dans cette deuxième vague de confinement, ouais, avec ma moumoute de l'imaginaire.
00:00:17Tout le monde devrait avoir une moumoute de l'imaginaire par les temps qui courent, elles sont d'ailleurs disponibles en boutique.
00:00:24Oui, alors certains vont me dire, Diodo, qu'est-ce qui se passe ?
00:00:30Oui, le monde va mal, mais oui, mais on dirait un dépressif, t'es là pour nous faire marrer.
00:00:33Même les dépressifs ont des moments de clairvoyance, même s'ils cassent les couilles de manière générale.
00:00:39Et puis on a une part de responsabilité dans la situation dans laquelle nous sommes.
00:00:43Il faut arrêter un petit peu, 5 minutes, on dit donc, wow, wow, wow, wow, wow, hey, hein ?
00:00:47Bien sûr qu'on a une part de responsabilité.
00:00:49Je ne sais pas ce qu'on est devenu, je ne sais pas comment ça se passe.
00:00:52On est devenu des esclaves consentants, putain, des veaux.
00:00:57Je ne sais pas si ce sont les vaccins qu'ils nous donnent, tu sais, à la maternelle.
00:01:01Il y a un problème, arrêtez vos conneries, putain.
00:01:05De Gaulle disait, les Français sont des veaux.
00:01:07Même pas, le veau, il a encore un peu de libre-arbitre.
00:01:10Tu vois, il va faire, ouais, ouais, il se passe quelque chose.
00:01:12Il y a un petit peu de...
00:01:14Non, même le mollusque a plus, si tu veux, de liberté, de mouvement.
00:01:19Non, essaye de le confiner, le mollusque, tu vas voir.
00:01:23Ah ben, tu pourras toujours essayer.
00:01:25Non, on est devenu moins que rien.
00:01:28Même les flics, hein, nous prennent pour des cons, quand même.
00:01:32Dans le domaine, le flic, c'est quand même pas de lumière.
00:01:35Attends, attends.
00:01:38Regarde le regard d'un flic, tu vois bien que tu n'es pas en plan phare.
00:01:42Ça se voit tout de suite.
00:01:43En astronomie, on appelle ça le regard d'un flic, on appelle ça un trou noir.
00:01:48Non, non, moi, je suis originaire d'une région en Afrique, la forêt équatoriale.
00:01:52J'en parle souvent parce que j'adore.
00:01:54Ah, je me sens bien dans cette forêt.
00:01:57Eh bien, dans cette forêt, la fonction même de flic n'existe pas.
00:02:01Je sais qu'il y a de l'en trouver, hein, il n'y en a pas.
00:02:03Alors, un mec qui vient te demander ton identité dans la jungle,
00:02:08on appelle ça un fou, d'ailleurs, il ne vit pas très vieux, il faut être honnête.
00:02:13Enfin bon, 135 balles, vous vous rendez compte, où est-ce qu'on en est rendu aujourd'hui ?
00:02:19135 euros parce que tu n'as pas ton masque,
00:02:22alors qu'il disait quelques mois avant que le masque ne servait à rien.
00:02:26Oh, putain.
00:02:28Ouais, ouais, moi, j'ai un pote, il habite Paris.
00:02:30Tu me diras, déjà, il a tout faux, on n'habite pas Paris.
00:02:32Bon, l'autre, pendant les phases de confinement, il fuyait gris clair.
00:02:37Et puis là, il s'est fait choper, il n'avait pas son masque.
00:02:40Il descend en bas de chez lui, à la boulangerie.
00:02:42Voilà, le gars, il est...
00:02:43Non, mais attends, tu es Parisien, donc tu te dis, bon, il est en chausson, c'est chez moi, quoi.
00:02:48Non.
00:02:48Il y a un flic qui l'attendait, planqué derrière les taillis, comme ça,
00:02:51enfin, derrière un vieux pot de fleurs pourri, on est à Paris, il avait dit...
00:02:54La nature n'existe plus.
00:02:57Et donc, il l'a vu sans masque.
00:02:58Oh, l'homme aux chaussons, on l'a vu, là !
00:03:00Merde.
00:03:01Il a dit quoi ?
00:03:02Oui, il ne savait pas quoi dire.
00:03:04Il n'avait pas son masque, 135 ballons.
00:03:06Il était énervé.
00:03:07Il m'a dit, dieu d'eau, je te jure, je l'aurais insulté.
00:03:10Je lui dis, bien sûr, mais tu n'as pas le droit.
00:03:12Bien sûr.
00:03:14Tu n'as pas le droit d'insulter un flic qui a outrage.
00:03:17Ça peut t'amener loin.
00:03:19C'est pourquoi ?
00:03:20Mais dans l'imaginaire, évidemment, tu peux te lâcher.
00:03:22Dans l'imaginaire, on peut encore s'exprimer.
00:03:25Il me dit, comment ça ?
00:03:25Ben, dans l'imaginaire, tu aurais pu lui dire ce que tu voulais.
00:03:28Dans ta tête, quoi.
00:03:29Il ne faut pas que ça sorte.
00:03:30Qu'est-ce que tu lui aurais dit, je lui dis ?
00:03:32Il est comme ça pour rigoler, quoi.
00:03:33Il me dit, je lui aurais dit, fils de pute.
00:03:36Putain.
00:03:37Eh, ça marche, fils de pute, évidemment, c'est pas...
00:03:41Mais bon.
00:03:43Et quoi encore ?
00:03:44Puis je sentais, il était chaud, je le poussais, tu sais.
00:03:46Puis il me dit, tu crois que tu me fais peur avec ton flingue à ta ceinture,
00:03:52avec ton uniforme d'enculé, va te faire sauter par ta mère, pédée ?
00:03:57Je lui dis, oui, mais là, c'est quasiment homophobe, ton truc.
00:03:59Donc, même lui, il a dit, oui, parce que j'étais énervé.
00:04:02Je lui dis, oui, mais...
00:04:03Je lui dis, t'as pas le droit, t'as pas le droit, hein.
00:04:05Dans la réalité, ce qui s'est passé, c'est qu'il a signé son truc, merci, monsieur l'agent,
00:04:09il a pris sa prune et puis il a dans son cul, quoi.
00:04:13Non, il n'y a que dans l'imaginaire, où on peut encore essayer de s'exprimer.
00:04:17Combien de temps ?
00:04:17Il ne veut pas te répondre.
00:04:18Ah, moi, je suis...
00:04:19Combien de temps ?
00:04:20Moi, je me suis fait choper l'autre jour.
00:04:23J'avais pas mon attestation d'enculé, là.
00:04:26Et puis le flic, alors, j'ai pas cherché à discuter, tu sais.
00:04:30Puis il m'a regardé comme ça et puis dans l'imaginaire,
00:04:34qu'est-ce que je lui mettais à ce fils de pute ?
00:04:37Eh bien, à un moment donné, il l'a vu.
00:04:40Oui, dans mon regard !
00:04:41Il m'a regardé comme ça et il m'a dit, mais il y a outrage.
00:04:44J'ai dit, c'est pas faux.
00:04:48Mais j'ai dit, on est sur le terrain de l'imaginaire, vous pouvez rien faire.
00:04:51La loi m'autorise dans l'imaginaire, encore !
00:04:53Combien de temps ? On ne peut pas te dire.
00:04:55Mais à m'exprimer comme je veux.
00:04:57Ah, il était baisé.
00:04:59Il a sorti son code pénal, il l'a vu, il l'avait dans le cul.
00:05:02Il m'a dit, bon, ça va, vous vous croyez malin ?
00:05:06Ah, je lui ai dit, à côté de vous, ça ne va pas être très compliqué, il faut être honnête.
00:05:10Eh, puis il m'a dit, circulez.
00:05:11Et puis je suis parti avec un large sourire.
00:05:14Et alors là, je suis renvoyé dans l'imaginaire.
00:05:17Ta mère, la pute, je suis remonté 25 générations avant Vercingétorix.
00:05:24Je lui ai pourri sa sain.
00:05:26Ah, je lui ai l'habillé pour l'hiver.
00:05:30Ah, c'est pour ça.
00:05:31Alors certains vont me dire, ouais, mais dieu d'eau, c'est vulgaire ton spectacle.
00:05:35Bien sûr, c'est vulgaire.
00:05:36Vous allez voir, c'est une heure et demie de vulgarité de fils de pute, de je t'enculs de ta mère.
00:05:40Mais bon, qu'est-ce que je te dise ?
00:05:42C'est autorisé.
00:05:45C'est vulgaire, mais ce n'est pas cynique.
00:05:47C'est ce que je dis à chaque fois.
00:05:48Le cynisme, c'est ce qui est en train de tuer ce monde.
00:05:51Il ne faut pas rêver.
00:05:51Et puis la société, on est plein de cyniques, pute.
00:05:55L'huissier, je dirais même que c'est l'apôtre du cynisme, tu sais.
00:05:59Ouais, l'homme a tout fait du cynisme.
00:06:02Quelle saloperie, putain, l'huissier.
00:06:05Tu sais, il vient.
00:06:06Et puis il m'envoie toujours.
00:06:06Moi, il se trouve que j'ai un abonnement avec renouvellement automatique chez les huissiers.
00:06:10Ouais, à cause de Vesquets, enfin des trucs.
00:06:13Et il m'envoie toujours des courriers.
00:06:15Cher monsieur Mbala Mbala, je suis cher à ses yeux.
00:06:19Et ça se termine par cordialement.
00:06:22Et puis entre les deux, il t'a tout nettoyé, bloqué tes comptes.
00:06:25Enfin bon, t'as compris.
00:06:27Non, c'est vrai qu'on est arrivé à un niveau...
00:06:31Non, je ne sais pas où ça va.
00:06:32Qu'est-ce que tu veux là, le confinement, tout ça ?
00:06:36Macron, non mais je crois, c'est l'exemple du cynisme aussi.
00:06:39On ne peut pas ne pas parler de Macron.
00:06:42C'est le cynisme absolu, toi, avec cette histoire de Covid-19.
00:06:47Au mois de mars, il ne faut pas mettre de masque.
00:06:50Après, c'est obligatoire, 135 balles.
00:06:52Ils ont fait n'importe quoi.
00:06:53Ils sont poursuivis par les flics, par tout le monde, par les êtres soignants.
00:06:58Et l'autre, il la ramène encore.
00:06:59On a bien géré la crise.
00:07:03Maintenant, j'applaudis.
00:07:05Qu'est-ce que je te dise ?
00:07:05En tant qu'humoriste, j'ai trouvé encore plus culotté, si tu veux, que Achille Zavata.
00:07:11Le truc, ils sont capables.
00:07:14Macron, il est parti au Liban.
00:07:16Casser les couilles au Libanais.
00:07:18Les autres, ils ont perdu.
00:07:19Leur monnaie, c'est casser la gueule.
00:07:21C'est la crise économique, là-bas.
00:07:24Et puis l'autre, il arrive, après la bombe, là, qui a tout rasé.
00:07:28Il arrive et puis il refoue.
00:07:29Il les casse les couilles.
00:07:30Il arrive.
00:07:31Allez, les gars !
00:07:32On est tous ensemble !
00:07:34Youpi !
00:07:35Ah, mais t'as...
00:07:37Ah, puis là, avec le confinement, il arrête pas de faire des émissions de télé.
00:07:41Puis comme il fait de l'audimat, il pense que ça nous intéresse.
00:07:44Non, t'as compris ?
00:07:45Alors qu'on en a rien à foutre de ces conneries.
00:07:48Chaque fois qu'il apparaît, moi, j'en peux plus.
00:07:51Oh, putain, t'sais...
00:07:52Dans l'imaginaire, qu'est-ce que je lui mets ?
00:07:54Mais ferme, là, espèce de petite pédale.
00:07:58Ah, va plutôt sucer des bites que nous casser les couilles.
00:08:02Ouais, c'est vrai que je suis un petit peu énervé.
00:08:05Non, non, pendant le confinement, j'ai été un petit peu énervé.
00:08:07Alors, certains vont me dire, calme-toi, Bamboula, t'as un problème avec l'autorité.
00:08:13Pas du tout, fils de pute.
00:08:15C'est simplement que cette autorité n'est pas du tout responsable.
00:08:18Elle n'est pas du tout légitime, je suis désolé.
00:08:21Une autorité, normalement, ça s'impose.
00:08:23Elle s'impose d'elle-même.
00:08:25Je veux dire, tant qu'une pote à mère, t'as pas besoin d'écrire un bouquin pour savoir ça.
00:08:30Tu vois ce que je veux dire ?
00:08:31L'autorité naturelle, c'est le bon sens.
00:08:33Mais bon, qu'est-ce que je te dis ?
00:08:34Il n'y a plus de bon sens.
00:08:36Puis l'autorité française, elle est détenue par des pervers sexuels.
00:08:43Plus ça va, plus c'est terrible.
00:08:45Oh, putain.
00:08:46On l'avait vu avec DSK.
00:08:48Déjà, le gars, DSK, il en foutait partout.
00:08:53Il avait une pression interne.
00:08:56Il tarosait les satellites.
00:08:58Et puis derrière, c'est toute une école.
00:09:00L'école DSK.
00:09:01On l'a vu d'ailleurs avec Griveaux.
00:09:03Ouais, pendant l'élection municipale.
00:09:05Oh, bah Griveaux, un créatif.
00:09:08L'autre, pour lancer sa campagne, il se branlait sur Internet.
00:09:12Même Macron, il a dit, attends, t'es un peu en avance, toi.
00:09:17Calme-toi, rentre chez toi.
00:09:18Parce que là, ça va trop loin.
00:09:20Mais bon, qu'est-ce que je te dise ?
00:09:22Moi, ce spectacle, il a un objectif, c'est de vous regonfler à bloc.
00:09:26On est en plein confinement, c'est le bordel à l'extérieur.
00:09:29Je veux qu'à la fin de cette vidéo, tu vois ?
00:09:33Bon, pas rêver, ça ne changera rien du tout.
00:09:36Mais vous aurez passé une heure et demie au moins un petit peu à rigoler.
00:09:40Parce que c'est vrai qu'on est conscient en plus de ça.
00:09:43Comment on a fait pour se laisser dominer par un groupe de satanistes,
00:09:47pédophiles, de francs-maçons ?
00:09:48Non, non, mais tu vois ce que je veux dire ?
00:09:50Ah, pas de complotisme, pas d'amalien, pas de...
00:09:53Mais bon, quand même, hein, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:09:58Je pense qu'on a toujours su, quelque part,
00:10:02que les autorités organisaient des trucs dégueulasses avec les gosses.
00:10:06On le savait.
00:10:07Ouais, on savait qu'ils baisaient nos gosses, mais bon, bah...
00:10:10La vie continue, on est là, on bosse.
00:10:14Hein, comme on dit, allez, remets-moi un petit martin, Jean-Pierre.
00:10:18Mais bon, il y a eu le confinement.
00:10:21Et là, on s'est repositionnés à l'intérieur de nous-mêmes.
00:10:24On a ruminé.
00:10:25Rumination extrême.
00:10:26On a dit, putain, ils baissent les gosses.
00:10:29Hein ?
00:10:30Tiens, remets-moi un martini, quand même.
00:10:32Non, parce qu'à notre niveau, on savait bien qu'on ne pouvait pas changer les choses.
00:10:36Une personne ne peut pas tout changer.
00:10:39C'est ce que je te dis.
00:10:40Voilà, il faut apprendre à nous mentir.
00:10:43Premier sketch de ce spectacle, ce soir,
00:10:46Eh bien, c'est le mensonge.
00:10:49Dans un monde structuré sur le mensonge,
00:10:52bâti sur le mensonge,
00:10:53il faut apprendre à se mentir.
00:10:56Alors, les personnages que je vais inviter ce soir à cette tribune,
00:11:01eh bien, ils vont s'exprimer sur le mensonge, sur leur parcours.
00:11:05Comment en sont-ils arrivés à un moment de leur vie
00:11:07à choisir ce chemin lumineux du mensonge ?
00:11:10Alors, premier personnage, M. Mbeka.
00:11:13M. Mbeka, voilà, vous pouvez venir.
00:11:15M. Mbeka, bonsoir.
00:11:17Alors, attention, je vais répondre aux questions.
00:11:20M. Mbeka, vous êtes aide-soignant à Paris,
00:11:23dans le 11e, rue du Fauveau-en-Saint-Antoine.
00:11:25Vous êtes dans cet hôpital, dans le 12e.
00:11:28M. Mbeka, voilà.
00:11:30Donc, vous êtes aide-soignant,
00:11:31et vous en êtes arrivé à un moment donné de votre vie
00:11:34à vous dire, il faut que j'apprenne à mentir,
00:11:36il faut que je mente.
00:11:37Comment ça s'est passé ? Racontez-nous.
00:11:39Non.
00:11:44Non, c'est la vérité.
00:11:48À un moment donné, moi, je suis aide-soignant,
00:11:53voilà, en Paris.
00:11:55Et tu vois, les héros en blouse blanche,
00:11:58au moment du corona,
00:12:01les gens nous adoraient,
00:12:03ils applaudissaient,
00:12:04ils klaxonnaient à 20 heures.
00:12:06même maintenant,
00:12:08ils met une klaxonne depuis le même moment,
00:12:09on est des héros.
00:12:11L'aide-soignant est un héros en blouse blanche.
00:12:15Et quand tu es noir,
00:12:16ça ressort.
00:12:18Donc, c'est vraiment une période
00:12:20qui nous a été très favorable.
00:12:22Et puis, tu vois,
00:12:24on travaillait beaucoup.
00:12:26J'ai dit, même le ministre est venu à l'hôpital.
00:12:31Ministre de la santé.
00:12:33Il est venu, il a dit, bravo,
00:12:35vous êtes, c'est la guerre,
00:12:37et vous, vous êtes les soldats de première ligne.
00:12:40Ah bon ?
00:12:41Oh là là.
00:12:43Et on peut avoir une petite prime,
00:12:46quelque chose.
00:12:47Il a dit, bien sûr,
00:12:48on ne peut pas laisser des héros de guerre
00:12:51rentrer dans les banlieues,
00:12:53dans vos affaires,
00:12:54des lits superposés.
00:12:56Non, on va vous aider.
00:12:58Alors, nous, on était vraiment heureux.
00:13:00On a dit, oh là là, vraiment,
00:13:02on est considéré.
00:13:03Et puis,
00:13:04l'épidémie a commencé à ralentir.
00:13:09Et là, on s'est aperçu.
00:13:10Il nous avait menti.
00:13:12Je te dis.
00:13:13Il nous avait menti.
00:13:15On a parlé au ministre.
00:13:17On a dit, ministre,
00:13:20l'argent, c'est comment ?
00:13:22Et lui, il a seulement dit,
00:13:23non, l'argent a quitté.
00:13:25Ça veut dire, l'argent s'est enfui ?
00:13:28Il dit, oui.
00:13:28Il nous regarde, hein.
00:13:30Il dit, l'argent s'est enfui
00:13:31à grandes enjambées.
00:13:34Non, oh là là, ministre,
00:13:36vous nous avez menti.
00:13:37Il dit, bien sûr.
00:13:40Les promesses n'engagent
00:13:41que ceux qui y croient.
00:13:43Oh là là.
00:13:44On nous a menti.
00:13:45On s'est fait avoir.
00:13:47Là, on a compris.
00:13:48On s'est fait avoir.
00:13:49Mais on a un délégué syndical,
00:13:51Nestor,
00:13:53un gars de Centrafrique.
00:13:54Les gars ne plaisantent pas, hein.
00:13:56Il est allé voir le ministre
00:13:58dans le bureau, là.
00:14:00Dans le bureau, même.
00:14:02Il a regardé comme ça.
00:14:03Il a dit, ministre,
00:14:04ce n'est pas normal.
00:14:08Ça veut dire, je ne suis pas content.
00:14:10Le ministre, il a seulement rigolé.
00:14:12C'est ça que j'ai trouvé un peu humiliant.
00:14:14Il a dit à Nestor,
00:14:15Nestor, viens ici.
00:14:16Il lui a caressé la tête comme ça.
00:14:18Il a dit, oh, tu es tout doux,
00:14:19on dirait le mouton.
00:14:21Nestor a dit, mais comment ?
00:14:23Je suis délégué syndical.
00:14:24Je dis, j'ai des revendications.
00:14:27Il dit, oui.
00:14:28Prends d'abord ton café, Nestor.
00:14:30Alors, Nestor ne comprend pas.
00:14:32Il dit, mais je ne suis pas venu boire un café.
00:14:33Il dit, bois ton café.
00:14:35C'est un café gourmand.
00:14:37Ça veut dire, tu connais,
00:14:38ça veut dire qu'il avait planqué
00:14:40un billet de 500 euros
00:14:41dans la tasse comme ça.
00:14:43Oh là là, Nestor a raclé ça.
00:14:45Il l'a mis dans la poche.
00:14:47Il a compris que, bon,
00:14:48là, il avait gagné.
00:14:50Et il a demandé pour nous,
00:14:51il a dit, et pour mes petits, là ?
00:14:53Même un euro.
00:14:54Et le ministre a dit, non,
00:14:55fous-moi le cas.
00:14:56Mouf.
00:14:58Je ne veux pas payer ces petits,
00:14:59ils ont déjà du travail,
00:15:00c'est déjà bien.
00:15:01C'est là que j'ai compris,
00:15:02tu vois, vraiment,
00:15:05dans une société
00:15:06où le mensonge est roi,
00:15:08tu dois savoir mentir.
00:15:09Sinon, tu es moins que rien.
00:15:11C'est là que j'ai commencé
00:15:12à m'intéresser aux mensonges.
00:15:14J'ai regardé seulement sur Internet.
00:15:16Non, non, j'ai regardé comme ça.
00:15:19Je dis, ah bon ?
00:15:20Je regarde.
00:15:21Tu sais, des tutos,
00:15:22tutos mentaires,
00:15:24pour devenir mentaires.
00:15:27Ça, ça m'intéressait.
00:15:28Souvent, des anciens journalistes,
00:15:30des joueurs de poker,
00:15:32des rabbins.
00:15:33Oh là là !
00:15:34Non, ça, si,
00:15:35tu veux devenir professionnel.
00:15:38Et puis après,
00:15:39je suis passé de la théorie
00:15:41à la pratique concrète.
00:15:43Ça veut dire,
00:15:44j'ai commencé à mentir en famille.
00:15:46D'abord, avec mes petits là,
00:15:483, 4 ans.
00:15:49Franchement, ces gens-là,
00:15:51tu manques vite fait.
00:15:53Et puis après,
00:15:54j'ai essayé de mentir à ma femme.
00:15:56Nous, là, c'est plus dur.
00:15:59J'ai dit à ma femme,
00:16:01comme ça ?
00:16:01J'ai dit, non, chérie,
00:16:02je vais te parler.
00:16:03Elle m'a regardé, hein.
00:16:05Elle m'a dit comme ça.
00:16:07Tu mens.
00:16:10Alors que je devais me marquer parler, hein.
00:16:13J'ai dit, mais comment tu as vu
00:16:14que j'ai menti ?
00:16:15Je n'ai même pas parlé.
00:16:17Elle m'a dit, je sais.
00:16:19C'est là que j'ai compris
00:16:19que ma femme connaissait mentir très bien.
00:16:22Que j'ai même été un peu inquiet.
00:16:24Et puis après,
00:16:25j'ai menti au travail.
00:16:26Oui, ça, là.
00:16:27J'ai menti avec mes gars, là.
00:16:31Tu sais, mes collègues,
00:16:32souvent, ils me disaient,
00:16:33mais Mbeka, pourquoi tu mens ?
00:16:36J'ai dit, non, pardon,
00:16:37je m'accroche,
00:16:37j'essaie de bagarrer.
00:16:39Je vais m'en sortir.
00:16:40Et puis après,
00:16:41j'ai menti,
00:16:42tu vois, avec les patients.
00:16:44Non, le patient,
00:16:45c'est plus facile.
00:16:45Il faut dire la vérité.
00:16:46C'est plus facile.
00:16:47Parce que les gars arrivent tous,
00:16:49il a le corona.
00:16:49Tu comprends ça ?
00:16:50Donc, il arrive,
00:16:53il est faible.
00:16:55Il n'a pas de défense.
00:16:57Donc, il te regarde,
00:16:59il dit, je vais m'en sortir.
00:17:02J'ai dit, bien sûr.
00:17:04Et peut-être, il va mourir,
00:17:06peut-être même en salle d'attente.
00:17:08Le mensonge peut te sortir des problèmes.
00:17:11Tout à fait.
00:17:12Merci, monsieur Mbeka.
00:17:16Un témoignage important
00:17:17qui nous fait comprendre aussi
00:17:19que le mensonge,
00:17:20le mensonge n'est pas toujours évident,
00:17:22à discerner.
00:17:24D'autant que monsieur Mbeka
00:17:25ne l'a pas dit,
00:17:25mais il est religieux.
00:17:27Enfin, voilà,
00:17:27il va à la messe
00:17:28tous les dimanches
00:17:30et que la religion
00:17:31officiellement bannit
00:17:32le mensonge.
00:17:33Donc, il faut se battre aussi
00:17:34contre ces interdits.
00:17:35Officiellement, voilà.
00:17:36Monsieur Mbeka,
00:17:37on passe à autre chose.
00:17:38Alors, on va passer
00:17:40la parole
00:17:43maintenant à Eliane,
00:17:45une autre personne,
00:17:46un autre témoignage,
00:17:47une autre rencontre
00:17:48avec le mensonge.
00:17:50Eliane vient du Québec,
00:17:53c'est une Canadienne,
00:17:54québécoise,
00:17:55oh là là,
00:17:55elles sont susceptibles.
00:17:57Eliane,
00:17:58racontez-nous
00:17:59votre rencontre
00:18:00avec le mensonge.
00:18:01C'est une autre affaire.
00:18:08C'est différent
00:18:09comme ça, Mbeka,
00:18:10si je suis bien compris
00:18:11de tout ça.
00:18:12Au départ,
00:18:14je m'en parle,
00:18:15je m'entête
00:18:16de temps en temps.
00:18:18Pas de manière
00:18:18régulière.
00:18:21C'est ça.
00:18:22Puis, bon,
00:18:23il faut dire que je travaille
00:18:24dans un milieu
00:18:24plutôt favorable.
00:18:26je travaille
00:18:28pour une banque
00:18:29israélienne.
00:18:31Hey,
00:18:31tabarnak,
00:18:32question mensonge,
00:18:34oh boy,
00:18:35on est encadré.
00:18:37On a des formations
00:18:38de menteurs,
00:18:40on a des séminaires.
00:18:42Et c'est
00:18:42d'ailleurs
00:18:44lors d'un séminaire
00:18:45que j'ai compris
00:18:47l'utilité
00:18:48de mentir aux gens.
00:18:50de tout ça.
00:18:52Puis,
00:18:53alors au départ,
00:18:54tu ne sais pas
00:18:55bien faire.
00:18:56Comme Mbeka,
00:18:58je m'entendais
00:18:58en famille.
00:18:59Puis moi,
00:19:00je commençais
00:19:00à mentir au travail.
00:19:02Puis je suis au guichet
00:19:02de la banque.
00:19:03Hey,
00:19:04tabarnak,
00:19:04c'est plus facile.
00:19:06C'est ça,
00:19:06c'est pas difficile.
00:19:07C'est plus facile.
00:19:09Je te dis
00:19:09à des mâles
00:19:10avec si c'est pas facile.
00:19:12Alors,
00:19:12quand tu es au guichet,
00:19:13tu vois le client
00:19:15de la banque.
00:19:16Puis c'est une relation
00:19:17particulière.
00:19:19Ça veut dire que
00:19:20quand,
00:19:21tu sais,
00:19:21le banquier,
00:19:22c'est un peu
00:19:22comme le curé.
00:19:23On a remplacé,
00:19:24la banque a remplacé
00:19:25l'église.
00:19:26Il vient pour trouver
00:19:27des solutions.
00:19:28Puis tu es
00:19:28à la dernière cour.
00:19:30Puis tu peux mentir,
00:19:31tabarnak,
00:19:32qu'est-ce que je mens
00:19:33au guichet de la banque.
00:19:34Hey,
00:19:34boy!
00:19:36Parce que,
00:19:37tu sais,
00:19:37alors on dépense,
00:19:39je leur mets
00:19:39tout le temps.
00:19:40Tu sais,
00:19:41je leur vends
00:19:41même des frais,
00:19:42des frais que j'ai inventés.
00:19:44Plus que les agios,
00:19:45les frais de saison.
00:19:48Hey,
00:19:48coteson.
00:19:49J'ai inventé
00:19:50la notion
00:19:51de frais de saison.
00:19:53C'est la première fois
00:19:54que quelqu'un a fait ça.
00:19:55Parce qu'au Canada,
00:19:57arrivé l'hiver,
00:19:59il ne fait pas froid,
00:20:00il fait frais.
00:20:01Ça saisit la chair.
00:20:03Puis je dis au client,
00:20:04hey,
00:20:04fais frais.
00:20:05puis il me dit,
00:20:06tabarnak,
00:20:07fais frais.
00:20:08J'ai dit,
00:20:08il y a des frais.
00:20:10Tout simplement.
00:20:11Puis il paie.
00:20:13C'est pas plus difficile
00:20:14que tu sois.
00:20:15Puis après,
00:20:16j'ai fait rentrer
00:20:16tellement d'argent
00:20:17dans l'agence
00:20:18parce que j'ai été remarqué
00:20:19par le grand patron
00:20:21de Jérusalem,
00:20:23M. Benamou.
00:20:24Il est venu au Canada.
00:20:26Puis il a tenu en moi.
00:20:27Il dit,
00:20:28qui est Eliane ?
00:20:29Je lui dis,
00:20:29c'est moi,
00:20:30c'est Eliane.
00:20:31Il dit,
00:20:31boy,
00:20:32Eliane,
00:20:34comment tu arrives
00:20:35à faire rentrer
00:20:35autant d'argent
00:20:36dans cette agence ?
00:20:38Puis j'ai dit,
00:20:39hey,
00:20:39il se ment.
00:20:40Il me dit,
00:20:41mais tu mens
00:20:42sacrément bien.
00:20:45Tu es chez nous,
00:20:45quoi.
00:20:47Ça,
00:20:47j'ai pas compris.
00:20:48Il me demande
00:20:48si je suis de chez lui.
00:20:49Je lui dis,
00:20:50non, tabarnak,
00:20:50je suis québécoise.
00:20:52Puis il me dit,
00:20:53laisse tomber.
00:20:54Viens ici.
00:20:55Je vais te faire
00:20:56de la promotion
00:20:57que tu n'as jamais vue encore.
00:20:59Même dans tes rêves.
00:21:00Je vais te nommer
00:21:01responsable
00:21:02du pôle mensonge.
00:21:05C'est que c'est
00:21:06mensonge.
00:21:07Alors,
00:21:07officiellement,
00:21:08ça s'appelle
00:21:08vérité-confiance.
00:21:11Voilà,
00:21:11c'est la banque.
00:21:12Tu sais,
00:21:13tu connais ça.
00:21:14C'est un peu
00:21:14comme les élections américaines.
00:21:17Puis là,
00:21:17je suis devenu responsable
00:21:19du pôle
00:21:20qui concerne
00:21:22toutes les personnes
00:21:23de faculté du Québec.
00:21:25Toutes les personnes
00:21:26qui sont en cessation
00:21:26de paiement.
00:21:27Puis avec le tabarnak
00:21:29de COVID,
00:21:30il y en a plein
00:21:31qui n'ont plus de travail
00:21:32puis qui n'ont plus
00:21:33de logement.
00:21:34Puis ils viennent
00:21:34à la banque.
00:21:35C'est le dernier raccour.
00:21:37Ils attendent
00:21:38la lumière,
00:21:39le petit 20 $
00:21:40qui va te permettre
00:21:40de finir la journée.
00:21:42Puis là,
00:21:42je les ai en face de moi.
00:21:43C'est un bonheur.
00:21:46C'est comme un citron.
00:21:48Il y a toujours
00:21:49une goutte
00:21:49à aller sortir,
00:21:50tu sais,
00:21:52t'épiller,
00:21:52aller sortir
00:21:53de ta grand-mère.
00:21:54Va chercher,
00:21:55va gratter.
00:21:56Puis les gens
00:21:57me donnent
00:21:57tout ce qu'ils ont.
00:21:59En général,
00:22:00quand ils m'ont croisé,
00:22:01je ne te mens pas.
00:22:04Au meilleur des cas,
00:22:06ils vont finir SDF
00:22:07sous craque,
00:22:08sur le trottoir.
00:22:10Et puis des fois,
00:22:10même,
00:22:11ils se suicident.
00:22:11Hey, tabernacle,
00:22:12j'en ai eu.
00:22:14Les gars,
00:22:14il comprend
00:22:15qu'il n'a plus rien,
00:22:16que je vienne
00:22:16lui prendre
00:22:17les derniers dollars.
00:22:18Puis il dit,
00:22:18hey,
00:22:19puis il sauve
00:22:19les veines devant moi.
00:22:20Il faut du ketchup
00:22:21partout.
00:22:22Puis l'autre question,
00:22:23comment dire,
00:22:24de psychologie,
00:22:25hey, tabernacle,
00:22:26ce n'est pas normal.
00:22:27Tu dis,
00:22:28hey,
00:22:28pourquoi tu te suicides?
00:22:30Je ne vais pas avoir ça.
00:22:32Puis là,
00:22:33j'ai appelé
00:22:33mon grand patron.
00:22:34Puis j'ai expliqué.
00:22:35Je dis,
00:22:36non,
00:22:36sur le plan psychologique,
00:22:37je vais meurre.
00:22:38des gens
00:22:39qui mettent du ketchup.
00:22:40Et puis,
00:22:41il me dit,
00:22:41c'est correct.
00:22:43Ce n'est pas simple.
00:22:44C'est bien
00:22:45ce que tu fais,
00:22:45Eliane.
00:22:47C'est très bien.
00:22:48Je dis,
00:22:48comment ça?
00:22:49Il me dit,
00:22:49tu nettoies la société
00:22:51de toute cette merdasse.
00:22:52Dans la nature,
00:22:53ils seraient morts.
00:22:54Tu as juste accéléré
00:22:55le processus.
00:22:56Tu nettoies.
00:22:57Puis j'ai pris confiance
00:22:58à moi.
00:22:59Je comprends
00:23:00que maintenant,
00:23:00mentir,
00:23:01c'est important
00:23:01pour les autres aussi.
00:23:03Pour les autres
00:23:03qui sont comme moi,
00:23:04qui sont des mentards.
00:23:06Puis j'ai vu
00:23:06l'élection de Bidane,
00:23:07tout ça.
00:23:08Je prends conscience
00:23:08que le mensonge
00:23:09devient roi
00:23:11dans le monde.
00:23:13Comme le vaccin,
00:23:14tout ça.
00:23:15Voilà,
00:23:15je suis pour les vaccins,
00:23:16pour Bidane.
00:23:18J'ai compris.
00:23:19Puis là,
00:23:19je vais rentrer
00:23:20dans la franc-maçonnerie,
00:23:21tabernacle.
00:23:21Donc là,
00:23:22c'est toi.
00:23:23On va mentir
00:23:23dans l'univers.
00:23:25Si on va voir Dieu
00:23:26avec un grand architecte,
00:23:27si j'ai compris,
00:23:28puis on dit,
00:23:29toc, toc,
00:23:29Dieu,
00:23:30vous êtes là?
00:23:30Il dit,
00:23:30oui,
00:23:31hop,
00:23:31et on lui met dans
00:23:32son cul comme ça.
00:23:33C'est intéressant.
00:23:34Puis peut-être
00:23:34me convertir au judaïsme.
00:23:36Je ne sais pas,
00:23:37gars.
00:23:40Qu'est-ce que c'est beau.
00:23:41Ça fait rêver.
00:23:42Merci,
00:23:42Eliade.
00:23:43Vous nous redonnez
00:23:44un peu d'espoir
00:23:45dans ce que c'est
00:23:46que l'être humain.
00:23:48Bravo,
00:23:48les menteurs.
00:23:49On continue.
00:23:49on y croit.
00:23:51Alors,
00:23:51vous me tendez la perche,
00:23:53vous parlez de judaïsme.
00:23:56Alors,
00:23:56on va inviter,
00:23:58attendez,
00:24:01attendez,
00:24:01on va inviter
00:24:02Yonatan,
00:24:04Yonatan,
00:24:06qui,
00:24:07non,
00:24:07parce que tout à l'heure,
00:24:08elle m'a dit,
00:24:09je voudrais me convertir
00:24:10aussi au judaïsme.
00:24:11C'est pour ça,
00:24:11Yonatan.
00:24:12Voilà,
00:24:12je fais le lien entre les deux.
00:24:13Il n'a pas compris.
00:24:15Yonatan,
00:24:16vous êtes né dans cette tradition,
00:24:19le judaïsme,
00:24:20une noble tradition,
00:24:20évidemment,
00:24:21voilà,
00:24:22complètement,
00:24:22et vous en êtes sorti.
00:24:24Alors là,
00:24:24racontez-nous,
00:24:25parce qu'on est,
00:24:26on est tout,
00:24:27tout,
00:24:27tout,
00:24:27c'est Bobby.
00:24:31Il était Bobby,
00:24:32Bobby.
00:24:33Mais,
00:24:33quoi ?
00:24:35Oui,
00:24:36je raconte mon histoire.
00:24:40C'est tout,
00:24:40c'est tout.
00:24:42Alors,
00:24:42moi,
00:24:43je vais te dire,
00:24:43écoute-moi,
00:24:44je ne peux pas mentir.
00:24:46Moi,
00:24:47j'ai une mère,
00:24:49elle était menteuse.
00:24:50Ma mère,
00:24:51elle était menteuse,
00:24:52elle est menteuse.
00:24:55J'ai un père,
00:24:55il était voleur.
00:24:56Il faut dire la vérité,
00:24:57il a eu volé.
00:24:58J'ai eu une excellente éducation,
00:25:00comme ça.
00:25:02Et puis,
00:25:02à l'adolescence,
00:25:04voilà,
00:25:05voilà,
00:25:06à l'adolescence,
00:25:09tu te crois tout permis.
00:25:12Je voulais dire la vérité,
00:25:13et tout ça,
00:25:14j'étais fou.
00:25:15Je parlais à ma mère.
00:25:16Je lui disais,
00:25:16maman,
00:25:17maman,
00:25:17tu mens.
00:25:18Elle me disait,
00:25:19bien sûr,
00:25:19tu fais comment ?
00:25:20Et puis,
00:25:22tu fais des mauvaises rencontres.
00:25:24À l'adolescence,
00:25:25tu fumes,
00:25:25tu fais des fêtes,
00:25:26la machin,
00:25:27l'alcool,
00:25:29et puis,
00:25:29j'ai discuté avec des musulmans.
00:25:32J'étais radicalisé.
00:25:33Franchement,
00:25:34tu aurais pu me retrouver
00:25:34au Bataclan.
00:25:35Et puis,
00:25:37j'ai fait la mauvaise rencontre.
00:25:39Je ne te mens pas,
00:25:39j'ai fait la mauvaise rencontre.
00:25:41Un gars,
00:25:42vous l'avez vu deux,
00:25:43trois fois,
00:25:44il était dans une soirée
00:25:45avec sa petite croix comme ça,
00:25:46toujours à faire le machin.
00:25:48Puis,
00:25:49tu regardes,
00:25:49tu dis,
00:25:50c'est quoi ça ?
00:25:51Et un jour,
00:25:51je le vue par,
00:25:52je lui dis,
00:25:52hé,
00:25:52dis donc,
00:25:53c'est quoi ça,
00:25:54c'est ta croix ?
00:25:55Il m'a dit,
00:25:55c'est la croix de Jésus.
00:25:59Je lui dis,
00:26:00c'est qui Jésus ?
00:26:00C'est quoi ?
00:26:01C'est un rappeur ?
00:26:01C'est une marque de quoi ?
00:26:02Je ne connais pas.
00:26:04Il me dit,
00:26:05non,
00:26:05c'est Jésus.
00:26:07Il est descendu sur terre
00:26:08pour nous dire la vérité,
00:26:09pour nous emmener
00:26:11sur le chemin de la vérité.
00:26:16Qu'est-ce que c'est ?
00:26:17Et à quel moment
00:26:18tu touches ?
00:26:20Il me dit,
00:26:21non,
00:26:21tu ne touches pas.
00:26:22Tu ne touches pas,
00:26:23il n'y a pas d'un.
00:26:23Il m'a dit,
00:26:25c'est Jésus,
00:26:25c'est la vérité.
00:26:29Il m'a dit,
00:26:29parle-lui.
00:26:30Il t'écoute,
00:26:31il est ressuscité,
00:26:32il est vivant,
00:26:32il est parmi nous,
00:26:33ne t'inquiète pas,
00:26:33il est en toi.
00:26:34Alors moi,
00:26:35j'ai commencé à parler à Jésus.
00:26:36J'étais fou,
00:26:37j'étais fou,
00:26:38j'étais fou.
00:26:38J'ai parlé à Jésus.
00:26:39Alors,
00:26:39je lui parlais comme ça,
00:26:40de temps en temps.
00:26:41J'ai dit,
00:26:41tiens,
00:26:43prends l'argent,
00:26:43Jésus.
00:26:44Puis,
00:26:44il me dit,
00:26:45non,
00:26:45je ne veux pas de ton argent.
00:26:47Je lui dis,
00:26:47tu es antisémite ou quoi ?
00:26:48Il est propre cet argent,
00:26:49si on est dans le textile.
00:26:50Il me dit,
00:26:51non,
00:26:52laisse ton textile.
00:26:53Tu n'as pas ton argent.
00:26:55Laisse ton argent,
00:26:56suis-moi dans la vérité.
00:26:59Tu vois,
00:27:00c'est là où il te prend,
00:27:00tu es faible.
00:27:01J'ai dit,
00:27:02bon,
00:27:02et je commençais à dire la vérité
00:27:04tout autour de moi,
00:27:05je te jure.
00:27:06Je me fais peur.
00:27:07D'en parler aujourd'hui,
00:27:08j'ai peur.
00:27:09Je disais la vérité aux gens.
00:27:11J'étais fou,
00:27:12j'étais complètement taré.
00:27:13J'étais...
00:27:14Et puis,
00:27:15je vais te dire,
00:27:17le déclic,
00:27:17je l'ai eu,
00:27:18je vais te dire,
00:27:20j'étais à un feu rouge.
00:27:23Il y a un roumain
00:27:24qui était là.
00:27:25J'étais au feu rouge,
00:27:25j'étais dans ma petite porte.
00:27:27On a d'occasion,
00:27:28la vente d'ailleurs,
00:27:29on peut voir dans les commentaires.
00:27:31Et puis,
00:27:32le roumain,
00:27:33tout ordu,
00:27:34tout cabossé,
00:27:34tu les connais,
00:27:35il s'approche de moi comme ça.
00:27:37Tout de suite,
00:27:37je remonte la vitre.
00:27:38Il y a le Covid,
00:27:39je prends le gel,
00:27:40il y a le col...
00:27:40J'ai dit,
00:27:44tire-toi,
00:27:44le roumain.
00:27:46Et lui,
00:27:46il a vu m'accroire.
00:27:47T'as compris ou pas ?
00:27:50Charité chrétienne.
00:27:51Tout de suite,
00:27:51il n'est pas bête.
00:27:53Puis je le vois,
00:27:53il s'approche,
00:27:54monsieur, monsieur,
00:27:54s'il te plaît,
00:27:55il n'y a pas mangé.
00:27:56Il avait son petit,
00:27:57son enfant,
00:27:58tu sais,
00:27:58à moitié tordu,
00:27:59pareil,
00:27:59une larve comme ça,
00:28:02une sorte de méduse par terre.
00:28:04Je lui ai dit,
00:28:04c'est quoi ce sac ?
00:28:05Il me dit,
00:28:05c'est mon enfant.
00:28:08Il dit,
00:28:09donne-moi un peu,
00:28:10pour manger,
00:28:10s'il te plaît.
00:28:11Charité chrétienne,
00:28:12il a vu m'accroire.
00:28:13Et puis moi,
00:28:14j'avais un billet de 5 euros.
00:28:15Je n'avais pas vu.
00:28:16Normalement,
00:28:16je cache l'argent.
00:28:17J'ai dit,
00:28:18merde.
00:28:18Et puis là,
00:28:19tu t'es pris indépourvu.
00:28:20Tu sais,
00:28:21tout de suite,
00:28:21je ne sais pas,
00:28:22les idées,
00:28:22j'ai pensé à Jésus,
00:28:23j'ai pris le billet,
00:28:23j'ai donné.
00:28:25Il s'est ouvert la fenêtre,
00:28:26j'ai donné.
00:28:27Il est parti,
00:28:28avec mon 5 euros,
00:28:29putain,
00:28:30de rien d'en parler.
00:28:32J'ai fait 200 mètres,
00:28:33j'étais en larmes.
00:28:34J'ai dit,
00:28:35j'ai donné 5 euros au Roumain,
00:28:37yo-yo.
00:28:38J'étais suicidaire.
00:28:39Je suis arrivé chez moi,
00:28:40je pleurais,
00:28:41je pleurais.
00:28:42Ma mère,
00:28:42elle était là,
00:28:43elle m'a dit,
00:28:43pourquoi tu pleures,
00:28:44yo-yo ?
00:28:44Et alors ?
00:28:45Je lui ai dit,
00:28:46maman,
00:28:47s'il te plaît,
00:28:47tu me fais mal aux oreilles.
00:28:49Elle m'a dit,
00:28:49alors,
00:28:49pourquoi tu pleures,
00:28:50yo-yo ?
00:28:50Et alors ?
00:28:51J'ai dit,
00:28:53maman,
00:28:53tais-toi.
00:28:55J'ai donné 5 euros au Roumain.
00:28:58Là,
00:28:59ma mère,
00:28:59elle a fait,
00:28:59ça sortait plus.
00:29:045 euros au Roumain.
00:29:06Elle m'a dit,
00:29:07mais tu veux tuer ta famille,
00:29:08qu'est-ce qu'on t'a fait ?
00:29:08Yo-yo,
00:29:10va chercher les 5 euros.
00:29:11J'ai dit,
00:29:11maman,
00:29:11c'est fini,
00:29:12il a acheté un kebab,
00:29:13il n'avait pas mangé.
00:29:16Ma mère,
00:29:16elle a dit,
00:29:17c'est antisémite.
00:29:18Un acte antisémite,
00:29:19de plus,
00:29:19on va à la LICRA.
00:29:20J'ai dit,
00:29:20maman,
00:29:21c'est foutu.
00:29:22On n'aura plus les 5 euros.
00:29:23Et c'est là,
00:29:24c'est toi,
00:29:24j'ai réalisé,
00:29:25que j'étais sur la mauvaise pente.
00:29:27La pente savonuse.
00:29:29Du don,
00:29:29voilà,
00:29:30du don de la générosité,
00:29:31de la vérité.
00:29:33Et c'est là que j'ai dit à ma mère,
00:29:34maman,
00:29:35aide-moi.
00:29:36Je veux revenir.
00:29:37Maman,
00:29:37tu sais,
00:29:37je pleurais,
00:29:38je ne pouvais plus parler.
00:29:39J'ai dit,
00:29:39maman,
00:29:40ramène-moi dans le mensonge.
00:29:41Et c'est là que tu vois
00:29:42qu'il n'y a qu'une mère.
00:29:43Elle m'a dit,
00:29:44bien sûr,
00:29:44mon enfant.
00:29:45Viens là,
00:29:46viens là,
00:29:46Yo-yo.
00:29:47Elle m'a pris sous son aile.
00:29:49Elle m'a dit,
00:29:49on va faire le grand chemin du retour.
00:29:52On va revenir au mensonge,
00:29:54tranquillement,
00:29:55ensemble.
00:29:55On va faire,
00:29:56en hébreu,
00:29:56on appelle ça,
00:29:57le grand retour.
00:30:01Et il m'a dit,
00:30:02il m'a dit,
00:30:02ma mère m'a dit,
00:30:03tu veux faire ça ?
00:30:05J'ai dit,
00:30:06oui,
00:30:06maman,
00:30:06je veux faire ça.
00:30:08Et là,
00:30:09on est allé voir le rabbin.
00:30:10Je ne pouvais pas parler.
00:30:10La vérité,
00:30:11je ne pouvais pas parler au rabbin.
00:30:13C'est ma mère.
00:30:14Elle a expliqué.
00:30:14Voilà,
00:30:14le petit,
00:30:15bon,
00:30:15il a viré,
00:30:16il a dit la vérité.
00:30:18Le rabbin,
00:30:19il dit,
00:30:19ça,
00:30:19je ne peux rien faire.
00:30:20Et ma mère a dit,
00:30:21si,
00:30:21parce qu'elle le connaît,
00:30:23tout à l'heure.
00:30:23Voilà,
00:30:23c'était en Algérie,
00:30:24ensemble.
00:30:24Et elle a dit,
00:30:25s'il te plaît,
00:30:26pour le petit,
00:30:28il veut faire ça,
00:30:28ça,
00:30:28ça,
00:30:29ça.
00:30:29Alors,
00:30:30le rabbin,
00:30:30il a dit,
00:30:30il veut faire ça,
00:30:31ça,
00:30:31ça,
00:30:3150 euros.
00:30:33Et c'est là,
00:30:34on a fait tout le parcours.
00:30:37On est à voir tous les anciens.
00:30:38Il m'a dit,
00:30:39le petit,
00:30:39il commence à dire la vérité.
00:30:40Attention,
00:30:41tu vois,
00:30:42les vieux,
00:30:43ils m'ont conseillé.
00:30:44On est allé jusqu'à Auschwitz.
00:30:45Et c'est en revenant,
00:30:48on était en Terre Sainte.
00:30:49On était à Tel Aviv.
00:30:51Et on était dans un bar
00:30:53homo,
00:30:54trans,
00:30:56Tel Aviv.
00:30:57Et puis là,
00:30:58il y a un individu,
00:30:59il s'approche de moi.
00:31:01C'est là,
00:31:01j'ai pris conscience.
00:31:03Franchement,
00:31:03il avait des écailles,
00:31:05un bec.
00:31:05Enfin,
00:31:05je ne sais pas ce que c'était.
00:31:07C'était chirurgie.
00:31:10C'était bizarre.
00:31:12Alors,
00:31:12je le regarde,
00:31:13je lui dis,
00:31:13mais tu fais ça,
00:31:15tu fais ça,
00:31:16et il me regarde.
00:31:18Il me fait ça,
00:31:19comme ça.
00:31:19Et bien,
00:31:23c'était une mouette.
00:31:24C'était un trans-mouette.
00:31:26Dans sa tête,
00:31:27il se voyait,
00:31:28il se sentait mouette.
00:31:30Et moi,
00:31:30je ne connais pas.
00:31:31Je me dis,
00:31:31merde,
00:31:32alors,
00:31:32il m'a chied dessus,
00:31:34il s'est envolé.
00:31:35Et c'est là que j'ai compris,
00:31:36tu vois,
00:31:36la vérité,
00:31:37c'est un leurre.
00:31:38Tu mens,
00:31:39tu mens.
00:31:40C'est tout.
00:31:41Il n'y a pas de vérité.
00:31:42Tu mens.
00:31:43Il n'y a que le mensonge qui reste.
00:31:44C'est tout.
00:31:45Aujourd'hui,
00:31:47je vais te dire,
00:31:49tout se transforme.
00:31:50Moi,
00:31:50aujourd'hui,
00:31:51je travaille chez BFM.
00:31:52Tu as compris ?
00:31:53Oh là,
00:31:54je travaille chez BFM.
00:31:56On ment à tous les étages.
00:31:59C'est impressionnant.
00:32:00Je suis en famille.
00:32:00On est vraiment bien.
00:32:01On ment,
00:32:02même au parking,
00:32:03il ment.
00:32:05Le gars,
00:32:06oui,
00:32:06je lui dis,
00:32:07je lui dis,
00:32:07mais il reste de la place ?
00:32:09Il m'a dit,
00:32:09non,
00:32:09c'était vide.
00:32:12Magnifique.
00:32:13Magnifique témoignage,
00:32:14yo-yo.
00:32:16Qui nous donne envie,
00:32:17à tous,
00:32:18évidemment,
00:32:18de nous convertir un jour.
00:32:21Un grand,
00:32:22grand,
00:32:22grand mensonge.
00:32:23Alors,
00:32:23on va,
00:32:24on va,
00:32:25on va terminer avec Carole.
00:32:27Carole,
00:32:27alors,
00:32:28c'est une autre histoire,
00:32:29Carole.
00:32:30Elle,
00:32:30elle est de Genève,
00:32:31elle est magistrate.
00:32:32Mais racontez-nous votre histoire,
00:32:34Carole.
00:32:36Tout à fait,
00:32:37oui.
00:32:38Ah,
00:32:38c'est un peu différent.
00:32:40Magistrate.
00:32:41Moi,
00:32:41j'étais,
00:32:42j'ai travaillé
00:32:43à la manifestation,
00:32:44de la vérité,
00:32:46toute ma vie.
00:32:47Puis,
00:32:48les accidents de la vie,
00:32:49mon mari est parti avec une jeune fille.
00:32:51Voilà,
00:32:51le divorce,
00:32:52bon,
00:32:53avec tout ce que ça entraîne,
00:32:55la dépression nerveuse,
00:32:57carabiné.
00:32:59je suis descendu,
00:33:00j'étais tout en bas.
00:33:01Heureusement,
00:33:02prise en charge par un psychiatre,
00:33:05le docteur Rosenblatt.
00:33:08Vraiment,
00:33:09un grand spécialiste,
00:33:10heureusement.
00:33:12Donc,
00:33:12il maîtrise des techniques chinoises,
00:33:14à base d'acupuncture,
00:33:16vaginale,
00:33:16rectale.
00:33:18Oui,
00:33:18oui,
00:33:18je sais,
00:33:18ça fait rire,
00:33:19mais ça marche.
00:33:21Et c'est lors de la deuxième séance,
00:33:24ça,
00:33:24je n'oublierai pas.
00:33:25Il me dit,
00:33:25Carole,
00:33:26vous êtes naïve.
00:33:28J'ai dit,
00:33:28comment ça ?
00:33:29Puis,
00:33:29il était en train de m'introduire,
00:33:30tu sais,
00:33:31tout un tas d'objets dans le rectum.
00:33:34C'est le process,
00:33:35c'est la technique du sac.
00:33:38Ben,
00:33:38on est un sac,
00:33:39et puis,
00:33:39on le remplit,
00:33:40quoi.
00:33:41Et puis,
00:33:41à un moment donné,
00:33:42j'ai dit,
00:33:43ça fait mal.
00:33:46Et puis là,
00:33:47il s'est arrêté.
00:33:49Il m'a dit,
00:33:49vous êtes vraiment naïve.
00:33:5117 objets.
00:33:52C'est la première fois
00:33:53que j'en ai introduit autant.
00:33:56Il me dit,
00:33:56il faut que vous arriviez à vous mentir.
00:33:59J'ai dit,
00:33:59comment ça ?
00:34:00Il me dit,
00:34:00vous vous levez le matin,
00:34:01ben,
00:34:02regardez-vous dans la glace,
00:34:03dites-vous que vous êtes belle,
00:34:04vous êtes intelligente.
00:34:07Mais je vais vous aider.
00:34:08Puis il m'a donné des anxiolytiques,
00:34:09mais alors,
00:34:10carabiner,
00:34:11hein.
00:34:12Et ben,
00:34:12au bout d'un mois,
00:34:13ça allait mieux.
00:34:13Je lui ai dit,
00:34:14ça va mieux,
00:34:14docteur.
00:34:16Il m'a dit,
00:34:16ben,
00:34:16vous voyez,
00:34:16ces médicaments,
00:34:17ils sont placés beaux.
00:34:19J'ai dit,
00:34:19c'est quoi ?
00:34:19Il m'a dit,
00:34:20ben,
00:34:20c'est un mensonge.
00:34:22C'est là que j'ai compris
00:34:23que le mensonge,
00:34:25ça swag.
00:34:26Alors,
00:34:26depuis ce temps-là,
00:34:27je te cache pas,
00:34:28je mens à tout le monde.
00:34:29Puis alors,
00:34:30même à moi-même,
00:34:31oh ben,
00:34:31chirurgie esthétique,
00:34:32de la tête aux pieds.
00:34:34Ma fille me dit,
00:34:35on dirait une pute.
00:34:36Je lui dis,
00:34:36c'est toi la pute.
00:34:39Bon,
00:34:39alors,
00:34:39quand je serre les fesses,
00:34:40j'ai les yeux qui s'ouvrent.
00:34:42Ah,
00:34:42ah,
00:34:42ah,
00:34:43ah,
00:34:43ah,
00:34:43ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44ah,
00:34:44c'est les aléas,
00:34:45hein,
00:34:46les yeux qui s'ouvrent,
00:34:47les aléas du,
00:34:47du mensonge,
00:34:49hein,
00:34:49qui vous revient dans la gueule,
00:34:51hein,
00:34:51souvent comme un boomerang.
00:34:53Mais enfin,
00:34:53on s'y accroche,
00:34:54hein,
00:34:54il est aussi notre raison de vivre
00:34:56dans cette société de mensonge.
00:34:57Merci,
00:34:58merci Carole.
00:34:59On a aussi l'historien,
00:35:00voilà,
00:35:00monsieur qui voulait intervenir.
00:35:02Non,
00:35:02je crois que c'est,
00:35:03hein,
00:35:03voilà,
00:35:03c'est de toute façon,
00:35:04dans votre domaine,
00:35:05l'histoire,
00:35:06malheureusement,
00:35:06le mensonge est obligatoire.
00:35:08Il y a une loi,
00:35:09hein,
00:35:09de la maternelle à l'EHPAD.
00:35:11Allez,
00:35:12alors,
00:35:14on va revenir,
00:35:15le mensonge,
00:35:16évidemment,
00:35:16il est roi,
00:35:17et dans cette période de confinement,
00:35:19on y pense.
00:35:21Alors,
00:35:22évidemment,
00:35:23ceux qui essayent de sortir du mensonge
00:35:25se font traiter de complotistes,
00:35:27de je ne sais quoi,
00:35:28de...
00:35:29Alors,
00:35:30il y a une autre voie,
00:35:31c'est celle de l'imaginaire,
00:35:32je vous en parlais,
00:35:33la bouboute.
00:35:35Alors,
00:35:35moi,
00:35:36c'est pendant le confinement,
00:35:37d'ailleurs,
00:35:37que j'ai réalisé,
00:35:39hein,
00:35:39j'étais comme vous,
00:35:40en résidence surveillée,
00:35:42chez moi,
00:35:43et mon esprit,
00:35:43eh bien,
00:35:44il tournait comme un lion en cage,
00:35:46et puis,
00:35:46j'ai passé ma main sur la bouboute,
00:35:48un truc que j'avais ramené du Québec à l'époque,
00:35:50qui était sur mon bureau,
00:35:52et là,
00:35:52comme un accélérateur de particules de la pensée,
00:35:54mon esprit s'est mis,
00:35:56là,
00:35:56il partait dans tous les sens.
00:35:58Alors,
00:35:58les verts,
00:35:58qu'est-ce qui se passe ?
00:36:00Alors,
00:36:00démonstration ce soir,
00:36:01vous allez voir,
00:36:02c'est étonnant.
00:36:03La bouboute,
00:36:04n'hésitez pas,
00:36:04c'est en boutique.
00:36:05Alors,
00:36:05la bouboute,
00:36:06qu'est-ce qui se passe ?
00:36:08Vous voyez,
00:36:08j'ai passé ma main comme ça.
00:36:09Alors,
00:36:09ce soir,
00:36:10je vais inviter sur la bouboute,
00:36:12on va dire,
00:36:12le personnage représentatif de mes spectateurs.
00:36:16Vous voyez,
00:36:16parce que je m'interroge,
00:36:17et je voudrais faire un spectacle sur mesure,
00:36:19ce soir,
00:36:20vous voyez,
00:36:20pendant le confinement.
00:36:22Alors,
00:36:22mon personnage est inconfiné,
00:36:25on va dire,
00:36:26pour ne pas dire plus.
00:36:28Il est du sud-ouest,
00:36:30histoire de varier un peu les accents,
00:36:32et je vais l'appeler Laurent.
00:36:33Laurent,
00:36:34bienvenue sur ma bouboute de l'imaginaire.
00:36:37Laurent,
00:36:38qu'est-ce qu'on vient chercher
00:36:39dans un spectacle de Dieudonné ?
00:36:42Je prends la distance,
00:36:43je me vois de loin.
00:36:45Qu'est-ce que vous venez chercher,
00:36:47Laurent,
00:36:47dans ce spectacle ?
00:36:48Vous venez vous encanailler un peu ?
00:36:51C'est le confinement,
00:36:53vous êtes un peu,
00:36:54vous doutez de certaines choses,
00:36:55vous voulez vous jouer avec les interdits,
00:36:58le risque ?
00:36:59Peut-être vous dites que quelqu'un va rentrer chez moi
00:37:00pendant que je visionne cette vidéo.
00:37:02La police peut-être est m'assassinée.
00:37:04Non,
00:37:04non,
00:37:04mais,
00:37:05ça peut arriver.
00:37:08Donc,
00:37:08Laurent,
00:37:09racontez-nous comment
00:37:10on en arrive,
00:37:12à un moment donné,
00:37:14à s'abonner,
00:37:15n'hésitez pas,
00:37:15les abonnements aussi,
00:37:16Dieudonné,
00:37:17comment ça se passe ?
00:37:19Je vais raconter en tout cas l'histoire,
00:37:24comme moi je la vois.
00:37:28Alors,
00:37:29bon,
00:37:30ce n'est pas évident
00:37:31de s'exprimer sur ces sujets un peu sexibles.
00:37:36Moi,
00:37:36j'ai envie de dire,
00:37:37dieudonné,
00:37:38je viens rire,
00:37:40bien sûr,
00:37:41à ces spectacles,
00:37:43mais il n'y a plus encore.
00:37:45Il y a la résistance.
00:37:47Moi,
00:37:47ce que je viens chercher,
00:37:49je vais vous le dire,
00:37:50c'est une honnête,
00:37:51c'est la haine.
00:37:52Une haine qui te tient au bide.
00:37:54Moi,
00:37:55quand je regarde,
00:37:55même sur Internet,
00:37:56ces spectacles,
00:37:57putain,
00:37:58je sors,
00:37:58j'ai envie de tuer,
00:37:59j'ai envie de génocider,
00:38:00je veux qu'il se passe quelque chose dans ma vie.
00:38:04Comment ça ?
00:38:06Excusez-moi,
00:38:06parce que des fois,
00:38:07vous l'avez vu,
00:38:08dans l'imaginaire,
00:38:08il peut aussi y avoir des mauvaises rencontres.
00:38:10Alors,
00:38:11qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:38:13Laurent,
00:38:14je suis humoriste.
00:38:16Je n'ai absolument pas du tout,
00:38:17ma fonction n'est pas d'inciter à la haine,
00:38:19bien au contraire,
00:38:20mais au rire.
00:38:21C'est quoi cette histoire ?
00:38:23Ben,
00:38:23excusez-moi,
00:38:24j'ai dit comme je ne veux pas dire.
00:38:26Alors,
00:38:26il y a peut-être le confinement,
00:38:28mais peut-être un peu sur les nerfs.
00:38:29Je suis désolé,
00:38:30maille fureur.
00:38:32Quoi ?
00:38:33Non,
00:38:33non,
00:38:33stop,
00:38:34stop,
00:38:34je suis désolé,
00:38:36ça peut arriver dans l'imaginaire,
00:38:37avec le confinement,
00:38:39avec tout ça,
00:38:40il y a des mauvaises rencontres
00:38:42qui peuvent être faites.
00:38:43Puis les gens se vident,
00:38:44se sortent,
00:38:45mais je n'ai rien à voir
00:38:46avec le personnage
00:38:47qui vient de s'exprimer.
00:38:48Et là,
00:38:49je prends mes distances,
00:38:50je suis obligé,
00:38:51je ne peux pas me permettre
00:38:52de laisser,
00:38:53même dans l'imaginaire,
00:38:54dire tout et n'importe quoi.
00:38:56Je ne viens pas,
00:38:57moi,
00:38:57tu te rends compte,
00:38:58il m'appelle comment l'autre ?
00:39:00Pour moi,
00:39:01je le répète,
00:39:02vous êtes Mein Führer.
00:39:03Non,
00:39:03non,
00:39:04j'arrête,
00:39:05on arrête.
00:39:06Mein Führer,
00:39:06vous imaginez
00:39:07qu'un journaliste tombe
00:39:09sur cette vidéo
00:39:10et dise,
00:39:10je vais donner,
00:39:11se faire appeler Mein Führer
00:39:12par ses personnages.
00:39:13fut style de l'imaginaire.
00:39:15Il ne faut pas oublier
00:39:15qu'à Genève,
00:39:17alors à Genève,
00:39:18j'ai été poursuivi
00:39:19pour complicité
00:39:20de l'un de mes personnages.
00:39:23Je n'y croyais pas,
00:39:25je me disais,
00:39:25ce n'est pas possible.
00:39:26Le procureur général,
00:39:27monsieur Grosdéki,
00:39:28le gars,
00:39:29on est ailleurs.
00:39:35Moquette sur le sol,
00:39:36boiserie,
00:39:37attention le gars,
00:39:38donc il tourne à 20 000 oeufs.
00:39:39Donc le gars,
00:39:40il m'a dit,
00:39:41monsieur Mbala,
00:39:41vous avez joué en Suisse
00:39:42un spectacle
00:39:43dans lequel vous avez dit ça.
00:39:45J'ai dit,
00:39:45vous êtes mal enseigné,
00:39:47monsieur,
00:39:48il s'agit là
00:39:49de propos de mes personnages.
00:39:51Alors il dit,
00:39:52mais vous vous moquez de moi ?
00:39:54Ah ben,
00:39:56j'ai dit non,
00:39:56mais je peux le convoquer
00:39:57si vous voulez.
00:40:00Alors évidemment,
00:40:01la griffière,
00:40:01elle était sous la table
00:40:02en train de se marrer.
00:40:05J'ai dit,
00:40:05madame,
00:40:05un peu de sérieux,
00:40:06je veux dire,
00:40:06attendez,
00:40:07voilà,
00:40:07on ne peut pas faire n'importe quoi,
00:40:09c'est quand même la justice,
00:40:10c'est un cadre sérieux.
00:40:11Donc je vais appeler mon personnage
00:40:14qui va,
00:40:14vous allez le voir,
00:40:15me disculper.
00:40:16Parce qu'en fait,
00:40:17mon personnage était
00:40:18d'origine québécoise.
00:40:21Voilà,
00:40:22comme mon personnage
00:40:23de tout à l'heure.
00:40:24Donc je me suis dit,
00:40:25bon,
00:40:25il va voir que c'est un québécois,
00:40:27rien qu'avec l'accent,
00:40:28il va dire,
00:40:28bon,
00:40:28c'est pas du désolé,
00:40:29il y a une erreur.
00:40:30Alors mon personnage arrive,
00:40:32d'ailleurs,
00:40:32il dit,
00:40:32bonsoir,
00:40:36il dit,
00:40:36moi je tiens à
00:40:37monsieur Grodecky
00:40:38à témoigner
00:40:40que ce que j'ai dit
00:40:41ce soir
00:40:42n'a rien à avoir
00:40:44avec monsieur,
00:40:44et là,
00:40:49le procureur m'a dit,
00:40:50mais vous vous moquez de moi
00:40:53en fait.
00:40:54Ah,
00:40:55j'ai dit,
00:40:55ben,
00:40:56c'est-à-dire,
00:40:57je n'ai pas,
00:40:58et j'ai d'autres témoins,
00:41:00je lui ai dit.
00:41:00et c'est pour ça que ce soir,
00:41:04je ne peux pas me permettre,
00:41:06vous imaginez bien,
00:41:07de laisser parler encore plus longtemps
00:41:09le personnage de Laurent
00:41:10qui m'appelle
00:41:11Mein Führer.
00:41:12Donc Laurent,
00:41:12vous foutez le camp.
00:41:13Voilà,
00:41:13l'expérience est à rater,
00:41:15ça peut...
00:41:16Quoi ?
00:41:16Attendez.
00:41:18Apparemment,
00:41:19quelqu'un s'est glissé
00:41:20dans mon imaginaire,
00:41:22Laurent a laissé la porte ouverte,
00:41:23qui est là ?
00:41:24Bonsoir.
00:41:26Bonsoir.
00:41:27Je vous prie de me laisser repasser
00:41:29dans une heure,
00:41:30parce que je suis en plein spectacle là.
00:41:31Bonsoir, Luc.
00:41:35Ah non,
00:41:35je ne suis pas Luc.
00:41:37Luc,
00:41:39je suis ton père.
00:41:41Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:41:42Dans l'imaginaire,
00:41:43il y a des fois des choses...
00:41:44Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
00:41:46Je ne sais pas...
00:41:47C'est Dark Vador,
00:41:48Luc,
00:41:48je suis ton père,
00:41:49c'est ça,
00:41:49vous m'appelez de l'étoile noire.
00:41:51Écoutez,
00:41:51ce n'est pas le moment.
00:41:52Je ne suis pas Dark Vador.
00:41:56Je ne suis pas.
00:41:57Je suis Adolf Hitler,
00:42:04chancelier du Deuxième Reich.
00:42:08Excusez-moi.
00:42:09Non,
00:42:09décidément,
00:42:10ce soir,
00:42:10il y a vraiment un problème
00:42:11avec cette bouboute.
00:42:14Là,
00:42:14je ne comprends pas.
00:42:15Je suis pris...
00:42:15Attends,
00:42:16Adolf Hitler qui débarque maintenant
00:42:17sur la bouboute.
00:42:18Attends,
00:42:18on va où ?
00:42:19Vous voulez me foutre en tol
00:42:20ou quoi ?
00:42:20C'est quoi ces conneries ?
00:42:21Non,
00:42:21non,
00:42:22Hitler fout le camp.
00:42:24Attends.
00:42:25Salaud,
00:42:26va.
00:42:27Je ne suis pas obligé.
00:42:28Je ne vais pas commencer
00:42:29à entretenir une relation
00:42:31de fustel
00:42:32comme ça
00:42:33avec une distance.
00:42:35Je ne peux pas me permettre.
00:42:37Tire-toi, Hitler,
00:42:39assassin.
00:42:41C'est mal.
00:42:42C'est mal,
00:42:43ce que tu as fait.
00:42:45Ah !
00:42:47Mon fils.
00:42:50Mon fils unique.
00:42:53Tu as peur.
00:42:55Joden.
00:42:57La censure juive
00:42:59t'est terroriste.
00:43:02Tu es au courant ?
00:43:04Ils ont censuré
00:43:05ta chaîne YouTube.
00:43:08YouTube,
00:43:08vous voulez dire ?
00:43:10YouTube !
00:43:10YouTube,
00:43:13capote.
00:43:14Ça leur appartient
00:43:15comme l'ensemble
00:43:17des médias.
00:43:19Ils te tireront
00:43:20comme ils ont tué
00:43:21la campagne.
00:43:21Non, non, tire-toi.
00:43:23Je ne veux pas parler
00:43:24avec toi.
00:43:25Moi, j'appelle la police.
00:43:26Je suis désolé.
00:43:28Allô, commissariat
00:43:28de Montelagénie ?
00:43:30Oui.
00:43:31Je suis chez moi.
00:43:32C'est Dieu donné,
00:43:33voilà,
00:43:33l'humoriste multiracidiviste.
00:43:35Voilà, voilà, voilà.
00:43:35Oui, je continue
00:43:37à jouer,
00:43:38faire mes spectacles
00:43:39en ligne,
00:43:40c'est ça.
00:43:41De chez moi.
00:43:42Non, non,
00:43:43je ne me rends pas,
00:43:43pas du tout.
00:43:44Je vous appelle
00:43:44parce que je suis
00:43:45en pleine séance, là.
00:43:47Voilà,
00:43:47un spectacle en ligne.
00:43:48Et non,
00:43:49il se trouve,
00:43:50écoutez-moi,
00:43:50écoutez-moi,
00:43:51tais-toi.
00:43:51Adolf Hitler
00:43:52vient de débarquer
00:43:53sur ma beau-bout.
00:43:54Ah,
00:43:55là, je fais comment, là.
00:43:56Je sais bien
00:43:57que ce n'est pas normal.
00:43:59Il dit
00:43:59que ce n'est pas normal.
00:44:01Oui, oui, oui.
00:44:02Mais je vais,
00:44:04écoutez,
00:44:04dépêchez-vous,
00:44:05venez,
00:44:06j'essaye de le retenir.
00:44:07D'accord ?
00:44:07Comme ça,
00:44:08vous pourrez lui poser des questions.
00:44:13Donc, Adolf,
00:44:13il y a un gardien de la paix
00:44:17qui va venir
00:44:17devant Tlajoli.
00:44:19Je pense que c'est le bon moment
00:44:20de se mettre à table, Adolf.
00:44:21Il y a eu des choses
00:44:22qui ont été faites,
00:44:23des choses qui ont été dites
00:44:24au siècle dernier.
00:44:25Je crois que c'est le bon moment
00:44:26un petit peu de faire ça
00:44:27en bonne intelligence,
00:44:29de dire ce qui s'est passé.
00:44:31Adolf ?
00:44:32C'est bon,
00:44:33il est parti.
00:44:34J'ai peur qu'il reste
00:44:35parce qu'il a senti,
00:44:36les flics arrivent.
00:44:38Il est en cavale
00:44:39depuis 80 ans.
00:44:40Il a sa petite intelligence aussi.
00:44:43Mais bon,
00:44:44c'est vrai que
00:44:44le problème,
00:44:46vous avez vu,
00:44:46de l'imaginaire,
00:44:48tu t'en vas,
00:44:49tu reviens,
00:44:49tu te paumes
00:44:49parce que tu ne sais plus
00:44:51où tu en es.
00:44:52Puis,
00:44:53c'est la terreur sur Terre.
00:44:54Je ne sais pas.
00:44:55Non,
00:44:56tu reviens,
00:44:56tu vois,
00:44:57là,
00:44:57là,
00:44:57vous êtes dans le monde imaginaire.
00:44:59Mais vous allez revenir
00:44:59dans la réalité,
00:45:00vous allez voir.
00:45:01500 morts !
00:45:02100 morts !
00:45:03100 morts !
00:45:04Tout le monde meurt.
00:45:06Donc,
00:45:06dans la réalité,
00:45:09moi,
00:45:10à un moment donné,
00:45:11comme ça,
00:45:11sur un retour
00:45:12à la réalité,
00:45:13j'ai cru que j'avais le Covid.
00:45:15Je vous promets.
00:45:17Pour moi,
00:45:18j'avais le Covid.
00:45:19j'avais,
00:45:25tu sais,
00:45:25les poumons
00:45:26qui se rétrécissaient
00:45:27comme deux raisins secs.
00:45:29Donc,
00:45:29tu ne peux pas respirer
00:45:30beaucoup avec ça,
00:45:30toi.
00:45:31Ah !
00:45:31Ah !
00:45:32Ma femme m'a dit,
00:45:33non, non,
00:45:34c'est bon,
00:45:34calme-toi,
00:45:35calme-toi.
00:45:36Ah oui,
00:45:37c'est bon.
00:45:39C'était psychologique,
00:45:40mais bon,
00:45:41tu ne sais pas
00:45:41quand tu as la tête dedans.
00:45:43Mais tu te fous de ma gueule,
00:45:44mais ce n'est pas évident non plus.
00:45:46J'ai un pote,
00:45:47lui, c'est pire,
00:45:47c'est Bruno.
00:45:48Ah ben,
00:45:48lui,
00:45:49il est hippocandriac.
00:45:50Je ne savais pas ce que c'était.
00:45:52Oh,
00:45:52il fallait le voir.
00:45:52Il était devant la télé
00:45:53avec sa femme.
00:45:56Tais-toi, chéri,
00:45:57tais-toi.
00:45:58Eh ben,
00:45:59j'écoute la télé,
00:46:00BFM,
00:46:01savoir ce qu'il se passe.
00:46:03Si tu te renseignais,
00:46:04déjà,
00:46:05ben oui,
00:46:05ben oui,
00:46:06savoir où on va,
00:46:08parce que là,
00:46:09ce n'est pas normal.
00:46:11Putain,
00:46:11tais-toi,
00:46:12il klaxonne.
00:46:13Il est 8 heures,
00:46:14les gens klaxonnent
00:46:14pour,
00:46:15ouais,
00:46:15ouais,
00:46:16ils pensent que c'est comme ça
00:46:17qu'on va se soigner
00:46:17du virus.
00:46:19500 morts.
00:46:19Écoute,
00:46:20tais-toi,
00:46:20écoute,
00:46:21500 morts.
00:46:22Putain.
00:46:23Hier,
00:46:23il y avait déjà combien ?
00:46:24400,
00:46:25voilà,
00:46:25donc là,
00:46:26500.
00:46:27Donc,
00:46:27à mon avis,
00:46:28on l'a.
00:46:29Mais non,
00:46:29parce que c'est des statistiques,
00:46:31madame.
00:46:32Si tu avais été un petit peu
00:46:33au-delà de ton CAP comptabilité,
00:46:35tu saurais.
00:46:36Eh ben non.
00:46:38Je peux parler ?
00:46:42On est combien dans l'immeuble ?
00:46:44Combien on est ?
00:46:4528,
00:46:46voilà.
00:46:46Donc,
00:46:46c'est des probabilités.
00:46:48Eh ben,
00:46:48tu prends,
00:46:49non.
00:46:50Tu m'écoutes ?
00:46:52Tu prends le nombre global,
00:46:55pi 14,
00:46:57107,
00:46:59que multiplie ?
00:47:00Ah,
00:47:01voilà,
00:47:01madame.
00:47:02Donc,
00:47:03on l'a.
00:47:04C'est,
00:47:05si,
00:47:05si,
00:47:05on l'a.
00:47:05Oh putain,
00:47:06écoutez-toi,
00:47:06tais-toi.
00:47:07Oh la vache.
00:47:08La température n'est pas le seul symptôme.
00:47:10Donc là,
00:47:10c'est bon.
00:47:11Là,
00:47:11je l'ai.
00:47:12Ouais,
00:47:12ce matin,
00:47:13j'avais combien ?
00:47:1337,2.
00:47:14Oui,
00:47:14mais c'est des thermomètres chinois.
00:47:16Déjà,
00:47:16il faut multiplier par deux.
00:47:17Donc déjà,
00:47:18ouais,
00:47:18renseigne-toi avant de la courbature.
00:47:20Bon,
00:47:20ben,
00:47:20laisse tomber.
00:47:21Je coche toutes les 15.
00:47:22Oh putain,
00:47:23je suis ride comme un club de golf.
00:47:26Perte de goût ?
00:47:28Bon,
00:47:28ben,
00:47:29c'est bon.
00:47:30Ah ben,
00:47:30j'ai pas de goût.
00:47:33À moins que ça soit ta bouffe.
00:47:34Ah ben,
00:47:35ce qui est fort possible,
00:47:35d'ailleurs.
00:47:37je te dis d'appeler le 15.
00:47:39Je sens que j'ai l'air.
00:47:41Je me sens partir.
00:47:44Appelle le 15.
00:47:45C'est rig.
00:47:47Chaque seconde compte.
00:47:49Je peux plus respirer.
00:47:51Dis-lui,
00:47:52je suffoque.
00:47:54Je ne peux pas.
00:47:55Bon,
00:47:55parce que moi,
00:47:56ça ne sert à rien
00:47:56si tu ne sais pas
00:47:57de parler en...
00:47:59Oui,
00:47:59allô ?
00:48:00Oui,
00:48:01c'est moi.
00:48:01Oui,
00:48:01c'est la personne.
00:48:04Je ne peux pas respirer.
00:48:06Oui,
00:48:06je peux parler.
00:48:07Monsieur,
00:48:07ce n'est pas vocal,
00:48:08c'est respiratoire.
00:48:10Donc,
00:48:10je ne sais pas qui t'a appelé
00:48:11si c'est le standard
00:48:12rire et chanson.
00:48:13C'est qui,
00:48:14ce connard ?
00:48:15Voilà,
00:48:15moi,
00:48:15je suis en train de crever.
00:48:16Donc,
00:48:17on appelle le 15.
00:48:20Ah,
00:48:20je ne respire plus.
00:48:21Ah,
00:48:21depuis...
00:48:22Non,
00:48:22non,
00:48:22non,
00:48:22non.
00:48:23Depuis un bon mois.
00:48:25Ah,
00:48:26non.
00:48:27Ben,
00:48:28un test.
00:48:29Il veut faire un test.
00:48:31D'accord.
00:48:31Que j'arrête de respirer
00:48:32pendant 10 secondes.
00:48:33Ah,
00:48:33je ne pourrais pas.
00:48:34Mais non,
00:48:35ce n'est pas possible.
00:48:36Parce que...
00:48:36Ben,
00:48:36j'essaye.
00:48:40Je ne peux pas.
00:48:41Ouvre la fenêtre,
00:48:41chérie.
00:48:41Je suis en train de crever.
00:48:42Là,
00:48:43on est tombé sur un assassin.
00:48:44Il est en train de me tuer.
00:48:45Je vous dis que je ne peux pas.
00:48:46Là,
00:48:47je ne peux plus respirer.
00:48:49Voilà,
00:48:49ouvre la fenêtre,
00:48:50chérie.
00:48:50Ah,
00:48:50vous êtes où,
00:48:51là ?
00:48:52Tu le vois arriver ou pas ?
00:48:54Une camionnette rouge ?
00:48:56Dans 30 minutes.
00:48:57Il dit qu'il sera là
00:48:59dans 30 minutes.
00:48:59Ok.
00:49:01Eh ben,
00:49:02ce sera trop tard.
00:49:03L'enterrement sera terminé.
00:49:05Tout le monde sera bourré.
00:49:06Les fleurs sont fanées,
00:49:06monsieur.
00:49:0730 minutes.
00:49:08Mais monsieur,
00:49:08soyons sérieux.
00:49:09On paye des impôts
00:49:09pour entendre...
00:49:10Hein ?
00:49:11Non,
00:49:11ben...
00:49:11Oui,
00:49:12non,
00:49:12mais pas nous,
00:49:13chérie.
00:49:13Nous,
00:49:14on ne paye pas...
00:49:14Mais les gens...
00:49:15Voilà,
00:49:15c'est ça.
00:49:16Montez-toi.
00:49:17Chut,
00:49:17chut,
00:49:17chérie.
00:49:20Vous venez dépêcher.
00:49:21Vous allez m'opérer sur place ou pas ?
00:49:23Vous avez des poumons.
00:49:24J'en ai un qui est rétréci.
00:49:25C'est un raisin maintenant.
00:49:27Raisin sec.
00:49:28Il est complètement...
00:49:30Mais vous avez des poumons au congélateur,
00:49:32des trucs comme ça.
00:49:33Des trucs...
00:49:34Quand il y a un tremblement de terre à Haïti,
00:49:35j'ai vu...
00:49:36C'est en Israël directement
00:49:37qu'il faut les chercher,
00:49:38il faut les commander.
00:49:39Sur Amazon...
00:49:40Hein ?
00:49:41Et les poumons de chat,
00:49:43ça marche ?
00:49:44Bloc le chat.
00:49:44Bloc le chat.
00:49:46Ça marche ?
00:49:47Il est quelle année le chat ?
00:49:47Tu sais, non ?
00:49:48Ça monte un poumon de chat de 2015 ?
00:49:53On va voir.
00:49:53Il dit on va voir.
00:49:54Il ne sait pas.
00:49:55Il faut encerner ça.
00:49:56D'accord, docteur.
00:49:5820 minutes,
00:49:59on vous attend, docteur.
00:50:00Je vais essayer de tenir le coup.
00:50:02Ouais.
00:50:03Merci, docteur.
00:50:04A tout de suite.
00:50:05Ah, chérie.
00:50:06Hein ?
00:50:08Mais non,
00:50:08c'est pas psychologique.
00:50:09Tu te veux ma main dans la gueule ?
00:50:10Tu vas voir si c'est psychologique.
00:50:11Ah,
00:50:12un doliprane.
00:50:13Mais tu veux...
00:50:14Mais tu te fous de ma gueule.
00:50:15Ils arrivent, là.
00:50:17Ils vont m'opérer, putain.
00:50:21Appelle mon frère.
00:50:22Ah, je veux parler à Jaco, putain.
00:50:23Je veux pas partir.
00:50:24Je veux pas voir à Jaco.
00:50:27Passe-moi.
00:50:28Allô, Jaco ?
00:50:29Ouais, c'est bon, ouais.
00:50:30Pas fort.
00:50:31Non, je viens de parler au Toubible.
00:50:33Ils arrivent, là.
00:50:34Ils vont m'opérer dans le salon.
00:50:37Covid.
00:50:38Covid-19, 20, 22.
00:50:40Ils savent plus.
00:50:41C'est très avancé, quoi.
00:50:42Ah, non, non, je m'en sortirai pas.
00:50:44Ah, non, non, je m'en sortirai pas, bon, enfin.
00:50:46Ouais, comme la semaine dernière.
00:50:49Heureusement que t'es là pour rigoler.
00:50:50Heureusement.
00:50:51Jaco, tais-toi, tais-toi, écoute-toi.
00:50:53Tu sais que quand maman, elle mettait de l'encens dans le...
00:50:56Ouais, dans l'appartement, tu te souviens de ça ?
00:50:59Bon, apparemment, c'est ça qui m'aurait foutu le cancer généralisé des poils à chiasse, quoi.
00:51:06Non, non, j'en veux pas.
00:51:07Non, mais je sais bien que c'était pas intentionnel.
00:51:08Jaco, je sais bien que c'est pas intentionnel.
00:51:10Mais je veux que tu lui dises, quand je serai mort demain après-midi, tu lui dis tout de suite, hein.
00:51:15Je veux pas qu'elle s'en sorte comme ça, l'autre, hein.
00:51:17Non, non, mais je sais bien, je sais bien.
00:51:19En tout cas, j'ai eu un frère formidable.
00:51:20C'est pour ça que je voulais te parler avant de crever, hein.
00:51:22Tu passeras voir Patricia quand je serai plus là, hein ?
00:51:26Christiane, pardon.
00:51:27Excuse-moi, chérie.
00:51:28Chérie.
00:51:29Hein, c'est pas le moment.
00:51:31Oui, ben c'est le cerveau.
00:51:32C'est le Covid.
00:51:33Renseigne-toi, c'est un des symptômes.
00:51:35Putain, jusqu'au bout, tu vas me casser les couilles, toi.
00:51:37Tu vas voir, hein.
00:51:39Non, non, elle a la gueule.
00:51:41Tu sais, elle m'aura...
00:51:42Je sais pas si finalement c'est mieux de crever maintenant.
00:51:45Parce que là...
00:51:46Ouais, ouais.
00:51:47Ah, tu joues à Fortnite ?
00:51:48Bon, ben je te laisse.
00:51:50Ok.
00:51:51Ouais, t'as été un frère super.
00:51:53Allez, adieu.
00:51:55Ouais, dimanche.
00:51:56Ah, putain.
00:52:01Non, non, c'est bon.
00:52:02Allez, je suis dans une heure, je suis plus là.
00:52:04Hein ?
00:52:05C'est le docteur ? Vas-y, fais-le rentrée.
00:52:07Ah, docteur, c'est moi, c'est moi.
00:52:08Pardon ?
00:52:11J'ai pu, voilà.
00:52:12Ah, j'ai pas respiré depuis qu'on s'est quitté, hein.
00:52:15Donc, c'est pour ça que j'aimerais bien...
00:52:17Donnez-moi de l'oxygène, quelque chose.
00:52:19Ah, non, non.
00:52:20Non, de la température.
00:52:21Si, si, tais-toi, chérie, putain !
00:52:23J'ai de la température.
00:52:2545.
00:52:25Non, non.
00:52:2637.
00:52:28Tu sais, toi, à un moment donné, tu vas voir 37, ce que ça fait dans ta gueule.
00:52:32Hein ?
00:52:33Non, non, mais c'est pas ça, docteur, c'est tranquille.
00:52:36Elle supporte pas l'idée de me voir partir.
00:52:39Voilà, t'as compris.
00:52:40Ouais, ouais, ouais.
00:52:41Mais si on a des crédits et tout, on a peur de se retrouver toute seule dans la merde.
00:52:46Hein ?
00:52:47Mais je veux que tu refasses ta vie.
00:52:49Hein, chérie ?
00:52:50OK ?
00:52:51C'est important pour moi, ça.
00:52:53Voilà.
00:52:54Vous êtes célibataire, vous, docteur ?
00:52:55Hein ?
00:52:57Non, non, mais on sait jamais.
00:52:59D'accord.
00:53:00Vous êtes pas intéressé.
00:53:03Ah oui, mais...
00:53:05Lève ta jupe, essaye de te mettre en valeur, essaye de vendre la cab un peu, je serais pas toujours là.
00:53:10Pardon ?
00:53:11Ah, j'ai tout, j'ai...
00:53:13Ouais, antécédents familiaux.
00:53:14Bien sûr.
00:53:15Bien sûr.
00:53:16Ah, tout le monde est mort, donc on peut pas faire pire.
00:53:19Donc, allergie.
00:53:21Bien sûr, j'ai aller, j'ai aller, j'ai de tout, tout, pollen de châle.
00:53:25Voilà, j'ai tout, j'ai tout, poil de fleur.
00:53:28Donc, mais vous allez m'opérer là, docteur ?
00:53:31Parce que de parler comme ça, je sens que ça use les dernières...
00:53:35D'accord.
00:53:36Sur le plan psychologique, sujet à la panique, pas du tout.
00:53:40Tais-toi, chéri.
00:53:41T'as vu ?
00:53:42Parce que tout à l'heure, tu vas paniquer, toi.
00:53:45Alors, pas du tout.
00:53:48D'accord.
00:53:48Il y a beaucoup de gens là ?
00:53:49Ah bon ?
00:53:50Ah bon ?
00:53:50Ah bon ?
00:53:51Ah bon ?
00:53:51Donc, selon vous, d'accord.
00:53:55Ouais, on va commencer, on va surveiller.
00:53:57Ah ouais, donc c'est pas bon.
00:54:00Un suppositoire, ce soir ?
00:54:01Ouais.
00:54:03Doliprane ?
00:54:03Oui, on en a.
00:54:04Hein, chérie ?
00:54:05Oui, j'y disais, on a dit...
00:54:07Et on surveille, et on voit ce qui se passe.
00:54:09Merci, docteur.
00:54:10Ouais, ouais, vous avez du beau, j'imagine.
00:54:12Allez, à la bientôt, docteur.
00:54:13Oui, ben, on surveille, chérie.
00:54:15Ça veut dire que je suis foutu.
00:54:19Le problème de la panique, c'est qu'on est terrorisé,
00:54:22on est entretenu dans une peur panique
00:54:25de crever de cette cassaloperie.
00:54:27Et alors, au niveau des maîtres,
00:54:31des maîtres de la peur,
00:54:33des grands artificiers,
00:54:35enfin, des prêtres,
00:54:36les prêtres Éric Zemmour,
00:54:38c'est un chef cinq étoiles de nos peurs.
00:54:43Ah, les peurs, il sait les cuisiner.
00:54:45Il les fait revenir à feu doux sur des années.
00:54:48Il en extrait une huile essentielle,
00:54:51un concentré de paranoïa islamophobe.
00:54:54Il est extraordinaire, Éric.
00:54:56Alors, l'avantage de la mouboute de l'imaginaire,
00:55:00c'est qu'on peut convoquer les gens.
00:55:02Dans la réalité, vous imaginez bien
00:55:04qu'il n'y a pas un seul plateau télé
00:55:05qui me confrontera à Éric Zemmour.
00:55:07Mais sur la mouboute de l'imaginaire,
00:55:09il suffit de faire ça.
00:55:10Éric.
00:55:11Viens là, mon chaton.
00:55:15Éric Zemmour.
00:55:16Zemmour.
00:55:17Viens là.
00:55:18L'olive, ça veut dire en cabine.
00:55:20Viens là, mon d'olive.
00:55:21Tu es là ?
00:55:23Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
00:55:25Je suis convoqué sur la mouboute.
00:55:27Ah, alors.
00:55:29Monsieur mbala, mbala, mbala, mbala, mbala, mbala, mbala, mbala, mbala.
00:55:32Combien de fois il faut le dire ?
00:55:33C'est français, des noms comme ça ?
00:55:34Bon, hein, hein ?
00:55:36Antoine, faire rire les gens en ligne, hein ?
00:55:38Alors que la France est en train de...
00:55:39Bon, allez, et le terrorisme islamique ?
00:55:43Continuez, continuez, hein ?
00:55:45Mais le Bataclan, ça va continuer.
00:55:47C'est pas moi, c'est dans le Coran.
00:55:49Tout est dans le Coran.
00:55:50C'est pas...
00:55:51Allah ou Akbar, c'est-à-dire bon appétit.
00:55:53Chaque musulman doit manger le cœur d'un enfant blanc pour célébrer la fête des jonquilles.
00:56:01C'est pas de moi, c'est dans le Coran.
00:56:03Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de fête des jonquilles, Éric Zemmour ?
00:56:09C'est étonnant, cette version du Coran que vous avez quand même, on n'a jamais entendu parler de ça.
00:56:15C'est laquelle version ?
00:56:16C'est écrit en hébreu, c'est comment ça se passe ?
00:56:17C'est quoi être français pour vous, M. Zemmour ?
00:56:22Être français, c'est être blanc, M. Mbala, déjà...
00:56:26Non, mais c'est vrai !
00:56:28Hein ? C'est être sioniste, humaniste.
00:56:31Oh, ça va, ça va.
00:56:32Et puis, c'est être chrétien.
00:56:34C'est pas moi, c'est dans le Coran.
00:56:37Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire de Coran ?
00:56:41Et chrétien, alors c'est quoi être chrétien ?
00:56:45Être chrétien, M. Mbala, c'est être juif.
00:56:48Oui, Pierre, Marie, tout le monde est juif.
00:56:51C'est quand même étonnant, votre version des choses de l'histoire,
00:56:55celle que vous écrivez, me paraît tellement exagérée.
00:57:00Être musulman, en tout cas, pour vous, c'est mal.
00:57:04L'islam n'est pas soluble dans la République.
00:57:06C'est ce que vous dites à longueur d'année.
00:57:09C'est dans le Coran, encore une fois, Islam !
00:57:12Islam !
00:57:12Je vais tous vous tuer, donc c'est pas moi.
00:57:16Mais c'est pas du tout ça.
00:57:18Mais, M. Zemmour, c'est incroyable, cette excessivité.
00:57:24Je sais pas comment on peut le dire.
00:57:25Vous êtes de ces personnalités extrêmes.
00:57:30Vous vous sentez plus près d'un Ben Laden ou d'un Hitler, par exemple ?
00:57:34Non, non, mais ça m'intéresse de savoir !
00:57:37Déjà, Hitler, sûrement, oui, oui.
00:57:41Déjà, le prénom est français, Hitler.
00:57:43Les parents ont décidé, oui, voilà, de lui permettre de s'intégrer.
00:57:48C'est vraiment étonnant.
00:57:50Écoutez, hasard de la bouboute, magie de la bouboute,
00:57:54Hitler était là il y a cinq minutes.
00:57:57Alors, quelque chose, alors ce soir, c'est un peu particulier, vous avez vu.
00:58:00Tout peut se produire dans l'espace de l'imaginaire.
00:58:03Donc, ce soir, M. Zemmour est devant les spectateurs, enfin les internautes.
00:58:09Est-ce que vous accepteriez de rencontrer Adolf Hitler ?
00:58:11Non, non, je sais, c'est vraiment une première, là, on ne l'a jamais vue.
00:58:16Vous accepteriez ?
00:58:17D'accord, au nom de la liberté d'expression.
00:58:19Je vais voir s'il est là.
00:58:22Ce soir, je sentais qu'on allait faire fort, mais là...
00:58:25Il y a quelqu'un ?
00:58:30Papa ?
00:58:33Non, non, mais c'est un piège.
00:58:35Je sais bien que ce n'est pas mon père, mais comme il a dit tout à l'heure, mon fils,
00:58:37j'essaie de...
00:58:39Chancelier, vous êtes là ?
00:58:41Non !
00:58:42Ah, il est là.
00:58:42Voilà, est-ce que vous pourriez revenir, chancelier ?
00:58:46Il y a une personne qui voudrait s'adresser à vous.
00:58:49Zemmour, l'olive en cabine.
00:58:51C'est un juif.
00:58:52Je peux dire que vous êtes lui ?
00:58:53Non, non, mais tout le monde.
00:58:55Voilà, et il voudrait...
00:58:57Éric Zemmour.
00:58:59C'est-à-dire que...
00:59:00Oui, mais en fait, il voudrait...
00:59:05Chancelier, calmez-vous.
00:59:06Il s'énerve, il s'énerve, parce qu'il était parti, déjà.
00:59:08Il est comme vous, il voudrait, comment dire, protéger les Blancs.
00:59:15C'est ça ? Non, je résume.
00:59:17De la vague islamo-bamboula qui est en train d'arriver ici.
00:59:22Et donc, il aurait quelque chose à vous dire.
00:59:23Vous acceptez de parler ?
00:59:24Il accepte de vous parler.
00:59:31Amenez-moi à les Juden.
00:59:33Ah, Éric, à vous.
00:59:35À Hitler, allez-y, vous pouvez parler, c'est Adolf Hitler en direct, là.
00:59:40Bon, ben...
00:59:41Enchanté, chancelier, hein ?
00:59:44Appelle-moi, mein Führer, Juden.
00:59:54Enchanté, mein Führer.
00:59:56Donc, au nom de la liberté d'expression, voilà, je tenais à vous dire qu'en quelques décennies,
01:00:02les choses ont bien changé en Europe.
01:00:04Les hordes de Sarrazin ont largement dépassé Poitiers.
01:00:07Et oui, ils ont même franchi le Rhin et se dirigent vers Berlin.
01:00:11La race arielle est en danger.
01:00:12Ah, qui t'intéresse à la race arienne ?
01:00:20Je...
01:00:21Mais, tu es Juden, n'est-ce pas ?
01:00:26Ah, et depuis, combien de générations es-tu Juden ?
01:00:34Oh là, ça remonte au temps des olives.
01:00:37Ah, un Juden de cristal.
01:00:40Pur.
01:00:43Sache, hideuse créature.
01:00:47Que j'ai préféré m'accoupler à la dernière des putes aborigènes.
01:00:51Plutôt que d'être une cligne d'un corps avec toi.
01:00:55Ah, je savais en écrivant ces quelques lignes que je finirais en tôle, putain.
01:01:01Pour un sketch.
01:01:03Merde.
01:01:05Oh, c'est toi.
01:01:06En même temps, aller en prison pour un spectacle, pour un sketch.
01:01:11C'est une sorte de reconnaissance, d'apothéose.
01:01:16Ah ben oui, bien sûr.
01:01:17Mais en commençant, je l'avais pressenti.
01:01:20J'avais dit à Elie Schemmour, on était en duo tous les deux.
01:01:23Je lui ai dit, toi, tu finiras au Fouquettes, et puis moi, Fleury-Mérogis.
01:01:27Ah, c'est pas faux.
01:01:29Puis en même temps, la liberté à l'extérieur est toute relative.
01:01:32Ouais, je suis en tôle.
01:01:34L'avantage de la moumoute, c'est que je vais en tôle régulièrement, pour voir, pour m'habituer.
01:01:39Je fais ça, comme ça, je suis en tôle.
01:01:42Ah, t'as des gars, le surveillant.
01:01:44Non, je vais rester en cellule, là.
01:01:47Ouais, ben j'irai demain en promenade.
01:01:48Ouais, je suis dans mon imaginaire.
01:01:52Ah ben là, je suis chez moi, en live.
01:01:56Ouais, je délire.
01:01:58Moi, tu me dis, je délire, il est en tôle toute la journée.
01:02:02Toute sa vie professionnelle, bref.
01:02:04Là, ils essayent de me sortir, mon avocat, on va voir.
01:02:07Par rapport à des compétences comme quoi j'aurais pas les capacités intellectuelles.
01:02:11Ce serait dingue, quoi.
01:02:12Mais en tant que multirécidiviste de la blague, il y a peut-être un dossier, un truc à creuser.
01:02:16Je n'arrive pas à discerner le bien du mal.
01:02:18Ah ben j'ai vu un psychiatre, ce matin, là.
01:02:22Bonsoir, monsieur Mbala.
01:02:25Ça va ?
01:02:28Alors, vous êtes au courant du rendez-vous, là ?
01:02:29On vous a dit, ou pas ?
01:02:31Voilà, votre avocat vous en a parlé.
01:02:33Voilà, je suis le psychiatre.
01:02:34J'ai été mandaté par le tribunal pour donner un avis sur votre capacité à discerner le bien du mal.
01:02:44On va voir, on ne sait pas avec vous.
01:02:47Hein ?
01:02:48Comment ça se passe ?
01:02:49Alors, ce que je propose en première séance, monsieur Mbala, on se concentre, c'est de reprendre certaines de vos répliques, de spectacles, puis on va essayer de comprendre, on va essayer de voir.
01:03:01Alors, Shohananas, c'est ça.
01:03:04Ça vous fait rire encore ? Après tout ce temps, vous êtes en prison et vous rigolez encore de ça.
01:03:10Vous êtes conscient que vous avez blessé, heurté, choqué des gens avec cette chansonnette ?
01:03:16Oui, populaire, monsieur Mbala, elle était très populaire.
01:03:20Mais justement, moi j'ai des lettres de ministre, madame Belkacem, qui m'a dit que vous avez pourri toute une génération.
01:03:26Des profs d'histoire, qui me disent, monsieur Mbala, il dit que j'aborde la deuxième guerre mondiale, les élèves se lèvent, Shohananas.
01:03:37Donc qu'est-ce qu'on peut faire avec ça ? Vous comprenez ?
01:03:40Non mais je veux dire, comment on arrive à produire des choses aussi atroces ?
01:03:48Je ne sais pas, docteur.
01:03:50Pour moi, c'était marrant, c'était pour faire rire les gens, c'est ça que je n'arrive pas à comprendre.
01:03:54Quand ils m'ont dit incitation à la haine, je me dis, mais Shohananas, au début c'était Shohabricot.
01:04:00Non mais pour vous dire, il n'y a pas de haine dans ces mots-là pour moi.
01:04:06Comme j'ai chaud à la tête devant le barbecue.
01:04:09Huit mois ferme !
01:04:11Non mais attendez, c'est vrai en plus.
01:04:14Quand tu es devant un barbecue, non mais je veux dire, l'autre jour j'étais à un copain, il me fait un barbecue.
01:04:19Bon déjà, j'hésite toujours à y aller.
01:04:21Mais là, ils m'ont forcé la main, j'arrive, il me dit, tu peux retourner la viande ?
01:04:25J'ai dit, comment ça ?
01:04:26J'y vais, j'avais chaud à la tête.
01:04:28Alors je pleurais.
01:04:29Il me dit, qu'est-ce qui t'arrive ?
01:04:30Je dis, j'ai chaud à la tête.
01:04:33Ne suis pas anti-séviste.
01:04:35J'ai une Mezouza à la maison, je lui ai dit.
01:04:38Il m'a dit, mais t'inquiète pas, de toute façon c'est un barbecue au gaz.
01:04:41Je lui ai dit, en plus !
01:04:43Tu veux me tuer ?
01:04:44Je vais noter un barbecue, donc, au gaz.
01:04:50Je ne sais pas si ça va aider votre dossier, monsieur Mbara.
01:04:53Alors, avez-vous été abusé sexuellement entre 2 et 5 ans ?
01:04:56C'est des questions d'usage.
01:04:58Alors là, je ne sais pas.
01:05:02C'est des questions, ça.
01:05:06Si j'ai été abusé ?
01:05:08Alors, qu'est-ce que je dis ce mot de connerie ?
01:05:114 et 4.
01:05:13Que retient 2 ?
01:05:15Comme quoi, en fait, un voisin, un cousin,
01:05:18m'aurait glissé une petite clé de 17 dans la boîte à chocolat, quoi.
01:05:22C'est ça la question ?
01:05:23Je ne sais pas, monsieur.
01:05:24On va noter.
01:05:25Clé de 17 dans la boîte à chocolat.
01:05:33Donc, on s'interroge, monsieur Mbara, quand on vous écoute,
01:05:38on s'interroge sur votre difficulté à discerner le bien du mal.
01:05:44Comme avec, par exemple, ce sketch sur les pygmées.
01:05:46Qu'est-ce que vous voulez dire par là ?
01:05:47Alors, la question, elle est simple.
01:05:49Avez-vous déjà frappé une femme pygmée à l'aide d'un club de golf ?
01:05:53Non, mais c'est dans l'imaginaire, docteur.
01:05:57C'est dans l'imaginaire, voilà.
01:05:58Dans la réalité, je n'ai jamais fait ça.
01:06:01Mais dans l'imaginaire, je tue des gens pour faire rire les autres, quoi.
01:06:05Je ne sais pas, ça s'est fait comme ça.
01:06:08Mais je n'aurais jamais fait ça dans la réalité.
01:06:12Je n'ai jamais tué personne.
01:06:13Ah, dans l'imaginaire, oui.
01:06:15C'est-à-dire, premier spectacle, j'avais un Kangoo blanc.
01:06:18Je m'en souviens, j'avais un pare-buff.
01:06:20Et j'habitais Vélizy.
01:06:21Donc, c'est vraiment, je n'ai jamais habité là-bas.
01:06:23Et un pare-buff, un Vélizy.
01:06:25Donc, tu sais, il n'y a pas de buff.
01:06:26Et donc, oui, oui, oui, mais il y a un ramassis de connards à vélo.
01:06:30C'est pour ça que j'avais monté le pare-buff.
01:06:32Et donc, ah, le cycliste.
01:06:34J'avais une obsession à cette époque, le cycliste.
01:06:37Je ne sais pas, cette tenue dégueulasse,
01:06:39à moitié collant, moulant, le cul dégueulasse.
01:06:41Et j'ai croisé un cycliste et je lui ai rentré dedans, complètement.
01:06:45Je lui ai rangé le genou dans le cul.
01:06:47Même le pompier de l'imaginaire m'a dit, c'est extraordinaire.
01:06:49On n'a jamais vu comment ça se passe.
01:06:53Et puis, la pygmée, pareil.
01:06:54Je me souviens.
01:06:57Alors, comment je l'ai écrit ?
01:06:58J'étais chez mon père.
01:07:00À l'époque, il était vivant.
01:07:01Et on est dans la forêt équatoriale.
01:07:05Et il y avait une pygmée sous le barbecue.
01:07:09Elle était toute petite.
01:07:10Une pygmée, ce n'est pas gros.
01:07:12Et moi, j'avais un club de golf.
01:07:14La faute n'a pas de chance.
01:07:15Et je l'ai pris.
01:07:16Il y a eu méprise.
01:07:17J'ai dit, c'est le swing parfait.
01:07:21J'ai fait, elle est partie.
01:07:23Dernier truc que j'ai entendu.
01:07:25Houston, à la base.
01:07:26J'ai dit, mais comment ça ?
01:07:27Très bien.
01:07:29Donc, on va noter Houston, à la base.
01:07:37C'est quoi la différence ?
01:07:38Monsieur Mbala, concentrez-vous.
01:07:40C'est quoi la différence entre le bien et le mal ?
01:07:43Alors là, ça devient...
01:07:47Alors, que je ne dise pas de conneries...
01:07:53Différence entre le bien et le mal ?
01:07:54Je dirais 30 centimètres, à peu près.
01:07:58Parfait.
01:07:58Donc, je vais noter 30 centimètres.
01:08:00On va pouvoir arrêter là, monsieur Mbala.
01:08:02Vous avez effectivement une grave carence cognitive.
01:08:07Concernant cette notion de dignité humaine, de bien et de mal.
01:08:11Vous êtes partiellement irresponsable.
01:08:13Là, je vais dans le sens de votre avocat.
01:08:16Oui, mais d'accord, vous pouvez sortir d'ici, mais c'est pour aller dans un hôpital psychiatrique.
01:08:20La société doit se protéger, monsieur Mbala.
01:08:22On ne peut pas vous laisser vous produire sur scène ou sur Internet.
01:08:24C'est terminé ce temps-là.
01:08:26Nous, on est là pour vous aider.
01:08:27Il faut bien comprendre qu'on est médecin.
01:08:29Je suis là pour essayer de calmer, d'apaiser ces obsessions que vous avez en vous.
01:08:34Moi, pour vous, je serais d'ailleurs pour un traitement choc.
01:08:38Je serais pour un voyage à Auschwitz, directement.
01:08:43Direct, sans échauffement, comme ça, à froid.
01:08:47Oui, mais monsieur Mbala, à froid, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:08:49Vous voyez ?
01:08:50Ça va pas, ça.
01:08:51Auschwitz, c'est la dernière limite de l'humour.
01:08:55Si vous aviez été en classe de troisième, ou si vous aviez écouté,
01:08:58oui, vous y êtes allé, mais vous n'avez pas écouté,
01:09:00vous auriez compris que c'est la limite du rire.
01:09:02Après, c'est la haine.
01:09:04La haine de l'autre, la haine de l'univers.
01:09:08Donc, oui, Shohanana, c'est l'œuvre d'un psychopathe.
01:09:12Alors, écoutez, vous avez l'air doué dans ce monde de l'imaginaire.
01:09:18On va faire un test, sous hypnose.
01:09:19Donc, vous vous détendez.
01:09:22On va y aller, allez-y.
01:09:23On va aller dans l'imaginaire.
01:09:25Voilà.
01:09:26Donc, vos paupières sont lourdes.
01:09:27Vous entendez que...
01:09:29Vous êtes là, vous avez les yeux fermés, monsieur Mbala.
01:09:33Vous écoutez ma voix.
01:09:34Monsieur, vous êtes maintenant cette humanité.
01:09:38Vous devenez cette humanité que la barbarie nazie va arracher à la vie.
01:09:43Vous êtes dans le train de la mort.
01:09:45Est-ce que vous y êtes, monsieur Mbala ?
01:09:46J'ai l'impression d'être sur Internet.
01:09:56Non, non, concentrez-vous, monsieur Mbala.
01:09:58Vous êtes dans ce train.
01:09:59Le train arrive à Auschwitz.
01:10:00Les portes s'ouvrent.
01:10:02Vous entendez crier en allemand.
01:10:04Vous y êtes là ?
01:10:05Les hommes et les femmes sont séparés, envoyés à la mort.
01:10:09Vous ressentez cet endroit ?
01:10:12Je ressens la guerre.
01:10:13Non, non, la guerre est un point de détail de cet endroit.
01:10:16Monsieur Mbala, on se concentre.
01:10:17Bon, votre spectacle s'appelle Finissons-en.
01:10:19Alors, on va en finir.
01:10:20On va aller au cœur de cette machine de l'horreur, de cette mécanique de mort.
01:10:26On va aller dans ce qui est un musée maintenant à Auschwitz, mais c'est une pièce.
01:10:30Derrière ces deux vitres, il y a les preuves irréfutables, monsieur Mbala, de ce crime incomparable,
01:10:36de ce film inégalé, ce crime inégalé dans l'histoire de l'homme, de l'humanité, des galaxies et des planètes à côté.
01:10:45Donc, vous ouvrez les yeux.
01:10:50Qu'est-ce que vous voyez derrière cette vitre ?
01:10:53Je vois un tas de lunettes.
01:10:56Non.
01:10:56Qu'est-ce que vous ressentez, monsieur Mbala ?
01:11:02Ce sont des belles lunettes.
01:11:06D'accord.
01:11:07Ce sont des belles lunettes, il a dit.
01:11:08Donc, je pense que ce n'est pas la peine d'aller plus loin.
01:11:12Non, monsieur Mbala.
01:11:14Ce ne sont pas des belles lunettes.
01:11:17C'est l'humanité que vous voyez.
01:11:24Il y a des lunettes ?
01:11:29Parce que, excusez-moi, mais moi, j'appartiens à une humanité.
01:11:33À cette époque, on n'avait pas de lunettes.
01:11:36Comme les Indiens, comme les aborigènes, comme plein de gens.
01:11:39Ça n'existait pas.
01:11:40C'est pour ça, quand vous me dites que c'est l'humanité,
01:11:43ceux qui avaient des lunettes comme ça,
01:11:46ils venaient pour nous voler, pour nous tuer.
01:11:48C'est ça que je n'arrive pas à...
01:11:49Je sais que je vais prendre six mois supplémentaires par rapport à ma réponse.
01:11:54et ramenez-moi en cellule.
01:12:02Merci, mes amis !
01:12:04Merci vos applaudissements.
01:12:07Je les entends, oui, ici, chez moi.
01:12:11Alors, je vais me détendre pendant 15 minutes
01:12:14et puis je vais revenir répondre à des questions
01:12:17parce que c'est le jeu de la soirée.
01:12:19Questions, réponses, oui !
01:12:21Donc, dans 15 minutes, ici même,
01:12:24pour répondre à vos questions.
01:12:26Vous pourrez même poser des questions à mes personnages.
01:12:28Oui, ils pourront vous répondre.
01:12:31C'est le moment, n'hésitez pas.
01:12:33Et puis autrement, la semaine prochaine,
01:12:35parlez-en autour de vous.
01:12:36Poussez les gens à s'abonner.
01:12:38Plus les gens vont s'abonner,
01:12:40et plus je vais pouvoir continuer à faire ce travail.
01:12:43Allez, à tout de suite.
01:12:44Sous-titrage Société Radio-Canada