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  • il y a 5 jours

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Personnes
Transcription
00:00:00Qui vous dit que je n'ai tué personne ?
00:00:02Oui, c'est vrai, c'est vrai.
00:00:03Non mais je vais vous dire, Dieu donné, j'ai prévenu la police qui attend en bas quand nous aurons fini l'émission.
00:00:08Vous avez un palmarès quand même judiciaire qui n'est pas négligeable.
00:00:12Qui est supérieur à celui de Pablo Escobar.
00:00:15Mon bracelet, je le porte aujourd'hui un petit peu comme mon bâton de maréchal, d'humoriste, si vous voulez.
00:00:20De maréchal Pétain ?
00:00:21Ça vous pose du problème ?
00:00:24C'était aller dans une fosse à merde.
00:00:26Et moi, Netanyahou, ce qui me fait marrer, c'est un personnage extrêmement sulfuré.
00:00:29Alors tout le monde le déteste.
00:00:31Je n'apprécie pas ce qu'il a fait certainement à Thura en série.
00:00:35Mais je me suis radicalisé de manière un peu impromptue.
00:00:39Après les attentats du Yann Cébdorne.
00:00:56Vous n'êtes pas encore toxinolâtre ?
00:00:58Vous n'êtes pas encore toxinophile ?
00:01:01Vous n'êtes pas encore toxi-addict ?
00:01:06Eh bien, abonnez-vous et aimez Toxin.
00:01:11Toxinophile, toxinolâtre, toxinologue.
00:01:14Eh bien aujourd'hui, je reçois un...
00:01:17Qu'on peut dire sulfureux, gibier de potence, quelqu'un qu'il ne faudrait pas voir.
00:01:25On m'a dit, mais comment, comment, tu ne vas pas interviewer ce type, ce n'est pas possible, tu ne vas pas t'entretenir avec lui.
00:01:30Et j'ai dit simplement que même si on a des opinions totalement différentes et même si on est absolument...
00:01:36Non seulement qu'on n'est pas d'accord, mais qu'on peut détester certains des propos et autres, eh bien la liberté ne se divise pas.
00:01:45La liberté est quelque chose d'indiscible, d'indissociable.
00:01:48Après, il y a la loi, il y a les recours en justice, etc.
00:01:54Mais il n'y a pas quelque chose qui peut dire, telle personne, à moins qu'elle n'ait commis des crimes, à moins qu'elle n'ait tuée, violée, assassinée, ça c'est autre chose.
00:02:03On ne parle pas de ça.
00:02:04Et là on peut...
00:02:05Je suis pour la peine de mort pour les assassins.
00:02:07Donc vous voyez, je parle à titre purement personnel.
00:02:11Mais les personnes qui expriment des choses, même qui choquent et même qui dérangent, eh bien on les reçoit.
00:02:20Eh bien aujourd'hui je reçois Dieudonné.
00:02:22Bonjour.
00:02:23Bonjour.
00:02:24Alors Dieudonné...
00:02:26C'est une très belle introduction.
00:02:29Et qui vous dit que je n'ai tué personne ?
00:02:31Oui, c'est vrai, c'est vrai.
00:02:33Alors du coup d'ailleurs...
00:02:34Je ne me suis pas fait prendre.
00:02:35Non mais je vais vous dire, Dieudonné, j'ai prévenu la police qui attend en bas quand nous aurons fini l'émission.
00:02:40Non, je pense que ce ne sera plus seulement le brasserie électronique que vous portez, mais ce sera beaucoup plus que ça.
00:02:46Mais quand même, mais quand même.
00:02:48Alors je regardais quand même votre palmarès uniquement juridique.
00:02:51En 2021, trois ans d'emprisement, dont deux fermes, avec effectivement le brasserie électronique.
00:02:58Alors pour fraude fiscale, blanchiment, abus de biens sociaux, etc.
00:03:04Condamné 31 fois pour injure raciale, diffamation, haine, etc.
00:03:11Là aussi.
00:03:12Alors, au fond, vous avez un palmarès quand même judiciaire qui n'est pas négligeable.
00:03:18Qui est supérieur à celui de Pablo Escobar, puisqu'il n'a été condamné que 20 fois.
00:03:22Donc effectivement, je fais référence dans le domaine humoristique.
00:03:29C'est vrai que mon bracelet, je le porte aujourd'hui un petit peu comme mon bâton de maréchal, d'humoriste.
00:03:36De maréchal Pétain ?
00:03:37Alors, non, maréchal, pire que ça.
00:03:41Mais il y en a eu beaucoup dans l'histoire.
00:03:44Mais moi, je suis plutôt un triboulet, si vous voulez.
00:03:46Je suis le bouffon du roi.
00:03:48Et donc, comme triboulet, François 1er lui avait dit, bon, vous allez mourir.
00:03:54Choisissez votre façon de mourir.
00:03:56Il m'avait dit, j'aimerais mourir de vieillesse.
00:04:00C'est un peu ce que j'ai envie de dire.
00:04:03J'ai été effectivement très, très, très, très montré du doigt, condamné.
00:04:09Mais je pense avoir fait mon travail d'humoriste, de bouffon à la cour.
00:04:13Et je continue à le faire, d'ailleurs.
00:04:15Aujourd'hui, en essayant d'apaiser un peu les choses.
00:04:18Je vieillis aussi.
00:04:19Je suis dans l'âge de la transmission.
00:04:21Donc, je suis moins en confrontation.
00:04:22On va en parler.
00:04:23Oui, bien sûr.
00:04:23Et on va en parler.
00:04:24Mais je voulais savoir d'abord, parce que c'est quand même...
00:04:27Racontez un peu comment vous est venue cette vocation de bouffon du roi.
00:04:32Enfin, cette vocation d'humoriste.
00:04:33Parce que même les gens qui vous détestent,
00:04:36personne ne nie vos talents.
00:04:38Mais votre très grand talent d'humoriste et de créateur.
00:04:44Donc, ça vous est venue comment ?
00:04:45Parce que c'était très tôt, très...
00:04:47Je me considère comme un pèlerin de la farce et du bombo.
00:04:51Vraiment, c'est une vocation chez moi.
00:04:53Alors, j'avais des modèles, évidemment.
00:04:56Et qui, par exemple ?
00:04:57Fernand Reynaud, d'abord.
00:05:00Je pense que c'est lui qui a ouvert un peu la voie.
00:05:03Après Coluche, les inconnus.
00:05:05Et j'en passe, Bodo, Daniel Prévost.
00:05:08Des gens de la télé aussi, parce que je suis d'une génération où la télé est devenue beaucoup plus présente.
00:05:13Et puis, maintenant...
00:05:15Et donc, voilà, j'ai toujours rêvé de faire ce métier.
00:05:20Quand j'étais jeune, je rêvais de le faire.
00:05:22Et puis, un jour...
00:05:23C'était monté sur scène.
00:05:24Ouais, enfin, de faire rire, vraiment, de faire l'humoriste.
00:05:28Je me souviens d'une anecdote au collège où...
00:05:33C'était le sous-directeur du collège qui était à Verrières-le-Buisson.
00:05:38Le collège...
00:05:39Je peux être Jean Moulin.
00:05:41Ils s'appellent d'à peu près tous à cette époque Jean Moulin, les collèges.
00:05:44Et donc, j'étais...
00:05:46Il m'avait dit...
00:05:47Je faisais rire à mes copains dans la cour.
00:05:49Il m'avait dit, vous devriez penser à devenir humoriste, vous ?
00:05:52J'ai dit, ben non, je ne peux pas.
00:05:53Il y a Coluche et tout ça.
00:05:54Puis, il m'avait dit...
00:05:55Vous avez quel âge, à ce moment-là ?
00:05:56Je devais avoir, je ne sais pas...
00:05:5812, 13, 14 ans.
00:05:59Ouais, c'est ça, 12, 13, 14 ans.
00:06:00Et il me dit, mais Coluche ne sera pas toujours là.
00:06:04Alors, j'ai dit, ah bon...
00:06:05Et puis, finalement, cet homme avait certainement...
00:06:08Une vision, quelque chose, puisque je suis parvenu à faire ce que j'aime.
00:06:14Et ça, c'est vraiment une chance de pouvoir faire un métier où vous...
00:06:20Là, j'arrive à 60 ans.
00:06:22Et je n'ai pas vu le temps passer.
00:06:25Ça a été extraordinaire.
00:06:26Oui, c'est même pas un métier pour vous.
00:06:27Non.
00:06:27C'était, voilà, c'était le...
00:06:28C'était même jouer, que ce soit dans un zénith ou dans un bus, ou même plus petit qu'un bus,
00:06:34c'est le même plaisir.
00:06:35C'est quelque chose de...
00:06:37Voir rire l'autre, les autres, c'est quelque chose qu'on ne peut pas expliquer, quoi.
00:06:41C'est une communion.
00:06:42C'est quasiment une prière, en fait, commune.
00:06:45On rit ensemble du monde dans lequel...
00:06:48Enfin, des aberrations du monde dans lequel nous sommes.
00:06:50Et en fait, quand vous le sentez, ça fait quoi, quand on sentait le rire du public ?
00:06:55Il faut le vivre, je crois.
00:06:58C'est pour ça que j'ai un énorme respect pour tous ceux qui font ce métier, tous mes collègues,
00:07:02même si, pour certains, je suis un peu l'épouvantail.
00:07:04J'ai inspiré une grande partie des jeunes humoristes français qui viennent me le dire.
00:07:11Et ça me fait plaisir.
00:07:13Et ça me fait plaisir parce que, évidemment, c'est comme un bâton de relais
00:07:18qu'on passe d'une génération à l'autre.
00:07:20Donc, faire rire les gens, surtout dans l'époque dans laquelle nous vivons,
00:07:26c'est quelque chose d'extraordinaire.
00:07:29C'est magnifique.
00:07:30Et alors vous, vous avez fait rire, alors on va en parler,
00:07:33on ne va pas raconter votre vie, raconte pas ta vie, disait Prévert,
00:07:37mais en même temps, vous avez fait rire sur des choses extrêmement,
00:07:39et c'est intéressant de ce point de vue,
00:07:42vous avez fait rire sur des choses extrêmement, je dirais, critiques,
00:07:47il y a des choses sur lesquelles les gens,
00:07:49parce qu'il y a effectivement le côté l'histoire,
00:07:53et il y a le passé, il y a tout ça,
00:07:55et vous, vous avez dit, bon, moi...
00:07:58Et comment vous, justement, on peut rire de tout ?
00:08:02Ça a été ça un peu votre...
00:08:04Voilà, il n'y a pas de raison d'avoir des territoires.
00:08:06Mais comment il se fait ?
00:08:11Et ça m'intéresse d'avoir votre avis là-dessus,
00:08:13vous connaissez évidemment un certain Pierre Desproges,
00:08:15vous n'étiez pas dans cette lignée.
00:08:16Oui, oui, j'aime beaucoup.
00:08:18Alors, deux choses, d'abord,
00:08:21Pierre Desproges disait,
00:08:22on peut rire de tout, mais pas avec n'importe qui.
00:08:26Et puis, vous vous rappelez ce premier sketch,
00:08:28qui est intéressant,
00:08:29pour lequel il n'a jamais eu de problème,
00:08:31quand il commençait, il disait,
00:08:34on me dit que quelques juifs se sont glissés dans la salle,
00:08:36je ne comprends pas, il y en a encore, etc.
00:08:39Et les gens se marraient à l'époque.
00:08:41Et je me rappelle aussi,
00:08:43c'est très intéressant,
00:08:45et comment tout cela s'est,
00:08:49je dirais, rigidifié, solidifié,
00:08:51pour des bonnes et des mauvaises raisons,
00:08:54est-ce que pour vous, quand vous avez commencé,
00:08:55d'abord, quand vous avez commencé,
00:08:58et je rappelle,
00:08:59parce que ça a été une des périodes de rupture,
00:09:03mais je voudrais revenir à ça,
00:09:05parce qu'après, on parlera aussi de l'apaisement,
00:09:08c'était en 2003,
00:09:10chez Marc-Olivier Fugel,
00:09:11dans la fameuse émission de France 3,
00:09:13où vous étiez un peu déguisé en rabbin,
00:09:15enfin, plus ou moins caricatural,
00:09:17et vous disiez ceci,
00:09:20alors, écoutez.
00:09:21Je me suis récemment,
00:09:22vous l'avez vu, je ne dis pas ça,
00:09:23parce que je me suis récemment reconverti
00:09:25au fondamentalisme sioniste,
00:09:27enfin bon, pour des raisons qui me sont purement professionnelles,
00:09:30enfin, spirituelles,
00:09:31je trouve,
00:09:33enfin, j'ai une petite chose à vous dire,
00:09:36et d'ailleurs,
00:09:37j'encourage les jeunes gens qui nous regardent,
00:09:39aujourd'hui, dans les cités,
00:09:40pour vous dire,
00:09:41convertissez-vous comme moi,
00:09:43et essayez de vous ressaisir,
00:09:44rejoignez l'axe du bien,
00:09:46l'axe américano-sioniste,
00:09:49ça me paraît important,
00:09:51qui vous offrira beaucoup de débouchés,
00:09:54beaucoup de bonheur,
00:09:55et surtout,
00:09:56le seul axe qui vous offrira la possibilité,
00:09:58la possibilité de vivre encore un peu.
00:10:01C'est un peu une improvisation, peut-être, non ?
00:10:03Jamais le débouche,
00:10:06crié aux éclats,
00:10:06Jamais le débouche,
00:10:08et Marco Elvier et Fogiel,
00:10:09qui se décomposent un peu,
00:10:10enfin, il est...
00:10:11Et puis, alors,
00:10:14c'était quoi ?
00:10:14Et vous faites,
00:10:15et on en parle encore,
00:10:16vous avez vu que Elon Musk aux Etats-Unis
00:10:19a été vilipendé pour ça,
00:10:21et vous faites le salut,
00:10:22Hitlerien.
00:10:23Pas de tout oeuvre,
00:10:24un seul...
00:10:24Ouais, alors,
00:10:25j'étais plutôt romain, le mien.
00:10:26Mais c'est vrai,
00:10:27c'est vrai que c'était...
00:10:28Bah, c'était une provocation,
00:10:31un sketch.
00:10:31Vous me demandiez tout à l'heure,
00:10:33euh...
00:10:35Comment,
00:10:36quand je pourrais définir le travail ?
00:10:38Il y a Aimé Césaire qui m'avait dit,
00:10:39rire avec la souffrance nègre,
00:10:41vous allez déranger du monde.
00:10:43Je crois que mon rire,
00:10:44c'est le rire de l'esclave,
00:10:45si vous voulez.
00:10:46Et forcément,
00:10:47il dérange l'esclavagiste.
00:10:50Il dérange...
00:10:51C'est un rire de gilet jaune,
00:10:53c'est un rire du peuple.
00:10:55Et c'est un rire,
00:10:56bah c'est celui de Triboulay,
00:10:58si vous voulez,
00:10:58de Bouffon à la cour.
00:11:00Et donc,
00:11:00oui,
00:11:01j'ai heurté,
00:11:01je me suis parfois trompé,
00:11:03j'ai parfois été dans l'outrance,
00:11:05j'ai parfois fait...
00:11:06J'ai parfois été de mauvais goût.
00:11:08J'ai parfois...
00:11:09Je me suis trompé,
00:11:10j'ai fait des fautes,
00:11:11je m'en suis excusé.
00:11:13Et puis,
00:11:13parfois,
00:11:14j'ai fait des bonnes blagues.
00:11:15Ça,
00:11:15c'était pas du tout préparé,
00:11:17mais en tout cas,
00:11:18avec le temps...
00:11:18Vous vous êtes préparé,
00:11:19puisque vous étiez...
00:11:20Oui,
00:11:20oui,
00:11:20c'était fait très rapidement,
00:11:22c'était Jamel Debbouze
00:11:23qui était l'invité principal,
00:11:25et il fallait lui faire
00:11:26une petite plaisanterie.
00:11:27Et donc,
00:11:27j'ai trouvé que c'était abusant
00:11:28d'aller sur ce sujet
00:11:31qui était extrêmement sensible,
00:11:33je le savais.
00:11:34Et voilà,
00:11:35c'était pour chatouiller,
00:11:36là,
00:11:36où ça fait mal.
00:11:38Enfin,
00:11:38ça fait mal,
00:11:39c'est intéressant.
00:11:40le sujet du sionisme,
00:11:44des colonisations,
00:11:45c'était amusant.
00:11:46Maintenant,
00:11:47j'en ai fait le tour,
00:11:48moi,
00:11:48personnellement,
00:11:48je ne suis pas obsessionnel.
00:11:50Vous n'allez pas faire ça
00:11:51tout d'autre vie.
00:11:52Non,
00:11:53j'ai arrêté depuis un certain temps.
00:11:54Mais justement,
00:11:55je voudrais savoir,
00:11:55parce que c'est intéressant,
00:11:56parce qu'on a beaucoup parlé de ça,
00:11:59mais vous avez été aussi,
00:12:00je veux dire,
00:12:01pour être tout à fait juste,
00:12:03vous avez aussi parlé
00:12:04des djihadistes,
00:12:06des martyrs,
00:12:07etc.
00:12:08Et vous avez été assez critique là-dessus.
00:12:09Sauf que là-dessus,
00:12:11effectivement,
00:12:12est-ce que vous n'avez pas
00:12:12peut-être insisté ?
00:12:13Pourquoi je vous parle de ça ?
00:12:14Vous venez de parler,
00:12:15et c'est intéressant,
00:12:16c'est une des questions
00:12:17que je vous ai posées
00:12:18même il y a quelques temps.
00:12:21Vous parlez effectivement
00:12:22de l'esclavagisme,
00:12:24etc.
00:12:24Je rappelle que vous êtes,
00:12:27votre mère est normande.
00:12:30Nantaise.
00:12:30Nantaise, pardon.
00:12:31Un port esclavagiste.
00:12:34Mais est-ce qu'elle était
00:12:35d'une famille esclavagiste ?
00:12:36Non.
00:12:37Pas du tout.
00:12:37C'est une famille bretonne,
00:12:39ils sont arrivés à Nantes
00:12:39pendant la guerre,
00:12:40mais c'est une famille...
00:12:41Parce qu'il y a eu de Nantes,
00:12:42ils sont partis beaucoup de...
00:12:42Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:12:44Mais ça ne me dérange pas
00:12:46de me sentir à la fois
00:12:47descendant d'esclaves
00:12:48et d'esclavagistes.
00:12:50Ça me va très bien.
00:12:50Oui, oui.
00:12:51Une schizophrénie intéressante.
00:12:52Oui, oui, c'est intéressant.
00:12:53Et votre père camerounais,
00:12:55je le rappelle, effectivement...
00:12:56Et Woundo.
00:12:58Et Woundo, voilà.
00:12:58C'est-à-dire que je suis
00:13:01un homme de cette région
00:13:03d'Afrique centrale,
00:13:04et j'ai des responsabilités.
00:13:06À la mort de mon père,
00:13:07j'ai pris le rôle
00:13:09de chef de famille.
00:13:10Et vous êtes franco-camerounais ?
00:13:12Oui.
00:13:12C'est ça,
00:13:13vous avez eu
00:13:13de la nationalité.
00:13:15Et alors, justement,
00:13:16je voudrais savoir,
00:13:17et pas seulement vous,
00:13:19Dieu donné,
00:13:19mais je voudrais savoir
00:13:19ce que vous en pensez.
00:13:20Moi, ce qui m'a toujours frappé,
00:13:22c'est qu'on a décrété,
00:13:23vous savez,
00:13:24Jacques Chirac avait décrété,
00:13:25et à juste titre,
00:13:27l'adoption de la loi de Taubira,
00:13:28donc en 2005,
00:13:30la journée des mémoires
00:13:32de la traite négrière,
00:13:33de l'esclavage et de l'abolition.
00:13:34Non, vous connaissez ça
00:13:35mieux que moi,
00:13:36et mieux que...
00:13:38Moi, ce qui quand même me frappe,
00:13:39c'est qu'un jour,
00:13:40j'ai lu,
00:13:41et je recommande ce bouquin
00:13:42de Tidiane Diaye,
00:13:43qui s'appelle
00:13:44Le Génocide Voilé.
00:13:46C'est-à-dire qu'il y a eu,
00:13:47en fait,
00:13:47trois traites négrières.
00:13:49Il y a eu la traite transatlantique,
00:13:50la traite blanche,
00:13:51etc.,
00:13:52des Blancs.
00:13:53Il y a eu la traite
00:13:54arabo-musulmane,
00:13:56et il y a eu la traite
00:13:57inter-africaine.
00:13:58Et d'ailleurs,
00:13:59quand on va au Sénégal,
00:14:00à Gorée,
00:14:00on vous montre ça très bien.
00:14:02Mais moi,
00:14:03je n'ai pas compris,
00:14:04vraiment,
00:14:04parce que vous dites vous-même,
00:14:06et à juste titre,
00:14:08il n'y a pas de raison
00:14:08qu'il y ait deux points de mesure
00:14:09pour les uns
00:14:10et pour les autres.
00:14:11Et je suis étonné,
00:14:12je voudrais avoir votre avis,
00:14:14pourquoi on ne parle jamais
00:14:15du fait que,
00:14:17de la traite arabo-musulmane,
00:14:18par exemple,
00:14:19il y a eu 11 millions
00:14:20de Noirs castrés
00:14:21pendant des siècles.
00:14:22Castrés !
00:14:23C'est-à-dire qu'on les a,
00:14:24c'est même plus du génocide,
00:14:25c'est autre chose.
00:14:27Castrés,
00:14:28et qu'on décrète
00:14:29qu'il n'y a que la loi transatlantique
00:14:31et les autres,
00:14:32on n'en parle pas.
00:14:34Je voudrais savoir
00:14:34votre ressenti,
00:14:36votre opinion.
00:14:37Disons que
00:14:38l'essentiel des Français
00:14:40afro-descendants
00:14:42qui ont vécu la traite,
00:14:44c'est la traite négrière transatlantique.
00:14:47Puisque,
00:14:48qu'ils soient aux Antilles
00:14:48ou en Afrique subsaharienne,
00:14:51on n'a pas vécu,
00:14:52on n'a pas subi.
00:14:53les pays
00:14:55Sénégal,
00:14:57Mali,
00:14:57Burkina,
00:14:58eux,
00:14:58ils ont connu
00:14:58effectivement
00:14:59cette traite
00:15:01arabo-musulmane
00:15:02qui est réelle,
00:15:04qui a été,
00:15:04d'ailleurs,
00:15:05qui a duré très longtemps,
00:15:06je crois que c'est...
00:15:07Il y a quatre siècles.
00:15:07C'est ça.
00:15:08Et qui a été la plus mortifère.
00:15:10Oui, oui, oui.
00:15:10des chiffres.
00:15:12Mais il y a le mot musulman
00:15:13dedans.
00:15:14Alors,
00:15:15c'est vrai qu'il y a aussi
00:15:16beaucoup de noirs musulmans
00:15:17dans cette région.
00:15:20Alors,
00:15:20d'ailleurs,
00:15:21elle n'était pas que musulmane,
00:15:23d'ailleurs,
00:15:24on voit que le marché
00:15:26aux esclaves de Marrakech,
00:15:27par exemple,
00:15:27le dernier marché aux esclaves.
00:15:29Bon,
00:15:29il y avait toutes les religions
00:15:30qui étaient là,
00:15:31d'ailleurs.
00:15:31Oui, absolument.
00:15:32Ce n'était pas les musulmans.
00:15:34Non,
00:15:34nous sommes d'accord.
00:15:35Mais non,
00:15:35simplement,
00:15:36c'est très intéressant
00:15:37parce que,
00:15:38vous savez,
00:15:38il y a eu des juifs
00:15:39et des chrétés esclaves.
00:15:40C'est évident.
00:15:42Mais moi,
00:15:43je suis très frappé
00:15:44par le fait
00:15:45qu'on ne veut pas parler.
00:15:46Oui,
00:15:46c'est vrai,
00:15:47c'est vrai,
00:15:47c'est vrai.
00:15:47On ne veut pas en parler.
00:15:48Mais vous savez que
00:15:49c'est le même mot en arabe
00:15:50qui veut dire noir et esclave.
00:15:52Oui,
00:15:52oui.
00:15:52Abed.
00:15:53Vous avez,
00:15:54Abed.
00:15:54Il y a dans le monde arabe
00:15:56un racisme anti-noir
00:15:58qui est d'ailleurs
00:15:59qui est très important.
00:16:01Qui existe encore aujourd'hui.
00:16:02Est-ce que vous,
00:16:03par exemple,
00:16:04alors,
00:16:05il vous est arrivé
00:16:06d'en parler
00:16:07dans vos sketchs
00:16:08ou dans vos...
00:16:08Oui,
00:16:08oui,
00:16:09ben,
00:16:09oui,
00:16:10j'en parle régulièrement.
00:16:12Il se trouve que j'ai de la famille,
00:16:13moi,
00:16:14du Cameroun
00:16:14qui...
00:16:15Bon,
00:16:15ils étaient en Libye.
00:16:16C'est pour ça que j'étais d'ailleurs
00:16:17aux côtés de Mohammar Kadhafi
00:16:18quand l'Occident,
00:16:20quand l'OTAN
00:16:20bombardait Tripoli.
00:16:22Parce que je trouvais ça
00:16:23absolument insupportable
00:16:24que le continent africain
00:16:26soit bombardé encore
00:16:27par l'OTAN.
00:16:29Et on a vu le résultat.
00:16:31Oui,
00:16:31et Kadhafi,
00:16:31qui était un homme
00:16:32qui était plutôt justement
00:16:34sensible à cette...
00:16:36Il avait ouvert des universités
00:16:38où les Noirs d'Afrique,
00:16:40Afrique centrale
00:16:40pouvaient venir étudier.
00:16:42Et c'était un homme
00:16:43qui était très ouvert
00:16:43sur l'Afrique.
00:16:44Mais dans d'autres pays,
00:16:47c'est clair,
00:16:48du Maghreb,
00:16:49être noir,
00:16:50c'est compliqué.
00:16:51Il y a un racisme
00:16:52très,
00:16:53très,
00:16:53très,
00:16:53très fort.
00:16:54Et on le voit
00:16:54à part encore
00:16:55des gens qui sont déportés
00:16:57vers le désert
00:16:58encore aujourd'hui.
00:16:59Oui,
00:17:00mais même,
00:17:00je crois que c'est en Tunisie
00:17:02où il y a encore
00:17:03des cimetières
00:17:04où les Noirs sont
00:17:05d'un côté.
00:17:05c'est le lot.
00:17:09On peut dire
00:17:09que s'il y a un peuple
00:17:10aujourd'hui
00:17:11qui a vraiment
00:17:12été persécuté
00:17:13pendant des siècles
00:17:15et des siècles,
00:17:15le peuple noir
00:17:16d'Afrique centrale
00:17:17était vraiment
00:17:18particulièrement touché.
00:17:19Je veux dire...
00:17:20C'est vrai.
00:17:20Et ça n'empêche pas
00:17:23aussi qu'entre Noirs,
00:17:25en Afrique centrale,
00:17:26il y a aussi des débats,
00:17:27on l'a vu avec les Tutsis.
00:17:29Ce qui est terrible
00:17:29de ce point de vue,
00:17:30c'est que le racisme
00:17:31et la chose du monde
00:17:32l'a mieux partagé.
00:17:33Un peu partout,
00:17:34à tous les étages.
00:17:35Et c'est ça qui est...
00:17:36Il n'y a pas de race
00:17:38au-dessus des autres.
00:17:40Bien sûr.
00:17:41Non mais,
00:17:42vous savez,
00:17:42c'était Orwell
00:17:42qui disait
00:17:43que tous les hommes
00:17:43sont dégaux,
00:17:44mais il y en a
00:17:44qui ne sont plus
00:17:45gaux que d'autres.
00:17:47Et alors,
00:17:48justement,
00:17:48quand il y a eu ça,
00:17:49qu'est-ce qui s'est passé ?
00:17:51Je reviens à ce qu'on a vu
00:17:52dans l'émission
00:17:53de Fogel, etc.
00:17:54Est-ce que c'est là ?
00:17:56Est-ce que le fait...
00:17:57Parce que là,
00:17:57à ce moment-là,
00:17:58vous êtes entré,
00:17:58je parlais un peu
00:17:59dans un cycle,
00:18:01vous avez été
00:18:01très provocateur,
00:18:03et vous êtes entré,
00:18:07ça a duré
00:18:07une dizaine d'années,
00:18:10et effectivement,
00:18:11est-ce que le fait
00:18:11que vous ayez été
00:18:12vilipendé
00:18:13à ce moment-là,
00:18:14vous a intensité
00:18:15à dire,
00:18:16puisque je suis vilipendé,
00:18:17je vais foncer encore plus ?
00:18:18J'ai répondu,
00:18:19oui, c'est vrai,
00:18:20je me suis laissé entraîner
00:18:21dans le jeu
00:18:22de la provocation,
00:18:24puisqu'on me provoquait.
00:18:25J'ai fait condamner,
00:18:26d'ailleurs,
00:18:26Marc-Olivier Fogel,
00:18:27j'ai fait condamner Arthur.
00:18:29Marc-Olivier Fogel
00:18:29avait eu la bonne idée
00:18:30pour me répondre,
00:18:32dans l'émission
00:18:32qui a suivi,
00:18:34de mettre un SMS
00:18:35en disant,
00:18:36ça te ferait rire
00:18:36si on faisait un sketch
00:18:37sur l'odeur des Noirs.
00:18:38Bon, voilà,
00:18:39pour lui,
00:18:40c'était une blague,
00:18:41c'était quelque chose...
00:18:42Voilà,
00:18:42il a été condamné,
00:18:43lui et France Télévisions.
00:18:44Mais ça ne l'a pas empêché,
00:18:46lui,
00:18:46de faire de la télévision ensuite,
00:18:48de conserver son émission,
00:18:50de devenir directeur général
00:18:51de BFM TV.
00:18:53Voilà,
00:18:53c'est ce deux poids deux mesures
00:18:55qui est étonnant.
00:18:55Pourquoi ?
00:18:56Quelle différence entre moi
00:18:57et Marc-Olivier Fogel ?
00:18:59Ben, c'est que lui,
00:19:00bon, voilà,
00:19:00il avait certainement,
00:19:02il faisait partie de réseaux
00:19:03et de gens plus influents
00:19:05et qu'il avait
00:19:06un champ d'expression...
00:19:09Sauf que lui n'en faisait pas
00:19:10son fond de commerce permanent.
00:19:12Ah si, si, si,
00:19:13je pense que...
00:19:14Ah oui, je pense que...
00:19:15Si vous voulez,
00:19:16quand on dit que j'en ai fait
00:19:17mon fond de commerce,
00:19:19c'est un peu exagéré.
00:19:21C'est pas faux,
00:19:22disons.
00:19:22Non, mais c'est-à-dire que
00:19:22dans mes spectacles,
00:19:24j'avais deux, trois virgules.
00:19:25Moi, ce qui me faisait rire,
00:19:26c'est la compétition victimaire,
00:19:28la hiérarchisation des souffrances.
00:19:30Comment se fait-il
00:19:31qu'à l'école,
00:19:32on nous explique
00:19:33qu'il y a eu la Shoah,
00:19:34tout ça, l'Holongos...
00:19:35Très bien !
00:19:35Mais alors, il faut parler
00:19:36de tout ce que...
00:19:37L'homme noir n'a aucune leçon
00:19:39de morale ou de souffrance
00:19:41à apprendre du monde blanc.
00:19:43J'ai suffisamment créé plus que ça
00:19:45qu'on vienne m'expliquer à moi.
00:19:47L'homme noir,
00:19:48il y a des d'autres mal au-dessus.
00:19:50Bienvenue au club.
00:19:52Bienvenue au club.
00:19:53Chacun a eu sa part, effectivement,
00:19:55de...
00:19:55Personne ne peut donner
00:19:56de leçon de morale
00:19:57et de souffrance
00:19:58au peuple noir.
00:20:00Personne.
00:20:00Parce que...
00:20:02Voilà.
00:20:02Personne ne peut le faire.
00:20:03Et il faut bien
00:20:03que des gens viennent le dire.
00:20:05Non, mais c'est vrai,
00:20:05Dieu donné,
00:20:06parce qu'on est au cœur du problème.
00:20:08Là-dessus, je suis d'accord avec vous.
00:20:10Mais il faut dire que,
00:20:13d'ailleurs,
00:20:13et c'est valable pour tous les peuples,
00:20:14il y a des Noirs qui...
00:20:16Des génocitaires.
00:20:17Des génocitaires.
00:20:18Des génocitaires noirs.
00:20:19Bien sûr.
00:20:22Donc, je veux dire,
00:20:23ce qui est intéressant, en tout cas,
00:20:24c'est que vous,
00:20:25et vous avez, encore une fois,
00:20:27vraiment cet immense talent
00:20:28de...
00:20:29Justement,
00:20:30de faire...
00:20:31Enfin, d'humoriste
00:20:32et de...
00:20:33Et de savoir
00:20:34où toucher,
00:20:35où ça démange.
00:20:37Et...
00:20:38À un moment donné,
00:20:38alors, ce qui s'est passé,
00:20:40c'est que...
00:20:41Et je reviens un peu
00:20:42à votre vie.
00:20:43Bon.
00:20:44C'était quoi ?
00:20:45Alors, l'époque,
00:20:46Élie et Dieu donné.
00:20:48Oui.
00:20:48C'était quoi ?
00:20:49C'était un peu...
00:20:50C'était sympa,
00:20:50c'était bien.
00:20:51Avec le recul,
00:20:52vous le considérez comment ?
00:20:54Ah bah, moi, c'est...
00:20:55Élie, c'est un ami d'enfance.
00:20:56Enfin, on sortait de l'enfance,
00:20:58on s'est rencontrés.
00:20:59Et...
00:21:00Voilà, il y a...
00:21:02On a rêvé ensemble
00:21:04de la scène.
00:21:05On est monté sur scène ensemble.
00:21:07Vous pouvez aussi faire ça.
00:21:07Oui, on rêve de faire ça.
00:21:09Et puis, on a connu...
00:21:10On a connu cette entrée
00:21:12dans le monde du spectacle.
00:21:14Ensemble.
00:21:15On a rigolé ensemble.
00:21:17Ça, c'est quelque chose
00:21:18qui ne s'effacera jamais.
00:21:20Et ce qui fait que...
00:21:22Là, Élie,
00:21:22on se parle régulièrement.
00:21:25C'est vrai qu'on arrive
00:21:26à la fin aussi de...
00:21:27Bon, on est dans la...
00:21:28On a duré ça.
00:21:29Voilà.
00:21:29Donc, c'est vrai
00:21:30que ça serait bien
00:21:30de fermer là.
00:21:31À un moment donné,
00:21:32de boucler la boucle
00:21:33et de réussir
00:21:33à faire quelque chose ensemble.
00:21:35Mais c'était...
00:21:35On a toujours eu
00:21:36cette idée de le faire.
00:21:37Oui.
00:21:37Mais c'était quoi ?
00:21:38Non, je veux dire,
00:21:39cet univers-là à l'époque,
00:21:40même pas par rapport
00:21:41à Alice et Moon,
00:21:42est-ce que c'était
00:21:43quelque chose de plus...
00:21:45Je dirais apaisé,
00:21:46de plus lissé,
00:21:47vous diriez,
00:21:47par rapport à ce que
00:21:48vous avez fait ensuite ?
00:21:49Non, je dirais qu'Élie,
00:21:50il avait plus de folie.
00:21:52Il était un peu plus en risque.
00:21:54On aimait ça.
00:21:55Et puis, je crois que son rêve,
00:21:57c'était vraiment
00:21:57de faire du cinéma.
00:21:59Et c'était son truc.
00:22:01Alors que moi,
00:22:01j'ai toujours eu la sensation
00:22:03qu'être humoriste,
00:22:04être sur scène,
00:22:05c'est jouer en première division.
00:22:07Le reste, le cinéma,
00:22:08la télé,
00:22:09c'est fait pour ceux
00:22:10qui n'y arrivent pas.
00:22:11Voilà.
00:22:11Parce qu'on ne peut pas
00:22:12tricher sur scène.
00:22:12Vous voulez dire,
00:22:13oui, c'est ça.
00:22:14La scène,
00:22:15c'est le haut du podium, quoi.
00:22:17C'est le top de ce qu'il peut.
00:22:19Parce que vous êtes
00:22:20en contact direct
00:22:22avec les gens
00:22:22et puis,
00:22:24on ne peut pas tricher,
00:22:24on ne peut pas monter,
00:22:25on ne peut pas...
00:22:26Voilà.
00:22:27Ça fonctionne
00:22:28ou ça ne fonctionne pas.
00:22:29Et c'est pour ça
00:22:30que ça crée,
00:22:31évidemment,
00:22:32face aux gens de télévision,
00:22:33on parlait de Fogiel,
00:22:35des Arthur,
00:22:35des gens comme ça,
00:22:36une sorte de jalousie.
00:22:38Et donc,
00:22:39eux,
00:22:39eux posent des questions
00:22:42à des gens.
00:22:42Enfin bon,
00:22:43c'est un autre métier.
00:22:44Et ce qui était étonnant,
00:22:46c'est qu'il fallait passer
00:22:47devant ces gens-là,
00:22:48ces gens de télé,
00:22:49pour faire la promotion,
00:22:51dire,
00:22:51voilà,
00:22:51je vais jouer dans telle ville,
00:22:52je vais jouer
00:22:53de nouveaux spectacles.
00:22:54Mais c'était toujours,
00:22:55pour moi,
00:22:55un moment de souffrance,
00:22:56c'était de rabaisser notre...
00:22:59d'être obligé
00:23:00de se mettre
00:23:01dans une fausse...
00:23:01De vers sa promo,
00:23:02ça vous...
00:23:03C'était aller dans une fausse à merde.
00:23:04C'était aller se patauger
00:23:06dans la fange.
00:23:08Ah, t'es beau,
00:23:09t'es machin.
00:23:10Alors que tout ça,
00:23:11ça n'existe pas.
00:23:12Je n'ai rien...
00:23:13Contre les gens,
00:23:14ils font ce qu'ils peuvent.
00:23:15Je veux dire,
00:23:16ils essayent de survivre
00:23:19dans leur monde.
00:23:20Mais c'est horrible
00:23:21pour un artiste de scène
00:23:23d'aller faire la promo
00:23:24dans une émission,
00:23:25à l'époque,
00:23:25dans une émission chez Arthur.
00:23:28Pour moi,
00:23:29c'était vraiment...
00:23:30C'était vraiment...
00:23:31C'était se baigner
00:23:32dans une...
00:23:34Dans un marigot.
00:23:35Ouais, ouais,
00:23:36c'est ça.
00:23:36Dans un marigot.
00:23:37Dans une piscine de caca.
00:23:40À ce point,
00:23:41Arthur va être content,
00:23:43là,
00:23:43on sent que...
00:23:45Non, mais...
00:23:45J'attends rien de lui.
00:23:46Mais il fallait le faire,
00:23:48c'est ça ?
00:23:49C'était une époque
00:23:50où il y avait...
00:23:50C'était une rencontre
00:23:51qui se faisait à ce point-là.
00:23:53Ardisson,
00:23:53c'était plus agréable
00:23:54parce qu'il était plus taquin,
00:23:56il était moins prévisible.
00:23:59Mais à la fin,
00:24:00il était...
00:24:01C'était triste, quoi.
00:24:02Puis, d'ailleurs,
00:24:03il suffit de voir
00:24:03la fin de ce genre d'individu.
00:24:04C'est-à-dire,
00:24:05ça devient...
00:24:06C'est terrible
00:24:07parce qu'ils s'amusent pas,
00:24:08en réalité.
00:24:09Alors,
00:24:09ils se sont peut-être
00:24:09un peu amusés à un moment.
00:24:11Ça devient une répétition,
00:24:12ça devient une routine.
00:24:12Ouais,
00:24:13puis ça devient un métier,
00:24:14puis ça devient comme si...
00:24:15Et puis surtout,
00:24:15ils n'ont pas le contact
00:24:16avec les gens,
00:24:17c'est ça la difficulté.
00:24:18Alors,
00:24:19peut-être maintenant,
00:24:21grâce à Internet,
00:24:22il y a des commentaires,
00:24:23il y a un lien qui se fait
00:24:25qui est peut-être plus...
00:24:26Mais je pense que c'est des gens
00:24:28qui vivent dans leur bulle,
00:24:29qui sont coupés du monde.
00:24:31Et heureusement,
00:24:32d'ailleurs,
00:24:32maintenant,
00:24:33ce métier aussi,
00:24:34il a changé.
00:24:35Il y a un métier
00:24:36qui n'a pas changé,
00:24:37c'est monter sur une scène,
00:24:38le rideau s'ouvre,
00:24:39et puis là,
00:24:39on va passer une heure et demie
00:24:40et les gens vont rire.
00:24:41C'est vraiment...
00:24:44C'est vrai que la scène,
00:24:45et d'ailleurs,
00:24:46ce n'est pas par hasard
00:24:47que les théâtres
00:24:47et que le récital sont pleins.
00:24:50Il y a du talent,
00:24:51bien sûr,
00:24:51et que ça marche très bien.
00:24:53Mais je voudrais revenir
00:24:53à cette période,
00:24:54je ne parle pas du dieu donné,
00:24:57parce que c'est important
00:24:58qu'on parle
00:24:58et qu'on aille au...
00:25:00Pas au bout de cela.
00:25:02Quand il y a eu cette période
00:25:03où vous faisiez monter
00:25:04Robert Forisson,
00:25:05c'est le négationniste,
00:25:07le chant de ragaz
00:25:08dont ça n'avait existé,
00:25:09etc., etc.
00:25:10Quand vous chantez
00:25:11sur un ananas
00:25:12devant un public
00:25:12en délire,
00:25:13je voudrais juste
00:25:14vous faire lire
00:25:15quelque chose.
00:25:18Ça a paru
00:25:19dans Causeur.
00:25:20Enfin, vous savez,
00:25:20c'est Yanis Esiadi
00:25:22qui est comédien.
00:25:23Et juste un truc,
00:25:24il a fait une lettre
00:25:25à vous.
00:25:28Il dit
00:25:29« Tes excuses,
00:25:30c'est à moi
00:25:30que tu les dois.
00:25:31Assurez-vous,
00:25:32je ne vais pas lire
00:25:32l'anticle en entier.
00:25:34Loin de là,
00:25:35mais il dit quelque chose
00:25:37à un moment donné.
00:25:38Il dit...
00:25:39Alors, il parlait,
00:25:40c'était un de vos fans,
00:25:41un de vos millions de fans,
00:25:42vous en avez beaucoup.
00:25:44Et en 2012,
00:25:46il a écrit ceci,
00:25:49il a écrit
00:25:51« La ferme Eran
00:25:52et qu'un fait l'hiver ».
00:25:53C'est Yanis Esiadi
00:25:54qui parle,
00:25:55c'est pas vous.
00:25:55Par contre,
00:25:56la communauté organisée
00:25:57judéo-sioniste,
00:25:58elle, a un vrai pouvoir.
00:25:59Quand on voit que BHL
00:26:00déclenche ce qu'il a
00:26:01à déclencher
00:26:02alors qu'il n'est rien du tout,
00:26:03quand on voit que
00:26:04Dieu donné est interdit
00:26:05médiat et en plus
00:26:06pas par la loi
00:26:06car il a gagné
00:26:07la quasi-totalité
00:26:08de ses procès,
00:26:09là, il y en a
00:26:10qui méritent un soutien.
00:26:11Lorsqu'on voit
00:26:11qu'un juif est agressé,
00:26:13c'est forcément
00:26:13un crime antisémite
00:26:14et lorsqu'un arabe
00:26:15est agressé par un juif,
00:26:16on étouffe l'affaire.
00:26:18Alors, il parle de ça
00:26:19et il dit
00:26:20à un moment donné,
00:26:21je voudrais vraiment
00:26:21vous faire réagir là-dessus
00:26:23parce qu'il dit,
00:26:24voilà,
00:26:24il dit « quand j'apprends,
00:26:26il y a quelques mois
00:26:28qu'il présente
00:26:28s'excuse,
00:26:29donc c'est daté
00:26:29de 23-2023,
00:26:31qu'il présente
00:26:32s'excuse
00:26:32à la communauté juive,
00:26:34je garde
00:26:34sa bouillie complotiste
00:26:36d'Iziadie,
00:26:37voilà,
00:26:38et il dit,
00:26:39il vous cite
00:26:40« je tiens également
00:26:40à demander pardon
00:26:41à toutes celles et ceux
00:26:42que j'ai pu heurter,
00:26:43choquer,
00:26:43blesser au travers
00:26:44de certains
00:26:45de mes gesticulations artistiques
00:26:47je pense notamment
00:26:48à mes compréhensateurs
00:26:49de la communauté juive
00:26:50avec lesquels
00:26:51je reconnais humblement
00:26:52m'être laissé aller
00:26:53au jeu de la surenchère. »
00:26:55Et alors, il ajoute,
00:26:56c'est là,
00:26:56c'est là où je voulais en venir
00:26:58« mais ce n'est pas
00:26:58auprès de la communauté juive
00:27:00que tu dois t'excuser
00:27:01Dieu d'eau,
00:27:01si tu as blessé
00:27:02des gens par tes blagues
00:27:04sur la Shoah,
00:27:05ils s'en remettront.
00:27:06Ce n'est pas auprès d'eux
00:27:07qu'il doit t'excuser
00:27:07en priorité,
00:27:08non, c'est auprès de moi,
00:27:09moi,
00:27:09Eziadie,
00:27:10il est musulman tunisien,
00:27:12t'excuser
00:27:14de m'avoir manipulé
00:27:14durant des années,
00:27:15de nous avoir tous manipulés
00:27:16nous qui te suivons
00:27:17avec les morts,
00:27:18de nous avoir menti,
00:27:19d'avoir transformé
00:27:20des centaines de milliers
00:27:20de personnes,
00:27:21si ce n'est des millions,
00:27:22en zombies conspirationnistes,
00:27:23etc.
00:27:24Il dit voilà,
00:27:25vous nous avez manipulés
00:27:27et nous,
00:27:29on en est,
00:27:29on vous en veut.
00:27:30D'accord.
00:27:31Alors,
00:27:32si cet homme,
00:27:34visiblement,
00:27:35je ne le connais pas,
00:27:36ça aurait été formidable
00:27:37que je puisse discuter
00:27:38avec lui.
00:27:38C'est vrai.
00:27:39Mais il n'était pas là,
00:27:40je l'ai pris sa serveur,
00:27:41et je lui ai demandé
00:27:42de venir parler
00:27:43parce que je ne veux pas,
00:27:43c'est pas...
00:27:44Mais en tout cas,
00:27:45je suis désolé
00:27:45de l'avoir choqué,
00:27:46de l'avoir déçu.
00:27:47Bon,
00:27:48si j'ai pu le blesser
00:27:50quelque part,
00:27:52j'en suis profondément désolé
00:27:53parce que pour moi,
00:27:55chrétien,
00:27:55le pardon est au centre
00:27:57de ce qui me paraît être
00:27:58le vivre ensemble.
00:28:00Voilà.
00:28:00Pour pouvoir vivre ensemble,
00:28:01il faut avoir cette capacité
00:28:02de se pardonner.
00:28:05Et donc,
00:28:07je réconcilier quelque part.
00:28:09Le pardon,
00:28:10si vous voulez,
00:28:10en demandant pardon,
00:28:12je n'attends rien
00:28:13de celui...
00:28:14Là,
00:28:15j'ai demandé pardon
00:28:15à la communauté juive
00:28:17qui se sentait blessée.
00:28:19Il y a plein de compatriotes
00:28:20de la communauté juive
00:28:21qui sont venus vers moi
00:28:22et on a pu enfin
00:28:23avoir un débat.
00:28:25Et puis,
00:28:25il y en a dans la communauté juive
00:28:26qui m'ont dit
00:28:27ni pardon,
00:28:28ni oubli.
00:28:29Leur façon de gérer,
00:28:31ça n'est pas chrétien,
00:28:33c'est vrai,
00:28:33mais ils ne le sont pas.
00:28:34Donc,
00:28:35je conçois que certains
00:28:37n'aient pas accès
00:28:38à cette idée
00:28:39du pardon.
00:28:41En tout cas,
00:28:41bon nombre de membres
00:28:43de la communauté juive
00:28:44avec qui j'ai pu discuter,
00:28:46que ce soit ici,
00:28:47au Cameroun,
00:28:48on a maintenant
00:28:49une relation
00:28:50qui est apaisée.
00:28:51Oui,
00:28:51vous m'avez dit
00:28:52quand on s'est rencontré
00:28:53dans un café
00:28:53que vous avez rencontré,
00:28:55d'ailleurs,
00:28:55vous avez dit
00:28:55vous avez rencontré
00:28:56des Israéliens au Cameroun.
00:28:57Vous n'avez jamais connu
00:28:58un Israélien au Cameroun
00:29:00que vous les avez rencontré.
00:29:01C'est incroyable,
00:29:02mais si vous voulez,
00:29:03je faisais partie
00:29:04de ce mouvement
00:29:05anti-sioniste français
00:29:07qui n'avait absolument
00:29:09jamais rencontré
00:29:10et discuté
00:29:11avec des Israéliens.
00:29:12Ce qui est quand même...
00:29:13Et tout comme
00:29:15j'ai été longtemps
00:29:16anti-Front national
00:29:18et je n'avais jamais rencontré
00:29:20aucune personne
00:29:20et donc j'ai rencontré
00:29:21Jean-Marie Le Pen
00:29:22et le monde étant ce qu'il est
00:29:25et l'homme étant ce qu'il est,
00:29:27il suffit de discuter
00:29:27avec l'autre
00:29:28et puis on s'aperçoit
00:29:29que finalement...
00:29:30Et donc je suis devenu ami
00:29:31avec des Israéliens
00:29:32au Cameroun
00:29:33et comme je suis devenu ami
00:29:34avec Jean-Marie Le Pen...
00:29:36Voilà.
00:29:36C'est comme ça.
00:29:37La vie est ainsi faite
00:29:38et elle nous apprend
00:29:39qu'au fond,
00:29:40nos certitudes,
00:29:42elles sont mises
00:29:43à l'épreuve.
00:29:44Elles peuvent bouger,
00:29:45elles peuvent évoluer.
00:29:47Ce qui est terrifiant,
00:29:47c'est les gens quand même
00:29:48qui s'enferment
00:29:49dans leur...
00:29:51Je pense à certains
00:29:52de vos anciens amis
00:29:53qui continuent à la télévision
00:29:55et dans les vidéos
00:29:55à dire les mêmes choses.
00:29:57Non mais de part et d'autre,
00:29:58ils ne bougent pas.
00:30:00Ce qui est terrifiant,
00:30:00c'est les gens
00:30:01qui restent dans leur certitude
00:30:02comme des ânes à huillères.
00:30:04non mais c'est vrai.
00:30:06Et justement,
00:30:09alors bon,
00:30:09ça a été quelques années comme ça
00:30:12et en fait,
00:30:14par rapport à ça,
00:30:18parce qu'effectivement,
00:30:19la haine engendre la haine,
00:30:21quel que soit
00:30:21d'un côté et de l'autre.
00:30:25Mais vous aviez,
00:30:27justement avec,
00:30:28encore une fois,
00:30:29le talent que vous avez,
00:30:29parce qu'il est complet,
00:30:32mais vous dites
00:30:33que vous n'avez jamais
00:30:33voulu faire politique
00:30:34quand vous vous êtes présenté
00:30:35à un moment donné à Dreux.
00:30:37Oui.
00:30:37Qu'est-ce qui a fait
00:30:37que vous avez,
00:30:38vous aussi, abordé cela ?
00:30:39Oui, ça c'est...
00:30:40A Dreux,
00:30:40c'était contre le Front National
00:30:42à l'époque.
00:30:44Parce que...
00:30:44Oui, 97.
00:30:4797, pardon.
00:30:48Je n'avais pas réellement
00:30:49de conscience politique
00:30:52très aiguisée,
00:30:53il faut être honnête.
00:30:54J'étais un artiste,
00:30:56j'étais étiqueté de gauche,
00:31:00enfin écologiste.
00:31:02Écologiste ?
00:31:03Oui, plutôt, parce que...
00:31:04Comme Marie-Thondelier ?
00:31:05Oui, oui.
00:31:07Non mais en fait,
00:31:07si vous voulez,
00:31:08je suis, par mon père,
00:31:10très lié à la culture pygmée,
00:31:13si vous voulez,
00:31:14à une forme d'écologie réelle,
00:31:16si vous voulez.
00:31:16Des gens qui vivent
00:31:17en harmonie totale.
00:31:19Des gens qui le vivent,
00:31:19qui ne leur parlent pas.
00:31:20Voilà, c'est ça.
00:31:21Et donc,
00:31:22oui, oui,
00:31:23c'est plus pygmée
00:31:24que Nicolas Hulot,
00:31:25moi, c'était plus
00:31:26mon origine écologique.
00:31:27Et donc,
00:31:28et donc, voilà,
00:31:29j'étais plutôt là-dedans,
00:31:30mais je n'avais aucune conscience
00:31:31réellement politique et tout,
00:31:33et j'étais anti-raciste,
00:31:34donc anti-Front National.
00:31:35Et puis,
00:31:36et puis,
00:31:37et puis voilà,
00:31:37donc je m'étais présenté,
00:31:38à l'époque d'ailleurs,
00:31:39les médias étaient plutôt sympathiques
00:31:40avec moi,
00:31:43europalestines ou anti-sionistes.
00:31:45Europalestines ou anti-sionistes.
00:31:46Europalestines.
00:31:47Il y a eu Europalestines,
00:31:48il y a eu...
00:31:48Donc vous avez eu,
00:31:49vous voyez,
00:31:50cette tentation politique.
00:31:50Oui, mais à chaque fois,
00:31:52je suis un chercheur,
00:31:53en fait.
00:31:54Je cherche,
00:31:55j'essaie de comprendre.
00:31:56Et tout cela,
00:31:58pour servir le rire.
00:32:00Et donc,
00:32:01je fais rire aussi
00:32:02parce que je me mets en risque,
00:32:03personnellement,
00:32:04en tant que citoyen,
00:32:05je vais chercher,
00:32:06j'essaie de comprendre.
00:32:07Et donc,
00:32:08ce sujet de la Palestine,
00:32:10évidemment,
00:32:10c'est un sujet central
00:32:11puisqu'il y avait un débat
00:32:12qui était plus ou moins interdit.
00:32:16Et aujourd'hui,
00:32:17il s'est inversé,
00:32:18d'ailleurs,
00:32:19le débat.
00:32:20On peut devenir anti-israélien.
00:32:22C'est de la même façon.
00:32:22Moi, je suis dans l'opposition
00:32:23en permanence.
00:32:25C'était plutôt là
00:32:26où je me sens mieux.
00:32:26Pour ce qui est contre ?
00:32:28Oui, c'est ça.
00:32:29C'est-à-dire que là,
00:32:30maintenant,
00:32:30c'est à mort Netanyahou.
00:32:32Je ne dis pas que j'aime Netanyahou,
00:32:33mais je trouve que c'est quand même excessif.
00:32:36Parce que là,
00:32:36il a survolé la France,
00:32:38il fallait arrêter l'avion.
00:32:39Non, mais je trouve que c'est blanc ou noir.
00:32:43Oui, oui, c'est ça.
00:32:43Sans aucune connotation, bien sûr.
00:32:45Et moi, Netanyahou,
00:32:46ce qui me fait marrer,
00:32:47c'est un personnage extrêmement sulfuré.
00:32:48Alors, tout le monde le déteste.
00:32:50Je n'apprécie pas ce qu'il a fait.
00:32:52Certainement,
00:32:52un tueur en série.
00:32:54Mais,
00:32:54par contre,
00:32:56il a un mandat d'arrêt.
00:32:58Il n'a pas le bracelet électronique,
00:33:00mais lui,
00:33:00il a un mandat d'arrêt
00:33:01de la Cour pénale internationale.
00:33:03Et je trouve qu'il s'en amuse.
00:33:06Et ça me rend sympathique.
00:33:08Il a détruit entièrement
00:33:10le pilier de ce que pouvait être
00:33:13le vivre ensemble au niveau international.
00:33:15Il ne respecte absolument pas
00:33:16le droit international
00:33:17qui n'a jamais existé.
00:33:19Il est clair que
00:33:20le droit international,
00:33:22il n'existera jamais.
00:33:23Le droit international...
00:33:24Il y a 3000 ans d'histoire.
00:33:25Le droit international,
00:33:26c'est d'avoir des fusils,
00:33:27d'avoir la bombe atomique,
00:33:29et puis plus personne t'en vient.
00:33:30Oui, c'est fascinant.
00:33:33Parce que vous-même,
00:33:33vous dites très souvent,
00:33:34et même quand vous étiez
00:33:36en pleine période,
00:33:38justement,
00:33:40négationniste,
00:33:41ou forisson,
00:33:41ou soral,
00:33:42ou compagnie,
00:33:43vous dites,
00:33:43au fond,
00:33:44il ne faut pas
00:33:44les deux points et deux mesures.
00:33:46Pourquoi on a le droit
00:33:46de parler de ça et pas de ça ?
00:33:48Et ce qui est sans du tout
00:33:49être dans l'inversion,
00:33:51c'est que,
00:33:51vous voyez,
00:33:51par exemple,
00:33:52on dit aujourd'hui génocide.
00:33:53On n'a pas le mot
00:33:54génocide à tout berzingue.
00:33:56Or, on pourrait en parler
00:33:57pour les Noirs d'Afrique,
00:33:58ça c'est clair.
00:34:00On pourrait en parler
00:34:00pour vous.
00:34:00On pourrait en parler
00:34:01aujourd'hui, par exemple.
00:34:02Moi, ce qui me fascine,
00:34:03c'est qu'aujourd'hui,
00:34:04pour prendre l'exemple,
00:34:05pourquoi alors ?
00:34:06Parce que c'est loin
00:34:07et parce qu'on n'a pas
00:34:07de communauté au Yémen.
00:34:10Quand l'Arabie saoudite
00:34:11a massacré 300 000 personnes,
00:34:13hommes, femmes et enfants,
00:34:13au Yémen,
00:34:14ça n'a fait rien.
00:34:16Je veux dire,
00:34:16moi, ce qui me fascine,
00:34:18c'est qu'à tout point de vue,
00:34:19et c'est très important,
00:34:20de ramener que chacun
00:34:22prenne sa part.
00:34:23Moi, je suis d'accord.
00:34:25Je suis d'accord,
00:34:26il n'y a pas...
00:34:27On essaierait de nous...
00:34:28Enfin, on essaie de nous...
00:34:30Vraiment, c'est étonnant
00:34:34se clivaillent le bien,
00:34:37le mal,
00:34:37alors que la réalité
00:34:38est tellement différente.
00:34:40C'est-à-dire que...
00:34:40Complexe.
00:34:41Beaucoup plus complexe que ça.
00:34:43Et c'est...
00:34:44Et bon, j'espère
00:34:45qu'on se sortira
00:34:46de la situation terrible
00:34:48dans laquelle
00:34:48on se trouve aujourd'hui.
00:34:50Moi, mon rôle,
00:34:51c'est de m'amuser,
00:34:52de faire rire,
00:34:53parce que je pense
00:34:53que le peuple a besoin de rire,
00:34:55quoi qu'il arrive.
00:34:56Mais est-ce qu'on peut faire rire ?
00:34:59Alors, sans faire...
00:35:01Parce que ça fait partie,
00:35:02et c'est vraiment le paradoxe,
00:35:04sans faire mal
00:35:05à telle ou telle partie
00:35:06de la population.
00:35:07Et je crois qu'effectivement,
00:35:08tout le problème du rire,
00:35:10c'est où on met le curseur.
00:35:12Parce qu'évidemment,
00:35:13par exemple,
00:35:14Raymond De Vos,
00:35:16il n'y a pas de problème,
00:35:17parce que lui,
00:35:17il joue sur les mots,
00:35:18mettons,
00:35:19je prends des exemples,
00:35:20c'est intéressant
00:35:21de voir la galaxie
00:35:22des humoristes.
00:35:22Vous faites partie,
00:35:23je parle,
00:35:24des grands humoristes,
00:35:25vraiment.
00:35:26Vous,
00:35:26vous avez choisi,
00:35:27comme d'autres d'ailleurs,
00:35:29la provocation,
00:35:30et effectivement,
00:35:31ils vous ont en plus répondu
00:35:33par d'autres provocations,
00:35:34en vous interdisant,
00:35:36en disant,
00:35:36non,
00:35:36il ne faut pas entendre ce type,
00:35:38pas question,
00:35:39c'est vraiment un salaud.
00:35:40Or,
00:35:41évidemment,
00:35:41ils vous ont mis
00:35:42dans une position victimaire,
00:35:44c'est-à-dire,
00:35:44vous n'avez plus faire partie,
00:35:46à la suite,
00:35:46vous pregrez
00:35:47de la concurrence victimaire.
00:35:49C'est ça.
00:35:49Et on me reproche
00:35:51de me victimiser
00:35:52alors que j'ai un bracelet,
00:35:53que je suis interdit,
00:35:54qu'on ait,
00:35:55j'ai des arrêtés préfectoraux,
00:35:56mais on n'arrête pas le rire.
00:35:58Je pense qu'ils s'en sont aperçus
00:35:59à un moment donné,
00:35:59on ne peut pas arrêter.
00:36:01C'est-à-dire que mes sketchs
00:36:02sur Internet,
00:36:03mes interventions
00:36:03sur Internet,
00:36:06sont devenues
00:36:07des phénomènes.
00:36:09Et c'est pour ça que,
00:36:10je suis ici d'ailleurs,
00:36:12c'est pour ça que
00:36:12on est,
00:36:14on ne peut plus,
00:36:15on est dans une époque
00:36:16où,
00:36:17voilà,
00:36:17c'est compliqué,
00:36:18l'humour
00:36:20d'État
00:36:21ne fonctionne pas.
00:36:22Là,
00:36:22il y a une collègue
00:36:24Blanche Gardin
00:36:25qui a fait un sketch
00:36:26aussi un peu compliqué,
00:36:28là,
00:36:28qui est complètement ostracisé.
00:36:32Voilà,
00:36:32il y a des limites.
00:36:34Mais dans chaque,
00:36:34vous l'avez,
00:36:35vous avez très bien résumé,
00:36:36c'est dans chaque pays,
00:36:37dans chaque culture.
00:36:39Moi,
00:36:40je suis français,
00:36:41j'aime beaucoup,
00:36:42j'adore,
00:36:42j'adore mon pays,
00:36:44je suis aussi camerounais,
00:36:46mais j'ai,
00:36:46en France,
00:36:47une culture afro-descendante.
00:36:49C'est-à-dire,
00:36:50on ne rit pas forcément
00:36:51de la même chose,
00:36:52ce n'est pas la même histoire.
00:36:54C'est très lié à la culture,
00:36:56le rire.
00:36:57Et donc,
00:36:58plus il y a de souffrance,
00:37:00plus il y a le rire juif aussi,
00:37:02qui est un rire particulier,
00:37:03qui est très intéressant.
00:37:05Il y a aussi,
00:37:05c'est le rire de la souffrance.
00:37:07C'est ça,
00:37:07c'est surmonté,
00:37:08c'est surmonté.
00:37:09Ce n'est pas par hasard
00:37:10qu'on dit l'humour noir.
00:37:11Oui, oui.
00:37:12Et les juifs,
00:37:12la particularité,
00:37:14c'est l'humour noir.
00:37:15Oui, oui,
00:37:15c'est vrai,
00:37:16il y a un humour juif aussi,
00:37:17un humour homosexuel,
00:37:18il y a eu une persécution
00:37:19contre les homosexuels
00:37:20pendant un certain temps,
00:37:22et donc,
00:37:22il y a eu un humour
00:37:23qui était très amusant.
00:37:24Moi, je trouve qu'à partir
00:37:25du moment où une communauté
00:37:26prend le pouvoir,
00:37:28ça devient moins drôle.
00:37:29Oui.
00:37:30Parce que ça devient un rire
00:37:31qui est beaucoup moins amusant.
00:37:32Et de ce point de vue,
00:37:33je crois qu'il faudrait entendre,
00:37:34parce que malheureusement,
00:37:35on ne peut pas l'entendre entièrement,
00:37:36mais franchement,
00:37:37c'est l'adoption des enfants
00:37:40en Afrique.
00:37:40Un grand moment de l'histoire humaine,
00:37:43on va entendre quelques extraits,
00:37:45mais je vous invite,
00:37:46on les voit sur votre...
00:37:47On peut les voir.
00:37:48Oui, alors j'ai été banni,
00:37:49j'ai été...
00:37:50Mais bientôt, oui,
00:37:51on a...
00:37:51De toute façon,
00:37:52il suffit d'aller sur Internet
00:37:55et puis...
00:37:55Voilà, allez-y aller voir.
00:37:56Alors,
00:37:57écoutons cela,
00:37:58parce que c'est...
00:38:00Je ne vois pas quelqu'un
00:38:01qui ne pourrait pas,
00:38:02effectivement,
00:38:02rire,
00:38:03quel que soit ce qu'il peut penser
00:38:04et d'où qu'il vienne.
00:38:05Bon, bonjour,
00:38:06monsieur et dame,
00:38:06nous allons commencer.
00:38:08Ah, monsieur et dame,
00:38:08pardon.
00:38:09Il m'a perturbé,
00:38:12il m'a perturbé.
00:38:13Comment on dit maintenant ?
00:38:15Monsieur, monsieur,
00:38:15monsieur, monsieur.
00:38:17Et pour un,
00:38:18et pour deux.
00:38:19Bon, ça va.
00:38:20Pas de problème.
00:38:21Et pour trois,
00:38:22et pour quatre.
00:38:23Alors,
00:38:24moi,
00:38:25je vais poser
00:38:26quelques questions.
00:38:27parce que l'adoption
00:38:29est un acte d'amour.
00:38:31C'est l'amour.
00:38:32On n'adopte pas un enfant
00:38:33comme on achète
00:38:35un régime de banane.
00:38:36Ya.
00:38:41Vous vous embrassez comme ça, hein.
00:38:44On n'est pas habitués.
00:38:45On n'est pas habitués.
00:38:46Ah, bon.
00:38:48Deux hommes comme ça.
00:38:49Ah, bon.
00:38:51On n'est pas habitués.
00:38:58On n'est pas habitués.
00:39:00Non, non, mais ça va, ça va, ça va.
00:39:02C'est le progrès.
00:39:04Voilà, c'est le progrès.
00:39:07C'est un très grand progrès.
00:39:08Alors, moi,
00:39:09je vais seulement poser les questions, hein.
00:39:12Pour vous,
00:39:14l'adoption est un choix
00:39:15ou découle-t-elle
00:39:16d'un problème de fécondité ?
00:39:18Ce sont les anciens formulaires.
00:39:25Ils n'ont pas encore adapté ça, hein.
00:39:29Deux hommes, voilà.
00:39:30La question se pose pas.
00:39:31Vous n'avez pas l'utérus.
00:39:33Vous n'avez pas l'utérus, hein.
00:39:35Bon, je mets
00:39:36utérus
00:39:37néant.
00:39:40Ah là là,
00:39:41l'utérus, d'ailleurs,
00:39:42parler des russes aujourd'hui,
00:39:43c'est grave, hein, franchement.
00:39:45Et à l'époque,
00:39:45Dieu donné,
00:39:46non, mais c'est...
00:39:47Voilà, c'est...
00:39:48Vraiment hilarant.
00:39:49Mais dites-moi,
00:39:50aujourd'hui,
00:39:50il faudrait taxer
00:39:51d'homophobie terrible
00:39:52autant du wokisme.
00:39:54Qu'est-ce que vous pensez
00:39:54avant le wokisme ?
00:39:57Vous pensez du wokisme ?
00:39:58Moi, je trouvais
00:39:59que c'était excessif.
00:40:01C'est toujours pareil, quoi.
00:40:02Il y a eu
00:40:03une réelle persécution
00:40:04des homosexuels
00:40:05qui était condamnable,
00:40:07une violence.
00:40:07C'était absolument
00:40:09terrible.
00:40:10Et puis,
00:40:11on est passé
00:40:11dans l'autre extrême
00:40:12avec une sorte
00:40:13de propagande
00:40:14LGBTQ+,
00:40:15qui est excessive.
00:40:16Et puis, alors,
00:40:17les leçons de morale
00:40:18de Macron
00:40:19ou des autres présidents
00:40:20qui viennent en Afrique
00:40:21nous expliquer
00:40:22comment il faut faire
00:40:23la gay pride
00:40:24à Yaoundé.
00:40:25Non, ça,
00:40:25c'est pas possible.
00:40:25Mélenchon aussi,
00:40:26qui est venu
00:40:27vanter le mariage
00:40:29homosexuel au Sénégal.
00:40:30C'est pas possible.
00:40:32Ou Attal,
00:40:33qui explique à l'Assemblée
00:40:34qu'on est dans un grand pays
00:40:36puisqu'il est homosexuel
00:40:37et qu'il est premier ministre.
00:40:39Bon, je pense
00:40:40qu'il faut,
00:40:41sur ces sujets-là,
00:40:42il faut quand même
00:40:42essayer d'être...
00:40:43Moi, en tant qu'humoriste,
00:40:45quand j'entends ça,
00:40:45je lui dis,
00:40:46bon, c'est toujours pareil.
00:40:47C'est-à-dire que
00:40:48le pouvoir rend fou.
00:40:50C'est-à-dire qu'ils ont vraiment,
00:40:52à un moment donné,
00:40:53ils deviennent
00:40:53complètement dingues.
00:40:55et c'est intéressant,
00:40:56pour moi,
00:40:57l'humoriste,
00:40:58que de traiter ce sujet-là.
00:40:59Mais bien évidemment,
00:41:01à aucun moment,
00:41:03nos compatriotes homosexuels,
00:41:06ils ont toujours existé.
00:41:08Pourquoi, tout d'un coup,
00:41:09il faudrait leur en vouloir ?
00:41:11C'est juste la propagande
00:41:13qui est risible.
00:41:14Oui.
00:41:15Non, mais justement,
00:41:16mais est-ce qu'on a le droit,
00:41:17et c'est le problème,
00:41:18de parler de ça ?
00:41:20Et vous en parlez beaucoup,
00:41:21du wokisme,
00:41:22enfin, vous traitez de ça...
00:41:23Oui, j'ai un personnage trans
00:41:25qui s'appelle Paprika.
00:41:27Paprika.
00:41:27Oui.
00:41:28Parce qu'elle se sent belle,
00:41:29elle parle comme ça,
00:41:30je me sens équilibré.
00:41:33La France, elle change.
00:41:35Mais oui,
00:41:35t'as pas l'impression de toi,
00:41:36mais je me sens femme !
00:41:41Comme Nicole Croisille.
00:41:45Mais dites-moi,
00:41:46l'accent que vous avez pris,
00:41:47quel accent ?
00:41:49Non, ça, c'est l'accent du Cameroun.
00:41:51Parce que je suis Camerounais.
00:41:52Oui, oui.
00:41:54Makwab Wondo.
00:41:55C'est-à-dire,
00:41:56moi, je suis du centre-sud,
00:41:57je parle le Wondo.
00:41:59Et oui, c'est l'accent avec...
00:42:01Oh là là.
00:42:02Mais l'homosexualité au Cameroun,
00:42:04la propagande homosexuelle est interdite.
00:42:07Ah oui.
00:42:08Donc, voilà,
00:42:09quand on a la double culture,
00:42:11c'est tellement passionnant.
00:42:13C'est...
00:42:13C'est sûr.
00:42:15C'est sûr.
00:42:15Et vous parlez le dialecte...
00:42:17Oui, Makwab Wondo.
00:42:20Makwab, je parle.
00:42:20Makwab Wondo.
00:42:22Makwab Wondo.
00:42:22Makwab Wondo.
00:42:22Makwab Wondo.
00:42:23Makwab Wondo.
00:42:23Makwab Wondo.
00:42:25Mbala Mbala, ça veut dire qui ça ?
00:42:27Oui, c'est la famille Mbala.
00:42:29C'est-à-dire, c'est une grande...
00:42:30Il y a un peuple Mbala qui vient du Congo.
00:42:32D'accord.
00:42:32Donc, le mot Mbala,
00:42:34chez les Bétis, les Bantous,
00:42:35en général,
00:42:35c'est un mot très, très, très...
00:42:38Comme si je m'appelais Martin.
00:42:39Et non, mais c'est ça qui est...
00:42:42Est-ce qu'on, encore une fois,
00:42:43c'est parler de tout ?
00:42:44Est-ce qu'on peut parler de tout ?
00:42:45Encore une fois,
00:42:46non pas d'une traite négrière,
00:42:47mais étonnette.
00:42:48Oui.
00:42:49Parler du Proche-Orient,
00:42:50comme parler de l'Afrique,
00:42:51comme parler de la Mauritanie.
00:42:52On peut parler de tout.
00:42:53C'est ça.
00:42:54Aujourd'hui,
00:42:55parler des Israéliens
00:42:57qui essayent de vivre ensemble
00:43:00avec les Palestiniens,
00:43:01c'est extraordinaire.
00:43:02Mais je veux dire,
00:43:04il y a des sionistes,
00:43:05il y a des gens qui sont...
00:43:06et qui ont des familles qui...
00:43:10Et le problème,
00:43:11c'est qu'ils ont envie
00:43:12vraiment que les choses changent.
00:43:14Et c'est avec eux
00:43:14que je parle, moi.
00:43:15Et c'est des deux côtés,
00:43:16parce que le problème...
00:43:17Mais vous savez,
00:43:18c'est la même chose,
00:43:19on ne va pas parler que de ça,
00:43:20mais c'est important.
00:43:21C'est que quand ils entendent...
00:43:22Moi, je vois,
00:43:23parce que je m'approche en rien,
00:43:24moi, je suis au Liban.
00:43:26J'ai passé une partie de ma vie au Liban.
00:43:28Je parle arabe,
00:43:29et je suis arabe...
00:43:30Moi, j'aime beaucoup le Liban.
00:43:31C'est un pays fabuleux.
00:43:33Hélas, c'est compliqué en ce moment.
00:43:35Non, mais quand ils entendent
00:43:37« from the river to the sea,
00:43:40Palestine will be free »,
00:43:41c'est-à-dire,
00:43:42ils disent, oui,
00:43:43« du Jourdain à la Méditerranée »,
00:43:45donc ça veut dire
00:43:46que ce n'est même pas la solution
00:43:47à deux États,
00:43:47c'est éradiquer complètement Israël
00:43:49et laisser l'autre.
00:43:50Et de l'autre côté,
00:43:51ça provoque,
00:43:52mais c'est exactement comme,
00:43:54je vais dire,
00:43:55avec deux individus.
00:43:56Je vous dis que vous,
00:43:57vous n'avez pas le droit d'exister,
00:43:58donc vous allez réagir
00:44:00en mettant une couche,
00:44:01en mettant trois couches.
00:44:02Eh bien là,
00:44:03je crois qu'il y a un vrai problème
00:44:05des deux côtés
00:44:06et qu'il n'y a pas de gens...
00:44:07Vous voyez,
00:44:08quand Macron dit,
00:44:09ah oui,
00:44:09maintenant on va reconnaître
00:44:10l'État palestinien très bien,
00:44:11mais comment ?
00:44:12Parce qu'il ne s'occupe pas
00:44:14de ce qui se passe ailleurs.
00:44:16C'est cette espèce d'attitude,
00:44:19au lieu de vraiment travailler
00:44:20à une vraie réconciliation,
00:44:22à deux États.
00:44:23Est-ce que vous êtes, vous,
00:44:24pour les deux États ?
00:44:25Oui, bien sûr.
00:44:26Un État d'Israël,
00:44:27à côté d'un État palestinien.
00:44:28Bien sûr.
00:44:29C'est ce que je crois
00:44:30beaucoup de gens...
00:44:33Oui, puis il faut...
00:44:36Je suis sensible aussi
00:44:37après le 7 octobre
00:44:39à ce qui s'est passé,
00:44:40la souffrance de ce peuple aussi,
00:44:42et puis l'histoire
00:44:42de ce peuple israélien
00:44:44qui cherche une terre.
00:44:45Je suis sensible à tout ça,
00:44:46mais au départ,
00:44:47sans connaître des Israéliens,
00:44:49à partir du moment
00:44:51où vous ne parlez pas,
00:44:52vous êtes dans une confrontation,
00:44:54vous êtes antisionniste,
00:44:55cioniste, cioniste,
00:44:56ça n'a pas de sens,
00:44:57en réalité.
00:44:59Antisionniste, cioniste,
00:44:59ça n'a absolument aucun sens.
00:45:01Il y a des hommes,
00:45:02des femmes,
00:45:02des familles qui vivent là-bas,
00:45:04et le tout,
00:45:04c'est qu'ils puissent s'entendre
00:45:06avec leur façon,
00:45:08leur culture.
00:45:09On est en trois départements,
00:45:10et je veux dire,
00:45:11il y a de la place.
00:45:11Il y a de la place
00:45:12pour tout le monde.
00:45:13Mais ce qui se passe à Gaza aussi
00:45:15est terrorisant.
00:45:16C'est fou.
00:45:17C'est des deux côtés,
00:45:19mais vous savez,
00:45:19il y a beaucoup de gens
00:45:20qui ont intérêt
00:45:20à maintenir cela.
00:45:21Oui.
00:45:22C'est ça, le problème.
00:45:23Oui, oui, c'est ça.
00:45:23Attention, regardez ce qui se passe en Ukraine.
00:45:25Il y a beaucoup de gens
00:45:26qui ont intérêt
00:45:27à maintenir la guerre.
00:45:28Ça nous arrange,
00:45:29en tout cas,
00:45:30à un certain nombre de gens.
00:45:31Mais pour revenir
00:45:32au rire, etc.,
00:45:35est-ce que je voudrais
00:45:36vous faire entendre aussi,
00:45:37vous avez parlé du 11 septembre,
00:45:38par exemple,
00:45:39c'était...
00:45:39Alors, on ne va pas faire...
00:45:40Là aussi, je vous renvoie
00:45:41et écoutez-le.
00:45:43C'est absolument formidable.
00:45:45Et ce qui est intéressant,
00:45:47et c'est, je parlais,
00:45:48un humoriste
00:45:49qui se met en situation
00:45:50et il pose la situation.
00:45:52Écoutez.
00:45:53Par exemple,
00:45:54vous vous souvenez du 11 septembre ?
00:45:55C'est encore une histoire d'amour.
00:45:59Bien sûr,
00:45:59c'est pour l'amour de Dieu
00:46:00qu'ils ont été se faire péter.
00:46:01C'est vrai.
00:46:02Bon, il y avait la carotte au bout,
00:46:03il y avait 1000 vierges,
00:46:04il paraît, à gagner.
00:46:06Il y a le grand moufti,
00:46:06il leur a vendu le projet.
00:46:09Tu y vas,
00:46:09puis tu as le droit à 1000 vierges.
00:46:11Au niveau de la vente,
00:46:12il est béton, le gars, quand même.
00:46:15Non, mais il faut la refouriller,
00:46:16la salade,
00:46:16elle n'est pas fraîche.
00:46:17Attention.
00:46:18Moi, je ne suis pas spécialement un malin,
00:46:19mais on peut me vendre
00:46:21un peu n'importe quoi,
00:46:21mais le coup d'Émile Vierge,
00:46:22je ne suis pas sûr que je révectais.
00:46:24Vous imaginez,
00:46:25au moment du briefing,
00:46:26le mollage en Christophe ?
00:46:28Bon, allez, les gars,
00:46:31on se dépêche.
00:46:33On a dit 11 heures.
00:46:37Un numéro 6,
00:46:38regardez-le,
00:46:38regardez-le,
00:46:38un numéro 6.
00:46:40Et tu es encore en retard.
00:46:41Tu sais que des fois,
00:46:42je disais, hein ?
00:46:43Puis qu'est-ce que c'est
00:46:44que cette tenue, les gars ?
00:46:45Je sais bien qu'il faut être discret,
00:46:46il faut se fondre dans la masse,
00:46:47il faut passer inaperçu,
00:46:48mais tu n'es pas obligé
00:46:49de te balader en collant moulant,
00:46:50non plus.
00:46:51On n'est pas des travlots,
00:46:52les gars, là.
00:46:55Quoi ?
00:46:55Un fuseau ?
00:46:59Ouais, mais on est des soldats
00:47:00de Allah, les mecs.
00:47:01Hein, on ne bosse pas
00:47:02par papa, non plus, là.
00:47:05Bon, bref, bref, bref.
00:47:07Tais-toi.
00:47:07Assieds-toi, assieds-toi.
00:47:08Je ne réponds pas.
00:47:09La date des attentats
00:47:10était avancée au 11.
00:47:11Septembre, évidemment.
00:47:14Demain, hein ?
00:47:15Voilà, demain matin.
00:47:179h.
00:47:189h, heure UMP, la CGT,
00:47:20je ne sais pas quoi, là.
00:47:219h du matin,
00:47:22je ne cherche pas,
00:47:239h du matin.
00:47:26Alors, les billets d'avion
00:47:27vont vous être remis
00:47:28par numéro 4.
00:47:30Allez, du rythme,
00:47:31numéro 4,
00:47:32on se réveille ce matin,
00:47:33les gars, là !
00:47:36Qu'est-ce qu'il y a,
00:47:36numéro 6 ?
00:47:38Pourquoi on ne partirait pas
00:47:39en train ?
00:47:41Ah, sans commentaire,
00:47:45vas-y, distribue,
00:47:46sans commentaire.
00:47:47Firmes-la !
00:47:48Ne parle plus, toi,
00:47:49ne parle pas !
00:47:50Comment vous...
00:47:52Alors, ça, c'est vraiment intéressant,
00:47:53là, je reviens à l'art de l'humoriste.
00:47:55Comment vous vous mettez en scène ?
00:47:56C'est-à-dire, avec rien,
00:47:57vous n'avez pas d'accès de toi,
00:47:58pratiquement rien.
00:48:00C'est...
00:48:01Alors, d'abord,
00:48:02ah bon, vous êtes
00:48:02mille vierges,
00:48:03ça ne vous intéresse pas.
00:48:06En fait, là,
00:48:07comme on est dans l'année
00:48:09de commémoration
00:48:10des attentats parisiens,
00:48:11là, j'avais fait...
00:48:12Bon, j'ai changé,
00:48:13mon nouveau spectacle
00:48:14s'appelle...
00:48:16S'appelle...
00:48:17Saperlipopette, c'est ça.
00:48:18Mais j'avais un Molla,
00:48:20le Molla Jean-Jacques
00:48:21d'origine antillaise.
00:48:22Et...
00:48:23Voilà.
00:48:24Le Molla Jean-Jacques.
00:48:25Le Molla Jean-Jacques.
00:48:26Voilà.
00:48:26Pour nous faire juste un...
00:48:27Alors, non, non,
00:48:28rapidement,
00:48:29je me suis radicalisé
00:48:32de manière un peu...
00:48:34après les attentats du 17.
00:48:35Et moi, mon idée,
00:48:37c'est vraiment...
00:48:38C'est...
00:48:39Vous savez,
00:48:40Oussama,
00:48:41quel poète...
00:48:42Moi, je dis,
00:48:43seulement une chose,
00:48:45le problème,
00:48:47c'est tout est dans le falzard.
00:48:48Moi, j'ai reconstitué
00:48:51les mille vierges,
00:48:52je n'ai pas proposé
00:48:53mille putes,
00:48:53on est vraiment...
00:48:54Mais je motive.
00:48:56Je motive.
00:48:57Et je leur ai fait zouké.
00:48:58Mais le problème,
00:48:59c'est que les jeunes
00:49:00kamikazes du Maghreb,
00:49:02il est sensible.
00:49:03Et donc,
00:49:05c'est un déclenché en précoce.
00:49:07Et donc,
00:49:07en fait,
00:49:08j'explique à travers
00:49:09mon personnage.
00:49:10Donc,
00:49:11c'est un Molla
00:49:12d'origine antillaise
00:49:13qui explique
00:49:14que l'islam antillais
00:49:16quand même
00:49:16n'est pas très...
00:49:17N'est pas très...
00:49:18Non.
00:49:19N'est pas assez fort.
00:49:20Trop décontracté.
00:49:21Trop décontracté.
00:49:22Ils zoukent.
00:49:23Ils zoukent.
00:49:24Ils zoukent.
00:49:24C'est ça.
00:49:25Et donc,
00:49:25pour motiver
00:49:26les jeunes kamikazes,
00:49:27bon,
00:49:27il leur a mis
00:49:28un Franti-Vincent.
00:49:29Et donc,
00:49:31faute,
00:49:31faute,
00:49:31faute,
00:49:32ton zizi sur mes mamelles.
00:49:33Et donc,
00:49:34les gars sont...
00:49:37Bon,
00:49:37voilà.
00:49:37Et ça,
00:49:38ça a été interdit
00:49:38par la préfecture.
00:49:39Mais bon,
00:49:40je trouve que c'est...
00:49:40Ouais,
00:49:41c'est...
00:49:41C'est rien de temps.
00:49:42Ça s'est interdit,
00:49:43ça.
00:49:43Ouais.
00:49:44Mais parce qu'ils ne veulent
00:49:45même pas,
00:49:46ils ont...
00:49:46Voilà.
00:49:47En fait,
00:49:48j'ai gardé,
00:49:49même si les choses
00:49:49se sont calmées,
00:49:51il y a encore
00:49:52des gens qui vivent
00:49:53sur mon nom,
00:49:54c'est-à-dire sur le...
00:49:56Qu'il faut me faire interdire,
00:49:57quoi.
00:49:58Donc...
00:49:58Dieu donné,
00:49:59c'est pas possible.
00:50:00Il faut...
00:50:00On a dû vous le dire.
00:50:01C'est-à-dire,
00:50:02Dieu donné,
00:50:02c'est pas possible.
00:50:03Là,
00:50:03c'est le diable.
00:50:04Non,
00:50:04alors que bon,
00:50:05c'est bon,
00:50:05ça marchait il y a dix ans.
00:50:07C'est vrai que j'ai peut-être,
00:50:08à l'époque,
00:50:08j'étais énervé.
00:50:09Mais là,
00:50:10c'est fini ce temps-là.
00:50:11Non,
00:50:11et puis,
00:50:11enfin,
00:50:12et surtout,
00:50:12encore une fois,
00:50:13je veux dire,
00:50:14moi,
00:50:14je reviens à ça,
00:50:15la liberté d'expression
00:50:17n'est pas divisible.
00:50:19Elle n'est pas
00:50:19à morceler
00:50:21les bons morceaux,
00:50:22les mauvais morceaux.
00:50:23Mais je voudrais revenir
00:50:24alors,
00:50:24justement,
00:50:30comment ça se passe ?
00:50:34Vous l'écrivez d'abord ?
00:50:35Vous écrivez tout ?
00:50:37Alors,
00:50:37l'avantage d'être un homme de scène,
00:50:39si vous voulez,
00:50:40vous l'écrivez,
00:50:41mais c'est pas terminé.
00:50:42C'est-à-dire,
00:50:42vous commencez à le jouer légèrement
00:50:45et puis au bout de 20,
00:50:4630 représentations,
00:50:48bon ben là,
00:50:48les choses se sont complètement figées.
00:50:51Mais ça prend du temps
00:50:52et c'est le gros avantage
00:50:53qu'on a par rapport à la télévision
00:50:56ou le cinéma
00:50:56où les choses sont figées
00:50:58et sont livrées au public
00:50:59clé en main.
00:50:59Là,
00:51:00nous,
00:51:01ça prend un certain temps
00:51:02et c'est pour ça
00:51:03que c'est beaucoup plus efficace.
00:51:05Il faut aller sur scène
00:51:05voir les humoristes
00:51:06parce que c'est beaucoup plus fort,
00:51:09c'est beaucoup plus puissant
00:51:10que ce que vous verrez
00:51:11au cinéma ou à la télé.
00:51:13C'est intéressant
00:51:13parce que vous insistez beaucoup
00:51:14là-dessus.
00:51:15Le spectacle live,
00:51:17enfin le spectacle
00:51:17vécu sur scène
00:51:19et justement,
00:51:20ce qui est intéressant,
00:51:21c'est quand vous avez eu
00:51:22effectivement,
00:51:23vous avez dit
00:51:24arrêtez de parler
00:51:25de ce qui est horrible,
00:51:27c'est que vous avez pris un bus
00:51:28et vous êtes baladé.
00:51:29Ça fait combien de temps ?
00:51:31Dieu d'obus,
00:51:32je l'ai depuis 15 ans
00:51:33mon Dieu d'obus,
00:51:35plus même...
00:51:3615 ans déjà.
00:51:37Ben oui, en fait,
00:51:37j'ai tout de suite compris,
00:51:39si vous voulez,
00:51:39que la liberté,
00:51:41la vraie liberté,
00:51:42c'était le bus.
00:51:43C'était de pouvoir bouger.
00:51:45C'est-à-dire que même
00:51:46sur le plan des interdictions
00:51:47municipales, préfectorales,
00:51:49le fait d'être sur un bus,
00:51:50vous pouvez bouger.
00:51:51Donc, si vous êtes interdit
00:51:52dans une ville,
00:51:53vous allez dans une autre.
00:51:54Et, bon,
00:51:55comme je n'étais pas interdit
00:51:57de territoire français,
00:51:58enfin, pour l'instant,
00:51:59donc, voilà,
00:52:00je pouvais avec mon bus
00:52:01bouger un peu partout.
00:52:02Il y a beaucoup d'interdictions
00:52:03municipales autres.
00:52:05Ah oui,
00:52:05c'est un record mondial.
00:52:06Enfin, je dois être
00:52:07à une centaine
00:52:08d'arrêtés préfectoraux.
00:52:10Il y a eu une instruction
00:52:13du ministre,
00:52:14alors des ministres d'ailleurs,
00:52:15Valls, Darmanin,
00:52:17pour me faire interdire.
00:52:19Et, simplement,
00:52:20sous la pression du CRIF,
00:52:22qui est une association
00:52:23qui ne représente pas les Juifs,
00:52:25qui le prétend le faire.
00:52:26Et voilà.
00:52:27Mais c'était encore
00:52:27sur ce sujet-là,
00:52:28alors que moi, là,
00:52:31mon dernier spectacle,
00:52:32que ça perd l'hypopète,
00:52:33il n'y a aucun...
00:52:33On ne parle pas de Juifs,
00:52:34pas d'Israël,
00:52:35rien du tout.
00:52:36Oui, et puis,
00:52:37je vais dire,
00:52:37vous avez le droit
00:52:38de changer.
00:52:39Et puis, effectivement,
00:52:41il y a eu des choses...
00:52:42Je sais qu'il y a eu
00:52:44des moments extrêmement spéciaux.
00:52:46Et d'ailleurs,
00:52:47encore une fois,
00:52:48ça a été quelque chose
00:52:51de très fort,
00:52:52mais ce que je ne vois pas,
00:52:55c'est pourquoi
00:52:55on ne peut pas discuter,
00:52:57encore une fois.
00:52:58Ce n'est pas vous
00:52:58qui avez fait
00:52:58les chambres à gaz.
00:52:59Non.
00:53:00Donc, voilà.
00:53:01Et aujourd'hui,
00:53:01dites-moi,
00:53:02vous êtes revenu là-dessus
00:53:03ou pas du tout ?
00:53:04Vous êtes allé à Auschwitz
00:53:06avec Francis Lalanne.
00:53:08Pourquoi ?
00:53:08Parce qu'au moment
00:53:10de cette séquence,
00:53:12je vais l'appeler comme ça,
00:53:12du pardon,
00:53:14qui était très sincère
00:53:15de ma part,
00:53:16il y a eu des membres
00:53:17de la communauté juive
00:53:18qui m'ont demandé
00:53:19d'aller avec Francis Lalanne
00:53:23à Auschwitz,
00:53:24avec une personne,
00:53:25d'ailleurs, Jonathan,
00:53:26pour ensemble prier.
00:53:29Moi, en tant que chrétien,
00:53:31évidemment.
00:53:32Vous êtes croyant ?
00:53:33Vous êtes laïque,
00:53:35vous êtes athée,
00:53:36je veux dire.
00:53:36Je suis de culture chrétienne,
00:53:38de père et de mère.
00:53:40D'accord.
00:53:41Et puis,
00:53:41j'ai une relation,
00:53:42une grande inspiration
00:53:44à travers le Christ
00:53:45et sa parole.
00:53:46Ça m'inspire,
00:53:47c'est un moteur fondamental
00:53:49pour moi.
00:53:50C'est-à-dire,
00:53:50je pense que
00:53:51le chemin du pardon,
00:53:53la paix intérieure,
00:53:54en fait,
00:53:55plus on vieillit,
00:53:56plus on cherche
00:53:56à être en paix
00:53:57à l'intérieur.
00:53:57et celui qui inspire
00:54:00le plus pour moi
00:54:01dans ma culture,
00:54:02c'est le Christ.
00:54:04Et là,
00:54:04pour revenir donc
00:54:04à Auschwitz,
00:54:05oui.
00:54:06Alors,
00:54:06donc,
00:54:07là,
00:54:07je suis allé
00:54:09avec mon fils,
00:54:09Jonathan,
00:54:10Francis Lalanne,
00:54:12mon frère Sidati,
00:54:14et donc,
00:54:14on est arrivé
00:54:15là-bas
00:54:17et donc,
00:54:19c'était,
00:54:19on a visité
00:54:20l'endroit.
00:54:22Donc,
00:54:23c'était un moment,
00:54:25en tout cas...
00:54:26Honnêtement,
00:54:27ça vous a fait quoi ?
00:54:28Enfin,
00:54:28je veux dire,
00:54:29ça vous a fait quoi ?
00:54:31C'était un moment
00:54:31d'émotion ?
00:54:32C'était un moment...
00:54:34Voilà,
00:54:34il fallait que j'aille là ?
00:54:36Très franchement.
00:54:38Très franchement,
00:54:39non,
00:54:40c'est sûr que
00:54:40c'est un endroit hostile,
00:54:43extrêmement hostile.
00:54:47Après,
00:54:48si vous voulez,
00:54:48on ne peut pas
00:54:48hiérarchiser l'hostilité.
00:54:50C'est-à-dire,
00:54:52moi,
00:54:52en tant que
00:54:53descendant
00:54:53d'esclaves,
00:54:55je pense
00:54:56auquel
00:54:56des bateaux.
00:54:58Je pense
00:54:59à tout ça.
00:55:00On ne fait pas
00:55:01une hiérarchie.
00:55:01Non.
00:55:02On décale des bateaux
00:55:03et...
00:55:03Non,
00:55:03non,
00:55:03non,
00:55:04mais ça me renvoie
00:55:05à ce genre d'image.
00:55:06C'est ça,
00:55:06je comprends.
00:55:07Oui,
00:55:07ça me renvoie
00:55:07à ça
00:55:08et je me dis,
00:55:11voilà,
00:55:11il faut vivre,
00:55:12quoi,
00:55:13et puis il faut
00:55:14pardonner.
00:55:16Le devoir
00:55:17de mémoire,
00:55:19je crois
00:55:20qu'il génère
00:55:21aussi
00:55:21beaucoup
00:55:22de haine.
00:55:23Oui,
00:55:25c'est-à-dire
00:55:25que c'est très difficile
00:55:27de dépasser
00:55:28des gens
00:55:28dont la famille
00:55:30ou les ancêtres,
00:55:31que ce soit
00:55:31pour les noirs,
00:55:32que ce soit
00:55:32pour les juifs
00:55:33ou pour d'autres.
00:55:35On le voit,
00:55:35aujourd'hui,
00:55:36il y a encore
00:55:36des peuples persécutés.
00:55:37Regardez les Ouïghours
00:55:38du Xi'Qui en Ganchine,
00:55:39etc., etc.
00:55:40Mais cultiver,
00:55:41parce que c'est vrai
00:55:42que dans ce moment-là,
00:55:44dans cet endroit-là,
00:55:46il peut y avoir
00:55:47de la colère,
00:55:47il peut y avoir
00:55:48de la...
00:55:49une envie de vengeance.
00:55:51Oui.
00:55:52Et ça,
00:55:52je pense que c'est dangereux.
00:55:54Oui,
00:55:54mais c'est partout
00:55:56le pareil.
00:55:57Est-ce qu'il faut
00:55:58cultiver à ce point
00:56:00la souffrance ?
00:56:02Non,
00:56:03je crois que...
00:56:04Mais je crois
00:56:04justement que...
00:56:06Mais ça,
00:56:06on n'a pas à parler,
00:56:07c'est-à-dire que
00:56:07pour moi,
00:56:08quelque part,
00:56:11pour moi et pour d'autres,
00:56:12Israël a changé la donne,
00:56:14alors pour certains,
00:56:14pour le meilleur,
00:56:15d'autres pour le pire.
00:56:16Pas de problème,
00:56:17mais si vous voulez,
00:56:17à partir du moment...
00:56:18Mais je crois
00:56:19que le problème
00:56:19est aussi là.
00:56:21Et vous le savez,
00:56:21et vous le savez très bien,
00:56:22si on parle de l'Afrique,
00:56:23à un moment donné,
00:56:25on nie aux gens
00:56:26le droit d'exister.
00:56:28À un moment donné,
00:56:28regardez par exemple,
00:56:29pour parler des Kurdes.
00:56:31Moi,
00:56:31je n'estime...
00:56:32Enfin,
00:56:32je ne suis pas le seul
00:56:33que les Kurdes
00:56:33ont droit à une nation.
00:56:34C'est une culture,
00:56:35c'est une civilisation.
00:56:36Ils sont encapés.
00:56:36Sauf que comme ils n'ont pas
00:56:38les représentants qu'il faut,
00:56:39et qu'ils ne sont pas armés
00:56:40comme il faut,
00:56:41personne ne s'occupe d'eux.
00:56:42Et on les laisse
00:56:43se faire massacrer tranquillement,
00:56:44encore aujourd'hui.
00:56:46tout ça,
00:56:46c'est vraiment une question
00:56:47de rapport de force.
00:56:48Et là,
00:56:49vous le savez qu'ils jouent.
00:56:50Mais ça nous éloigne
00:56:51effectivement de l'humour.
00:56:53Et je voudrais quand même,
00:56:54parce que justement,
00:56:56vous n'avez pas hésité,
00:56:58et c'est ça qui est intéressant
00:57:00chez vous,
00:57:01Dieu donné,
00:57:02c'est que vous parlez
00:57:03des sujets
00:57:04qui vraiment,
00:57:05et aujourd'hui encore,
00:57:06c'est fort,
00:57:06le cancer.
00:57:08Vous n'avez pas hésité
00:57:09à faire un sketch remarquable,
00:57:11d'ailleurs,
00:57:11je veux dire,
00:57:12sur le cancer,
00:57:13on peut se dire
00:57:13mais comment on ne va pas
00:57:14rigoler du cancer,
00:57:15si on peut écouter.
00:57:16Donc là,
00:57:17tu te retrouves
00:57:18avec tes résultats,
00:57:19si tu n'as pas fait
00:57:20chinois première langue,
00:57:21attention.
00:57:23Cosinus, sinus,
00:57:24ça n'a rien à voir.
00:57:25Là,
00:57:25c'est rarement
00:57:25cotangente sur l'infini,
00:57:27c'est écrit en grec.
00:57:30Bon,
00:57:30là,
00:57:30tu te dis,
00:57:31je vais aller voir
00:57:31mon médecin traitant,
00:57:32alors là,
00:57:33il faut encore attendre
00:57:34deux jours.
00:57:34Donc,
00:57:35imagine la pression,
00:57:35le suspense.
00:57:37Donc,
00:57:37il arrive chez lui,
00:57:37excusez-moi,
00:57:43parce que là,
00:57:44alors,
00:57:44alors,
00:57:45alors,
00:57:47alors,
00:57:49alors,
00:57:51l'autre,
00:57:51il prend tes résultats,
00:57:52mais l'autre,
00:57:53c'est un joueur de poker,
00:57:54attention.
00:57:57Tout va,
00:57:58hein.
00:57:59Eh,
00:57:59il y a marqué
00:58:00cancer à toutes les lignes,
00:58:01on est d'accord.
00:58:02C'est clignotant rouge,
00:58:04c'est le plan de Las Vegas
00:58:05qu'il a sous les yeux.
00:58:07Eh,
00:58:09l'autre,
00:58:09il connaît toute la famille,
00:58:10il ne va pas te dire
00:58:10que tu avais à croire
00:58:11dans six mois,
00:58:11toi.
00:58:12Puis,
00:58:13il n'y connaît rien
00:58:13dans cette maladie,
00:58:14il ne veut pas passer
00:58:14pour un incompétent,
00:58:15en même temps,
00:58:15il est payé 22,80 euros.
00:58:17Il faut qu'il lâche une info.
00:58:20Toujours au conditionnel.
00:58:21Sous réserve d'analyse complémentaire,
00:58:23vraiment de voir,
00:58:25un,
00:58:25on ne sait pas,
00:58:27il semblerait quand même
00:58:28qu'il y ait la présence
00:58:29d'une petite tumeur
00:58:31quand c'est creux.
00:58:32Le mot est lâché.
00:58:34C'est-à-dire que c'est le coup de tampon
00:58:35sur la carte de membre.
00:58:36Tu es agréé.
00:58:38Même si tu n'as pas le cancer,
00:58:39tu peux le développer.
00:58:40Et là,
00:58:41le médecin,
00:58:43si tu veux,
00:58:43traitant,
00:58:44lui,
00:58:44il faut que tu dégages
00:58:45parce que lui,
00:58:45ce n'est pas son truc.
00:58:46Il ne connaît rien,
00:58:47il ne veut pas.
00:58:47Donc là,
00:58:48il va passer la main à un complice,
00:58:49le spécialiste,
00:58:50spécialiste du cancer,
00:58:52spécialiste de quelque chose
00:58:53qu'on ne connaît pas.
00:58:54Mais le mec,
00:58:55tu vas le voir,
00:58:55tu lui dis,
00:58:56on ne connaît pas le cancer.
00:58:57Non, non,
00:58:57d'accord.
00:58:59Et donc vous,
00:58:59vous êtes spécialiste de ça.
00:59:04Et justement,
00:59:05c'est intéressant
00:59:06parce qu'au fond,
00:59:08est-ce que,
00:59:08vous savez,
00:59:09c'était un très grand journaliste,
00:59:11notre ancêtre à tous,
00:59:12Albert Londres,
00:59:13il disait,
00:59:13le journaliste,
00:59:14mettre la plume dans la plaie.
00:59:16Est-ce que vous,
00:59:17quelque part,
00:59:17ce n'est pas de mettre le rire
00:59:19dans la plaie ?
00:59:20Oui.
00:59:20d'une certaine manière.
00:59:22J'ai été confronté
00:59:23indirectement
00:59:24par mon oncle
00:59:26et à l'époque,
00:59:27ma belle-mère,
00:59:28à cette maladie.
00:59:29C'est terrible
00:59:29parce que j'ai vécu
00:59:31toute cette période
00:59:32dont je parle dans ce sketch,
00:59:33tous ces moments extra,
00:59:35un mélange d'espoir,
00:59:37de traitement révolutionnaire.
00:59:39et il y a une chose
00:59:42avec mon oncle
00:59:43qui est...
00:59:45C'est le rire.
00:59:45On a rigolé ensemble
00:59:46tous les deux
00:59:47jusqu'au bout.
00:59:48Et donc,
00:59:48je me devais,
00:59:50pour lui,
00:59:51de traduire
00:59:52ces passages,
00:59:54ces moments
00:59:54qu'on a vécu ensemble
00:59:55qui sont extrêmement drôles.
00:59:57c'est sur l'espoir,
00:59:59en fait,
00:59:59le désespoir
01:00:00et la mort aussi.
01:00:02Mais c'est vrai
01:00:04qu'on est dans un monde
01:00:05où il faut,
01:00:05je crois,
01:00:06et c'est important
01:00:07de rire
01:00:08de nos souffrances.
01:00:10Je crois que c'est important
01:00:10parce que ça nous permet
01:00:12d'avancer.
01:00:13Et puis,
01:00:13il y a plein de gens
01:00:14qui sont venus me voir
01:00:15et qui m'ont remercié.
01:00:20Même des médecins
01:00:21qui ont beaucoup rigolé aussi
01:00:22parce que c'est pas facile
01:00:24d'annoncer à des gens
01:00:25qui vont mourir.
01:00:26C'est pas facile
01:00:27d'annoncer aux gens
01:00:27qu'ils ont le cancer.
01:00:28C'est pas facile.
01:00:29Je me souviens
01:00:30d'un jeune garçon
01:00:31qui avait un cancer généralisé,
01:00:33Théo,
01:00:34et qui était venu
01:00:35au Théâtre de la Mains d'Or.
01:00:37Et il avait demandé
01:00:38à Make a Wish,
01:00:39qui est une association
01:00:40pour les enfants.
01:00:42Faites un souhait.
01:00:43C'est ça.
01:00:44Il avait souhaité, lui,
01:00:45me rencontrer.
01:00:47Et la fée Make a Wish
01:00:48lui a dit
01:00:48« Ah non, on ne s'en va pas. »
01:00:50Donc, la mère
01:00:51de ce garçon
01:00:53a pris contact
01:00:53directement avec moi.
01:00:54Puis, on s'est rencontrés.
01:00:56Et puis,
01:00:56il est monté sur scène
01:00:57et il a fait une quenelle
01:01:01dans le fion de la peur.
01:01:03Et c'était vraiment
01:01:04le sens exact
01:01:06de ce geste.
01:01:09Et il est mort
01:01:09peu de temps après.
01:01:11Et j'ai été beaucoup touché
01:01:11par ce jeune homme
01:01:13parce que c'était
01:01:14vraiment exactement...
01:01:17Il avait compris
01:01:18le sens
01:01:19de mon travail
01:01:20et de ce geste
01:01:23de la quenelle
01:01:23qui a été détourné
01:01:25par M. Jakubowicz
01:01:27pour en faire un geste.
01:01:28Je ne sais pas quoi.
01:01:28Alors,
01:01:29parlons-en de la quenelle
01:01:30parce que c'était...
01:01:32On a dit
01:01:33« Oui,
01:01:34vous avez fait... »
01:01:35Enfin, c'est encore
01:01:35un salut nazi inversé,
01:01:38etc.
01:01:38Non, mais je veux dire,
01:01:40parlons-en
01:01:40parce que ça a fait
01:01:41tout...
01:01:41Ah oui, regardez.
01:01:42Et puis,
01:01:43le nombre de gens
01:01:44qui faisaient des quenelles
01:01:45qu'on photographie,
01:01:46regardez-les.
01:01:46C'était quoi la quenelle ?
01:01:50La quenelle,
01:01:51alors au départ,
01:01:51c'était vraiment
01:01:52un sketch
01:01:53sur les animaux
01:01:55qui faisait une quenelle
01:01:57à l'humanité.
01:01:58C'était une nageoire,
01:01:59d'ailleurs.
01:02:00Et puis après,
01:02:00c'est devenu une quenelle.
01:02:01C'était un geste
01:02:02d'émancipation
01:02:03essentiellement
01:02:05de la population
01:02:06afro-descendante.
01:02:07D'ailleurs,
01:02:07il y a tout un tas
01:02:07de sportifs.
01:02:09Nicolas Annelka
01:02:10a fait une magnifique quenelle.
01:02:11Teddy Rainer,
01:02:12même.
01:02:13Plein de nanniques.
01:02:14Enfin,
01:02:14tous ceux qui...
01:02:15tous ceux qui ont compris
01:02:17ce que c'était,
01:02:18c'est un geste
01:02:20d'émancipation
01:02:21des Noirs.
01:02:24C'était ça.
01:02:25Et puis,
01:02:25c'est devenu
01:02:26un geste d'émancipation
01:02:27de tous ceux
01:02:28qui étaient...
01:02:29qui voulaient
01:02:30plus de liberté.
01:02:32Des gilets jaunes.
01:02:33Et puis,
01:02:33voilà.
01:02:34Et puis...
01:02:34Les gilets jaunes
01:02:35n'ont pas tellement
01:02:36adopté la connaissance.
01:02:37Si, si,
01:02:37il y en a eu pas mal.
01:02:38Et puis,
01:02:38il y en a eu
01:02:39qui ont fait des gestes,
01:02:41ce geste-là,
01:02:42devant,
01:02:43je ne sais pas,
01:02:43un mémorial.
01:02:45Voilà.
01:02:45Et donc,
01:02:46voilà.
01:02:47Et donc,
01:02:47là,
01:02:47il y a des associations
01:02:48qui ont dit,
01:02:49voilà,
01:02:49c'est un geste antisémite.
01:02:50Voilà.
01:02:51Ça a commencé comme ça,
01:02:52alors que,
01:02:52bon,
01:02:53je n'ai jamais été condamné
01:02:55pour ça,
01:02:56moi.
01:02:56C'était bien
01:02:57de le préciser.
01:02:59Et aujourd'hui,
01:03:00alors,
01:03:01Dieu donné,
01:03:02donc,
01:03:02vous allez avoir
01:03:03votre film
01:03:03qui va sortir.
01:03:05On en reparlera
01:03:06en décembre.
01:03:06Oui,
01:03:07c'est ça,
01:03:0725 décembre.
01:03:08Et aujourd'hui,
01:03:10sur quoi,
01:03:12compte tenu
01:03:12les choses étant ce qu'elles sont,
01:03:14comme disait un certain général,
01:03:16un peu partout dans le monde,
01:03:17on voit quand même des bouleversements
01:03:18assez étonnants.
01:03:20ce sont géopolitiques ou ailleurs,
01:03:22il y a des,
01:03:23comme on dit,
01:03:23les plaques tectoniques
01:03:24se sont mis à bouger
01:03:25vraiment avec vite.
01:03:26sur quoi vous avez envie
01:03:28de faire rire,
01:03:31de rire et de faire rire
01:03:32aujourd'hui ?
01:03:33J'espère,
01:03:35je pense que je suis arrivé
01:03:36à l'âge de la transmission
01:03:37maintenant.
01:03:38J'ai,
01:03:39je crois,
01:03:40marqué,
01:03:41humblement,
01:03:42de ma petite pierre,
01:03:44l'édifice de l'humour français
01:03:45et avoir apporté
01:03:47un nouveau style,
01:03:48une nouvelle culture,
01:03:49en fait,
01:03:49puisque c'est aussi,
01:03:51je suis l'un des premiers humoristes
01:03:52français d'origine africaine
01:03:53à donner une idée
01:03:57de ce qu'est le rire
01:03:58et l'humour
01:03:59et la culture.
01:03:59Parce qu'en France,
01:04:00il y a quand même
01:04:00beaucoup de gens
01:04:01qui me ressemblent.
01:04:02Et puis,
01:04:03et puis de Bretagne aussi,
01:04:05par ma mère,
01:04:05mais bon.
01:04:06Donc j'ai fait quelques sketchs
01:04:07aussi là-dessus.
01:04:08Et donc,
01:04:10j'arrive à un moment,
01:04:11je suis dans la transmission,
01:04:12donc voilà,
01:04:13l'idée c'est peut-être
01:04:13de faire aussi
01:04:14une masterclass
01:04:15parce qu'on me demande beaucoup
01:04:16mais on aimerait avoir
01:04:17des conseils de mise en scène,
01:04:18de sketch,
01:04:19comment...
01:04:19Donc je vais être plutôt là-dedans
01:04:21puis repartir au camo,
01:04:22nos antiques.
01:04:23Un peu de la pédagogie.
01:04:24Voilà.
01:04:24Et puis,
01:04:25une école un peu
01:04:26du one-man show,
01:04:29du rire quoi.
01:04:29Comment écrire des sketchs,
01:04:31comment monter sur scène,
01:04:31la prise de parole en public,
01:04:33des choses comme ça.
01:04:34Et faire ça aux Antilles
01:04:35et en Afrique,
01:04:38là où je me sens
01:04:38finalement vieillir
01:04:40tranquillement,
01:04:41paisiblement.
01:04:42Et vous avez,
01:04:42enfin vous avez envie
01:04:44de vous installer en Afrique
01:04:45de façon...
01:04:46Oui.
01:04:46Alors,
01:04:46ça c'est sûr,
01:04:48je suis déjà,
01:04:49parce que j'ai des responsabilités
01:04:50familiales.
01:04:51Et puis les Antilles,
01:04:51ça...
01:04:52Vous avez une partie
01:04:52de votre famille
01:04:52en Afrique, pardon.
01:04:53La moitié,
01:04:54la moitié,
01:04:54mes frères et sœurs,
01:04:55tout ça,
01:04:56mais...
01:04:56Et donc,
01:04:57j'ai plus donc les tentes
01:04:58maintenant,
01:04:58c'est fini,
01:04:59mais une bonne partie
01:05:00de ma famille.
01:05:01Et puis les Antilles
01:05:02parce que c'est exactement
01:05:04mon histoire,
01:05:04c'est-à-dire,
01:05:06ce sont des afro-français,
01:05:09des franco-africains.
01:05:10Et je me sens
01:05:11très très bien là-bas.
01:05:12C'est-à-dire qu'on a
01:05:14exactement la même culture.
01:05:16Vous voulez dire...
01:05:17Oui,
01:05:17les Antilles...
01:05:17C'est un mélange
01:05:18entre l'Afrique
01:05:19et la France.
01:05:20Et c'est exactement
01:05:22mon histoire.
01:05:24Voilà,
01:05:24je me sens bien
01:05:25en Bretagne,
01:05:26mais ces racines africaines,
01:05:28je ne les ai pas.
01:05:29Je les ai vraiment...
01:05:31Le mérire a besoin
01:05:31du griot.
01:05:32Oui,
01:05:32c'est ça.
01:05:33Il y a un point commun,
01:05:35c'est la forêt.
01:05:36Je suis là-bas
01:05:36de la forêt
01:05:37donc des coups d'Hendy
01:05:39et puis ma mère
01:05:40est de la forêt
01:05:41de Brosséliande.
01:05:42Vous avez aussi
01:05:42ces petits contes
01:05:43et légendes.
01:05:44C'est une autre façon
01:05:45de vivre à l'intérieur
01:05:46de la forêt.
01:05:47Et continuez à monter
01:05:49sur scène ?
01:05:50Oui,
01:05:50oui,
01:05:50alors là,
01:05:51je vais monter sur scène
01:05:53encore pendant
01:05:54un certain temps.
01:05:56Peut-être...
01:05:57Peut-être une salle
01:06:00à Paris
01:06:00pendant quelques mois,
01:06:02là,
01:06:02ça risque de se faire.
01:06:04Et puis ensuite,
01:06:06doucement,
01:06:06transmettre
01:06:07et puis me retirer
01:06:08comme un éléphant,
01:06:10si vous voulez,
01:06:10arriver à certaines...
01:06:11Il a l'heure à salle
01:06:12et puis il sait
01:06:13qu'il faut qu'il rentre.
01:06:15Enfin,
01:06:15vous n'êtes pas encore
01:06:16au cimetière des éléphants.
01:06:17Pas encore,
01:06:18mais j'ai tellement
01:06:19de choses à faire là-bas
01:06:20qu'il va me manquer du temps
01:06:21donc il ne faut pas
01:06:22que je tarde à y aller.
01:06:24Écoutez,
01:06:24on ira vous voir au Cameroun.
01:06:26Vous serez bienvenus.
01:06:27Oui,
01:06:27oui.
01:06:28Vous serez bienvenus.
01:06:29Avec plaisir.

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