Na dobre i na złe - odcinek 955 - 23 KWIETNIA 2025 M jak miłość - odcinek 1865 1866 1867 1868 Przyjaciółki Kuchenne rewolucje - - dailymotion odcinek odcinki online on-line m jak milosc - -dailymotion Na dobre i na zle 2025 za free
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00:00KONIEC
00:30Bonjour à toutes et à tous.
00:35Aujourd'hui, je vous offre un proverbe occitan en guise de bienvenue.
00:38L'homme qui a la santé et la liberté ne sait pas à quel point il est riche.
00:43Et quand, en plus, il a du marbre rouge à portée de main comme un com'minervois,
00:46alors là, sa vie peut basculer.
00:48Vous verrez comment ce petit village de l'Aude a sublimé les plus beaux édifices de la Terre,
00:53de la basilique Saint-Pierre de Rome au musée de l'Ermitage.
00:55Incroyable opération de sauvetage en vue, dans l'incontournable,
01:00à Malmö, nous reviendrons sur ce qu'on a appelé les bus blancs,
01:03le camouflage le plus réussi de la Seconde Guerre mondiale
01:06qui a permis de délivrer des camps des milliers de prisonniers scandinaves.
01:11Enfin, pour enflammer nos papilles, nous irons jusqu'au Pérou.
01:14Au menu du jour, une recette d'agneau épicé, le piquante des carneros.
01:20Elle est piquante, elle aussi, la duinette.
01:22Savez-vous pourquoi Bayonne est devenue la capitale du chocolat au XIXe siècle ?
01:27En 1870, 130 artisans chocolatiers travaillent dans la ville.
01:31C'est plus qu'en Suisse.
01:32Mais comment cette success story est-elle née ?
01:35Je vous dévoile la réponse en fin d'émission.
01:38Celle qu'on va retrouver à Omane, c'est le corps des femmes qu'elle a dévoilée.
01:41C'est en effet en rédigeant une thèse quand elle était étudiante à Édimbourg,
01:45une thèse sur les corps dans la poésie de l'amour courtois,
01:48dans l'Arabie du Haut Moyen-Âge, qu'elle a eu l'idée d'un premier roman.
01:52Les corps célestes, racontés par Joka Alarti elle-même, c'est l'inspiration.
01:57Cet éloignement de la terre natale, vécu comme un exil,
02:11c'est le mal ressenti par une femme, Joka Alarti.
02:16L'écrivaine poursuit ses études en Europe, très loin de sa patrie,
02:20le sultanat d'Omane.
02:21Son spleen lui souffle son second ouvrage, « Les corps célestes ».
02:28Un roman en spirale pour une vaste fresque familiale,
02:32une galerie de personnages où se croisent tous les âges,
02:36comme autant de témoins des mutations qui transforment la société Omane.
02:40En écrivant mon roman, je voulais décrire un monde qui s'estompe,
02:48un monde qui disparaît petit à petit, mais dont les racines restent en nous.
02:53Les corps célestes est le premier roman en langue arabe
03:02à être couronné en 2019 par le prestigieux Man Booker International Prize.
03:10Joka Alarti y donne la parole aux grands-mères, aux mères et aux filles.
03:15Autant de femmes qui doivent faire face aux défis lancés par leur monde en pleine mutation.
03:19Entre leur profond attachement aux traditions et leur irrépressible désir de modernité,
03:28elles brossent tour à tour le portrait intimiste d'un pays méconnu.
03:33Entremêlant l'oralité bédouine et la poésie classique,
03:37la langue de Joka Alarti lève pudiquement le voile sur la condition des Omaneses
03:42et leur immense soif d'amour.
03:44Issu d'une longue lignée de poètes omanais,
03:55Joka Alarti nous invite à découvrir, à quelques kilomètres de la capitale,
04:00l'univers tellurique de la montagne de Sahal.
04:03J'aime ce genre de lieu, à la fois ouvert et entouré de montagnes.
04:18J'ai l'impression que ça crée une ambiance magique,
04:21idéale pour la méditation, la contemplation et la réflexion.
04:26« Donc oui, je trouve cet endroit très poétique. »
04:35« Une gazelle des sables ? » s'étonna Najeya en éclatant de rire.
04:39« C'est la plus belle des espèces de gazelles, » répondit Hazan en lui caressant le visage.
04:45« Et le fou de Layla te certifie, ma chère, que ta beauté est un don du Créateur
04:49et que ton éclat est supérieur à celui du soleil et de la lune
04:53et que tes yeux sont plus splendides que ceux de la gazelle. »
05:02Fou d'amour pour Najeya, la bédouine des corps célestes,
05:06Hazan cite l'un des plus célèbres poèmes d'amour du monde arabe.
05:09« À Oman, traditionnellement, on étudie la poésie classique.
05:19Hazan n'avait pas l'habitude d'exprimer ses sentiments
05:21et quand il est tombé amoureux de Najeya,
05:24il n'a su lui communiquer son amour qu'en lui récitant des vers de Majnun.
05:29Les vers que j'ai choisis dans le livre résonnent avec le personnage d'Hazan
05:33et sa perception de cet amour apparu si soudainement dans sa vie.
05:39Cette épopée amoureuse dont la romancière s'inspire
05:50compte la passion d'un jeune bédouin pour sa cousine.
05:55Il chante son amour à tout vent
05:56et se voit écarté par la famille de sa bien-aimée.
06:01Il en devient Majnun, fou et en meurt d'épuisement.
06:05Depuis, partout dans le monde arabe,
06:07on récite encore ses vers.
06:15« J'aime beaucoup ce poème de Majnun et Layla
06:33parce qu'il illustre bien le regard qu'il porte sur l'amour.
06:38C'est une expérience riche qui consomme la vie entière.
06:43Il en est à remettre les clés de son bonheur et de sa misère à Layla.
06:47Donc, cet extrémisme amoureux est, à mes yeux, l'acmé des sentiments humains.
06:53Il pousse l'expérience de l'amour jusqu'à son plus haut point
06:58ou jusqu'à son ultime limite.
07:01C'est en quelque sorte la note finale de ce champ existentiel.
07:05Donc oui, je peux comprendre la souffrance de Majnun
07:08et je vois en lui un personnage intemporel, inspirant.
07:12Dans les corps célestes, les Omanais semblent autant prisonniers
07:22de ce sentiment puissant que procure l'amour
07:24que du passé de leur pays.
07:26Un destin mal connu hors des frontières
07:36et qui s'est en partie écrit ici, à Moutra,
07:39le port historique de Mascate,
07:41sur ces quais où les marins Omanais
07:43ont fait descendre nombre de marchandises,
07:46mais aussi d'esclaves.
07:51Sa mère et lui avaient été débarqués sur la côte de Batna,
07:55achetés par les marchands d'esclaves
07:57qui les avaient revendus à leur tour à d'autres commerçants,
08:00jusqu'à ce qu'ils finissent entre les mains
08:02du marchand Suleyman.
08:05Amante, adorée de son maître,
08:08Zarifa est cette émouvante esclave africaine
08:10des corps célestes,
08:11issue de la traite qui enrichit largement le pays
08:14jusqu'à son abolition en 1970.
08:18La voix de Zarifa paraît se fondre
08:20avec celle de l'écrivaine,
08:22dévoilant Oman au cœur d'un empire colonial.
08:25Les sultans d'Al-Yah-Ariba
08:32sont allés jusqu'en Afrique.
08:35Il y avait des colonies omanaises
08:36dans l'est de l'Afrique,
08:38dont Zanzibar, Mombasa
08:39et quelques territoires dans d'autres pays
08:42comme le Rwanda,
08:43le Burundi et le Congo.
08:49Moutra est une vitrine civilisationnelle.
08:51C'est à la fois un symbole de l'antiquité
08:55et de la modernité.
08:57On y trouve d'anciens bâtiments
08:58qui ont gardé leur authenticité,
09:01mais aussi des bâtiments modernes.
09:03Tout comme dans le souk,
09:04on trouve des boutiques qui vendent
09:05des choses traditionnelles
09:06et des choses modernes.
09:07Et comme les personnages
09:12du roman de Djokha Al-Arti,
09:14la ville de Moutra,
09:15elle aussi,
09:16paraît osciller entre deux mondes.
09:18Oman s'est développé,
09:23a prospéré
09:24et s'est ouvert
09:25sur le monde extérieur.
09:27Au début des années 70,
09:29il n'y avait que deux écoles
09:30et un hôpital à Oman.
09:32Mais maintenant,
09:33les écoles sont nombreuses,
09:35les hôpitaux et les bâtiments aussi.
09:37C'est-à-dire qu'on est entré
09:38dans la modernité.
09:40Mais les changements dans la société
09:46en offensent certains
09:47plus que d'autres.
09:49Ils ont pu faire souffrir
09:50les populations bédouines,
09:52incitées par le gouvernement Omanais
09:54à se sédentariser.
09:58Comme ici,
09:59à Al-Mudaibi.
10:02À la frontière du désert,
10:03ce petit village isolé
10:04ressemble étrangement
10:06à celui d'Awafi,
10:08le village fictif du livre
10:09de Djokha Al-Arti.
10:13Comme dans le roman,
10:14tout y semble pétrifié.
10:21Awafi avait conservé
10:23ses traditions immuables
10:24et son caractère rural,
10:26tandis que les bédouins,
10:28même s'ils avaient adopté
10:29en apparence une vie sédentaire
10:31et troquaient leur tente
10:32en poils de chameau
10:33contre des maisons en durs,
10:35méprisaient la stabilité
10:36et rechignaient
10:37à s'ancrer durablement.
10:39Avant,
10:45j'habitais dans un campement
10:46bédouin,
10:47en dehors de la ville.
10:49Là-bas,
10:49on avait des tentes
10:50et des abris.
10:51On n'avait pas de maison
10:53à étage,
10:53comme aujourd'hui.
10:54On n'avait pas de meubles,
10:56ni tout ce qu'on a maintenant.
10:59Il y avait des abris,
11:00des tentes
11:01et des tapis.
11:01On vivait dans la Bédia,
11:04avec les moutons,
11:05les chameaux,
11:06les chèvres,
11:07les vaches.
11:09Les deux tiers du pays
11:11sont occupés
11:12par les déserts
11:13et les dunes.
11:14Là,
11:15la vie est faite
11:15de coutumes
11:16auxquelles on s'accroche,
11:18comme à ce sentiment
11:19ineffable
11:20d'accomplissement
11:21que procure le mariage.
11:22Le mariage
11:25était ce certificat
11:26qui proclamait
11:27son statut de femme
11:28à part entière,
11:29son permis de passage
11:30dans le vaste monde,
11:31déployé au-delà
11:32des limites
11:33de la maison.
11:36Mais la noce
11:37n'est pas la même
11:37pour chacune
11:38des héroïnes du roman.
11:40L'une se marie par amour,
11:42l'autre décline
11:43toutes les demandes,
11:45la dernière
11:45épouse par devoir.
11:49Pour mon mariage,
11:50ils avaient demandé
11:51ma main à mes parents.
11:52Ils s'étaient mis d'accord
11:53et les parents
11:54du fiancé
11:54leur ont donné la dot.
11:56Mais moi,
11:56je n'étais pas au courant.
11:57Ils ne m'avaient même pas
11:58demandé si je voulais me marier.
12:00Ils pensaient
12:00que je serais timide
12:01le jour de mon mariage.
12:02Ils m'ont donc vêtue
12:03d'un habit comme celui-ci
12:04et nous,
12:05Bédouine,
12:06on ne porte ça
12:07qu'une fois mariés.
12:08Ils m'ont fait porter
12:08cet habit
12:09et une burqa.
12:10Et ma mère avait acheté
12:11des bijoux en or.
12:12Je lui ai demandé
12:13pourquoi elle avait acheté
12:14ces bijoux.
12:15Elle m'a répondu
12:16« C'est pour toi,
12:17tu vas te marier,
12:17ça y est. »
12:18Ma mère avait acheté
12:19les bijoux
12:19et moi,
12:20je n'étais même pas au courant.
12:30Et comme dans
12:31les corps célestes,
12:32l'ancien monde
12:33vient se heurter
12:34aux rêves de modernité
12:35des plus jeunes.
12:40On leur parle du monde
12:41dans lequel elles vivent.
12:42Mais les filles,
12:43aujourd'hui,
12:43ont beaucoup évolué.
12:44Elles veulent aller étudier,
12:46elles veulent sortir.
12:47Elles ne veulent pas faire
12:47la même chose que nous.
12:48Mais on leur apprend.
12:50Certaines d'entre elles
12:50ne vont pas au collège,
12:52à l'université.
12:53Elles restent à la maison
12:53et font la même chose
12:54que nous.
13:03Et maintenant,
13:04comment ils servent,
13:05les jeunes ?
13:05Ils servent le café
13:06assis ou debout ?
13:07Debout.
13:09C'est bien,
13:09parce que ça a toujours
13:10été inadmissible.
13:12Honteux de servir le café
13:13à son invité
13:14en étant assis.
13:15Il faut se rincer
13:16les mains debout,
13:17prendre la carafe debout.
13:18Il ne faut pas servir
13:20en étant assis.
13:21Ça ne se fait pas.
13:25Tout change,
13:30éternellement.
13:32Et comme ailleurs,
13:33la jeunesse
13:34se fait aimanter
13:35par la ville.
13:38Ainsi,
13:38de nouveaux quartiers
13:39ne cessent d'apparaître
13:40dans la capitale,
13:41comme celui d'Almouj,
13:43la vague en arabe.
13:49Autour de nous,
13:50les jeunes s'amusaient
13:51et décapsulaient
13:52des canettes de soda.
13:53L'air marin
13:54ne cessait de se rafraîchir.
13:55Des lieux comme celui-ci
14:00représentent à mes yeux
14:02l'Omane moderne
14:03ou une facette
14:04contemporaine d'Omane.
14:07Ils me permettent
14:08d'observer les gens,
14:10la manière dont ils changent,
14:11évoluent,
14:12comment ils interagissent
14:13dans la société,
14:15dans des espaces
14:15non traditionnels.
14:16Et en particulier
14:22ces femmes,
14:23comme la jeune
14:24et ultra-urbaine Londres
14:25au prénom si singulier
14:27qui symbolise
14:28toute cette modernité.
14:34J'imagine très bien
14:35Londres,
14:36des corps célestes,
14:37marcher dans ses rues
14:39ou s'asseoir
14:39dans les cafés.
14:42Elle a étudié
14:42à la faculté de médecine,
14:44elle est médecin.
14:46Et comme la plupart
14:46des jeunes femmes
14:47d'aujourd'hui,
14:48elle a une voiture,
14:49donc elle peut aisément
14:50se déplacer
14:51et venir dans un lieu
14:52comme celui-ci
14:53pour retrouver ses amis.
14:58Londres,
14:59dont le prénom
15:00résonne avant tout
15:01comme une rupture
15:02désirée par sa mère,
15:03Maya.
15:06Avec ce prénom,
15:09c'est comme si elle renouait
15:10en quelque sorte
15:11avec son premier amour
15:12qui a étudié à Londres.
15:15Maya n'avait jamais
15:16jamais vraiment
15:17pu être avec lui
15:18et donc,
15:19c'est une sorte
15:19de connexion spirituelle
15:21qu'elle crée de loin
15:22à travers ce prénom
15:23qu'elle a donné
15:23à sa fille.
15:26Maya et son mari
15:27Abdallah
15:27vivent éloignés
15:28l'un de l'autre.
15:30Ils font partie
15:30de ces couples
15:31essayant de trouver
15:32leur équilibre,
15:33coincés entre l'ancienne
15:35et la nouvelle génération,
15:36tentant de suivre
15:37les soubresauts du pays.
15:38Tu voyages beaucoup,
15:42père,
15:42m'a fait remarquer Londres.
15:44Je n'ai pas répondu
15:45que dans l'exil,
15:46on apprend à se connaître
15:47soi-même
15:48beaucoup mieux
15:48que dans l'amour.
15:53Donc,
15:53ce que représente
15:54l'ancienne Omane
15:55est toujours en nous,
15:57d'une façon
15:57ou d'une autre,
15:59mêlée
15:59à ce que représente
16:01l'Omane actuelle.
16:02Il ne vole pas,
16:13mais il peut vivre
16:14sans problème
16:14dans le désert.
16:15C'est l'oryx d'Arabie,
16:16une bestiole
16:17qui a fasciné
16:18Thomas Chobineau.
16:18C'est d'ailleurs
16:19le clin d'œil.
16:23Pour une fois,
16:24que ça ne va pas trop mal
16:25pour un animal
16:26dans ce monde
16:27en surchauffe,
16:28il faut le dire.
16:29Et pour l'oryx d'Arabie,
16:31une antilope
16:31qu'on ne trouve que,
16:32dans la péninsule arabique
16:33et notamment à Omane,
16:34ça va bien.
16:35Enfin, bien,
16:36ce n'est pas non plus
16:36l'éclat de façon jeune
16:38qui festoie
16:38après les résultats du bac.
16:40Mais disons
16:41que ça ne va pas trop mal.
16:43L'oryx d'Arabie
16:44est la première espèce
16:45passée du statut
16:46éteint dans la nature
16:48au statut vulnérable.
16:50Pour le dire autrement,
16:52les oryx d'Arabie
16:53en liberté
16:53avaient disparu.
16:55Aujourd'hui,
16:55il y en a un peu.
16:58C'est pourtant bien solide,
16:59un oryx d'Arabie.
17:00Il pèse entre 55
17:01et 76 kilos.
17:02Il vit normalement 20 ans
17:04et dans des conditions
17:05pas faciles
17:05puisque,
17:06dans les steppes arabiques,
17:07la température
17:07atteint facilement
17:0845 degrés.
17:10Et l'eau
17:11est aussi rare
17:12que le soleil en Bretagne.
17:13Ces animaux
17:14sont capables
17:15de ne pas boire
17:16pendant plusieurs semaines
17:16et se contentent
17:18de l'eau qu'ils trouvent
17:19dans les plantes
17:19qu'ils mangent.
17:20Son pelage blanc
17:22réfléchit le soleil
17:24qui ne la câble pas trop.
17:25Et pour certains,
17:26c'est lui
17:27qui est à l'origine
17:27de la légende
17:28de la licorne.
17:29Regardez son profil.
17:31On peut avoir l'impression
17:32qu'il n'y a qu'une corne.
17:34Seulement, voilà.
17:35Une viande consommée
17:36par les Bédouins,
17:36des cornes comme trophée
17:37pour les chasseurs,
17:38les oryx ont été victimes
17:40de la chasse intensive.
17:42Il ne restait plus
17:43que quelques dizaines
17:44d'individus à Omane
17:45dans les années 1960
17:46qui ont été
17:47patiemment élevés
17:48en captivité
17:49puis réintroduits
17:50au fur et à mesure
17:51dans les années 1980
17:52et au début
17:53des années 2000.
17:56On en comptait,
17:57il y a une quinzaine d'années,
17:58450 dans le sultanat d'Omane.
18:01Mais, rebelote,
18:02à nouveau braconné,
18:03la population est tombée
18:04à environ 60.
18:06On vous l'a dit,
18:07c'est pas non plus l'éclate
18:08façon jeune qui festoie
18:09après les résultats du bac.
18:12Mais disons
18:12que ça ne va pas trop mal.
18:16Il est magnifique ce marbre.
18:19Il vient de France,
18:20de l'Aude
18:21et vous savez pourquoi
18:21il a cette teinte rouge ?
18:23Non, regardez.
18:24Je vous emmène là
18:25où il a été prélevé
18:25puisque c'est l'héritage.
18:32C'est un discret village
18:33de l'Aude
18:34en plein pays cathare.
18:39Un village
18:40comme beaucoup d'autres
18:40à la différence
18:42que Cône-Minervois
18:43semble tout entier
18:44composé d'un des matériaux
18:46les plus nobles au monde.
18:49Sur chaque place,
18:50dans chaque ruelle,
18:51autant que dans les intérieurs,
18:53le marbre rouge
18:54impose son éclat.
18:56J'aime le marbre
18:57parce que c'est très tactile.
18:59On a vraiment envie
18:59de le toucher,
19:00de le caresser.
19:01Le marbre a plutôt
19:03une destination
19:04à paraître froid.
19:06Mais du fait
19:06de cette couleur rouge,
19:08ça lui apporte une chaleur.
19:09Je pense que pour les Connois,
19:11le marbre est quelque chose d'important.
19:12Ça fait partie de leur identité
19:14parce que c'est rare,
19:16c'est luxueux
19:17et c'est connu mondialement.
19:20Car ce marbre rouge
19:21tacheté de blanc
19:22est celui qui orne
19:24les plus beaux monuments
19:25de la planète.
19:26Des colonnes
19:27du Grand Trianon à Versailles,
19:29à l'Arc de Triomphe
19:30du Carousel du Louvre,
19:31le marbre de Cône-Minervois
19:33sert aussi d'écrin
19:34aux plus grands édifices religieux
19:36comme la basilique Saint-Pierre de Rome
19:38et au fastieux palais
19:39de Saint-Pétersbourg en Russie.
19:45Mondialement réputé
19:46pour ses qualités de taille
19:47et surtout la rareté
19:48de ses coloris,
19:49le rouge de France
19:50ou Grand Incarnat
19:51est devenu
19:53dès le XVIIe siècle
19:54un des piliers
19:55du luxe à la française,
19:57au même titre
19:57que le parfum
19:58ou la cosmétique.
20:03Ce précieux minéral
20:05qu'on dit fait d'écume
20:06et de s'en mêler
20:07raconte l'histoire
20:08d'une terre généreuse
20:10et de ceux qui la peuplent.
20:26Pour caresser
20:27le célèbre marbre
20:28du Minervois
20:29dans son état naturel,
20:31il faut pénétrer
20:32dans un territoire
20:33réputé mystérieux,
20:35la montagne noire.
20:40Sur les contreforts
20:41du massif central,
20:42cette montagne tapissée
20:43de garigues et de vignes
20:44abrite aussi
20:45des forêts denses
20:46et des falaises calcaires
20:48abruptes
20:49qui ont nourri
20:49l'imaginaire local.
20:54Troufant, on disait aussi
20:56pour celui qui osait
20:57traverser la montagne noire
20:58que si jamais
20:59tu ne te faisais pas
20:59égorger par les faussonniers,
21:01peut-être que c'est
21:02les bandits qui t'attrapent.
21:03Si les bandits ne t'attrapent pas,
21:05peut-être que c'est
21:05les loups qui te mangeront.
21:06Et si ce ne sont pas
21:07les loups qui te mangent,
21:08à ce moment-là,
21:09c'est dans le brouillard
21:10que tu ne te perdras jamais.
21:11Et si dans le brouillard,
21:12tu ne te perds pas,
21:13peut-être de froid,
21:13tu mourras.
21:14Bienvenue dans la montagne noire.
21:19Aux intrépides
21:20qui osent la traverser,
21:22cette montagne
21:23offre alors volontiers
21:24ses richesses.
21:25Dans les gorges
21:30du ruisseau du croc,
21:32le marbre
21:32est à portée de main.
21:37Quand on la voit
21:38comme ça,
21:39on n'imagine pas.
21:40Puis en fait,
21:41on s'aperçoit aussi
21:42de près
21:42à la regarder
21:43en la touchant.
21:44On a cet aspect
21:45un peu plus marbré,
21:46ce polissage,
21:47parce que les roches
21:48qu'on disait marbre,
21:50qu'on appelait marbre,
21:51c'était les roches
21:51qui étaient en fait
21:52tout simplement polies.
21:53Donc on en prend
21:54un petit peu,
21:55puis on la mouille
21:57la pierre,
21:58on voit,
21:58ça donne cet aspect brillant,
21:59puis on voit là,
22:00d'un coup,
22:01il y a des petites veines
22:02qui apparaissent.
22:03Donc ça,
22:04c'est les petites surprises
22:05où on se dit,
22:06bah en fait,
22:06sous cette fine pellicule
22:07de lichen,
22:08de mousse et d'herbe,
22:09on a cette roche
22:11qui reluit
22:12et qui nous dit
22:13tout simplement
22:14qu'on marche
22:14sur un trésor.
22:20Et dans les tréfonds
22:21de la montagne,
22:22la roche calcaire
22:24constituée de cristaux
22:25de calcite
22:26dévoile toutes
22:27ces nuances de couleurs.
22:32On en dénombre
22:33pas moins de 30
22:34dans cette montagne.
22:36Et les tons pourpres
22:37qui ont fait
22:38la réputation
22:39de la région
22:39sont observables
22:41dans de nombreuses cavités.
22:44Dans la roche,
22:45il y a ce qui va donner
22:46cette coloration,
22:47c'est les minéraux
22:48qui sont à l'intérieur
22:49et qui vont s'oxyder.
22:50Dans les minéraux,
22:51on peut retrouver
22:52par exemple
22:52du fer
22:54et ce fer
22:55justement s'oxydant,
22:56ça fait comme la rouille,
22:57ça rougit.
22:58C'est ça qui va donner
22:59la coloration à l'intérieur.
23:02Ces cavités naturelles
23:03servent d'abri
23:05aux chasseurs-cueilleurs
23:06du néolithique
23:07qui taillent leurs outils
23:08dans la roche colorée
23:09qui les entoure.
23:10L'extraction
23:14et le commerce
23:15du marbre
23:15démarrent
23:16à l'époque romaine
23:17mais ce n'est qu'au XVIIe siècle
23:19que le marbre
23:20de la montagne noire
23:21devient célèbre.
23:24Ces terres
23:25appartiennent alors
23:26aux moines bénédictins
23:27et le marbre
23:28devient l'emblème
23:29de tout un village.
23:31Comme un hommage
23:38aux cavités rocheuses,
23:40ce village situé
23:41au pied de la montagne
23:42prend le nom de Cône
23:43qui signifie grotte
23:44en occitan.
23:48Traversé par la rivière
23:50de l'Argent-Double,
23:51il s'est construit
23:52autour d'une abbaye bénédictine
23:53fondée en 780.
24:01Ce qui fait la célébrité
24:02de l'abbaye aujourd'hui
24:03c'est le chevet romand.
24:05Il date du XIe-XIIe siècle.
24:06Il est même classé
24:07par les historiens
24:08comme l'un des plus beaux
24:09chevets du Languedoc-Roussillon.
24:11Mais le vrai trésor
24:12de l'abbaye
24:13se cache à l'intérieur.
24:16Ici, on peut voir
24:17un très bel exemple
24:18d'objet liturgique
24:19réalisé avec
24:20le marbre de Cône.
24:22Il s'agit ici
24:22de ce lutrin
24:23réalisé encore
24:25avec un marbre de Cône
24:26particulier,
24:27un petit pot orangé
24:28véné de gris.
24:29D'habitude,
24:29les lutrins
24:30sont réalisés
24:30en bois
24:31avec plein de peintures dorées.
24:32Notre lit en marbre
24:33ce qui est quand même
24:33plus original.
24:35Et puis c'est un autre avantage
24:35c'est que personne
24:36ne peut nous le voler
24:37du fait de son poids
24:38incroyable.
24:41L'église abbatiale
24:43offre un condensé
24:44de ce que l'homme
24:45a façonné
24:46grâce à la nature.
24:50Donc le maître tel
24:51on peut voir
24:51se composent
24:52de différents marbres
24:53du jaune,
24:54du vert,
24:55du violacé.
24:56Tout ça provient de Cône
24:57mais on a aussi
24:57du marbre noir,
24:58du marbre gris,
24:59du marbre rouge foncé
25:00qu'on appelle
25:01le marbre griotte.
25:02On a vraiment
25:02toute une palette
25:03de couleurs.
25:05Ce visage unique,
25:06l'abbaye le doit
25:07à un homme,
25:08l'abbé
25:09Jean Dalibert.
25:10Vers 1613,
25:12cet abbé laïque,
25:13originaire du village,
25:14est prêt à tout
25:15pour faire connaître
25:16le marbre local
25:17et se tourne vers
25:18et se tourne vers
25:18les spécialistes
25:19en la matière,
25:20les Italiens.
25:22Et donc il a eu
25:23l'idée de génie
25:24d'inviter
25:25des marbrilliers génois
25:26pour constater
25:27si en effet
25:28il y avait possibilité
25:29de faire quelque chose
25:30de ce marbre.
25:31Ces marbrilliers génois,
25:32les frères Sormano,
25:33ont récupéré
25:34quelques blocs de marbre
25:35qu'ils ont amenés
25:35en Italie
25:36et là ils ont commencé
25:37à le sculpter
25:37et ont réalisé
25:38qu'il y avait
25:38une veine importante,
25:40la veine incarnate,
25:41la rouge vénètre blanc
25:42et qu'on pouvait
25:43en faire quelque chose.
25:46C'est ainsi
25:47que ce marbre bicolore
25:49se retrouve
25:50dans la basilique
25:50Saint-Pierre de Rome
25:51et devient une référence
25:53en Europe,
25:54rivalisant ainsi
25:55avec le marbre blanc
25:56de Carrard.
26:04Dès lors,
26:05la demande explose
26:06et le village
26:07s'enrichit.
26:09Au milieu
26:09du XVIIe siècle,
26:11l'hôtel particulier
26:12de la famille
26:12de l'abbé Jean Dalibert
26:13est un des premiers
26:15à se parer de marbre.
26:21Ce bâtiment
26:22a été surnommé
26:23le Palazio
26:23du fait que tout est
26:25vraiment de l'époque Renaissance.
26:27Par exemple,
26:28vous avez deux galeries
26:29à double étage
26:30avec des médaillons.
26:32On est vraiment
26:32dans le style Renaissance,
26:34le style italien.
26:36Il faut s'imaginer
26:37que dans toutes
26:37les maisons du village,
26:39toutes avaient une cheminée
26:40ou deux ou trois
26:41en marbre.
26:41Il y avait
26:42les éviers
26:42en marbre,
26:43les escaliers
26:44en marbre,
26:45la cuisine
26:46en marbre.
26:47Le marbre,
26:48c'était le produit
26:49de qualité
26:51et de matière première.
26:53Les Connois
26:54étaient fiers
26:54de présenter
26:55dans leur domicile
26:56ce marbre.
26:56L'engouement
26:59L'engouement pour le marbre
27:00est tel
27:00qu'il fait parler
27:01de lui
27:02jusqu'à la cour
27:02du roi Louis XIV
27:03où le Bernin,
27:06sculpteur favori du roi,
27:07confirme sa qualité
27:08et vente ses mérites.
27:11L'activité marbrière
27:12de Cône-Minervoix
27:13voit alors
27:13son destin bousculer.
27:15L'extraction du marbre
27:23a lieu
27:24à quelques kilomètres
27:25du village
27:25sur les pentes escarpées
27:27de la montagne noire.
27:29L'ascension
27:30se fait alors
27:30à pied
27:31vers les carrières
27:32à ciel ouvert.
27:35Berceau de l'extraction
27:36du précieux marbre rouge,
27:38la carrière du roi
27:39appartient alors
27:40aux bénédictins.
27:41Pour obtenir
27:42le monopole royal
27:43sur ce marbre
27:44et en faire l'emblème
27:45de son règne,
27:47Louis XIV
27:47verse des fortunes
27:49aux abbés de Cône.
27:52Louis XIV
27:53était amoureux
27:54de son pays
27:55et s'est donc orienté
27:57vers ce qui faisait
27:58l'excellence même
27:59de ce pays.
28:00C'est-à-dire
28:01les produits rares,
28:01les produits appréciés.
28:04Et le marbre de Cône
28:05faisait partie
28:06de ces produits
28:07et donc il a mis
28:08tout son pouvoir
28:09pour que
28:10la production
28:11soit la plus importante
28:13possible
28:14et puis satisfaire
28:15tous ces projets.
28:18Il y avait vraiment
28:18la volonté
28:19d'en mettre partout,
28:21c'est-à-dire
28:21plein les yeux
28:22et partout.
28:25Avec ce marbre,
28:27il fait restaurer
28:28le palais du Louvre
28:29et orne
28:30ses résidences royales
28:31de Versailles et Marlis.
28:33Le roi
28:33fait de ce marbre
28:35extrait et taillé
28:36par l'homme
28:36à la sueur de son front
28:37un des ingrédients
28:39du luxe
28:39et un symbole fort
28:41du savoir-faire français.
28:43On creusait
28:44au pic
28:44et toutes ces traces-là
28:46sont des traces
28:47de pic.
28:48Donc ça,
28:48ça permettait de creuser
28:50autour de la colonne
28:51un berceau quelque part
28:53pour dégager la colonne
28:55qui était ici
28:56et l'extraire
28:58doucement
28:59après rupture,
29:00j'irais du cordon
29:01ombilica de la colonne
29:03de ceux
29:03qui le retenaient
29:04encore à la roche.
29:09Un labeur
29:10qui ne cesse
29:11de se réinventer
29:12car avec
29:13ses infinies
29:14nuances de couleurs,
29:15le marbre du Minervois
29:16s'adapte
29:17à toutes les modes.
29:19Lorsqu'au 19e siècle,
29:21le gris devient prisé
29:22dans les intérieurs
29:23haussmanniens,
29:24l'extraction
29:24se concentre
29:25sur cette carrière
29:26de gris
29:26faisant naître ici
29:28toute une culture
29:29ouvrière.
29:32L'industrie
29:33du marbre
29:34alimentait,
29:35je dis bien,
29:37toute une population
29:38et il y avait
29:39des commerces
29:40et des artisans,
29:42des petites entreprises
29:44qui se sont développées
29:45à partir
29:46de cette activité
29:47économique.
29:49Mais avec la guerre,
29:51au 20e siècle,
29:52l'économie du pays
29:53s'effondre
29:54et le marbre
29:55ne fait plus recette.
29:56Alors que les hommes
29:57privilégient
29:57les matériaux moins chers
29:59comme le fer
29:59et le béton
30:00pour reconstruire,
30:01le végétal
30:02vient délicatement
30:03recouvrir
30:04le minéral.
30:08Aujourd'hui,
30:09le célèbre
30:10incarnat
30:10est à nouveau
30:11extrait
30:11de la terre
30:12du Minervois.
30:16Plus que jamais
30:17nécessaire
30:18à la restauration
30:19du patrimoine,
30:20il est aussi
30:20très recherché
30:21pour l'ornementation
30:22de prestige,
30:23en France
30:24comme à l'étranger.
30:29Apprécier la pierre
30:30c'est aussi
30:31apprécier
30:31notre histoire,
30:32l'histoire
30:32de notre terre.
30:34La façon
30:34dont on peut
30:35le travailler,
30:36le façonner,
30:37le polir
30:38rend la pierre
30:39très attachante.
30:43Le marbre
30:44pèse lourd
30:44dans le cœur
30:45des Connois
30:45car il reste
30:46éminemment lié
30:47à ce territoire.
30:52Thierry Auneau
30:52fait partie
30:53des artistes
30:54envoûtés
30:54par les nuances
30:55uniques
30:56du marbre local.
30:59Voilà,
30:59ce qui m'a fasciné
31:00c'est ça.
31:02Le jeu des couleurs.
31:03C'est un tableau,
31:05c'est une nature,
31:07il y a le tout
31:09dedans,
31:09suivant les éclairages,
31:11on va voir des volumes,
31:11on va voir quelque chose.
31:13C'est ça le charme
31:13de ce marbre.
31:16Depuis quelques semaines,
31:18il fait corps
31:18avec ce bloc
31:19de marbre
31:19de 12 tonnes
31:20arrivé de la carrière
31:21dans lequel
31:22il cherche à modeler
31:23un mammifère marin.
31:26Avec la matière première
31:27que lui offre sa terre,
31:29il crée
31:29des œuvres figuratives.
31:38Ce bloc
31:38est arrivé
31:39totalement informe
31:41et donc
31:42moi j'ai tracé
31:44mes niveaux
31:44et puis
31:45ça part tout seul.
31:48Mais c'est une question
31:49de sensation
31:50et puis quand j'ai
31:50l'émotion
31:52je sais que
31:52ça y est,
31:54c'est bon.
31:56A l'heure
31:58où de nombreuses ressources
31:59s'épuisent,
32:00le sol de marbre
32:01du Minervois
32:02avec ses nuances
32:03et ses aspérités
32:04n'a pas fini
32:06d'offrir à l'homme
32:07matière à sculpter.
32:11Allez,
32:11on file au Pérou
32:12maintenant,
32:12préparez un piquanté
32:13des carnéos.
32:14Un piquanté
32:15qui n'a rien d'inflammat
32:16pour vos papilles
32:17malgré son nom
32:18puisque picard
32:19en espagnol
32:19ça veut dire haché.
32:21Haché comme les petits légumes
32:22qu'Angélina
32:22s'apprête à préparer.
32:36Bonjour mademoiselle,
32:38comment vas-tu ?
32:39Voyons voir,
32:40aujourd'hui
32:41nous allons cuisiner
32:42de l'agneau épicé.
32:43De quelle quantité
32:44de viande
32:44as-tu besoin ?
32:45Un demi-kilo
32:46s'il te plaît.
32:47Il faut de la bière
32:48de maïs aussi.
32:49C'est un des éléments
32:50principaux.
32:51Et du piment.
33:05Je suis Angelina
33:07Palma Lazarte.
33:09Je suis ici
33:10à Chincha del Carmen
33:11pour préparer
33:12un délicieux
33:13agneau épicé
33:14accompagné
33:15de ses haricots.
33:17Pour cette recette,
33:22nous avons besoin
33:22de piment jaune frais.
33:26Ici,
33:27nous avons le piment
33:28mirasol
33:29et la viande d'agneau.
33:34Des haricots
33:35et de l'oignon.
33:41Commençons donc
33:42par les haricots
33:43qui sont un peu durs
33:44et doivent être bouillis
33:45au préalable.
33:47Les haricots
33:50demandent au moins
33:51une heure de cuisson
33:52pour qu'ils soient
33:53bien cuits.
33:59Nous allons accompagner
34:00le piment mirasol
34:01avec de l'oignon.
34:03Voilà l'oignon.
34:04On y ajoute
34:11On y ajoute
34:12de l'ail
34:13que j'ai déjà
34:13réduit en crème.
34:17On va le faire frire
34:20avec l'oignon.
34:23Puis nous ajoutons
34:25le piment mirasol.
34:26Voilà.
34:36Quand ça colle un peu,
34:38j'ajoute de l'eau
34:39et je remue bien.
34:40pour pouvoir
34:41y se mueve
34:43beaucoup.
34:55Sais-tu pourquoi
34:55on appelle ça
34:56piquanté
34:56alors qu'en fait
34:57ça ne pique pas du tout ?
34:59Je te jure
35:01que je ne sais pas
35:01et je mentirai
35:03si je disais
35:03quelque chose
35:04que je ne sais pas.
35:04Voyons voir
35:16maintenant la viande.
35:17Ce pourquoi
35:18on a préparé la sauce.
35:20C'est de la viande
35:21d'agneau.
35:22Du gigot.
35:23Découpons-le.
35:28Nous mettons la viande
35:30dans la marmite.
35:31Nous avons tous
35:32nos éléments
35:32et le plus important
35:34c'est le fond
35:35de sauce
35:35à base de piment
35:36et la chicharora.
35:42Et maintenant
35:47nous allons couvrir.
35:49La viande
35:49est un peu dure
35:50et pour qu'elle soit
35:51tendre rapidement
35:52on la cuit
35:53sous pression
35:54pendant une heure.
36:04C'est très bon.
36:29Si je vous dis
36:34à présent
36:34tenue de camouflage
36:36j'imagine
36:37que vous pensez
36:37à la couleur kaki
36:38et bien le blanc
36:39ça marche pas mal
36:40aussi dans certains cas
36:40en particulier
36:42dans l'histoire
36:42incroyable
36:43mais vraie
36:44qui s'est déroulée
36:44à Malmö
36:45à la fin
36:45de la seconde guerre mondiale.
36:46On se croirait
36:58dans une modeste
36:59cité portuaire
37:00pourtant
37:00la très calme
37:02Malmö
37:02troisième ville de Suède
37:03après Stockholm
37:04et Göteborg
37:05est un pôle international
37:06intimement lié
37:07au Danemark
37:08voisin de quelques kilomètres
37:09seulement.
37:10Depuis ses rues tranquilles
37:14c'est toute l'Europe
37:15continentale
37:16qui ouvre ses bras
37:17incontournable ville
37:23de Malmö
37:24qui cache
37:25une toute autre histoire
37:26celle d'un sauvetage historique
37:29au nez
37:30et à la barbe d'Hitler
37:31Samuel Tellin
37:34est conservateur
37:34au musée de Malmö
37:35il nous ramène
37:36au crépuscule
37:37de la seconde guerre mondiale
37:38pays officiellement neutre
37:41sous la menace permanente
37:42de l'Allemagne nazie
37:43la Suède
37:44a alors l'occasion
37:45de jouer
37:46un rôle décisif
37:47Fin 1944
37:51et début 1945
37:53le message
37:54d'Adolf Hitler
37:55était très clair
37:56tous les prisonniers
37:58devaient être exécutés
37:59en cas de défaite
38:00de l'Allemagne
38:01donc
38:02on se trouve
38:03dans une situation
38:04désespérée
38:04et les gouvernements
38:06danois
38:06et norvégiens
38:07en exil
38:08font appel
38:08à la Suède
38:09pour leur venir en aide
38:10à l'hiver 1945
38:14plus de 10 000
38:15scandinaves
38:16opposants politiques
38:17et résistants
38:18sont encore détenus
38:19dans les camps
38:20de la mort
38:20le neveu du roi
38:22de Suède
38:23Volk Bernadotte
38:24est chargé
38:25de tenter
38:26de les libérer
38:26avant que l'Allemagne
38:28ne perde la guerre
38:28et ce
38:29par tous les moyens
38:30vice-président
38:32de la Croix-Rouge
38:33suédoise
38:33il est connu
38:34pour être
38:35un habile négociateur
38:36c'était une mission
38:41extrêmement difficile
38:42car il devait prendre contact
38:44avec Heinrich Himmler
38:45en personne
38:46c'était le numéro 2
38:48dans la hiérarchie nazie
38:49le grand architecte
38:51de l'Holocauste
38:52et pendant tout ce temps
38:54Hitler n'avait aucune idée
38:56de ce qu'il se tramait
38:57il était reclus
38:59dans son bunker
38:59à Berlin
39:00à l'écart
39:01de la fin de la guerre
39:02pour entrer en contact
39:09avec le ministre
39:10de l'intérieur
39:11du 3ème Reich
39:12Bernadotte
39:13a besoin
39:14d'un intermédiaire
39:15d'un homme
39:16qui a la confiance
39:16d'Himmler
39:17un masseur
39:18scandinave
39:19à la personnalité
39:20des troubles
39:21bien introduits
39:22auprès des nazis
39:23s'impose
39:24comme l'homme
39:24de la situation
39:25son nom
39:26Félix Kirsten
39:28Félix Kirsten
39:31est un homme ambigu
39:34c'est le docteur
39:39personnel d'Himmler
39:41et il a tenté
39:42de le convaincre
39:43de sauver des gens
39:44mais c'est aussi
39:46un homme
39:47qui tire profit
39:47des privilèges
39:48que lui offre
39:49le régime nazi
39:50à l'époque
39:51il a une maison
39:52en Suède
39:54et c'est pour ça
39:54qu'il devient
39:55le pivot
39:55le facteur clé
39:57pour ouvrir
39:58les négociations
39:58entre Himmler
39:59et Falk Bernadotte
40:00par l'entremise
40:05du masseur
40:05Bernadotte
40:07et Himmler
40:07se rencontrent
40:08une première fois
40:09en février 1945
40:10le Suédois
40:12obtient l'autorisation
40:13de secourir
40:14les prisonniers
40:14scandinaves
40:15en territoire allemand
40:16Bernadotte
40:18organise à la hâte
40:19un convoi humanitaire
40:21dans la précipitation
40:22un détail
40:23lui échappe
40:24c'était une ambulance
40:29militaire
40:30de transport
40:30de troupes
40:31naturellement
40:34elle était peinte
40:34en vert
40:35en khaki
40:36aux couleurs
40:37de l'armée
40:39et la veille
40:39du départ
40:40pour l'Allemagne nazie
40:41et du début
40:42de l'opération
40:42de sauvetage
40:43les Suédois
40:44reçoivent un message
40:45de l'armée britannique
40:46peignez tous vos véhicules
40:48en blanc
40:48avec la croix rouge
40:50et le drapeau suédois
40:51sur le flanc
40:51et même sur le toit
40:53afin d'être identifiables
40:54car les britanniques
40:56les alliés
40:57bombardent à ce moment-là
40:58l'Allemagne
40:5924 heures sur 24
41:00ils bombardent
41:01tout ce qui bouge
41:02au sol
41:02voilà donc
41:05le convoi de bus
41:06peint en blanc
41:07qui s'engage
41:08sous les bombes
41:08en territoire ennemi
41:09mais les Suédois
41:12n'ont pas les mains libres
41:12loin de là
41:13dans ces négociations
41:23avec Himmler
41:24Volk Bernadotte
41:25obtient qu'on rassemble
41:26tous les Scandinaves
41:27les citoyens danois
41:28et norvégiens
41:29au même endroit
41:30mais pas qu'ils quittent
41:31l'Allemagne nazie
41:32ils avaient seulement
41:35l'autorisation
41:36de les réunir
41:36dans le camp
41:37de Neuengamme
41:38sous étroite surveillance
41:42de la Gestapo
41:43la croix rouge
41:44suédoise
41:45est alors confrontée
41:46à un dilemme
41:47qui ternira
41:48à jamais
41:48l'opération
41:49des bus blancs
41:50le commandant
41:55de Neuengamme
41:56dit à la croix rouge
42:00suédoise
42:00nous avons un problème
42:02le camp est plein
42:03si vous voulez sauver
42:08les Scandinaves
42:09il faut que vous vidiez
42:10le camp
42:10que vous preniez
42:11les français
42:12les italiens
42:13les polonais
42:14les belges
42:15et que vous utilisiez
42:16vos bus
42:16des bus comme celui-ci
42:18et il faut comprendre
42:21la situation
42:22les nazis
42:23à ce moment-là
42:24ont encore le pouvoir
42:25ils décident de tout
42:27et c'est pour ça
42:29que des jeunes conducteurs
42:30suédois
42:30ont dû déplacer
42:31ces personnes malades
42:32affaiblies
42:33des non-scandinaves
42:35à bord de ces bus
42:36pour les conduire
42:37dans d'autres camps
42:38et vers une mort certaine
42:39après une nouvelle rencontre
42:42avec Himmler
42:43Bernadotte obtient
42:45enfin la libération
42:46des prisonniers scandinaves
42:47les bus blancs
42:48quittent l'Allemagne
42:49pour Malmö
42:50mais l'opération
42:52ne s'arrête pas là
42:53en mars
42:54et en avril 1945
42:55quelques semaines
42:56avant la capitulation
42:57allemande
42:58Volk Bernadotte
43:00profite de la déroute
43:01des nazis
43:01pour négocier
43:02un nouveau sauvetage
43:03sans préférence nationale
43:04cette fois-ci
43:05c'est dans le camp
43:07de Ravensbrück
43:07que les suédois
43:08trouvent le plus de rescapés
43:104000 juifs
43:11sont sauvés
43:12de l'enfer nazi
43:13par les bus blancs
43:15lors de cette deuxième opération
43:23ils ont pu sauver
43:24beaucoup d'autres personnes
43:25au total
43:27ils ont sauvé
43:2715500 individus
43:29issus de 28 nationalités
43:31différentes
43:31et pendant cette dernière opération
43:37c'est difficile à imaginer
43:39mais ils s'entassés
43:40à 60 dans des bus
43:41comme celui-ci
43:41tous les rescapés
43:45ont été amenés
43:45ici
43:46à Malmö
43:46c'était le port principal
43:50de toute l'opération
43:51et celle-ci
43:52se termine
43:53le 1er mai 1945
43:54une semaine
43:55avant la capitulation nazie
43:57si beaucoup de survivants
44:04regagnent leur pays
44:05quelques semaines
44:05après leur libération
44:06plusieurs milliers
44:08d'entre eux
44:08s'installent ici
44:09en quête
44:10d'une nouvelle vie
44:11pour eux
44:12comme pour leurs descendances
44:13le port de Malmö
44:15est devenu
44:15le symbole
44:16de la liberté
44:17allez retour à la devinette
44:22avant de nous séparer
44:23les gourmands ont-ils trouvé
44:25pourquoi Bayonne
44:25est devenue
44:26la capitale du chocolat
44:27au 19e siècle
44:28et bien
44:29c'est grâce au savoir-faire
44:30des juifs d'Espagne
44:31chassés lors de l'Inquisition
44:34à partir de 1492
44:35la communauté juive
44:37est contrainte
44:38de fuir les persécutions
44:39et de remonter vers le nord
44:41après la traversée
44:42des Pyrénées
44:42certains d'entre eux
44:43s'établissent à Bayonne
44:44dans le quartier de Saint-Esprit
44:46et apportent un savoir-faire
44:47alors peu répandu en France
44:49la transformation
44:50de la fève de cacao
44:51en chocolat
44:52et c'est ainsi
44:53que Bayonne
44:54va devenir
44:54la capitale du chocolat
44:56jusqu'au début
44:57du 20e siècle
44:58elle est pas mal
44:59cette excuse
44:59de faire une devinette
45:00sur Bayonne
45:01juste pour croquer
45:02du chocolat
45:02Pespalt
45:16Sous-titrage Société Radio-Canada
45:18Sous-titrage Société Radio-Canada
45:18Sous-titrage Société Radio-Canada
45:20Sous-titrage Société Radio-Canada
45:22Sous-titrage Société Radio-Canada