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La marque française de prêt-à-porter pour les 10-19 ans Jennyfer, qui était sortie d'une période de redressement judiciaire en juin 2024, va finalement demander sa mise en liquidation judiciaire, a annoncé mercredi la direction à l'AFP.

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Transcription
00:00D'abord Amélie Rosy, que ce qu'on se passe ce soir, c'est de nous parler d'un nouveau symbole du prêt-à-porter français qui s'effondre.
00:05Jennifer, qui est en liquidation judiciaire.
00:09Jennifer c'est un mythe, c'est une marque mythique et c'était l'une des enseignes préférées des ados depuis des années.
00:17Absolument, une de plus, une autre marque française de plus qui s'incline dans un marché du textile ultra concurrentiel
00:23et des conséquences évidemment sociales à la clé.
00:27Jennifer a fêté ses 40 ans l'année dernière, créée en 1984.
00:32Français donc, aujourd'hui c'est 220 magasins en France, 80 à l'étranger et 999 salariés.
00:40La marque revendique 250 millions d'euros de chiffre d'affaires mais insuffisant pour tenir la barre.
00:45C'est le tribunal de commerce de Bobigny qui a prononcé la liquidation judiciaire aujourd'hui.
00:49L'activité se poursuit pendant un mois jusqu'au 28 mai, date à laquelle la justice devra étudier les éventuelles offres de repreneurs.
00:55L'explosion des coûts, la baisse du pouvoir d'achat, on va le voir, les mutations du marché textile et une concurrence internationale toujours plus agressive
01:03ont rendu notre modèle économique intenable.
01:07Voilà les mots de la direction aujourd'hui.
01:09Jennifer, c'est 15% de part de marché sur les 10-14 ans, donc les très jeunes.
01:1415% c'est énorme !
01:16On ne tient plus avec 15% de part de marché.
01:18On ne peut plus tenir et le reste c'est globalement sur les 15-24 ans, donc ils sont quand même très jeunes.
01:22Ceux-là même qui achètent aussi sur les sites concurrents comme Shein ou Temu.
01:28C'est dommage parce que c'est une chaîne supplémentaire de boutiques qui ferment.
01:33C'est dommage que cette idée se ramarrait finalement des enseignes en ligne qui probablement privent de la possibilité de mieux choisir ses vêtements.
01:42Je n'aime pas trop Shein parce qu'en fait il y a des vêtements que j'ai déjà commandés et ce n'était pas vraiment conforme par rapport à ce que j'ai reçu.
01:51Je préfère Jennifer que Shein, largement.
01:53C'est une catastrophe puisque effectivement il n'y a pas que Jennifer.
01:57Il y en a beaucoup qui ferment actuellement.
01:59A cause d'Internet, beaucoup vont fermer.
02:03On entend ces clients-là, ces clients potentiels.
02:05Quand il y a une ancienne qui s'effondre, évidemment il y a des salariés ce soir sur le carreau.
02:08Oui, je vous le disais, 999 salariés qui en plus ont déjà vécu des remous ces dernières années.
02:14Chez Jennifer, redressement judiciaire en juin 2023 en raison de l'augmentation soudaine des coûts cumulés à une inflation galopante.
02:21Souvenez-vous, sorti de cette mauvaise passe il y a moins d'un an avec l'arrivée d'un nouvel actionnaire.
02:26Entre temps un plan de suppression d'emplois, 75 postes.
02:29Et puis aujourd'hui, la liquidation, regardez, cette annonce violente et brutale plonge les salariés dans une situation très précaire.
02:35On a un nouvel exemple en réalité, un nouvel exemple du fait que le modèle français est totalement remis en cause.
02:41Oui, en tout cas c'est la preuve par l'exemple.
02:43Effectivement une très violente crise qui frappe le prêt-à-porter en France depuis plusieurs années.
02:48Avec Jennifer aujourd'hui, elle vient s'ajouter à cette longue liste de marques françaises de prêt-à-porter qui sont soit menacées par l'ultra-fashion, soit qui ont déjà mis la clé sous la porte.
03:00Je vais y arriver.
03:01Marques françaises où implantées en France ?
03:02Alors GAP, c'est GAP France, c'est la filiale France de GAP, mais C&A, concours des Cotonniers.
03:07GAP, vous le voyez, c'est énorme.
03:08IKKS, Caporal, Kuka, Kamaïo, André, Minelli, Pimki, Princesse Tam Tam, sans marina, je vais y arriver.
03:14Les explications, elles sont relativement simples.
03:16D'abord, des nouveaux modes de consommation.
03:18Ça c'est vrai.
03:19Depuis la pandémie, on ne consomme pas de la même façon.
03:22On ne se rend pas, ou en tout cas beaucoup moins dans les magasins.
03:26Augmentation des prix de l'énergie, des matières premières aussi.
03:28Et donc, je vous le disais, concurrence de la seconde moins, mais surtout de l'ultra-fast fashion.
03:32Et hier soir, sur ce même plateau, souvenez-vous, le porte-parole du Chine défendait justement la force de son modèle économique.
03:41Notre modèle économique, c'est important de l'avoir en tête, ne repose pas sur l'exemption des droits de douane.
03:46Si nous sommes aussi abordables, si nous sommes aussi accessibles, c'est grâce à ce modèle unique de production à la demande.
03:51Nous produisons uniquement ce que nos clients achètent.
03:53Et de production à bas coût dans des pays à bas coût.
03:56Et surtout d'être un modèle 100% en ligne qui n'a pas de coût de structure.
04:01Le petit blanc, quand vous dites, est de construction à bas coût dans des pays où les ouvriers ne coûtent rien.
04:06Et là, il y a un petit blanc derrière.
04:07Il y a un petit blanc et il explique juste qu'il n'y a pas de coût de structure.
04:10Donc évidemment, c'est un peu plus tenable, on va dire, comme modèle économique.
04:13Moïda Bakou qui grignote chaque jour un peu plus des parts de marché.
04:17Bon, le gouvernement a fait des propositions.
04:21Hier, je rappelle, Éric Lombard et Amélie de Montchalin ont annoncé une sorte de taxe sur tous ces petits colis de moins de 150 euros
04:27qui viennent de Chine et qui inondent le marché européen à fortiori français.
04:32On verra si ça fait bouger les choses.
04:33Il y a autre chose, c'est la loi pour lutter contre l'ultra-fast fashion qui arrive au Sénat le 2 et le 3 juin,
04:38qui sera votée normalement le 10.
04:41Elles arrivent peut-être un petit peu trop tard.

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